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Le corps du schizophrène face à l'injection de neuroleptique

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par Sylvie D'HULST
IFSI Pamiers - I.D.E. 2008
  

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2. Pôle théorique

2.1 Les schizophrénies

Le DSM-IV1(*) décrit les troubles psychotiques ainsi : «Perte du sens de la réalité avec idées délirantes et hallucinations». Les schizophrénies font partie intégrante de ces troubles. Elles en sont peut-être même les pathologies les plus représentatives.

Le terme « Schizophrénie » est donné à la maladie en 1911 par le psychiatre Suisse Eugen Bleuler ; l'étymologie du mot est explicite ; c'est l'association de deux termes grecs : Skhizein qui signifie déchirer, couper, fendre et Phrên qui signifie le diaphragme, siège de l'âme en d'autres termes, la pensée.2(*) Il s'agit donc le la pensée déchirée, fendue. Nous verrons dans ce mémoire que le corps l'est parfois aussi (cf. morcellement).

Cette maladie invalidante (classée par l'OMS* parmi les 10 maladies les plus invalidantes) touche près de un pour cent de la population mondiale, 600 000 personnes en France. L'espérance de vie est à peu-près inférieure de dix ans à celle de la population générale : 40% des personnes atteintes essaient de mettre fin à leurs jours et 10% des personnes atteintes y parviennent3(*). Nous voyons ici que cette pathologie est lourde de conséquences pour le patient.

Il existe plusieurs formes de schizophrénies (paranoïde, hébéphrénique, catatonique, héboïdophrénique...) ; mais elles ont toutes des points communs : existence d'un syndrome délirant, d'un syndrome déficitaire et d'un syndrome dissociatif. Je les aborderai ici en mettant l'accent sur les symptômes ayant rapport au corps.

2.1.1 Rappels sur l'anosognosie

Mais il me parait essentiel, en premier lieu, de faire un bref rappel sur l'anosognosie. Elle est une des caractéristiques majeures de la psychose. Selon l'encyclopédie Vulgaris-médical, l'anosognosie est «...la méconnaissance par un malade de la maladie dont il est atteint alors que celle-ci apparaît de façon évidente ». Le patient ne reconnait pas le caractère pathologique de ces troubles. Il ne se sent, ne se sait pas malade. Le délire est pour lui la réalité ; il vit les hallucinations intensément et comme réelles. Comment, dans ces conditions administrer un médicament (qui de plus provoque beaucoup d'effets secondaires) à un patient qui ne se sait pas malade ?

2.1.2 Le syndrome délirant.

Le délire est une « Distorsion importante de la relation de l'individu avec le monde extérieur liée à la présence d'idées ou de croyances délirantes auxquelles il adhère avec conviction, s'opposant aux faits montrés par la réalité et le sens commun. »4(*). Le délire témoigne de la perte de contact avec la réalité. Il s'agirait selon certains psychanalystes d'un mécanisme de défense de type projection.

Le délire peut avoir plusieurs mécanismes ; les hallucinations en sont les plus caractéristiques ; elles sont fréquemment auditives ou visuelles ; mais elles peuvent également être cénesthésiques (hallucinations que le sujet perçoit à l'intérieur de son corps), tactiles (sensations) ou psychomotrices lorsqu'elles concernent une partie du corps : par exemple le patient à l'impression que quelqu'un fait fonctionner sa jambe ; il sent le mouvement, mais ne l'exécute pas. Ces hallucinations corporelles semblent fréquemment observées par les infirmiers. D'autres mécanismes participent à la construction du délire, telle l'illusion ou l'interprétation entre autres.

A ces mécanismes s'ajoutent des thèmes de délire ; parmi les plus fréquents les thèmes mystiques, mégalomaniaques ou de persécution. Les thèmes hypochondriaques sont aussi très fréquents ; le patient est alors convaincu d'être atteint d'une maladie incurable, ou est centré sur les modifications d'un organe en particulier. On y retrouve les thèmes de négation d'organe : le sujet est convaincu qu'un de ces organes est mort, pourri ou changé en pierre... ; de négation de corps : le sujet est convaincu de ne plus avoir de corps ou d'être déjà mort.

* 1 * Cf. Index des abréviations.

Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, quatrième révision, 1994. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, classification de l'APA, Association Américaine de Psychiatrie.

* 2

FACULTE DE MEDECINE UNIVERSITE DE POITIERS. Psychiatrie Adulte et Psychologie Médical [dernière mise à jour 14 septembre 2004]. Disponible sur internet :

<http://senon.pagesperso-orange.fr/>

* 3 PR PIERRE-MICHEL LLORCA. Encyclopédie Orphanet 2004. [dernière mise à jour 6 février 2011].Disponible sur internet : < http://www.orpha.net/data/patho/FR/fr-schizo.pdf>

* 4 QUEVAUVILLIERS J. Dictionnaire médical. Paris : Masson, 2007. P. 146.

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