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Education environnementale des jeunes pour la protection des ressources naturelles de la réserve de biosphère de la Pendjari: cas de Tanongou et Batia (Bénin)

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par G. Stanislas Jules LANDJOHOU
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Maà®trise en sciences et techniques des activités socio-éducatives option développement communautaire 2008
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN

~~~~~~

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

~~~~~~~~~

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

~~~~~~~~~~~~~~

INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE, DE L'EDUCATION PHYSIQUE
ET DU SPORT (INJEPS)

Mémoire de maîtrise.

Secteur : Sciences et Techniques des Activités Socio-Educatives. Option : Développement Communautaire.

THEME :

Présenté et soutenu par LANDJOHOU G. Stanislas Jules
Sous la Direction des professeurs :

HOUNGA Antoine, Docteur en Géographie, Enseignant à l'INJEPS.

SINSIN Brice,

& Pr. Dr. Ir. Faculté des

Sciences Agronomiques. (UAC).

Année académique 2007-2008.

SOMMAIRE

Sommaire i

Dédicaces ..ii

Remerciements .iii

Résumé .iv

Sigles, Abréviation et Acronymes v

Indexes des tableaux , graphiques et figures vi

Introduction .1

1. PREMIERE PARTIE : Problématique, hypothèse et objectifs 4

2. DEUXIEME PARTIE : Définition, clarification de concepts et milieu d'étude 16

3. TROISIEME PARTIE : Méthodologie .28

4. QUATRIEME PARTIE : Résultats 35

4. CINQUIEME PARTIE : discussion .44

Conclusion et suggestions ..50

Conclusion 50

Suggestion 52

Bibliographie 53

Annexes ..1

Table des matières 10

DEDICACES

A la très Sainte Vierge Immaculée, Vierge bénie, dispensatrice universelle de toutes les grâces de Dieu. Marie, Mère du Verbe incarné qui a toujours été l'artisane secrète de mes plus grands projets.

A ma mère Henriette ELEGBEDE et à mon père Daniel LANDJOHOU.

A mes deux grandes soeurs chéries et à mes quatre grands frères adorés qui m'ont toujours soutenu même dans les pénibles moments de ma vie.

REMERCIEMENTS

« Deo et tibi gratias

Nos remerciements vont d'abord à l'endroit du Dieu vivant et fidèle de qui vient tout don parfait. A lui gloire et louange éternellement.

Ensuite à tous les professeurs d'université, les enseignants du collège et les instituteurs qui nous ont donné le goût de la science en posant patiemment les assises de notre personnalité intellectuelle.

Un merci spécial aux honorables professeurs Brice SINSIN et Antoine HOUNGA qui ont accepté spontanément, malgré leurs multiples charges administratives et scientifiques, de diriger ce mémoire.

Profonde gratitude également aux professeurs Julien DJEGO et Bio BIGOU pour leurs touches spéciales qui nous a permis d'améliorer ce mémoire.

Merci à tous ceux qui ont cru et travaillé à la réalisation de l'oeuvre de Dieu dans notre pauvre personne : nous nommons au passage Messieurs Emmanuel et Emile ELEGBEDE, Madame Désirée HOUNTONDJI, Monsieur Adam KPENOUKOUNDEHOU et Monsieur Donatien CHOGNIKA.

Nos profondes reconnaissances vont à l'endroit de notre père Daniel LANDJOHOU et à notre mère Henriette ELEBGEDE qui nous ont donné la vie et l'exemple de la vie en même temps que la crainte de l'Auteur de la Vie.

Nous remercions vivement nos soeurs, frères, cousines, cousins nièces et neveux pour leur sollicitude et leur philanthropie de tout temps envers nous.

Nous remercions également tout le staff de la Direction Générale du CENAGREF et de la Direction du Parc national de la Pendjari particulièrement le directeur, Monsieur Djafarou TIOMOKO, le Responsable de la surveillance, le commandant Mohamed ATCHAKPA, le Chargé de la promotion touristique et de l'éducation environnementale, Monsieur Cosme KPADONOU, la Conseillère Technique du service allemand de développement (DED) Madame Beate SCHURATH, pour leur collaboration, conseils divers et pour nous avoir facilité les travaux sur le terrain.

Comment pourrions-nous vous oublier, vous chers amis Elodie TAFETI, Bienvenu M'PO, Wilfried et son père Nicaise M'PO et enfin Célestin TANKOUANOU qui nous avez tout donné pour la réalisation de ce travail : hospitalité, encouragement, soins et soutiens divers. Nous vous disons un sincère merci à tous !

Résumé

Le présent mémoire aborde la question de l'éducation environnementale des jeunes par rapport à la gestion durable des ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP). Son objectif global est de contribuer à la conservation de ces ressources naturelles à travers l'éducation environnementale des populations juvéniles riveraines. Ainsi, sa méthodologie, de type analytique et transversal, se fonde sur une approche quantitativoqualitative. En effet, la perception des populations riveraines en général, et celle des jeunes en particulier par rapport à la Réserve de Biosphère de la Pendjari, n'est guère reluisante pour induire un changement de comportement favorable à la conservation durable des ressources naturelles. De même, l'éducation environnementale de la jeunesse riveraine de la RBP bien qu'entreprise par le service de la Promotion Touristique et de l'Education Environnementale de la Direction du Parc National de la Pendjari, reste insuffisante. Elle nécessite un renforcement des capacités et de nouvelles stratégies d'apprentissage fondées sur les réalités sociales et culturelles des populations.

SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ADEn : Aménagement, Développement, Environnement. AEE : Activité (ou Action) d'Education Environnementale.

AGAT: Association des Guides et Convoyeurs Touristiques de l'Atacora. AGR: Activité Génératrice de Revenus.

AP: Aire Protégée.

AVIGREF: Association Villageoise de gestion des Réserves de Faunes. CARDER : Centre d'Action Régional pour le Développement Rural. CEG: Collège d'Enseignement Général.

CENAGREF: Centre National de Gestion des Réserves de Faunes. CeRPA: Centre Régional de la Production Agricole.

CIC: Comité International de Consultation.

CLCAM: Caisse Locale de Crédits Agricole Mutuel.

CNUED: Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement.

CPS: Centre de Promotion Sociale.

DEA: Diplôme d'Etudes Approfondies.

DED: Service Allemand de Développement.

DPNP: Direction du Parc National de la Pendjari.

FENAB: Fédération Nationale des Artistes du Bénin. GLAJ: Groupe de Liaison des Activités de Jeunesse. LARES: Laboratoire de Recherche et d'Etudes Sociales.

MAB: Programme sur l'Homme et la Biosphère (Man and Biosphère). ONG: Organisation Non Gouvernementale.

PADSA: Projet d'Appui au Développement du Secteur Agricole. PNP: Parc National de la Pendjari.

PNUD : Programme des Nations Unies Pour le développement. PNUE: Programme des nations Unies pour l'Environnement. RBP: Réserve de Biosphère de la Pendjari.

RBT/W: Réserve de Biosphère Transfrontalière du W.

R.G.P.H: Recensement Général de la Population Humaine.

SP-CONAGESE: Secrétariat Permanent au Comité National de Gestion de l'Environnement. UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture).

INDEXES DES TABLEAUX , GRAPHIQUES ET FIGURES

~ LES TABLEAUX : PAGES

Tableau I : Perception sur l'éducation environnementale (EE) en général ..3
Tableau II : Perception des acteurs sur les actions d'éducation environnementale des jeunes

menées par la DPNP (AEE) .36

Tableau III : Perception des acteurs sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari .4

Tableau IV : Connaissance et participation aux actions d'éducation environnementale de la DPNP (AEE) ..5 Tableau V : Activité plus importante pour la conservation des ressources naturelles de la

RBP

7

Tableau VI : Résultats du traitement statistique du tableau V

.7

Tableau VII : Activités favorables à être initiées à Tanguiéta, Tanongou et Batia

42

~ LES GRAPHIQUES :

 

Graphique n°1 : Composition et taille de l'échantillonnage

.29

Graphique n°2 : Perception des acteurs sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari

37

Graphique n°3 : Connaissance et participation aux actions d'éducation environnementale de

la DPNP (AEE) 38

Graphique n° 4 : Niveau d'importance des AGR et des AEE pour les interviewés ..40

~ LES FIGURES :

Figure n°1 : Réserve de Biosphère de la Pendjari et villages riverains ..26

Figure n°2 : Quelques statistiques du développement touristique au Parc de la Pendjari.......9

INTRODUCTION

Jusqu'au début du 19ème siècle, le monde paraissait infini et ses ressources inépuisables. Plus on voyageait, plus on trouvait de nouveaux paysages, de nouvelles espèces de plantes ou d'animaux. On rencontrait des civilisations inconnues et les explorateurs avaient à coeur de rapporter de leurs expéditions ces nouveaux trésors. Puis avec le développement des moyens d'intervention de l'homme sur la nature, l'augmentation de la population humaine, la rapidité des échanges et des voyages, on allait découvrir selon RIERA & ALEXANDRE (2007) que « toute intervention sur les écosystèmes se traduisait aussi par des effets négatifs, indésirables, voire dévastateurs. » Alors, « au cours des années 80-90 » continuent-ils, une prise de conscience des conséquences du développement de l'humanité sur l'ensemble des écosystèmes a permis des avancées dans le domaine de la protection de la nature. « L'environnement et le développement durable sont devenus des enjeux sociaux et politiques majeurs ». L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) lance en 1980 avec le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) la stratégie mondiale de conservation qui consiste à déterminer de larges zones remarquables du point de vue de leur richesse biologique ou de l'importance des menaces qu'elles subissent. Pour ce fait, les Etats devront être les gardiens de leur biodiversité, patrimoine commun de l'humanité et des générations futures. L'idée des forêts classées et des parcs naturels venait donc de naître.

Le Bénin, à l'instar des autres pays du monde, s'est vu alors doter d'un certain nombre de zones interdites d'accès (ou à accès réglementé) à cause de leurs richesses biologiques ou des menaces qu'elles subissent. Ainsi, il dispose aujourd'hui de deux grands Parcs et de plus d'une quarantaine de forêts classées. D'après EL-HADJ ISSA (2005), selon « les classements de 1940 à 1950, le Bénin a 46 forêts classées couvrant une superficie d'environ 1.303.OOO hectares ». Il possède également depuis 1954 deux grands parcs aujourd'hui « inscrits sur la liste mondiale des Réserves de Biosphère de l'UNESCO » ( http://www.pendjari.net). Il s'agit notamment des parcs " W " et " Pendjari " dans le Nord du pays. De nos jours, ces réserves de biosphère sont gérées de façon conjointe avec les populations riveraines. D'ailleurs pour l'UNESCO, « l'on devrait s'assurer du soutien et de la participation des populations locales afin que les réserves de biosphère en particulier soient utilisées comme model d'aménagement du territoire et lieu d'expérimentation du développement durable » (UNESCO, 1996 in EL-HADJ ISSA, 2005). Ainsi, il apparaît que la prise en compte de la

participation des populations semble nécessaire surtout celles de certaines couches sociales comme les femmes et les jeunes. La jeunesse surtout parce qu'elle constitue une cible de grande importance quant à ses activités dans le cadre de la conservation et de la gestion des Aires Protégées (AP) en général.

Elle est également d'une grande utilité dans le processus de développement selon GROTH & MUELLER (2007)1 qui écrivaient que « les jeunes sont des acteurs majeurs dans les aspects du développement et leur énergie, leur motivation et leurs points de vue sont des qualités essentielles pour mettre en marche un changement social positif ». Partant de ces postulats qui laissent entrevoir que la jeunesse et ses activités méritent d'être prises en compte, il nous paraît nécessaire de s'intéresser à cette couche considérée comme la relève des populations riveraines. C'est pour cette raison que cette étude, en prenant le cas de Tanongou et de Batia, se propose de se pencher sur l'éducation environnementale des jeunes pour la protection des Ressources Naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP).

Le présent mémoire est subdivisé en cinq grandes parties. Dans la première partie, nous exposerons successivement la problématique qui sous-tend cette étude, l'état de la question à travers une revue de littérature, le cadre théorique, l'hypothèse et les objectifs de la recherche. Ensuite, nous aborderons en deuxième partie une définition et la clarification des concepts clés de l'étude suivie de la présentation du milieu d'étude. La troisième partie sera consacrée à la méthodologie et la quatrième aux résultats auxquels nous sommes parvenu. Enfin, en cinquième et dernière partie, nous tenterons une discussion axée sur nos résultats et ceux d'autres travaux scientifiques en vue d'adéquates suggestions.

1 GROTH J. et MUELLER M. sont toutes deux consultantes de jeunesse à la section pour la jeunesse, le sport et l'éducation physique de l'UNESCO.

PREMIERE PARTIE : Problématique.

1. PREMIERE PARTIE : Problématique.

1.1. Problématique.

Le Parc National de la Pendjari est l'une des grandes Réserves de Biosphère de la République du Bénin, voire de la sous région ouest africaine. De nos jours, « elle draine un flux important de tourisme de chasse, mais aussi de plaisance à travers diverses cascades et chutes qu'offre un pittoresque relief accidenté ... » (LARES, 2001). En effet, « tous ces visiteurs, dans leur diversité, ne poursuivent pas toujours le même but : certains visitent le parc pour y voir les espèces animales, d'autres s'intéressent plutôt à la végétation ou au relief, d'autres encore à la culture des communautés riveraines » (ABALO, 2006). De ce fait, le parc devrait constituer pour les populations riveraines, un atout favorable pour le développement des activités génératrices de revenus d'autant plus que, l'intérêt des touristes « réside également dans la connaissance des autres traits culturels comme la danse, l'habillement, les rites, etc. ». (ABALO, 2006).

Mais, ce potentiel reste encore sous-exploité comme si la "filière culture" semble ne pas du tout emballer les populations riveraines. Les activités de jeunesse, génératrices de revenus qui y sont liées et qui peuvent être promues ne le sont pas véritablement. Cela amène à poser les mêmes questions que ABALO (2006), celles de savoir si c'est « par méconnaissance des énormes potentialités liées à l'usage que l'on pourrait en faire ou s'agitil plutôt d'une option faite par les populations riveraines, celle du rejet pur et simple de cette alternative » (ABALO, 2006) ; lorsqu'on sait que les populations riveraines demeurent dans la pauvreté. Car, « [...] en dépit des ressources générées par le parc national, les pays de la Pendjari apparaissent comme la région la plus pauvre du Nord Bénin et l'une des régions les plus pauvres du Bénin » (LARES, 2001). Pourtant, avec le nombre grandissant des touristes et la variance de leurs besoins, de nouveaux créneaux porteurs s'offrent aux jeunes. Ainsi, ne serait-il pas opportun de mener des actions pour les y intéresser parallèlement aux activités agricoles qui constituent actuellement « [...] les principales sources de revenus des populations en raison de la faiblesse des activités de service. » (LARES, 2001). Parce que, les populations en général et les jeunes en particulier n'ont pas encore compris « qu'en dehors des travaux qui requièrent le déploiement d'un effort physique, elles ont la possibilité d'améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie » (ABALO, 2006).

En effet, « les activités agricoles et d'élevage qui contribuent pour plus de 90 % à la formation des revenus, rapportent en moyenne 60.573 FCFA / habitant et par an soit un peu moins du quart (24,7 %) du PIB par tête du Bénin. La contribution théorique des populations aux recettes budgétaires reflète cette insuffisance des ressources : 148 FCFA / tête soit 0,24 % du revenu par tête, ce qui classe la région parmi celles qui subissent la pression fiscale la plus faible c'est-à-dire moins de 0,5 % du revenu par tête. Ici, la contribution de l'Etat aux recettes budgétaires de la région est supérieure à celles des populations. » (LARES, 2001).

Par ailleurs, en référence aux études antérieures, il apparaît que la gestion participative actuellement mise en oeuvre par les instances dirigeantes est la mieux adaptée pour une conservation durable des ressources naturelles. Car, elle semble concilier les besoins de protection des biosphères et ceux des populations riveraines. Non seulement elle implique les populations aux processus de gestion, elle leur offre aussi des avantages sociaux et financiers. Par exemple, « 30 % des recettes de la chasse sont réservés aux AVIGREF qui disposent ainsi d'un montant de plusieurs millions de francs CFA par an [...] » ( http://www.pendjari.net). De même, pour le cas de la Réserve de Biosphère du W, « le revenu des ménages agricoles et para agricoles de la population riveraine connaît une amélioration de 25 % soit plus de 500 $ us par an avec une plus value directe annuelle globale de 300 à 400.000 $ us » (EL-HADJ ISSA, 2005). En réalité, ces chiffres montrent que la gestion participative contribue à l'amélioration du niveau de vie des populations. Pourtant, l'exode rural, la pratique des activités illicites tels que le braconnage, le pastoralisme, la coupe du bois de feu, etc. et la persistance de la pauvreté, sont à noter encore dans les villages riverains. De ce fait, comment comprendre que les populations riveraines continuent à s'adonner aux activités nuisibles aux Ressources Naturelles du Parc malgré les nombreux avantages que leur procure la gestion participative.

Cette situation suscite en nous une série de questions à savoir : les populations riveraines sont-elles conscientes du rôle écologique que joue la RBP ? Ne se pose t-il pas un problème d'éducation environnementale ? Ou du moins, ne serait-il pas utile d'attirer l'attention des jeunes sur l'importance écologique de la RBP ? Quelle perception ont-ils par rapport à la RBP ? Le Parc n'a qu'un rôle socio-économique pour eux ? La jeunesse est-elle réellement prise en compte ? Ces questions méritent d'être posées lorsqu'on sait que le Parc National de la Pendjari draine de nos jours plus de monde (cf. Figure n° 5 : dernières statistiques du développement touristique au Parc de la Pendjari en annexes). Par conséquent,

il devrait offrir de nombreuses possibilités d'entreprise aux populations riveraines en général et aux jeunes en particulier. Ainsi, ceux-ci une fois occupés, s'attaquerons moins aux Ressources Naturelles de la Réserve de Biosphère.

De plus, la co-gestion suppose l'adhésion des populations aux objectifs de conservation des Ressources Naturelles. Or la participation des populations implique en effet celle des jeunes qui constituent d'ailleurs la couche la plus active de la population. On les retrouve aussi bien au sein des AVIGREF que dans d'autres associations comme l'Association des Guides Touristiques de l'Atacora (AGAT). Par conséquent, leur prise en compte à travers une éducation incitative à la pratique des activités saines et locales ne semble t-elle pas importante dans la conservation durable des ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari ? Les avis sont partagés. Dans cette divergence d'opinion, la présente étude en accordant la parole aux différents acteurs (responsables politicoadministratifs et jeunes) veut, en prenant le cas des villages Tanongou et Batia, répondre à un questionnement fondamental à savoir : "quelle est la perception des acteurs de l'environnement de la Réserve de Biosphère de la Pendjari par rapport à l'éducation environnementale et à la conservation des ressources naturelles de la Réserve".

1.2. Etat de la question.

La Réserve de Biosphère de la Pendjari est le deuxième Parc National de la République du Bénin après la Transfrontalière du W (RBT / W). Avec la gestion participative, les populations riveraines bénéficient de centaines de mille de francs par an par le biais des Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faunes (AVIGREF) ; ce qui leur

permet de réaliser de micro-projets de développement. En dépit de ces avantages et « malgréles multiples patrouilles, déguerpissements et arrestations d'hommes, le braconnage et la

transhumance bien que réduits continuent » (SINSIN & KASSA 2002 ; EL-HADJ ISSA, 2005) « contrairement aux espérances de classement » (KOUDENOUKPO-BIAO, 2002 ; ELHADJ ISSA, 2005). C'est dans ces conditions que nous nous sommes poser la question de savoir s'il n'est pas nécessaire d'éduquer surtout la génération montante à la protection des Réserves de Biosphères d'autant plus qu'apparemment, personne n'en parle encore véritablement ou du moins pas assez .

En effet, lorsque l'on s'intéresse à l'étude des Réserves de Biosphère, on se rend compte de l'existence d'une littérature abondante, abordant des thématiques aussi variées que diverses. Au nombre de celles-ci, nous pouvons évoquer la " gestion", la "conservation", la "participation des populations riveraines à la gestion", la "réserve de biosphère et le développement local", "l'importance socio-économique des réserves de biosphère", etc. A ce propos, évoquons ici quelques auteurs béninois. Il s'agit notamment de ABDOULAYE (1982) qui s'est intéressé à « La contribution de la faune au développement socio-économique de la République du Bénin ». Dans son étude, il arrive à la conclusion que la faune sauvage « [...] constitue pour notre pays un immense trésor. Sa prise en main comme secteur économique pour notre développement ne serait pas une illusion ». Il montre par ailleurs l'importance et l'apport du tourisme basé sur la faune à notre économie. Il démontre enfin la capacité de celui-ci à engendrer un développement économique.

A sa suite et comme pour rester dans le même sillage que lui, FADJEBE (1985) a aussi axé son étude sur « L'impact des parcs nationaux et zones cynégétiques sur l'économie nationale en république du Bénin ». Son objectif étant de voir la contribution des réserves fauniques et des activités cynégétiques à l'économie béninoise, il est arrivé à la conclusion que les Parcs sont d'énormes sources de richesse pour le Bénin. Il préconise l'élaboration et la mise en oeuvre d'une bonne stratégie de leur gestion, soutenu par le gouvernement.

SIDI & SIRA (1995), ne dérogeront pas à la règle. Ils s'intéressent à une « Etude socio-économique pour la mise en oeuvre d'un projet de chasse villageoise dans la zone de Siri ». Ils aboutissent à la conclusion qu'il y a un manque d'enthousiasme de la part des populations de la zone de Siri pour la mise en oeuvre d'un tel projet. En effet, il y a une grande dépendance des populations vis à vis des ressources naturelles. Ils notent cependant une pauvreté extrême, un faible développement des ressources humaines et la mauvaise impression qu'ont les populations des forestiers à cause des répressions dont elles sont victimes.

S'intéressant justement au « Rôle de la chasse dans le développement durable en rapport avec une politique d'aménagement des Aires Protégées : cas de la zone cynégétique de la Djona », DEMBA DIALLO (1998) conclu que la chasse peut être un facteur de développement durable pour le Bénin. Elle peut également intervenir dans l'aménagement du territoire et la gestion de l'espace protégé ou non, pour la mise en place concrète d'une

politique nationale de l'environnement. Il propose pour la concrétisation de ses idées, la création d'une association des chasseurs de la zone.

Comme pour répondre à la préoccupation de DEMBA DIALLO (1998), quatre ans après, NATTA (2002) s'intéresse à « La gestion participative des Aires Protégées au Bénin : étude de cas des AVIGREF des villages riverains au parc national W ». Il conclut que l'expérience des AVIGREF a été peu concluante dès le début de l'expérience parce que les pisteurs étaient insuffisants ; ce qui ne permettait pas un quadrillage entier du Parc. Les populations locales se sentent par ailleurs privées d'une partie de leurs terres cultivables, de pâturage et de viande de brousse.

Enfin, KARIM N & Coll. (2005) reviennent sur « L'importance socio-économique de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W (RBT / W) : cas de la zone d'Alfakoara ». L'objet de cette étude était de contribuer de manière générale à la conservation et à la gestion rationnelle des ressources de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W. De façon spécifique, il s'agissait pour eux d'identifier les différentes ressources convoitées par les populations de la zone d'Alfakoara, évaluer les intérêts socio-économiques liés à la gestion de la Réserve, déterminer les rôles que jouent les populations dans la conservation de ces ressources et enfin, proposer des améliorations des intérêts socio-économiques. Ainsi, ils arrivent à la conclusion que les populations d'Alfakoara sont pauvres et utilisent les ressources du parc pour s'alimenter, s'abriter ou se soigner, nourrir leurs animaux domestiques, fertiliser leur sol, etc.

Par ailleurs, des auteurs contemporains ont également abordé la question des Réserves de Biosphère. Dans leur grande majorité ils se sont intéressés aux aspects économiques, conservateurs de la faune et de la flore. Ils abordent également l'éducation environnementale de même que la gestion des parcs notamment celle dite participative qui paraît la mieux adaptée de nos jours parce qu'impliquant les populations au processus. Par exemple, RUTTEN (2002) s'est intéressé aux pasteurs Massaïs du Kenya et s'est posé la question de savoir si l'écotourisme n'est pas un nouveau revers pour ceux-ci. Il dénonce le fait que quel que soit le type de gestion mise en oeuvre, les populations riveraines sont de toute façon les derniers bénéficiaires même si l'on fait croire qu'elles en sont les premiers. Il peint à cet effet la situation du Kenya depuis les temps coloniaux jusqu'à l'apparition de l'écotourisme.

RIERA & ALEXANDRE (2007) font un rappel historique de la création des Parcs et un point des différents textes conventionnels. Leur objectif est de mettre à la disposition des pratiquants du domaine des réserves naturelles et de la protection de la nature, un outil efficace de gestion. LAI Q. (2003) montre que la participation des populations à la gestion des Réserves de Biosphère est déterminante et très importante. Il présente à cet effet, les expériences de la Chine en la matière.

MICHELOTTI (2005) quant à lui présente la situation de la Réserve de Biosphère de la ceinture verte de Sao Paulo qui, victime de son succès, accueille de plus en plus de visiteurs. Alors, un projet de formation au tourisme est initié et vise à sensibiliser les jeunes à la fragilité de leur environnement tout en les sortant de la pauvreté.

Enfin, parlant précisément de l'Education Environnementale, évoquons Sauvé & Coll. (2003) qui se sont intéressé aux propositions internationales au sujet de l'Education Relative à l'Environnement (ERE). Leur article s'intitule « Environnement et développement : la culture de la filière ONU ». En effet, considérant l'importance et l'influence internationale des conférences et documents de l'UNESCO-PNUE en raison de leur impulsion à la légitimation, à l'institutionnalisation, et au développement de l'éducation relative à l'environnement, considérant également le fait que les propositions qui en émanent agissent encore en tant que balises pour concevoir et mettre en oeuvre des programmes et des projets dans les différentes régions du monde, ils ont jugé nécessaire d'examiner la teneur de ce discours formel et d'en engager une discussion critique. Ainsi, ils entreprennent l'analyse de la teneur des propositions internationales au sujet de l'Education Relative à l'Environnement. Les principaux résultats auxquels ils sont parvenus montrent que dans les propositions internationales liées à l'Education Relative à l'Environnement, l'éducation est généralement considérée comme un instrument au service de la protection de l'environnement. L'environnement à son tour, est généralement associé à un ensemble de problèmes, de gestion des ressources, que le développement permettra de résoudre. Quant au développement, il est lui-même mal défini ou encore, il est principalement associé à une croissance économique soutenue. Par ailleurs, ils mettent en lumière certains éléments qui sont généralement négligés dans les propositions internationales. Il s'agit en effet de points de vue complémentaires ou divergents. Leur étude s'avère particulièrement pertinente au regard des réformes éducatives qui s'opèrent actuellement dans de très nombreux pays.

BA (1998), abordant également la question dans le volume 1 de la Revue Education Relative à l'Environnement (1998 -1999), présente les questions fondamentales qui se posent au Sahel en matière de recherche en éducation environnementale. Dans son article intitulé « La recherche en éducation environnementale. Interrogations au Sahel », il met d'abord en relief les situations particulièrement graves du Sahel en ce qui concerne les défis environnementaux qui ont pour noms : désertification, croissance démographique accélérée, pollution, manque d'hygiène, assainissement déficient, non accès aux ressources naturelles etc. Il évoque ensuite le vaste mouvement qui s'est développé dans ce pays en faveur de l'éducation environnementale autant en contexte non formel que formel avant de déboucher sur les recherches-actions qui ont été mené dans l'optique d'apporter des réponses satisfaisantes quant aux biens fondés des options envisagées ou des hypothèses formulées. Puis il débouche sur la littérature existante relative à l'éducation environnementale au Sahel. Celle-ci montre que des efforts de réflexions ont été fait dans plusieurs domaines. Il s'agit par exemple de la définition des concepts, les approches méthodologiques, etc. Selon lui, toutes ces questions doivent être clarifiées en vue de favoriser la vulgarisation de l'éducation environnementale. Il expose enfin les centres d'intérêts au Sahel et les termes dans lesquels se posent les questions. A cet effet, il évoque la variation sensible (parfois importante) dans la définition explicite du concept d'éducation environnemental, les politiques et stratégies en éducation environnementale, les questions relatives à l'éducation et au système éducatif, la gestion de l'environnement. Il aboutit à la conclusion :

- « qu'il y a bien une vision d'ensemble qu'il convient d'adopter au risques de retomber dans des approches parcellaires »,

- qu' « un diagnostic permettrait tout à la fois d'établir le profil des types de chercheur requis et les besoins de recherches pour faire avancer l'éducation environnementale »,

- que « afin d'assurer un plaidoyer pour l'environnement, il importe d'entamer des recherches sur les politiques, leurs mesures d'accompagnement et leurs éléments facilitateurs de projets pédagogiques. ». Il précise pour finir que « dans un effort de synergie régionale, les différentes interrogations passées en revue ont permis de démarrer un programme régional de recherche en éducation environnemental au Sahel (PREES) ».

AUDET (1994), s'est intéressée à l'exécution des programmes d'environnement et de développement durable. Dans son mémoire qui s'intitule « Education à l'environnement et tourisme, conception d'un modèle d'intervention en Sagamie, Québec », présenté comme exigence partielle pour l'obtention du grade de maîtrise en études régionales, elle aborde la

question du Développement tel que nous l'avons connu jusqu'à maintenant. Elle souligne que « le Développement dans son anarchie, sape les fondements même de notre patrimoine naturel ». Le leitmotiv et les conclusions de son document soulignent que le domaine touristique peut, dans son essence même, servir de soutien à un programme d'environnement et de développement durable. C'est pourquoi, dans un premier temps, elle a tiré d'écrits spécialisés une définition opérationnelle du développement durable et de son « outil de propagation, l'Education Relative à l'Environnement (ERE) ». Afin de bien cerner l'Education Relative à l'Environnement, elle a étudié différentes activités d'éducation à travers le monde et la façon avec laquelle elles étaient appliquées concrètement. Par la suite, elle a cherché à évaluer si l'activité "tourisme" telle que nous la connaissons dans les sites du patrimoine naturel qu'elle exploite correspondait aux principes de développement durable et à la diffusion de l'Education Relative à l'Environnement. Pour elle, en privilégiant ce secteur, cela nous permettait d'atteindre une population extrascolaire difficilement accessible dans les réseaux d'éducation habituels. Ensuite, elle s'est surtout attardée à définir comment elle pourrait concilier son approche actuelle avec le projet de l'Education Relative à l'Environnement. Dans cette optique, elle propose quatre sites touristiques comme cadre pour le développement d'un futur programme d'Education Relative à l'Environnement en Sagamie. Toutefois, elle précise que le terme régional n'implique pas de limite géographique à l'information transmise dans ce circuit. Selon elle, l'Education Relative à l'Environnement doit, au contraire, tisser des liens entre le déséquilibre de leur écosystème régional et celui que l'on observe dans d'autres parties du monde. Elle précise également que c'est parce que plusieurs spécialistes se sont penchés sur le "langage" et les moyens à utiliser dans le domaine de l'Education Relative à l'Environnement qu'elle a jugé important de terminer son analyse de la question par les différents moyens de bien véhiculer l'information. L'idéal d'un tel circuit touristique, dans sa volonté de changement, répondant aux préoccupations centrales de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement de 1992, elle a mis en évidence les 25 principes qui sont ressortis de l'Action 21 du Sommet de Rio. Précisons pour finir que son travail a été préparé en réflexion avec les différentes activités d'organismes, entre autres l'UNESCO, qui ont créé un moment d'arrêt (par exemple la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement qui s'est tenue à Rio de Janeiro en juin 1992) afin d'analyser le développement tel que nous l'avons connu jusqu'à maintenant.

En définitive, on note de façon générale l'existence de beaucoup de travaux sur les Réserves de Biosphère et l'Education Environnementale dans le monde. Il s'agit entre autres

des mémoires de maîtrise, de DEA ou même de doctorat, des articles scientifiques, des rapports de stage etc. Mais en ce qui concerne le cas particulier du Bénin, beaucoup de travaux ont été réalisé dans le domaine des Réserves de Biosphère, abordant des thèmes aussi variés que divers. Nous citons entre autres "l'importance socio-économique et le rôle que jouent les Réserves de biosphère dans le développement des villages riverains" par exemple. Par rapport à la gestion, ces travaux mettent l'accent sur "la gestion participative ou la cogestion" sans pour autant aborder de façon claire et précise le rôle des jeunes dans le processus de conservation et de gestion des ressources naturelles. Cependant, peu de travaux sur l'Education Environnement en général et celle des jeunes en particulier existent. De même, la plupart des documents sur l'éducation environnementale que nous avons consulté dans les cadre de ce mémoire, n'abordent la question sous un seul angle, celui de l'éducation à l'environnement en tant que moyen ou instrument de protection de la nature, de l'environnement entendu dans son sens général, comme tout ce qui nous entoure (eau, aire, sol, etc.). Peu de travaux en effet abordent le sujet sous l'angle d'instrument pour la protection et la conservation des Ressource Naturelles des Réserves de Biosphère. Et c'est justement ce que nous essayons d'aborder dans ce mémoire.

1.3. Cadre théorique.

Les thèmes de perceptions sociales, appliqués à la notion de Réserve de Biosphère dans un petit pays en développement comme le Bénin, sont au centre de notre démarche. Etant donnée la persistance des pratiques destructrices des Ressources Naturelles par les populations riveraines malgré la gestion participative, le fort taux de leur représentativité, la pauvreté, les maladies, le manque de qualification des jeunes, la persistance de la morosité économique qui caractérise l'environnement (villages riverains) du Parc National de la Pendjari. Ceci implique une vision élargie du bien-être humain, une perspective à long terme des conséquences des activités actuelles et une coopération globale pour parvenir à des solutions viables. D'où la participation des populations riveraines en générale et des jeunes en particulier, de même que les différents acteurs de l'environnement de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, à la prise de décision qui représente une condition nécessaire à l'efficacité de la démarche.

En effet, ces conceptions invitent à considérer que la prise en compte des perceptions et des représentations des uns et des autres par rapport à la Réserve de Biosphère de la

Pendjari est un élément essentiel pour la durabilité de la conservation des ressources naturelles. A cet égard, le thème de Jean-Pierre PAGES (1993) nous servira de cadre théorique. Celle-ci montre que les discours des uns et des autres sont à prendre en compte et que c'est leur ensemble qui forme le champ de controverses. Que l'on s'intéresse aux activités de jeunesse, génératrices de revenus aux alentours de la Réserve de Biosphère, à sa gestion, à la Réserve elle-même ou bien à l'éducation environnementale, on retrouve toujours les mêmes mécanismes systématiques.

En analysant par différence les opinions, on cherche à comprendre comment se construisent les représentations individuelles et les représentations sociales. Ainsi, dans son analyse, Jean-Pierre PAGES (1993) cherche à faire ressortir, à partir de l'observation des débats publics, ces structures caractéristiques du phénomène de l'opinion. L'origine est alors appréhendée comme l'aboutissement d'un processus instable, produit de l'interaction entre forces terrestres (faits et valeurs) et forces célestes (symboles porteurs de sens). Le processus n'est autre que les représentations sociales si on se place au niveau de la société.

C'est donc autour du concept de représentation, assimilé à un processus que se construit la théorie de Jean-Pierre PAGES (1993). Les représentations sociales assurent l'interférence entre le mode intérieur et le mode extérieur de l'individu, ou entre le système des idées et le système des valeurs caractérisant l'ensemble des individus sociaux. Dans la lecture des médias ou à travers les questionnaires, Jean-Pierre PAGES (1993) cherche à extraire des conflits représentatifs de l'ensemble des thèmes de discussions qui circulent dans l'opinion.

Comment saisir les opinions ? L'approche mécaniste du model Stimuli Personnalité Réponse semble alors singulièrement réductrice pour comprendre le jeu des opinions. Confronté à un univers conflictuel, l'individu serait attiré ou repoussé (valeur) par de différents symboles, porteurs de sens. Sa prise de position, son engagement politique qui sanctionnent cette attirance ou cette répulsion vont lui permettre d'accéder à une certaine connaissance. Et c'est ainsi, en donnant son opinion qu'il va participer à la (re) construction de ses représentations. L'approche constructiviste semble donc la plus adaptée pour saisir le phénomène de l'opinion (différenciation) entre individu et groupes sociaux et le processus de construction du sens (connotation), dans un champ donné.

On voit qu'on respecte ainsi l'idée selon laquelle la signification pour l'individu d'un conflit, à la fois, précède et suit la prise de position. On pourra alors faire émerger à partir des enquêtes, les jeux d'opposition entre symboles d'une part et valeurs de l'autre, qui s'organisent selon quelques axes. Les structures de l'opinion publique nous apparaissent alors comme essentielles dans une réflexion sur l'éducation environnementale des jeunes des villages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

1.4 Hypothèse

La prise en compte des perceptions des acteurs de l'environnement de la Réserve de Biosphère de la Pendjari permet de dégager des activités de jeunesse favorables à la conservation des ressources naturelles.

1.5 Objectifs.

1.5.1 Objectif global.

L'objectif général de cette étude est de contribuer à l'Education Environnementale des jeunes, en vue de la conservation des ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

1.5.2 Objectifs spécifiques.

Cette étude a pour objectifs spécifiques de :

· Evaluer les activités menées par la Direction du Parc National de la Pendjari (DPNP) dans le cadre de l'Education Environnementale.

· Examiner la perception des jeunes et des responsables politico-administratifs sur les Ressources Naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

· Appréhender l'importance accordée par les acteurs de l'environnement de la RBP aux
Activités Génératrices de Revenus et aux Activités d'Education Environnementale.

· Proposer des activités saines susceptibles de favoriser le développement des villages riverains et la protection des Ressources Naturelles de la RBP.

DEUXIEME PARTIE : Définition, Clarification de

concepts et milieu d'étude.

2. Définition, Clarification de concepts et milieu d'étude.

2.1. Définition et clarification de concepts.

2.1.1. Définition de concepts.

~ Education.

D'après Sauvé & coll., (2003), définir l'éducation n'est certes pas une tâche facile et cela pourrait même avoir pour effet pervers de fixer et réifier certaines idées qui doivent demeurer dynamiques et ouvertes. Mais, poursuivent-ils, ne pas définir l'éducation peut également mener à des résultats indésirables. C'est pourquoi, sans avoir la prétention de réifier l'éducation, nous proposons ici deux définitions tel qu'énoncées par l'UNESCO, par souci de clarification de notre travail. Ainsi, pour l'UNESCO, « L'éducation est un moyen indispensable pour faire en sorte que chaque femme et chaque homme dans le monde puisse maîtriser son destin, exercer son choix et ses responsabilités, apprendre tout au long de la vie, sans frontières, qu'elles soient géographiques, politiques, culturelles, religieuses, linguistiques ou sexuelles. » (UNESCO, 1997). Cette même institution pense que « L'éducation n'est plus comme un objectif en soi, mais comme un moyen d'amener des changements de comportements et de styles de vie, de disséminer des connaissances et de développer des habiletés, et enfin de préparer le publique à appuyer les changements vers la soutenabilité émanant d'autres secteurs de la société. » (UNESCO, 1997).

~ Education environnementale.

L'éducation environnementale est définie par l'UNESCO comme «la formation d'une population mondiale consciente et préoccupée de l'environnement et des problèmes qui s'y rattachent, une population qui ait les connaissances, l'état d'esprit, les motivations et le sens de l'engagement qui lui permettent de travailler individuellement et collectivement à résoudre les problèmes actuels, et à empêcher qu'il ne s'en pose de nouveaux. » (Déclaration des délégués à la conférence sur l'environnement organisée par l'UNESCO, à Tbilissi en 1977). Cependant, précisons que plusieurs expressions sont utilisées pour désigner la même réalité. Suivant les auteurs, on entend parler d'Education Relative à l'Environnement, d'Education à l'Environnement, d'Education pour l'Environnement ou simplement d'Education Environnementale.

~ Ressources naturelles.

La définition de ressources naturelles renvoie au sens large « aux roches, minerais, énergies, eaux souterraines et de surface etc. ». Au sens opérationnel, elle renvoie à «toute chose trouvée par l'homme dans son environnement propre et qu'il peut utiliser pour son propre compte. ». (OKOU, 2008).

Pour F. RAMADE, les ressources naturelles sont « les diverses ressources minérales ou biologiques nécessaires à la vie de l'homme et, partant, à l'ensemble des activités économiques propres à la civilisation industrielle. » (RAMADE, 1993). Les ressources dont il est alors question ici, sont l'ensemble des produits (animaux et végétaux) que les populations riveraines prélèvent dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari à différentes fins.

~ Jeune

De nos jours, il est difficile de définir avec précision la période de la vie individuelle durant laquelle un homme ou une femme peut être considéré comme jeune. La jeunesse est une catégorie aux contours incertains. A quel âge commence-t-elle, à quel âge finit-elle ? Cette simple question soulève un ensemble de difficultés théoriques et pratiques. Cependant, il existe une multitude de définitions du concept. De nos jours, la jeunesse est définit suivant trois grandes considérations. Ainsi, suivant des considérations psychologiques, certains auteurs pensent que la jeunesse est un état d'esprit. Mais prenant en compte des considérations sociologiques, d'autres auteurs pensent qu'elle est l'appartenance à une classe sociale donnée. Pour d'autre enfin, c'est une tranche d'âge donnée en référence aux considérations biologiques. Par exemple, aux fins de la charte africaine de la jeunesse, signifie jeunes « toute personne âgée de 15 à 35 ans » (Union Africaine, 2006). Par contre pour le Groupe de Liaison des Activités de Jeunesse (GLAJ), « la jeunesse regroupe autant les préadolescents, les adolescents que les jeunes adultes. » (GLAJ-Vd, 1999). Donc l'éducation environnementale s'adresse ici non seulement aux enfants et adolescents mais également à des jeunes adultes ; c'est-à-dire des personnes âgées de six (06) à trente (35) ans. Le groupe précise aussi que « le jeune est considéré comme plus ou moins jeune selon ses interlocuteurs » (GLAJ-Vd, 1999). Dans le cadre de cette étude, les jeunes dont il est question sont alors les écoliers, les élèves, les étudiants et les (non) ou (dé) scolarisés des villages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

2.1.2. Clarification de concepts.

~ L'éducation environnementale.

L'histoire de l'éducation à l'environnement est relativement récente. « Elle débute dans les années 1970, et plus précisément à Stockholm, en 1972, lors de la première conférence des Nations Unies sur l'environnement humain, au cours de laquelle il a été reconnu nécessaire d'accorder à l'éducation un rôle primordial dans le règlement des différents problèmes soulevés par la détérioration de l'environnement. ». (BERLIN, 2002). « Mais c'est la déclaration de Tbilissi, première conférence intergouvernementale consacrée à l'éducation environnementale, qui définit les principes de base qui serviront à l'élaboration de tous les programmes dans ce domaine ». (TOHME, 1991 in BERLIN 2002). Depuis lors, l'importance de la prise en compte de l'éducation environnementale et ses principes ont été depuis repris dans de nombreuses conférences internationales. « Plus qu'un simple domaine technique, l'éducation environnementale est devenue l'emblème d'un véritable projet de société pour le XXIème siècle. » (CASSIO, 2001 in BERLIN, 2002).

Le but de l'éducation environnementale est de former une population mondiale consciente et préoccupée de l'environnement et des problèmes qui s'y rattachent, une population qui ait les connaissances, l'état d'esprit, les motivations et le sens de l'engagement qui lui permettent de travailler individuellement et collectivement à résoudre les problèmes actuels, et à empêcher qu'il ne s'en pose de nouveaux. (UNESCO, 1977). Mais « L'éducation à l'environnement n'est pas seulement chargée de faire connaître et de faire comprendre. Elle est une éducation au sens fort du terme, et à ce titre, chargée de transmettre des valeurs de base, comme celles de la responsabilité et du respect.» (SADRAGUES BROCHE, 2004).

Il est vrai que « derrière ce nouveau concept se cachent des enjeux d'apprentissage des concepts scientifiques et techniques, afin de permettre aux populations de résoudre des problèmes concrets pour l'amélioration de leur qualité de vie et de développement durable, considérant que les atteintes à l'environnement sont liées à la pauvreté et à un manque de connaissances » (GAGLIARDI, 1996 in BERLIN 2002). Mais au-delà de ces considérations, il s'agit de former des citoyens capables de développer une éthique de la Réserve de Biosphère, centrée sur la solidarité avec l'ensemble de la population et les générations futures. C'est ainsi que l'éducation environnementale doit permettre aux jeunes riverains de se confronter à la complexité du monde. « Il s'agit alors de dépasser les approches sectorielles,

propre à la démarche scientifique, qui divise, parfois jusqu'au cloisonnement, la nature en domaine » (BERLIN, 2002) pour promouvoir une approche transversale complexe, interdisciplinaire. L'éducation à l'environnement doit donner aux populations en générale et aux jeunes en particulier, les outils conceptuels et techniques leur permettant de comprendre les relations de l'homme à son environnement, de réfléchir à leur avenir et d'en décider. En définitif, l'éducation environnementale doit inciter les jeunes à concilier les activités génératrices de revenus auxquelles ils s'adonnent et la protection des ressources naturelles.

~ La Réserve de Biosphère

Le programme sur l'homme et la biosphère (MAB) a été lancé par l'UNESCO en 1971. En 1976 un réseau de réserves pilotes a été créé dans lequel une harmonisation de la protection des espèces et sites naturels ainsi que l'exploitation de la nature sont envisagées. Les Réserves de Biosphères ne font pas l'objet d'une convention internationale mais obéissent à des critères communs qui leur permettent de remplir leur fonction, à savoir la conservation de la biodiversité, le développement régional et l'appui logistique au réseau international de recherche de surveillance continue.

Depuis la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED), tenue à Rio en 1992, les efforts du programme MAB comprennent aussi la mise en oeuvre de la convention sur la diversité biologique en conciliant la conservation de la biodiversité et des ressources biologiques avec leur utilisation. Les principes du programme MAB correspondent à la nouvelle politique de gestion des Aires Protégées au Bénin qui privilégie la prise en compte de l'homme dans la conservation.

Chaque Réserve de Biosphère fait l'objet d'un examen périodique tous les dix ans, sur la base d'un rapport que l'autorité compétente établit en se référent aux critères de la « stratégie de Séville » et que l'Etat concerné adresse au secrétariat du réseau des Réserves de Biosphère assuré par l'UNESCO. Si le Comité International de Consultation (CIC) estime que la Réserve ne remplit plus les critères, il peut recommander que cet Etat prenne des mesures pour assurer la conformité avec les dispositions de ladite stratégie. Le CIC indique au secrétariat ce qu'il devrait faire pour aider à mettre en oeuvre ces mesures.

Au niveau de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, le principe de base a été donc de définir les objectifs des différentes zones de conservation pour une gestion appropriée, de définir les normes et règles d'exploitation par les populations et de définir des objectifs et modalités de développement et de gestion des zones riveraines. En effet, pour être reconnue comme Réserve de la Biosphère par l'UNESCO, l'aire protégée doit contenir trois zones :

® Une ou plusieurs aire(s) centrale(s) : une zone de protection intégrale où les activités humaines sont restreintes à la recherche et à la surveillance ;

(c) Une zone tampon2 où certaines activités de gestion, en particulier le tourisme, sont possibles ;

® Une aire de transition ou zone de développement où une utilisation durable et contrôlée des ressources naturelles est possible. Les différentes zones ne forment pas nécessairement des ensembles entiers et contigus, mais peuvent constituer une mosaïque de plusieurs aires.

2.2 Milieu d'étude.

Pour John (1979), « l'essentiel pour un sujet de recherche ne se résume pas seulement au choix d'une méthodologie adaptée à le traiter et à le disséquer dans ses fines profondeurs mais aussi à le circonscrire dans une sphère géographique où il trouve sa vraie justification et son véritable intérêt. »

Ainsi, cette étude porte sur Tanongou et Batia deux villages riverains du Parc National de la Pendjari. Ce dernier, quant à lui est situé dans la commune de Tanguiéta. Alors, pour mieux appréhender ces deux villages et comprendre certains aspects de ce travail, il est nécessaire d'avoir une idée, d'abord sur la commune de Tanguiéta, ensuite sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari. C'est pour cette raison que nous proposons dans cette partie une brève présentation de la commune de Tanguiéta. Ensuite celle de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

2 Zone tampon dans le contexte de Réserve de Biosphère est différente de la définition de zone tampon de l'UICN, le terme zone gérée est préférable.

2.2.1 Tanguiéta : une commune aux attraits touristiques.

2.2.1.1 Un milieu physique favorable au tourisme.

La Commune de Tanguiéta située dans le nord-ouest du département de l'Atacora couvre une superficie de 5.456 km2. Elle s'étend sur deux milieux physiques distincts au nord ouest et à l'ouest, (la plaine et la Chaîne de l'Atacora). Elle dispose d'un important potentiel physique comprenant un paysage montagneux, une faune et une flore protégée par le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) et le projet Pendjari. Elle est dotée de nombreux sites touristiques comme les chutes et cascades de Tanongou, des grottes et mares non aménagées, une piste de randonnée pédestre, des campements de chasse à la Pendjari (le fleuve), à Bori et à Tanongou. Elle est limitée au Nord par la Pendjari (le fleuve), à l'Est et au Sud-Est par les communes de Toucountouna et de Boukoumbé. A l'Ouest, elle est limitée par les communes de Matéri et de Cobly et à l'Est par celles de Toucountouna, Kérou et Kouandé. Aussi est-elle traversée par la route Inter-Etat Bénin- Burkina-Faso qui facilite son accès.

2.2.1.2 Un milieu humain culturellement riche.

Selon le troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H 3) de 2002, la population de la commune de Tanguiéta est de 54.719 habitants avec 27.120 hommes et 27.599 femmes. C'est une population en croissance soutenue depuis plus de 10 ans. Comme pour toutes les communes du pays, cette population est caractérisée par une forte proportion de jeunes. Les principaux mouvements de population sont l'exode rural pendant la saison pluvieuse en destination du Borgou, du Nigeria, du Ghana et du Togo et les déplacements définitifs des ménages. « Certains ménages se déplacent et s'installent définitivement au Borgou, au Nigeria, au Ghana ou au Togo » (Mairie de Tanguiéta, 2004).

La Commune de Tanguiéta compte 38 villages et quartiers de ville répartis dans cinq arrondissements (Tanguiéta, Taïacou, Tanongou, N'dahonta et Cotiakou). Elle a la particularité de rassembler plusieurs groupes ethniques. Ce facteur constitue un atout important pour la commune du fait de la diversité culturelle faite de plusieurs cérémonies, rites initiatiques et de nombreuses manifestations et fêtes traditionnelles. On note une forte disponibilité des groupes et des individus à oeuvrer pour une cohésion culturelle. Ces groupes socioculturels vivent des relations de cohabitation favorables à l'esprit communautaire à

l'échelle du village ou du hameau. Le mariage et le voisinage géographique expliquent un multilinguisme assez développé et une osmose culturelle poussée. Les groupes Yorouba et Dendis qui habitent la ville de Tanguiéta forment une communauté unie par la religion (islam) et par la pratique des activités commerciales.

2.2.1.3 La commune de Tanguiéta : un milieu socio économique de référence dans l'Atacora Ouest.

Selon le troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H 3), la population rurale représente 63,14 % de l'effectif total de la population. La commune compte 12.846 actifs agricoles se répartissant en 8.732 hommes et 4.114 femmes.

L'artisanat se développe à Tanguiéta. On y rencontre tous les corps de métiers des villes : tricotage, tissage, couture, broderie, menuiserie, charpenterie, soudure, forge, cordonnerie, coiffure, photographie, réparation du matériel électroménager, des moyens de déplacement (bicyclettes, motos et automobiles) etc. La plupart de ces acteurs sont localisés au chef lieu de la commune et dans une moindre mesure dans les chefs lieux des autres arrondissements. Ils sont organisés et affiliés à la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FENAB). Les artisans dans tous les villages exécutent la maçonnerie, la vannerie, la forge, la poterie, les travaux de bois, de chaises et de fabrication d'autres outils d'usage courant ou de cérémonies et de fêtes. Ils souffrent du manque d'encadrement et de formation leur permettant de se valoriser dans le cadre du tourisme dans la commune. L'entrepreneuriat est très peu développé à cause du manque de formation et de capacité. La création d'une entreprise jugée rébarbative pour beaucoup d'acteurs du commerce et de la production à cause des formalités à remplir. D'autres facteurs limitants sont évoqués : tracasseries fiscales, faible rentabilité des activités.

La commune de Tanguiéta est l'un des centres commerciaux les plus dynamiques de l'Atacora Ouest. C'est non seulement la ville de forte concentration de véhicules de transport des personnes et des biens, mais encore c'est dans cette ville que résident les commerçants de distribution des produits manufacturés et de collecte des produits agricoles qu'on rencontre sur les marchés de Tanguiéta, Cobly, Matéri, Boukombé et même de Gando (Togo). La commune dispose de 4 marchés importants (Tanguiéta, N'dahonta, Tanongou et Taïacou). Seul le marché de N'dahonta est partiellement construit. Les commerçants de Tanguiéta se font particulièrement remarquer dans les marchés de l'Atacora Ouest : Tantéga, Matéri,

Cobly, Manta, Gouandé, et dans les pays voisins notamment à Gando et à Sinkansé zone franche au Nord du Togo. Les spéculations concernent en général les produits agricoles (niébé, maïs, riz, sorgho, petit mil, arachide, igname), les animaux domestiques (petits ruminants et volailles) et les produits manufacturés (tissus, chaussures, appareils électroniques).

Tous ces produits sont d'abord drainés vers le marché de Tanguiéta avant d'être redistribués à l'intérieur du Bénin et du Burkina Faso. Les boutiques de vente de produits manufacturés et des divers articles se trouvent uniquement dans l'arrondissement central et dans quelques villages. Les produits sont en général ceux de l'alimentation générale, les pièces détachées d'engins et de vélos, les ustensiles de cuisines, la quincaillerie, etc. Les termes de l'échange des produits d'agriculture et d'élevage ne sont pas favorables aux producteurs et aux éleveurs. Les prix leur sont en effet imposés par les commerçants. Les marchés les plus importants de la localité sont N'dahonta et Tanguiéta, Tantéga, Cobly et Gando au Togo. Certains commerçants se ravitaillent au Burkina Faso et au Ghana.

En définitive, on peut affirmer que la dynamique commerciale de l'Atacora Ouest est localisée dans cette commune. Les commerçants revendeurs et promoteurs d'autres Activités Génératrices de Revenus (AGR) obtiennent le crédit de démarrage ou de renforcement de leurs activités auprès des structures comme la CLCAM, le CARDER (actuel CeRPA), le CPS, le PADSA et les ONG. Les problèmes soulevés par les uns et les autres dans ce secteur sont les tracasseries dans le déplacement des marchandises, les impôts et taxes jugées élevées, la faible organisation des acteurs et l'insuffisance de crédits.

2.2.2 La Réserve de Biosphère de la Pendjari.

2.2.2.1 Le milieu physique.

La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP), souvent appelée « Parc National de la Pendjari » (PNP) est située à l'extrême Nord-Ouest de la République du Bénin (cf. figure n°1 en annexes). Ses limites géographiques sont comprises entre 10 degrés 30' et 11 degrés 30' latitude Nord, 0 degré 50' et 2 degrés 00' longitude Est. Elle fait partie du plus grand ensemble d'Aires Protégées de l'Afrique de l'Ouest, à savoir l'écosystème W-Arly-Pendjari. « Ce grand ensemble regroupe outre la RBP, la Réserve de Biosphère Transfrontalière "W", partagée par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso ainsi que les Aires Protégées de statut

divers au Burkina Faso ( Pama, Arly, Singou), voire du Togo (Oti, Kéran, Mandouri) ». (Parc National de la Pendjari, 2005).

Au total, ces aires occupent une superficie d'environs cinquante mille kilomètres carré (50.000 Km2), dont douze milles cinq cents kilomètres carré (12.500 Km2) au Bénin. Un dixième (1/10) de cette superficie soit environ cinq milles kilomètres carré (5.000 Km2) est constitué par la RBP. En Afrique de l'Ouest, un écosystème protégé de taille comparable n'existe qu'en Côte d'Ivoire avec le Parc National de la Comoé.

Créées comme Aires Protégées à partir des années 50 avec l'objectif initial de servir de zones de chasse à l'administration coloniale, les parties de l'ensemble ont connu des sorts différents selon leurs statuts, leurs modalités de gestion et leurs réalités socio-économiques dans les zones riveraines. Favorisé entre autres par des facteurs naturels, empêchant une utilisation soutenue par l'homme, le PNP est aujourd'hui la partie la plus intacte de ce grand ensemble transfrontalier. Il est nommé Réserve de Biosphère en 1986. Néanmoins, il n'a pas non plus échappé dans son ensemble à la dégradation progressive essentiellement anthropogène, provoquée par un manque de moyens de conservation, par l'absence d'une stratégie appropriée de gestion et par la non implication des populations riveraines.

2.2.2.2 Le milieu humain : la zone riveraine.

La zone riveraine est définie comme l'espace périphérique de la réserve où résident les populations dont les activités ont une influence sur la réserve notamment dans l'exploitation des ressources naturelles. Cette « aire de transition » selon la terminologie de MAB-UNESCO est alors constituée de l'ensemble des villages limitrophes, élargi aux localités voisines si des raisons d'ordre historique, culturel et politique leur confèrent également des droits sur les ressources.

Autour de la réserve, vivent les populations qui comptent parmi les plus pauvres du Bénin selon les indices disponibles (PNUD, 2000). Il s'agit d'environ 30.000 riverains directs, ou 5.000 familles, qui exploitent régulièrement les ressources de la réserve. Avec 14 habitants au Km2, la densité est plutôt faible par rapport à l'ensemble du pays. La croissance démographique se situe autour de 3 %.

Suivant deux axes (Tanguiéta-Batia et Tanguiéta-Porga), la zone riveraine abrite les villages suivants, juste en bordure de la réserve (cf. figure n°2) :

+ Axe Tanguiéta-Batia : (considéré par l'étude) Tanguiéta, Bourniessou, Nanébou, Tchanwassaga, Pessagou, Tanongou, Tchafarga, Sangou, Kolégou et Batia.

+ Axe Tanguiéta-Porga : Sépounga, Tiélé, Mamoussa, Tounséga, Dassari, Nagasséga, Pouri, Firihiun, Daga et Porga. D'autres villages et hameaux sont plus éloignés mais exercent une influence sur les ressources naturelle de la réserve. Il s'agit de Tétonga, Tantéga, Tankouari, Setchéndiga, Pingou (Nouriahoun et Mounsahou), Tchtingou.

Trois principaux groupes ethniques vivent dans la zone riveraine de la Zone Cynégétique de la Pendjari :

+ Les Bialbe (65 %), qui parlent le biali, sont installés dans le bassin de l'Oti dans les communes de Tanguiéta et de Matéri, le long de la piste Tanguiéta-Porga (Parc National de la Pendjari, 2004) ;

+ Les Gourmantchés (23 %) à Tanongou dans la commune de Tanguiéta et le long de la piste Tanguiéta-Batia, ainsi qu'à Kaobagou dans la commune de Kérou située à l'Est de la chaîne de l'Atacora (Parc National de la Pendjari, 2004) ;

+ Les Wama (7 %) dans la commune de Tanguiéta et dans la zone de Siri (Parc National de la Pendjari, 2004).

A ces principaux groupes s'ajoutent les éleveurs peulhs, plus ou moins sédentaires, auxquels les autres ethnies confient leurs bovins pour gardiennage. Tanongou est un centre majeur d'échange entre les peulhs et les autres ethnies. A Tanguiéta et d'autres centres ruraux, on trouve des commerçants Dendis, dont la langue devient de plus en plus la langue vernaculaire de la zone. Outre le village de Kaobagou qui est dirigé par un roi, les communautés autochtones riveraines de la Réserve de Biosphère de la Pendjari n'ont pas une structure d'organisation traditionnelle hiérarchisée. Les chefs de lignage et les chefs de cultes sont les personnalités les plus influentes de la société. Toutes ces ethnies à l'exception des peulhs, ont de fortes traditions séculaires.

Figure n°1 : Réserve de Biosphère de la Pendjari et villages riverains. Source : Service écologie de la R B P, 2008.

TROISIEME PARTIE : Méthodologie.

3. TROISIEME PARTIE : Méthodologie.

Notre démarche méthodologique s'inspire du modèle théorique de Jean-Pierre PAGES. Il est question pour nous de prendre la perception des différents acteurs (responsables politico-administratifs et jeunes) de la Réserve de Biosphère de la Pendjari sur la Réserve elle-même et l'éducation environnementale. Ainsi, pour recueillir des informations fiables pouvant nous permettre d'atteindre de façon précise nos objectifs et vérifier notre hypothèse, nous avons choisi une démarche qui définit successivement le type d'étude, la population d'enquête, l'échantillon, la technique et les outils de collecte et de traitement des données.

3.1 Type d'étude.

Cette étude est de type analytique et transversal, effectuée suivant une approche quantitativo-qualitative. Elle propose une série d'activités de jeunesse susceptible de contribuer à la conservation durable des ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

3.2 Population d'étude.

La population d'étude comprend une population cible primaire et une population cible secondaire. La première est composée des institutions politico-administratives que sont la Mairie, la Circonscription Scolaire et la Direction du Parc National de la Pendjari (DPNP). La deuxième comprend les jeunes (scolarisés ou non) riverains à la Réserve de Biosphère de la Pendjari réunis ou non au sein des institutions locales de conservation ou de gestion comme les AVIGREF et l'Association des Guides et Touristiques de l'Atacora (AGAT). Nous avons choisi cette population parce qu'elle est, à notre avis, la seule qui comporte les personnes ressources (responsables administratifs et jeunes riverains) les plus aptes à nous fournir les informations que nous recherchions sur l'éducation environnementale des jeunes. Elle constitue en faite l'environnement du Parc.

Par ailleurs, il serait fastidieux avec le risque de commettre beaucoup d'erreurs, vu le temps et les moyens dont nous disposions, de prendre en compte tous les villages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. C'est pour cette raison que, nous avons préféré limiter

l'étude à deux villages riverains à forts flux touristiques, pour lesquels il importe de mener des actions d'éducation pour la conservation des ressources naturelles qui sont en fait, les raisons de l'affluence touristique. Il s'agit de Tanongou et de Batia. De plus, beaucoup de travaux de recherches scientifiques et de projets y ont été déjà menés.

3.3 L'échantillonnage.

Etant donné que notre étude est basée sur des enquêtes non statistiques, c'est-à-dire qualitatives, nous avons préféré réaliser un échantillonnage de type non probabiliste. Alors, tout en veillant à la représentativité de nos deux populations cibles (primaire et secondaire citées plus haut) dans l'échantillon, le choix des personnes interviewées a été raisonné. Ainsi, comme l'indique le graphique n° 1, nous avons obtenu un échantillon d'un effectif total de cinquante-quatre (54) personnes dont les 25,92 % représentent les institutions politicoadministratives et les 74,07 % les jeunes.

80,00%

 

70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

 
 
 
 

Jeunes

 
 
 

74,07%

 

Pourcentage

25,92%

 

Graphique n° 1 : Composition et taille de l'échantillonnage.

A la lecture de la figure 3, on constate en fait que le pourcentage des jeunes interrogés est largement supérieur à celui des responsables d'institution politico-administrative. Cela s'explique par le faite que ceux-ci sont les principales cibles de l'éducation environnementale et, ils ont été interrogés en focus groupe. En effet, à part les responsables des instituions politico-administratives qui ont été interrogés individuellement, les jeunes ont été pris en focus groupe. Dans la partie technique de collecte des données, nous reviendrons sur la réalisation des interviews avec plus de détails.

3.4 Technique et outils de collecte des données.

Pour pouvoir atteindre effectivement les objectifs de cette étude, il fallait collecter les informations les plus fiables. Et pour bien collecter ces informations, il fallait une technique et des outils adaptés. Ainsi, notre but étant de prendre la perception des acteurs de l'environnement de la Réserve par rapport à la Réserve même et à l'éducation environnementale, nous avons opté pour la communication verbale, c'est-à-dire l'entretien. C'est pourquoi, nous avons choisi la technique et les outils suivants pour la collecte des données.

3.4.1 Technique de collecte des données.

La technique fondamentale utilisée pour les enquêtes dans le cadre de ce travail est l'interview. Mais elle a été précédée d'une étude documentaire. Cette étude a débuté en août 2007 et a pris fin en août 2008. Elle s'est faite dans les bibliothèques et centres de documentation. Au nombre de ceux-ci, il y a le service de documentation du CENAGREF, les bibliothèques des parcs nationaux "W" et "Pendjari", du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi et sur l'Internet.

L'interview a eu lieu de façon individuelle et collective en focus groupe. Le procédé est le même dans les deux cas. Elle a été semi directive. L'entretien individuel en effet a eu lieu avec les responsables d'institutions politico-administratives et communaux. Il s'agit du Directeur du parc, du Chargé de la promotion touristique et de l'éducation environnementale, de l'Assistante Technique du Service Allemand de Développement (DED) attachée aux AVIGREF, du Maire de Tanguiéta, et son premier adjoint, du chef de la Circonscription

Scolaire de Tanguiéta, des Directeurs des écoles de Sangou et de Tanongou, des enseignants du CEG Tanguiéta et de l'école primaire de Tanongou, et le chef d'arrondissement de Tanongou.

L'interview en focus groupe a été réalisée avec les jeunes. Elle a permis de recueillir simultanément différentes opinions sur les thèmes abordés. Elle a été caractérisée par une animation non directive qui a incité les participants à exprimer leurs opinions librement. L'avantage de cette technique pour le travail est qu'elle a permis la confrontation des points de vue : chacun des participants était invité à expliquer sa prise de position par rapport à chaque thème abordé. Ce procédé a conduit à une réflexion approfondie sur les trois thèmes abordés à savoir : Réserve de Biosphère de la Pendjari, activités d'éducation environnementale des jeunes, éducation environnementale et activités génératrices de revenus. Par ailleurs, les points d'accord spontané ont été facilement mis en évidence. De même, pour faciliter les échanges et éviter les biais liés à cet exercice, de petits groupes ont été formés. Ainsi, les interviews ont été réalisées en quatre (4) séances distinctes. Notamment deux (2) avec les élèves, une (1) avec les jeunes de l'AGAT et une autre avec ceux des AVIGREF de Tanongou et de Batia. En effet, deux séances d'interview ont été accordées aux élèves à cause de leur effectif important (Trente) scindé en deux. Les échanges ont eu lieu en français. Seul l'interview des jeunes des AVIGREF de Tanongou et de Batia s'est tenue en gourmantché (langue du milieu) traduite au fur et à mesure en français. A cet effet, nous nous sommes fait aider par Célestin TANCOUANOU, un jeune natif de Tanongou. Il comprend bien le gourmantché et le français ce qui nous a garantie la fiabilité de sa traduction.

3.4.2 Outils de collecte des données.

Pour la collecte des données nous avons utilisé fondamentalement une grille d'entretien (voir en annexes) qui était spontanément remplie sur le terrain. Cette grille comportait la cible, le thème abordé, l'élément de connaissance visé et les éventuels observations. Les différents thèmes abordés étaient les mêmes pour tous les enquêtés que ce soit en interview individuelle ou collective. Précisons également que chaque entretien était enregistré avec un poste enregistreur à cassette et un appareil MP4 puis retranscrit en entièreté et fidèlement.

3.4.3 Collecte des données.

Les enquêtes ont eu lieu en deux phases et en trois localités distinctes à savoir Tanguiéta, Tanongou et Batia3. La première phase s'est déroulée du 30 juin 2008 au 04 juillet 2008 à Tanguiéta. Quant à la deuxième phase, elle a été réalisée du 05 août au 12 août 2008 à Tanguiéta, Tanongou et Batia. Les données collectées sont purement nominales (différentes réponses données ou différents avis exprimés par les interviewés).

3.4.4 Limite de la méthodologie.

L'interview a été la seule technique d'investigation de terrain que nous avons utilisée. Nous aurions pu l'associer au questionnaire car la relation entre enquêteur et enquêté, dans l'interview, n'est jamais une relation neutre. Pour Georges GRANAI « elle constitue à son tour un phénomène social (rapport avec autrui pouvant prendre des significations diverses) qui entre en composition avec les phénomènes que l'interview a pour objet d'élucider. » (GRANAI, 1967). Rien ne nous donne alors l'assurance de la véracité des informations que nous avons obtenues à l'issu des entretiens même si apparemment nos interlocuteurs paraissaient sincères. De plus, par rapport au village d'origine des jeunes, nous n'avons eu de précision sur le village de provenance de quelques jeunes. Il s'agit de ceux rencontrés à Tanongou et à Batia. La majeure partie des jeunes interviewés était constituée d'élèves dont l'adhésion à notre interview a été négociée. C'est ce qui a fait que nous ne nous sommes pas intéressé à leur village d'origine au risque de ne pas les avoir pour l'entretien car ils avaient un peu de réticence au début des négociations pour l'entretien. De plus, nous étions au début des vacances, période à laquelle peu d'élèves viennent encore aux cours. Nous étions donc tenu de travailler avec ceux qui étaient présents parce que rien ne nous garantissait une chance d'avoir un autre groupe. Par conséquent il ne nous serait pas profitable d'insister sur le village de provenance au risque de ne pas obtenir leur adhésion.

3.5 Traitement des données.

Le traitement des données a été manuel et informatique. En effet, Après leur transcription, les données nominales recueillies ont été regroupées puis interprétées par thématiques. Ce travail préliminaire nous a permis d'obtenir cinq tableaux (I, II, III, IV et V).

3 Tanongou est situé à environs trente kilomètres de Tanguiéta et Batia est à douze kilomètres de Tanongou.

Ensuite, pour permettre un traitement informatique des tableaux, nous avons procédé à une codification numérique des résultats (voir le codage en annexes). Cette codification nous a permis d'exprimer graphiquement les tableaux III, IV et V à l'aide du logiciel Excel version 2003. En définitive cinq tableaux et quatre graphiques ont été réalisés. Mais seulement le tableau II est présenté dans la partie résultat. Les autres (I, III, IV et V) sont mis en annexes.

QUATRIEME PARTIE : Résultats.

« Si l'éducation tout court est la clé du développement, l'éducation environnementale est sans conteste la clé de l'avenir de l'humanité». Premier ministre du Burkina-Faso à l'ouverture de la deuxième session de la Conférence du Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable (CONEDD) tenu à Ouagadougou du 06 au 09 Juin 2005.

4. QUATRIEME PARTIE : Résultats.

4.1. Evaluation des activités menées par la Direction du Parc National de la Pendjaridans le cadre de l'éducation environnementale des jeunes.

Dans nos investigations de départ, nous nous sommes rendu compte que dans le cadre de l'éducation environnementale des jeunes, la Direction du Parc National de la Pendjari, par le biais de son service " Promotion touristique et Education Environnementale", avait mené des activités d'éducation environnementale courant l'an 2007. C'est pour cette raison que nous avons entrepris une évaluation de ces activités. Deux facteurs fondamentaux nous y ont intéressés. Il s'agit en effet de la perception des interviewés par rapport à l'éducation environnementale en général et à celle menée par la Direction du Parc national envers les jeunes en particulier. Ainsi, de l'interprétation des discours des uns et des autres, nous avons pu dégager diverses perceptions des acteurs. Les résultats obtenus sont consignés dans les tableaux I (en annexes) et II ci-dessous. Le tableau I est relatif à la perception des acteurs par rapport à l'éducation environnementale en général. Il indique en effet que tous les interviewés s'accordent sur la nécessité de l'éducation environnementale pour les jeunes.

Par contre, par rapport aux activités d'éducation environnementales menées par la DPNP, les avis sont un peu divergents. Ainsi, à partir du tableau II, il apparaît que 96,29 % des sujets interviewés, pensent que les actions de la DPNP sont insuffisantes. Il ne pouvait d'ailleurs pas en être autrement, car les actions de la DPNP ne se sont arrêtées qu'à la phase pilote, à environs 50 % de leur réalisation4 pour des raisons diverses. En effet, pour cette phase pilote, quelques établissements seulement on été ciblés en attendant la généralisation. Mais compte tenu de certaines contraintes comme la réticence de certains enseignants, les actions ont dû été arrêtées. De meilleurs résultats auraient pu être enregistrés si les actions étaient conduites à terme. Ceci montre en effet que la jeunesse n'est pas bien éduquée à la conservation des ressources naturelles de la RBP. D'où la nécessité de leur éducation à l'environnementale sur laquelle s'accordent d'ailleurs tous les interviewés, (cf. tableau I).

4 C'est du moins ce qui nous a été confié par le service de la promotion touristique et de l'éducation environnementale de la DPNP.

Tableau II : Perceptions des acteurs sur les actions d'éducation environnementale des jeunes menées par la DPNP (A.E.E).

Cibles

Perceptions

 

Insuffisantes

D.P.N.P.

Non

Oui

C.S.P.T.E.E.

Non

Oui

A.T.

Non

Oui

C / C.S Tanguiéta

Non

Oui

D / CEG Tanguiéta

Non

Oui

Enseignant 1 CEG Tanguiéta

Non

Oui

Enseignant 2 CEG Tanguiéta

Non

Oui

D / école Tanongou

Non

Oui

Instituteur 1 Tanongou

Non

Oui

Instituteur 2 Tanongou

Non

Oui

D / école Sangou

Non

Oui

Maire Tanguiéta

Oui

Non

1er adjoint Maire Tanguiéta

Oui

Non

C.A Tanongou

Non

Oui

Responsable U-AVIGREF de la
Pendjari

Non

Oui

Responsable AVIGREF
Tanongou

Non

Oui

Jeunes

Non

Oui

 

4.2 Examen de la perception des jeunes et des responsables politico-adminitratifs sur les ressources de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

A notre avis, les acteurs de l'environnement de la Réserve de Biosphère de la Pendjari n'ont pas la même perception de celle-ci. C'est ce qui justifie ce deuxième objectif spécifique

de notre étude. Ainsi, dans cet examen, trois critères fondamentaux nous ont intéressé. Iis'agit notamment des critères culturel, économique et écologique. Ces critères en effet nous

ont servi de base d'analyse. Les résultats auxquels nous sommes parvenu sont traduits par le graphique n° 2 ci-dessous.

120%

100% 80% 60% 40% 20% 0%

P. = perception

P. Culturelle P.Economique P.Ecologique

Graphique n° 2: Perception des acteurs sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Ce graphique montre que toutes les personnes interviewées soit 100 % d'elles ont exprimé une perception culturelle et économique de la RBP. Seulement trois (3) personnes notamment les responsables de la DPNP, soit un pourcentage sensiblement égale à 16,66 % des personnes interviewées, témoignent d'une perception écologique de la RBP. L'aspect écologique n'est peu être pas important pour le reste des interviewés ou du moins, ils ne le perçoivent pas du tout. De ce fait, ils ne peuvent pas, à notre avis, avoir les mêmes visions en ce qui concerne les activités d'éducation environnementale. Par conséquent, leur adhésion aux actions menées par le service d'éducation environnementale de la DPNP laisserait à désirer. Ceci explique peut être le comportement des enseignants. Ils font semblant d'adhérer aux actions au début avec une certaine vision (économique peut-être). Mais dès qu'ils se rendent compte des vrais objectifs de l'action (aucun intérêt économique) alors ils changent de position. Ainsi, pour confirmer cette affirmation, nous avons poussé un peu plus loin notre

120%

100%

80%

60%

40%

20%

0%

curiosité en cherchant à voir le niveau d'information des acteurs, en dehors des responsables de la DPNP, par rapport aux actions d'éducation environnementale des jeunes menées par la DPNP de façon générale (c'est-à-dire y compris les actions extrascolaires). Les résultats obtenus sont schématisés par Le graphique n° 3.

Connaissance activités Participation

Graphique n° 3 : Connaissance et participation aux actions d'éducation environnementale de la DPNP (A.E.E).

A la lumière du graphique n° 3, nous remarquons que, toutes les personnes interviewées soit un pourcentage de 100 % savent que la DPNP mène des actions d'éducation environnementale envers les jeunes et les populations riveraines en général. Trois interviewés seulement, représentant les 21,42 % des enquêtés, affirment ne pas y participer. Il s'agit notamment des responsables communaux. D'ailleurs, ils supposent que l'éducation environnementale ne relève pas de leur compétence. Pour eux, la DPNP en fait déjà assez.

Cependant, nous prenons avec beaucoup de réserves les réponses de ceux qui ont affirmé qu'ils participent aux actions de la DPNP. Car en nous intéressant à ce qu'ils font de

façon concrète, nous nous sommes rendu compte que c'était des actions qui ne relevaient pas du programme établit par la DPNP. C'est par exemple le cas des enseignants qui, par le biais de certaines disciplines, abordent les questions d'environnement avec leurs enseignés. Mais ce n'était pas ce que nous recherchions en fait. De plus cela ne suffit pas à notre avis et ne répond d'ailleurs pas au type d'éducation environnementale que nous envisageons. En cherchant à savoir ce que faisaient exactement les enseignants, nous voudrions voir s'il y avait une synergie d'action entre eux et le service de l'éducation environnementale de la DPNP. Mais nous nous sommes rendu compte que les enseignants faisaient plutôt allusion à leur apport par rapport à l'éducation environnementale en général. Mais heureusement, le service chargé de l'éducation environnementale ne reste pas les bras croisés. Il s'évertue actuellement à établir des programmes d'éducation environnementale, et de ce fait, nous pensons qu'il nécessite un renforcement des moyens.

En définitive, il ressort de l'analyse des résultats que :

- seul les responsables de la RBP ont une très bonne perception du Parc, alors que le reste n'en a qu'une perception plutôt bonne ;

- Tous les interviewés ont la même perception de l'Education Environnementale. Ils pensent qu'elle est nécessaire ;

- 96,29 % des interviewés, ont la même perception sur les Activités d'Education

Environnementale de la D.P.N.P. Ils estiment qu'elles sont insuffisantes ;

- Tous les interviewés ont connaissance des activités d'Education Environnementale de

la D.P.N.P. mais eux tous n'y participent pas.

Donc, par rapport à la réserve de biosphère de la Pendjari, l'éducation environnementale en général et les activités d'éducation environnementale menées par la DPNP, nous pouvons affirmer que les perceptions des acteurs sont divergentes.

4.3 Importance accordée par les interviewés aux Activités Génératrices de Revenus et aux Activités d'Education Environnementale.

Notre troisième objectif spécifique est de connaître la position des interviewés par rapport aux activités génératrices de revenus et celle de l'éducation environnementale. Il s'agissait de voir laquelle des actions était primordiale pour eux. Autrement dit quel est le niveau d'importance qu'ils y accordent. Ceci est important parce que, à notre avis, la réussite

de l'éducation environnementale passe aussi par l'occupation des jeunes et la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Car, très souvent, c'est la recherche des moyens de satisfaction des besoins vitaux qui fait que les jeunes et les populations riveraines en général, s'attaquent aux ressources naturelles de la Réserve. De plus l'Education Environnementale tel que nous le pensions dans le contexte actuel de la RBP (croissance du tourisme) doit inciter les jeunes à s'adonner à certaines activités que nous pouvons appeler les "métiers de l'environnement". Ainsi, l'interprétation et le traitement statistique des différents discours des interviewés à ce propos nous donnent le graphique n° 5.

A.G.R & A.E.E A.E.E d'abord

24%

76%

Graphique n°4 : Niveau d'importance des A.G.R et des A.E.E pour les interviewés.

Le graphique n° 5 nous montre que 76 % des personnes interviewées pensent que les Actions d'Education Environnementale (A.E.E) doivent être accompagné des Activités Génératrices de Revenus (A.G.R). Alors que les 24 % pensent que l'on doit réaliser d'abord les actions d'éducation environnementale. Autrement dit ils pensent que les activités génératrices de revenus peuvent venir après. Mais elles ne sont pas une condition sine qua non de la réalisation des activités génératrices de revenus. Ces résultats semblent montrer que la réussite des actions d'éducation environnementale est subordonnée au développement des activités génératrices de revenus. Cela explique d'ailleurs le faite que certains interviewés

(notamment ceux qui ne sont pas de la DPNP) aient une perception économique de la RBP. Pour beaucoup de personnes, le parc est synonyme d'argent. Donc tout projet y ayant trait est une source énorme de revenus. Pourquoi ? Nous ne saurions le dire avec exactitude. Pour le moment ce n'est qu'une remarque.

4.4 Proposition d'activités saines susceptibles de favoriser le développement des villages riverains et la protection des Ressources Naturelles de la RBP.

L'Education Environnementale à notre avis, dans le contexte de la RBP, doit conduire au développement des activités de jeunesse génératrices de revenus pour deux raisons fondamentales. La première raison est que le parc est en plein essor touristique. Cela représente en réalité une opportunité pour le développement de ces activités. Le cas de Tanongou et de Batia est assez éloquent. La deuxième raison est que plus les jeunes sont oisifs, plus ils ont tendance à s'attaquer aux ressources du parc pour vivre. Il est vrai que le lien entre les AGR et l'éducation environnementale n'est pas perçu de façon évidente. Mais il n'en demeure pas moins vrai qu'elles participent à la réussite de l'éducation environnementale. Car, lorsque les jeunes, surtout les non ou déscolarisés, auront une source de revenus dépendante de la RBP, ils seront plus aptes à protéger ses ressources naturelles, parce qu'ils écouteraient mieux l'enseignement qui leur sera donné. De la même manière, dès que les jeunes auront compris l'importance écologique de la RBP, ils adhèreront plus aux activités à eux initiées dans le cadres de la conservation des ressources naturelles de la RBP. Mais il ne s'agit pas d'initier n'importe quelles activités. Il est plutôt question d'activités bien précises. Certaines existent déjà. Cependant, d'autres seront créées notamment pour Tanongou et Batia. Il est vrai que tous les villages riverains sont concernés par l'éducation environnementale. Mais nous précisons Tanongou et Batia parce que l'étude a porté sur ces deux villages et dans une certaine mesure sur Tanguiéta. Nos propositions qui sont résumées dans le tableau ci- dessous, tiennent alors compte des avis exprimés et de certaines réalités sociologiques recueillies sur le terrain. Nous tenons également compte de la position stratégique de ces deux villages qui ont un taux important de flux touristique.

Tableau VII : Activités favorables à être initiées à Tanguiéta, Tanongou et Batia.

Activités

Cibles

Raisons

Lieux

Guide et convoyage
touristique

Déscolarisés et tout
jeune intéressé.

Le besoin existe et les
quelques jeunes (venant
pour la plupart de
Natitingou) qui le pratique
actuellement ne se
plaignent pas. Il faudra les
réunir en association bien
structurée et officialisée.

Tanguiéta,Tanongou
Batia

Initiation de groupes
artistiques et culturels
pour la promotion de la
culture locale et la
création d'un festival
culturel.

Déscolarisés et non
scolarisés et tout
jeune se sentant
intéressé.

Les touristes sont
intéressés par les traits
culturels des populations
riveraines. De plus il y a
une diversité culturelle qui
peu être exploitée.

Tanongou, Batia

Création de clubs
environnementaux.

Les scolarisés

Cela constitue un creuset
d'échange des jeunes sur
les questions
environnementales.

Les écoles des
villages riverains et
au CEG Tanguiéta

Jeux concours portant sur
les thèmes développés au
cours de l'année dans les
divers clubs
environnementaux.

Les scolarisés

Cela permettra un suivi et
une évaluation des actions
de l'année.

Les écoles des
villages riverains et
au CEG Tanguiéta

 

NB : Ces activités sont généralisables à tous les villages riverains.

CINQUIEME PARTIE : Discussion.

5. CINQUIEME PARTIE : Discussion.

5.1. De la perception des acteurs sur la réserve de biosphère de la Pendjari.

Les perceptions des acteurs sur la réserve de biosphère de la Pendjari sont aussi variées que diverses. Pour certains, c'est « un patrimoine culturel commun à tous qui occasionne la venu des touristes ce qui génère des revenus pour les populations locales, la commune et l'Etat ». D'autres pensent que « c'est un moyen pour permettre aux générations futures de connaître comme les générations actuelles, les espèces animales et végétales », etc. Mais dans leur diversité, toutes ces réponses ne traduisent que deux idées fondamentales. La première met en exergue l'aspect socio-économique du Parc. La seconde met en évidence l'aspect culturel du parc. Si pour d'autre le parc permet de drainer des touristes et par ricochet la création d'emploi pour les jeunes riverains ; d'où la nécessité de le conserver, d'autres par contre pensent que c'est un patrimoine culturel dont la sauvegarde est donc indispensable. Dans cette divergence de perception, on ne peut pas s'attendre à la réussite parfaite des actions d'éducation. Mieux, nous avons eu l'impression que les jeunes n'attendent que des projets qui leur apporteraient de l'argent. Ils ne pensent pas en réalité à la nécessité écologique de la protection de la RBP. D'ailleurs toutes les occasions à eux offertes pour donner leur point de vue sur la RBP ou l'éducation environnementale en général lors des enquêtes, étaient saisies pour exprimer leur attente principale : l'initiation de projets ou d'activités lucratives. C'est peut être l'idée qui s'est traduite à travers le graphique n° 2. Mais de toute façon, nous ne saurions le dire avec exactitude. Toute fois, nous le soulignons car cela doit aussi guider la conception des programmes pour l'éducation environnementale. Si les jeunes estiment que « le parc est comme une source de salaire » pour eux, il y a de quoi à penser aux activités capables de les occuper à plein temps tout en les satisfaisant financièrement autant que le parc pour les détourner de leurs pratiques destructrices des ressources naturelles. Ou encore, susciter en eux une autre motivation outre que celle financière et vitale capable de développer en eux l'esprit de conservation des ressources naturelles. Cette position des jeunes de Tanongou et de Batia est analogue à celle observée au niveau d'autres jeunes lors des enquêtes d'une étude réalisée en l'an 2000 par l'ONG « Comité de Coordination du Développement Durable » (CCDD) sur les raisons de dégradation de la Réserve de Faune de Santchou au Cameroun. En effet, dans le rapport scientifique produit par l'équipe d'experts qui a conduit les travaux, il est écrit entre autre, parlant des jeunes lors d'une des multiples séances de travail organisées, que « Les jeunes, très nombreux ici, déclarent que c'est le chômage qui les contraint à se plier au village et à

exploiter les richesse de la Réserve » (CCDD, 2000). Ces jeunes, continuant et faisant des propositions pour la réhabilitation des ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de Santchou « souhaitent que la Réserve soit restaurée de toute urgence, pour qu'ils aient la chance ne serait-ce que de voir certaines espèces naguère présentes, dont on leur parle tant. (...) ils soulignent que pour amener les gens à se détourner de l'agriculture et du braconnage, il faudrait expérimenter avec des succès des activités alternatives génératrices de revenus. » (CCDD, 2000). Il est donc utile et surtout possible de développer chez les jeunes un esprit écologique par rapport à la RBP. Il est encore possible de les amener à avoir une perception écologique de la RBP.

5.2 De l'éducation environnementale des jeunes et de la promotion des activités génératrices de revenus.

L'éducation environnementale est une évidence pour tous les acteurs de la RBP. La DPNP l'a compris et a même initié des actions dans ce sens. A cet effet, elle a initié en collaboration avec l'Union des AVIGREF de la Pendjari, des séances d'animation pour les jeunes et les populations riveraines en général. Ces séances ont eu différents thèmes tels que : la biodiversité, la menace de disparition des espèces, le déboisement, le cycle de l'eau et autres. Le cadre d'animation desdites séances est souvent le milieu scolaire comme par exemple les écoles des villages riverains tels que Tiélé, Sépounga pour le projet pilote d'éducation environnementale des écoliers en 2007, et le CEG de Tanguiéta. De même, différents supports ou canaux sont utilisés. Ainsi, pour pouvoir atteindre la grande masse (les populations riveraines en général), des émissions de radiodiffusion ont été initiées sur la chaîne de Radiodiffusion de la localité, " la radio FM Tanguiéta". De plus, la sensibilisation sur la menace d'extinction de certaines espèces tel que le lycaon, passe par la réalisation des dessins de ces animaux sur les murs des écoles des villages riverains comme ce fut le cas des écoles primaires publiques de Sangou et de Tanongou que nous avions visitées.

Mais malheureusement ces activités n'ont pas connu de suite dans leur réalisation. Les dessins du Lycaon dans certaines écoles sont vieux et se déteignent déjà. Ce qui met en doute le suivi. En effet, ces activités ne se font plus. D'ailleurs, elles étaient menées de façon sporadique à en croire certains interviewés à cause de plusieurs facteurs comme les grèves en ce qui concerne le cadre scolaire. Heureusement, la DPNP reconnaissant la nécessité de l'éducation environnementale, réfléchit actuellement à la stratégie nouvelle à mettre en place

pour réaliser de façon efficace et durable l'éducation environnementale des jeunes. Car, plus qu'une nécessité, l'éducation environnementale des jeunes est une obligation pour la conservation des ressources naturelles de la RBP à en croire l'opinion des interviewés (cf. tableau I). En effet, dans le discours des uns et des autres, il apparaît l'idée selon laquelle les différentes actions d'éducation environnementale menées soit par la DPNP ou les AVIGREF envers les populations en général et les jeunes en particulier, sont insuffisantes. Ils souhaitent en conséquence l'initiation à nouveau de ces activités surtout à l'endroit des jeunes. Selon eux, les jeunes sont encore récupérables contrairement aux adultes qui ont acquis des habitudes difficiles d'abandon (en témoignent les nombreux cas de récidive de braconnage enregistrés malgré la co-gestion). Cependant, pensent les interviewés, on peut intensifier les actions de sensibilisation en leur direction. Cette position des acteurs confirme plus ou moins l'hypothèse selon laquelle l'éducation environnementale des jeunes n'est pas faite de façon efficace. La prise en compte de l'opinion des uns et des autres permet d'élaborer un plan d'éducation environnementale pour les jeunes autant qu'elle permet de dégager des activités de jeunesse génératrices de revenus et favorables à la conservation durable des ressources naturelles de la RBP.

Par ailleurs, la prise en compte des opinions des uns et des autres nous permet de savoir que l'action d'éducation ne doit pas être orientée vers les jeunes uniquement. Mais aussi vers tous les acteurs qui interviennent dans le système en l'occurrence les enseignants qui sont parfois complices de leurs anciens élèves devenus braconniers. Ceux-ci ne le savent peut être pas. Mais, un enseignant, en achetant la viande boucanée chez l'un de ces anciens écoliers ou élève dans l'espoir de pouvoir la revendre à Tanguiéta le week-end dans le but de se faire un revenu supplémentaire, participe indirectement à la dégradation de la faune. Il faudra attirer son attention sur cette pratique qu'il jugera simple parce que "tout le monde le fait". SADARGUES BROCHE (2004) pense que l'éducation environnementale est « ... par essence, interdisciplinaire. C'est une science de l'Homme qui doit être appréhendée par le savoir véhiculer par plusieurs disciplines. En particulier, elle s'appuie sur la compréhension scientifique. » (SADARGUES BROCHE, 2004). Elle ajoute que « comprendre pour agir en faveur de l'environnement constitue un des piliers de la démarche pédagogique à mettre en place pour une éducation à l'environnement » (SADARGUES BROCHE, 2004). Dans le Guide à l'éducation environnementale du programme de l'éducation environnementale du Corps de la paix, il est stipulé que « si chaque enseignant ou enseignante devient un acteur réel mais surtout actuel dans le drame environnemental, l'éducation environnementale

influencera le comportement des jeunes apprenants et apprenantes et les engagera dans des actions locales puis globales pour le bien-être de la communauté. » (Guide de l'éducation à l'environnement du Corps de la Paix). Autrement dit les enseignants doivent être de véritables éducateurs. Mais avant il faudra qu'ils soient eux aussi " éduquer". L'action d'éducation doit aussi être menée vers les enseignants car nous nous sommes rendu compte que l'aspect écologique de la RBP n'est toujours pas perçu par tous (cf. graphique n° 2).

L'éducation est importante parce qu'en réalité, les populations sont ignorantes de l'aspect écologique de la Réserve de Biosphère. L'éducation est davantage nécessaire surtout pour les jeunes parce que, ceux-ci sont encore réceptifs. Pour Ruth A. WILSON l'éducation environnementale doit « Commencer tôt, dès l'école maternelle car beaucoup d'attitudes et de valeurs sont taillées durant les premières années de la vie. » (WILSON, 1996). Pour elle, « les jeunes enfants qui développent du respect pour la Nature, le désire de la protéger et une sensibilité à sa beauté et à son mystère ont plus de chance d'avoir un comportement protecteur plutôt qu'un comportement destructif envers l'environnement naturel. » (WILSON, 1996). L'expérience de SADARGUES BROCHE (2004) avec des élèves de la classe du Cours Moyen 1 (CM1) et du Cours Moyen 2 (CM2) de l'école de Saint Cômes et Maruéjols de Montpellier est assez édifiante. Il s'agit en fait d'une expérience qui a montré comment une approche expérimentale des phénomènes environnementaux, dans le cas d'espèce de l'eau, pouvait permettre aux enfants de prendre conscience de l'importance et de la fragilité des relations d'interdépendance existant entre l'homme et son milieu.

En conclusion, il apparaît que l'éducation environnementale assortie de la promotion des activités génératrices de revenus est une combinaison possible pour la conservation durable des ressources de la RBP. Cette solution est analogue à celle préconisée par l'ONG CCDD pour la réhabilitation de la Réserve de Faune de Santchou. Selon cette ONG en effet, « la Réserve de Santchou est en plein déclin (...) à cause de la grande ignorance des populations, une ignorance dont elles ne sont nullement responsable. » (CCDD, 2OOO). Pour d'abord sensibiliser sur la situation, et ensuite inverser la tendance, elle préconise la mise en oeuvre d' « un programme de sensibilisation et d'éducation environnementale à tous les niveau ». (CCDD, 2000).

5.3 De l'éducation environnementale pour la conservation des ressources naturelles de la RBP.

L'éducation environnementale tel que nous la concevons par rapport à la RBP, n'est pas seulement un enseignement à propos de l'environnement simplement. Cette éducation devrait aboutir à l'utilisation rationnelle des Ressources Naturelles de la RBP. Elle doit « former des jeunes citoyens, capables de développer une éthique des Ressources Naturelles » (BRLIN, 2002) de la RBP. Car si malgré les nombreux avantages de la co-gestion les populations riveraines continuent de s'attaquer aux ressources de la RBP cela signifie à notre avis que la participation simple des populations sans une conscience réelle des objectifs de conservation seule ne suffit plus. D'où la nécessité de penser à d'autres alternatives. Il est vrai que par expérience, la pauvreté justifie parfois les comportements ignobles et déplorables des populations. Il est aussi vrai qu'aujourd'hui par la gestion participative, les populations se rendent compte de l'importance économique de la RBP. Elles savent désormais que c'est un patrimoine commun à tous, qu'il faut sauvegarder parce qu'elles en tirent des profits directs. C'est d'ailleurs ce qui transparaît dans des réponses comme « ce parc est un don de Dieu », « c'est une réserve de faune et de flore. Et vous savez qu'actuellement la faune et la flore sont quelque chose de précieux surtout pour le tourisme, la chasse » ou encore, « le parc pour nous jeunes, c'est comme notre salaire. Nous n'avons pas de boulot, mais c'est ça qui nous rapporte de l'argent. Par exemple moi je suis un vendeur d'objets d'art aux touristes. Et pourquoi les touristes viennent ? C'est à cause du parc donc le parc est un atout » (extrait des interviews de terrain). Ces réponses à notre avis sont assez illustratives de la perception des jeunes par rapport au parc. Elles montrent en effet que les populations riveraines ne savent pas encore que la RBP a aussi un rôle capital, celui de la régulation écologique et de la préservation de la biodiversité. C'est en effet, l'avantage indirect et à long terme que les populations ne perçoivent pas encore et sur lequel il faudra attirer leur attention par une éducation adéquate. Cependant, elles semblent comprendre que les ressources naturelles sont des « biens publics imparfaits » (YELKOUNI, 2001), comme le traduit cette réponse : « depuis mon enfance, on pouvait voir les animaux dans les environs du village. Maintenant ce n'est plus le cas. Je me suis donc rendu compte qu'il y a diminution (...) je me suis donner pour sa protection. Puisque j'ai vu mes enfants doivent aussi voir ». Ils savent donc qu'il faut conserver les Ressources Naturelles pour des raisons culturelles et économiques. Mais saurait été mieux qu'ils sachent et soient vraiment conscients du rôle de la RBP en matière de régulation écologique et de biodiversité. Déjà il est heureux que les populations sachent que

les Ressources Naturelles sont parfaitement dans la catégorie des « biens en commun » (YELKOUNI, 2001). C'est-à-dire des biens dont l'usage n'exclut aucun agent économique mais entraîne une rivalité du faite de leur aptitude à se réduire voire disparaître, réduisant ainsi ou hypothéquant la consommation des générations futures. Mais il serait aussi bien qu'ils agissent en conséquence. C'est-à-dire qu'ils sachent que la satisfaction des besoins vitaux à travers la recherche de l'argent ne doit pas primer sur les objectifs de conservation des ressources naturelles. D'où la nécessité d'une éducation en la matière. Ces actions doivent surtout être orientées vers les jeunes de Tanongou et de Batia à cause de leur position stratégique drainant beaucoup de touristes ; entraînant du coup beaucoup d'activités de jeunesse. Il est important d'attirer leur attention sur le fait qu'ils doivent toujours avoir en idée la nécessité écologique de la préservation des ressources du parc. Il ne faudrait pas qu'ils pensent seulement aux retombés économiques qui les obligent à protéger aujourd'hui la RBP. Et s'ils trouvaient un jour une autre source de revenus ? Autrement dit si un jour, le parc perdait sa valeur socio-économique ? Que se passera t-il ? N'est-ce-pas qu'ils banaliseraient la RBP ? D'où la nécessité de leur montrer également la valeur écologique du parc. L'aspect économique seul ne suffit pas. Ils en sont d'ailleurs suffisamment conscients. C'est ce qui, nous semble t-il justifie actuellement leur intérêt pour les actions de conservation.

En définitive, il apparaît que l'éducation environnementale est nécessaire pour les jeunes des villages riverains de la RBP. Mais l'harmonisation des objectifs au niveau des différents acteurs qui interviennent dans la mise en oeuvre du processus s'impose. Car la perception des acteurs par rapport à la RBP n'est pas la même. C'est peut-être l'une des raisons qui expliquent l'échec des actions menées par le service de la promotion touristique et de l'éducation environnementale de la DPNP. A cela s'ajoute l'inexistence de programme d'enseignement bien établit sur des fondements d'ordre sociologique, didactique et épistémologique. Car en matière d'éducation environnementale, chaque peuple, quel qu'il soit, possède son style ou type d'éducation qui ponctue ses rites et ses valeurs. (HUBERT, 1962).

Conclusion et Suggestions.

Conclusion.

La contribution des ressources forestières à l'environnement ne fait plus de doute quelconque. Leur rôle en matière de régulation écologique et de biodiversité justifie la nécessité de leur conservation dans différentes parties du monde. Au Bénin, il existe en dehors des forêts classées et celles dites sacrées, deux grandes réserves de biosphères communément appelées Parcs Nationaux. Il s'agit du Parc national de la "Pendjari" et du Parc National du "W". Ces deux Parcs sont situés dans le Nord du Pays.

La présente étude s'est intéressée au Parc National de la Pendjari situé dans le NordOuest du pays. En effet, vue que les jeunes ne s'adonnent pas aux activités surtout culturelles comme l'artisanat local et autres qui peuvent quant même leur rapporté de l'argent avec l'essor touristique du parc, vue également que les populations riveraines, malgré les avantages que leur procure la gestion participative continuent de détruire les ressources naturelles de la Réserve, nous nous sommes posé une série de question à savoir : les populations riveraines sont-elles conscientes du rôle écologique que joue la RBP ? Ne se pose t-il pas un problème d'éducation environnementale ? Ou du moins, ne serait-il pas utile d'attirer l'attention des jeunes sur l'importance écologique de la RBP ? Quelle perception ont-ils par rapport à la RBP ? Le Parc n'a qu'un rôle socio-économique pour elles ? La jeunesse est-elle réellement prise en compte ? Ainsi, l'hypothèse que la prise en compte des perceptions des acteurs de l'environnement de la Réserve de Biosphère de la Pendjari permet de dégager des activités de jeunesse favorables à la conservation des ressources naturelles. L'objectif général de cette étude est de contribuer à l'Education Environnementale des jeunes, en vue de la conservation des ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

De façon générale, il ressort de cette étude que l'importance de l'éducation environnementale est une évidence car tous les acteurs s'accordent là dessus. Des actions d'éducation environnementale ont même été menées par la Direction du Parc. Mais elles restent insuffisantes et méritent d'être reprises et intensifiées surtout à l'endroit des jeunes. Par ailleurs, il apparaît que l'Education Environnementale doit conduire à l'initiation des jeunes aux métiers que nous appelons environnementaux. Car, aujourd'hui, il semble nécessaire d'accompagner l'éducation environnementale d'activités de jeunesse génératrices de revenus. Parce que les jeunes, bien qu'en reconnaissant la nécessité de l'éducation

environnementale, suggèrent la création pour eux, des conditions favorables au développement des activités génératrices de revenus. Pour eux, l'Education Environnementale doit être soutenue par des activités génératrices de revenus. Car, à la lecture des différents discours, on s'aperçoit qu'ils pensent que les activités qu'ils mènent ne sont nécessaires qu'à cause de leur aspect économique. Le lien écologique entre la promotion de ces activités et le parc est inexistant pour eux. C'est-à-dire qu'ils perçoivent la nécessité de la protection des ressources naturelles de la RBP non pas parce qu'elles contribuent à l'équilibre écologique mais, parce qu'elles leur donnent à manger. Autrement dit l'engagement des jeunes aujourd'hui et des populations riveraines en général, dans les actions de protection des ressources naturelles de la RBP, en dehors des considérations culturelles, s'explique ou du moins, est subordonné à l'intérêt financier qu'ils en tirent. Ce qui, à notre avis est très dangereux pour la conservation durable des ressources naturelles de la RBP. Car, lorsque l'intérêt financier accordé aux ressources du parc par les jeunes disparaîtra, il va sans dire que la RBP n'aura plus d'importance pour eux, parce qu'elle serait vide de ressources naturelles. Ainsi, pour pallier à ce drame, il urge d'éduquer les jeunes de sorte à développer en eux, en dépit des réflexes culturels et économiques, des réflexes écologiques.

D'ailleurs, à part les responsables de la DPNP, très peu de personnes perçoivent l'objectif écologique visé par la protection de Ressources Naturelles en général et de l'éducation environnementale en particulier. La plupart des interviewés, même les enseignants, ne perçoivent que les aspects socio-économique et culturel de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. Cet aspect de la question nous a paru déterminant dans l'échec des actions menées par le service de la promotion touristique et de l'éducation environnementale de la DPNP. De même une éducation environnementale qui n'est pas soutenue par la promotion des activités génératrices de revenus nous semble ne pas avoir beaucoup de chance de réussite. En conséquence, nous proposons la prise en compte de la filière culture à travers l'animation socioculturelle notamment pour les villages Tanongou et Batia. Car par l'animation socioculturelle, on peut à la fois faire de l'éducation environnementale et la promotion des activités de jeunesse génératrices de revenus (métiers de l'environnement). Les attaques aux ressources naturelles ayant continuées malgré la gestion participative, il nous semble que l'éducation environnementale, plus que jamais, apparaît nécessaire pour la conservation durable des Ressources Naturelles de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Suggestions.

Nous pensons que la réussite de l'éducation environnementale dépend de la perception des différents acteurs qui interviennent dans le processus de l'éducation environnementale. C'est pourquoi, la première action qui nous semble primordiale est l'établissement d'une collaboration entre trois niveaux distincts : la DPNP, la Circonscription Scolaire (et à une échelle élevée la Direction Départementale de l'Enseignement Primaire et Secondaire (DDEPS)) et les ONG spécialisées dans le domaine. Cette collaboration sera établie par la DPNP et permettra une harmonisation des objectifs. Cela est très capital parce que tant que les objectifs ne seront pas les même pour chaque acteur de chaque niveau, les actions d'éducation connaîtront toujours d'échec. Dans cette collaboration qui doit être nourrit par une relation franche, la DPNP se chargera de fournir les thématiques et de suivre leur mise en oeuvre et réalisation (suivi et évaluation). La DDEPS par le biais de la Circonscription Scolaire, et les ONG se chargera de la réalisation ou du développement de chacune des thématiques. La Circonscription Scolaire aura pour cible les scolarisés. Nous incluons dans la Circonscription Scolaire le niveau secondaire. Ce sera une synergie d'action entre le secondaire et le primaire. Les ONG auront pour cibles les non scolarisés ou les déscolarisés parce que leurs actions sont souvent orientées vers les villages. Dans ce cadre, la DPNP intensifiera sa collaboration avec les ONG spécialisées dans le domaine telle que l'ONG Action et Développement de Tanguiéta par exemple. Mais les actions devront commencer par des villages comme Tanongou et Batia compte tenu de leur position stratégique qui favorise le tourisme, qui permet à son tour la création de petits emplois aux jeunes.

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http://www.pendjari.net, site web du Parc National de la Pendjari.

http://www.iucn.org, site web de l'IUCN.

CODES GENERAUX DES ELEMENTS DE CONNAISSANCE VISES PAR LES INTERVIEWS.

Perception sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Culturelle : 1pt

Economique : 2pts

Ecologique : 3pts

Ainsi, un total de 3pts équivaut à une bonne perception et un total de 5pts à une très bonne perception.

Perception sur l'éducation environnementale en général.

Nécessaire : 2pts.

Pas nécessaire : 1pt.

Perception sur les actions d'éducation environnementale menées par la DPNP. Suffisantes : 1pts.

Insuffisantes : 2pts.

Connaissance et participation aux actions d'éducation environnementale menées par la DPNP.

Oui : 2pts.

Non : 1pts.

Proposition pour la conservation des ressources naturelles de la RBP.

Oui : 2pts.

Non : 0pt.

Tableau 1 : Perception sur l'éducation environnementale en générale.

Cibles

Perception sur l'éducation environnementale
en générale.

 

Pas nécessaire

D.P.N.P.

oui

non

C.S.P.T.E.E.

oui

non

A.T.

oui

non

C / C.S Tanguiéta

oui

non

D / CEG Tanguiéta

oui

non

Enseignant 1 CEG
Tanguiéta

oui

non

Enseignant 2 CEG
Tanguiéta

oui

non

D / école Tanongou

oui

non

Instituteur 1 Tanongou

oui

non

Instituteur 2 Tanongou

oui

non

D / école Sangou

oui

non

Maire Tanguiéta

oui

non

1er adjoint Maire Tanguiéta

oui

non

C.A Tanongou

oui

non

Responsable U-AVIGREF
de la Pendjari

oui

non

Responsable AVIGREF
Tanongou

oui

non

Jeunes

oui

non

 

Tableau III : Perception des acteurs sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Cibles

Perception sur la RBP.

 

Economique

Ecologique

D.P.N.P.

Oui

Oui

Oui

C.S.P.T.E.E.

Oui

Oui

Oui

A.T.

Oui

Oui

Oui

C / C.S Tanguiéta

Oui

Oui

Non

D / CEG Tanguiéta

Oui

Oui

Non

Enseignant 1 CEG Tanguiéta

Oui

Oui

Non

Enseignant 2 CEG Tanguiéta

Oui

Oui

Non

D / école Tanongou

Oui

Oui

Non

Instituteur 1 Tanongou

Oui

Oui

Non

Instituteur 2 Tanongou

Oui

Oui

Non

D / école Sangou

Oui

Oui

Non

Maire Tanguiéta

Oui

Oui

Non

1er adjoint Maire Tanguiéta

Oui

Oui

Non

C.A Tanongou

Oui

Oui

Non

Responsable U-AVIGREF de la Pendjari

Oui

Oui

Non

Responsable AVIGREF Tanongou

Oui

Oui

Non

Jeunes

Oui

Oui

Non

 

Ce tableau montre qu'à part les responsables de la DPNP, le reste des personnes interviewées n'ont qu'une perception culturelle et économique de le RBP. L'aspect écologique n'est peu être pas important pour eux ou du moins, ils ne le perçoivent pas du tout. De ce fait, ils ne peuvent pas avoir les mêmes visions en ce qui concerne les activités d'éducation environnementale. Par conséquent, leur adhésion aux actions menées par le service d'éducation environnementale de la DPNP laisserait à désirer. Ainsi, pour confirmer cette affirmation, nous avons poussé un peu plus loin notre curiosité en cherchant à voir s'ils connaissent et participent aux actions d'éducation environnementale des jeunes menées par la DPNP. Le tableau IV expose les résultats.

Tableau IV : Connaissance et participation aux actions d'éducation environnementale de la DPNP (A.E.E).

Cibles

Connaissance et participation aux actions
d'éducation environnementale de la DPNP.

 

Participation

C / C.S Tanguiéta

Oui

Oui

D / CEG Tanguiéta

Oui

Oui

Enseignant 1 CEG
Tanguiéta

Oui

Oui

Enseignant 2 CEG
Tanguiéta

Oui

Oui

D / école Tanongou

Oui

Oui

Instituteur 1 Tanongou

Oui

Oui

Instituteur 2 Tanongou

Oui

Oui

D / école Sangou

Oui

Oui

Maire Tanguiéta

Oui

Non

1er adjoint Maire Tanguiéta

Oui

Non

C.A Tanongou

Oui

Non

Responsable U-AVIGREF
de la Pendjari

Oui

Oui

Responsable AVIGREF
Tanongou

Oui

Oui

Jeunes

Oui

Oui

 

A la lumière du tableau IV, nous remarquons que, toutes les quatorze (14) personnes interviewées savent que la DPNP mène des actions d'éducation environnementale envers les jeunes. Mais toutes, notamment le maire, son premier adjoint et le CA de Tanongou, n'y adhèrent pas. D'ailleurs, ils supposent que l'éducation environnementale ne relève pas de la compétence de la mairie. Par conséquent, ils ne jugent pas nécessaire d'initier des actions dans le domaine. Pour eux, la DPNP en fait déjà assez.

Par ailleurs, nous prenons avec beaucoup de réserves les réponses de ceux qui ont affirmé qu'ils participaient aux actions de la DPNP. Car, lorsque nous nous sommes intéressé

à ce qu'ils faisaient de concret, nous nous sommes rendu compte que c'était des actions qui ne relevaient pas du programme établit par la DPNP. C'est par exemple le cas des enseignants qui, par le biais de certaines disciplines, abordent les questions d'environnement avec leurs enseignés. Mais cela ne suffit pas à notre avis et ne répond pas d'ailleurs au type d'éducation environnementale que nous envisageons. De plus, quand nous avions cherché à voir les programmes d'éducation environnementale élaborés par la DPNP, il nous a été dit qu'il n'en existe pas. Il en est de même pour les rapports d'activité. Il n'en existe pas non plus. C'est maintenant que le service de la promotion touristique et de l'éducation environnementale de la DPNP s'évertue à établir des programmes d'éducation environnementale. Il nous a été même confié que « les premières actions n'ont pas connu de succès. Elles étaient menées de façon éparse ». La nécessité d'un plan concerté d'éducation environnementale s'impose alors.

Tableau V : Activité plus importante pour la conservation des ressources naturelles de la RBP

Cibles

Activité plus importante pour la conservation des
ressources naturelles de la RBP.

 

A.E.E d'abord

D.P.N.P.

oui

non

C.S.P.T.E.E.

non

oui

A.T.

non

oui

C / C.S Tanguiéta

non

oui

D / CEG Tanguiéta

oui

non

Enseignant 1 CEG
Tanguiéta

oui

non

Enseignant 2 CEG
Tanguiéta

oui

non

D / école Tanongou

non

oui

Instituteur 1 Tanongou

oui

non

Instituteur 2 Tanongou

oui

non

D / école Sangou

oui

non

Maire Tanguiéta

oui

non

1er adjoint Maire Tanguiéta

oui

non

C.A Tanongou

oui

non

Responsable U-AVIGREF
de la Pendjari

oui

non

Responsable AVIGREF
Tanongou

oui

non

Jeunes

oui

non

 

Tableau VI : Résultats du traitement statistique du tableau V.

 

A.G.R & A.E.E

A.E.E d'abord

TOTAUX

Effectifs

12,73640167

4

17

Pourcentages

76,47

23,52

100

 

GUIDE D'ENTRETIEN

Cette fiche d'entretien est réalisée dans le cadre des recherches pour la rédaction d'un mémoire de fin de formation en Développement Communautaire. Il est encadré par les Docteurs Antoine HOUNGA et Brice SINSIN respectivement professeurs à l'Institut National de la Jeunesse de l'Education Physique et du Sport (INJEPS) et à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA). Son objectif est de contribuer à l'éducation environnementale des jeunes des villages riverains de la RBP.

Compte tenu de la spécificité des informations que nous recherchons, vous aviez été identifié en tant que personne ressource capable de nous satisfaire.

cible

Thème abordé

Elément de connaissance
visé

Observation

Les responsables des
instituions politico-
administratives de
gestion et / ou de
conservation de la RBP
et les jeunes.

La réserve de
biosphère de la
Pendjari.

· Perception de chaque
acteur.

 
 

· Perception de chaque
acteur.

 
 

· Plan d'éducation prévu et
exécuté par la DPNP et la
satisfaction ou la perception

des acteurs.

 
 

· proposition d'activités des
acteurs

 
 

2500

2000

1500

1000

500

0

Provenance des touristes (saison 2006/2007)

7000

6000

5000

4000

3000

2000

1000

0

Nombre de touristes 1995 - 2008

Nbre de touristes

Nbre de Béninois

Recours à un agence de voyage
(Saisons 2007 et 2008 jusqu'à mars)

2007 2008

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

Non Oui

Source d'information utilisée pour se rendre
à la Pendjari (décembre 2007- mars 2008)

1% 1%

4%

11%

53%

14%

1%

3%

12%

Parents / Amis Agence de Voyage Guide de Voyage Internet

TV / Radio

2ième séjour Travail

Guide privé

Autre

Figure n° 2 : Quelques statistiques du développement touristique au Parc de la Pendjari. Source : Service de la promotion touristique de la DPNP.

TABLE DES MATIERES

Sommaire i

Dédicaces ..ii

Remerciements .iii

Résumé .iv

Sigles, Abréviation et Acronymes v

Indexes des tableaux , graphiques et figures vi

Introduction .1

1. PREMIERE PARTIE : Problématique, hypothèse et objectifs 4

1.1 Problématique 4

1.2 Etat de la question 6

1.3 Cadre théorique ..12

1.4 Hypothèse 14

1.5 Objectifs .14

1.5.1 Objectif global .14

1.5.2 Objectifs spécifiques ..14

2. DEUXIEME PARTIE : Définition, clarification de concepts et milieu d'étude 16

2.1 Définition et clarification de concepts ..16

2.1.1 Définition de concepts 16

- Education 16

- Education environnementale .16

- Ressources naturelles .17

- Jeunes .17

2.1.2 Clarification de concepts .18

- L'Education Environnementale .18

- La Réserve de Biosphère 19

2.2 Milieu d'étude 20

2.2.1 Tanguiéta : une commune aux attraits touristiques 21

2.2.1.1 Un milieu physique favorable au tourisme ..21

2.2.1.2 Un milieu humain culturellement riche 21

2.2.1.3 La commune de Tanguiéta : un milieu socio-économique de référence dans l'Atacora

Ouest

22

2.2.2 La Réserve de Biosphère de la Pendjari

..23

2.2.2.1 Le milieu physique

23

2.2.2.2 Le milieu humain : la zone riveraine

24

- Axe Tanguiéta-Batia

..25

- Axe Tanguiéta-Porga

.25

3. TROISIEME PARTIE : Méthodologie

.28

3.1 Type d'étude

..28

3.2 Population d'étude

.28

3.3 Echantillonnage

..29

3.4 Techniques et outils de collecte des données

.30

3.4.1 Technique de collecte des données

.30

3.4.2 Outils de collecte des données

31

3.4.3 Collecte des données

32

3.4.4 Limite de la méthodologie

..32

3.5 Traitement des données

..32

4. QUATRIEME PARTIE : Résultats

35

4.1 Evaluation des activités menées par la Direction du Parc National de la Pendjari dans le cadre de l'éducation environnementale des jeunes ..35 4.2 Examen de la perception des jeunes et des responsables politico-administratifs sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari 36 4.3 Importance accordée par les interviewés aux Activités Génératrices de Revenus et aux Activités d'Education Environnementale 39 4.4 Proposition d'activités saines susceptibles de favoriser le développement des villages

riverains et la protection des Ressources Naturelles de la RBP

41

4. CINQUIEME PARTIE : discussion

.44

5.1 De la perception des acteurs sur la Réserve de Biosphère de la Pendjari

.44

5.2 De l'éducation environnementale des jeunes et de la promotion des activités génératrices de revenu ..45

5.3 De l'éducation environnementale pour la conservation des ressources naturelles de la RBP ..48

Conclusion et suggestions ..50

Conclusion 50

Suggestion 52

Bibliographie 53

Annexes ..1

Table des matières 10






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld