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L'action humanitaire et la reconstruction: le cas du tsunami indonésien de 2004 et du séisme haitien de 2010

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par Pierre Thibaut BATA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2011
  

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A- L'émergence des crises sanitaire et sécuritaire en Haïti et en Indonésie.

1- L'émergence des crises sanitaires en Haïti et en Indonésie

Des mois après les catastrophes qui ont touché ces deux pays, de nombreuses crises ont émergé. Si en Haïti on a vu apparaître l'épidémie du choléra, en Indonésie c'est contre l'émergence d'un certain nombre de maladies telles que la tuberculose, le paludisme, le tétanos que le combat était mené.

En effet, après le tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince le 12 janvier 2010, une épidémie de choléra éclatait en octobre ajoutant plus de 4 000 morts sur les 210 000 personnes atteintes aux centaines de milliers causés par le séisme. Au vue de la reconstruction encore au point mort, nombre de voix se sont alors fait entendre, estimant que le choléra122, comme les décombres qui obstruent encore Port-au-Prince, était le signe d'un échec patent de l'aide internationale. Selon une évaluation du Ministère haïtien de la Santé publique et de la population, 225.668 personnes seraient infectées par la maladie dont 121.883 ont demandé à etre hospitalisées. A Haïti, on a par ailleurs enregistré 4.452 décès dus à l'épidémie de choléra qui afflige le pays depuis octobre dernier, un chiffre qui augmente à chaque nouveau rapport des autorités. Le dernier en date a été publié le 3 février. La région la plus touchée par

121 Elle fait monter les prix (de l'immobilier en particulier). Elle génère un risque d'inflation salariale et crée de nouvelles distorsions sociales.

122 La population haïtienne et particulièrement les sinistrés du tremblement de terre, ont été confrontés à une crise sanitaire catastrophique. Le risque épidémique de choléra vient en effet aggraver une situation de grande précarité dans des camps, plus que jamais exposés aux pluies torrentielles et cyclones à venir. Plus de 1 500 cas avaient été recensés.

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haïtien de 2010

l'épidémie continue à être Artibonite où était apparu le premier cas de choléra et où l'on compte 683 décès. Malgré les efforts faits pour contenir la diffusion de l'épidémie, cette dernière s'est propagée également dans la République dominicaine qui partage avec Haïti l'île de La Espagnola. Sur le territoire dominicain, on compte plus de 325 cas.

La Province d'Aceh en Indonésie qui compte 4,8 millions d'habitants a été la région la plus gravement touchée par le séisme et le tsunami qui a suivi le 26 décembre 2004. Des pertes considérables en vies humaines, biens et moyens de subsistance dans les 14 des 21 districts de la province, ont fait qu'une importante partie de la population se retrouve dans un dénuement complet et exposée à des maladies pouvant donner lieu à des épidémies. Au 22 mars 2005, l'Indonésie déclarait avoir enterré 126 602 corps et déclarait 93 638 personnes disparues et 514 150 personnes déplacées dans 20 district/villes de la province de Nanggroe Aceh Darussalam. Dans le secteur public, 53 des 244 centres de santé ont été détruits ou gravement endommagés et 42 des 481 professionnels de santé sont morts123. Cependant, environ 90 cas de tétanos (non contagieux) ont néanmoins été relevés et une campagne de vaccination des enfants contre la rougeole, maladie très contagieuse et potentiellement meurtrière, a été menée, en particulier par les médecins militaires français. L'émergence de ces crises sanitaires, dans une population qui exprime son indifférence, peuvent être en effet à l'origine de la naissance des crises sécuritaires.

2- La naissance des crises sécuritaires

Malgré l'importance de l'aide qui a été fournie, plus de trois millions d'haïtiens, soit près d'un tiers de la population, vivent encore dans une situation d'insécurité alimentaire. C'est ce qu'indique un organisme haïtien, la Coordination Nationale pour la Sécurité Alimentaire (CNSA), précisant que ce ne sont pas seulement les personnes déplacées à cause du séisme à souffrir de problèmes alimentaires mais également les populations du nord-ouest et du sud du pays. Selon la CNSA, le prix du riz a augmenté de 25% au cours des derniers mois, mais nombreuses sont les denrées alimentaires qui ont subi, elles aussi, une notable augmentation de leurs prix. Le marché a sürement subi les répercussions de l'épidémie de choléra (de nombreux consommateurs et commerçants ont choisi d'éviter les produits provenant de la région centrale d'Artibonite, foyer de l'épidémie) mais il est également vrai

123Chrétienté info, « AMERIQUE/HAITI À La reconstruction ne décolle pas et la population vit dans l'insécurité alimentaire » disponible sur http://www.chretiente.info/201102180000/ameriquehaiti-la-reconstruction-nedecolle-pas-et-la-population-vit-dans-l%E2%80%99insecurite-alimentaire (Consulté le 8 avril 2011).

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que certaines terres sont exploitées par des consortiums étrangers en vue de productions destinées essentiellement à l'exportation. En dehors de l'insécurité alimentaire qui a très peu affectée l'Indonésie, Haïti est également confronté à d'autres insécurités dans les camps124, tels que le viol, le pillage, le vol etc.

Amnisty International affirme dans son rapport du 6 janvier 2011 que les femmes et les filles qui évoluent dans les camps de fortune en Haïti risquent davantage d'être victimes de viols et de violences sexuelles125. La violence sexuelle qui constituait déjà un problème en Haïti, s'est exacerbée à la suite de la catastrophe du 12 janvier 2010. Des victimes de viols demandent de l'aide à un groupe de soutien local presque tous les deux jours. À ceci, s'ajoutent la présence de bandes armées qui se livrent à des attaques dans les camps en totale impunité et le manque de mesures de protection pour les victimes de violence sexuelle, ce qui les expose à une victimisation secondaire. Malheureusement, le manque d'informations sur les étapes concrètes à suivre par les victimes de violence sexuelle, en vue de signaler le crime à la police et à la justice, ne fait que perpétuer cet esprit d'impunité126. Les filles, les femmes vivent quotidiennement dans la peur car elles se sentent abandonnées et sont conscientes de disposer de peu de recours. Les victimes, elles, perdent de plus en plus confiance dans le système judiciaire et policier puisque celles qui se sont armées de courage pour demander de l'aide ont fait face à l'incapacité, voire à l'impuissance de ces structures. Pour ce qui est de l'Indonésie, beaucoup également reste encore à faire en ce qui concerne la sécurité. En effet, depuis le tsunami qui a secoué l'océan indien il y a six ans, la population d'Aceh a fait de grands progrès en matière de restauration des infrastructures et des services communautaires et en terme d'implication des résidants dans la reconstruction de multiples secteurs d'activités. Cependant, dans son rapport 2010 sur le développement humain d'Aceh, le PNUD en listant les priorités et les défis qui l'attendent, mentionne la nécessité d'améliorer la sécurité127. L'Indonésie aujourd'hui vit sous la crainte de la reprise des hostilités. La paix est en effet encore relativement récente à Aceh. L'accord de paix qui a mis fin à 30 ans de conflit entre les rebelles du Mouvement pour l'Indépendance d'Aceh (GAM), aujourd'hui au pouvoir et le gouvernement indonésien est encore fragile.

124 Un an après le séisme du 12 janvier 2010, la situation humanitaire demeure précaire : 800.000 sinistrés vivent toujours dans l'un des 1000 camps répertoriés, sous la menace des intempéries et des épidémies, comme celle du choléra qui, depuis mi-octobre, a déjà causé le décès de 4800 malades.

125Amnesty International «Les violences sexuelles contre les femmes augmentent en Haïti», disponible sur http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/report/haiti-sexual-violence-against-women-increasing-2011-01- 06> (Consulté le 08 avril 2011).

126 Idem.

127 News center, Cf. http://www.un.org/french/newscentre/pdf/2011/05012011Fr.pdf (Consulté le 08 avril 2011).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote