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La problématique d'intégration: un défi pour l'Union Africaine

( Télécharger le fichier original )
par Barnabé Mombula
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2004
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A Dieu, Dieu des temps et des circonstances;

A MOMBULA MBONGA Joseph, notre père et à MOPAMBO AKPOLO Thérèse, notre mère, nous portons votre sang;

A ma future progéniture, mes neveux et nièces;

Quels que soient le sexe, l'âge que l'on peut avoir et même la position sociale que l'on peut occuper dans la société, lorsqu'on apporte rien dans le commun des mortels, on est comparable à un éternel bébé à qui l'on doit tout donné. Efforcez-vous de faire toujours mieux dans le souci de prendre part un jour au rendez-vous du donner et du recevoir qui caractérise ce monde d'intérêts dans lequel nous vivons.

A la mémoire de ma très chère grande soeur MOMBULA MONGUTU Angèle dont le bref et accablant séjour sur cette terre a été pour moi une triste révélation de l'absurdité vitale : le destin l'a arraché prématurément de notre amour.

Barnabé MOMBULA MOPAMBO

AVANT- PROPOS .

Nous voici arrivé au terme de notre parcours universitaire. Certes, les jours se sont écoulés, les mois se sont envolés avant que notre bateau de science, contre vents et marées, n'atteigne son port où il jette aujourd'hui l'ancre.

Ce travail, il faut le noter, est le résultat de la détermination, de la patience, de la maîtrise de soi, de l'amour du travail et du marathon académique.

Aussi, avant de poser les pieds sur la terre ferme de notre vie professionnelle, nous aimerions d'abord nous acquitter de la dette morale que nous avons contractée, à l'oeuvre formatrice de notre véritable « moi ».

En effet, l'élaboration de ce travail a été facilité par le concours du Professeur OMEONGA ONAKUNDU Jean qui, malgré ses multiples occupations, a accepté d'en assurer la direction. Et aussi l'Assistant ABDALA SELEMANI pour la supervision. Leurs critiques, conseils et suggestions nous ont été d'un apport enrichissant. Qu'ils trouvent à travers ce travail le témoignage de notre profonde gratitude.

Nous remercions le corps professoral de la faculté des Sciences Sociales Administratives et Politiques et plus particulièrement celui de département des Relations Internationales qui leurs apports professionnels ont voulu que nous soyons utiles à la société.

Notre reconnaissance va à nos grands frères LIBYA MANGBONGI Jean et Père MOMBULA ALEKIABO Gode Froid pour leur soutien et leur engagement sans lesquels il nous aurait été impossible de terminer notre formation.

A nos frères et soeurs : AMANGU Marie Pauline, MOMBULA MEPO Angélique, AGELE AZWA Béatrice, MBONGA ABALEBO Nabord, MOLOBO MOMBULA Florence, MBAMBI MAZAMBA Bébé, AFEKA AGBEKA Lambert, EYANGA Baudouin, il n'y a rien de plus grand à vous donner si ce n'est mon amour, merci pour tant de sacrifices.

Nous serons traités d'ingrat si nous n'adressons pas nos sincères remerciements à nos oncles et cousins : NGABO EYANGA Simon, BAMUNGWABI NDEMBO Evariste, SAKI Adolphe, BOMBAYA Romain, MOMBILO MOMBULA Fidel, NGABO Claude, LIKWALO César... vous êtes tellement nombreux que nous ne saurions citer tous vos noms ici.

A tous nos ami(e)s, camarades et compagnons de lutte : KAÏMWA MANENO Bruno, TOKO Antoine, KABEDI MUAMBA Sylvie Rose, MUTOMBO KASONGO Michelle, TWITE MUTOMBO Germaine, MAZIMO Charles, SEBIGURI MUKE Françoise, KUMBO MALESSHEL André, BAMOBOLA Basile, MBEDI Hervé, MIRUHO YULILA Liliane, MUTEBA Alain, DUNGU Jean Pierre, KAFIRONGO NABAMI Espoir, MAYAMONA Mireille, Lisette, MANYA Clavière, BAHATI Yvonne, KAMBAKA Fulgence, LUYEYE Trésor.

A Dieu, l'Alpha et l'Omega pour la vie et tout le confort nous apporté tout au long de notre formation. Nous vous disons merci.

Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l'élaboration de ce travail trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

MOMBULA MOPAMBO Barnabé.

SIGLES ET ABREVIATIONS.

AFDL

Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (Congo-Zaïre).

BAD

Banque Africaine de Développement.

CEA

Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique.

CEDEAO

Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

CEEAC

Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale.

CEMAC

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale.

CEPGL

Communauté Economique des Pays des Grands Lacs.

COI

Commission de l'Océan Indien.

COMESA

Marché Commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe.

FMI

Fonds Monétaire International.

EAC

Union Africaine des Chemins de Fer.

IGAD

Autorité Inter-Gouvernementale pour le Développement.

MAP

Millenium African Programm

NEPAD

New Partnership for Africa's Developmnent.

OIA

Organisations Internationales Africaines.

ONU

Organisation des Nations Unies.

OUA

Organisation de l'Unité Africaine.

OUSA

Organisation de l'Unité Syndicale Africaine.

PAS

Programme d'Ajustement Structurel.

PIB

Produit Intérieur Brut.

R.D.C.

République Démocratique du Congo.

RASD

République Arabe Sahraouie Démocratique.

SACU

Union Douanière d'Afrique Australe.

SADC

Southern African Developmnent Community.

SADCC

Southern African Developmnent Co-ordination Conference.

UA

Union Africaine.

UAC

Union Africaine des Chemins de fer.

UDEAC

Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale.

UDEAO

Union Douanière et Economique de l'Afrique de l'Ouest.

UEMOA

Union Economique et Monétaire Ouest Africain.

UMA

Union du Magreb Arabe.

UPAP

Union Panafricaine des Postes.

UPAT

Union Panafricaine des Télécommunications.

ZEP

Zone d'Echange Préférentielle.

INTRODUCTION.

1. PRESENTATION.

Le rapprochement économique et politique des pays africains a peu progressé pendant plusieurs décennies, l'intégration régionale bénéficie aujourd'hui d'un nouvel élan, visant à intensifier le développement du continent et à améliorer les conditions de vie de la population.

Le renforcement de l'unité africaine est un objectif recherché depuis longtemps sans jamais avoir été atteint. Alors que l'on comprend mieux aujourd'hui la nécessité de l'intégration régionale et les raisons des échecs passés ; de nouveaux efforts visent à resserrer les liens économiques et politiques entre les nombreux pays du continent.

Comme nous pouvons le constater, « il existe à la périphérie de Porto Novo (Bénin) une route de terre qui ne porte aucun nom. Peu fréquentée dans la journée, elle est parcourue la nuit par de gros camions qui slaloment et apportent du pétrole et d'autres marchandises provenant du Nigeria, juste de l'autre côté de la frontière. Aucun officier des échanges commerciaux du Bénin »(1(*)). Et, pourtant, la vente de ces produits permet de répondre aux besoins des consommateurs et de faire vivre des milliers de petits exploitants répartis dans l'ensemble du pays.

Le Bénin et les 53 pays d'Afrique ont tous leur propre drapeau, leur propre constitution, leur propre capitale et leurs propres services de douane. Ils sont séparés par des frontières clairement indiquées sur la carte. Mais, pour beaucoup d'africains moyens, ces divisions comptent moins que leurs points communs : ils savent qu'ils sont tous africains et qu'ils ont intérêt à renforcer les liens politiques, économiques et humains de part et d'autre des frontières nationales.

Dans leurs discours, pendant les conférences officielles et dans les traités, les dirigeants politiques se montrent depuis longtemps favorables à une plus grande intégration des pays et des régions d'Afrique, bien que peu de résultats aient été obtenus en pratique.

En effet, pour répondre aux préoccupations formulées au cours de cette étude, le premier réflexe d'un chercheur avisé est de se tourner vers les publications disponibles traitant ou abondant dans le sens du sujet mais, force est de constater que des telles publications sont à compter au bout du doigt.

Nous citons l'ouvrage de KABAMBA WA KABAMBA Gervais intitulé : « la communauté économique africaine du 21ème siècle : mythe ou réalité ? », publié aux éditions MES, Kinshasa,2003, dans lequel l'auteur s'apaisenti sur les tentatives d'intégration économique dans les différentes régions et sous régions africaines. Il soulève en fait les montagnes d'obstacles majeurs à toutes les théories et pratiques africaines sur les approches du développement politique et économique à partir des modèles intégrationnistes : histoire coloniale, incompétence des gouvernants etc.

La particularité de notre étude, c'est d'avoir considéré chaque sous-région d'Afrique comme étant un tout à part dans un ensemble dit région Afrique.

Le mérite de notre étude est d'avoir cherché à rendre compétitive l'UA dans son milieu régional en s'organisant à résoudre les différents conflits qui opposent ses différents Etats membres et en se mobilisant à éradiquer la pauvreté qui secoue le continent depuis belle lurette, avant de pouvoir envisager cette compétitivité sur le plan international par la mondialisation. Le présent travail prétend démontrer l'importance des structures établies par l'UA sur le processus d'intégration africaine.

2. PROBLEMATIQUE.

L'idée d'une intégration régionale dite africaine ne date pas d'aujourd'hui. C'est à ce juste titre que des noms emblématiques comme KWAME N'KRUMAH qui soulignait l'unité de l'Afrique et il lançait cette formule : «  le fait essentiel demeure que nous sommes tous africains »2(*) ; de même, NYERERE JULIUS et SEKOU TOURE évoquèrent l'idée d'une Afrique unie et puissante basée sur le panafricanisme à la fois idéologie géographique et mouvement véhiculant la fraternité entre les noirs et affirmait la personnalité humaine. En effet, L.S. SENGHOR soulignait : «  la conscience de notre communauté culturelle, de notre africanité est un préalable à tout progrès dans la voie de d'unité. Sans elle, il ne peut y avoir volonté, encore moins un effort efficace d'unité. Je ne le nie pas, nous avons aussi en commun notre situation de pays sous-développés... mais pour sortir, précisément de cette situation matérielle, technique, il nous faut faire appel à une énergie spirituelle. Il nous faut forger, ensemble, une âme commune. Nous l'avons cette âme qui s'incarne dans l'africanité »3(*).

En effet, l'on retiendra qu'après les indépendances obtenues à la suite d'âpres luttes menées par ses leaders précités, l'Afrique s'est retrouvée face à la problématique de la promotion de son développement. D'où la nécessité de mettre en place des stratégies conséquentes.

Il fallait donc aux africains de s'organiser collectivement en vue de sortir du marasme de la dépendance vis-à-vis des puissances coloniales, de traduire dans les faits leurs souverainetés permanentes intégrales sur les différentes ressources naturelles du continent, d'être pris en considération dans les débats internationaux, de participer activement à la prise des décisions internationales pouvant avoir des incidences non négligeables sur la vie et le bien-être de l'Afrique, d'assurer leur sécurité collective dans un système international anarchique, de réduire toute forme de disparité entre les pays de l'hémisphère Nord et ceux du Sud, de régler pacifiquement leurs différends, de renforcer l'unité africaine, etc.

Paradoxalement de nos jours, l'Afrique vit encore au rythme d'une économie désarticulée, elle perdure dans un sous ajustement structurel dont la facture sociale dépasse le seuil de tolérance ; nous assistons à une désintégration partant aux niveaux national, sous-régional et régional ; la contrariété des intérêts conduit le continent à des multiples conflits frontaliers qui déchirent ceux-là même qui prônent l'unité de l'Afrique.

De ce qui précède, notre préoccupation dans cette étude aura le désir de répondre aux questions suivantes :

§ L'intégration peut-elle être obtenue en adoptant seulement des programmes politiques ou en privilégiant exclusivement la situation économique ?

§ Quelles sont des conditions les plus favorables à l'intégration ?

§ L'intégration est-elle un mythe ou une réalité pour l'union africaine ?

3. HYPOTHESES.

L'intégration régionale du continent a été rêvée par bon nombre de dirigeants africains et a donné lieu à la création en 1963 de l'organisation de l'unité africaine ( O.U.A.). Au fil des années, beaucoup d'autres institutions ont été créées dans différentes régions de l'Afrique. Mais elles n'ont pas dans l'ensemble guère contribué à accroître par exemple le commerce ou les autres échanges entre pays africains.

Dans de nombreux cas, c'est avec leurs anciennes puissances coloniales que beaucoup de pays continuent d'entretenir le plus de relations.

Le professeur NTUAREMBA ONFRE souligne que le commerce africain se présente avec une forte extraversion et dépendance sur les produits de base, la monoculture, ainsi que les problèmes de la monnaie et la technique4(*). Voilà pourquoi, nous affirmons de prime abord que les options politique et économique sont exclusives dans l'obtention d'une intégration.

Pour tout compte fait, nous devons reconnaître que la réalisation d'une quelconque intégration ne relève pas d'une démarche simpliste mais très complexe au regard de toutes les réalités émaillent le continent noir.

Les conditions favorables d'une telle démarche dépendent de toute une série de variables qui agissent simultanément, et pas toujours dans le même sens. Pourtant, c'est l'ensemble de ces variables qui déterminera et orientera la politique commune de l'Afrique. Cette intégration ne doit pas être une unité sentimentale mais exprimée par des considérations d'ordre politique et économique inhérentes à notre époque.

L'unité politique est nécessaire face à ce que KWAME N'KRUMAH appelait : « solidarité et complicité des puissances impérialistes ; la survivance de l'Afrique libre, dit-il, les progrès de son indépendance et l'avance vers l'avenir radieux auquel tendent nos espoirs et nos efforts, tout cela dépend de l'unité politique »(5(*)).

Alors que l'O.U.A. était en principe une organisation politique, l'U.A. fait de l'intégration économique la principale condition à l'unité politique. Mais, nous soulignons que l'U.A. ne réussira que si elle remplace la culture d'impunité par une culture de responsabilité. Voilà qui justifie la nécessité d'une certaine vérification scientifique. Notre effort dans les pages qui suivront ira plutôt dans ce sens-là.

4. Méthodes et techniques.

Tout travail scientifique comme nous le savons fait toujours appel à des règles et normes bien précises permettant une vérification si c'est nécessaire. Raison pour laquelle l'emploi des méthodes et techniques bien définies s'avère nécessaire.

A. Des méthodes.

Duverger définit la méthode comme une démarche ordonnée qui consiste à observer les phénomènes, exprimant d'une façon coordonnée et cohérente tout ce qu'on sait à propos de ces phénomènes afin d'obtenir un résultat6(*).

Nous savons néanmoins « qu'il n'existe pas, même à l'égard d'un objet spécifique comme la ville, une méthode universelle applicable en tous temps et en tous lieux (...). En effet, il est vrai que chaque objet de connaissance informe et conditionne la méthode. Mais il est également vrai que la méthode se transforme et s'ajoute constamment au cours même de son application »7(*).

Dans notre étude, il a été essentiellement question de trois méthodes : méthode historique, méthode structuro fonctionnaliste et méthode systémique.

1°. La méthode historique.

L'approche historique est importante pour nous, parce qu'elle axée sur l'histoire qui sans être explicative par elle-même rend possible l'explication dans la mesure où : d'une part, en remplaçant les institutions dans le milieu social où elles ont pris naissance, parmi leurs conditions concomitantes, elle nous offre le tableau de leur condition d'existence, et d'autre part, elle permet la comparaison.

La méthode d'explication historique est diachronique, elle s'efforce de reconstituer les événements jusqu'au fait générateur au fait initial. Elle rassemble, ordonne, hiérarchise autour d'un phénomène singulier une pluralité des faits afin de déceler celui qui a exercé le plus d'influence sur le phénomène étudié.

L'approche conduit à l'explication causale dans la mesure où elle cherche la genèse des faits en établissant des liens entre le fait étudié et les faits ou situations antécédentes.

L'approche historique s'avère nécessaire dans la présente étude car elle nous aidera :

§ A diagnostiquer le présent pour déceler les obstacles qu'il rencontre et à prédire ce que ses membres peuvent espérer pour l'avenir ;

§ A analyser le passé et à connaître les faits qui sont ou qui peuvent être à la base d'une quelconque intégration africaine.

On utilise l'histoire comme cadre qui fait saisir les faits dans leur devenir.8(*)

2°. La méthode structuro-fonctionnaliste.

Dans cette méthode, on insiste à la fois sur les fonctions et sur les structures considérées comme intimement liées entre elles. C'est ce qui justifie l'expression « structuro-fonctionnaliste ».

L'analyse porte ici sur la société considérée d'une façon abstraite et globale tout à la fois. Il s'agit ici de déceler les fonctions essentielles que remplissent ou que doivent remplir les membres d'une société pour que celle-ci existe ou se maintienne.9(*)

3°. La méthode systémique.

L'analyse systémique examine la réalité sociale en considérant les différents éléments d'un système comme un tout, c'est-à-dire dépendant les uns des autres à tel point que le changement de l'un des éléments entraîne la modification du système, entendu comme un ensemble d'éléments réels qui sont liés à une quelconque interaction.

L'analyse systémique identifie les structures élémentaires du système, les mobiles politiques, les institutions, les forces politiques, et les éléments hétérogènes d'un ensemble, tels que les facteurs géographiques, économiques, sociaux et psychologico-mentaux.

De ce fait, cette méthode se justifie dans notre étude en raison de l'interdépendance des différents Etats qui forment ce système que nous appelons l'Union africaine.

B. Les techniques.

Par technique, nous entendons l'ensemble de procédés exploités par le chercheur dans la phase de collecte des données qui intéressent son étude.

En somme, nous retiendrons à la suite de GOODE J. WILLIAM que les techniques sont des « outils utilisés dans la collecte des informations (chiffrées ou non) qui devront plus tard être soumises à l'interprétation et à l'exploitation grâce aux méthodes »10(*).

Dans notre étude, il a été question des techniques documentaires du fait que les documents offrent l'avantage d'être un matériau « objectif » en ce sens que s'ils sont soulèvent des interprétations différentes, ils sont les mêmes pour tous, et ne changent pas. Ils demeurent et permettent une étude dans le temps.11(*)

5°. Intérêt et choix du sujet.

D'aucun pourront se demander pourquoi nous avons choisi un tel sujet plutôt qu'un autre.

En effet, il sied tout d'abord de noter en ce qui concerne le sujet de notre étude «  qu'un thème d'étude ne se choisit ni au hasard ni à la légère mais à partir du fait de la curiosité scientifique détermine face à la vie que mène le chercheur et qu'il observe autour de lui dans son propre milieu et sa propre société »12(*).

Nous avons porté notre choix sur ce sujet pour la raison majeure que la problématique d'intégration de l'Afrique dans son ensemble constitué une nécessité de l'heure et une occasion profitable permettant au continent de faire face au phénomène de la mondialisation non plus d'une manière disparate mais regroupée (à l'instar de l'Europe).

Notre étude permettra d'offrir à ceux qui président à la destinée de ce continent des pistes susceptibles de conduire à une intégration globale tant souhaitée d'une part par les pères fondateurs de l'O.U.A. ( KWAME N'KRUMAH, NYERERE J.,...), et d'autre part, par la majorité de dirigeants actuels africains (MUAMAR KADHAFI, THABO MBEKI...) avec la mise sur pied en juillet 2002 de l'Union africaine. Et aux chercheurs un cadre d'investigations et de débats.

De même, étant le jeune internationaliste, ayant l'ambition de porter nos futures recherches dans ce sens et surtout d'apporter notre petite pierre dans la construction de cette édifice qui est l'Afrique si l'on empruntait ce schéma.

6°. Délimitation du sujet.

Délimiter un sujet est devoir méthodologique surtout en science sociale où un phénomène peut avoir une coloration régionale et reçoit une pigmentation universelle.

Toutefois, la restriction du champ d'investigation est comprise comme une loi de la démarche scientifique. En effet, « toute démarche scientifique procède fatalement par un coupage de la réalité. Il n'est pas possible d'étudier tout à la fois ou, à partir d'un fait étudié, de parcourir tous les éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre et jusqu'au début des temps »13(*). Dans ce cas si, il a été question de la délimitation spatiale et temporelle.

1°. De la délimitation spatiale.

Ici, il s'agit bel et bien comme l'indique notre thème du continent africain qui est l'un de cinq continents que englobe la planète terre.

2°. De la délimitation temporelle.

Dans le temps, le champ d'investigation de notre étude s'étale de 1994 à 2002. cette fourchette de temps se justifie du fait que 1994 marquait la date à laquelle les efforts d'intégration régionale remontaient par l'entrée en vigueur du traité d'Abuja, auquel ont adhéré les membres de ce qui était à l'époque l'O.U.A. ; et voir l'évolution de ce processus jusqu'à l'avènement de l'U.A. en juillet 2002.

7°. Plan sommaire.

Hormis l'introduction et la conclusion, pour mener cette étude au bon port, nous l'avons structuré en quatre chapitres et chacun d'eux subdivisé en sections.

v Chapitre premier : les considérations générales ;

v Chapitre deuxième : les politiques d'intégration régionale ;

v Chapitre troisième : les considérations sur l'OUA ;

v Chapitre quatrième : de l'OUA à l'UA.

Pour tout compte fait, notre modeste travail qui, du reste, n'a aucune prétention d'être parfait, demeure important.

CONCLUSION.

Conclure un travail scientifique, ce n'est pas l'achevé mais c'est une occasion pour le chercheur de s'arrêter et de faire l'inventaire de qui a été l'essentiel de sa pensée tout au long de son investigation.

Notre travail a porté sur la problématique de l'intégration : un défi pour l'union africaine.

Notre préoccupation était de savoir si l'intégration pouvait-elle être obtenue en adoptant seulement des programmes politiques ou en privilégiant exclusivement la situation économique. Notre préoccupation était également de savoir des conditions les plus favorables à l'intégration et enfin, notre préoccupation avait le désir de répondre à la question si l'intégration était un mythe ou une réalité pour l'Union africaine.

Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles les options politique et économique sont exclusives dans l'obtention d'une intégration car, la réalisation d'une quelconque intégration ne relève pas d'une démarche simpliste mais très complexe au regard de toutes les réalités qui émaillent le continent noir ; les conditions favorables d'une telle démarche dépendent de toute une série de variables qui agissent simultanément, et pas toujours dans le même sens. Pourtant, c'est l'ensemble de ces variables qui détermine et oriente la politique commune de l'Afrique. Enfin, nous avons affirmé que l'intégration est une réalité quoique c'est un processus au regard des structures établies par l'UA.

De ce fait, pour mieux vérifier nos hypothèses, nous nous sommes servis de trois méthodes : méthode historique, la méthode structuro-fonctionnaliste et la méthode systémique ; et des techniques documentaires, les résultats sur terrain ont confirmé nos hypothèses de départ.

Le travail était subdivisé en quatre chapitres : le premier chapitre était consacré sur les considérations générales ; le deuxième chapitre était axé sur les politiques d'intégration régionales ; le troisième chapitre a parlé les considérations générales sur l'OUA ; et enfin, le quatrième chapitre a focalisé son attention sur l'OUA à l'UA.

En effet, l'intégration est un concept technique pluridimensionnel et pluri-sectoriel, elle revêt plusieurs dimensions (économique, politique, sociale, culturelle et militaire). Voilà pourquoi plusieurs auteurs l'ont abordé d'une ou l'autre dimension.

Il sied de rappeler que depuis plusieurs décennies, le thème de l'intégration régionale réapparaît régulièrement dans les déclarations officielles des dirigeants africains dû par le fait de la fragmentation de l'Afrique considérée comme une contrainte majeure au développement et l'exiguïté des marchés nationaux comme une limite à l'accroissement des productions. Voilà pourquoi la nécessité des grands projets communautaires s'avère indispensable et surtout l'importance de la coopération par le biais des organismes internationaux. Toutefois, l'intégration est considéré comme la mère de toutes les vertus, la formule magique, la panacée aux difficultés économiques structurelles. Mais l'Afrique a connu aussi le moment où l'on faisait le constat d'échec de toutes les tentatives d'intégration.

L'organisation de l'unité africaine créée lors du vaste mouvement de décolonisation des territoires africains, naguère sous la souveraineté étrangère aux années soixante est l'un des exemples probants de ces tentatives d'intégration.

Au regard des objectifs assignés et proportionnellement aux résultats obtenus. Il convient de rappeler que quelques traits saillants n'étaient pas à la hauteur de leurs tâches. Voilà pourquoi le scepticisme croissant de l'opinion africaine en ce qui concernait l'aptitude de l'OUA, non seulement à créer les conditions d'une véritable solidarité continentale, mais aussi à hisser l'Afrique à un niveau respectable, au double plan interne et mondial.

Guidés par une vision commune d'une Afrique unifiée et forte, les dirigeants du continent ont décidé de transformer l'OUA en une nouvelle union plus ambitieuse.

Cette nouvelle organisation hérite de la dimension panafricaine de l'OUA mais est investie d'une mission de plus grande envergure, afin de répondre aux défis d'une mondialisation rapide. Nous pensons que il est temps que l'Afrique occupe sur la scène internationale la place qui lui revient et il est temps de mettre fin à la marginalisation de l'Afrique.

Face à ces multiples problèmes qui empêchent la concrétisation de l'intégration de l'Afrique, nous suggérons aux dirigeants du continent à l'élimination des guerres et des conflits car, il s'avère en effet très difficile de maintenir d'aussi étroites relations économiques et administratives - gestion commune de services entre Etats aussi plongés dans des guerres et conflits ; d'instaurer une stabilité des régimes politiques par la démocratie ; d'insister sur les performances économiques par la bonne gouvernance et enfin, d'avoir des politiques d'intégration et de développement propres à l'instar du Plan d'Action de Lagos de 1980 qui mettait l'accent sur les initiatives régionales malheureusement inappliqué par manque de volonté politique des dirigeants africains.

* 1 ERNEST HARCH, « unir Afrique », in Afrique Relance, Vol. 16, n°2-3, septembre 2002, p10.

* 2 KABAMBA WA KABAMBA, les O.I.A., L1 R.I, UNIKIN, notes de cours, 2003, inédit.

* 3 L.S. SENGHOR, discours au Sommet d'Addis-Abeba, mai 1963.

* 4 NTUAREMBA ONFRE, L., pratique de commerce international, L2 R.I., UNIKIN, notes de cours, 2004, inédit.

* 5 KWAME N'KRUMAH, l'Afrique doit s'unir, éd. Présence Africaine, Paris, 1994,p254

* 6 DUVERGER, M., méthodes des sciences sociales, P.U.F., Paris, 1964, p340.

* 7 VERHAEGEN, B., cité par KUYUNSA B. et SHOMBA K., initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales., P.U.Z., Kinshasa, 1996, p55.

* 8 MULUMBATI N., cité par BONGWELE LOKULUTU, les objectifs et perspectifs de l'intégration régionale en Afrique (cas de COMESA),,Mémoire,R.I.,UNIKIN, 2000, inédit.

* 9 MULUMBATI N., cité par MANGONI TOYEYE-MITAR, l'intégration politique africaine est-elle possible ?, Mémoire R.I., UNIKIN,2002, inédit.

* 10 GOODE, J.W., cité par KUYUNSA B. et SHOMBA K., op. cit., p58

* 11 GRAWTZ M., méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1974, p87.

* 12 ILUNGA K., cité par BONGWELE L., op. cit.

* 13 GRAWTZ M., op. cit, p107






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld