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Les constructions anarchiques dans les quartiers Kimbangu I et Yolo-Nord III le long de la rivière Kalamu:étude d'impact environnemental et social

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par Joël KYANA
Institut du bà¢timent et des travaux publics  - Gradué en urbanisme 2010
  

Disponible en mode multipage

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    SIGLES ET ABREVIATIONS

    BEAU : Bureau d'Etudes d'Aménagement et d'Urbanisme

    OCA : Office des Cités Africaines

    POS : Plan d'Occupation de Sol

    SDAU : Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme

    RDC : République Démocratique du Congo

    OTRACO : Office de Transport Congolais

    OCC : Office Congolais de Control

    OCI : l'Office des Cités Indigènes

    O.M.S : Organisation Mondiale de la Santé

    ONATRA : Office Nationale de Transport

    ZAC : Zone d'Auto Construction

    PNA : Programme National d'Aménagement

    INS : Institut National de Statistique

    INTRODUCTION

    0.1 PROBLEMATIQUE

    L'Urbanisation est un phénomène universel et a connu une accélération particulière en Afrique. Cette croissance forte s'est faite dans un contexte économique particulier marqué, ces dernières années par des politiques de rigueur.

    L'Afrique présente un taux d'urbanisation faible (37% en 2000)1(*), mais c'est aussi un continent où les villes se développent le plus rapidement (+ 4,4% par an)2(*). Deux facteurs majeurs expliquent cette poussée urbaine: l'exode rural (le manque de terres, les conditions de vies difficiles ; l'absence d'encadrement médical et scolaire incitent les paysans à rejoindre les villes) et l'accroissement naturel (la population urbaine est globalement jeune, le taux de natalité élevée).

    Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo n'est pas épargnée de ces facteurs. Cette dernière comptait jadis plus ou moins 400 000 habitants (1960), compte à ces jours plus de 8 042 455 habitants3(*).

    Naguère, l'urbanisation de la ville répondait au plan d'aménagement régulièrement élaboré et approuvé par le service spécialisé de la colonie. Dans l'entre temps, on suivait l'évolution et la croissance démographique de la ville ; en contrôlant le mouvement de la population, pour maintenir l'équilibre. Mais après l'accession du pays à l'indépendance, un climat d'insécurité a régné dans toute la République. Ce qui a occasionné l'exode rural et la ville va connaitre une croissance rapide de la population urbaine. Cette explosion démographique a entrainé une extension considérable de la ville en dehors d'un cadre d'organisation préalablement défini.

    Depuis 1975, le Bureau d'Etude d'Aménagement et d'Urbanisme (B.E.A.U.) avait élaboré des plans d'aménagement pour toutes les villes de la République et celle de la ville de Kinshasa en particulier. Ces plans avaient pour mission d'orienter et de maitriser le développement urbain. Dans ce plan, le B.E.A.U. avait déterminé les différentes zones d'implantation et leurs activités. Au cours des années, les difficultés sociales provoquées par la crise économique et politique donnent une nouvelle dimension à la question de logement pour la population dans la capitale.

    Ce problème de logement dans la ville de Kinshasa se pose avec acuité, dans ce sens que ce secteur n'est pas structuré pour devenir un des secteurs clés de l'économie nationale.


    En effet, l'économie nationale n'intègre pas le secteur de logement dans les structures génératrices des recettes, et capable de créer des débouchés pour des emplois nouveaux, comme dans nombre de pays à travers le monde. Les pays comme la France, le Canada, les USA, l'Espagne, I' Australie, l'Afrique du Sud et bien d'autres mobilisent plus de 50% des ressources budgétaires dans le secteur de logement. Ils ont ainsi conclu de véritables politiques d'habitation pour diriger l'action politique de leurs gouvernements et créer de grandes banques d'investissements pour soutenir les secteurs immobiliers.4(*)

    Par l'absence de cette politique de logement dans la ville, la gestion de l'espace organisé et urbanisé en RDC pose problème. L'Etat congolais ne fait aucun effort pour aménager ses villes. Depuis le départ des colonisateurs, aucun changement considérable n'est enregistré dans la réhabilitation des infrastructures immobilières héritées de la colonisation. Les villes gardent leur aménagement des années 50 et 60, alors que la pyramide des âges a complètement changé. Ainsi, on voit apparaître dans nos villes et plus particulièrement dans la ville de Kinshasa un nouveau phénomène: « Les constructions anarchiques ».

    Les besoins croissants en logement justifient la crise de celui-ci dans la ville de Kinshasa. La réponse partielle et inefficace à cette crise se trouve dans des constructions anarchiques sans impact réel dans le social des congolais. A cette crise s'ajoute : l'absence d'une planification concertée qui en compte la réalité socio-économique, l'absence de revenus et d'emplois, l'inexistence d'une banque d'investissement immobilier, ainsi que la concentration de la population dans un espace très renduit, avec un taux d'encombrement et de promiscuité.

    Les constructions anarchiques constituent donc une réponse partielle et inefficace à la crise de logement, qui sévit plus dans les milieux des catégories des personnes ayant un pouvoir d'achat faible et limité. C'est ainsi que ces constructions anarchiques vont en s'accélérant rapidement sur tout le long des grandes routes, des chemins de fer, des lignes à hautes tensions et des abords de cours d'eau.

    Cette situation va entrainer l'apparition des catastrophes naturelles comme les inondations, les érosions, les ensablements,... qui résultent d'une part, des constructions et occupations désordonnées sans tenir compte des normes urbanistiques élémentaires.

    Le désengagement de l'autorité en place en distribuant les parcelles partout sans tenir compte de l'affectation prévue dans le schéma directeur, dans le but lucratif ; le manque de vulgarisation de la loi en matière d'Urbanisme et même d'accompagnement pour faire respecter la loi, rendent l'Etat congolais responsable de l'anarchie que nous déplorons tous.

    Kinshasa est traversée par une série de rivières en direction Sud- Nord se jetant dans le fleuve Congo. La rivière Kalamu qui fait l'objet de l'étude, est l'unique cours d'eau qui traverse les communes du Nord et du Sud et provoque des inondations pendant des fortes pluies. De ce fait elle se trouve dans un état de vulnérabilité avancée, elle constitue une zone de concentration des eaux où il y a absence des infrastructures de canalisation et d'assainissements du milieu. Pire, l'occupation dans la berge de la rivière a été faite par des chefs des terres au mépris des toutes règles urbanistiques.

    Il y a donc eu violation des servitudes de cours d'eau, qui a fait qu'on a même construit parfois à moins de 5 mètres de berge sans que l'autorité locale réagisse ou prenne des mesures prévues par la loi. Ce fut une façon d'exposer la population à des risques symbolisées parfois par la pollution, l'insalubrité, les maladies hydriques causées par les inondations. Ainsi la berge de la rivière s'est taudifiée avec des constructions non assistées, avec tous leurs corollaires.

    0.2. HYPOTHESE DE TRAVAIL

    Les établissements humains précaires sur les berges de la rivière Kalamu sont dus à l'urbanisation anarchique ; étant victimes d'inondations, le curage régulier de la rivière serait une solution pour sauvegarder les vies humaines.

    0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

    L'intérêt du sujet se justifie d'avantage pour les autorités en général et particulièrement pour un aménageur (urbaniste) parce que les constructions anarchiques constituent un sujet d'actualité à Kinshasa à cause de leurs multiples conséquences sur l'environnement, l'habitat et la santé humaine à travers la ville. Ainsi nous avons choisi ce sujet à cause de l'occupation anarchique des zones riveraines de la rivière Kalamu plus précisément dans les quartiers Kimbangu I et Yolo nord III en vue d'étudier les conséquences qui en résultent sur la dégradation du cadre et de la qualité de vie de la population riveraine déjà pauvre et aussi des inondations dans cette partie de la capitale qui attirent l'attention de tous les kinois, société civile et pouvoirs publics, pendant la saison des pluies.

    Les résultats de cette recherche auront un intérêt pratique dans la mesure où ils peuvent éclairer et orienter les décideurs politiques, les urbanistes, les aménageurs et les environnementalistes dans leurs décisions.

    0.4. DELIMITATION DE L'ETUDE

    L'étude aurait voulu analyser le problème des constructions anarchiques tout le long de la rivière Kalamu, mais pour des raisons pratiques et de disponibilité des données, nous nous sommes limités dans le quartier Kimbangu I et Yolo Nord III, dans la commune de Kalamu, le tronçon compris entre l'avenue Bongolo jusqu'au niveau de l'avenue Monpono dans le quartier Kimbagu I ; toujours dans le même secteur d'étude, dans le quartier Yolo-nord III, le tronçon compris entre l'avenue Bongolo jusqu'à l'avenue Kapela ; la frontière séparant le quartier Yolo-nord III et Yolo-nord II.

    0.5. OBJECTIF DU TRAVAIL

    Le travail s'assigne les objectifs suivants : Etudier les quartiers Kimbangu I et Yolo nord III, les étapes de l'occupation des berges de la rivière Kalamu des quartiers Kimbangu I et Yolo nord III, les problèmes d'inondation, de l'environnement, de décrire les équipements sociocommunautaires par quartier ainsi que les caractéristiques de l'habitat.

    0.6. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

    0.6.1. La documentation

    La documentation avec les travaux de fin de cycle, mémoires, revues, rapports administratifs etc. lus dans différentes bibliothèques de Kinshasa a permis d'enrichir cette étude.

    0.6.2. Les enquêtes

    L'étude a été menée à partir des enquêtes sur le site. Pour ce faire, un questionnaire a été élaboré et regroupé sous forme des modules :

    v Le premier module concernait l'habitat (nombre de personnes dans le ménage, statu d'occupation, type de matériaux, ...), l'eau de boisson (source d'approvisionnement, ...), l'électricité (mode d'éclairage, ...), etc.

    v Le deuxième module concernait l'assainissement du milieu (localisation des toilettes, mode d'évacuation des ordures ménagères, ...), etc.

    v Le troisième module concernait la situation du terrain pendant le moment de crue (faible crue ; moyenne crue et forte crue) ;

    v Le quatrième module s'est intéressé à la santé des enfants (0 à 59 mois) ayant souffert au cours de dernier mois (la diarrhée, le paludisme, fièvre typhoïde, ...). L'utilisation des moustiquaires imprégnés ; type de personnes consultées pour le traitement ;

    v Et enfin le sixième module s'est intéressé au souhait de population riveraine de quitter ou de rester vivre dans le site.

    0.6.3. La taille de l'échantillon

    Etant donné les difficultés aussi bien matérielles que financières, il n'était pas facile d'enquêter la totalité de la population concernée. C'est pourquoi, il était nécessaire d'extraire de la population mère un échantillon représentatif. Ainsi, sur 279 parcelles qui constituent notre périmètre, 200 parcelles ont été enquêtées. Etant donné que la population occupe les deux rives, nous avons considéré 100 parcelles sur la rive gauche et 100 autres sur la rive droite. Ceci représente environ 80 % de parcelles enquêtées. Pour ce faire, l'enquête a recouru à la méthode aléatoire qui consiste à donner à chaque ménage la chance égale d'être tirée dans la population ciblée.

    Les chefs de ménages enquêtés étaient repartis de la manière suivante : 30% des enquêtés étaient des hommes ; 55% étaient des femmes et 15% étaient des jeunes. Le faible taux de sexe masculin s'explique par le fait que, pendant la journée les hommes sortent le matin pour aller « travailler » ailleurs et reviennent le soir. Chacun a sa destination.

    a) Difficultés rencontrées

    Pendant les recherches sur le terrain, les difficultés majeures ont été celles de transport, de rareté d'ouvrages spécifiques sur les constructions anarchiques, des difficultés d'ordre financier et matériel, le refus de livrer des informations par certaines personnes du quartier

    0.7. STRUCTURE DE TRAVAIL

    Cette étude est subdivisée en quatre chapitres :

    · Le premier chapitre est consacré aux définitions des différents concepts des bases ;

    · Le second chapitre est consacré sur la croissance urbaine de la ville de Kinshasa et sur la présentation de la commune de Kalamu ainsi que l'aire d'étude, c'est-à-dire les quartiers Kimbangu I et Yolo-nord III;

    · Le troisième chapitre est consacré sur l'état des lieux des constructions anarchiques le long de la rivière Kalamu.

    · Et enfin, le quatrième chapitre est consacré sur les conséquences de ces constructions anarchiques ainsi que la perspective d'aménagement

    En marge de ces chapitres, le travail comprend l'introduction, et la conclusion.

    CHAPITRE I. DEFINITION DES CONSEPTS DE BASES

    Ce chapitre, nous explique les termes techniques qui sont couramment utilisés dans ce travail. Il s'agit de :

    a. Habitat : « L'Habitat » est le cadre et condition de vie d'une population en générale ; en particulier, c'est le mode de groupement des établissements humains, par ailleurs l'habitat n'est pas un logement, ni une habitation encore moins une maison, c'est un ensemble plus complexe, c'est donc le mode d'organisation et de peuplement par l'homme du milieu où il vie.

    b. Logement : Un logement est un lieu d'habitation. C'est un local, un appartement ou une maison et plus généralement tout endroit où une ou plusieurs personnes peuvent s'abriter, en particulier pour se détendre, dormir, manger et vivre en privé.

    c. Construction : Dans un projet de bâtiment ou de travaux publics, selon l'Encyclopédie Encarta (2009), la construction est le fait d'assembler différents éléments de l'édifice en utilisant les matériaux et les techniques appropriés.

    d. Environnement : L'environnement est défini comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins »[], ou encore comme « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivant et les activités humaines ».

    La notion d'environnement naturel, souvent désignée par le seul mot environnement, a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et des dernières décennies. On peut aujourd'hui définir l'environnement comme l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l' air, l' eau, l' atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions s'y déroulant ; c'est à dire, comme tout ce qui entoure l' Homme et ses activités. Au XXIe siècle, la protection de l'environnement est devenue un enjeu majeur. La préservation de l'environnement est un des trois piliers du développement durable et a été choisi comme étant l'un des huit objectifs du millénaire pour le développement. (Source : Encyclopédie Encarta 2009).

    e. Anarchie : L'anarchie (du grec -anarkhia-, du an-, préfixe privatif : absence de, et arkhê, commandement, ou « ce qui est premier ») désigne la situation d'une société où il n'existe ni autorité, ni pouvoir, ni domination, ayant un caractère coercitif. L'anarchie peut étymologiquement également être expliquée comme le refus de tout principe premier, de toute cause première, et comme revendication de la multiplicité face à l'unicité.

    Le mot « Anarchie », selon l'Encyclopédie Encarta (2009), est aussi souvent employé comme un repoussoir par des personnes considérant essentiel le principe fondamental d' autorité pour indiquer une situation de désordre, de désorganisation, de chaos, sur la base de l'hypothèse implicite que l' ordre nécessiterait une hiérarchie. La définition de l'anarchie comme « absence de gouvernement, et par suite désordre et confusion ». Par extension ce sont toutes les formes de trouble et de désordre qui sont appelées anarchie ; c'est cette façon d'employer le mot qui prévaut dans l'usage courant, comme dans la plupart des dictionnaires. Le poète Armand Robin (1912-1961) définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer la domination sur d'autres consciences"

    f. Conséquence : Couramment, une conséquence est le résultat logique d'une cause ou d'une action. idem.

    g. Servitude : Selon le dictionnaire juridique : La "servitude" ou "service foncier" est une charge qui est imposée à un fonds dit "fonds servant" pour le profit d'un fond bénéficiaire dit " fond dominant". Il en est ainsi, par exemple, de la servitude de passage au profit d'un fonds enclavé.

    Elle ne pèse pas sur les propriétaires mais sur l'immeuble auquel elle s'applique et ce, en quelque mains. L'institution d'une servitude résulte, soit de la loi, soit de conventions entre voisins, soit de la décision du propriétaire qui l'a créé pour l'usage d'une terre qui a été ultérieurement divisée.

    Fig. 01 : Dessin illustrant la servitude de passage entre le fond dominant et le fond servant

    h. Quartier : Portion de terre, c'est aussi la division administrative d'une ville.

    i. Rivière : C'est toute espèce de cours d'eau abondant et particulièrement qui se jette dans un fleuve.

    j. Berges : Ce sont les bords d'un cours d'eau à son niveau naturel.

    k. Cours d'eau : Mouvement des eaux d'une rivière ou d'un cours d'eau. C'est aussi le trajet parcouru par un cours d'eau.

    l. Inondation : C'est le débordement des eaux recouvrant une étendue ou une surface terrestre.

    m. Erosion : Processus physique et chimique naturel par lequel le sol et les roches de la croute terrestre sont continuellement soumis à une abrasion et à une corrosion. La majeure partie de l'érosion provient des actions combinées de différents facteurs, comme la chaleur, le froid, le gaz, la gravité et la vie végétale.

    n. L'Exode rural : est le déplacement de population des zones rurales vers les zones urbaines. Ce phénomène est caractéristique de l'époque de la Révolution industrielle, dès le XVIIIe siècle en Grande-Bretagne et à partir du XIXe siècle dans de nombreux pays en voie d' industrialisation et d' urbanisation comme l' Allemagne puis la France. L'exode rural s'est généralisé aux pays en développement dans la seconde moitié du XXe siècle

    o. L'Urbanisme : est un champ disciplinaire et professionnel recouvrant l'étude du phénomène urbain, l'action d' urbanisation et l'organisation de la ville et de ses territoires. Il a pour vocation d'organiser le cadre de vie dans un souci de respect de l' environnement des villes et du milieu rural qu'il cherche à aménager et à organiser pour obtenir un meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux.

    p. L' Architecture : est à la fois le métier et l' art de concevoir et réaliser des édifices, des villes, des villages mais aussi d'aménager l'espace avec les architectes paysagistes ou des navires avec les architectes navals.

    q. Salubrité : La salubrité englobe la protection contre l'humidité, les infiltrations, les radiations, les substances et les organismes polluants ou dangereux ainsi que la présence et le bon fonctionnement des équipements sanitaires : eau fournie et évacuée de façon sûre et sanitaire, disposition sanitaire des déchets.

    r. Stabilité : La stabilité de l'habitat découle du bon état de ses éléments structuraux tels que les matériaux de murs, de la toiture et du pavement.

    s. Sécurité : La sécurité de l'habitat implique la prévention des accidents dans les usages courants et la protection contre les intrusions et les sinistres.

    t. Confort : Le confort est fondé sur la tranquillité (insonorisation intérieure et extérieure), la luminosité (ensoleillement et éclairage), l'ambiance « climatique » adéquate, la présence et le bon fonctionnement des équipements mécaniques et électriques et l'existence d'un espace extérieur privatif.

    u. Durabilité et flexibilité : Ils permettent le maintien de la valeur d'usage dans le temps, l'économie de l'énergie et l'adaptation du logement aux changements de vie.

    v. Bonne apparence : Elle implique l'attrait, la qualité du design et la personnalisation du logement.

    CHAPITRE II. CROISSANCE URBAINE DE KINSHASA ET PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS

    II.1. Bref historique de l'occupation Urbanistique de Kinshasa

    Lorsqu'il avait atteint pour la première fois le pool Malebo en 1877, à la tête d'une caravane de porteurs lassés par des mois de marche harassante à travers le Bas-Congo, Henry Morton STANLEY, journaliste reporteur, d'origine irlandaise, naturalisé américain et au service du souverain Belge Léopold II, avait découvert une région habitée et en plein activité et non « un continent des ténèbres ». Contrairement à ce que l'on racontait, il y existait des structures stables et bien articulée ayant permis à Stanley de voyager de l'océan à la source du Congo sans être « bouffé » et sans s'égarer. Le point d'intersection choisie par Stanley reliait la partie navigable du fleuve Congo où s'exerçait depuis des lustres un commerce florissant entre des peuples en amont et en aval, notamment les LELE, les TIO, les NGALA, les TEKE, etc.

    Autour du marché appelé MPUMBU, s'aggloméraient des villages tels que INSASA, INTAMBO, INGABUA, NKUNGA, NGOMBE, MBANZA-LEMBA,... Ces villages s'étendraient le long du fleuve que couvraient les palmiers borassus (ou MALEBO) qui donneront le surnom à la ville (Kin MALEBO) et le nom Pool (MALEBO). Le site était idéal pour que Stanley y plante, à son deuxième voyage une station coloniale.

    Revenu donc en 1881, il conclut un pacte avec le maitre du lieu, le chef Ngaliema qui régissait la rive gauche. Stanley s'installa à INSASA ou NSASA, situé au flanc de coteau du Mont NKONZO NKULU (devenu plus tard Mont Stanley et aujourd'hui Ngaliema) ; situé par 4°19'' latitude sud et 15°18 longitude et, la cité s'étendait en 1889 sur 115 ha et comptait plus ou moins 500 habitants. L'ethnie dominante était celle des BATEKE. Il y avait aussi les HUMBU (BAHUMBU) et les BAFUNGA.5(*)

    Jaloux de leur race, les BATEKE n'admettaient la présence d'éléments étrangers. Ainsi pour la création, l'exploitation et l'entretien du poste, Stanley et ses collaborateurs durent recourir aux Zanzibarites, Sénégalais et Costmes (ouest africains) amenés comme porteurs. Les « Ouestafs » vont s'installer à la lisière de la cité européenne, à Barumbu (CITAS) où ils développèrent une culture et un mode de vie propre (islam, commerce, etc.) différents des autochtones.

    La ville s'installa petit à petit à la station. Un événement capital donna une impulsion à cette occupation. Il s'agit de l'inauguration en 1898 du chemin de fer Matadi-Léopold ville avec l'arrivée à la gare d'Usoke de la locomotive pilotée par Nicolas CITO après un parcours héroïque de 4-5 jours. Cet exploit mit fin à des années de portage à dos d'hommes. Le premier tracé des rails à Léopoldville, venant du Bas-Congo passait par la chaussée de Kimwenza à Yolo où fut installé un camp d'OTRACO (Kauka) puis par l'avenue de l'université, Limete, Ndolo et la gare de Kilosa à la cité. En ville, le tracé avait suivi le Boulevard du 30 juin actuel jusqu'à Kintambo (Léo II), à partir de l'Hotel Régina, jusqu'en 1932.

    En 1884, les missionnaires protestants avaient bâtis les maisons sur pilotis au bord du fleuve où l'on retrouve un reste d'épave du bateau de Stanley « En avant » et en 1887 leur premier temple « SIMS ». De 1907 à 1912. Le commissaire de District G. MOULAERT réunit les agglomérations de Léo, Kalina, et Ndolo en traçant les routes : Avenue VANGELE(Lukusa), VALKE (de la Justice), ENGELS (Colonel MONDJIBA).

    En 1909 fut construite la première Banque du Congo sur l'avenue du Ring. En 1920 fut construit le premier aérodrome situé alors sur les deux allées qui logent le bâtiment de la Fonction Publique en face du Mausolée Laurent Désiré KABILA.

    En 1921, MOULART créa le port de Kinshasa. Avec le port, l'aérodrome et le rail se développent les activités de la ville. Suite au premier accident d'avion survenu en 1921, en face de l'actuel OCC (Avenue des Aviateurs), l'aérodrome fut déplacé quelques années plus tard vers le site de Ndolo. Pour amener les pilotes blancs de Ndolo au camp Léopold où ils résidaient, on construit la première route asphaltée de la cité Indigène, Kabinda qui délimité la cité, du cimetière (voix du peuple).

    Entre 1920 et 1950 furent construits plusieurs bâtiments publics. Mentionnons le premier Hôtel en 1930 appelé ABC (Appartement à l'alimentation du Bas-Congo en sigle), repris plus tard par l'OTRACO (ONATRA), construit sur le modèle des arcades métalliques rappelant la tour Eiffel de Paris (France). En 1946 fut inauguré le premier building d'Afrique centrale, FORESCOM (NIOKI) avec 9 étages dominés par des cloisonnements de bois congolais. Il est l'oeuvre du grand Architecte Urbaniste Français le Corbusier.

    A proximité fut creusé le grand collecteur central destiné à recueillir les eaux de pluie et de ménage de l'ensemble de la cité européenne et des environs. Il fut relié au second collecteur creusé sur l'actuel site du bâtiment central du camp Lufungula dans la commune de Linguala.

    Le premier marché des blancs s'installa sur le Boulevard, celui des indigènes était placé dans le site « African lux », à proximité de l'Hôtel de ville. A l'autre bout des rails, à Kintambo fut construit un hôpital pour les blancs (Actuel « commune de Ngaliema), un autre hôpital pour les noirs (actuel hôpital de la rive) ainsi que des bâtiments administratifs et résidentiels (à proximité de l'IBTP). Toujours aux alentours de 1920, quelques cités indigènes vinrent le jour. Notamment les camps des travailleurs de l'OTRACO (camp OLSEN à Barumbu), camp CITO à Kauka, etc., les HCB (Huileries du Congo Belges) à Linguala, camp TEXAF, TISSACO, CHANIC (à Kitambo) et autres.

    Les cités ont commencé à se peupler à Barumbu, Kinshasa et Linguala appelé «  ancienne cité ». La première voie traversant la cité fut l'avenue des palmiers (devenue le deuxième voie asphaltée de la cité sous le nom d'avenue « prince Baudouin » aujourd'hui avenue KASA-VUBU). Au départ, cette voie était destinée à faciliter l'accès des prêtres de la paroisse Saint Anne (Ville) à la nouvelle paroisse Saint Pierre sur l'avenue Kongolo dans la commune de Kinshasa. Durant cette période fut construite le deuxième stade appelé «  Reine Astrid », après le stade « Vélodrome » de Léo II. « Reine Astrid » fut inauguré en 1946 à l'occasion de l'ordination des premiers prêtres kinois Albert MALULA et Eugene MOKE. Ce dernier reçut la direction de la nouvelle école primaire construite en étage au camp OLSEN (Barumbu) en 1953. Le stade Roi Baudouin (du 20 mai, Tata Raphaël) vit le jour en 1954. Il fut l'oeuvre du Révérend Père Raphaël de la Kéthule, fondateur aussi du collège Saint Anne (collège Elykia) et bâtisseur du stade Reine Astrid (aujourd'hui Stade Cardinal MALULA).

    Après 1954, la population kinoise a connu un boum spectaculaire. Un quartier commercial fut construit à la nouvelle cité avec le Fon social belge (FONCOBEL, actuel Kimbangu).6(*)

    L'accroissement rapide de la population amena l'autorité colonial à construire des logements standards après le lotissement des nouvelles cités construites par les Fond d'Avance à DENDALE (Kasa-Vubu), Ngiri-Ngiri et N'djili. Les nouvelles constructions standards édifiées par l'office des Cites Africaines (OCA) et l'Office des Cités Indigènes (OCI) furent : Renkin(Matonge), Bandalungwa, Lemba Matete. Ce qui amena le législateur à ériger Léopold, au statut de Ville avec personnalité civil et des zones annexes. En 1956 fut la construction de l'Université Lovanium et du Petit séminaire de Mikondo en 1957. En cette année furent organisées les premières élections communales avec 11 communes dont Léopoldville, Barumbu, Saint-Jean(Lingwala), Dendale, Ngiri-Ngiri, Ngaliema, etc. Les élections ont révélées quelques noms des bourgmestres tels que Joseph Kasa-Vubu, Arthur Pinzi, Pierre Canon, Petit Petit, Albert Delvaux, Gaston Diomi.

    En 1959 furent créées les communes de Matete et de N'djili. Les troubles de 1959 avaient amené la population à envahir des terrains, provoquant l'émergence des cités satellites mal squattées : Camp luka, makala, selembao, kitokimosi.

    On reproche à la ville de Kinshasa de concentrer les services administratif, grand marché et centre commercial dans un seul site ; ce qui complique aujourd'hui les transports.

    La résidence du gouverneur était située à l'actuel Hôtel du Gouvernement ou Primature. La Banque centrale occupait l'actuel Bibliothèque National. Vers 1958 débuta la construction du palais de la Nation au départ destiné à recevoir le Prince Albert pour ses vacances à la colonie. Avec la vague de l'indépendance, il devint siège du Parlement.

    Le bureau de gestion des indigènes appelé « population noire » était (et existe encore) à la place où se dresse le Stade des Martyrs, près du pont Kasa-Vubu (ex. CABU).

    II.2 Cadre physique

    II.2.1. Données bioclimatiques

    La ville de Kinshasa connaît un climat tropical et humide, caractérisé par une saison sèche très marquée de 4 mois de mi-mai à mi-septembre, relayée d'octobre à mai par une saison de pluie avec un creux fluctuant de décembre à février.

    II.2.2. L'humidité moyenne mensuelle de l'air

    Tableau n° 01 Humidité (%) relative moyenne mensuelle de l'air à la station de Kinshasa N'djili

    1986-1995

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    J

    A

    S

    O

    N

    D

    Hr%

    81

    80

    80

    82

    80

    77

    73

    71

    71

    77

    81

    82

    Source/ Mettelsat (1997)

    Selon Van Caillié (1983) cité Lokwisha (1996), la ville de Kinshasa connaît une humidité relative (Hr) très élevée, soit une moyenne de 80%. L'humidité atmosphérique de la ville de Kinshasa est toujours voisine du point de saturation pendant toute l'année du moins aux heures de première relevée synoptique.

    II.2.3. Température

    La moyenne mensuelle des températures de la ville de Kinshasa pendant la période allant de 1986 à 1995 est reprise dans le tableau 2.

    Tableau n° 02 Température moyenne du Quartier

    1986-1995

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    J

    A

    S

    N

    D

    T°mm (c)

    25,5

    25,8

    26,1

    25,5

    23,6

    22,5

    23,5

    25,4

    25,4

    25,2

    25,3

    Source : Mettelsat (1997)

    Ces données montrent qu'en saison de pluie, la température oscille autour de 25° C et atteint la valeur la plus élevée en mars avec 26,4° C. Cependant, pendant la saison sèche, la température diminue jusqu'à atteindre 22,5° C au mois de juin. Il faut noter aussi que l'amplitude thermique annuelle est faible, oscille autour de 3%

    II.2.4. Les précipitations

    Les données relatives aux précipitations pour la décennie 1986-1995 sont contenues dans le tableau ci- après.

    Tableau n°03 : Les précipitations moyennes mensuelles (mm) à la station de Kinshasa N'djili

    1986-1995

    J

    F

    M

    AV

    Mai

    Juin

    Juil.

    Août

    Sep

    Oct

    Nov

    Dec

    P( mm)

    148,1

    176,8

    176,9

    193,9

    185,0

    3,9

    2,1

    14,7

    37,2

    164,6

    268,1

    155,6

    Source: Bullot (1997)

    Le régime pluvial de la ville de Kinshasa jouit d'une double périodicité. Le mois de novembre, plus pluvieux, enregistre plus de 200 mm. Ainsi que le mois d'avril, après l'équinoxe de septembre et de Mars ; tandis que le minimum se situe en juin et juillet après solstice, ce qui est en accord avec les données de Mettelsat.

    II.2.5. Le couvert végétal

    D'après Van Caillée(1993), la région de Kinshasa a comme végétation naturelle composée de la forêt Guinéenne qui est une forêt intermédiaire située entre le type Guinéen et le type Zambézien. Du point de vue phytogéographique Kinshasa se trouvait naguère, dans le domaine de forêt caducifoliée subéquatoriale que George p (1974) a appelé `'Savane boisée''. Actuellement, cette forêt est presque inexistante sur l'ensemble de site à couse de l'urbanisation rapide de la ville.

    II.2.6. Géologie, morphologie et sols

    La morphologie de Kinshasa présente trois grands ensemble : le pool malebo, la grande plaine et les collines.

    II.2.7.Géologie

    On distingue deux domaines :

    Les terrains de couverture qui sont constitués des formations récentes d'âges postérieurs au paléozoïque et où nous retrouvons :

    -Les grès tendre d'âge mésozoïque

    - Les grès polymorphe d'âge gésozaîque

    - Les limons et les argiles d'âges quaternaires

    Le socle est constitué de grés fends pathique et de la série d'Inkinsi, d'âge pré combien surmonté par une couche de grès polymorphe par endroit. Le substratum géologique de la région est homogène dans son ensemble.

    II.2.8. Pédologie

    Les sols de la région de Kinshasa sont essentiellement constitués de sable fin plus au moins argileux, de sable moyen et de sable grossier.

    II.3. Cadre humain et urbain

    II.3.1. Evolution démographique

    Tableau N° 04 L'évolution démographique de la population de Kinshasa

    Année

    Habitants

    Année

    Habitants

    1920*

    1 600

    1970

    1 323 039

    1936

    40 300

    1974

    1 990 700

    1938

    35 900

    1976

    2 443 900

    1939

    42 000

    1984

    2 664 309

    1947

    126 100

    1991

    3 804 000

    1957

    299 800

    1994

    4 655 313

    1959

    402 500

    2003

    6 786 000

    1960

    500 000

    2005

    7 500 000

    1968

    1 052 500

    2015**

    12 000 000

    Source: Populstat, World Gazetteer

    (**) Estimation

    Le tableau N°04 montre que Kinshasa connaît effectivement une démographique galopante. Malheureusement, cette croissance ne se fait pas accompagner d'une politique de l'habitat et d'un développement des infrastructures.

    II.3.2. Habitat et infrastructures

    Kinshasa était fondée le 03 novembre 1881 par Henry Montor Stanley. Elle est devenue la capitale de la République Démocratique du Congo en 1923. C'est une ville située à 4° sud et elle couvre une superficie de 10.000 Km2. La ville s'est étendue d'abord dans la plaine sur la rive gauche du fleuve Congo à partir du site original du Mont Ngalièma et elle a progressée par la suite vers le Sud et Sud-est sur les collines.

    Du point de vue administratif, Kinshasa est une entité décentralisée dotée d'une personnalité juridique particulière. Elle se subdivise en 24 communes celles-ci sont regroupées en quatre « districts » non officielle qui sont Lukunga, Mont- Amba, Funa et Tshangu.

    A l'époque coloniale, Kinshasa était subdivisée en deux secteurs distincts. Le premier secteur situé au Nord de la ville était appelé centre ville. C'est là où se trouvaient les quartiers européens, quartiers politico-administratif, le centre commercial, les quartiers des ambassadeurs, les théâtres, les hôtels- bars- restaurants, etc. Il fallait traverser une zone neutre (espace vert, rivière, bâtiments publics et camps militaires) pour atteindre les quartiers africains et les populeuses communes africaines. Celle-ci était, Barumbu, Kinshasa et Lingwuala crées au début du siècle dernier.

    Aujourd'hui à Kinshasa, il existe deux types d'habitat. Selon pain (1975), il y a les cités planifiées et les zones d'auto- constructions (ZAC). Les cités planifiées regroupent des habitations semblables.

    Ces cités ont l'administration et des promoteurs immobiliers privés avec terrains et la location ventent des habitations. Ainsi par exemple, l'office des cités africaines (OCA) a construit plusieurs habitations dans la plaine de Kinshasa. Il s'agit de communes de Matte, Lemba, Bandalungwa, Kalamu (Babylon), Ndjili (Q1à Q7)

    Les promoteurs privés comme les entreprises ont construits les camps des travailleurs (Utex, Otraco, Olsen). L'Etat a construit les camps militaires et policiers comme les camps KOKOLO et Lufungula. L'office National de Logements après l'indépendance remplacera L'OCA. L'entreprise Logec construira dans les années 70, la Cité Verte et la Cité Maman Mobutu, la CNECI construira la Cité Salongo. Les zones d'auto constructions quant à elles sont des habitations qui sont construites à l'initiative populaire après l'acquisition des terrains auprès de l'Etat ou encore des chefs coutumiers. Il s'agit de plusieurs extensions périphériques comme Bumbu, Selembao, Ngaba, Makala, Masina, Kinmbanseke, Ngalièma, Mont- ngafula, Kisenso etc. C'est l'une des plus vastes communes périphériques de Kinshasa. Elle est aujourd'hui la commune la plus peuplée de Kinshasa. Elle s'est développée sur la plaine à l'Est de la ville mais ses extensions grimpent aussi sur les collines lointaines de l'Est de Kinshasa.

    En conclusion, la densification des quartiers de Kinshasa est liée à trois types de phénomènes  que nous retenons dans travail :

    - La construction de bâtiment à plusieurs portes dessinées à abriter plusieurs locataires dans une même parcelle.

    - Le morcellement des parcelles « en demi- parcelle » permettant l'acquisition de logement auprès du propriétaire.

    - Et en fin l'exode rural.

    Tout cela a comme conséquence la croissance démographique et spatiale de Kinshasa. Quant aux infrastructures, il faut signaler que la ville de Kinshasa était conçue pour abriter plus au moins 500.000 habitants en 1960. Quarante ans plus tard, sa population a été multipliée pour plus de 10, mais rien n'a été construit pour faire face à cette explosion démographique.

    Figure 2. Structure administrative de la ville de Kinshasa

    Figure 3. Kinshasa : la typologie des quartiers

    Figure 4. Evolution spatiale de la ville de Kinshasa

    II. 4 PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS A KINHASA

    La ville de Kinshasa est confrontée à un sérieux problème d'environnement, parmi lequel il y a les inondations. C'est une catastrophe régulière pendant la saison des pluies. Elle a un impact sur le bien-être de la population et souvent les quartiers se trouvant aux abords des rivières en subissent.

    Kinshasa occupe une vaste plaine qui constitue le centre d'une cuvette bordée des collines, cette plaine occupe la parti nord, centrale et l'Est de la Ville et possède deux types de rivières qui se rencontrent à savoir les rivières allogènes comme N'djili et N'sele, partie Est de la ville et les rivières locales dont les sources se situent dans la ville même, les plus importantes sont Makelele, Kalamu, Funa, Yolo, Bumbu, Lubudi, Tshangu etc.. Qui traversent les Communes telles que : Bandalungwa, Kalamu, Kasa-Vubu, Lingwala, Kinshasa, Barumbu, Gombe, Limete, Lemba (une partie), Matete, Makala, Ngaba, Ndjili, Masina, Kimbanseke, Maluku, Ngiri-Ngiri (une partie), Kitambo (une partie), et N'sele.

    Pendant la session pluvieuse, les rivières reçoivent beaucoup d'eaux qui coulent et qui rependent au creux des larges vallées ; sites d'intenses activités maraîchères de la Ville (Funa, pépinière de Bandalungwa, N'djili, Cecomaf, Mayimbi, etc..). Ces rivières constituent des sites inondables et parmi ces sites, il y a la région de Pool qui est la plus vaste plaine lacustre inondable des côtes 300 et 320 m qui correspond à l'élargissement du lit fluvial entre Kinshasa et Brazzaville.

    Parmi les inondations désastreuses qui ont touché la Ville de Kinshasa, il y a notamment  les inondations de 1990 dans la vallée Lubudi (rivière Makelele Kinshasa -Ouest), les crues de 24 Janvier 1989 à Lemba et Matete (rivière Matete), celles qui ont eu lieu du 18 au 19 mai 2001 à Lalu (Mbinza Delvaux). Et enfin celle qui a eu lieu récemment dans la rivière Kalamu du 31 décembre 2009 au 01 janvier 2010 dans la Commune de Kalamu. (Bureau du quartier Kimbangu)

    D'après KASHAMA (2001), les sites inondables d'interventions potentielles à Kinshasa sont repérés dans la Ville ancienne et sa banlieue-sud. Ainsi ces sites sont disséminés ça et là dans la Ville dont les principaux sont :

    1. Dans la Commune de Limite, non loin de l'aérodrome de N'dolo un site a été localisé dans la partie non planifiée.

    2. A Matete 3 sites sont qualifiés d'inondables et la population qui y habite éprouve des difficultés d'ordre sanitaire.

    3. La Commune de Makala compte 2 sites inondables.

    4. A Masina et à Ngaba, on compte respectivement 3 et 6 sites où les populations qui ont construit rencontrent énormément des problèmes de santé dus aux inondations.

    5. Le tronçon Mompono-Bongolo, Victoire-Lumumba, et Victoire-Bongolo. Dans la commune de Bandalungwa nous avons le site de la vallée de lubundi autrement appelé Makelele

    Plusieurs facteurs expliquent les inondations à Kinshasa parmi les quels il y a le déboisement de versant, un bon nombre de grand collecteur d'eau de Kinshasa se dirigent vers les rivières, l'urbanisation accélérée des lits majeurs, l'ensablement des lits mineurs et majeurs par le phénomène d'érosion anthropiques sur les versants des collines en amont, l'occupation des terrains anarchiquement sans la notion de viabilité du sol ; l'accumulation des ordures ménagères dans lits majeurs et mineurs.

    En ce qui concerne les conséquences de cette calamité naturelle qui est l'inondation, il y a les conséquences sur l'environnement comme la destruction de l'habitat. Il y a les conséquences sur le plan social  comme les pertes en vie humaine et des biens. Il y a les conséquences sur la santé  dues à l'humidité permanente remarquée dans certaines maisons, la stagnation d'eau dans le lit majeur ainsi que des maladies préjudiciables à la santé humaine.

    Suite à une croissance démographique galopante, la spéculation locative est telle que les gens se permettent de construire anarchiquement sans tenir compte de normes d'urbanisme. On assiste à une urbanisation accélérée aux lits au-delà des berges.

    Les débordements des rivières dus à l'influence des pluies sur le bassin versant. Plus les pluies sont fréquentes et régulières, plus les sols sont saturés. Il en découle des crues qui entraînent des inondations. Non seulement les pluies provoquent les crues dans la rivière Kalamu, mais elles sont génératrices des eaux de ruissellement, et des eaux stagnantes.

    L'envahissement du fond de lits par le dépôt des divers déchets occasionne la montée du niveau de la rivière d'un à plusieurs mètres et provoque le rétrécissement des lits. La topographie du milieu joue également un rôle très important dans le déclenchement du phénomène d'inondation. L'insuffisance des réseaux d'assainissement, notamment les collecteurs. Il faut ajouter l'infiltration très réduite des eaux des pluies dans le sol. En ce qui concerne les conséquences de cette calamité, il faut retenir les :

    - les conséquences sur l'environnement : la végétation fixant les berges a été enlevée ; l'extraction intensive du sable dans ce secteur ; l'environnement immédiat de la population devient impraticable et pollué ; la naissance des marécages, etc.

    - les conséquences sur le plan social : la perte en vie humaine et des biens ; les habitations s'enfoncent sous l'accumulation de sable et d'autres sont emportées lors des crues de la rivière ; les dégâts matériels innombrables, etc.

    - les conséquences sur la santé : l'humidité permanente remarquée dans certaines maisons ; la prolifération des moustiques et des mouches qui sont des vecteurs de certaines maladies endémiques contre la santé humaine suite aux stagnantes.

    Il faut noter que les maladies ou des pathologies liées à l'eau sont dangereuses, comme le souligne Bouvier (1990). Les pathologies associées à l'eau en milieu urbain sont soit les maladies virales (Typhoïdes, choléra, hépatite, etc.), soit vectorielles (paludisme).

    Les communes de la plaine de Kinshasa, en particulier le milieu inondable, est pollué surtout par les déchets solides et liquides. Les petits Larousse définit les déchets (1980) « commune étant une diminution en quantité ou en valeur de certain produit. C'est ce qui se perd dans l'emploi d'une matière ». Ces déchets sont jetés dans la rivière.

    CHAPITRE III : LES CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES LE LONG DE LA RIVIERE KALAMU ET LES INONDATIONS DES QUARTIERS

    III.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE KALAMU

    La commune de Kalamu est née du plan de Van Malleghen de 1950. Et est régie par les ordonnances loi n°82-006 et 82-008 du 25 février 1982 portant respectivement organisation territoriale, politique et administrative de la République Démocratique du Congo, qui morcelle la ville de Kinshasa en communes, quartiers et localités ainsi que leur dénomination. Bien que régie par les ordonnances précitées, sa création remonte au 12 octobre 1957 par le décret royal n°21/249.

    III.2. Situation géographique

    La commune de Kalamu se trouve à l'Ouest de la ville de Kinshasa. Elle se limite : au nord, par la tranchée du pont Kasa-Vubu jusqu'à la rivière Funa ; au Sud, par l'avenue Kikwit et la rue Luanza, à l'Ouest par l'avenue Kasa -Vubu et Elengesa, à l'Est, par la commune de Limete.

    III.2.1 Aspects Administratifs et humains

    III.2.2 La population

    La commune de Kalamu est habitée par une population estimée à 175.850 habitants disséminés à travers les différents quartiers par km² dans une superficie de 6,60 km² (service état civil et population, 2008). Elle est dirigée par un Bourgmestre qui, à la fois, est le représentant du gouverneur et l'autorité locale. Elle est subdivisée en circonscriptions administratives appelés « quartiers » qui sont dirigés par les chefs des quartiers. Selon les informations du Bureau d'Urbanisme de la maison communale, la commune regroupe à son sein 18 quartiers repartis dans le tableau ci-dessous.

    Fig. n° 4 : Subdivision administrative de la commune de Kalamu

    QUARTIERS

    SUPERFICIE EN m²

    NOMBRE DE RUES

    NOMBRE DE PARCELLES

    POPULATION

    1

    MATONGE I

    441.331

    12

    558

    8.014

    2

    MATONGE II

    381.327

    15

    699

    8.270

    3

    MATONGE III

    401.909

    18

    733

    8.587

    4

    IMMO CONGO

    576.103

    38

    290

    4.051

    5

    KAUKA I

    452.232

    32

    1.101

    16.157

    6

    KAUKA II

    147.893

    11

    319

    4.283

    7

    KAUKA III

    263.348

    31

    957

    7.041

    8

    YOLO NORD I

    262.348

    21

    610

    10.463

    9

    YOLO NORD II

    170.962

    33

    725

    7.114

    10

    YOLO NORD III

    334.490

    43

    1.199

    10.782

    11

    YOLO SUD I

    448.570

    42

    667

    14.267

    12

    YOLO SUD II

    219.680

    21

    506

    8.344

    13

    YOLO SUD III

    277.897

    11

    685

    12.083

    14

    YOLO SUD VI

    210.318

    10

    262

    8.542

    15

    PINZI

    231.298

    10

    424

    6.464

    16

    KIMBANGU I

    466.478

    26

    666

    13.757

    17

    KIMBANGU II

    595.561

    20

    833

    14.730

    18

    KIMBANGU III

    251.127

    15

    567

    8.365

     

    TOTAL

     

    409

    11.291

    175.850

    Tableau n° 05 : Rapport annuel d'activités exercice 2008 de la commune de Kalamu

    Source : Service de la population de la commune de Kalamu

    III.2.3 Aspects Physiques

    La commune de Kalamu se trouve en partie dans une vallée, c'est-à-dire dans un relief plat, facile à contenir l'eau si la vitesse de l'infiltration est inférieure à celle de la chute des gouttelettes d'eau des pluies. La topographie de la commune de Kalamu est l'un des facteurs importants des inondations. Du point de vue hydrographie, la commune de Kalamu est drainée par la rivière Kalamu, avec une longueur de 16km environ. Celle-ci traverse plusieurs communes de la capitale.

    Avec une population riveraine d'environ 1/3 des habitants de cette commune, elle  tire sa source sur les flancs de Mont Amba et Mont Ngafula dans la commune de Lemba. Elle a deux affluents importants : la rivière Yolo sur la rive droite et la rivière Bumbu sur la rive gauche et le tout déverse dans le fleuve Congo à la hauteur de l'état major de Forces navales (Mavungu, 1999).

    III.2.4 Modes d'occupations et d'acquisition parcellaire à Kalamu

    Les quartiers de Kinshasa sont souvent stratifiés et classifiés. Kalamu possède des quartiers. Ce sont des quartiers cadastrés, planifiés, dotés des commodités urbaines. Les canalisations sont vieilles et sous- dimensionnées. La population a un niveau de vie moyen. La densité est très forte : 350 hab. /hab. (Lelo Nzuzi, 2004). Les emplois informels sont très importants.

    La circulation piétonne est très importante. L'OCA a construit en partie des maisons il y a déjà 50 ans et ces maisons sont vétustes et surpeuplées. Elles étaient conçues pour un couple avec deux enfants. Aujourd'hui, elles en logent 7 en moyenne dans des parcelles qui ne dépassent pas 300 m². L'autre partie de l'espace est constituée des autos constructions. Comme Le besoin croissant d'avoir un lopin des parcelles s'est aggravé, la population est allée construire aux sites impropres à la construction sans normes urbanistiques, tout le long de la rivière en majorité habités par des gens à faibles revenus.

    A l'époque, ces sites étaient occupés par des espaces verts qui n'existent plus actuellement. Il est fortement étonnant de voir d'autres gens construire dans les berges après l'avoir remblayé par des ordures et par des masses de terre. Les infrastructures sont saturées et dégradées. Le système de canalisation des eaux ménagères est inexistant. Là où il existe, il est défectueux et hors d'usage. Les quartiers de Kalamu sont très animés tant le jour que la nuit. C'est ainsi que nous avons par exemple la célèbre cité d'ambiance Matonge.

    III.3 Aperçu historique des quartiers Kimbangu et Yolo 

    A. Quartier Kimbangu (ex FONCOBEL) : Un centre commercial et des fermes appartenant aux blancs de toutes nationalités étaient implantés dans ce site. On retrouve à proximité de ce centre des maisons à dos des tortues abritant les services de Premier Chef de cité noire, Monsieur Henri BONGOLO. Un site qui deviendra au fil des années un lotissement occupé par la population indigène à l'accession de notre Pays à l'indépendance.

    B. Quartier Yolo : Ce site connaitra une transformation rapide par les constructions en fibrociment bâties par l'Office des Cités Africaines et fut jadis peuplé par des autochtones TEKE-UMBU déplacé vers Ngiri-Ngiri. La partie Sud est l'extension de Yolo construite quelques années plus tard.

    III.3.1 Evolution de la population des quartiers Kimbangu I et Yolo-nord III

    Tableau n° 06 :

    Quartiers

    Sup. par m²

    Nombre de rues

    Nombre de parcelles

    Population

    01

    Kimbangu I

    466.478

    26

    666

    13.757

    02

    Yolo-nord I

    448.570

    42

    667

    14.267

    03

    Total

    915.048

    68

    133

    28.024

    Source : Rapport annuel d'activités exercice 2008 de la commune de Kalamu

    III.4 Les emprises de la rivière Kalamu dans les Quartiers Kimbangu I et Yolo Nord III

    Le périmètre d'étude couvre une superficie de 1,907 km2 et une distance de 830 m de longueur comprise entre l'avenue Bongolo et l'avenue Monpono et Kapela.

    Figure 5. Présentation de la zone d'étude

    Photo 1 : Kimbangu I et Yolo-nord III , Vues satelitaires extraites de Google Earth

    Photo 2 : Kimbangu I et Yolo-nord III , Vues satelitaires extraites de Google Earth

    III.5.1 La qualité de l'habitat

    La qualité de l'habitat est une notion à caractère évolutif. Les exigences et les perceptions à l'égard des conditions d'habitation évoluent nécessairement en fonction du développement technique, économique et social ; et elles accompagnent également l'évolution conséquente des types d'habitats, des modes de vie et des perceptions socioculturelles qui leur sont associés. D'une part, il est indispensable de dissocier le logement du milieu de vie où il doit s'inscrire ; d'autre part, les critères traditionnels de la qualité de l'habitat basés presque exclusivement sur des indicateurs commodes sont de plus en plus marginalisés.

    C'est ainsi que l'on tient de plus en plus compte de nouveaux problèmes de salubrité, notamment la dégradation sérieuse de la qualité de l'air intérieur de certains logements, résultant de la conjonction d'une étanchéité accrue et de la toxicité de certains matériaux. Par ailleurs, des problèmes de bruits pouvant atteindre l'acuité d'une menace à la santé sont également considérés.

    La notion de la qualité de l'habitat est donc englobant. Elle rassemble tous les attributs du logement, situés dans son environnement, sans se limiter à des exigences minimales. Parler de la qualité de l'habitat implique une analyse des facteurs suivants :

    III.5.2. Morphologie des logements

    L'analyse de la morphologie des logements dans notre site d'étude, s'effectue selon la typologie des quartiers. Cette dernière propose une division des quartiers en

    A. Nature des murs par quartier

    Tableau n°7 : Nature des mûrs

    Nature des mûrs

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    Dur

    65%

    55%

    60

    Planche

    15%

    15%

    15

    Tôle

    20%

    30%

    25

    Total

    100%

    100%

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Le tableau n° 7 montre que 60% des ménages ont de murs en dur, 25% sont en tôles et 15% sont en planches. Ces résultats n'étonnent guère car c'est la caractéristique des espaces occupés anarchiquement.

    B. Nature des toits par quartier

    Tableau n° 08 : Nature des toits

    Nature des toits

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    Tôle galvanisée

    70%

    75%

    72,5

    Matériaux de récupération

    30%

    5%

    17,5

    Eternit

    0%

    20%

    10

    Total

    100%

    100%

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Les données du tableau n° 08 renseignent qu'en ce qui concerne le type de matériau de la toiture, la tôle galvanisée est le modèle le plus répandu sur le site et est utilisée dans 72 ,5% des logements , 17 ,5% des logements utilisent des matériaux de récupérations et 10% seulement ont utilises l'éternite.

    III.5.3  Commodité des logements

    Il est question d'analyser ici la commodité des logements par les moyens par lesquels on accède à l'eau et à l'électricité.

    A. Accès à l'électricité par quartiers

    Tableau n°9  : Mode d'éclairage

    Mode d'éclairage

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    Electricité

    70%

    68%

    69

    Lampe à pétrole

    13%

    15%

    14

    Bougie

    17%

    17%

    17

    Total

    100%

    100%

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Le tableau n°09 montre que 69% d'habitations sont éclairées par l'électricité, 17% par des bougies et 14% par les lampes à pétrole. Cette électricité permet tout simplement d'éclairer les habitations et aussi d'allumer les appareils (radio, TV et ventilateur) et non les réchauds, congélateurs, frigos, etc. Il faut aussi se demander si ce branchement électrique n'est pas frauduleux. Les enquêtes n'ont pas élucidé si ce branchement électrique était officiel ou anarchique. L'usage des bougies et des lampes à pétrole est très dangereux pour ces habitations construites en planches. Le risque d'incendie est énorme. A Kinshasa, beaucoup de maisons brûlent avec des raccordements électriques sauvages. Il en découle des dégâts humains et matériels énormes.

    B. Source d'approvisionnement en eau

    Tableau n° 10  : Source principale d'eau

    Source principale d'eau à boire

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    Eau de robinet dans le logement

    35%

    60%

    47,5

    Eau achetée chez les voisins

    65%

    40%

    52 ,5

    Total

    100%

    100%

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Le tableau n°10 montre que 47,5% des ménages puisent l'eau de robinet chez les voisins et 35% des ménages puisent de l'eau de robinet dans le logement, c'est-à-dire dans leur propre parcelle.

    III.5.4 Mode d'acquisition

    Selon les propos recueillis au niveau de service de l'Urbanisme et de l'habitat de la commune de Kalamu, la population qui occupe la berge de la rivière Kalamu s'établissait d'une manière spontanée. Et cette occupation a débuté vers les années 1970 , une occupation qui n'a pas tenue compte des normes urbanistiques prévus par la loi en ce qui concerne les servitudes de cours d'eau dans son arrêté interministériel n° 0021 du 29 octobre 1993.

    III.5.5 Statut d'occupation par quartiers

    Tableau n° 11 : Statut d'occupation

    Statut d'occupation

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    Propriétaire

    56%

    45%

    50,5

    Locataire

    38%

    46%

    42

    Logé gratuitement

    6%

    9%

    7 ,5

    Total

    100%

    100%

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Les études menées au site démontrent que la moitié de la population sont des propriétaires. En s'intéressant aux titres d'occupations des parcelles dans cette partie de la commune de Kalamu, l'étude a relevé qu'elle est essentiellement habitée par des propriétaires des parcelles soit 50,5%, 42% sont des locataires, tandis que 7,5% sont logés gratuitement.

    En effet, le nombre important des propriétaires dans notre site se justifie par le fait que la berge de la rivière Kalamu dans le quartier Kimbangu I est le résultat d'une des occupations assez récentes et anarchiques sur un site inondable non aedificandi. Un site qui n'intéresse pas les services des affaires foncières. Les occupants se permettent de s'approprier des lopins de terre sans se conformer aux normes des titres fonciers. Beaucoup ont d'ailleurs occupé ces lopins de terre anarchiquement car le site se situe dans une zone marécageuse où les gens construisent sans avoir l'autorisation des autorités.

    III.5.6 Nombre de personnes dans le ménage

    Tableau n°12 : Nombre des personnes dans un ménage

    Nombre des personnes dans un ménage

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    1 à 9

    81%

    85%

    83

    10 à 14

    18%

    15%

    16 ,5

    17

    1%

    0%

    1

    Total

    100

    100

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Le tableau n°12 indique que 83% de ménages sont habités par 1 à 9 personnes, 16,5% de ménages abritent 10 à 14 personnes. C'est cette promiscuité dont on a fait allusion plus haut, qui est à la base, dans certains cas de plusieurs maux : maladies, incestes, etc.

    Vu l'état des maisons (cases) dans ce site, ces chiffres sont inquiétant du fait que la plupart des maisons ont une seule pièce alors que dans la même pièce habitent plusieurs personnes de sexes différents : parents, enfants et les membres de familles élargies.

    III.5.7 Cadre de l'environnement du quartier

    Tableau n°13  : Localisation des toilettes

    Localisation des toilettes

    Kimbangu 1

    Yolo Nord 3

    Moyenne

    Dans la parcelle/ cours

    49%

    52%

    50,5

    En dehors de la parcelle (au bord de la rivière)

    51%

    48%

    49,5

    Total

    100%

    100

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Le tableau n°13 montre que 50,5% des ménages ont de toilettes en dehors de la parcelle, 49,5% soit moins de la moitié ont des toilettes dans la cour/parcelle. Ces résultats ramènent à conclure que plus de la moitié de la population n'a pas des toilettes dans la parcelle. Elle utilise le caniveau, la rivière Kalamu et les « pots à pipi » pour se soulager des ses besoins. Ceci s'observe sur tout le long de la rivière Kalamu.

    Les enfants sont donc exposés à des diverses maladies. De plus, si les ménages disposent des toilettes, les tuyaux d'évacuation des excréments sont carrément orientés dans la rivière Kalamu. Or, c'est dans cette même rivière que la majorité des jeunes garçons font leurs coups de main d'extraction des sables jaune pour la construction.

    Les douches ne se prennent que pendant la nuit parce que les ménages ne disposent pas des salles de bains : l'une des sources majeures des nuisances. Le souci sur l'hygiène publique est relégué au second plan  et les gens pensent que c'est l'affaire de l'Etat et que ça ne les concerne pas directement.

    a. La salubrité

    · Evacuation des ordures ménagères

    Tableau n°14 : Mode d'évacuation des ordures ménagères

    Mode d'évacuation des ordures ménagères

    Fréquence

    %

    Enfouissement

    10

    10

    Rejet dans la rivière

    85

    85

    Rejet rue

    5

    5

    Total

    100

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2009)

    Le tableau n°14 montre que 85% d'ordures ménagères sont jetées dans la rivière Kalamu, 10% d'ordures ménagères sont enfuis dans des parcelles et 5% seulement d'ordures ménagères sont jetées dans la rue. Le pourcentage élevé d'évacuation d'ordure dans la rivière (85%) s'explique par le fait que notre site s'est installé le long de la rivière Kalamu et que chaque ménage/parcelle jette ses ordures ménagères dans la rivière. Il faut signaler également l'absence des équipements de décharge d'ordures ménagères. Ceux qui habitent le long de notre périmètre d'étude, en profitent pour jeter les ordures directement dans la rivière. Pour la population qui enfouit souvent les ordures dans la parcelle (10%), contrairement dans la partie où l'on jette dans la rivière, cette dernière préfère cette pratique dans le but assécher les marécages dans le milieu où ils vivent.

    Photo 3. Photo 4. Une parcelle abandonnée dans le quartier Yolo- r Nord à cause des inondations

    Photo 5. Photo 6.

    Photo 7. Exemple types des installations hygiéniques Photo 8. La me gestion des déchets liquides et solides

    CHAPITRE IV. LES CONSEQUENCES DES INONDATIONS DANS LES QUARTIERS

    Aujourd'hui, le drame de ces faits donne à réfléchir sur l'importance des dangers de constructions anarchiques le long de la rivière Kalamu et de la prolifération de l'habitat non-réglementaire. Plus de 200 ménages, soit 1400 citoyens, souffrent de l'habitat insalubre

    En dépit de tous ces efforts consentis par les différentes études dans le domaine de l'habitat, la situation reste préoccupante, d'autant plus que des milliers de personnes vivent encore dans des lieux qui ne disposent d'aucune infrastructure nécessaire : Pauvreté, manque d'hygiène, maladies, analphabétisme, prostitution, insécurité et délinquance se mêlent pour former un quotidien de vie amer.

    La construction anarchique et l'habitat insalubre ont proliféré au mépris des règlements et des normes requis, sous différents prétextes et justifications inconsistants.

    IV.1 Du point de vue Urbanistique

    Un seul mot qualifie l'état actuel de ce site sur le plan urbanistique : c'est le désordre. Un seul comportement c'est l'Anarchie. Quelques conséquences des ces constructions anarchique s'y dégagent: un surpeuplement excessif et une extension démesurée de la population, la destruction de l'environnement s'aggrave au jour le jour par ses constructions anarchiques, après chaque pluie, le site se transforme en une véritable marre, le logement est un casse-tête avec des parcelles surpeuplées (#177;50 personnes), des pièces étroites (promiscuité), la mauvaise qualité des habitations, la non assurance d'un bon épanouissement spirituel, l'absence des espaces verts, le mauvais état des rues, la carence générale des équipements sociocommunautaires

    IV. 2 Du point de vue environnemental ou écologique

    L'environnement est un des facteurs essentiels de la qualité de la vie. S'il est précaire, il compromettra cette dernière. C'est le cas de ce site où les ordures jonchent toutes les rues et influe sur la santé des enfants.

    Les constructions anarchiques dans la ville de Kinshasa et particulièrement le long de la rivière Kalamu dans les quartiers Kimbangu I et Yolo nord III ont des effets néfastes sur le plan environnemental et sur l'homme. Le premier souffrira des bouleversements, parfois irréversibles, subis par les déséquilibre de ses écosystèmes (à cause de l'implantation des constructions anarchiques sur des sites non appropriés, tels la proximité de lits des zones inondables, des terres fertiles...). Le second, soit l'habitant lui-même des quartiers anarchiques, pâtira de la détérioration de sa qualité de vie due à l'absence de réseaux d'assainissement et d'infrastructures diverses, à l'insuffisance de l'alimentation en eau ou des services de ramassage des ordures.

    Les constructions anarchiques sont donc un réel fléau principalement pour les habitants eux-mêmes de ces types de quartiers, et secondairement pour les villes qui l'abritent, du fait de son existence.

    Les problèmes écologiques le long de la rivière Kalamu en générale et dans notre périmètre d'étude en particulier sont et restent encore la pollution, les inondations, l'augmentation des eaux en cas d'une forte pluie, pour lesquels il faudra établir un plan d'intervention. Les décharges des immondices dans la rivière par les occupants de la berge, voir même ceux qui viennent de très loin

    Après inondation les terrains restent gorgés d'eau et maintenant nous avons un environnement très malsain et humide, dont les conséquences font parfois mourir la population. Dans son cours d'écologie urbaine, le professeur BINZANGI, dit « l'homme nait ecologicus - economicus, c'est-à-dire écologiste-économiste, malheureusement, au cours de sa vie, il ne développe que sa dimension d'économiste au détriment de celle d'écologiste ». Or pour être en harmonie avec l'environnement et le bien être, il doit concilier les deux et les développés à la fois.

    Globalement, les conséquences des constructions anarchiques se résument en ceci :

    · Inondations et ses corollaires ;

    Le débordement d'eau qui submerge la berge entraine des conséquences graves, sur tout le plan

    · Pollution multiforme des eaux de la rivière Kalamu ;

    - La coloration des eaux de la rivière, qui dégagent des gaz nauséabondes dans certains endroits insalubres ;

    - La prolifération de site par des moustiques qui sont responsable de plusieurs maladies infantiles juvéniles

    - L'insalubrité due notamment à : la désuétude et la vétusté de la loi d'hygiène publique ; le manque des mesures élémentaires visant à prévenir les maladies et d'assurer les soins sanitaires ; un mauvais système d'évacuation des déchets et l'absence d'un réseau d'assainissement du milieu pèsent sur l'environnement avec comme conséquences : la détérioration de la santé publique, la détérioration de l'environnement social et les maladies d'origines hydriques dans la berge.

    En effet, la multiplication des maladies d'origine hydrique est due au manque de réseau d'assainissement adéquat et l'effondrement des services d'hygiène dans la ville de Kinshasa en générale et en particulier dans le secteur sous étude.

    - L'inaccessibilité dans cette parie de la commune de Kalamu est due à plusieurs facteurs. Toutefois les principales sont :

    · L'occupation anarchique des servitudes de la rivière, la zone de recul déterminée par l'arrêté n° 0021 du 29 octobre 1993, permettant l'accès facile sur les emprises et berges

    · Le manque d'aménagement des servitudes par les services de travaux publics et du PNA

    Figure 6. Situation de la zone d'étude pendant le moment des crues

    Les observations de terrain et les enquêtes auprès des ménages font ressortir que le site se trouve dans un milieu malsain qui subit des inondations chaque année au mois de décembre. La mauvaise pratique de gestions de déchets constitue l'un de grands foyers d'insalubrité dans ses quartiers.

    IV.3 Situation du terrain pendant le moment des crues

    Tableau n°15 : Situation des crues dans les quartiers

     

    Yolo Nord 3

    %

    Kimbangu 1

    %

    Moyenne

    Forte Crue

    80

    54%

    76

    54%

    54

    Moyenne Crue

    20

    13%

    10

    8%

    10,5

    Faible Crue

    49

    33%

    44

    36%

    34,5

    Total

    149

    100%

    130

    100%

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2010)

    Il ressort du tableau n° 15 sur le 100% soit 279 parcelles enquêtées, que 54% des parcelles sont inondées au moment de crues, 10,5% des parcelles connaissent une moyenne crue et 34,5% des parcelles connaissent une faible crue pendant le moment des pluies

    IV.4 LE NON ACCES A L'ASSAINISSEMENT ET CONSEQUENCES SUR LA SANTE PUBLIQUE DES ENFANTS

    La population de Kalamu habitant le long de la rivière est exposée à différentes maladies dues à la prolifération des insectes, vecteurs et autres rougeurs attirés par les inondations entassées le long de la rivière et par des odeurs suffocantes. Cette population court des risques énormes non seulement en cas des crues mais aussi à ceux qui vont se baigner dans la rivière.

    Il s'agit ici d'examiner les différents types des maladies dont ont souffert les enfants au cours du dernier mois avant les enquêtes et le non accès aux soins de santé de ces enfants.

    Tableau n° 16 : Enfants ayant souffert au cours du dernier mois

    Résultat sur la souffrance des enfants au cours du dernier mois.

    MALADIES

    Paludisme

    Fièvre

    typhoïde

    diarrhée

    bilharziose

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Effectif des enfants ayant souffert

    98

    68

    54

    43

    42

    28

    18

    8

    Effectif des enfants n'ayant pas souffert

    35

    27

    79

    52

    91

    67

    115

    87

    % enfants ayant souffert

    73,7

    71,6

    40,6

    45,3

    31,6

    29,5

    13,5

    8,4

    Total

    133

    95

    133

    95

    133

    95

    133

    95

    Source : Enquête sur terrain (2010)

    Le paludisme est un fléau qui menace la population en général et en particulier les enfants. De toutes les maladies dont ont souffert les enfants dans notre site au cours du dernier mois avant les enquêtes, la malaria présente un taux élevé des cas. Comme indique le tableau n° 16, 74% des enfants de sexe masculin en ont souffert contre 72% des enfants de sexe féminin cette situation peut s'expliquer par la présence d'une large zone marécageuse et des eaux stagnantes observées partout dans notre site.

    La fièvre typhoïde vient en deuxième position parmi les maladies des enfants avec des taux de 41% pour les enfants de sexe masculin et 45% des enfants de sexe féminin. La proportion élevée de cas de typhoïde est due surtout à l'état non hygiénique des récipients de conservation d'eau et à l'état d'insalubrité. Le cas des enfants ayant souffert de la diarrhée et de la bilharziose pour les deux sexes sont respectivement de 61% et de 22%.

    IV.5 Utilisation des moustiquaires imprégnés

    Tableau n°17: Utilisation de moustiquaires traitées

    Valide

    Fréquence

    %

    Oui

    47

    88 ,7

    Non

    4

    7 ,5

    NSP

    2

    3,8

    Total

    53

    100

    Source : Enquêtes sur le terrain (2010)

    Le tableau n°17 montre que 88,7% des ménages utilisent les moustiquaires imprégnées, 7,5% ne les utilisent pas, 3,8% ne savent pas si leurs moustiquaires sont imprégnées ou non. La proportion des ménages utilisant les moustiquaires reste élevée par le fait qu'en 2008 l'Action pour la Santé Familiale (ASF) en partenariat avec le Ministère de la santé a distribué ses moustiquaires gratuitement. Mais la plupart de ces moustiquaires ne sont plus imprégnées à cause de leur état de délabrement. Ce qui explique le taux élevé de cas du paludisme parmi les maladies que les enfants ont souffert durant le dernier mois.

    Tableau n° 18: Soins médicaux et personnes consultées pour le traitement

    Pers. consultées pour le traitement

    Centre de santé du site

    Centre de santé hors du site

    tradipraticien

    Pasteur (Eglise)

    Auto médication

    Utilisation des moustiquaires

    Rien (aucun médicament)

     

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Masc.

    Fém.

    Eff oui

    25

    21

    19

    9

    2

    4

    2

    1

    52

    44

    37

    33

    30

    16

    Eff non

    101

    70

    107

    82

    124

    87

    124

    90

    74

    47

    89

    58

    96

    75

    % oui

    19.8

    23.1

    15.1

    9.9

    1.6

    4.4

    1.6

    1.1

    41.3

    48.4

    29.4

    36.3

    23.8

    17.6

    total

    126

    91

    126

    91

    126

    91

    126

    91

    126

    91

    126

    91

    126

    91

    Source : Enquête sur le terrain (2010)

    Le tableau n°18 indique que l'automédication reste l'unique pratique d'accès utilisé par les ménages dans notre site pour les soins de leurs enfants. 89,7% de ménages utilisent cette pratique suivie de consultation dans les centres de santé qui se trouve aux environs soit 43%.

    Les enquêtes montrent que 25% des enfants ont reçu leurs soins et consultations dans les centres de santé situés en dehors du site simplement, parce que la pris en charge a été faite par un membre de famille.

    Les consultations et les soins auprès de tradi praticiens et pasteurs des églises représentent respectivement 6% et 3%.

    41,4% de ménages n'ont pas la possibilité de faire soigner leurs enfants malades ni de les faire consulter ni encore de s'acheter des moustiquaires.

    En résumé, l'environnement dans notre périmètre d'étude tel que présenté dans la photo N° 03, 04, 05, 06, 07,08 représente un milieu propice pour la propagation des maladies.

    D'après l'organisation Mondiale de la Santé (2005), le minimum des conditions auxquelles une maison doit satisfaire pour favoriser une bonne santé sont : une toiture étanche, des murs et des portes en bon état protégeant des intempéries et des intrusions d'animaux, des moustiquaires (treillis) aux portes et aux fenêtres, une avancée de toit au-dessus des murs pour les protéger du rayonnement solaire par temps chaud.

    En jetant un coup d'oeil sur l'ensemble des habitations, 98% des maisons ne respectent pas les quatre conditions de l'OMS énumérées ci haut. Les enfants sont à la portée des intempéries et à l'insécurité totale.

    D'après les témoignages, les enfants qui abandonnent l'école se livrent à la prostitution et au vagabondage et nombreux d'entre eux deviennent des enfants de la rue. Ces derniers se livrent dans des vols à la sauvette, à des avortements forcés, à l'alcoolisme, tabagisme, etc.

    IV.6 PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT

    IV.6.1 Présentation

    Dans ce point, il est question de donner les pistes de solutions pour l'aménagement de notre site. Les études et les enquêtes sociodémographiques effectuées ont fourni le résultat sur le souhait de la population de rester ou de quitter la berge de la rivière Kalamu dans notre périmètre d'étude. Il apparaît opportun de présenter dans ce point le plan local d'aménagement et les pistes cohérents orientés vers l'avenir de notre site. Les solutions apportées par les études doivent donc obligatoirement aboutir sur des éléments favorables au développement durable de notre espace.

    Ce site est composé actuellement d'une juxtaposition de bâtiments vétustes encore en activités constitue à la fois une entrave et un potentiel pour la commune en générale et le quartier en particulier; son implantation empêche la réalisation des connexions "naturelles" et est une nuisance visuelle d'impact dans la lecture de la ville. En outre, il s'agit d'un site pollué

    Notre périmètre d'étude couvre une superficie totale de 1,907 km2 et une distance de 830 m de longueur comprise entre l'avenue Bongolo et l'avenue Monpono et Kapela ; repartis en deux, du fait qu'elle est traversée par la rivière Kalamu, la zone gauche de la rivière c'est le quartier Kimbangu I et la zone droite c'est le quartier Yolo-Nord III.

    Chaque zone est limitée par une voie le séparant des habitations, les deux zones sont reliés par des ponts il s'agit du pont Bongolo en amont ; le pont Monpono en aval et un pont intermédiaire reliant l'avenue Bukavu dans le quartier Yolo-Nord III et 14ème rue dans le quartier Kimbangu I. Dans chaque zone nous avons plantés la pelouse et les arbres nous avons construit aussi des paillottes en laissant la circulation à l'intérieur de chaque zone aménagée pour une meilleure agrémentation, ensuite nous avons prévues des toilettes publiques. Les zones sont traversées par des voies qui sont le prolongement des rues des habitations pour permettre un accès à la rivière

    Les objectifs du projet sont :

    · Améliorer la qualité de vie de la population environnante, attirer de nouveaux habitants et moderniser l'image du site afin de promouvoir son développement économique, social, environnemental.

    IV.6.2 Intérêt du projet en matière développement pour le quartier

    · Enjeux environnementaux : il s'agit de créer un véritable éco-quartier,. Cette norme a été retenue pour être la base d'une nouvelle directive en préparation et qui concerne les quartiers durables

    · Enjeux de mobilité : le projet privilégie la hiérarchie suivante des flux : piéton-cyclistes. Une attention particulière est portée à la gestion des flux liés à la circulation piétonne.

    Tableau n°19 : Raisons d'habiter ou de quitter la berge de la rivière Kalamu par la population

    Raisons d'habiter par la population.

    Fréquence

    % valide

    Gérer les choses de la famille

    Je suis propriétaire

    Manque de financement

    Nous sommes calmes

    Tout près de mon emploi

    Vie moins chère

    2

    26

    27

    3

    3

    2

    2, 0

    26, 0

    27, 0

    3, 0

    3, 0

    2, 0

    Raison de quitter par la population

    Fréquence

    % valide

    Condition de vie médiocre

    Dérangement dans le quartier

    Environnement dégradé

    Prostitution, rancune, sorcellerie

    Eaux d'inondation

    Les enfants toujours malades

    Mentalité médiocre

    Milieu est trop reculé

    Pas d'écoles

    Rentrer dans mon milieu d'origine

    S'installer en Europe

    Décision de mon époux

    Parcelle de ...

    Total

    8

    1

    3

    1

    4

    7

    1

    6

    1

    2

    1

    1

    1

    100

    8, 0

    1, 0

    3, 0

    1, 0

    4, 0

    7, 0

    1, 0

    6, 0

    1, 0

    2, 0

    1, 0

    1, 0

    1, 0

    100, 0

    Source : Enquête sur le terrain (2010)

    Le tableau N°19 prouve que c'est la pauvreté qui est à la base des occupations de site non aedificandi, car en posant la question de savoir les raisons d'habiter la berge de la rivière Kalamu dans notre périmètre d'étude, 27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de financement et 26 % des ménages ont déclaré qu'ils sont propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la population qui souhaite quitter la berge pour aller ailleurs.

    Tableau N°20  : Souhait de la population

    Souhait de la pop. De quitter ou de rester dans le site

    Fréquence

    % valide

    Oui

    54

    54,0

    Non

    44

    44,0

    Sans avis

    02

    2,0

    Total

    100

    100,0

    Source : Enquête sur le terrain (2010)

    Le tableau n°20 indique que 54 % des ménages préfèrent rester vivre dans la berge de la rivière Kalamu et 44 % des ménages acceptent de quitter. Presque plus de la moitié de ménages enquêtés préfère quitter la berge pour les raisons suivantes : conditions de vie très médiocres, environnement malsain, problème d'inondations, les enfants tombent toujours malades, milieu invivable, manque d'infrastructures publiques, habitat indécent, les vecteurs de nuisance, la promiscuité, les pollutions sonores et du sol, insalubrité généralisée, les voies d'accès impraticables, et autres (problèmes de moeurs, prostitution, banditisme,...).

    A cela, nous proposons ce qui suit :

    · Que l'Etat puisse prendre ses responsabilités de suivre les effets et l'évaluation de l'environnement après la réalisation d'un travail tel que le curage de la rivière ;

    · La démolition des logements bâtis près des rivières mais avec les mesures de compensation pour éviter l'occupation anarchique des sites non aedificandi ;

    · Que les pouvoirs publics élaborent des lors, des règles sanctionnant ceux qui jettent les ordures dans les berges et dans la rivière, en outre ceux qui rendent le sol nu.

    · Que le Ministère de l'urbanisme et de l'habitat remplisse pleinement et efficacement son rôle notamment en élaborant et en réactualisant l'organisation de l'espace urbain, en améliorant les infrastructures et les systèmes de drainage ;

    · Que l'Etat élabores des études ou des stratégies à long et à moyen terme pour la mise en place de la politique de la promotion immobilière et foncière en distribuant les terrains urbanisés aux populations riveraines en crédit ;

    · En matière de la protection des berges, le bureau d'urbanisme doit être en collaboration parfaite avec la population pour planter des arbres tout le long de la rivière et pourquoi pas aménager les berges par des blocs de ciment ;

    · L'Etat peut créer des stratégies pour maîtriser la croissance démographique en créant des villes satellites avec des logements, des équipements et d'emplois ;

    Figure 7. Proposition d'aménagement

     IV.7  CONCLUSION ET PERSPECTIVE D'AVENIR

    L'objectif visé de cette étude était d'évaluer l'impact environnemental et social des constructions anarchiques le long de la rivière Kalamu dans les quartiers Kimbangu I et Yolo-nord III en vue d'étudier les conséquences qui en résultent sur la dégradation du cadre et de la qualité de vie de cette population.

    Cette étude a démontré clairement que la plupart des problèmes urbains, particulièrement en ce qui concerne les constructions anarchiques dans la ville de Kinshasa, découlent de la désuétude de la loi et les règles en matière d'urbanisme et de l'environnement. Tous les textes et règlements qui ce sont succédés après l'indépendance n'ont aucun effet concret sur le terrain ; l'application de ce dernier n'est pas visible. S'ajoute à cela l'explosion démographique, la pauvreté et l'émergence des antivaleurs. Il est donc urgent d'implanter des structures appropriées pour assurer une bonne gestion de l'espace.

    L'expérience mondiale a montré que l'institutionnalisation de la bonne gouvernance repose sur la démocratisation et la participation. Pour y parvenir, il faut combler le fossé entre les gouvernants et les gouvernés et favoriser la confiance, l'interdépendance, la réciprocité, la sensibilité et la responsabilité en matière de gouvernance.

    En effet, pour mener une politique de réorganiser notre site d'étude, la préoccupation est d'engager la science dans une collaboration interne entre les aménageurs urbains, les urbanistes, les architectes, les ingénieurs, les économiques, les administratifs, ...

    A cela, le coût très élevé de déplacer cette population ne rend évidemment pas très facile l'application du plan de réorganisation de notre site. C'est un problème beaucoup plus considérable pour qu'on ne puisse laisser qu'à  l'Etat seul, les soins de le résoudre.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    I. OUVRAGES

    1. DDK et FNUAP, 1998, La question démographique en RDC, Faculté des sciences Economique, UNIKIN.

    2. Bureau d'Etudes d'Aménagement et d `Urbanisme (BEAU), les villes secondaires diagnostic et propositions, gestion urbaines économie urbaine, équipement, Kinshasa, B.E.A.U, Mai 1991. 24 pages

    3. HAVEL J.F. (1964): Habitat et logement. Ed. QSJ. Paris

    4. K. IMHOFF (2964) : Manuel de l'assainissement urbain, Ed. DUNOD, Paris.

    5. BOUVIER. C (1990) : Analyse et modélisation des écoulements en milieu urbain Africain, ORSTON, Paris, 313p

    6. Marc Pain, Kinshasa, la ville et la cité, Ed. de l'ORSTOM, Paris, 1984

    7. Evolution des modes d'habitat et des politiques d'urbanisation en République Démocratique du Congo, pages 11-47.

    8. MBUMBA N., Kinshasa 1881-1981 : 100 ans après Stanley, éd. CRP, Kinshasa, 1982

    II. NOTE DES COURS, REVUE ET AUTRES PUBLICATIONS

    9. KASHAMA KOMBAN (2001) : Projet ZAÏ/97/016. Cellule nationale de réhabilitation des infrastructures et de promotion de l'habitat. PNUD - CHUEH, Kinshasa.

    10. NZUZI LELO (2004): La pauvreté urbaine à Kinshasa.

    11. LUBOYA K.M. et al (1999) : Rivière à Kinshasa : poubelles publiques et égouts à ciel ouvert, un acte du premier colloque sur la problématique des déchets dans la Ville de Kinshasa, pp. 73-79

    12. Ministère de l'environnement (1996) ; Etat actuel de l'environnement au Zaïre (Congo), 246p.

    13. L'Encyclopédie Encarta 2006 de Microsoft.

    14. Atlas de Kinshasa, Ed. Jeune Afrique, 2000

    15. Les annales de l'IBTP N° 5, Kinshasa Décembre 2005

    16. Les annales de l'IBTP N° 7, Kinshasa octobre 2008

    17. Lutte contre la pollution des eaux marines relevant de la juridiction congolaise Par Justin DANDILA Docteur en droit

    III. SITE INTERNET

    0 http://www.wikipédia.fr/wiki/kinshasa.htm.

    1 http:// www.urbanisme.equipementgouv.org

    2 http://www.wikipedia.org/wiki/Kinshasa

    3 http://www.logement.equipement.gouv.fr

    TABLE DES MATIERES

    EPIGRAPHE.............................................................................................................................................I

    DÉDICACE..............................................................................................................................................II

    AVANT PROPOS.....................................................................................................................................III

    SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................................................1

    INTRODUCTION.........................................................................................................................................2

    3.1 PROBLEMATIQUE.............................................................................................................2

    3.2 HYPOTHESE DE TRAVAIL...............................................................................................5

    3.3 CHOIX ET INTERET DU SUJET.........................................................................................5

    3.4 DELIMITATION DE L'ETUDE...........................................................................................5

    3.5 OBJECTIF DU TRAVAIL....................................................................................................6

    3.6 METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE............................................................ 6

    0.6.1. La documentation................................................................................................6

    0.6.2. Les enquêtes.........................................................................................................6

    0.6.3. La taille de l'échantillon.......................................................................................7

    a. Difficultés rencontrées.......................................................................................7

    0.7. STRUCTURE DE TRAVAIL............................................................................................7

    CHAPITRE I : DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASES.....................................................................8

    CHAPITRE II : CROISSANCE URBAINE DE KINSHASA ET PROBLEMATIQUE

    DES INONDATIONS.............................................................................................................................12

    II.1. Bref historique de l'occupation Urbanistique de Kinshasa......................................................12

    II.2 Cadre physique..............................................................................................................................12

    II.2.1. Données bioclimatiques............................................................................................................15

    II.2.2. L'humidité moyenne mensuelle de l'air....................................................................................16

    II.2.3. Température..................................................................................................................16

    II.2.4. Les précipitations.........................................................................................................16

    II.2.5. Le couvert végétal.........................................................................................................17

    II.2.6. Géologie, morphologie et sols.......................................................................................17

    II.2.7.Géologie..........................................................................................................................17

    II.2.8. Pédologie.......................................................................................................................17

    II.3. Cadre humain et urbain..................................................................................................18

    II.3.1. Evolution démographique............................................................................................18

    II.3.2. Habitat et infrastructures.............................................................................................18

    II. 4 PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS A KINHASA....................................................23

    CHAPITRE III : LES CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES LE LONG DE LA RIVIERE KALAMU ET LES INONDATIONS DES QUARTIERS.....................................................................................26

    III.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE KALAMU..........................................................26

    III.2. Situation géographique....................................................................................................26

    III.2.1 Aspects Administratifs et humains...............................................................................26

    III.2.2 La population.................................................................................................................26

    III.2.3 Aspects Physiques........................................................................................................29

    III.2.4 Modes d'occupations et d'acquisition parcellaire à Kalamu.....................................29

    III.3 Aperçu historique des quartiers Kimbangu I et Yolo-nord III......................................30 

    III.3.1 Evolution de la population des quartiers Kimbangu I et Yolo-nord III....................30

    III.4 Les emprises de la rivière Kalamu dans les Quartiers

    Kimbangu I et Yolo Nord III....................................................................................................30

    III.4.1 La qualité de l'habitat..................................................................................................30

    III.4.2. Morphologie des logements.......................................................................................33

    A. Nature des murs par quartier.....................................................................................33

    B. Nature des toits par quartier.......................................................................................34

    III.4.3  Commodité des logements..........................................................................................34 A. Accès à l'électricité par quartiers........................................................................................34 B. Source d'approvisionnement en eau...................................................................................35 III.4.4 Mode d'acquisition........................................................................................................36 III.4.5 Statut d'occupation par quartiers...............................................................................36 III.4.6 Nombre de personnes dans le ménage.......................................................................37 III.4.7 Cadre de l'environnement du quartier ......................................................................37 CHAPITRE IV : LES CONSEQUENCES DES INONDATIONS DANS LES QUARTIERS................................................................................................................................40

    IV.1 Du point de vue Urbanistique...........................................................................................40  IV.2 Du point de vue environnemental ...................................................................................40 IV.3 Situation du terrain pendant le moment des crues.........................................................44 IV.4 LE NON ACCES A L'ASSAINISSEMENT ET CONSEQUENCES SUR LA SANTE PUBLIQUE DES ENFANTS ..................................................................................................................................45 IV.5 Utilisation des moustiquaires imprégnés......................................................................46

    IV.6 PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT ................................................................................................48

    IV.6.1 Présentation.................................................................................................................................48

    IV.6.2 Intérêt du projet en matière développement pour le quartier.............................................. .49

    IV.7  CONCLUSION ET PERSPECTIVE D'AVENIR.................................................................................54

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES......................................................................................................55

    TABLE DES MATIERES......................................................................................................................... .57

    * 1 ONU 2002

    * 2 Idem

    * 3 Léon de saint Moulin, 2006

    * 4 Crise de logement en République Démocratique du Congo ; Digital congo.net 2009

    * 5 Lumenganeso

    * 6 Kolonga Molei (Kinshasa, ce village d'hier)






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand