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Approche d'analyse sur la gestion de la communauté des fermiers de Bankana (COFEBA) par le projet d'implantation des fermiers de Kinshasa (PIFK) 1986-1990

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par Aubain Lusundji Biasala
Académie des sciences de développement Kinshasa - Licence en économie appliquée 2002
  

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III.2.1.2. Le capital humain

La Communauté des Fermiers de Bankana compte 240 fermiers ; il faut ajouter à cela le personnel utilisé par le Projet dans sa gestion qui s'élève à 47 personnes.

Les fermiers sont repartis dans huit villages communautaires à raison de 30 par village. S'il faut compter une moyenne de cinq personnes par famille, cela nous donnerait près de 1.400 personnes. On se rend compte de l'importance de ces ressources humaines.

III.2.1.3. L'agriculture de la COFEBA

Nous avons vu tout au long de notre exposé que l'agriculture constitue la raison d'être du PIFK.

L'étude des sols de la concession n'a été effectuée pour la première fois qu'en 1988 par le Professeur LUBINI. Aucun autre document ne stipule une autre étude en ce sens.

La culture principale reste le manioc et dans une moindre mesure mes cultures maraîchères. C'est pourquoi nous nous étendrons un peu plus sur le manioc et ses implications sur l'économie de la COFEBA.

1. La préparation du terrain

La concession de la COFEBA est constituée en majeure partie de savane arbustive. Les sols sont très pauvres et les techniciens agricoles du PIFK, par l'entremise du service d'encadrement, formation et vulgarisation, ainsi que le service technique, s'attèlent à enseigner aux fermiers les techniques culturales pour obtenir un bon rendement.

Le calendrier agricole est divisé en trois saisons :

- la saison A : Octobre - décembre - janvier : c'est la grande saison de pluie

- la saison B : mi-février - mi-mai : c'est la petite saison de pluie

- la saison C : mi-mai - mi-septembre : c'est la grande saison sèche. Elle constitue également la grande saison maraîchère.

Les opérations de préparation du terrain commencent juin-juillet pour que les sols soient prêts en octobre.

Les diverses opérations à effectuer pour la préparation du terrain sont multiples. Nous citerons : le dessouchement qui consiste à déraciner toutes les souches des arbustes couvrant le terrain ; le débardage qui permet de dégager les souches et l'encombrement pendant lequel on bouche les trous. Ces opérations sont manuelles. Ce n'est qu'après que commencent les opérations mécaniques que sont le labour et le hersage. Le terrain ainsi préparé est prêt à recevoir les cultures vivrières dont le manioc, le maïs et le niébé.

Quant aux cultures maraîchères, elles sont effectuées près des points d'eau. C'est pourquoi les emplacements des villages ont été choisis de manière à permettre la réalisation de ces cultures.

Le terrain reparti à chaque fermier est d'environ 20 ha qu'il exploite à raison de 1,5 à 2 ha par an.

2. Le machinisme et outillage

Nous avons vu que le travail manuel est limité dans les méthodes culturales. Il requiert l'utilisation d'un outillage très simple composé de houe, machette, hache, bêche, pelle, etc.

Une fois le terrain préparé, c'est-à-dire à la fin des opérations d'encombrement, les tracteurs du Projet viennent effectuer le labour. Après le labour vient l'épandage de la poudre calcaire qui est une opération très importante vue la nature du terrain. Le Professeur LUBINI((*)1) écrit en effet : « les sols sont très acides dans leur horizon superficiel.... Pour corriger cette acidité excessive, il faut procéder aux amendements calcaires par l'apport de la chaux ». L'épandage de la poudre calcaire achevé, les machines reviennent pour les opérations de hersage qui consistent à aplanir le terrain.

Le Projet utilise trois tracteurs pour la mécanisation agricole et cinq pour le transport. Les tracteurs utilisés ont une puissance qui varie entre 75 et 80 CV. A raison de 25 CV pour une tonne, ils sont capables de traîner trois tonnes de matériel qui sont constitués de la charrue (disque + accessoires).

Les opérations de bouturage pour le manioc et de semis pour les grains (maïs, niébé, courge) ne s'effectuent qu'après les premières pluies. A ce moment, il faut veiller à lutter contre les maladies et à fertiliser les espaces cultivés.

L'appareillage utilisé est constitué exclusivement de pulvérisateurs ULV. Ce sont des mesures phytosanitaires que les encadreurs du PIFK apprennent aux fermiers pour réussir un bon rendement.

L'agriculture de la COFEBA est essentiellement dominée par la culture du manioc et les cultures maraîchères.

a) Le manioc

Le manioc constitue pour une bonne partie de la population de Kinshasa et de beaucoup de régions du pays, la culture vivrière par excellence. Il constitue le pilier de l'agriculture de la COFEBA. Il est présent dans tous les pays tropicaux. D'ailleurs, il tire son origine du Brésil d'où les navigateurs portugais l'auraient introduit en Afrique.

Selon les régions où il est cultivé, on le consomme sous diverses formes. C'est une plante riche en amidon. Il consommé sous forme de farine. Il sert de pâte alimentaire, de colle, de glucose.

Dans certains pays, au Brésil par exemple, l'alcool de manioc sert de carburant biologique. Le manioc sert aussi à l'alimentation du bétail.

Originaire de l'Amérique du Sud, le manioc comprend plusieurs genres. Nous nous limiterons au genre manihot utilissima cultivé à la COFEBA et qui comprend les variétés suivantes :

- F100 : port dressé, bouture droite et blanche, feuilles vert-foncé, racines tubéreuses douces, maturité entre 12 et 14 mois.

- Mpelo Longi : ressemble au F100 mais plus court, racines tubéreuses amères, variété locale, maturité 18 mois.

- 02864 : tige droite, couleur brune, feuilles vertes, maturité de 12 à 14 mois.

- Ngamanza : tiges ramifiées, taille moyenne, maturité 24 mois, très amère, faible rentabilité, convient pour la chikwangue et le « malemba »

Les critères qui jouent pour la sélection de l'espèce dans le manioc sont : un fufu bon à manger, un bon rouissage, un poids normal. Les espèces se différencient par des caractères morphologiques comme le port, et les caractères techniques comme la résistance à la mosaïque et la teneur en acide cyanhydrique.

Le manioc pousse sur tous les terrains sauf sur les terrains marécageux. Les rendements dans les meilleures conditions sont de l'ordre de 150 tonnes à l'hectare. Dans la concession de la COFEBA, la production est de l'ordre de 30 tonnes.

Le manioc est cultivé en association avec le niébé. Les fermiers utilisent une variété de niébé local. Celle-ci donne de bons rendements avec deux traitements phytosanitaires. Elle ne nécessite pas l'utilisation d'engrais chimiques. C'est d'ailleurs une culture de terrain pauvre. Les rendements varient entre 500 et 800 Kg. Il entre pour une bonne part dans l'alimentation des fermiers.

Le manioc constitue la principale culture à la COFEBA et joue un rôle très important à plusieurs titres :

- premièrement, cette culture a été choisie parce qu'elle constitue la nourriture de base de la population de Kinshasa ;

- deuxièmement, le manioc passe pour une culture facile à entretenir et donne de bons rendements si tous les conseils des techniciens agronomes sont bien suivis ;

- troisièmement, le manioc permet au fermier de faire face à toutes ses échéances ;

- enfin, le manioc entre principalement dans l'alimentation pour ses racines tubéreuses sous forme de farine, et pour ses feuilles (le pondu) qui constitue un légume très apprécié.

b) Les cultures maraîchères

Au commencement, le PIFK a initié les fermiers à pratiquer les cultures maraîchères afin de satisfaire le marché de Kinshasa car la ville compte aussi un nombre important d'expatriés. La gamme des cultures pratiquées fut riche et variée. Nous citerons : les choux (pommé, blanc, rouge), les aubergines, les poivrons, les piments, les tomates, les pastèques, les courgettes, les carottes, les oignons, les épinards, les amarantes, les haricots verts, le gombo, les salades, les céleris, les concombres, les choux-fleurs, les choux brocoli, les radis, les fenouils, les haricots kilomètre, les ciboulettes, l'ail, etc.

Les cultures maraîchères demandent un travail harassant et sont très exposées aux maladies. Le PIFK a le mérite d'avoir réussi à les cultiver au Plateau de Batéké étant donné que la plupart sont des cultures exotiques des régions tempérées.

c) Les autres cultures

En dehors des cultures que nous venons de décrire, d'autres essais ont été entrepris Le maïs par exemple, ne s'est pas révélé rentable. C'est une culture très exigeante qui demande un sol riche en humus, complété avec des apports organiques. Or, nous avons vu les caractéristiques des sols du Projet, ils sont plutôt pauvres. La culture du soja a donné de bons résultats mais a été abandonné au niveau expérimental. Les arbres fruitiers aussi ont été plantés mais ils demandent beaucoup d'efforts.

Le Service d'encadrement, formation et vulgarisation a introduit la culture de l'acacia de l'espèce auriculiformis. Au début, une certaine méfiance de la part des fermiers a conduit les initiateurs du programme à choisir des groupes cibles. On sait que le manioc est toujours cultivé en fin d'assolement ; après la récolte, il faut observer une jachère d'au moins sept ans dans le domaine du Projet. Mais l'acacia, une fois le manioc récolté, il se développe et constitue une véritable forêt artificielle qui permet de réduire la jachère.

* (1) LUBINI AYINGWELU, op.cit, p.21

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