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Caractérisation des étangs d'inondation de la plaine des Mbô et analyse des facteurs influençant leur production piscicole

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par Mbouombouo Daniel Mfossa
Université de Dschang, FASA - Diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêt et Chasses 2007
  

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4.3. Relation entre production piscicole et environnement des sites

4.3.1 Relation entre production et conditions hydrologiques

Il existe une corrélation positive entre la production des étangs respectivement avec la

durée de la crue (r 1=0,28), la hauteur de la crue (r 2=0,19), la dénivelée des sites /cours d'eau
le plus proche (r 3=0,37) et le nombre d'abris (r 4=0,20). Comparativement au seuil indiqué
sur la table de probabilité du coefficient de corrélation r de Bravais-Pearson (Annexe 5), r 1 et

r 3 sont significativement élevés pour á=0,05 à un degré de liberté de 73. C'est-à-dire que la corrélation qui existe entre la production des étangs et la durée de la crue ainsi que la dénivelée du site/cours d'eau le plus proche est significativement positive. Les modèles de régression suivants traduisent l'interaction entre ces variables:

Production de l'etang 2005/2006 en kg

400

200

500

300

100

0

Production des etangs en 2005/2006 (en kg)

400

500

300

200

100

0

0,0 ,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0 2 4 6 8 10

Hauteur crue dans le site en 2005/2006(en m) Durée de l'inondation en mois en 2005/2006

Y= 49,654 + 24,541H (r =0,19) Y= 21,85 + 11,971 DU (r =0,28)

Figure 19: Tendance linéaire de régression entre la hauteur, la durée de la crue; et la
production des étangs

Production de l'etang en kg en 2005/2006

500 400 300 200 100 0

 

Production de l'etang en kg en 2005/2006

500 400 300 200

100

0

 

-5 0 5 10 15 20 0 1 2 3 4 5

Dénivélée site/cours d"eau Nombre d'abris ou cachettes dans l'étang

Y= 60,804 + 4,173 DE (r =0,37) Y= 61,128 + 15,858 NA (r =0,20).

Figure 20: Tendance linéaire de régression entre la dénivelée site/cours d'eau ; le
nombre d'abris et la production des étangs

De ces figures, on constate que la production des étangs augmente avec l'intensité de la crue. En effet la mise en charge des étangs en poissons est favorisée par un volume et un séjour prolongé de l'eau dans le site.

4.5.2 Relation entre production des étangs et environnement végétal

L'environnement végétal des sites a une influence sur la production des étangs qui s'y trouvent. On note une variation de rendement selon le couvert végétal du site (figure 21).

Rendement moyen des etangs en kg/100m2

400

600

500

300

200

100

0

Forêt Prairie Plantation Culture

Types de couvert végétal du site où se trouve l'étang

Figure 21:Rendement moyen des étangs par type de la formation végétale

Il ressort de la figure 21 que le rendement moyen des étangs situés sous couvert forestier (485,34 kg/100m2) est nettement supérieur à celui des étangs situé dans la plantation de café, le champ de culture vivrière et la prairie (respectivement 182,05; 118,26; et 59,83 kg/100m2). La prairie qui est un couvert sans espèces arborescentes, a le plus petit rendement moyen. Cette différence pourrait être due aux espèces végétales qui composent la formation végétale du site. Ainsi l'association des espèces végétales environnantes avec les rendements des étangs est représentée sur le plan factoriel (figure 22) obtenu à partir d'une analyse factorielle des composantes multiples. Il faut noter que seules les espèces à forte représentativité (Tableau IV) ont été retenues pour ce test et sont considérées comme variables actives. En plus des espèces, nous avons utilisé trois autres variables prises comme variables illustratives à savoir le couvert végétal, la dénivelée et le rendement

NB: Les variables actives sont celles qui décrivent objectivement les individus (étangs) et contribuent à la construction des facteurs ou axes. Par ailleurs, seules les modalités bien représentées sont prises en considération. Les variables illustratives ou supplémentaires aident à l'interpréter sans participer à la construction des facteurs ou axes. Leurs modalités justifient le regroupement ou la dispersion des modalités actives.

Le poids de contribution des facteurs 1 et 2 (40,64 %) dans l'analyse ainsi que la rupture observée dans le diagramme des valeurs propres après les deux premières barres (Annexe 4) suggère leur choix pour la représentation graphique. Les espèces (modalités actives) sont des carrés et le rendement, dénivelée et couvert végétal (modalités illustratives) sont des ronds. Les individus (étangs) n'ont pas été activés parce qu'ils sont nombreux et rend touffue la figure. Pourtant leur regroupe n'a pas d'importance dans l'interprétation de l'interaction. Seule l'interaction entre les variables était importante.

Remarque: 2 veux dire présence de l'espèce et 1 veut dire son absence

Figure 22: Plan factoriel de la répartition des espèces végétales autour des rendements

Pour l'interprétation, il faut noter que les facteurs 1 et 2 traduisent l'association ou l'opposition possible entre les modalités selon le positionnement de ces derniers par rapport aux facteurs (axes). L'interprétation de ce plan se fait suivant les différents facteurs ou axes. Premier facteur:

Sur le facteur 1, du côté négatif les espèces Mitragyna sp (Mit), Myrianthus arboreus (Myr), Raphia mambileinsis (Ra), Mimosa sp (Mim), Dryopteris filix(Dry) et Scleria racemosa (Scl) trouvées sous couvert forestier sont associées au dénivelée élevée et aux rendements supérieurs à 200kg/100m2. Ce groupe est opposé aux espèces Anthocleista microphila (E01), Vitex ferruginea (Vit), Setaria barbata (Set) et Acroceras amplectens (Acr)

trouvées sous les autres types de couvert et associées aux dénivelée faible ou moyenne ainsique les rendements inférieur à 200 kg/100m2qu'on retrouve sur le côté positif du facteur.

Le facteur 1 marque donc une opposition entre les étangs situés sous couvert forestier et à forte dénivelée, ayant un rendement supérieur à 200kg/100m2 avec dans les environs les espèces Mitragyna sp, Myrianthus arboreus, Raphia mambileinsis, Alchornea cordifolia, Mimosa sp, Dryopteris filix et Scleria racemosa; et les étangs à dénivelée faible ou moyenne des autres couverts, ayant un rendement = 200 kg/100m2 avec les espèces Anthocleista microphila, Vitex ferruginea, Setaria barbata et Acroceras amplectens.

Deuxième facteur

Sur le facteur 2 et diagonalement, du côté négatif les espèces Mitragyna sp (Mit), Mimosa sp (Mim), Scleria racemosa (Scl) et Dryopteris filix (Dry) trouvées sous couvert forestier sont associées au dénivelée élevée et aux rendements supérieurs à 200kg/100m2. Ce groupe est opposé à l'espèce Setaria barbata (Ste) trouvée dans les prairies et la plantation de caféier associée aux rendements =200 kg/100m2 qu'on retrouve sur le côté positif du facteur.

Le facteur 2 marque donc l'opposition des étangs situés sous couvert forestier ayant dans les environs les espèces Mitragyna sp, Mimosa sp, Dryopteris filix et Scleria racemosa, et ayant un rendement supérieur à 200 kg/100m2 et les étangs situés dans les prairies et la plantation de caféier ayant un rendement =200 kg/100m2 avec pour espèce caractéristique Setaria barbata.

Nous retenons que les meilleurs rendements s'obtiennent dans les étangs situés sous couvert forestier et ayant dans les environs les espèces Mitragyna sp, Myrianthus arboreus, Mimosa sp, fougère, Raphia mambileinsis, et Scleria racemosa. Ces espèces ont la particularité de pousser sur les sols humides en permanence. D'où leur association à la forte dénivelée qui marque un volume important d'eau pour un séjour prolongé dans le site. De ce fait on peut considérer ces espèces comme indicateur d'hydrologie pour un site. Ceci renforce l'idée selon laquelle la hauteur d'eau associée à son séjour dans le site serait le paramètre essentiel de la production des étangs. Bien que ces espèces soient très feuillues et produisent beaucoup de fruits surtout le teck sauvage, leur contribution à l'alimentation des poissons ne serait que secondaire et reste à démontrer.

En conclusion on peut admettre l'hypothèse selon laquelle la production d'un étang serait fonction des conditions hydrologiques du site et de sa formation végétale. Les espèces végétales bien que contribuant dans l'alimentation, sont considérées comme des bons indicateurs de la permanence de l'eau dans les sites.

Pour analyser les facteurs influençant la production piscicole des étangs d'inondation de la plaine des Mbô, une investigation sur la caractérisation des sites ainsi que sur le fonctionnement des étangs d'inondation et la relation qui existe entre la production et l'environnement des sites a été menée. Malgré les difficultés rencontrées telle que l'inondation précoce des sites, les objectifs ont été atteints.

Cette étude nous a permis de distinguer 12 sites des étangs d'inondation dans l'arrondissement de Santchou. Ces sites sont inondés par les eaux de la Ménoua, du Nkam ou d'un ruisseau. Ils sont situés sous quatre types de formation végétale (Forêt, prairie plantation sur bas fond et champ de culture).

Les étangs sont des étangs sur nappe phréatique dont la mise en charge en poissons est faite à 100% par les eaux d'inondation. Les étangs étant inondés pendant au moins 8 mois, les pisciculteurs ont au maximum 4 mois par an pour toutes leurs activités qui sont: l'aménagement des étangs, la vidange, la pêche, le curage, la construction des abris pour poissons et quelque fois l'alimentation. Ces étangs sont de petite taille (superficie et profondeur moyenne 39,74m2 et 1,67m respectivement), sans canal d'amenée, ni canal de vidange avec des rendements très élevés (414,68 kg/100m2 en moyen).

Les facteurs qui influencent la production piscicole des étangs sont: le nombre d'abris pour poissons dans l'étang, le couvert végétal et les conditions hydrologiques (volume d'eau) du site où se trouve l'étang. Les espèces végétales telles que: le teck sauvage (Mitragyna sp), l'ékoué (Myrianthus arboreus), le kouekecan (Mimosa sp), la fougère (Dryopteris filix), le bambou (Raphia mambileinsis) et l'elenlen (Scleria racemosa) dont certaines sont prises en compte par les pisciculteurs lors de l'aménagement des étangs, seraient des espèces indicatrices de l'hydrologiques des sites. Leur contribution à l'alimentation des poissons ne serait que secondaire et reste à démontrer.

Au vue de ces résultats, on peut accepter les hypothèses selon lesquelles les sites sont caractérisés par leur environnement immédiat et que la production d'un étangs dépendrait de l'environnement végétal des sites et des conditions hydrologiques du cours d'eau qui l'inonde.

Pour le développement de cette pisciculture qui met en exergue un savoir-faire local, bien des choses peuvent encore être faites. De ce fait, nous recommandons:

Aux chercheurs:

> De mener une étude plus approfondie sur l'écologie de ces plans d'eau.

> D'étudier le régime alimentaire ainsi que l'éthologie des poissons (Clarias sp) récoltés dans cet environnement;

Aux producteurs:

> De réhabiliter d'autres étangs afin d'augmenter la surface exploitable. Les difficultés liées à la main d'oeuvre peuvent être contournées par une organisation des pisciculteurs autour d'un groupe. En effet, l'importance du groupe se situe au niveau de la circulation facile des informations, des échanges d'expériences entre les paysans, de la valorisation de la main d'oeuvre du groupe pour les différentes activités et surtout de l'acquisition facile d'équipements tels que la motopompe, les filets/épuisettes etc.

> De protéger les couverts forestiers car ils assurent les meilleurs productions des étangs.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery