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Le finencement des pme pour la création d'emplois et la réduction de la pauvreté

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par Khadim NGOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise  2011
  

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République du Sénégal
Un Peuple - Un But - Une Foi

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

(FASEG)

MEMOIRE DE MAITRISE

Option: Analyse et Politique Economique

THEME:

Le financement des PME pour la Création d'Emplois et
la Réduction de la Pauvreté

ANNEE UNIVERITAIRE: 2010/ 2011

Présenté par : Sous la Direction de :

KHADIM NGOM M. ABOU KANE

1

Table des Matières

Remerciements~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~.3 Dédicaces~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..~ 4

Sigles et Abréviations~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~. ~~5

Introduction Générale~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~.6 CHAPITRE I : Le financement des PME au Sénégal~~~~~~~~~~~~~~..~.8 SECTION I : Analyse de la demande de financement des PME~~~~~~~~~~. 8

1- Comment la PME est-elle définie au Sénégal 9 8

2- Quelles sont les caractéristiques de la PME au Sénégal 9 9

3- Quelles sont les besoins des PME au Sénégal 9 9

a- Les besoins financiers~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...10

b- Les besoins non financiers 10

4- Quelles sont les contraintes inhérentes aux PME au Sénégal 9 10

SECTION II : la faiblesse des capacités de financement des PME~~~~~~~~.~ 11

SECTION III : les difficultés de financement des PME sénégalaises~~~~~~~. ~13

SECTION IV : les contraintes liées au financement des PME~~~~.~~~~~ 15

a- La réticence des établissements de crédit~~~~~~~~~~~~~~.~. ~ 15

b- Un environnement financier encore morose~~~~~~~~~~.~~~~~~16

c- Les obstacles à l'accès des PME au financement et au crédit~~~~.~~~~~.16

- L'accès au financement~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~.~ 16

- L'accès au crédit....17

-- Une offre de crédits á la PME par la réglementation prudentielle~~.~~~~.~ 17

SECTION V : Etude de l'offre et de la demande de financement~~~~~~. ~~~~19

1- Etude de l'offre de services financiers~~~~~~~~~~~~~..~~~~~19

2- Etude de la demande de financement~~~~~~~~~~~~~. ~~~~~.19

CHAPITRE II : le marché de l'emploi dans la perspective des PME 21

SECTION I : les politiques nationales face à la création d'un système d'information sur le marché de l'emploi~~~~~~~~~~~~~~~~~. ~~~~~~~~~ ~ 21

1- Les politiques nationales face à la création de l'emploi ~~~~~~~~~..~ . 21

2- L'établissement d'un système d'information sur le marché de l'emploi~~~~~ 22
SECTION II : création d'emplois au Sénégal~~~~~~~~~~~~~~~~~.~23

- - L'équation des entreprises formelles 23

1- Une croissance économique déséquilibrée 23

2- La relance de la productivité du travail~~~~~~~~~~~~~~~~~~.24

3- La double stratégie pour la relance de l'emploi 24

4- Création d'emplois selon les bailleurs de fond 25

SECTION III : Stimulation de l'emploi 26

I- Le rôle des conseils économiques et sociaux au Sénégal...................... 26

II- La situation de l'emploi au Sénégal 27

A- Dans la perspective des PME 27

B- Les caractéristiques de l'emploi en milieu rural 27

C- Les caractéristiques de l'emploi en milieu urbain 28

III- Les contraintes de la mise en oeuvre du Pacte Mondial pour l'Emploi au

Sénégal 28
SECTION IV : les mécanismes d'ajustement de l'emploi de la dernière

décennie 30

A- La création d'emploi dans le secteur formel 31

B- La création d'emploi dans le secteur informel 32
CHAPITRE III : le diagnostic de la pauvreté et l'impact du financement des PME a la

réductionde la pauvreté.......................................................................... 33

SECTION I : le diagnostic de la pauvreté 33

I- Définition de la pauvreté 33

a- Perception de la pauvreté 33

b- Profil de pauvreté 34

c- Manifestation de la pauvreté 37

II- Déterminants de la pauvreté 38

1- Environnement économique/ insuffisance des revenus 38

2- Chômage et pauvreté 39

3- Les enfants occupés 39

4- Le travail des jeunes de 15 à 24 ans ........................................................ 40

5- Le sous emploi 41

III- Stratégie de lutte contre la pauvreté 42

SECTION II : L'impact des PME a la réduction de la pauvreté 43

a- La création d'emploi : secteur informel.................................................. 43

b- La création de richesse 43
CONCLUSION................................................................................. ........45 BIBLIOGRAPHIE....................................................................................46

REMERCIEMENTS

Au début ; je témoigne tous mes remerciements, ma reconnaissance et ma gratitude aux chères personnes, qui ont contribué de près ou de loin, de par leur courtoisie et soutien ont accepté de m'orienter et de m'apporter leur assistance et leur aide inestimable durant toutes mes études du primaire jusqu'aux supérieures. Je cite :

Mon père Serigne Ngom et ma mère Rouba Dièye que j'aime beaucoup A mes chers frères Birame et Cheikh ;

A mon professeur encadreur M. Abou Kane qui n'a ménagé aucun effort pour le suivi, l'accomplissement et la réussite de ce travail. De par sa gentillesse, sa modestie et surtout sa disponibilité, cela était un grand plaisir pour moi d'être parmi ses étudiants (encadrés).

A tous les enseignants sans exception qui ont participé à ma formation intellectuelle ;

A l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et plus particulièrement au service de la documentation.

Et à tous mes camarades étudiants avec qui on a vécu ensemble de quatre (4) longues années d'études ; le chemin n'était pas du tout facile mais grâce à Dieu on a pu à arriver là.

DEDICACES

Je dédie ce mémoire à :

Mes chers parents Serigne et Rouba Dièye sans vous je ne serais pas là entrain d'écrire un mémoire, vous m'avez donné la vie, nourri et éduqué. Longue vie à vous, je vous adore.

Mes frères Birame et Cheikh qui n'ont jamais arrêté de me soutenir pour la réussite de mes études.

Ma grand-mère Khoury Ndao qui vient juste de nous quitter, que la terre de Touba lui soit légère Amine.

Mes frères et soeurs : Penda, Ndiaré, Thiaw, Pape, Dior, Ndéye yacine, Adji, Serigne Mbacké, Mbéry, Matar, Maty, Ass, Ndongo, Tapha, Alla, Cheikh Mbacké, Ndioufa, Diarra, Ngoné Thiao, Mounas ;

Mes neveux : Maniaw, Mor, Adama, Moustapha, Papa et Bébé Serigne, Aliou Fall, Ahmet Laye, Adjia ; ma tante Ya Fatou

Ma 2ème famille à Pikine : ma tante Ndella, Diarra Diop, Ndéye Marème, Amadou, saliou, Djily et Awa ;

Mes amis(es) : Lamane, El' hadji A Gueye, Massylla Ngom, Papa Diouf, Couro Diallo, Fatou Ciss, Ndella Léye, pour ne citer que ça.

Et spécialement à Khady Ndoye qui représente beaucoup pour moi.

Tous les étudiants de la promotion 2011 et particulièrement ceux de l'option Analyse et Politique Economique pour leur solidarité fraternelle.

Mon guide spirituel, Serigne Saliou mbacké. Vous avez été un guide exemplaire et modèle, qu'ALLAH vous accueille dans son paradis éternel.

SIGLES ET ABREVIATIONS

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest BDEF: Banque de Données Economiques et Financières BOAD: Banque Ouest Africaine de Développement

CGA: Centre de Gestion Agréée

CPI: Conseil Présidentiel de l'Investissement

CREA: Centre de Recherches Economiques Appliquées DSRP: Document de Stratégie et de Réduction de la Pauvreté ESAM: Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages

ESPS: Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal IMF: Institution de Micro Finance

MPME: Micro et Petites et Moyennes Entreprises

NINEA: Numéro d'Identification Nationale des Entreprises Agréées

OCDE: Organisation pour la Coopération et le Développement Economique OIT: Organisation Internationale du Travail

OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONECCA: Ordre Nationale des Experts Comptables et Comptables Agréés PIB: Produit Intérieur Brut

PME: Petites et Moyennes Entreprises

PMe : Pacte Mondial pour L'emploi

PMI: Petites et Moyennes Industries

QUID: Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement

RGPH3: Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SDF: Sans Domicile Fixe

SFI: Société Financière Internationale

SIMIT: Insuffisances du Système d'Information sur le Marché du Travail SONACOS: Société Nationale du Commerce au Sénégal

USAID: Agence des Etats-Unis pour le Développement International

INTRODUCTION GENERALE:

Dans un contexte de crise financière qui plombe davantage les efforts que l'Etat doit consentir dans la mise en place de conditions nécessaires au développement notamment la création d'infrastructures et la création d'emplois et l'investissement dans les secteurs sociaux, une intervention des entreprises dans l'activité économique est de plus en plus requise. D'ailleurs le secteur privé est considéré aujourd'hui comme un levier important de croissance économique et de lutte contre la pauvreté, surtout dans les pays en développement, ou il est composé principalement des Petites et Moyennes Entreprises (PME).Les PME forment l'armateur de toutes les économies et sont une source essentielle de croissance économique, de dynamisme et de flexibilité aussi bien dans les pays industrialisés avancés que dans les économies émergentes et en développement.

Certaines études montrent que les PME ont été confrontées à un problème de financement. La première étude s'est pensée sur l'offre de services financiers, la détermination du niveau de financement et l'identification des mécanismes et des services financiers novateurs capables d'être mis en marché pour accroitre le volume de crédits ainsi que la rentabilité des PME au plan d'accès au financement et d'apprécier la qualité et la diversité de l'offre financière destinée à la PME au Sénégal.( elle a été menée par le cabinet VA CONSEILS en avril 2010)

La deuxième a porté sur la demande de financement des PME au Sénégal. Elle a permis de collecter des données objectives et les appréciations des entrepreneurs installés dans des raisons du Sénégal sur la situation actuelle des PME dans le domaine de l'accès au financement et leur plan de développement. (Cabinet VA CONSEILS, avril 2010)

Si les petites entreprises ne deviennent pas des multinationales, elles sont confrontées au même problème au cours des premiers jours : trouver de l'argent qui leur permettra de se lancer, de croitre et de tester leurs produits ou services. Il est plus difficile pour les PME que pour les entreprises les plus grandes d'emprunter de l'argent auprès des banques ou de trouver des investissements privés. Compte tenu du fait que les petites entreprises et notamment les PME innovantes sont de plus en plus vitales pour le développement économique et la création d'emplois à mesure que l'économie fondée sur la connaissance se développe, ces questions ont leur importance.

Les autorités doivent agir sur un levier pour encourager la demande de travail émanant des entreprises formelles. Il leur fait stimuler certaines activités économiques porteuses d'emploi sans tomber dans le panneau de la création artificielle d'emplois. Mais bien en mettant en place les conditions favorables à cet effort, c'est en tout cas l'ambition affichée de la stratégie de croissance accélérée. Elle doit surtout chercher à favoriser l'essor des PME, lesquelles sont

les principales créatrices d'emploi, et ce dans une perspective dynamique, en réduisant leurs coûts de création et de fonctionnement.

Cette étude s'intéresse à l'un des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui est la réduction de la pauvreté à travers le financement des PME et la création de l'emploi. Elle s'articule autour de trois chapitres.

Le premier traite le financement des PME au Sénégal : (1) la faiblesse des capacités des PME, (2) les obstacles à l'accès des PME au financement et (3) les solutions à la problématique du financement des PME.

Le deuxième chapitre met l'accent sur le marché de l'emploi dans la perspective des PME.

Le troisième chapitre présente d'une part le diagnostic de la pauvreté et d'autre part l'impact du financement des PME à la réduction de la pauvreté.

CHAPITRE I : Le financement des PME au Sénégal

Selon la charte des Petites et Moyennes Entreprises, le concept de PME englobe, d'une part, la petite entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise et d'autre part la moyenne entreprise. La dite charte définit la PME par rapport aux quatre critères à savoir l'effectif, le chiffre d'affaire annuel hors taxes, la transparence dans la tenue de la comptabilité et l'investissement.

Au Sénégal les PME constituent la base du tissu économique. Elles représentent 80 à 90% du tissu industriel et contribuent à hauteur de 20% du PIB et 30% à la création d'emploi dans le secteur moderne et occupe l'essentiel des secteurs porteurs notamment l'agro-industrie, le tourisme, la pêche, les télécommunications, le bâtiment, les travaux publics etc.

Cependant elles sont confrontées à de nombreuses contraintes relatives à l'accès au financement et au marché à un environnement juridique et institutionnel, à la faiblesse de leurs capacités technique et organisationnelle, à la rigidité du marché du travail (condition de licenciement encore rigide, qualifications de la main d'oeuvre).Ces obstacles à l'émergence d'un secteur privé fort sont encore plupart dans le secteur informel, qui renferme la population la plus importante des PME.

En définitive, ces dernières, bien que dynamiques n'offrent pas de réelles garanties d'une croissance pro pauvre. Fort à ce constat, le gouvernement du Sénégal à pris de nombreuses initiatives pour développer le secteur privé plus particulièrement les PME. Il s'agit, notamment de la mise en place de structures d'appui et de financement du secteur privé de l'adoption de la charte des PME et de la lettre de politique sectorielle des PME, de la mise en place du FPE, des fonds de contrepartie etc. En outre le gouvernement du Sénégal a pris des mesures conséquentes tendant à améliorer l'environnement des affaires dans le cadre du conseil présidentiel de l'investissement (CPI).

Malgré ces nombreuses initiatives, le développement des PME demeure encore timide, à cause principalement de des difficultés, d'accès au financement. Ce problème majeur, surtout dans un contexte de crise économique et financière risque de prendre des ampleurs plus inquiétantes. Au Sénégal les PME ont certes des atouts considérables mais elles sont confrontées à des faiblesses énormes leur empêchant de jouer véritablement leur rôle dans le développement économique et social du pays.

SECTION1 : ANALYSE DE LA DEMANDE DE FINANCEMENT DES PME

1. Comment la PME est-elle définie au Sénégal ?

Les petites entreprises (PE) regroupent les micro-entreprises et les très petites entreprises répondant aux critères et seuils suivants :

- Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employé;

- Tenue d'une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par un Centre de

Gestion Agréé (CGA) selon le système comptable en vigueur au Sénégal ;

- Chiffre d'affaires hors taxe annuel n'atteignant pas les limites suivantes définies dans le cadre de l'impôt « synthétique » :

· 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des opérations de livraison de biens ;

· 25 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des opérations de prestation de services ;

· 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des opérations mixtes telles que définies par les textes relatifs audit impôt.

Les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils suivants :

- Effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés ;

- Tenue d'une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et certifiée par un membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés (ONECCA) ;

- Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les limites fixées ci-dessus et 15 milliards de FCFA ;

- Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de FCFA.

2. Quelles sont les caractéristiques de la PME au Sénégal ?

Au Sénégal, le segment de marché des PME comporte plusieurs caractéristiques, notamment: -Manque de diversification vers les créneaux porteurs et mimétisme, d'où une saturation rapide des créneaux exploités ;

-Difficulté à trouver des débouchés internes (concurrence de produits importés) et externes ; -Faible qualité des produits et problèmes de finition ;

-Faiblesse/inadéquation des équipements de production (artisanat, transformation, agriculture etc.) ;

-Faible niveau de formalisation, absence de comptabilité fiable et de documents financiers; -Difficulté à présenter des garanties acceptables pour la Banque.

3. Quels sont les besoins des PME au Sénégal ?

Les PME sénégalaises expriment plusieurs types de besoins, à savoir :

a) BESOINS FINANCIERS :

Le besoin de financer l'implantation, précisément celui de financer,

l'investissement et le fonds de roulement de départ ;

-Le besoin de financer le développement de l'activité, c'est-à-dire le besoin de financer l'acquisition d'équipements nouveaux ;

-le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire ;

-le besoin de financer des marchés spécifiques, l'entreprise doit trouver les ressources permettant de produire et d'effectuer les livraisons avant d'obtenir

-le règlement ;

-le besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché, la caution d'avance de démarrage ;

-Le besoin de trouver des garanties et des partenaires financiers capables de

-fournir des ressources longues à des taux avantageux ;

-Le besoin d'identifier toutes les sources de financement disponibles et mobilisables ; Le besoin de réduire les délais de financement et de refinancement.

Le niveau de ces besoins financiers est très variable, mais ils sont généralement de trois types : les crédits d'investissement, les crédits à court terme (crédit de trésorerie), les engagements par signature (cautions).

b) BESOINS NON FINANCIERS :

Les PME sénégalaises expriment une batterie de besoins de services non financiers, notamment en termes de :

- Renforcement des capacités des ressources humaines, précisément en formation technique et en formation en gestion d'entreprise ;

- Promotion des produits et services (encadrement à la recherche de débouchés, participation aux foires ou à d'autres manifestations commerciales, information sur le calendrier des manifestations commerciales, bons de commande ou de travaux, participation aux appels d'offres etc.) ;

- Amélioration de la qualité des produits (brevet, certification, normalisation des produits, manuel de procédures, ...) ;

- Consulting (encadrement et assistance conseil) ;

- Relations de partenariat (inscription dans les chambres de métier, adhésion à une organisation professionnelle).

4. Quelles sont les contraintes inhérentes aux PME au Sénégal ?

Au Sénégal, en dépit des réponses apportées pour couvrir les risques de financement des PME celles-ci restent confrontées à un certain nombre de contraintes les empéchant d'avoir accès à des financements. Parmi celles-ci, on peut noter :

- manque de transparence dans la gestion du fait de la défaillance du système d'information et de gestion ;

- problème de gouvernance ;

- opacité des procédures de gestion financière et sociale ;

- faible niveau des fonds propres, donc bas degré de capitalisation ;

- exigence, par certaines institutions financières, d'importantes garanties --notamment physiques -- dont la plupart des PME ne disposent pas ;

- environnement juridique peu favorable ;

- financement inadapté à leurs besoins ;

- système de gestion peu orthodoxe ;

- insuffisance des infrastructures de soutien à leurs activités ;

- faiblesse du marché de services aux entreprises ;

- inefficacité de certaines structures d'appui ;

- non maîtrise des sources d'approvisionnement en matières premières ;

- difficultés d'accès au marché ;

- vétusté des équipements ;

- ignorance des normes de qualité.

SECTION 2: La faiblesse des capacités de financement des PME

La faiblesse des PME en Afrique s'explique par l'étroitesse des marchés locaux dans un contexte d'intégration peu poussée et un environnement général des affaires hostiles : lourdeurs administratives ; infrastructures déficientes ; manque de crédibilité de l'appareil judiciaire ; indétermination financière insuffisante et des régimes fiscaux dés incitatifs. De nombreuses technologies simples qui n'imposent pas l'utilisation intensive des infrastructures. Leur petite taille les protège également des recours en justice.

Les grandes entreprises ont les moyens de contourner les contraintes juridiques et financières.
Elles ont un pouvoir de négociation supérieur et souvent un bon traitement préférentiel. Elles
dépendent moins de l'économie locale car elles ont accès au financement, à la technologie et

au marchés étrangers, notamment via les maisons mères dont elles sont souvent des filiales. Elles peuvent se substituer plus facilement aux services publics qui font défaut.

Au Sénégal, la majeur partie des PME évoluent dans le secteur informel, ne tiennent pas une comptabilité conforme aux normes et sont donc dans l'impossibilité de fournir le minimum d'informations financières exigées par les préteurs. Méme pour les PME du secteur formel, la situation n'est pas des meilleures. Le capital, souvent faible, reste concentré entre les mains d'un seul propriétaire qui n'a généralement pas une culture de management. Ainsi la plupart des PME ne disposent pas de plan d'entreprises leur permettant d'évaluer leur coüt d'investissement et de fonctionnement, de parfaire leurs outils de production et de définir des stratégies de pénétration des marchés, de valorisation des ressources humaines et de recherches de capitaux suffisants. Cette absence de vision est la principale cause de la faiblesse des fonds propres et de l'insuffisance de trésorerie nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise. Ces comportements antagoniques aux méthodes modernes de gestion des entreprises rendent les établissements de crédit plus réticents à financer les PME.

A cela s'ajoute l'insuffisance des débouchés pour la production inhérente à la faible compétitivité des entreprises à l'étroitesse des marchés national et régional, à la défectuosité des infrastructures routières et aux nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires.

On le voit donc l'insuffisance de financement du secteur privé, en général et des PME en particulier, relève de la responsabilité des entreprises, des établissements de crédits et des pouvoirs publics.

La résolution de cette situation suggère que ces principaux acteurs ont encore un rôle à ajouter dans la promotion du financement des PME.

Malgré leur importance numérique, les PME sont marquées par la faiblesse de leur valeur ajoutée industrielle. Elles n'ont pas un impact considérable sur le PIB. On se rend compte que cette catégorie d'entreprises ne contribue qu'à 30% des emplois, 25% du chiffre d'affaire et 20% de la valeur ajoutée nationale.

En outre les PME sont confrontées à des besoins énormes en matière d'équipements technologiques. Leur processus à caractère artisanal ne leur permet pas d'améliorer leur production. La démarche qualité, indispensable à la compétitivité, est de ce point de vue quasi-inexistant. Les dirigeants des petites et moyennes entreprises manquent souvent de formation appropriée et de compétences managériales et techniques. Cette situation s'explique par l'inefficacité du système d'éducation de base par rapport aux exigences du secteur privé.

Le secteur informel qui attire un nombre important de PME représente un poids énorme dans le tissu économique. Ce secteur non structuré bien que dynamique, n'offre pas les garanties d'un développement soutenu.

Les PME rencontrent des difficultés énormes d'accès au marché du fait de la qualité inférieure de leurs produits, de l'emballage, des problèmes de logistique et de marketing.

Les petites et moyennes entreprises sont également confrontées à un problème de financement et d'accès au crédit. Elles ne peuvent que rarement et marginalement compter sur le système bancaire pour leur expansion. Les banques sénégalaises n'acceptent pratiquement que des crédits à court terme.

Toute fois la rationalisation des structures d'appui et la mise en place d'un environnement réglementaire, juridique et fiscal favorable constitue un gage à la promotion des PME et à leur développement.

SECTION 3 : Les difficultés de financement des PME sénégalais

Face au développement économique et social, les pouvoirs publics ont misé entre autre prérogative, sur la promotion de la petite et moyenne entreprise (PME). A ce titre la PME a été assimilé comme des piliers indispensables en ce sens que les effets sur le reste de l'économie en termes de création d'emploi, de diversification de la production, d'utilisation des ressources productives locales sont réels.

D'après une étude menée par le cabinet VA Conseils pour le compte de la direction, de la PME, on a un défaut de financement de la PME par le système bancaire classique. Les PME sont de plus en plus exclues du système bancaire au détriment des opérations sur les titres de créances qui ont connu une accélération considérable dans le bilan des banques.

Pour parier à ce défaut de financement, le Sénégal à opter de privilégier les projets d'appui à la création et au développement de la PME. Cette initiative vise d'une part, amener la sphère bancaire à assister la PME en contribuant à la réduction du risque de crédit face à cette clientèle particulière qui ne remplit pas généralement les conditions exigées par les banques (nous pouvons citer l'absence de garanties réelles) ; d'autre part mettre à la disposition des PME des guichets pouvant gérer directement leur besoin de financement en tenant compte de leurs faiblesses.

On a assisté durant ces dernières années à la croissance rapide des intermédiaires financiers de proximité encore appelé systèmes financiers décentralisés ou institutions de partenaires extérieurs.

En d épit de tous ces efforts, la question de la création et du développement de la PME n'est pas encore résolue et cela pour deux principales raisons :

- Au niveau des business, on a plutôt assisté à une absence de diversification, à une méconnaissance des créneaux porteurs à un certain manque d'imagination, à une reproduction à l'identique et en masse d'activités dans des créneaux souvent saturés provoquant ainsi une forte concurrence et une diminution de la rentabilité du secteur. La surproduction et la commercialisation en interne (niveau local) qui semble être l'activité privilégiée des PME, favorise la concentration et abat inéluctablement les prix, par conséquent ne concourent ni à la performance, ni à la compétitivité. On retrouve alors face à une insuffisance de financement aussi bien pour la création que pour le financement dudit secteur.

- Le secteur de la micro finance, malgré sa croissance est en proie à un certain nombre de faiblesses qui constituent autant de contraintes à sa capacité à appuyer la PME (difficulté d'accéder à des ressources financières stables et suffisantes, manque d'expérience dans le secteur d'activité, ressources humaines parfois insuffisamment formées, manque de professionnalisme).

Mais il semble que c'est le secteur de la micro finance qui est le mieux approprié pour la résolution de toutes ces faiblesses. Pour les institutions financières on développe des politiques telles que la proximité les produits appropriés, l'amélioration des conditions et modalités d'accès etc.

Au niveau des renforcements des capacités dans le secteur privé, le poids marqué par les PME a permis l'Etat sénégalais ainsi que les autorités monétaires et les partenaires au développement de mettre en place un ensemble de dispositif institutionnel et de soutien des initiatives privées.

Les différentes stratégies mises en oeuvre ont accordé une place à la problématique du financement de la PME.

La première difficulté à l'accès au financement réside dans le niveau de rentabilité des activités des PME.

Pour les institutions financières la décision d'octroyer dépend avant tout de la viabilité du projet à financer. L'exigence de la garantie, souvent cité comme la raison principale d'un rejet de la demande de crédit, ne serait pas le déterminant principal, mais répond à la nécessité de se prémunir contre le risque d'insolvabilité lorsque la viabilité du projet n'est pas démontrée. Elle permet aussi de se conformer à la réglementation bancaire.

Le deuxième facteur de blocage réside dans la méfiance des entrepreneurs. En effet, les PME jugent les institutions de financement, notamment les banques peu accessibles de par leur mode de fonctionnement. En outre, elles trouvent le cout du financement trop élevé. Cette problématique est évoquée sans que les entrepreneurs fassent la part réelle entre le taux de d'intérêt souvent récriminé et le cout global effectif. La contrainte réside dans les couts cachés qui en définitive pèse lourdement sur la trésorerie des entreprises qui ont bénéficié de concours bancaires et des SDF. Selon une étude menée par le compte de la DPME, taux d'emprunt souhaités par les entrepreneurs interrogés (autour de 11%) n'est loin des conditions actuelles de marché. Ceci confirme que le taux d'intérêt n'est pas un point de blocage majeur. Peu de transactions soient bancarisées.

L'espace reste le mode de règlement privilégié des entreprises informelles.

Enfin la faible intervention des Banques et des structures de micro finance dans le financement de la PME trouve son explication dans le fait que ces institutions de crédit sont généralement localisées à Dakar et leur nombre ne permet pas de couvrir toutes les entreprises installées sur le territoire sénégalais ayant un besoin de financement.

SECTION 4 : Les contraintes liées au financement des PME

Un contraste a toujours existé entre « la surliquidité » des banques et autres institutions de financement et les besoins de financement des entreprises. En effet, une étude récente sur le financement des PME en Afrique révèle que les prêts destinés au financement de ces types d'entreprises ne représentent que 5,4% du total des prets bancaires en Afrique. Au Sénégal, la part des crédits accordés au secteur privé par rapport au PIB est de 21,8%, en 2007, tandis qu'en Afrique du Sud et en Ile Maurice, la proportion est de 75,3% et de 76,7%.

Les contraintes d'accès des PME aux sources de financement s'expliquent notamment par :

· La réticence des établissements de crédit ;

· La morosité de l'environnement financier.

a. La réticence des établissements de crédit

Les établissements de crédits évitent de prendre des risques élevés en matière de prêts aux PME. Pour se prémunir contre les risques de non remboursement, ils exigent des garanties réelles que la quasi-totalité de ces entreprises est dans l'incapacité d'offrir. Ce qui les exclut de ce type de financement. Pour remédier à cette situation des partenaires au développement tels que l'Agence Française de développement, la société financière internationale (SFI), la BOAD et l'USAID ont mis en place des fonds de garantie. Cependant, ces mécanismes sont

peu utilisés du fait, principalement, de leur faible divulgation auprès des potentiels bénéficiaires.

Les normes prudentielles exigées par les autorités monétaires aux banques fait que, ces dernières s'orientent plus vers le financement des grandes entreprises

Disposant d'une plus grande rentabilité et de garanties süres. Ainsi elles ont peu d'expérience dans le domaine des prêts à la PME et ne parviennent, souvent pas à faire la distinction entre le bon et le mauvais client (PME). En effet, l'asymétrie d'information entre emprunteurs et établissements de crédit entrave l'instauration d'une confiance entre ces deux acteurs. Souvent, il n'existe pas d'outils permettent aux prêteurs de cerner les risques des PME. Au Sénégal, le registre public institue pour faciliter la supervision bancaire et le suivi du risque systématique, ne fournit pas aux institutions de crédit, l'information requise pour développer des analyses de risques d'une manière précise. D'ailleurs, l'indicateur «obtention prêt » du Doing business 2009 de la Banque mondiale, visant à estimer les dispositifs privés et publics destinés à diminuer les risques des prêteurs (incluant le dispositif légal de protection des créanciers en cas de faillites, ainsi que le fonctionnement du système d'information sur la solvabilité des emprunteurs) classe le Sénégal au 145ème rang au niveau mondial sur un total de 181 pays.

Le faible taux de couverture des centrales de risques reflète davantage le l'acuité des difficultés de financement des PME.

Pour contrebalancer les risques élevés encourus au niveau des PME, les établissements de crédit, en plus des garanties exigées, fixent d'une manière élevée les taux d'intérêt et les frais appliqués aux prêts. « Les banques d'Afrique imposent par exemple des taux proches en moyenne 15,6%à leurs meilleurs clients parmi les PME, alors que ces taux dépassent à peine 11% dans les autres pays en développement ». Les ressources qu'elles prêtent sont à court terme et ne peuvent financer les besoins de moyen et long terme des entreprises.

b. Un environnement financier encore morose

Le faible développement du marché financier régional et les exigences de transparence financière, de capitalisation boursière, de marché et de diffusion d'une part du capital dans le public rendent impossible l'accès des PME au dit marché et inhibent les possibilités de refinancement de ces types d'entreprises par les établissements de crédit.

Par ailleurs au Sénégal, le crédit-bail, réglementé depuis 1971 par le décret 71-458 du 22 avril 1971, est faiblement développé alors qu'il est l'un des instruments de financements les plus adaptés aux PME. Cette situation est due, d'une part, à des contraintes légales et réglementaires qui empêchent la récupération des biens et d'autre part, à des difficultés

d'ordre comptable, fiscale, économique et financier. Les autres établissements de financement tels que les sociétés d'investissement à capital risque sont peu développés au Sénégal et en Afrique de l'ouest. « La plupart des fonds de capital risque présents sur le continent semblent en réalité davantage s'apparenter à des fonds d'investissement classiques. Les faiblesses et les confusions institutionnelles constatées dans bon nombre de pays d'Afrique n'aident en rien à stimuler le gout du risque indispensable pour investir les PME.

Le faible développement des marchés financiers, l'asymétrie d'information et ses effets collatéraux ainsi que l'insuffisance de dispositifs efficaces d'appui au secteur privé ne sont pas les seuls obstacles qui empéchent le développement des PME au Sénégal. D'autres facteurs propres à ces entreprises empêchent leur financement.

c. Les obstacles à l'accqs des PME au financement et au credit

> L'acc~s au financement

Les difficultés que rencontrent les PME lorsqu'elles tentent d'accéder à des financements peuvent être dues à des au caractère incomplet de la palette de produits et services financiers, à des rigidités réglementaires ou des insuffisances du cadre juridique, ou un manque d'information de la banque comme de l'entreprise. Il peut arriver que les banques évitent de financer certains types de PME, en particulier les jeunes pousses et les très jeunes entreprises qui, bien souvent, ne présentent pas les garanties suffisantes, ou les entreprises dont les activités offrent certes d'excellentes perspectives de rentabilité, mais présentent un risque de perte lui aussi substantiel.

De part leur nature même, les PME présentent plutôt un profil de croissance et de rentabilité bien plus irrégulier, et aux fluctuations plus grandes, que les grandes entreprises. Leur taux de survie est inférieur à celui de ces dernières : un analyste a constaté que les entreprises manufacturières employant moins de personnes avaient cinq fois plus de chance de connaitre l'échec, au cours d'une année donnée, que leurs homologues de plus grande taille. Ainsi par rapport aux entreprises plus grandes et plus anciennes, les PME se trouvent particulièrement désavantager dans leur recherche de financements.

Il peut aussi s'avérer difficile, pour des créanciers et des investisseurs potentiels, de distinguer la situation financière de l'entreprise de celle de ses propriétaires.

Il se peut par exemple que l'entrepreneur est hypothéqué son domicile pour disposer du capital d'amorçage de l'entreprise.

La PME peut avoir plusieurs parties prenantes, mais à la différence d'une grande entreprise, il
est probable qu'il s'agisse d'amis et de proches du propriétaire. Que se passe t- il si l'un d'eux

décide de récupérer son apport ? Les autres actionnaires vont-il investir pour compenser, chercher un nouvel investisseur autour d'eux ou demander un nouveau concours à la banque ? Les circonstances financières sont très différentes de celles que connaissent les banques lorsqu'elles traitent avec de grandes entreprises solides, de sortes que leur évolution globale du risque est tout à fait autre. Les banques et les autres sources traditionnelles de crédit peuvent décider que les PME représentent un risque plus élevé. Les PME connaissent alors davantage des difficultés pour emprunter que les grandes entreprises, et peuvent même ne plus pouvoir emprunter du tout en raison d'un cout de crédit trop élevé.

Si les entrepreneurs ne peuvent accéder à un financement par les circuits traditionnels, il se peut qu'ils ne lancent pas leur entreprise ou qu'ils la ferment une perte potentielle pour l'économie. Mais l'autre danger est qu'ils se détournent carrément des mécanismes officiels et opèrent dans l'économie informelle, esquivant taxes et règlement et contribuant ainsi incomplètement à la connaissance économique et à la création d'emplois.

> L'accès au crédit

Dans la plupart des pays, les banques commerciales sont les principales sources de financement des PME ; l'accès au crédit bancaire est donc une condition essentielle de l'éclosion de ce secteur.

Le déficit global de financement des PME et un problème particulièrement pressant dans les pays non membre de l'OCDE, qui signalent le plus souvent une vaste pénurie de financement pour toutes les catégories des PME. Alors même qu'elles présentent une large part des entreprises et sont synonymes d'emplois potentiels et de croissance économique dans les économies émergentes, les PME ne bénéficient que d'une proportion très faible des crédits accordés. De ce fait, elles sont pour la plupart privées de tout accès aux marchés officiels de capitaux. Les caractéristiques du système bancaire des marchés sont souvent préjudiciables au crédit visant les PME. La plupart des banques appartiennent à l'Etat, et leurs concours peuvent être alloués sur la base de garanties publiques ou en application d'une politique publique de ciblage de certains secteurs. Les banques sont fréquemment soumises à un plafonnement des taux d'intérêt facturables, ce qui ne facilite pas une tarification du crédit conforme au risque que représente l'activité de préts aux PME. De nombreuses banques peuvent avoir des participations croisées ou d'autres liens avec des intéréts industriels et auront ainsi tendance à favoriser des entreprises affiliées. Sur les marchés où les banques peuvent afficher une rentabilité acceptable dans d'autres activités de crédit, elles ne développeront pas les compétences nécessaires à l'octroi de crédits aux PME.

Les activités bancaires de marché, au titre desquelles les banques sont tenues à une rentabilité élevée au profit des actionnaires et au maintien des normes prudentielle élevées, recueillent une adhésion mondiale croissante. Ce modèle crée un marché concurrentiel où les banques sont davantage incitées à préter aux PME, mais de nombreux marchés émergents n'ont appliqué ce modèle qu'avec une certaine lenteur relative

> Une offre de crédits à la PME limitée par la réglementation prudentielle

Le dispositif prudentiel de la BCEAO limite les actions commerciales des banques qui deviennent de plus en plus sélectives dans la définition de leur stratégie. En effet, les banques sont tenues de respecter un certain nombre de ratios prudentiels et de réglementation parmi lesquels le ratio de couverture des risques, le ratio de structure du portefeuille ou encore celui de la couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables et à la règle de provisionnement des créances douteuses.

SECTION 5: Etude de l'offre et de la demande de financement

1. Etude de l'offre de services financiers

L'étude de l'offre de services financiers vise à réaliser un diagnostic des services financiers existants, fixer la situation des PME aux plans de l'accès au financement et apprécier la qualité et la diversité de l'offre financière destinée à la PME. Il s'agit également de proposer les véhicules et instruments susceptibles d'améliorer de manière significative, l'accès au financement des PME au Sénégal.

L'approche méthodologique adoptée s'appuie sur :

· L'exploitation des rapports annuels de la BCEAO, de la commission bancaire et ceux des banques, y compris les notes de conjoncture de la BCEAO.

· L'exploitation du dernier rapport de la BDEF (Banque de Données Economiques et Financières) de l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie.

· Des entretiens directs, questionnaire à l'appui, avec quelques exploitants ou gestionnaire de clientèle de banques et IMF, spécialisés dans la gestion des comptes PME de la place de Dakar.

2. Etude de la demande de financement

De façon spécifique, l'étude de la demande vise à :

· Déterminer le niveau d'accès aux services financiers et de manière accessoire, les services non financiers des MPME, en collectant des données objectives et des

appréciations sur l'offre de services financiers, leurs besoins et leurs plans d'investissements sur les trois prochaines années ;

· Permettre de disposer de données objectives pour servir à la formulation des politiques et action d'envergure nationale ;

· Servir de données de base pour la constitution d'une base de données.

Les données ont été collectées par enquête sur base de questionnaires auprès de 703 entreprises tirées, au hasard dans les régions de Dakar, Kaolack, Thiès, Saint Louis et Ziguinchor. Une stratification a été effectuée en tenant compte du secteur d'activité, le milieu d'implantation, la représentativité des secteurs (formels et informels), la zone d'implantation (urbaine et rurale). L'étude a couvert tous les types de MPME, toutes les régions et tous les secteurs d'activités du pays. Les résultats peuvent donc servir à la formulation de au niveau national.

CHAPITRE II : Le marché de l'emploi dans la perspective des PME

Depuis plusieurs années, le Sénégal s'est engagé dans un processus de transaction économique et politique, notamment vers l'économie de marché d'une part et d'autre part la démocratie participative et représentative que symbolise la décentralisation régionale et locale.

Ainsi la mise en place d'un dispositif de suivi de l'emploi et du secteur informel aidera le Sénégal à produire des statistiques pertinentes, actuelles et bonne qualité, permettant de suivre en temps réel l'évolution de la situation économique et de mesurer l'impact des politiques, projets et programmes de développement et de réduction de la pauvreté. Outre les objectifs plus globaux de convergence pour un développement intégré, le suivi de questions de l'emploi occupe une place de choix dans la définition des politiques économiques. Dans un tel dispositif, l'enquête emploi vise au renforcement des outils permettant le suivi des conditions d'activités des ménages et du fonctionnement du marché du travail. En effet, dans un pays où la majorité de la population tire son revenu du travail dans le cadre d'une politique économique fondée principalement sur la réduction de la pauvreté, il est naturel de disposer d'un dispositif permanent de suivi, intégré au système statistique national.

L'objet du présent chapitre est de traiter d'abord en première section l'établissement d'un système d'information sur le marché de l'emploi ensuite en deuxième section on traite la création d'emplois au Sénégal : l'équation des entreprises formelles

SECTION I : Les politiques nationales et l'établissement d'un syst~me d'information sur le marché de l'emploi

1) Les politiques nationales face à la création d'emplois :

La politique de l'emploi est un processus continu qui doit impliquer de plus en plus largement les décideurs et les acteurs des politiques nationales qu'elles soient macroéconomique ; de portée générale ou sectorielle. Cette nécessité doit emmener le gouvernement à s'interroger sur l'efficacité d'emplois de ces politiques et sur les moyens d'y intégrer de plus en plus les préoccupations pour faire de l'emploi un des paramètres majeurs des analyses, des choix et des décisions nationales.

Il s'agit d'une tache qui devrait etre permanente et qui permettra de donner de l'ampleur à la politique de l'emploi. Dans cette perspective et pour le court et moyen terme, il apparait que plusieurs thèmes d'action devraient mobiliser l'attention des pouvoirs publics et se traduire en programmes d'action dans un avenir rapproché. A ce titre, on peut retenir:

> Le renforcement des politiques initiatives ;

> L'amélioration de la productivité dans les entreprises ;

> La nécessité de valoriser l'emploi dans les choix techniques ;

> La rationalisation et la dynamisation des types d'interventions antérieures ciblés sur l'emploi ;

> La promotion de l'auto-emploi et la correction des discriminations dans l'accès à l'emploi et à l'égard des groupes ciblés défavorisés sur le marché de l'emploi.

2) L'établissement d'un syst~me d'information sur le marché de l'emploi :

Rassembler une information qui soit non seulement collectée de manière systématique, régulière et prompte, mais aussi analysée et publiée sous une forme facilement utilisable par tous ceux qui sont intéressés par la gestion du marché de l'emploi est une nécessité : décideurs, chercheurs, organisations, employeurs et travailleurs etc.

Les mutations que connait le monde du travail, l'orientation professionnelle de diverses catégories de demandeurs d'emplois, la recherche de meilleures relations entre la formation et l'emploi requiert, entre autre, une telle information.

De méme, la politique de l'emploi suppose, pour sa conception, sa mise en oeuvre et son évolution, l'analyse du contenu et de l'impact des politiques macroéconomiques. A cet effet le système d'information doit se doter de capacités de suivi des performances en matière d'emploi. C'est pourquoi il lui faudra appréhender les mutations, émettre un diagnostic sur la situation de l'emploi et le marché du travail, être en mesure d'analyser les causes et les facteurs déterminants de l'évolution de la main d'oeuvre et des emplois.

La stratégie de mise en place d'un système d'information sur le marché de l'emploi doit procéder d'une démarche progressive. Il s'agira d'établir un programme d'action en matière d'organisation de l'information sur l'emploi qui ménage des étapes et élargit progressivement le champ du système au fur et à mesure qu'il consolide ses premières positions et surtout une fois que la mobilisation de toutes les ressources humaines et financières sont sécurisées.

Les différentes activités dans la mise en oeuvre d'un système d'information consiste à :

> Développer des outils conceptuels et méthodologiques du système d'information sur le

marché de l'emploi dans le domaine de l'information statistique et documentaire, de

l'information de la promotion de l'observatoire de l'emploi, etc.

> Asseoir un système d'information unifié au niveau interne ;

> Développer l'observatoire de l'emploi ;

> Assurer les relations fonctionnelles avec les divers partenaires externes.

> Entreprendre des enquêtes périodiques, des études et des recherches sur le marché de l'emploi.

> Offrir des services de qualité aux partenaires.

SECTION II : Création d'emplois au Sénégal :

L'équation des entreprises formelles1

Chaque année près de 100000 personnes trouvent un emploi au Sénégal. Or 3000 d'entre elles seulement déclarent un emploi stable occupé dans une entreprise formelle ou dans l'administration publique. Les autres travailleurs sont le secteur informel, ce qui n'est pas surprenant ni dans les campagnes ni dans les villes en raison de l'exploitation du commerce et des services domestiques.

Pourquoi n'y a-t-il pas davantage d'emplois créés par le secteur formel de l'économie sénégalaise ? Comment motiver ces entreprises à embaucher davantage ?

1) Une croissance économique déséquilibrée :

La première réponse pointant à l'esprit est que le faible développement de l'emploi dans le secteur formel provient du manque d'expansion de ses entreprises. Pourtant, au cours de la dernière décennie, leur croissance a dépassé en moyenne 4%, à savoir pratiquement autant que celle du secteur informel. Par conséquent, si les entreprises formelles sénégalaises n'ont guère embauché (pour chaque point de pourcentage de croissance, la hausse de l'emploi n'a été que de 0,06%), c'est quelles ont préféré investir dans de nouvelles machines et technologies, reflétant en cela la tendance de l'économie mondiale. En d'autres termes, la croissance, meme si elle est nécessaire, ne s'est pas avérée etre une condition suffisante pour créer de nombreux emplois formels au Sénégal.

Un examen plus attentif nuance quelque peu cette première impression pour au moins deux raisons. D'abord, l'emploi a montré, dans certains secteurs, une sensibilité relativement forte à la croissance ou plutôt au manque de croissance. C'est ainsi que la crise rencontrée dans le secteur industriel- restriction de la SONACOS et du secteur textile a entrainé des pertes d'emplois significatives dans le secteur formel au Sénégal.

La deuxième raison est que le développement de l'emploi mentionné plus haut masque deux
flux agissant en sens inverse. Chaque année, le marché du travail a été en mesure de créer
12500 nouveaux emplois formels, même si, en parallèle, 9500 disparaissaient. Contrairement

1 Source : extrait du magazine : « les échos de la Banque mondiale » n°6 novembre 2007.

à l'idée reçue, les travailleurs sont des mobiles, au travers d'un mécanisme de « création destructive », notamment dans les petites et moyennes entreprises (PME) où la mobilité apparait deux fois plus importante que dans les grandes entreprises. Ce n'est pas la mobilité au sein des PME qui distingue le Sénégal d'autres pays émergents, mais bien le poids marginal ne dépassant pas 20% aujourd'hui de ces dernières au sein de l'emploi formel. La politique de relance de l'emploi devrait donc viser la création de PME et leur développement par un allégement des contraintes administratives tout en facilitant leur accès au capital, à la technologie, à la formation et aux réseaux d'information.

2) La relance de la productivité du travail2

Ce serait, cependant, une erreur de croire que la suggestion ci-dessus suffirait à relancer l'emploi. Si une entreprise embauche un travailleur, c'est parce qu'elle lui rapporte plus qu'il ne lui coüte ou qu'elle n'a pas la possibilité de la remployer par un autre facteur de production plus rentable.

Cette évidence basic pointe du doigt que les entreprises formelles sénégalaises n'ont pas embauché de travailleurs car elles ont vu leur coüt unitaire de travail s'accroitre de 2,5% par an entre 1995 et 2004. En d'autres termes, les gains de productivité n'ont pas compensé les hausses salariales, en particulier dans les secteurs stratégiques identifiés dans la stratégie de croissance accélérée, tels que l'électronique et le textile. Cette évolution défavorable à l'emploi s'est trouvée exacerbée par la politique fiscale qui a favorisé le capita, expliquant que les entreprises sénégalaises aient vu le ratio de leur investissement par rapport à leur valeur ajoutée passer de 24 à 41% dans les périodes 1980-94 et 1995-2004.

Il est urgent de chercher à accroitre les gains de productivité du travail au sein de l'économie sénégalaise pour induire une hausse de la compétitivité des entreprises sans baisser les salaires. Aujourd'hui, ces gains ne dépassent pas en moyenne 2% l'an, loin derrière les taux de 5-7% affichés dans les pays émergents. La productivité du travail au Sénégal est, aujourd'hui à la fois inférieure à celle du Botswana, alors qu'elle était 2 fois supérieure en 1960. L'écart est encore plus considérable avec Corée ? Le défi est à la hauteur de l'urgence.

3. La double stratégie pour la relance de l'emploi :

Les autorités sénégalaises doivent agir sur deux leviers pour encourager la demande de travail
émanant des entreprises formelles. D'abord, il leur faut stimuler certaines activités

2 Source : extrait du magazine : « les échos de la Banque mondiale » n°6 novembre 2007.

économiques porteuses d'emplois. Sans tomber dans le panneau de la création artificielle d'emplois ! Mais bien en mettant en place les conditions favorables à cet essor. C'est en tout cas, l'ambition affichée de la stratégie de croissance accélérée. Cette action peut reposer sur les grands chantiers qui, selon la théorie keynésienne traditionnelle, sont sources d'emplois, du moins temporaires. Elle doit, surtout, chercher à favoriser l'essor des PME, lesquelles sont les principales créatrices d'emplois, et ce dans une perspective dynamique, en réduisant leurs coûts de création et de fonctionnement.

Ensuite, il est impératif de débrider la hausse de la productivité du travail. Ceci permettant de diminuer les coüts unitaires du travail, sans baisser les salaires, et d'accroitre, de la sorte, la compétitivité des entreprises sénégalaises. Voici esquissées trois actions complémentaires qui vont dans cette direction.

La première vise à optimiser les complémentarités entre investissements en capital physique et qualification des travailleurs. En d'autres termes, il faut encourager les entreprises y compris celles opérant dans le secteur informel, à investir dans les nouvelles machines et technologies, en s'assurant toutefois, que les entrepreneurs forment leur main d'oeuvre pour une exploitation efficace de ces nouvelles acquisitions et développent ainsi des effets d'entrainement au sein de l'économie sénégalaise.

La deuxième action consiste à accroitre le nombre de travailleurs qualifiés disponibles pour les entreprises privées. Aujourd'hui, non seulement le nombre de sénégalais dotés d'une éducation supérieure ne dépasse pas 5% de la population active, mais, de plus, ces personnes éduquées travaillent, pour la plupart dans l'administration publique, les agences de développement où à l'étranger. La proposition est donc de développer une stratégie favorisant le retour des travailleurs (qualifiés) sénégalais déployant leurs talents à l'étranger ainsi que des mesures visant à limiter l'attraction, souvent biaisée par des critères non financiers comme le prestige de la fonction, exercée par le secteur public et les agences de développement au détriment des entreprises privées prêtent à embaucher.

Enfin, il est indispensable d'améliorer les canaux d'information facilitant la quête de personnel compétent. Les entreprises sénégalaises sont contraintes de recourir à des réseaux informels dont l'utilité est, certes, avérée, mais qui rallongent leurs temps de recherche (plus de 4 semaines pour trouver un ouvrier qualifié) et privilégient des critères autres que la compétence. Pour qu'un marché de l'emploi fonctionne bien, une information homogène doit être mise à la disposition de tous, afin de réduire ces temps de recherche et à éliminer les

situations de rente dont jouissent certaines catégories de travailleurs tels que les expatriés et les personnels (dans le secteur informel) capables d'obtenir des redistributions salariales supérieures à leur productivité.

4. Création d'emplois selon les bailleurs de fond

Les bailleurs de fond jugent « insuffisant » la contribution de l'ordre de 30% des Petites et Moyennes Entreprises en matière de création d'emplois. Les PME apparaissent comme un facteur déterminant de croissance économique et constituent un puissant levier de lutte contre la pauvreté et le sous --emploi. Cependant, des efforts importants restent à faire pour améliorer les performances globales des PME. En effet, selon les données disponibles, les PME au Sénégal génèrent près de 30% des emplois, alors que ces taux atteint 65% dans les pays de l'organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).

SECTION III : Stimulation de l'emploi :

I- Le rôle des conseils économiques et sociaux du Sénégal

Le monde est confronté depuis des décennies à des problématiques majeures pour faire face à la crise économique et sociale qui frappe de plein fouet tous les Etats en général et de façon aigue, les pays en développement. Parmi ces problématiques figure en bonne place la question de l'emploi décent dont la résolution conditionne l'avenir de l'humanité si l'on tient compte de son impact, politique, économique et social. La crise financière qui a secoué le monde à partir de 2007 s'est traduite par un ralentissement de la croissance, entrainant ainsi des pertes d'emplois à ses corollaires, le chômage et la pauvreté dans le monde.

Avec 190 millions de chômeurs en 2007, c'est cinq millions de nouveaux chômeurs qui seront comptabilisés chaque année sur le marché mondial avec un taux de chômage environ 6,1% à partir de 2009 selon les prévisions de l'organisation internationale du travail (OIT).

C'est ainsi que la 98ème session de la conférence internationale du travail regroupant les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs a adopté le 19 juin 2009 à Genève, à l'unanimité le Pacte Mondial pour l'Emploi (PME) instrument mondial conçu pour remédier à l'impact de la crise financière et économique internationale sur la société et l'emploi. Il préconise une relance productive axée sur l'investissement, l'emploi et la protection sociale.

Les Etats africains à l'instar de tous les pays sous-développés faisaient face, avant même la
crise financière internationale de 2007, à des défis majeurs de création et de consolidation

d'emplois décents dans un contexte économique et sociale marqué par la rareté des ressources, la destruction du tissu industriel, l'exode rural, l'analphabétisme, la démographie galopante, le chômage, la pauvreté etc.... pour surmonter la crise de l'emploi, les chefs d'Etats et de Gouvernements africains ont adopté lors du sommet Extraordinaire de l'Union Africaine sur l'Emploi et la réduction de la pauvreté en Afrique, en septembre 2004, à Ouagadougou (Burkina Faso), un plan d'actions et un mécanisme de suivi qui placent l'emploi et le travail décent au coeur du développement en Afrique.

Au Sénégal, le marché de l'emploi est encore très restreint avec un taux de chômage d'environ 6,8%. La situation de l'emploi se caractérise par la part importante de l'économie informelle (70% des emplois), le chômage des jeunes et des femmes (plus de 8%). Au total, il y'aurait quelques deux cent cinquante mille (250000) emplois recensés dans le secteur formel dans un millier d'entreprises.

II-La situation de l'emploi au Sénégal

A) Dans la perspective des PME

Dans la perspective des PME, il convient d'identifier ce que font les travailleurs âgés de 15 à 64 ans au Sénégal. D'emblée, il apparait que les caractéristiques de l'emploi varient énormément suivant le milieu de résidence (rural ou urbain). Ci-dessous nous allons donner les caractéristiques générales puis nous allons passer en revue les principales divergences entre le marché du travail en milieu rural et urbain.

Le marché du travail se caractérise par :

· Une croissance de la demande d'emploi résultant de la poussée démographique (2,5% par an, ce qui entraine un doublement de la population tous les 25 ans).

· Une diminution de la population active rurale induite par le phénomène de l'exode rural ;

· Une insuffisance sectorielle de l'offre avec d'une part, un secteur moderne en quasi-stagnation, et d'autre part une économie informelle absorbant une grande partie de la population active ;

· Des mouvements migratoires d'une grande ampleur se traduisant par une urbanisation accélérée, un déséquilibre spatial et une forte poussée de la migration internationale.

B/ Les caractéristiques de l'emploi en milieu rural

L'emploi dans le milieu rural compte pour environ 59% des personnes qui travaillent au
Sénégal selon le dernier recensement de la population en 2002. Si cette proportion peut
paraitre à priori élevée, elle a diminué au cours du temps en raison de la forte émigration

rurale et aujourd'hui largement inférieure à celle observée dans les autres pays africains, comme le Mali, le Burkina Faso, l'Ethiopie ou la Tanzanie. D'une manière générale, la Banque mondiale estime que l'emploi en zone rurale compte pour presque 70% de l'emploi en Afrique sub-saharienne.

Les principales caractéristiques de l'emploi en milieu rural au Sénégal, quoi émergent de l'enquête des ménages (ESAMII) sont les suivantes :

· Les travailleurs sont en actif plus longtemps que dans les villes, surtout les jeunes et les ainés. L'on y constate que près d'un enfant sur deux a déjà rejoint le marché du travail avant l'âge de 15 ans et que près de 9 ainés de plus de 64 ans sur 10 continuent á travailler.

· L'emploi est concentré autour du secteur primaire dans des exploitations de petites tailles. Environ 8 travailleurs sur 10 ont une occupation principale dans l'agriculture, l'élevage ou l'exploitation forestière. Presque toute la force de travail prend place en outre des exploitations de types familiale ou individuel á savoir dans les Petites Entreprises (PE)

C/ Les caractéristiques de l'emploi en milieu urbain

Les caractéristiques de l'emploi en milieu urbain, surtout à Dakar sont différentes de celles en milieu rural. L'emploi n'y apparait plus autant que homogène puisqu'il existe une plus grande diversification des occupations, y compris autour des services et du commerce, une formalisation partielle et des taux de participation moins élevés. La particularité du Sénégal par rapport aux autres pays de la sous-région ne se trouve pas dans l'existence de deux marchés du travail distincts entre les villes et les campagnes mais plutôt dans leur taille relativement égale.

A la différence du monde rural où le secteur primaire captait la presque totalité des emplois, la principale occupation en milieu urbain se trouve être le commerce qui représente environ 1/3 des emplois (jusqu'à 2/3 pour les femmes). Celui-ci est suivi selon un ordre décroissant par les autres services marchands, l'agriculture (et l'élevage), les transports et la communication, et le BTP, qui compte dans leur ensemble pour environ 2/3 des emplois en milieu Urbain. Il est intéressant de noter que la structure de l'emploi est identique entre Dakar et les autres villes du Sénégal, à l'exception du poids de l'administration publique qui compte pour environ 8% du total des emplois dans la capitale, alors qu'elle est négligeable dans les autres villes du Sénégal.

Le 3ème Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH3) effectué en 2002
montre que la population potentiellement en âge de travailler ( 15 á 64 ans) atteint environ 5,3

millions d'habitants et que celle qui déclare etre active est de 3,1 millions, soit respectivement 53,4% et 32% de la population totale.

Les taux de chômage et d'activités suivants sont respectivement enregistrés en milieu urbaine et rural :

· Dakar-urbain : de 18,4% et de 61,1%

· Autres urbains : de 15,2% et de 55,8%

· Zones rurales : de 9 ,8% et de 61,8%

Le chômage et le sous-emploi frappent plus les jeunes que les adultes sans distinction de sexe. Auprès des ménages (ESAM II), plus de 5 jeunes sur 10 (56,5%) sont présents sur le marché de l'emploi soit en situation d'occuper (40,5%) soit en qualité de demandeur, c'est-à-dire aux nouveaux diplômés, sans expérience professionnelle qui arrivent sur le marché du travail.

III/ Les contraintes pour la mise en oeuvre du Pacte Mondial pour l'Emploi au Sénégal

Malgré l'élaboration d'une politique Nationale de l'Emploi au Sénégal en 2010, des contraintes majeures subsistent à plusieurs niveaux :

· Les insuffisances de la politique de formation professionnelle et technique et le faible niveau de qualification des travailleurs. Cette situation impacte négativement sur l'adéquation, Formation/Emploi (les profits de sorties des Ecoles de formation ne sont pas souvent adaptés aux besoins du marché du travail) et sur la productivité du travail qui est une condition sine qua non pour favoriser la croissance et développer les entreprises ;

· Les insuffisances du syst~me d'information sur le marché du travail (SIMIT). Il s'agit de l'incapacité à rendre compte des tendances et du dynamisme sur le marché du travail et de la formation professionnelle. Les instruments actuels disponibles ne permettent pas d'obtenir une bonne lecture des dynamiques réelles du marché (faible visibilité du marché de l'emploi, données disponibles souvent incomplètes et désuètes). Cette situation s'explique en partie par l'existence de plusieurs sources publiques, parapubliques et privées de statistiques sur l'emploi, la formation et la sécurité sociale.

· L'insuffisance de la coordination des différentes interventions de l'Etat. la dispersion des actions et des ressources posent avec acuité l'efficacité des programmes

et projets tout en entrainant une absence de leadership institutionnel des départements en charge des questions au sein de l'appareil gouvernemental.

· L'environnement des affaires fait face à d'énormes difficultés relatives au recouvrement des créances, la faiblesse consécutive á la baisse du pouvoir d'achat, au coût élevé des impôts, á la concurrence déloyale et á la fraude.

Par ailleurs, le manque de flexibilité à l'embauche constitue une enclave majeure pour le développement des PME et la création d'emplois.

· La faible expansion des PME/PMI

Les PME/PMI apparaissent, aujourd'hui, comme des leviers importants de la croissance économique nationale et constituent par conséquent un instrument essentiel de lutte contre la précarité, le chômage et le sous emploi. Elles représentent á elles seules prés de 90% des entreprises sénégalaises et emploient 30% des ressources humaines. Cependant, elles ne parviennent toujours pas à s'imposer et leur niveau d'intégration au système commercial reste faible en raison de leur manque de compétitivité.

· L'expansion de l'économie informelle. L'économie informelle crée certes beaucoup d'emplois (70% des emplois au Sénégal) mais participe parallèlement à déstructurer toute forme de protection sociale et fait perdre à l'Etat des ressources financières inestimables qui auraient pu être utilisées pour promouvoir l'emploi formel, stable et sécurisé tout en participant au développement des affaires.

SECTION IV : Les mécanismes d'ajustement de l'emploi au cours de la derni~re décennie

Jusqu'à présent nous avons cherché cerner les principales caractéristiques du marché de l'emploi au Sénégal en nous focalisant sur la situation actuelle. Afin de compléter ce diagnostic, il nous faut encore identifier les mécanismes d'ajustement qui ont pris place au cours de la dernière. En effet, la création d'emploi se doit de prendre place dans les secteurs dynamiques où les gains de productivité peuvent garantir la pérennité de la croissance économique. Il est donc important de s'assurer que les mécanismes d'ajustement aient permis une allocation optimale de la force de travail sénégalaise au cours du temps.

Dans cette vision, l'objectif de cette section est de répondre aux deux questions suivantes :

(i) Comment à évolué l'emploi sur la période 1995-2004 en cherchant á distinguer les ajustements sur le marché global de l'emploi et les ajustements sectoriels ?et

(ii) Quelle a été la variation de l'emploi dans les secteurs formels et informels et leurs mécanismes d'ajustement ?

Cette démarche nous permettra de mettre en évidence trois résultats principaux concernant l'ajustement de l'emploi au Sénégal pendant ces 10 dernières années :

· L'économie sénégalaise a été capable d'abordé le surplus de main d'oeuvre, puisque la croissance de l'emploi a été presque égale à celle de la population active tant dans les villes que dans les campagnes.

· Cette absorption s'est surtout réalisée par une croissance rapide dans le secteur informel y compris en zone urbaine à travers une croissance du secteur du commerce.

· Enfin la quasi-stagnation de l'emploi dans le secteur formel ne provient pas du manque d'expansion économique, qui en a moyenne dépassé 4% pour l'ensemble de ce secteur mais plutôt de la préférence des entreprises en faveur de l'investissement en capital physique au détriment de l'embauche des travailleurs supplémentaires. Toutefois, nous constaterons que le marché de l'emploi formel au sein de PME a été relativement actif à travers l'entrée et la sortie de travailleurs.

A) la création d'emplois dans le secteur informel

L'absorption de l'offre de travail par l'économie sénégalaise a été portée a la création d'emplois dans le secteur informel (défini comme les entreprises qui ne possèdent pas de NINEA ou un numéro de contribuable).

Les entreprises y compris l'auto-emploi ont compté pour 96% de la croissance de l'emploi entre 1995 et 2004. Le résultat était étendu dans les campagnes où l'information est quasi-universelle, alors qu'en milieu urbain il provient de la croissance de l'emploi dans le secteur du commerce où plus d'un quart des emplois crées ont pris place au cours de la période 1995-2004.

La prépondérance de l'emploi informel n'est pas un phénomène propre au Sénégal car il se retrouve dans la majorité des pays du continent. Il traduit en partie l'aspect contre-cyclique de cette forme d'emploi qui a tendance à augmenter lorsque les conditions économiques freinent l'embauche par les entreprises formelles cette substituabilité entre l'emploi formel et informel est mise en évidence dans la corrélation négative entre ces deux variables dans la période 1980-2004.pour une diminution de 10% de l'emploi formel, nous avons trouvé que l'emploi informel augmente de 16%. Autrement dit, c'est quand les travailleurs sont incapables de trouver des emplois dans des entreprises formelles qu'ils se réfugient dans le secteur informel(en plus du chômage) comme l'ont suggère les approches

théoriques sur le marché du travail qui mettent l'accent sur la présence d'un « marche »de l'emploi dans les pays en développement.

B/ La création d'empois dans le secteur formel

Le principal défi est de comprendre pourquoi la demande d'emplois dans le secteur formel n'a que faiblement augmenté pendant la dernière décennie du alors que les emplois dans le secteur informel ont explosé. En effet, la création nette d'emploi dans le secteur formel s'est située autour de 11% par an entre 1995 et 2004, uniquement stimulée par expansion des secteurs de l'éducation et de la santé. Contrairement à l'argument qui est parfois avancé la faible création d'emplois dans le secteur moderne n'a pas été le résultat de l'expansion modérée de ce secteur qui a rapporté dans son ensemble une croissance annuelle autour de 4%, équivalente à la performance du secteur informel, depuis 1995. Il semble plutôt que ce secteur s'est caractérisé par une relative inélasticité de l'emploi, qui n'a pas dépassé en moyenne 0,06 pendant la période 1995-2004. Ce taux est non seulement environ 10 fois plus fin que celui associé au secteur informel, mais il a encore sensiblement diminué au cours du temps.

La faible élasticité de l'emploi par rapport à une hausse de l'activité économique. Elle traduit un changement de structures et de fonctions de production au sein des entreprises, qui doivent faire face à des techniques plus sophistiquées en faisant appel à des investissements massives en capital physiques. Le ratio de l'investissement par rapport à la valeur ajoutée au sein du secteur moderne sénégalaise a d'ailleurs augmenté de 24% à 41% entre la période 1985-2004 et la période 1995-2004(ce comportement n'a pas fais place dans le secteur informel ce qui explique la relative stagnation de l'investissement privé au niveau macroéconomique).

CHAPITRE III: Le diagnostic de la pauvreté et l'impact des PME à la réduction de la pauvreté

Section 1 : le diagnostic de la pauvreté

I. Définition de la pauvreté

La pauvreté est l'insuffisance des ressources matérielles, comme la nourriture, l'accès à l'eau potable, les vêtements, le logement, et les conditions de vie en général, mais également des ressources intangibles comme l'accès à l'éducation l'exercice valorisant le respect reçu.

D'autre part la pauvreté est un phénomène multidimensionnel. C'est pourquoi, le Sénégal a pris en compte d'une part la perception de la pauvreté, et d'autre part l'analyse du profil basée sur une information quantitative résumée à travers un indicateur monétaire ou non monétaire.

a) Perception de la pauvreté

Les populations s'auto désignent pauvres ou non pauvres selon des critères qui leur sont propres. A cet égard, un proverbe recueilli lors du processus participatif définit la pauvreté comme « l'absence d'avoir, de savoir et de pouvoir ».L'absence d'avoir peut s'interpréter comme une insuffisance de revenus et patrimoines physiques, tandis que l'absence de savoir et de pouvoir peuvent s'interpréter respectivement comme une insuffisance de capital humain et de capital social.

Cette définition qui fixe les déterminants, de la pauvreté est finalement plus large que celle des économistes ; c'est elle qui fonde la stratégie du Sénégal. Elle découle de la culture qui renvoie à la nature des d'organisations sociale et politique des communications locales aux stratégies sous-jacentes. Aussi importe t-il d'investir dans la culture qui détermine la manière de vivre des populations et qui subséquemment influence la méthode à utiliser pour combattre la pauvreté.

Le pauvre vie dans un dénouement total, économique et social : il est sans soutien et ne compte que sur l'aide que lui apporte son entourage pour survivre. Il est souvent qualifié de déclassé social et plonge dans un état de misère quasi-permanent. Son trait dominant est qu'il s'auto exclue lui-même du tissu social, préférant ainsi évaluer dans l'anonymat le plus total. Quant aux ménages pauvres ils disposent de sources de revenus assez précaires qui ne permettent pas de couvrir entièrement les besoins en alimentation.

b. Profil de pauvreté

Pour caractériser la pauvreté, une ligne de pauvreté a été définie comme un seuil en deçà duquel le ménage (ou l'individu) est considéré comme pauvre (ESAM I 1994/1995 ; ESAM II 2001/2002 ; QUID).

Les résultats de la deuxième Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM II), montre que l'incidence de la pauvreté reste élevée méme si elle a baissé de façon significative dans la période 1994-2002 : la part de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi tombée de 67,9% en 1994/95 à 57,1% en 2001/2002, soit une réduction de pauvreté de 10,8 points de pourcentage en termes absolus et de 16% en termes relatifs.

Tableau 1 : Pauvreté et inégalité, 1994-1995

 

Ménages

Individus

Niveau National

Dakar

Autres Zones urbaines

Milieu Rural

Niveau National

Dakar

Autres

zones urbaines

Milieu Rural

1994-95

Incidence de la pauvreté(%)

61,4

49,7

62,6

65,9

67,9

56,4

70,7

71,0

Profondeur de

la pauvreté (%)

20,5

15,4

21,4

22,3

23,6

17,7

24,4

25,3

Gravité de la

pauvreté (%)

9,1

6,4

9,5

10,0

10,6

7,4

10,8

11,7

Coefficients de Gini

38,6

45,8

39,7

31,7

32,6

36,7

34,0

29,4

2001-02

Incidence de la pauvreté (%)

48,5

33,3

43,3

57,5

57,1

42,0

50,1

65,2

Profondeur de

la pauvreté (%)

14,8

9,5

13,4

17,8

18,3

12,0

16,1

21,4

Gravité de la

pauvreté (%)

6,2

3,7

5,7

7,5

7,9

4,7

6,9

9,4

Coefficient de

Gini

37,4

41,9

38,3

29,9

34,2

37,3

35,2

30,1

Source: ESAM II, 2001/2002, ESAM I, 1994/1995

Au niveau ménage, l'incidence de pauvreté est passée de 61,4% (1994/95) à 48,5% (en 2001/02), correspondant à une baisse relative de 16%, mais ces taux sont largement en dessous de l'incidence de pauvreté du point de vue de l'approche subjective basée sur la perception des chefs de ménages. En effet, les résultats de cette approche indiquent que 65% des ménages interrogés se considèrent comme pauvres et 23% d'entre eux se déclarent méme très pauvres. En outre, à l'opposé des mesures objectives qui montrent une réduction de la pauvreté, les mesures subjectives indiquent une augmentation dans la même période. Près de deux ménages sur trois (64%) estiment que la pauvreté s'est aggravée au cours des cinq dernières années contrairement aux mesures objectives qui indiquent une réduction de 16%. La pauvreté est plus répandue au sein des chefs de ménage dont le niveau d'instruction est le plus bas. Près de 55% des chefs de ménage sans instruction sont pauvres contre 46% pour ceux qui ont le niveau primaire. De plus l'incidence de la pauvreté baisse plus sensiblement dans les ménages où le chef a atteint le niveau secondaire (26%) ou supérieur (12,5%). Le faible niveau d'instruction des femmes accentue davantage cette pauvreté au sein des ménages.

L'incidence de la pauvreté augmente avec la taille du ménage. La taille moyenne des ménages des 20% les plus pauvres est de plus de 10 personnes alors que parmi les 20% les plus riches, elle est de 8 personnes. Du point de vue de la consommation, on note selon l'ESAM II, que les ménages de 1 à 4 personnes ont une consommation par an et par personne deux fois plus élevée que celle des ménages de 5 à 10 personnes et trois fois plus que celle des ménages de 10 à 14 personnes. Cette corrélation positive entre la taille du ménage et la pauvreté met en évidence les interrelations existant entre variables et pauvreté au Sénégal. Ainsi, la forte fécondité (5,3 enfants par femme) caractérisant les ménages de taille élevée contribue à la baisse du taux de la consommation par personne exposant les membres du ménage à des privations pouvant affecter de manière durable leurs capacités d'accès à l'avoir, au savoir et au savoir-faire et au-delà, créer les conditions d'une persistance du phénomène de pauvreté.

Dans les ménages où le chef de famille dispose d'un revenu relativement bas, on rencontre un taux de dépense très élevé. Dans la plupart des cas, les membres secondaires sont sans revenus et continuent à être entretenus. Cette situation est le reflet du rapport élevé de dépendance induit par la proportion importante de jeunes au sein de la population sénégalaise. Pour ces jeunes représentants 58% de la population, la transition vers l'age adulte est ardue du fait des problèmes d'insertion professionnelle, de la précarité de l'emploi et des conditions difficiles d'accès au logement.

Même si la pauvreté, de manière générale, touche plus les femmes que les hommes, l'incidence de la pauvreté est plus faible parmi les ménages dirigés par une femme. En effet, les données de l'ESAM II montrent que la pauvreté est moins répandue dans les ménages dirigés par une femme (37% contre 51% pour les ménages pauvres dirigés par un homme). A Dakar où le statut de la femme est plus favorable (autonomie, participation, capital humain et social), la différence de niveau de pauvreté entre les ménages dirigés par des femmes et ceux dirigés par des hommes est même très négligeable (33,7% contre 32,1%).

Cet avantage apparent peut être dû à une différence dans composition des ménages des deux catégories, à la taille et à l'importation des transferts plus favorables aux ménages dirigés par des femmes. Par ailleurs, les femmes chefs de ménage sont plus autonomes, plus entreprenantes et ont un meilleur accès aux ressources que les autres femmes.

Environ 56% des ménages dirigés par une personne de troisième âge sont touchés par la pauvreté dont ils contribuent à hauteur de 19% (alors que les personnes du troisième âge ne représentent que 6% de la population). Les personnes de cette tranche d'fige (plus de 60 ans) rencontrent de nombreuses difficultés dont : la faible participation à la citoyenneté et aux instances de décisions, l'insuffisance d'organisation et de système de prise en charge, le cofit élevé des consultations, l'accès difficile au crédit bancaire ou à un fonds spécial d'appui et de réinsertion, mais également à la terre et au logement.

La vulnérabilité des ménages dirigés par des personnes du troisième âge est également imputable aux problèmes auxquels les jeunes générations sont confrontées pour accéder à l'autonomie financière et assurer la relève.

La réduction de l'incidence de la pauvreté est plus marquée en milieu urbain qu'en milieu rural. En milieu rural, 65,2% des individus et 57,5% des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ces pourcentages sont plus faibles dans les autres villes (respectivement 50,1% et 43,3%) et nettement plus bas à Dakar (42,0% et 33,6%). Ainsi, le milieu rural contribue à hauteur de 65% à la pauvreté, pour une population de moins de 55% du total. En revanche, Dakar qui compte près d'un quart de la population y contribue pour moins de 18%. Les régions de Ziguinchor et de Kolda, confrontées pendant plusieurs années à la crise casamançaise, (insécurité), de l'enclavement, enregistrent les taux les plus élevés de pauvreté (supérieure à la moyenne nationale) : respectivement 67,1% et 66,5%. Ces régions sont suivies de Kaolack (65,3%) et Diourbel (61,5%), qui se situe au coeur du bassin arachidier et qui subissent les effets du déclin des activités économiques liées à l'arachide dans un contexte d'absence d'activités économiques alternatives et Tambacounda (56,2%). Les régions moyennement pauvres de Thiès (48,6%), Fatick (46,3%), Saint Louis/Matam (42,1%)

disposent de plus de revenus du fait des activités dans les secteurs touristiques, les cultures irriguées, la pêche, les transferts des émigrés (surtout pour Matam), la présence d'industries agroalimentaires (en particulier pour Saint Louis) et extractives (Thiès). Enfin, les deux régions les moins pauvres que sont Dakar (33,6%) et Louga (36,6%) connaissent d'importants flux de transferts. Par ailleurs, Dakar constitue un pôle économique, industriel, administratif, intellectuel et culturel alors que la région de Louga dispose de richesses liées à l'élevage.

c. Manifestation de la pauvreté

Le manque de moyens propres est un facteur déterminant dans la détérioration des conditions de vie qui aggrave les inégalités et mène, à terme à l'extrême pauvreté. En l'absence d'une politique de ciblage et d'assistance de la puissance publique et sans une solidarité communautaire soutenue liée à la transformation des repères ethniques et culturels, cette dynamique conduit à une rupture des liens sociaux et à l'exclusion des couches les plus défavorisées. Get état de fait pousse certains individus aux pratiques ci-après :

La violence et la délinquance. Les personnes détenues sont pour la plupart des jeunes. Les statistiques de la justice les plus récentes indiquent un taux de criminalité d'environ 2% marqué par une progression rapide des infractions et une forte présence des jeunes parmi la population carcérale. Gette montée de la délinquance des jeunes peut être imputable au relâchement des efforts des parents dans la prise en charge de l'éducation des adolescents en perte de repères. En outre, la violence faite aux femmes est devenue un fait courant dans les quartiers pauvres et dans les familles démunies conduisant souvent à des drames.

La mendicité. Les talibés et mendiants (qui sont surtout des enfants et adolescents) sont estimés à pus de 1% de la population. Ge phénomène des talibés, en quête quotidienne de nourriture et d'argent, tant pour leur propre survie que pour l'entretien de leur marabout, et repérables aux niveaux des carrefours, des marchés, des mosquées, des banques et autres endroits publics des centres urbains, est un véritable problème social et une atteinte aux droits humains.

La violence faite aux enfants. Du fait de la pauvreté des ménages, beaucoup d'enfants sont victimes de violences telles que les mariages précoces et forcés, les conflits (enfants victimes de mines en Gasamance). En milieu urbain, la recrudescence dans l'usage et le trafic des stupéfiants est en étroite corrélation avec la situation de pauvreté et elle génère aussi la violence au sein des familles et communautés.

Le travail des enfants. Le travail des enfants est définitif ici comme l'exercice d'une activité
économique par les jeunes de moins de 15 ans. Environ 32,5% des enfants de 10 à 14 ans ont
entamé leur vie professionnelle. Les petites filles entre 10 à 14 ans sont employées comme

domestiques ou vendeuses de denrées alimentaires, pour contribuer au soutien des ménages pauvres. Des femmes et jeunes filles pauvres quittent leur terroir en quête d'un travail (domestique, pileuse, lavandière, petit commerce) surtout en période de soudure et son exposées à la prostitution, à l'exploitation, au viol et à l'infanticide.

Milieu de résidence

Ensemble

Garçons

Filles

Ensemble

32,5

37,4

27,6

Milieu urbain

- Dakar

- Autres villes

8,4

11,2

5,7

6,2

8,3

4,2

10,3

14,0

7,1

Milieu rural

47,1

52,4

47,1

II) Déterminants de la pauvreté

1-Environnement Economique/ insuffisance de revenus

De 1960 à 1993, la croissance annuelle moyenne de l'économie à environ 2,7% par an, soit en dessous du taux de croissance démographique (2,9% l'an sur la période). Cette faible croissance s'est traduite par une baisse des revenus réels par tête et de l'emploi ainsi que par une augmentation des inégalités. Cette situation de crise économique et sociale a amené, le Sénégal et ses partenaires de l'Afrique de l'ouest et du centre à réviser la parité de leur monnaie commune par rapport au franc français.

Après la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994, l'économie a renoué avec la croissance par une progression moyenne du PIB d'un peu moins de 5% l'an de 1994 à 2002, dans un contexte de maitrise de l'inflation et de réduction continue des déficits publics. Ce redressement de la croissance est imputable au regain de compétitivité de certains produits d'exploitation notamment les produits halieutiques, les produits arachidiers, les phosphates etc. Comme énoncé précédemment, la part des ménages pauvres a diminué de 61,4% à 48,5%, soit une baisse en terme relatif de l'incidence de la pauvreté de 16%.

L'impact de croissance sur l'incidence de la pauvreté des populations a été cependant atténué par l'inefficacité des politiques de redistribution. Ainsi les performances économiques et financières enregistrées ces dernières années restent encore insuffisantes pour réduire de façon plus significative la pauvreté en vue d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment la réduction de l'incidence de la pauvreté de moitié à l'horizon 2015.

2/ Chômage et pauvreté

La population habituellement en chômage : cette population est constituée des personnes qui n'ont pas travaillé de façon continue pendant 3 mois au cours des 12 derniers mois et qui sont à la recherche ou en attente d'un emploi la plupart du temps dans la période de référence.

On remarque également que le chômage est surtout le fait des citadins, en général. En effet, on observe que la majorité des chômeurs réside en milieu rural. Cette tendance se dégage quelque soit le sexe.

Sur la base de la définition qui précède, le taux de chômage ou rapport du nombre de chômeurs à la population active (les occupés et les chômeurs) est estimé à 10,0% au niveau national. Pour mieux appréhender la question du chômage, l'ESPS a essayé de ressortir la raison principale qui explique l'inactivité de l'individu à travers les trois modalités qui suivent : non disponibilité de travail, inactivité saisonnière et rémunération trop insuffisante. Sur la base de cette approche qui intègre ces personnes-ci, le taux de chômage s'établirait à 23,7% au niveau national.

3/ Les enfants occupés

Est enfant travailleur toute personne de 6 à 14 ans ayant travaillé au cours des 7 derniers jours précédant la date d'interview. Le tableau ci-dessous montre que 6,8% des enfants ont travaillé durant cette période. Cette proportion varie selon le milieu de résidence et le genre. Le travail des enfants est plus fréquent en milieu rural (8,4% des enfants) et moins répandu dans les autres villes (3,7%). Au niveau national, 9% des garçons travaillent contre la moitié chez les filles. Quel que soit le milieu de résidence la proportion d'enfants qui travaillent est plus élevée chez les garçons : 5,1% contre 3,1% à Dakar, 5,8% contre 1,6% dans les autres villes et 11,0% contre 5,7% en milieu rural.

Milieu de résidence

Masculin

Féminin

Ensemble

Dakar

5,1

3,1

4,1

Autres villes

5,8

1,6

3,7

Rural

11,0

5,7

8,4

Ensemble

9,0

4,5

6,8

Source : Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal (ESPS 2005-2006), ANSD, Dakar, Sénégal

4/ Le travail des jeunes de 15 à 24 ANS

Sur la population potentiellement active de 15 à 24 ans, près de quatre sur dix (38,5%) travaillent ou sont à la recherche d'un emploi : 32,8% occupent un emploi et 5,7% en cherchent. Au niveau national, le taux de chômage des jeunes au sens strict du BIT est estimé à 14,8%. Ce qui signifie que sur 100 personnes actives de 15 à 24 ans, près de 15 sont en chômage. Le chômage des jeunes est plus sévère à Dakar (21,7%) et dans les autres villes (15,2%) qu'en milieu rural (10,6%). Comparés à leurs aînés, les jeunes sont défavorisés. En effet, la situation de l'emploi semble plus favorable pour la population de 25 ans et plus : parmi elle, plus de la moitié travaille et le taux de chômage n'est que de 8,1% au niveau national, soit sept points de pourcentage de moins. Quel que soit le milieu de résidence, l'avantage des aînés est maintenu : le taux de chômage des plus âgés est de 13,7% à Dakar, 9,6% dans les autres villes et de 4,4% en milieu rural (contre 21,7%, 15,2%, et 10,6% respectivement pour les jeunes).

Répartition des jeunes de 15 à 24 ans selon la situation par rapport à l'emploi et la strate

Population de 15 à 24 ans

Dakar

Autres villes

Rural

Ensemble

Effectifs

Occupés

244590

132522

471931

849044

Chômeurs

67617

23685

56244

147546

Inactifs

405202

305067

836710

1591979

Total

717409

506274

1364885

2588568

Actifs

312207

156207

528175

996589

 

Pourcentage

Propriétés

43,5

30,9

38,7

38,5

 

34,1

26,2

34,6

32,8

 

21,7

15,2

10,6

14,8

Source : Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal (ESPS, 2005-2006), ANSD, Dakar, Sénégal.

5/ Le sous emploi

Le sous emploi revêt plusieurs aspects généralement classés en deux types : le sous-emploi visible et le sous emploi invisible. Le sous-emploi visible estimé en termes de temps de travail compare le temps effectivement consacré à l'activité à une norme spécifiée (fixée par la loi ou la pratique) tandis que le sous emploi invisible est analysé du point de vue de l'inadéquation entre l'emploi et les qualifications professionnelles d'une part, et l'inadéquation entre l'emploi et le revenu d'autre part. L'ESPS a mesuré le second aspect du second type, à savoir le sous emploi invisible comme mesure de l'insuffisance du revenu tiré de l'activité. Selon cette approche, « les personnes qui ont cherché à augmenter leurs revenus dans les 7 derniers jours qui ont précédé l'enquête et qui se sont déclarées prétes, pour prendre un emploi dans les quatre semaines qui suivent l'interview, sont en situation de sous emploi invisible ». Sous ce rapport, le taux de sous emploi invisible ou rapport entre le nombre de personnes en situation de sous emploi et l'ensemble des personnes occupées, s'établit à 22,5% au niveau national. Cela signifie que sur 100 personnes occupées, plus de 22 sont en situation de sous emploi invisible. Ce taux est variable selon le milieu de résidence : le sous emploi est plus marqué en milieu rural (28,7%) et plus faible à Dakar (13,6%) et dans les autres villes (16,8%). Ce taux varie aussi selon le sexe. Il est plus important chez les hommes (25,3%) que chez les femmes (17,3%). Globalement les indicateurs du marché du travail semblent avoir enregistré une amélioration au cours des quatre dernières années. Cela s'est traduit par une baisse du taux de dépendance et celui du chômage, accompagnée d'une augmentation du taux d'activité et du taux d'occupation. Toutefois, la différence dans la période de collecte pourrait expliquer les différences dans le niveau de certains indicateurs. Au vu des résultats de l'enquête, on peut affirmer que le principal problème du marché du travail sénégalais, comme pour la plupart des pays d'Afrique, c'est plus le sous emploi que le chômage.

III) Stratégie de lutte contre la pauvreté

L'analyse des causes, déterminants, manifestations et vécu de la pauvreté au Sénégal montre que la forte croissance nécessaire pour réduire de manière durable la pauvreté nécessite au préalable un cadre macroéconomique sain et une gestion saine et transparente des ressources publiques qui passe par une bonne gouvernance économique et judiciaire. Cette croissance n'est cependant pas suffisante pour atteindre les objectifs, si elle ne s'accompagne pas d'une réduction des inégalités de revenus et des discriminations dans l'accès aux services sociaux entre milieu rural et urbain, le renforcement du capital humain, le renforcement de la

décentralisation et la participation des acteurs dans la formulation et la mise en oeuvre des politiques et stratégies. Par ailleurs, les événements vécu ces dernières années ont montré que les acquis en matière de croissance et de renforcement du capital humain sont souvent remis en cause du fait de l'occurrence de chocs de diverses natures (catastrophes, accidents) et d'absence de protection contre les risques sociaux.

Pour prendre en charge de manière harmonieuse et cohérente ces différents défis, le Sénégal a retenu une stratégie axée sur quatre leviers fondamentaux :

1. La création de richesse

2. L'accélération de la promotion de l'accès aux services de base

3. La protection sociale et prévention et gestion des risques et catastrophes.

4. La gouvernance et le développement décentralisé et participatif. En ce qui concerne la création de richesse, différentes études statistiques révèlent une forte corrélation entre le revenu national par tête et les indicateurs de pauvreté qu'ils soient monétaires ou non monétaires.

Au Sénégal, les analyses faites sur les déterminants de la pauvreté montrent biens l'importance du facteur « insuffisance de revenu » et justifient amplement que la promotion de la création dans un cadre macro économique sain et stable, constitue encore le premier pilier dans le but de favoriser l'émergence et le renforcement de l'emploi productif. L'analyse des indicateurs du cadre macro économique et des contraintes à la croissance montre que le Sénégal doit relever les défis suivants : comment augmenter les exportations de manière durable en appuyant des secteurs à forte valeur ajoutée où le Sénégal dispose d'avantages comparatifs sur le marché ? Comment répondre à la demande intérieure en biens et services par la production intérieure en vue de garantir la sécurité alimentaire ?

Pour relever ces défis, le Sénégal mettra simultanément en oeuvre une stratégie de croissance accélération, une stratégie d'appui aux secteurs productifs de substitution à l'importation en particulier dans le domaine agricole pour garantir la sécurité alimentaire. Le Sénégal a retenu l'accélération de la promotion de l'accès aux services sociaux de base comme second pilier de sa stratégie en vue notamment de relever le stock de capital humain, base d'une croissance durable, répondre à la demande sociale et favoriser l'attente des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Les ménages aussi bien en milieu urbain, sont exposés à une variété de chocs (sécheresse,
inondations, accidents, maladies fluctuations des prix des produits de base....) qui empêchent
d'accumuler les biens et le capital humain susceptible de les aider à sortir de la pauvreté.

C'est pourquoi le Sénégal met l'accent sur la nécessité de faire l'action sur la protection sociale, en particulier des groupes vulnérables, un des piliers de sa stratégie pour assurer une réduction durable de la pauvreté.

Enfin, un des jeux principaux de la lutte contre la pauvreté est la nécessité de toucher toute la population sénégalaise ciblée en répondant à ses besoins spécifiques et en assurant la célébrité et la transparence dans la formulation, le pilotage, l'exécution et le suivi évaluation des politiques publiques et des programmes de développement. A cet effet, le Sénégal a inscrit la bonne gouvernance et la décentralisation dans les priorités de lutte contre la pauvreté, confirmant le consensus, exprimé par les acteurs de la vie socio-économique, sur le rôle important du capital dans la croissance à long terme.

Section 2 : l'impact des PME sur la réduction de la pauvreté

-Sur le marché du travail : l'ajustement structurel s'est traduit par un accroissement de l'offre de travail. Dans les pays d'Afrique noire francophone en particulier le Sénégal, non seulement le taux de création d'emploi a diminué, mais l'emploi total dans le secteur moderne s'est trouvé sensiblement réduit dü par des licenciements massifs de fonctionnaire et de salariés. L'entrée dans le secteur informel constitue la seule alternative au chômage pour les travailleurs licenciés du secteur moderne et les nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi. Ainsi, l'activité des PME du secteur informel s'exerce dans un environnement concurrentiel et cet concurrence s'identifie du fait de la pression accrue sur le marché du travail avec les salariés et fonctionnaires licenciés du secteur moderne et les nouveaux arrivants et chercheurs d'emplois en quête de revenu complémentaire. Il s'en suit une multiplicité des unités informelles (croissance extensive et lieu d'intensive) au cours des dernières années qui se traduit avec la montée en puissance du secteur informel comme mode d'insertion privilégié de la main d'oeuvre en période de crise pour réduire la pauvreté.

a. La création d'emploi : secteur informel

Au Sénégal comme dans la quasi-totalité des pays d'Afrique francophone, le secteur informel représente une part importante de l'emploi tout particulièrement en milieu urbain. La composition de cette population varie beaucoup selon les secteurs considérés.

b. La création de richesse

A partir de données des deus enquêtes sénégalaises auprès des ménages (ESAM I et II), le centre de recherches Economiques Appliquées (CREA) de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar a établi que l'incidence de la pauvreté par rapport au taux de croissance du revenu réel, sous l'hypothèse que l'inégalité des revenus ne change pas, était de -1,88. Une croissance

robuste et mieux répartie est donc un pré requis fondamental pour une réduction simplificatrice de la pauvreté.

La stratégie de création de richesse reposera sur une croissance économique forte, suffisante pour avoir un impact quantitatif substantiel sur la prévalence nationale et régionale de la pauvreté.

Il serait ainsi recherché :

1- une croissance soutenue par des acteurs qui ont un impact important et durable sur l'amélioration des revenus en milieu rural et urbain.

2- une croissance génératrice d'emplois, portée de l'investissement et les exportations. Cette stratégie repose sur un scénario de croissance qui augmente les revenus des pauvres, c'est-à-dire une croissance qui favorise les secteurs et les régions où les pauvres vivent et utilisent les facteurs de production qu'ils possèdent. Jusqu'à présent la majorité des pauvres sont localisés en milieu rural et dépendent en majeure partie directement de l'agriculture et les facteurs de production qu'ils possèdent et qu'ils utilisent le plus se résument à la terre, en travail et très rarement au capital. Une croissance favorable aux pauvres (croissances et pro pauvres) devra mettre l'accent sur les zones rurales, la hausse de la productivité et des revenus de l'agriculture et etre très intensifié en travail.

CONCLUSION :

La place des Petites et Moyennes Entreprises dans l'économie sénégalaise a été clairement rappelé dans la charte des PME, qui précise que les PME sont non seulement la clé de la croissance, mais également un levier puissant du secteur privé et un facteur clé du positionnement du Sénégal dans le cadre de la mise en oeuvre des politique de développement. Le financement des PME constitue une préoccupation majeure pour différent responsable d'entreprise et pour les autorités politiques dans nos économies. Et il est méme fréquent, qu'il fasse l'objet d'un volet spécifique dans les politiques économiques.

Vu l'importance qu'elles occupent dans l'économie et particulièrement dans le tissu industriel surtout dans un pays en voie de développement comme le Sénégal, les PME largement répandues d'après les études souffrent beaucoup plus de faiblesses de ceux pour plusieurs raisons, sont internes, c'est-à-dire propre à l'entreprise, soit externes liés à son environnement. Alors il faut encourager les PME, cependant le principal obstacle qui entrave son développement reste le problème de financement, soit par la faiblesse des moyens de financement, soit par la complexité des procédures à suivre pour octroyer des crédits.

Il est donc indispensable de recréer une dynamique de l'espoir au Sénégal. Cela passe par de multiples facteurs, comme l'accès aux infrastructures de base et à de meilleurs soins de santé. Pour que ce mouvement soit durable, comme le relève l'enquête des ménages, il dépendra surtout de la capacité à créer des emplois. Pour sortir de la pauvreté, il faut en effet pouvoir compter sur un revenu. Ce défi a bien été compris par les autorités sénégalaises ; puisqu'il constitue le premier le premier pilier du DSRP (et a donné naissance à la stratégie de la croissance accélérée.

BIBLIOGRAPHIE

L'Agence de développement des petites et moyennes entreprises (ADPME)

ANSD (service de la documentation)

DASP : Direction de l'Appui au Secteur PrivéMinistère de l'économie et des finances (Bureau des Archives) : " Document de Stratégie et de Réduction de la Pauvreté II ", juin 2006

Ministère des PME

Magazine : « les échos de la Banque Mondiale "

www.ansd.sn (ESAM I 1994/1995 et ESAM II 2001/2002; ESPS 2005/2006; QUID 2001/Sénégal)

www.pnud.org : Enquête sur la pauvreté et le chômage/ Sénégal www.ocde.org (création d'emplois)

www.bceao.org: (accès au financement des PME)

Banque Mondiale : Rapport sur le Développement

www.microfinancesenegal.org

Direction des Structures Financières Décentralisées (DSFD), « Les faits marquants de la micro finance en 2003 ", BCEAO

DPS, 2003. « Le secteur Informel dans l'agglomération de Dakar : Performations, insertion et perspectives », Phase 2 de l'Enquête 1-2-3






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard