WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ouverture, capital humain et croissance économique dans la zone MENA (Middle East and North Africa)

( Télécharger le fichier original )
par Abderraouf MTIRAOUI
Université de Sousse de Tunis - Master  2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.4.2. La relation éducation et croissance

L'estimation de la relation entre éducation et croissance économique est traversée de contradictions. Celles-ci ont notamment souligné le manque de précision dans les indicateurs mesurant le capital humain.

Dans son article, Nadir ALTINOK dégage trois grandes explications pour comprendre pourquoi les analyses économétriques les plus robustes ne permettent pas de conclure à une relation stable et positive entre le capital humain et la croissance économique :

* L'augmentation des salaires individuels peut conduire à une décroissance du pays si les nouveaux diplômés se dirigent en masse vers des secteurs «improductifs» tels que l'administration publique ;

* Si malgré l'augmentation de la population éduquée, le secteur privé n'a pas besoin de nouveaux travailleurs qualifiés, une baisse non prévue du taux de rendement de l'éducation peut survenir ex post et ainsi la contribution de ce gain individuel peut être plus petite que l'aurait prédit le taux de rendement ex ante ;

* La qualité de l'éducation peut être tellement faible qu'il n'y pas les compétences requises pour aboutir à une croissance économique.

Dans ce cas, une brève revue de littérature sur la relation éducation-croissance, en s'appuyant surtout sur les analyses qualitatives de cette relation. Pour une revue plus complète51 .

a. Les modèles mesurant l'éducation comme un flux

L'idée selon laquelle l'éducation contribuerait à la croissance constitue l'aboutissement de la théorie du capital humain. W. Schultz (1961) observe que l'éducation explique la plus grande partie de la productivité totale des facteurs, dans l'un des textes fondateurs, cette portion de la croissance que ni le capital physique ni le volume de travail ne parviennent à expliquer. Les modèles macroéconomiques estimés par des méthodes économétriques ont pour point de départ l'introduction du capital humain dans une fonction de production agrégée, au même titre que le capital physique ou la quantité de travail. Selon Aghion et Howitt (1998), on peut distinguer deux approches en termes d'éducation52 :

v' Lucas (1988) montre qu'il existe deux sources d'accumulation du capital humain : l'éducation et l'apprentissage par la pratique. Il reprend l'analyse de Becker (1964) pour qui la croissance est essentiellement déterminée par l'accumulation du capital humain (en termes de flux). Son analyse rejoint ainsi celles de Mankiw, Romer et Weil (1992) et de Barro (1991).

v' Nelson et Phelps (1966) montrent que le stock de capital humain est le principal moteur de la croissance et non la différence dans les taux : les écarts de

51 Voir Gurgand (2000, 2006).

52 Nadir ALTINOK ,Juin 2007, « Capital humain et croissance : l'apport des enquêtes internationales sur les acquis des élèves »p.p(4-11)

croissance entre les pays sont déterminés par les écarts entre leurs stocks de capital humain et de ce fait, par leurs capacités respectives à engendrer le progrès technique.

La principale difficulté pratique concerne la mesure du capital humain. En effet, afin d'introduire le capital humain comme facteur de production, il y a nécessité d'avoir des données en termes de stocks. Toutefois, comme le font Mankiw, Romer et Weil (1992), des flux d'investissement peuvent être utilisés, à condition d'introduire un modèle structurel de croissance et de supposer que ces économies sont proches de l'équilibre stationnaire, Ces auteurs considèrent la fonction de production suivante :

Ln yt = ln ht âln At +ln ( II-17)

yt est le PIB par tête, kt le capital physique par tête, ht le capital humain par tête, une

constante et a et b les paramètres inconnus. L'accroissement du stock de capital humain par tête est décrit par : ht+1=ht +Ib - (ä-n) ht (II-18)

Ib est l'investissement brut, ä un taux de dépréciation du capital et n le taux de croissance de la population. Les résultats des deux grands classiques de cette littérature, Barro(1991) et Mankiw, Romer et Weil (1992) sont synthétisés dans le tableau ci-dessous. Les estimations sont effectuées en coupe transversale sur une centaine de pays et la variable expliquée est la croissance du PIB par tête entre 1960 et 1985. Afin de tester la convergence internationale des taux de croissance, les auteurs introduisent le niveau de PIB en 1960 et le taux d'investissement. Les auteurs mesurent l'éducation s par les taux bruts de scolarisation.

b. Les difficultés existant entre éducation et croissance

La limite principale de Lucas (1988), de Barro (1991) et de Mankiw, Romer et Weil (1992) repose sur l'hypothèse implicite que l'éducation exerce un effet identique sur tous les individus, comme l'est le facteur capital. Le produit marginal de l'éducation peut rester indéfiniment positif, sur toute la population. Cette assimilation du capital humain à un capital «classique» paraît contradictoire avec les faits. Une autre limite tient au fait de l'endogénéité de l'éducation. En coupe transversale, il existe des différences structurelles entre les pays (institutionnelles, politiques...) qui peuvent expliquer les écarts dans la croissance et même dans l'accumulation du capital humain (Gurgand, 2000).

Les spécifications de Lucas (1988), de Barro (1991) et de Mankiw, Romer et Weil (1992) attribueraient alors au capital humain l'effet sur le revenu de ces caractéristiques

intrinsèques. Par exemple, l'introduction d'indicatrices régionales (pour l'Afrique et l'Amérique latine) conduit à faire chuter significativement certains des coefficients d'éducation (Barro, 1991).

Enfin, les auteurs supposent que les économies convergent vers leur équilibre stationnaire et en sont peu éloignés. Pour que cela soit vrai, il faudrait que le taux d'épargne s

soit constant sur la période 1960-1985, ce qui reviendrait à supposer que les pays en développement ne soient justement pas en développement. Certains auteurs ont alors tenté d'estimer directement des fonctions de production agrégées, de manière à produire des résultats robustes aux hypothèses économiques sur la nature des équilibres. Divers auteurs (Kyriacou, 1991, Lau, Jamison et Louat, 1991, Lau, Bhalla et Louat 1991, Barro et Lee, 1993 et Nehru, Swanson et Dubey, 1995) ont tenté de constituer des données de stock de capital humain permettant des comparaisons internationales sur longue période.

L'approche tournant autour de l'article pionnier de Nelson et Phelps (1966) s'est appuyée sur ces données de stock, en principe mieux adaptées. En effet, l'hypothèse de proximité de l'équilibre stationnaire peut être relâchée. Et si l'hypothèse selon laquelle l'endogénéité de l'éducation peut être traitée en termes d'effets fixes (les caractéristiques non observées des pays, corrélées à l'éducation, sont pour l'essentiel invariantes dans le temps), alors l'estimation de taux de croissance supprime directement le biais d'endogénéité.

c. La dimension qualitative de l'éducation

Pritchett (2001) a donné trois grandes explications à la difficulté de trouver une relation positive entre capital humain et croissance. L'une des explications s'avère être la nécessaire distinction entre quantité et qualité de l'éducation. En effet, la plupart des études utilisent des indicateurs strictement quantitatifs du capital humain. Seules quelques études prennent en compte, de façon encore partielle, la qualité de l'éducation. Hanushek et Kimko (2000), dans un souci d'une meilleure mesure de la qualité du capital humain, mesurent celuici par les résultats que les élèves ont eu aux différents tests internationaux sur les acquis en mathématiques et en sciences.

Au total, vingt-six séries de performance éducative ont été prises en considération (en distinguant les âges, le domaine de compétence [à savoir seulement les mathématiques et les

sciences], et les années). Les auteurs ont alors procédé à une régression du taux de croissance annuel moyen avec le taux de croissance initial (1960), un indicateur quantitatif de l'éducation, le taux de croissance annuel moyen de la population et leur indicateur relatif à la qualité de l'éducation. Une autre contribution qui reporte directement la mesure de la qualité de l'éducation dans un modèle de croissance est celle de Barro (2001).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire