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Analyse des systèmes de production rizicole et des risques sanitaires y afférents dans la commune de Malanville, Nord Bénin

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par Rostaing Akoha
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

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    Université d'Abomey- Calavi (UAC)

    Faculté des Sciences Agronomiques (FSA)

    Département d'Economie de Socio-Anthropologie et de
    Communication pour le développement (DESAC)

    Analyse des systèmes de production rizicole et des

    risques sanitaires y afférents dans la commune de

    Malanville, Nord Bénin

    THESE

    Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome
    Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le développement

    Présentée et soutenue par :
    Rostaing Sessi Akoha

    Le 17 Décembre 2009

    Superviseur : Prof. Gauthier BIAOU

    Co-Superviseur : Prof. Euloge K. AGBOSSOU

    Composition du jury

    Président : Prof. Valentin AGBO

    Rapporteur: Prof. Gauthier BIAOU Examinateur: Dr.Ir. Barnabé ZOKPODO Examinateur : Dr.Ir. Houinsou DEDEHOUANOU

    Faculty of Agronomy Sciences (FSA)

    Department of Economy, Socio-Anthropology and
    Communication for rural development (DESAC)

    Rice farming systems analysis and assessment of

    health risks in Malanville municipality,

    Northen Benin

    THESIS

    Submitted in partial fulfillment of requirements for degree of "Ingenieur Agronome"
    OPTION: Economy, Socio-Anthropology and Communication

    Presented by:
    Rostaing Sessi Akoha

    December, 17th 2009

    Supervisor : Prof. Gauthier BIAOU

    Co-Supervisor : Prof. Euloge K. AGBOSSOU

    Jury's Composition

    President : Prof. Valentin AGBO

    Reporter: Prof. Gauthier BIAOU

    Examinator: Dr.Ir. Barnabé ZOKPODO Examinator : Dr.Ir. Houinsou DEDEHOUANOU

    CERTIFICATION

    Nous certifions que ce travail a été réalisé par Rostaing Sessi Akoha sous notre supervision à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi, pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome, Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le développement rural (ESAC).

    Le Superviseur

    Prof. Gauthier BIAOU
    Docteur d'Etat en Economie Rurale
    Maître de conférences au CAMES

    DEDicAcEs

    Je dédie ce travail à :

    - Mes parents : Honoré Coovi Akoha et Marie-Gisèle Dah Houndogbanon. Vous avez consenti beaucoup de sacrifices pour mon éducation. Toute ma vie ne suffirait pas pour vous en remercier.

    - Toi, mon petit frère Mauriac Tamègnon Akoha pour tes conseils et ton soutien permanent.

    - Feu Sebastian Oltmanns. Très cher ami, tu as fini trop tôt ta mission ici et tu t'es empresséde partir.

    Que les bénédictions soient.

    REMERCIEMENTS

    Ce travail est le couronnement d'un long processus d'apprentissage animé et soutenu par de généreux acteurs qui ont accepté de contribuer à notre épanouissement professionnel et social. Nos remerciements vont particulièrement à l'endroit de :

    - Prof Gauthier BIAOU, mon superviseur, qui a su se rendre disponible pour m'assister à chaque fois que cela était nécessaire, malgré les nombreuses sollicitations auxquelles il est appelé à répondre au plan professionnel. Vous demeurez pour moi un exemple à suivre.

    - Prof Euloge K. AGBOSSOU, mon Co-superviseur qui malgré ses nombreuses occupations m'accorde toujours du temps pour discuter et me conseiller. Recevez l'expression de ma profonde reconnaissance.

    - Prof Victor HOUNDONOUGBO, au-delà du fait que tu sois mon grand père, tu es un ami toujours disponible pour m'écouter et m'orienter. Sincèrement merci.

    - Ir. Jean Cokou TOSSA, toujours ouvert à échanger avec moi sur plus d'un sujet malgré le peu de temps dont vous disposez, je vous considère beaucoup.

    - M. Antonin HOUNGBEDJI, plus qu'un simple ami, vous êtes un père. Merci pour vos sages conseils et votre amour.

    - Joannie Marlène BEWA, Merci pour ton soutien moral qui, tout le temps à été pour moi un réconfort.

    - Dr Ulrich AIHOUNZONON, avec toi j'ai appris beaucoup. Tu es loin d'être un simple ami, tu es mon grand frère préféré. Merci

    - Ir. Johannes AGBAHEY, tu nous as toujours encouragés et soutenus de diverses manières. Tu es plus qu'un simple ami. Reçois nos sincères remerciements.

    - Kisito Gandji, Fréjus Thoto, Lauriane Yehouénou, amis durant toute la formation. Merci pour tous les bons moments passés ensemble.

    - Mr Bertrand ASSOU et sa famille. Votre soutien, votre amour inconditionnel ont rendu facile mon travail. Les bénédictions vont à vous.

    - Toute la grande famille KOUMA et OMAO du Togo, du Ghana, du Nigéria, de l'Angola, de la Côte d'Ivoire, de France, des Etats Unis et du Bénin. Merci à vous.

    - Arius HOUNWANOU, Rama AGLI, Urielle ATINDEHOU, Yannick KOUAKANOU, Carmen HOUNWANOU, Arnold FAGBOHOUN, Moutinou SOUMANOU, Martial KIKI, Sudar NOUGBODE, Moneta NOUGBODE. Merci pour tous.

    - Aux agents du Programme d'Appui au Développement des Filières Agricoles (PADFA), Merci à vous

    - Tous les camarades de la 33ème promotion de la FSA, et particulièrement ceux du DESAC, pour les agréables moments passés ensemble durant cinq années. Que Dieu renforce notre union et notre esprit de fraternité pour la vie professionnelle.

    - A tous les Enseignants Chercheurs de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey Calavi qui ont contribué à assurer ma formation ;

    - Aux agents et personnels de la FSA notamment à Madame ADJANOHOUN pour vos conseils et orientations.

    - Tous ceux qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à notre formation depuis la Maternelle, et à l'aboutissement de cette thèse, recevez nos sincères remerciements.

    LisTE DEs ABREviATioNs

    ADRAO/WARDA: Association pour le Développement du Riz en Afrique de l'Ouest/West African Rice Development Association

    ANOVA : Analysis of Variance (Analyse de variance) BIDOC: Bibliothèque et centre de Documentation

    CBF : Cellule Bas-Fonds

    CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole CeRPA: Centre Régional pour la Promotion Agricole DGR: Direction du Genie Rural

    FAO: Food and Agriculture Organization

    FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

    INRAB : Institut National des Recherches Agricoles au Bénin

    INSAE : Institut National de Statistiques Appliquées et de l'Economie IRSP : Institut Régional de Santé Publique

    MAEP: Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche MSP : Ministère de la Santé Publique

    OMS: Organisation Mondiale de la Santé

    ONASA: Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire PDC : Plan de Développement Communal

    PUASA: Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire PVC: Poly Vinyl Chloride

    SPSS: Statistical Package for Social Sciences

    UGPPM : Union des Groupements de Producteurs du Périmètre de Malanville

    UNDP: United Nations Program for Development

    LISTE DES TABLEAUx

    Tableau 1: Echantillonnage des riziculteurs 29

    Tableau 2 : Nature code et modalités attendues des variables 36

    Tableau 3 : Répartition des chefs de ménage en fonction de leurs âges 40

    Tableau 4 : Taille et structure des ménages étudiés 41

    Tableau 5 : Superficies emblavées au cours de la dernière saison de production 46

    Tableau 6 : Digue de protection et canal principal du périmètre rizicole de Malanville 54

    Tableau 7 : Forage Variables et modalités pour caractériser les types d'irrigation 61

    Tableau 8 : Forage Tableau des valeurs propres et proportion d'informations concentrées sur

    les axes 62

    Tableau 9 : Corrélations entre variables 62

    Tableau 10 : Systèmes d'irrigation 63

    Tableau 11 : Répartition des ménages par type de riziculture 65

    Tableau 12 : Compte d'exploitation rizicole 68

    Tableau 13 : Compte d'exploitation rizicole/ Saison des pluies 68

    Tableau 14 : Compte d'exploitation rizicole/ Saison sèche 70

    Tableau 15 : Résultats ANOVA 71

    Tableau 16 : Nombre moyen de personnes affectées par saison de production 74

    Tableau 17 : Nombre moyens de malades par système de production 75

    Tableau 18 : Prévalence des maladies 79

    Tableau 19 : Tableau présentant les résultats de la régression logistique binaire. 80

    Tableau 20 : Prévalence des maladies par système de production 82

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Répartition des chefs ménages selon leur niveau d'instruction 42

    Figure 2 : Répartition des chefs ménages selon la situation matrimoniale, l'ethnie et la religion

    42

    Figure 3 : Répartition des activités au sein de la population étudiée 43

    Figure 4 : Evolution des superficies emblavées et de la production de 2003 à 2009 44

    Figure 5 : Proportion des types de main d'Suvre 46

    Figure 6 : Coût moyen des opérations culturales en riziculture 48

    Figure 7 : Systèmes d'irrigation 11

    Figure 8 : Nombre de cas pathologiques par système de production 76

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 : Digue de protection et canal principal du périmètre rizicole de Malanville 51

    Photo 2 : Forage pour riziculture dans le village de Tomboutou / Commune de Malanville 54

    Photo 3 : Diguettes des parcelles de riz, Bodjécali / Commune de Malanville 56

    Photo 4 : Labour et mise en boue, Périmètre de Malanville / Commune de Malanville 56

    Photo 5 : Opération de repiquage, Périmètre de Malanville / Commune de Malanville 57

    RésuMé

    Au Bénin, les actions pour le développement de la riziculture ont débuté depuis l'époque précoloniale et se sont poursuivies jusqu'après les indépendances. Les énormes investissements réalisés dans la riziculture par les différentes administrations n'ont pas été à la hauteur des aspirations socioéconomiques et culturelles des populations.

    Le riz est une denrée qui prend une importance de plus en plus grande dans la structure de consommation des ménages aussi bien urbains que ruraux au Bénin. La consommation et la production ont évolué dans le temps et montrent un déficit qui est resté croissant, obligeant à un recours impératif aux importations (plus de 80% de la consommation est importée). L'importation a donc pris de l'ampleur à cause de l'incapacité de la production domestique à couvrir les besoins locaux. Cette situation persiste bien que le pays dispose d'un potentiel suffisamment important en ressources naturelles pour la production du riz. Pour pallier ce manque et renforcer l'économie des petits riziculteurs et celle de l'Etat, une meilleure mise en valeur de ces ressources devient impérative. L'eau reste un facteur de production important en matière de riziculture. Son utilisation devrait être rationnelle en ces temps de changements climatiques. En outre, les aménagements agricoles, aussi petits soient-ils, ont un impact sur la santé des producteurs qui y travaillent. Dans le but d'analyser les systèmes de production rizicole et d'évaluer les risques sanitaires y afférents, la présente étude a été initiée. Elle a été conduite dans la commune de Malanville et a porté sur 180 ménages rizicoles répartis dans trois (03) catégories à savoir : les grands producteurs, les producteurs moyens et les petits producteurs. Au cours de l'analyse, ces producteurs ont été regroupés selon leur système de production. Cette étude visait spécifiquement à : (i) caractériser les types d'irrigation et par ricochet les systèmes de production; (ii) évaluer la relation existante entre les rendements de chaque système et le type d'irrigation puis (iii) définir les facteurs déterminants du niveau de risque sanitaire des ménages. Les principaux outils d'analyse qui ont été utilisés sont : la statistique descriptive, l'analyse en composante principale, le test d'analyse de variance à un facteur, le test Khi deux de Pearson, le t de Student et le modèle de régression Logit binomial. A l'issue de l'étude, il ressort qu'il existe trois (03) systèmes de production rizicole dans la commune de Malanville : le système du riz irrigué (maîtrise totale de l'eau), le système du riz inondé (maîtrise partielle de l'eau) et le système du riz pluvial (sans maîtrise de l'eau). Les rendements issus de chaque système (respectivement : 4,08t/ha, 3,71t/h, 3,30t/ha) de production sont significativement différents au seuil de 5%. Le système de production du riz irrigué reste sur tous les plans le plus avantageux tandis que le système du riz pluvial a un

    rendement faible. La différence entre les rendements des systèmes de production est expliquée au seuil de 5% par le type d'irrigation.

    Quant aux risques sanitaires, un ménage a au moins un actif agricole malade par saison de production. Le paludisme a le plus fort taux de prévalence suivi des affections dermatologiques. Les facteurs qui déterminent le niveau de morbidité au seuil de 5% sont : le nombre d'actifs agricoles, la distance habitation exploitation, le port des bottes, le type de riziculture puis la durée de travail dans les casiers rizicoles. Ces différents facteurs corrélèrent positivement avec le niveau de morbidité des ménages agricoles. Il faut préciser que le système de riziculture pluvial a un taux de prévalence significativement faible par rapport aux autres systèmes.

    En définitive, la riziculture procure un revenu relativement élevé aux producteurs mais a des impacts considérables sur la santé des populations. Le système le plus meilleur en matière de risques sanitaires est le système pluvial mais il procure un rendement faible aux producteurs. Ces différents résultats suggèrent :

    - l'aménagement d'autres superficies du périmètre en vue de l'intensification de la production rizicole étant donné la forte rentabilité obtenue;

    - l'entretien des canaux d'irrigation par les exploitants;

    - la sensibilisation des producteurs sur le port des bottes et l'utilisation des moustiquaires imprégnées;

    - une formation des producteurs sur le cycle cultural du riz et les besoins hydriques de la plante. Cela permettra une meilleure utilisation des ressources en eau.

    - l'installation des unités de prise en charge des malades du paludisme.

    Mots dles : Système de production, riziculture, morbidité, paludisme, irrigation

    ABSTRACT

    The actions for the development of rice cultivation began since pre-colonial and continued until independence in Benin. The huge investments in rice production made by the government have been unsuccessful. The goals had no link with the socioeconomic and cultural expectations of the population. Rice is a commodity that is becoming increasingly important in both rural and urban household consumption structure. Consumption and production have increased over time and showed growing deficit that require an urgent resort to importations. Importations have taken an extensive growth due to the inability of production to meet local needs. This situation persists although the country has a sufficiently large potential in natural resources for rice production. To overcome this gap and strengthen the economies of small rice farmers and the country, a better development of these resources become imperative. Water is known as an important production factor for rice cultivation. Its use should be rational in these times of climate change. Moreover, irrigation systems, as small as they can be, have a little impact on farmer's health. In order to analyze the rice farming systems and assess health risks associated, this study was initiated. It was conducted in the town of Malanville and covered 180 households in three rice categories namely, the large producers, medium producers and small producers. During the data analysis, these producers have been grouped according to their production systems. This study was specifically designed to: characterize the types of irrigation and indirectly the farming systems; evaluate the relationship existing between the yield of each system and type of irrigation and identify the determinants of the households' morbidity. The main analysis tools used are: statistics descriptive, the principal component analysis, Analysis of Variance, the Khi square test of Pearson, t test of Student and the binary Logit regression. At the end of the study, it appears that there are three rice farming systems: the irrigated system (total control of water), the flooded system (partial control of the water) and the upland system (without water control). The yields of each farming system are significantly different at 5%. The irrigated rice farming system is the most advantageous while the upland system has the lowest yields. The difference between yield production systems is explained at 5% by the type of irrigation. As far as health risks are concerned, a household has at least one worker ill during a productive season. Malaria has the highest prevalence followed by skin pathology. Factors determining the level of morbidity at the 5% are the number of active agricultural, the residential distance from the farm; wearing boots, the type of rice and duration of work in rice paddies. These factors are positively correlated with the morbidity of farm households. It should be noted that the system of upland rice has a prevalence rate significantly low compared to other systems. All the rice farming systems provide a relatively high income to

    farmers but have significant impacts on human health. The most efficient system in terms of health risks is the upland system, but it provides the lowest income to producers. These different results suggest:

    - Development of other irrigated areas for intensification of rice production due to the profitability obtained;

    - Maintenance of irrigation canals by farmers;

    - Awareness of farmers for wearing boots and use of mosquito nets;

    - Training of producers in the rice crop cycle and the water needs of the plant. This will allow better use of water resources.

    - Installation of units of care for malaria sufferers.

    Keywords: Farming system, morbidity, malaria, rice growing, irrigation.

    INTRODUCTION

    Dans la plupart des pays africains, notamment les pays subsahariens, la faible croissance de la production agricole constatée il y a quelques années, est accompagnée d'une croissance démographique exponentielle. Par conséquent, on assiste à une demande alimentaire de plus en plus croissante (World Bank, 2007). Pour assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté, l'agriculture ouest africaine devra croître jusqu'à un taux minimum de 4 % par an, soit plus de deux fois le taux atteint les décennies précédentes (World Bank, 2007). La pression démographique a entraîné la rupture avec les systèmes traditionnels de jachère. Les éléments nutritifs du sol subissent une réduction à un taux alarmant, ce qui conduit inévitablement à une dégradation de l'environnement et de la sécurité alimentaire (Smaling et al., 2002). Cette situation constitue alors un défi majeur pour la croissance de la production agricole. Toutes les actions devraient être orientées vers l'augmentation de la productivité des facteurs de production. Les producteurs face à cela ont deux issues : soit développer des activités indépendantes de la terre, soit mettre en valeur des zones jusque-là peu exploitées parmi lesquelles les bas-fonds.

    Les institutions internationales dont la FAO, recommandent une intensification de la production par l'irrigation pour répondre à ces fortes demandes alimentaires afin d'assurer la sécurité alimentaire sans pour autant étendre les superficies (Lutz et al., 2000). L'expansion de la grande hydraulique est actuellement très problématique, étant donné que la rentabilité économique de ces coûteux aménagements n'est pas assurée (Labey, 2002). La tendance actuelle est de favoriser la petite irrigation, souvent moins coûteuse et plus productive, surtout en zone de bas-fonds (MAEP, 2002).

    Les zones de bas-fonds en Afrique subsaharienne constituent un capital très important de développement et d'intensification de la production agricole. Leur surface est estimée à 130 millions d'hectares soit 5 % de la superficie des terres cultivables, dont seulement 10 à 15 % sont utilisées (ADRAO, 2002). Selon cette même institution, les bas-fonds sont particulièrement adaptés pour la riziculture et peuvent considérablement améliorer le niveau de revenus des producteurs.

    Si les bas-fonds constituent une potentialité, il serait alors impérieux de les exploiter de façon rationnelle pour éviter qu'ils ne subissent la même situation que les sols du plateau aujourd'hui dégradés. La riziculture étant la principale activité exercée sur ces aires propices, il faudra y installer le type d'irrigation le plus adapté tant au niveau technique qu'économique.

    La commune de Malanville est, aujourd'hui la plus grosse productrice de riz au Bénin. Les rendements obtenus (en moyenne 4, 82t/ha) sont relativement supérieurs à ceux de toutes les autres communes. Les statistiques rizicoles au Bénin montrent en 2001 une production d'environ 52.000 tonnes de paddy, soit au moins 30.000 tonnes de riz décortiqué (Adégbola et Sodjinou, 2003). Avec cette production, le Bénin réduit ces importations d'une valeur de 6.000.000 de dollars, mais perd l'équivalent en recettes douanières d'au moins 2.280.000 dollars US par an. Sur la base d'une telle hypothèse, on pourrait dire que si le pays exploitait tout son potentiel de production du riz, le gain net serait d'environ 55.800.000 dollars US par an (Perret, 2003).

    La présente étude s'inscrit dans le cadre d'une meilleure compréhension du fonctionnement des systèmes de production rizicole et des risques sanitaires y afférents dans la commune de Malanville.

    Pour rendre compte des résultats de nos investigations, la présente thèse s'articule autour de deux (02) grands axes à savoir :

    - Problématique et méthodologie de la recherche;

    - Résultats, analyses, discussions et suggestions.

    PREMiERE pARTiE : PRoBLEMATiQuE ET METHoDoLoGiE

    CHAPiTRE 1 : PRoBLEMATiQuE ET oBjECTiFs DE RECHERCHE

    1.1 Problématique

    Pour faire face à la croissance démographique, l'agriculture africaine doit relever un grand défi dans les vingt-cinq prochaines années; elle doit tripler son rendement et quintupler la productivité du travail (FAO, 1995). Cela implique des changements radicaux dans les systèmes agraires et les modes d'exploitation du milieu.

    Jusqu'à une époque récente, les faibles densités des populations dans les pays d'Afrique de l'ouest autorisaient des modes d'exploitation du milieu consommateurs d'espaces et basés sur la défriche-brûlis (Losh, 1996). Dans un tel contexte, seules les terres hautes, faciles à cultiver, étaient mises en valeur. A quelques exceptions près, les bas-fonds, les terres inondables et les zones marécageuses étaient peu ou pas cultivées. Ainsi, il était pratiqué une agriculture de type pluvial basée sur les apports en eau des différentes saisons de pluie bien que la plupart des pays de cette zone d'Afrique soient irrigués. Cependant, dans de nombreux pays du monde, l'agriculture irriguée est pratiquée pour améliorer le rendement. Au Bénin, les terres irriguées font 1% des terres cultivées (FAO, 2004). L'eau étant un facteur de production important, ce chiffre montre que son utilisation dans l'agriculture béninoise reste très faible bien que le pays dispose des ressources en eau de surface et souterraines énormes.

    Les aménagements hydro agricoles sont considérés aujourd'hui dans beaucoup de pays africains comme l'un des moyens efficaces de valorisation des potentialités agricoles locales. Cela contribue à la mobilisation des ressources et favorise le développement local. En effet, l'exploitation des périmètres irrigués et des bas-fonds mobilise beaucoup de main d'Suvre (producteurs, artisans, commerçants d'intrants, ouvriers, divers agents de prestation de service, etc.,) et contribue ainsi à l'amélioration des conditions de vie de tous ceux qui sont impliqués dans cette exploitation (Chakravorty, 2000). De plus, le même auteur montre que cette exploitation constitue une source potentielle de revenu pour l'Etat et les autorités locales.

    Le secteur agricole revêt une importance particulière pour l'économie béninoise. Il a employé en 2002 entre 70 et 80 % des personnes actives et contribué à 39 % au Produit Intérieur Brut (PIB) (PNUD, 2003). De ce fait, le développement de l'économie béninoise est étroitement lié à sa capacité à produire et à promouvoir le secteur agricole.

    A partir de 1969, dans sa volonté de développer et de doter le pays d'un secteur agricole
    moderne et compétitif, le gouvernement béninois a mis en exécution beaucoup de projets
    d'aménagements ruraux et a créé des sociétés rizicoles dont la mission était de promouvoir la

    culture du riz (Ahoyo, 1996). L'histoire montre que les aménagements hydro-agricoles initiés n'ont pas connu de grands succès à cause de la faible implication initiale des populations ayant droit. Le périmètre rizicole de Malanville fait partie des aménagements hydro-agricoles mis en place par le gouvernement béninois pour promouvoir essentiellement la production céréalière, notamment celle du riz. Au Nord-Bénin, plus de 20.000 producteurs des communes de Karimama et de Malanville ont bénéficié au cours de la même période des installations de systèmes d'irrigation et des formations de renforcement de capacité pour la maîtrise de l'eau en production agricole (DGR, 2005). L'objectif était d'accroître les emblavures de riz et de maïs afin de permettre aux producteurs d'améliorer leurs rendements et leurs revenus.

    Selon Houndékon (1996), il existe deux (02) systèmes de production rizicole dans le Nord Bénin : le système de production du riz pluvial de plateau et le système de production du riz irrigué de bas-fond. L'auteur a aussi montré que le rendement obtenu au niveau du système de production du riz irrigué est significativement plus élevé que celui du second système de production. Il explique à partir de ces résultats que le système de production du riz irrigué est celui qui apportait le revenu net le plus élevé. Il précise par la suite que ce système demeure le meilleur système de production lorsqu'on considère les deux (02) niveaux de comparaison (technique et économique).

    Danhounsi (2007) mesurant l'efficacité économique des exploitants dans la gestion du périmètre rizicole irrigué de Malanville montre que la quantité de riz produite sur ce périmètre pourrait satisfaire les besoins en consommation de riz de 162 % environ de la population de Malanville. Il poursuit et explique que le surplus peut être exporté vers d'autres communes ou vers d'autres pays. Il précise que ce potentiel de production pourrait bien s'améliorer si tous les paysans pratiquaient en plus grande partie le système irrigué. Ces résultats confirment ceux de Houndékon (1996) et démontrent l'efficacité du système de production du riz irrigué. Cependant, plusieurs types d'irrigation sont utilisés par les producteurs selon les potentialités agronomiques des terres et les moyens financiers disponibles. L'adoption du riz irrigué (maîtrise parfaite de l'eau) dans la commune de Malanville constitue une grande opportunité économique pour les paysans. Cela contribuerait à assurer leur subsistance alimentaire et permettre à l'Etat de réduire les coûts d'importation de nombreuses denrées alimentaires dont le riz. Les deux (02) auteurs cités plus haut, s'accordent sur le fait que les rendements de riz issus des deux (02) systèmes présentent des différences. Ils les expliquent par les itinéraires techniques employés, conséquence de la différence entre les systèmes de production.

    Existe-t-il une corrélation entre les rendements obtenus et les types d'irrigation mis en place dans la commune ? Le système d'irrigation peut-il seul expliquer les différences entre les niveaux de productivité de la terre ?

    La pratique totale du système de production irrigué, pour être durable, devrait être associée à des programmes visant à promouvoir et à développer des modes d'exploitation et de gestion sans danger pour la santé des exploitants. En effet, bien que ces milieux constituent de meilleures terres susceptibles d'accroître les revenus et le niveau de vie grâce aux possibilités d'intensification et de diversification des cultures, l'impact sanitaire de l'exploitation est non négligeable. Les zones humides sont des lieux malsains et répulsifs (Delville et Boucher, 1996). L'exploitation des bas-fonds est suspectée d'aggraver l'endémicité de plusieurs maladies transmissibles par les vecteurs en Afrique de l'Ouest (ADRAO, 2000).

    Généralement, les principales maladies à transmission vectorielle liées à la présenc e des aménagements hydro-agricoles sont le paludisme, la bilharziose et les dermatoses (FAO, 2002). Le développement de l'irrigation s'est parfois accompagné, dans le passé, d'effets négatifs sur l'état de santé des communautés locales. Agbossou et al. (1998) montrent qu'au Bénin, les maladies comme le paludisme, les infections gastro-entériques, la bilharziose, les dermatoses, pour ne citer que celles-là, sévissent au niveau des aménagements hydroagricoles. Brou et Beltrando, (2001) démontrent qu'en Côte d'Ivoire, certaines maladies comme l'ulcère de Burili, sont également mises en évidence près des aménagements hydroagricoles. Tant du point de vue hydrologique que pédologique, un bas-fond aménagé est un milieu fortement anthropisé dont les fonctionnements biologique et physico-chimique sont profondément transformés (Delville et Boucher, 1996).

    Ces problèmes proviennent essentiellement des changements apportés aux écosystèmes, qui créent des conditions propices à la propagation des maladies à transmission vectorielle. Les conséquences sanitaires de la mise en Suvre d'aménagements hydro-agricoles de grande ampleur sont désormais évidentes (Handschumacher et al. 1996).

    Quels sont les déterminants du niveau du risque sanitaire liés au travail rizicole en zone humide dans la commune de Malanville ? Y a-t-il un avantage comparatif à utiliser un système de production rizicole?

    Au cours de nos investigations, nous tenterons d'apporter des approches de solutions à ces diverses questions de recherche.

    1.2 Objectifs de la recherche

    1.3.1. Objectif général

    De façon générale, cette recherche se propose d'étudier les divers systèmes de production rizicole et les risques sanitaires liés à chaque système.

    1.3.2 Objectifs spécifiques

    Il s'agira spécifiquement :

    - de caractériser les systèmes d'irrigation utilisés dans la production rizicole à Malanville à travers l'identification d'un certain nombre de critères discriminants, les types d'irrigation mis en place pour la production du riz à Malanville ;

    - d'analyser les effets des systèmes de production sur la productivité de la terre en mettant en exergue les facteurs du système d'irrigation qui peuvent expliquer les diverses variations du rendement du riz dans la commune de Malanville ;

    - d'évaluer les risques sanitaires et leurs causes à partir de l'analyse des déterminants socioéconomiques du taux de morbidité et la description des facteurs qui expliquent le niveau de morbidité liés aux maladies hydriques.

    1.3 Hypothèses

    H1 : Les systèmes d'irrigation utilisés dans la commune de Malanville pour la production rizicole ne sont pas homogènes ;

    H2 : La productivité de la terre pour le riz dépend du système de production mis en place par le producteur;

    H3 : Les caractéristiques socio-économiques, le revenu net, la superficie emblavée, la distance exploitation-habitation et le système d'irrigation influencent significativement le niveau de morbidité du ménage.

    CHAPITRE 2 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

    2.1 Cadre conceptuel

    L'objectif de ce sous chapitre est de définir certaines expressions qui seront utilisés dans ce document. Nous nous limiterons à quelques expressions saillantes, indispensables à la compréhension et dont l'usage est souvent sujet à confusion.

    2.1.1 Exploitation agricole

    L'exploitation agricole est une unité de production constituée d'un ensemble de facteurs de production gérés par un agriculteur et sa famille (ménage agricole) en fonction de leurs objectifs. Ces objectifs constituent les principes d'organisation de l'exploitation et dépendent à la fois de l'élément naturel et des facteurs exogènes de l'environnement dans lequel opère l'exploitation agricole, de la nature et de l'importance des facteurs de production dont peut disposer l'exploitation et enfin des besoins et des perspectives du ménage agricole (Gret, 1990).

    Dufumier (1996) conçoit l'exploitation agricole comme une unité de production au sein de laquelle l'exploitant mobilise des ressources de natures diverses (terrains, main-d'Suvre, cheptel, plantes, intrants, matériels, bâtiments, &) et les combine dans des proportions variables pour obtenir certaines productions végétales et (ou) animales et satisfaire ainsi ses besoins et intérêts.

    Ces deux (02) définitions rejoignent la définition de Aho et Kossou (1997) qui supposent que l'exploitation agricole est l'ensemble évolutif composé de l'agriculteur, du périmètre agricole, du personnel d'exploitation, des spéculations végétales, animales et forestières exploitées, des référentiels techniques mis en Suvre, des stratégies de valorisation et de commercialisation des produits. Dans le cadre de notre travail, nous retenons la définition d'Aho et Kossou qui semble nous être plus globale.

    2.1.2 Système de production

    Depuis ses origines, le concept de système tient dans la tradition agronomique une place importante (Petit, 1986). De nombreux concepts reposant sur le concept de système firent ensuite leur apparition : système de culture, système d'exploitation, système d'agriculture, système de production, système d'irrigation et farming ou cropping systems.

    Chombart de Lauwe (1957), dans le cadre de la gestion de l'exploitation agricole, définit le système de production comme « la combinaison des facteurs de production et des productions en vue d'augmenter son profit. ».

    Apportant plus de précision, Dufumier (1996) le définit comme « une combinaison cohérente, dans l'espace et dans le temps, de certaines quantités de forces de travail (familiale, salariée, etc.) et de divers moyens de productions (terres, bâtiments, cheptels, machines, instruments etc.) en vue d'obtenir différentes productions agricoles, végétales ou animales ». Pour Stryker et al (1981), Levasseur (1979), par système de production, on entend une combinaison donnée de ressources et d'éléments techniques utilisés dans la production.

    Ainsi défini, le système de production se confond à la technique de production et ignore l'organisation sociale de la production qui dicte l'allocation des ressources et le choix technologique. Par contre, les recherches entreprises dans la perspective de Farming Systems Research (FSR) ont beaucoup insisté sur la nécessité d'intégrer aussi bien les éléments techniques qu'humains. L'élément technique crée la condition nécessaire à l'existence du système de production et l'élément humain en crée la condition suffisante (Norman, 1980). Au-delà de la dimension économique du système de production, une autre dimension très importante sur laquelle le paysan fonde ses objectifs est la dimension socio-culturelle. Ainsi Tourte (1978) définit le système de production comme « un ensemble de production végétales et/ou animales et de facteurs de production (terre, travail, capital) que le producteur gère pour satisfaire ses objectifs socio-économiques et culturels au niveau de l'exploitation ».

    En prenant en compte l'élément humain, on aboutit à une définition plus large où le système de production est le résultat de l'interaction entre les systèmes de culture, la combinaison des facteurs et techniques de production, et l'organisation sociale de l'unité de production. Dans le cadre de notre étude, nous retenons cette définition parce qu'elle nous permet d'avoir une plus grande marge afin de donner une interprétation correcte des résultats.

    2.1.3. Ménage

    Le ménage est un ensemble de gens vivant dans la même concession, dans la même case ou dans des cases différentes, sous l'autorité directe d'un homme (ou d'une femme) appelé chef du ménage (Biaou, 1995). Le concept de ménage agricole est également fondé sur les dispositions prises par les personnes, de façon individuelle ou collective, afin de pourvoir à leurs divers besoins (Sissoko, 1998).

    Nous supposons dans notre travail que le concept de ménage agricole ne sera pas différent de celui d'exploitation agricole car, dans le contexte tropical, ces deux concepts sont confondus (Kodjo, 2000). Le ménage représente l'entité sociale de base du système agricole tandis que l'exploitation constitue l'entité économique de base. La caractéristique essentielle de l'exploitation agricole est l'utilisation des ressources (inputs) disponibles -- force de travail, terre et capital -- pour la production de différents biens (outputs) en vue de satisfaire les besoins socio-économiques des membres du ménage. Nous retenons donc cette définition comme celle conduisant nos analyses.

    2.1.4 Système d'irrigation

    L'irrigation est l'opération consistant à apporter artificiellement de l'eau à des végétaux cultivés pour en augmenter la production, et permettre leur développement normal en cas de déficit d'eau induit par un déficit pluviométrique, un drainage excessif ou une baisse de nappe, en particulier dans les zones arides. L'irrigation peut aussi avoir d'autres applications comme par exemple : l'apport d'éléments fertilisants soit au sol, soit par aspersion aux feuilles (fertilisation foliaire) ; dans la culture hydroponique, l'irrigation se confond totalement avec la fertilisation (Tiercelin, 1998).

    Irriguer veut dire arroser artificiellement la terre et les plantes. Si les cultures pluviales dépendent entièrement des pluies, les cultures irriguées bénéficient d'arrosages organisées par l'homme, au moyen des conduites d'eau, de canaux, de réservoirs, de pompes, etc. (Dupriez, 1990).

    Le système d'irrigation représente donc cet ensemble d'éléments en interrelation visant à assurer l'irrigation. Le terme de système d'irrigation englobe tous les éléments de la prise de l'eau jusqu'au système de distribution de l'eau dans les casiers rizicoles. Dans la pratique, on distingue donc l'irrigation gravitaire, l'irrigation par aspersion et l'irrigation goutte à goutte. Le schéma suivant montre les types d'irrigation existants.

    Système d'irrigation

    Irrigation gravitaire (surface) 76.1%%)

    Irrigation goutte à goutte (0%)

    Irrigation par

    aspersion (0%)

    Irrigation

    par planche

    (22.8%)

    Goutteur à gaine

    Rampes fixes

    Rampes
    mobiles

    Irrigation

    par bassin

    (53.3%)

    Irrigation à la raie

    Diffuseur

    Orifice calibré ou ajutage

    Microasperseur (Micro Jet)

    Rampes permanentes

    Rampes semi portatives

    Rampes portatives

    Rampes pivotantes

    Rampes frontales

    Sur roues

    Enrouleurs

    Figure 1 : Systèmes d'irrigation Source : FAO, 2006

    2.1.5 Bas-fonds

    Les bas-fonds, et plus généralement les zones humides, sont souvent considérés comme des milieux fertiles, qui peuvent, moyennant aménagement, porter des cultures permanentes et intensives. Selon Raunet (1985), les bas-fonds, en régions intertropicales, sont "les fonds plats ou concaves des vallons, petites vallées et gouttières d'écoulement inondables qui constituent les axes de drainage élémentaires emboîtés dans les épaisses altérations des socles cristallins "pénéplanisés" (...). Ce sont les axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques contenus dans l'épais manteau d'altération et alimentés par les pluies. (...) Leurs sols sont engorgés ou submergés pendant une période plus ou moins longue de l'année par une nappe d'eau correspondant à des affleurements de nappe phréatique et à des apports par ruissellement".

    Les bas-fonds sont soumis à des alternances de phases de submersion et d'exondation, qui déterminent leur fonctionnement physico-chimique. Quelle soit temporaire ou permanente, l'hydromorphie joue un rôle déterminant tant pour le riz que pour les cultures exondées, les sols de bas-fonds peuvent présenter de fortes contraintes agronomiques. Leur ampleur est extrêmement variable, y compris au sein d'un même bas-fond.

    Les bas-fonds sont donc des milieux complexes, hétérogènes, dont le fonctionnement est déterminé par les conditions hydriques. Le rôle que joue le bas-fond dans les systèmes de production dépend de l'ensemble du système et des contraintes de l'économie familiale (gestion de la force de travail, qui oblige à des choix et des arbitrages entre les spéculations; problèmes de trésorerie et de soudure). Il dépend des contraintes foncières ou climatiques, des structures d'exploitation, des opportunités économiques, etc. En fonction des risques agroclimatiques, et des objectifs de sécurisation économique des paysans (faire face aux périodes de soudure, étaler les périodes de revenus), des configurations régionales peuvent être définies, à l'échelle d'un pays ou d'une région.

    2.1.6 Risques sanitaires

    Le risque est la probabilité d'apparition d'effets toxiques après l'exposition des organismes à un objet dangereux (Riviere, 1998). Pour Covello (1993), le risque est un concept « au minimum bi-dimensionnel, impliquant la possibilité d'une issue négative et une incertitude sur l'apparition, la chronologie et la gravité de cet effet négatif.

    Si l'une de ces caractéristiques n'existe pas, il n'y a pas de risque. Plus formellement, le risque est la caractéristique d'une situation ou d'une action où il y a deux issues possibles, on ne sait pas laquelle doit se produire, et l'une d'elles représente un événement indésirable ».

    Les risques sanitaires font référence aux diverses maladies que peuvent contracter les exploitants en étant exposés pendant longtemps à des facteurs de risques. L'eau, ressource naturelle indispensable à la vie, est aussi devenue, de manière directe ou indirecte, la première cause de mortalité et de maladie au monde (Handschumacher, 1996). Certes, l'accès à l'eau permet indéniablement d'améliorer les conditions de vie et les revenus. Mais il fait également, et spécialement en Afrique, apparaître de nouveaux problèmes tels l'expansion de certaines maladies et un déséquilibre socio-sanitaire. Selon la FAO/PNUD (1995), outre le fait qu'elle favorise la propagation des bactéries et virus pathogènes, l'eau joue également un rôle important dans la transmission des parasites, soit directement, soit en servant d'habitat aux vecteurs de ces parasites.

    Les maladies transmises par des vecteurs en présence d'eau sont particulièrement fréquentes dans les zones irriguées (Shiklomanov, 1991). Ce constat accablant a mobilisé la communauté des chercheurs qui a identifié en zones humides, plus d'une vingtaine de maladies hydriques, dont les plus meurtrières sont le paludisme, l'amibiase, la dengue et le choléra. Mais de toutes les maladies transmises par l'eau, la plus grave est le paludisme, tant par le nombre de décès qu'il provoque que par le nombre de personnes infectées chaque année, et dont la qualité de vie et la capacité de travail s'en trouvent diminuées. On estime qu'environ cent (100) millions de personnes sont atteintes chaque année par la maladie avec quatre-vingt-dix pour cent (90%) des décès en Afrique subsaharienne (PNUD, 2003).

    Dans ce travail, les risques sanitaires sont évalués par la morbidité. La morbidité pouvant être à son tour définie par plusieurs paramètres, nous utiliserons uniquement la prévalence.

    2.1.7 Morbidité

    La morbidité donne des indications sur le nombre d'individus malades et sur le nombre de nouveaux cas de maladies. En fait, ce concept est difficile à définir puisque l'état de maladie n'a lui-même pas de définition précise.

    On peut donc aborder ce concept selon les différents points de vue suivants :

    - la morbidité ressentie : elle tient compte du sentiment de l'individu. Se sent-il malade ou non ? Elle est très subjective dans la mesure où l'individu malade peut se sentir non-malade et vice versa.

    - la morbidité diagnostiquée : Elle tient compte de l'avis du professionnel de santé. Elle est aussi subjective puisqu'un professionnel de santé peut être influencé par le patient.

    - la morbidité objective : elle est plus proche de la réalité puisqu'elle s'appuie sur des critères fiables comme par exemple les preuves anatomopathologiques. Elle nécessiterait en permanence la mise en place des programmes de dépistage pour l'ensemble des maladies. Deux indicateurs sont utilisés pour la caractériser : la prévalence et l'incidence.

    - la prévalence correspond au nombre de cas de maladies à un moment donné au sein d'une population. Elle tient compte des nouveaux cas et des cas présents au début de l'étude.

    Taux de prévalence = Nombre de cas d'une maladie donnée à un moment
    donné/population à risque au même moment.

    La population exposée (dénominateur) est en général la population moyenne à cet instant.

    Elle peut être instantanée : calculée à un instant précis ou calculée sur une période donnée (prévalence de période).

    Elle peut devenir plus grande avec l'augmentation de la durée de la maladie étudiée, la diminution du nombre de décès dus à la maladie, l'augmentation du nombre de cas diagnostiqués (progrès technique), la modification de la structure de la population concernée. Elle est très utile lorsqu'il s'agit d'apprécier les besoins sanitaires correspondant à une affection chronique, elle permet d'évaluer le stock de patients qu'il faut prendre en charge pour les maladies durables.

    2.1.8 Taux d'incidence

    L'incidence correspond au nombre de nouveaux cas de maladie donnée apparus pendant une période donnée. Le t'aux d'incidence peut se calculer selon la formule suivante :

    Taux d'incidence = nombre de nouveaux cas d'une maladie donnée survenus pendant une
    période donnée/population à risque pendant cette période
    . (Rongère, 2006)

    Ici, il faut veiller à ce que la période de mesure soit précise et que la population doit être relativement stable entre le début et la fin de l'étude.

    2.2 Botanique et historique du riz

    De la famille des Graminées, le riz (Oryza spp) nourrit plus de 4 milliards de personnes dans le monde (FAO, 2001). Son caryopse contenant principalement des carbohydrates est une source majeure d'alimentation énergétique et sert également comme un important fournisseur de plusieurs vitamines et minéraux. Elle fournit également une importante quantité de protéine diététique alimentaire.

    Il existe plus de 20 espèces de riz, parmi lesquelles, seulement deux (02) sont cultivées de par le monde. Il s'agit de la variété O. sativa originaire des régions tropicales humides de l'Asie et de la variété O. glaberrina originaire du Bassin du Niger en Afrique. Ces deux (02) espèces sont diploïdes et les autres communément désignées comme des espèces sauvages peuvent aussi être diploïdes ou tétraploïdes. Elles sont les plus importantes sources de nutrition humaine ; la première à cause de ses bons rendements et de son adaptabilité aux conditions locales de croissance, est cultivée de par le monde. Quant à la seconde, sa culture est limitée à des parties de l'Afrique de l'Ouest. L'espèce cultivée en Asie (O. sativa) est une culture annuelle qui a subi une adoption complète après le passage d'une culture d'espèce sauvage pérenne (O. rufipogon) à une espèce annuelle sauvage (O. nivara). L'origine du riz est fortement associée à l'existence de l'homme. Sa valeur nutritionnelle a beaucoup influencé les valeurs culturelles et religieuses de l'existence humaine.

    Des scientifiques soutiennent que le riz est originaire des pays tropicaux humides du Gondwanaland voici à peu près 135 millions d'années. Les généticiens russes soutiennent eux, que le riz est originaire de l'Hindustan et s'est ensuite répandu dans la région. Les études ont toutefois révélé une forte concentration des formes de riz sauvages en région SudChinoise et au nord de l'Inde soupçonnant ces régions d'être les sites origines du riz.

    En Europe et aux Etats-Unis, le riz est introduit depuis 300 ans en provenance de l'Inde (FAO, 2001). Le riz est une plante versatile qui s'adapte à une variété de conditions écologiques. Il tolère les conditions chaude, humide, inondée, sèche ou froide. Il peut être cultivé dans des sols salins, alcalins et acides.

    2.3 Le riz dans le monde, en Afrique et au Bénin

    Les statistiques présentées par la FAO (2001) montrent que le riz est la deuxième culture mondiale et la principale denrée alimentaire de près de la moitié de la population mondiale. Elle contribue à plus de 20 % à la fourniture mondiale en calories consommées. Plus de 2 milliards d'habitants en Asie y tirent 80 % de leurs calories.

    En Asie, 95 % du riz mondial est produit et consommé. Le riz a une importance croissante dans le marché en tant que denrée alimentaire en Europe et Amérique du Nord. Seulement 5 % du riz cultivé est utilisé dans la transformation au niveau des produits industriels et des boissons alcoolisées. Les 95% restants sont consommés sans transformation et la grande majorité est consommée dans les milieux de production.

    De toutes les cultures alimentaires les plus importantes, le riz est le moins mobile, avec à peu près 5 % d'entrée dans le commerce mondial (FAO, 2001).

    Il occupe globalement 1/10 des terres arables dans le monde. En Asie, il s'agit de plus du 1/3 des surfaces totales plantées. Tous ces chiffres permettent donc d'affirmer que loin d'être une culture de moindre importance, le riz occupe une place de choix sur l'échiquier mondial des produits agricoles.

    Le continent africain est devenu l'un des principaux pôles d'importation de riz avec environ le quart (1/4) des importations mondiales à cause de sa faible production qui atteint à peine 1,5 % de la production mondiale (Ahoyo,1996).

    Selon Adégbola et Sodjinou (2003), l'Egypte demeure le plus grand producteur de riz en Afrique, suivi du Nigéria et de Madagascar. Ces trois (03) pays ont la plus grande superficie récoltée. Une analyse effectuée par ces auteurs permet de constater que le Nigéria est le plus grand producteur de riz en Afrique de l'Ouest, suivi de la Côte d'Ivoire et de la Guinée avec respectivement 48 %, 17 % et 10 % de la production totale de la région.

    En Afrique de l'Ouest particulièrement, la demande de riz n'a jamais pu être satisfaite, ce qui s'est traduit par une augmentation de 400 % des importations rizicoles au cours des 25 dernières années, (FAO, 2000). Il ressort donc de ces caractéristiques que la production est restée inférieure à la consommation.

    Les statistiques sur l'offre du riz au Bénin varient d'une source à une autre. Ces diverses sources montrent cependant une croissance générale de la production locale. Une étude réalisée par la FAO (1997), présente la situation du riz au Bénin notamment de 1960 à 1996. Selon cette étude, la production est passée de 550 tonnes en 1960 à 7730 tonnes en 1979. Cette période a connu une croissance générale de la production rizicole au Bénin. Cette production retombera à 4000 tonnes en 1980 où elle stagnera jusqu'en 1990. Elle ne reprendra sa progression qu'en 1991 pour dépasser les 5000 tonnes en 1994 et pour atteindre 9000 tonnes en 1996. L'annuaire statistique de la FAO (2001) montre également une croissance aussi bien des surfaces emblavées que de la production rizicole au Bénin.

    2.4. Description du paludisme et de la bilharziose Le paludisme

    Le paludisme, la maladie infectieuse parasitaire la plus importante dans le monde, est transmis par les moustiques qui se reproduisent en eau douce ou parfois en eau saumâtre. Les symptômes du paludisme sont la fièvre, les frissons, les céphalées, les douleurs musculaires, la fatigue, la nausée et les vomissements, la diarrhée, l'anémie et la jaunisse (coloration jaune de la peau et des yeux). La gravité et l'ampleur des symptômes dépendent du type spécifique de paludisme. Dans certains types, l'infection peut rester inactive pendant une période pouvant aller jusqu'à cinq ans et elle peut être récurrente. Dans les zones de transmission intense du paludisme, les gens peuvent développer une immunité protectrice suite à des infections répétées. Sans traitement rapide et efficace, le paludisme peut évoluer vers une forme cérébrale grave suivie par la mort. Le paludisme figure parmi les cinq causes principales de décès chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique.

    Le paludisme est causé par quatre espèces de parasites du genre Plasmodium (P. falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae). Les gens contractent le paludisme après avoir été piqués par un moustique appelé `anophèle' infecté. Certains moustiques femelles prennent leur repas de sang au crépuscule et au début de la soirée, mais d'autres piquent pendant la nuit ou aux premières heures du matin. Lorsqu'un moustique pique une personne infectée, il ingère des parasites du paludisme avec le sang. Pendant une période de 8 à 35 jours (en fonction de la température ambiante), le parasite se développe dans le moustique. La forme infectante (sporozoïte) du parasite passe dans les glandes salivaires du moustique et est injectée dans un nouvel hôte humain lors des repas de sang suivants. Chez l'hôte humain, les sporozoïtes migrent vers le foie, pénètrent dans les cellules hépatiques où ils se multiplient et gagnent la circulation sanguine. La phase hépatique peut durer entre 8 jours et plusieurs mois, en fonction des espèces de paludisme. Leur croissance et leur multiplication ont lieu dans les globules rouges. Les symptômes cliniques surviennent lorsque les globules rouges éclatent. Si cela survient en grand nombre, la personne connaît les fièvres intermittentes caractéristiques de la maladie. Les parasites libérés envahissent d'autres globules rouges. La plupart des gens commencent à se sentir malades 10 jours à 4 semaines après avoir été infectés.

    La bilharziose

    Les bilharzioses sont des parasitoses à la fois sanguines et tissulaires provoquées par des vers appartenant à la classe des trématodes et au genre shistosoma. On distingue au Bénin :

    - la bilharziose urogénitale déterminée par Shistosoma hématobium

    - la bilharziose intestinale et hépatosplénique due à S. mansoni

    - la bilharziose rectale due à S. intercalatum

    La bilharziose constitue la deuxième endémie parasitaire majeure après le paludisme. Près d'un million de personnes sont soumises au risque d'infestation. C'est la principale parasitose provoquée par ou liée à l'eau. Cette parasitose est en perpétuelle croissance parce que souvent avec la croissance socio-économique les parasitoses disparaissent mais ce n'est pas le cas de la bilharziose qui sévit avec les progrès socio-économiques et technologique.

    Les facteurs épidémiologiques favorisants sont :

    - les facteurs liés au parasite lui-même : on incrimine les réservoirs de parasites animaux ce qui fait que l'éradication de la parasitose est impossible d'où l'entretien et l'extension de la parasitose

    - les facteurs liés au mollusque hôte intermédiaire. Toute eau dont la température est convenable à la survie des mollusques permet leur prolifération.

    - les facteurs liés à l'homme. Il s'agit du niveau socio-économique (utilisation des eaux sauvages pour les besoins domestiques) ; de la profession (riziculteur, pêcheur, ouvriers d'entretien des canaux d'irrigation ; le développement économique (construction de barrage qui outre leur objectif premier assigné permet la prolifération des mollusques.

    2.5. Les travaux sur le riz au Bénin

    Partant des nombreux travaux menés sur le riz au Bénin, il ressort que cette spéculation occupe une place importante dans la consommation alimentaire. Autrefois considéré comme aliment de luxe, le riz est aujourd'hui abondamment consommé aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. En effet, on a estimé de 6 à 20 kg en zone rurale et entre 10 et 30 kg en zone urbaine, la consommation de riz par tête et par an en Afrique (Troudé, 1997 cité par Adégbola et Sodjinou, 2003).

    Les projets RIVERTWIN et IMPETUS conduisent depuis 2001 des études sur le fleuve Ouémé, et en particulier au niveau de sa vallée. Ces études sont souvent concentrées sur des données techniques d'hydrologie, de maîtrise et d'utilisation de l'eau en relation avec la production agricole. Ainsi, elles ont montré par des modèles économétriques chronologiques,

    qu'il existe dans le temps une corrélation positive entre la pluviométrie et les rendements agricoles obtenus. Dans le cadre de la conduite des ces études, les aspects socio-économiques ont été très peu abordés. Selon la Direction du Génie Rural du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, les superficies bénéficiant d'irrigation pour la production agricole ont accru de 25% entre 1995 et 2004. Au Nord-Bénin, plus de 20000 producteurs des Communes de Karimaman et de Malanville ont bénéficié au cours de la même période de systèmes d'irrigation et de renforcement de capacité pour la maîtrise de l'eau en production agricole (DGR, 2005). Mais ces études menées par la direction du Génie Rural ne se sont pas intéressées aux aspects économiques d'utilisation de l'eau pour la production agricole. Or, ces aspects sont très importants pour la conception et la mise en Suvre de projets de promotion de la maîtrise de l'eau pour une production agricole durable. Pour Shiklamanov (1991), moins de 1% des terres cultivables sont irriguées au Bénin. Cette faible performance en maîtrise de l'eau serait due à la moindre importance accordée à l'eau dans les politiques agricoles. Les conséquences en sont que la productivité agricole a diminué, l'offre des produits agricoles a baissé et leurs prix ont augmenté.

    Dans son étude sur l'approche participative de gestion de l'eau pour une agriculture durable dans les pays sous-développés, la FAO (1998) a montré que les producteurs qui maîtrisent la gestion de l'eau avaient des revenus supérieurs à ceux qui ne la maîtrisaient pas. Les derniers avaient plus de difficultés à assurer la sécurité alimentaire dans leur ménage.

    Dans la région de l'Ouémé supérieur au Bénin, Dagbénonbakin (2003) a montré que l'utilisation de l'eau en production agricole était hautement efficiente dans les systèmes de cultures à fumure minérale et à combinaison de fumures minérale et organique, comparativement à ceux sans fumure minérale ou organique.

    Adégbola (1985), a révélé que l'échec constaté de l'intensification de la production rizicole dans le département du Borgou est dû à la non prise en compte du fonctionnement du moulin de Royen.

    Les résultats de Houndékon (1996) concernant le Nord-Bénin ont montré, grâce à l'outil d'analyse "Policy Analysis Matrix" (PAM), que la production de riz est rentable dans tous les systèmes et seul le système irrigué permet aux paysans de réaliser le profit le plus élevé à l'hectare dans le cas où le dispositif d'irrigation fonctionnerait correctement. L'auteur, en comparant le riz aux autres cultures de la zone, a montré qu'il est financièrement plus rentable en ce qui concerne le système irrigué et occupe la deuxième place aussi bien dans le système de bas-fonds aménagé que non aménagé. Dans tous les systèmes qu'il a définis, seuls les systèmes irrigués et les systèmes de bas-fonds non aménagés ont un avantage comparatif à

    produire le riz pour concurrencer les importations. Mais cette production rizicole est devenue compétitive aussi bien dans les zones de production que les zones de consommation depuis la dévaluation du franc CFA.

    Sadou (1996), en étudiant l'économie des systèmes de production de riz dans le département du Borgou (Commune de Malanville), a abouti à la conclusion selon laquelle la production de riz en système irrigué ou en bas-fonds est rentable, mais la production du système de bas-fonds l'est encore plus.

    Ahoyo (1996) mène une autre étude avec la même approche d'analyse mais combinée avec la programmation linéaire au Sud. Les conclusions auxquelles cette étude économique des systèmes de production rizicole de la région est parvenue, montrent que la culture du riz est l'activité la plus exigeante en travail et le riz est cultivé pour régler des problèmes de liquidité et de trésorerie de la famille. Les rendements de riz dans les systèmes identifiés par l'auteur sont faibles et la rémunération de la journée de travail agricole est plus faible pour le riz que les autres produits cultivés. Les contraintes essentielles de la culture du riz dans cette région (l'exigence en travail, les rendements faibles, et les prix bas) ne lui confèrent pas une rentabilité pour concurrencer les autres cultures des systèmes de production.

    A partir de la modélisation des exploitations agricoles de la zone d'étude à l'aide de la programmation linéaire, il a été constaté que l'amélioration des rendements de riz peut avoir comme impact, l'augmentation de la production et du revenu à condition de diminuer les emblavures des autres spéculations. De plus, une plus grande disponibilité du travail agricole dans l'exploitation provoquerait l'accroissement des superficies de riz et de vivriers alors que celle du coton sera diminuée. L'augmentation du prix au producteur augmentera le revenu familial au niveau du système irrigué. La dévaluation du franc CFA a également amélioré la rentabilité de la production du riz au Sud-Bénin et le pays épargne des devises en substituant le riz importé au riz local dans le cas du système pluvial.

    Selon une étude menée par l'INRAB (2000) sur le développement des technologies rizicoles, les rendements ont subi une augmentation et les paysans interviewés ont toujours émis de très bonnes appréciations sur les nouvelles technologies introduites. Adégbola et Sodjinou (2003) dans l'une des plus récentes études, mesurent la compétitivité des systèmes de production du riz au Bénin en utilisant la Matrice d'Analyse de Politique (MAP). Les systèmes ont été identifiés, caractérisés et analysés dans de grandes zones du pays.

    - Au Sud, on distingue trois (03) systèmes : la maîtrise totale de l'eau, les bas-fonds non
    aménagés et les bas-fonds aménagés. La production du riz est financièrement rentable dans
    ces systèmes. L'analyse de l'avantage comparatif révèle que seul le premier système dégage

    un profit positif pour la collectivité alors que les deux (02) autres ne possèdent pas un avantage comparatif dans la production pour concurrencer le riz importé.

    - Au Centre, cinq systèmes (05) ont été identifiés, et se sont révélés socialement rentables à l'exception du système pluvial strict qui seul ne possède pas d'avantage comparatif à concurrencer le riz importé.

    - Au Nord-Est, dix (10) systèmes ont été identifiés contre sept (07) au Nord-Ouest. Dans ces deux (02) régions, seul le système bas-fond non aménagé utilisant la variété traditionnelle ne possède pas un avantage comparatif à concurrencer le riz importé.

    Une autre étude concernant l'analyse de filière effectuée par les mêmes auteurs présente la situation du riz depuis la production jusqu'à la consommation. Cette analyse a été effectuée dans chaque zone du pays à travers des systèmes de production définis. Les résultats en ce qui concerne la production montrent que les systèmes de riziculture du Nord-Est sont relativement plus mécanisés que ceux des autres régions. Les indicateurs de rentabilité ont montré que les systèmes de riziculture irriguée sont plus rentables que les autres systèmes. De même, les systèmes du Sud sont plus performants financièrement que ceux des autres régions. Les résultats les moins intéressants sont obtenus dans le Nord-Ouest.

    Ces auteurs concluent que la filière riz dégage de façon globale une valeur ajoutée et des résultats d'exploitation positifs. Cela suppose que la filière riz est globalement rentable et donc viable.

    Les résultats les plus intéressants sont observés au Sud, ensuite vers le Centre. La région Nord-Ouest donne des résultats négatifs au niveau du producteur. Quant aux producteurs du Nord-est, ils n'obtiennent qu'une très faible partie du total du résultat net d'exploitation généré par toute la filière, contrairement à ceux du Sud et du Centre qui ont une très forte proportion.

    Ces études donnent une vision d'ensemble sur l'évolution de la production du riz au plan national. Elles ont identifié les grands systèmes, de même que les sous-systèmes de production du riz rencontrés dans le pays. Elles ont également montré la rentabilité comparée et la compétitivité du riz de chaque type de système dans différentes régions. Elles paraissent de ce fait trop globales et n'abordent pas réellement les spécificités liées aux productions dans chaque système comme par exemple les types de variétés utilisées et la détermination des facteurs qui influencent les rendements obtenus.

    Les conséquences sanitaires de la mise en Suvre d'aménagements hydro-agricoles de grande ampleur sont désormais prises en compte par les aménageurs, opérateurs et autres décideurs. Cependant, certains épisodes, certes de grande importance pour la santé des populations, font

    peut-être penser un peu à un "déterminisme" inéluctable, et malheureusement négatif, des aménagements hydro-agricoles sur la santé des populations riveraines (Handschumacher et al, 2001). On peut ainsi citer le cas de la vallée du Nil et le développement de la bilharziose qu'elle a connu à la suite de la mise en eau du barrage d'Assouan.

    D'après les recherches, le paludisme constitue une contrainte majeure selon 34% des exploitants. De plus, l'implantation de périmètres irrigués à proximité des villages a favorisé la prolifération d'autres maladies notamment les maladies hydriques. Ces résultats concordent avec les remarques faites par Agbossou (2001) qui fait mention des maladies comme le paludisme, les infections gastro-entériques, la bilharziose, les dermatoses, qui sont plus fréquentes dans les milieux humides que sur les plateaux.

    Dans une autre étude menée sur un périmètre agricole irrigué, on retrouve le paludisme dans 93,75% des plaintes en matière de santé (Orékan, 1998). Azonhè (2005) quant à lui, aboutit à une conclusion similaire, quand il souligne que les petites retenues d'eau constituent de très bons gîtes larvaires de moustiques.

    Victhoekè (2006) en évaluant les impacts socio-économiques et sanitaires de la mise en valeur du bas-fond « Ouantégo » dans la commune de Covè, montre qu'aucune maladie hydrique particulière ne menace ceux qui l'exploitent. Cet état de chose est induit par le port des bottes par les producteurs. Toutefois, ils contractent les maladies liées à l'eau. Par contre Alonzo et al., (1991) dans une recherche parasitologique conduite entre 1982 et 1991 sur 18512 habitants des villages environnants de Zinvié ont révélé que 9554 sujets (soit 50,6 %) sont atteints de parasitoses.

    En s'affranchissant des risques sanitaires liés au milieu tropical et en créant des plans d'eau et des canaux d'irrigation à ciel ouvert, les aménageurs ont, non seulement accru les risques de transmission du paludisme par la multiplication des écosystèmes favorables au développement des moustiques mais ont encore favorisé l'implantation d'écosystèmes favorables à la multiplication des mollusques, hôtes du parasite responsable de la bilharziose. Le cas du Sénégal est flagrant et fait ressortir les diverses maladies acquises par les producteurs au fil du temps. En effet, les premiers cas de bilharziose intestinale ont été diagnostiqués à Richard Toll (ville située sur le fleuve Sénégal à une centaine de kilomètres à l'Est de St Louis) en 1988 soit deux (02) ans après la mise en service du barrage de Diama situé à 30 kilomètres au nord-est de Saint Louis au Sénégal. Depuis, la prévalence dans cette ville est passée de 42 % en 1989 à plus de 90 % en 2003 avec une population importante d'enfants touchés par ce fléau. En fait, c'est toute la population riveraine du fleuve (non soumise au régime océanique) qui est atteinte par ce fléau. Dans cette région tropicale du

    Nord Sénégal, tous les facteurs sont réunis pour favoriser la transmission de maladies infectieuses et parasitaires : absence d'hygiène, inaccessibilité à l'eau potable, absence de dispositif de traitement des eaux sales, présence de vecteurs tels que moustiques, rats etc.&

    Le développement de l'agriculture par irrigation laisse entrevoir à la population une relative autosuffisance alimentaire. Mais force est de constater que parallèlement, ce développement a accru les risques sanitaires en exposant la population à des maladies infectieuses supplémentaires (comme la bilharziose) dont l'impact à déjà des effets contraires sur l'amélioration de la vie des populations.

    En effet le paludisme, responsable de la mort de millions de personnes sur le continent africain a une incidence notoire sur son économie. L'impact économique du paludisme se chiffre, d'après l'OMS à 38 % du PNB du continent. Y ajouter l'incidence des maladies dites hydriques comme les bilharzioses et les infections diarrhéiques, ne fait qu'empirer une situation déjà bien précarisée par l'absence de gestion des eaux. (Martegoutte, 2009).

    Enfin, des études de rentabilité et d'efficacité ont été menées sur le périmètre rizicole de Malanville. Très peu d'études se sont appesanties sur l~évaluation des facteurs expliquant la variation des rendements du riz d'une part et les déterminants du niveau de risques sanitaires y afférent d'autre part. La présente étude vise à analyser les déterminants des variabilités du rendement selon les divers systèmes d'irrigation dans la commune de Malanville et à définir les facteurs socio-économiques qui influencent le niveau de risque sanitaire lié à la riziculture.

    CHApiTRE 3 : METHoDoLoGiE DE L'ETuDE

    Nous avons suivi une démarche méthodologique qui se présente en deux étapes principales : une étape qualitative et une étape quantitative. L'étape qualitative et holistique a consisté en la découverte du milieu d'étude. A partir des « Focus group » organisés, nous avons appréhendé les points de vue des groupes cibles sur le sujet traité et fait un diagnostic sommaire des contraintes et des atouts de la production du riz dans la commune de Malanville. Les critères de la mise en place de ces groupes homogène sont : l'appartenance à un groupement de producteurs rizicoles (jeunes ou adultes), le nombre d'années dans la riziculture, la possession ou non d'un système d'irrigation. La seconde étape, beaucoup plus quantitative et réductionniste nous, a permis de collecter les données relatives aux tests d'hypothèses.

    3.1 Phase de déroulement de l'étude

    Les deux étapes de l'étude se sont déroulées en trois phases :

    3.1.1 Phase préparatoire

    Il s'agit de la phase au cours de laquelle, la littérature disponible (thèses, mémoires, articles, ouvrages) sur la production du riz et l'évaluation des impacts sanitaires a été consultée. Les résultats de cette phase ont permis de faire le point des études antérieures sur le sujet puis d'identifier les différents aspects faiblement explorés jusque-là. Par la suite, nous avons fixé nos objectifs, défini les hypothèses puis proposé la démarche méthodologique à suivre. Cette phase de documentation s'est étalée tout au long de la recherche.

    3.1.2 Phase exploratoire

    Au cours de cette phase, nous avons pris contact avec les riziculteurs de trois villages produisant le riz dans la commune de Malanville. Dans chacun de ces villages, nous avons réalisé des « focus group » selon la disponibilité des producteurs afin d'avoir des informations d'ordre général sur la production du riz. Outre les divers échanges, cette phase a amené à tester le pré-questionnaire sur quelques ménages. Ce pré-test nous a conduit à relever les insuffisances dudit questionnaire et à l'améliorer pour la dernière phase. Nous avions aussi rencontré les différentes autorités de la commune de Malanville (responsables du CeCPA, maire, cadres de différentes structures intervenant dans la filière riz) pour collecter des informations générales sur la commune. Par ailleurs, nous avons réalisé une typologie des

    villages producteurs du riz de la commune puis choisi de façon aléatoire les villages dans lesquels l'étude fine sera réalisée.

    Cette phase nous a donné l'occasion de réorienter nos objectifs et hypothèses conformément aux constats faits sur le terrain.

    3.1.3 Phase de collecte des données et d'analyse des résultats

    Elle a consisté en la collecte des données nécessaires au test des hypothèses à l'aide des questionnaires corrigés après la phase exploratoire. La technique d'observation participante et des entretiens non formels nous a offert la possibilité d'obtenir des informations qualitatives d'une grande utilité pour comprendre certaines tendances obtenues à travers le questionnaire. Enfin, les données collectées ont été traitées et les résultats analysés. Cette dernière phase a conduit à la rédaction du document final.

    Les données collectées portent sur :

    - les caractéristiques socio-démographiques des producteurs (l'âge, le niveau d'éducation, d'alphabétisation, le nombre d'années d'expérience en matière de production rizicole, le contact avec un encadreur, la taille du ménage, le nombre d'actifs rizicoles) ;

    - la production rizicole (superficie cultivée, systèmes de gestion de l'eau, les quantités de travail, de semences et d'engrais minéraux utilisées, prix unitaire de la main d'Suvre salariée, quantité de produits obtenus, et les coûts des divers facteurs de production).

    3.2 Estimation des ressources et des facteurs de production

    Pour l'évaluation des facteurs de production et de la production elle- même, des mesures et des estimations ont été faites :


    · Estimation des superficies

    Dans la commune, l'unité de mesure des superficies est la parcelle rizicole qui fait 0,25 ha. Selon les travaux de Danhounsi (2007), en raison de la rareté de la terre, certains riziculteurs exploitent moins qu'une parcelle soit 0,19 ha (3/4 de 0,25ha). Mais aujourd'hui grâce aux appuis dont bénéficient les producteurs de la part du PUASA, les superficies sont au moins de 0,25 ha par parcelle. Cela est du au fait que les producteurs se sont un peu plus investit dans la culture du riz, donc les superficies allouées à cette spéculation se sont accrues. En effet, ce programme mis en place par le gouvernement béninois, appuie les producteurs du riz en leur

    accordant la disponibilité en intrants (semences, engrais, motopompes etc.). Ainsi, la superficie totale exploitée par producteur est égale à la somme des superficies déclarées.

    · Estimation de la quantité de main-d'Suvre

    Dans un ménage agricole, la main-d'Suvre disponible peut être allouée à deux (02) grandes catégories d'activités : la production agricole et les activités extra- agricoles. Or, au sein d'une économie paysanne, la main d'Suvre disponible est essentiellement familiale (Norman et al., 1979). Elle est le plus important facteur de production dans l'agriculture traditionnelle et occupe les trois quarts des coûts totaux de production (Sadou, 1996), d'où l'importance de sa quantification. Dans la présente étude, le travail a été quantifié en heures, converti en Homme-heure ; l'Homme-jour étant la quantité de travail qui peut être faite par unité de travail en jour (Biaou, 1994). Pour la détermination de la durée de travail réalisé pour chaque opération, nous avons calculé l'effectif total des travailleurs pour la main d'Suvre familiale, la main d'Suvre salariée. L'effectif total des travailleurs en Equivalent Homme est donné par la formule suivante (Storck et al. 1991) :

    ET= (nombre d'hommes) + 0.75*(nombre de femmes)+0.50*(nombre d'enfants de 6 à 14
    ans)

    Pour la conversion en homme-jour (hj), nous avons multiplié ET par la durée totale (Td) de l'opération (en heure) divisée par 8. Nous avons considéré comme une unité de travail équivalent à un homme-jour, le travail qu'aurait accompli pendant une journée (de 08 heures), un manSuvre normal payé à la tâche. La formule peut s'écrire :

    EThj = ET(Td/8)

    · Estimation des productions

    Deux (02) approches sont souvent utilisées pour quantifier la production agricole : l'approche du carré de rendement et l'approche de la mesure directe de la production totale.

    L'approche du carré de rendement a l'inconvénient de surestimer ou de sous-estimer les résultats selon le cas. En effet, les parcelles ne sont pas toujours homogènes et les quantités récoltées peuvent varier d'une portion à une autre. En outre, le producteur a tendance à prendre plus soin des carrés de rendement que des autres portions du champ. Ainsi, même les moyennes effectuées ne permettent pas de corriger ces biais.

    La mesure directe de la production, quant à elle, présente souvent le risque de ne pas tenir compte des dons, des consommations au champ ou d'éventuelles ventes avant la mesure. Mais, elle conduit à une meilleure estimation dans le cas des produits qui sont vendus en bloc après la récolte. L'approche de la mesure directe de la production est l'approche utilisée dans le présent travail pour quantifier la production rizicole par exploitant. En effet, cette méthode présente l'avantage de quantifier exactement au champ la production avant sa répartition selon les besoins de l'exploitant. Chaque exploitant exprime la production de paddy obtenue par parcelle en nombre de sacs. La production totale estimée en kg est alors égale au produit du nombre total de sacs par 841.

    3.3 Choix de la zone d'étude et des unités à observer

    3.3.1 Choix de la zone d'étude

    Située à l'extrême Nord du Département de l'Alibori, la commune de Malanville est limitée au Nord par le fleuve Niger, au Sud par les Communes de Kandi et de Ségbana, à l'Est par le fleuve Niger et la République Fédérale du Nigéria et à l'Ouest par la Commune de Karimama. Son chef lieu Malanville se trouve à environ 317 Km de Parakou.

    Elle couvre une superficie de 3016 Km2 dont 80.000 ha de terres cultivables (Danhounsi, 2007). Au point de vue relief, la commune de Malanville est constituée d'un ensemble de plateaux parsemés de rares collines avec une hauteur moyenne de 80 m (Bodjécali, Guéné et Madécali). Il existe également de vastes vallées le long des cours d'eau.

    Le climat est de type Soudano-Sahélien avec l'alternance d'une saison pluvieuse (MaiOctobre) et d'une saison sèche (Novembre-Avril) marquée par le régime de l'harmattan. La moyenne d'eau enregistrée au 10/ 9 /07 est de 870 mm en 43 jours contre une moyenne des cinq dernières années qui est de 922,48 mm en 52 jours.

    Le réseau hydrographique de la commune de Malanville est assez appréciable et comprend trois (03) importants cours d'eau à savoir : le fleuve Niger avec un régime permanent et ses affluents (la Sota et l'Alibori) ainsi que de nombreuses rivières saisonnières.

    On distingue deux types de sols :

    1 Le poids en kg du sac de riz paddy utilisé sur le périmètre

    - Les sols de la vallée du Niger, de la Sota et de l'Alibori qui sont dans l'ensemble assez riches en limon et qui couvrent une superficie d'environ 500

    Km2,

    - Les sols de l'intérieur, de type gneissique relativement pauvres.

    La commune de Malanville a été choisie pour cette étude. Cette commune constitue en effet avec celle de Karimama, les deux (2) communes du Nord-Bénin où les systèmes d'irrigation des périmètres agricoles sont les plus importants (DGR, 2005). En outre, avec l'appui du Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA) combiné aux actions incitatives de l'Office National pour la Sécurité Alimentaire (ONASA), les superficies de riz emblavées ont considérablement évolué. Mieux, dans l'optique d'accroître la production rizicole, des forages ont été réalisés gratuitement par ledit projet dans les champs des producteurs. Cependant, une certaine différence entre le niveau des rendements du riz dans la commune est à noter.

    En faisant référence aux travaux de Danhounsi (2007) sur l'efficacité économique des exploitations agricoles sur le périmètre rizicole de Malanville, cette commune reste une grande productrice de riz et comporte de nombreuses variations, en se référant au mode de gestion de l'eau dans la riziculture. Ces différentes caractéristiques font que cette zone est propice pour la présente recherche. En outre, peu d'études prenant en compte les aspects socioéconomiques et les risques sanitaires liés à la production du riz ont été réalisées dans la dite commune.

    3.3.2 Choix des unités à observer

    L'étude porte sur une analyse des fondements des variations de rendements du riz et l'évaluation des risques sanitaires afférents à la riziculture. L'unité d'observation la plus propice est le ménage agricole. Le ménage, rappelons-le, est défini comme un groupe de personnes apparentées ou non répondant à plusieurs critères que sont: le fait de vivre sous un même toit, de reconnaître l'autorité d'un même individu appelé chef de ménage, de partager les repas, d'avoir une source commune de revenu ou de mettre en commun les moyens permettant de satisfaire les besoins essentiels du ménage (Sissoko, 1998). Ont été considérés comme ménages agricoles, les ménages ayant comme activité principale l'agriculture et la production du riz. Les données collectées sont celles des deux (02) saisons de l'année 2008 (hivernale et contre saison).

    3.4 Echantillonnage

    L'univers de l'échantillonnage est l'ensemble des ménages producteurs du riz de la commune de Malanville. L'unité d'échantillonnage est le ménage agricole. Pour constituer l'échantillon, nous avons procédé d'abord à une catégorisation des villages producteurs de riz. A cet effet, deux (02) critères de classification ont été utilisés : les emblavures puis le nombre de riziculteurs par village. Nous supposons que le niveau d'emblavure dépend de l'efficacité du système de production. Ainsi, les diverses catégories obtenues reflètent les différences entre les systèmes de production et les types d'irrigation. Cela nous a permis d'avoir trois (03) grands types de villages : les gros villages producteurs, les villages moyens et les petits villages. (Voir Tableau n°1)

    Tableau 1: Echantillonnage des riziculteurs

    CATEGoRiEs

    Arrond. Villages

    Nombre de
    riziculteurs

    Emblavures (ha)

    GRANDS

    Malanville

    UGPPM

    709

    450

    PRODUCTEURS

    Malanville

    Bodjécali

    545

    552

     

    Garou Garou 2

    367

    425

     

    Garou Monkassa

    353

    444

     

    Malanville Kotchi

    260

    477

     
     
     
     

    PRODUCTEURS

    Malanville Monney

    360

    252

    MOYENS

    Garou

    Garou 1

    265

    441

     

    Tomboutou Dèguè dèguè

    359

    392

     

    Tomboutou

    Tomboutou 1

    263

    297

     

    Tomboutou Molla

    342

    333

     
     
     
     

    PETITS

    Malanville Galiel

    68

    66.5

    PRODUCTEURS

    Garou

    Garou Tédji

    183

    365

     

    Garou Kambouwo

    204

    333

     

    Tomboutou Tomboutou 2

    233

    398

     

    Madécali Madécali

    358

    154

     

    Guéné

    Banitè

    32

    16

     

    Cette catégorisation a permis de choisir six (06) villages de façon aléatoire, deux villages par catégorie pour la conduite de notre étude fine. Le choix du nombre de producteurs s'est fait de façon raisonnée. Tenant compte du temps, de la disponibilité des paysans et des moyens financiers, nous avons choisi trente (30) ménages par village de producteurs. La taille de l'échantillon est donc de 180 riziculteurs.

    Pour s'assurer que l'échantillonnage est aléatoire, les individus ont été choisis par la méthode de pas au niveau de chaque liste active par village. Cette méthode a consisté à prendre comme pas l'inverse du taux d'échantillonnage calculé pour chaque catégorie de village tiré au hasard.

    Le taux d'échantillonnage se calcule en divisant la taille de l'échantillon par village par le nombre total de ménages rizicoles dans le village. Nous appliquons l'inverse de ce rapport « pas » à la liste des chefs de ménages rizicoles du village. Ainsi pour Bodjécali par exemple, le pas est de 540/30 = 18. Alors, en prenant la liste des chefs ménages de Bodjécali, l'individu n°18 sur la liste est tiré, suivi du n° 36, ainsi de suite de façon tout à fait aléatoire. Au total l'enquête a porté sur 180 ménages dans six (06) villages producteurs de riz dans la commune de Malanville.

    3.5 Nature, sources et instruments de mesure des données collectées

    Les données collectées sont à la fois quantitatives et qualitatives. Elles portent sur :

    - les caractéristiques socio-économiques des producteurs (âge, niveau d'éducation/alphabétisation, appartenance à une association/groupement, nombre d'années d'expérience en matière de production rizicole, contact avec un encadreur, taille du ménage.)

    - les éléments du revenu de l'exploitant (agriculture, commerce, élevage, etc.)

    - les maladies prédominantes dans la zone et leurs liens avec les activités des producteurs.

    Ces données ont été collectées du 10/08/09 au 05/09/09 à l'aide d'un questionnaire standardisé, d'entretiens semi-structurés (voir annexe). En outre, les données secondaires relatives aux environnements biophysique et institutionnel ont été collectées à travers la documentation de différentes structures telles que BIDOC-FSA, INRAB, INSAE, PNUD, MAEP, MSP, IRSP etc. La technique de la triangulation a prévalu tout au long de la collecte afin de s'assurer de la fiabilité des données.

    Méthodes et outils d'analyses

    Les données collectées ont été codées, dépouillées et saisies à l'aide du tableur Excel. Access 2007 a servi à réaliser la base de données. Le contrôle et le traitement des données ont été réalisés avec le logiciel SPSS version 16.0 pour les caractéristiques socio-démographiques des exploitants et pour effectuer les régressions.

    La méthode d'analyse utilisée est essentiellement quantitative. Toutefois, elle fut complétée par la méthode qualitative pour pouvoir expliquer certains faits d'ordre institutionnel, sociologique et culturel.

    Hypothèse 1

    Les systèmes d'irrigation utilisés dans la commune de Malanville pour la production rizicole ne sont pas homogènes.

    Ici, nous supposons qu'il existe plusieurs systèmes d'irrigation utilisés pour la production du riz dans la commune de Malanville. A partir de l'Analyse en Composante Principale (ACP), nous avons décrit les relations existant entre les différentes variables qui permettent de caractériser un système d'irrigation. Il s'agit des sources de provenance de l'eau (point d'exhaure), du mode de distribution et de la nature du matériel de distribution de l'eau. Après, nous avons réalisé les groupes homogènes de systèmes d'irrigation puis avons distingué les types d'irrigation réalisés dans la commune de Malanville. L'hypothèse formulée sera acceptée lorsque l'ACP présentera plusieurs groupes homogènes.

    Hypothèse 2

    La productivité de la terre pour le riz dépend du système de production mis en place par le producteur

    Plusieurs modèles peuvent être utilisés pour vérifier la relation qui existe entre la productivité de la terre et les types d'irrigation. Nous pouvons utiliser une régression linéaire qui mettra en relation les niveaux de rendements au type d'irrigation qui sont des variables non métriques. On pourra par la suite tester la signification des coefficients pour vérifier cette relation. On peut aussi utiliser la fonction de production pour décrire cette relation.

    Pour cette hypothèse, nous avons deux (02) variables : le type d'irrigation et le rendement. Le type d'irrigation est une variable non métrique avec trois (03) modalités et le rendement reste une variable métrique. Le test requis dans ce cas pour la comparaison des moyennes est l'Analyse de variance (ANOVA) à un facteur.

    Quand ce test révèle des différences significatives entre les trois (03) catégories, alors il est
    nécessaire d'aller plus loin pour déterminer les catégories qui ont des moyennes différentes

    pour cette caractéristique. On se retrouve alors dans le cas de comparaison de moyennes entre deux (02) catégories, avec une variable métrique et une variable non métrique. Le test le plus adéquat dans ce cas est le test t de Student de comparaison de moyennes. Le niveau de signification des résultats obtenus, nous permettra d'accepter ou de rejeter l'hypothèse. Lorsque la statistique F calculée a une probabilité inférieur à 5%, nous accepterons au seuil de 5% que la productivité de la terre pour le riz dépend du système de production mis en place par le producteur.

    Hypothèse 3

    Les caractéristiques socio-économiques, le revenu net, la superficie emblavée, la distance exploitation-habitation et le système d'irrigation influencent significativement le niveau de morbidité du ménage.

    Plusieurs modèles économétriques peuvent être utilisés pour la détermination des facteurs qui influencent le niveau de prévalence des maladies hydriques liées aux activités de production rizicole. La prévalence est caractéristique du niveau de morbidité et donne une idée exacte sur le niveau de risque sanitaire des populations. Les modèles couramment utilisés pour de telles études sont les modèles Tobit, Logit et Probit. Les deux (02) derniers modèles (Logit et Probit) sont très proches du point de vue de leurs caractéristiques (Amemiya cité par Honlonkou, 1999).

    Initialement, le Logit et le Probit ont été mis au point pour la description des modalités prises par une ou plusieurs variables qualitatives, notamment en biologie. Mais ils ont eu une large application aussi bien en sociologie, en psychologie qu'en économie. Ainsi, le Logit a été utilisé dans plusieurs études de choix entre deux ou plus de possibilités (Payong, 1999 ; Kemp, 2000 ; Kouévi 2002). Cependant, la démarcation entre ces deux modèles n'est pas très aisée. Amemiya (1981), Madala (1983), Polson et Spencer (1991) cités par Honlonkou (1999), en sont arrivés à la conclusion que les deux (02) modèles donnent des résultats similaires.

    Nous ferons recours au Logit dans cette étude parce qu'elle a fait ses preuves dans plusieurs études similaires. Dans ce cas, la variable dépendante peut prendre deux valeurs (0 lorsque la prévalence des maladies est inférieure à 0 et 1 lorsqu'elle est supérieure à 0).


    · Modèle théorique

    Le modèle théorique se présente comme suit :

    Y = f(X, e) avec

    Y = variable dépendante

    X= matrice susceptible d'expliquer la variation de Y

    e= erreur logistique de la distribution.

    Nous analyserons les résultats du modèle qui porteront sur la qualité du modèle ; le pouvoir de prédiction du modèle et les signes des coefficients estimés.

    · La qualité du modèle

    La qualité du modèle peut être appréciée en utilisant la vraisemblance du modèle qui suit une loi de Khi Deux. Le modèle est dit globalement significatif lorsque la valeur de la vraisemblance est supérieure à celle du Khi-deux au même degré de liberté, et à un seuil donné (1%, 5% ou 10%). De façon plus directe, le modèle est dit bon lorsque la probabilité du ratio de vraisemblance est inférieure au seuil de signification choisi.

    · Le pouvoir de prédiction du modèle

    Le pouvoir de prédiction du modèle permet de confirmer l'adéquation du modèle pour l'étude; il est donné par le pourcentage de fausses ou vraies prédictions. Plus il y a de vraies prédictions, mieux les résultats du modèle peuvent être utilisés pour faire des estimations.

    · Les signes de coefficients estimés

    La valeur numérique des coefficients estimés n'a pas vraiment d'intérêt en soi. Par contre, les signes de ces coefficients sont importants. Ils indiquent si la vérification associée influence la probabilité à la hausse ou à la baisse. Autrement dit, ces signes indiquent dans quel sens la variation de la variable explicative influence la variation de la variable expliquée. A chaque signe des coefficients est associée une significativité qui revêt une grande importance. Elle est donnée par une probabilité qui indique dans quel intervalle de confiance le signe peut être utile. Cette probabilité peut être de 90%, 95% ou de 99%.

    · Modèle empirique Soit Pi la probabilité qu'associe le Logit à l'unité d'enquête i

    Pi = F(Ii) = 1/ 1 + e-Ii

    Ii = 130 + 21xi1 + 132xi2 + 23xi3 + & + 13nxin

    Ii est le vecteur qui représente les caractéristiques de l'unité d'enquête, de son environnement

    et de l'objet de son choix.

    On a : Ii= 130 + 131Sex + 132Part + 133Dprod + 134Atrav + 135Group + 136Dexhab + 137Sric + 138Typriz + 139Revenu + 1310Travh + 1311Bot

    Les 13i représentent les coefficients des variables explicatives.


    · Signes des variables

    o Niveau de morbidité (variable dépendante)

    La prévalence des maladies pourra nous permettre de définir le niveau de morbidité. Elle se calcule en faisant le rapport du nombre de personnes malades par saison de production par le nombre total d'actifs agricoles intervenant dans la production du riz. Il s'agit de toutes sortes de maladies.

    Prévalence des maladies dans le ménage i = nombre de personnes malades par saison de
    production dans le ménage / nombre d'actifs agricoles dans le ménage i

    La prévalence prendra donc deux (02) modalités que sont un faible taux de prévalence (p<0) ou un fort taux de prévalence (p> 0). Ainsi, p=0 si prev<0 et p=1 si prev> 0. Ces indicateurs ont été définis en tenant compte des travaux antérieurs réalisés par Jeen & al. , (2009) qui évaluaient les déterminants du niveau de morbidité des ménages suite à l'utilisation des eaux usées en agriculture en Inde. Les travaux de Asamoha (2007) traitant de l'évaluation de niveau de morbidité des ménages agricoles riverains de la Volta au Ghana par rapport au paludisme définit de la même manière le niveau de morbidité. De plus, Ataboashi (2006), évalue de la même manière l'impact de l'utilisation des eaux usées en agriculture périurbaine à Accra au Ghana. Il définit le niveau de morbidité par la prévalence et utilise le logit binomial.

    En prenant en compte les différents éléments soulignés dans les facteurs déterminants qui influencent le niveau de prévalence des maladies hydriques liées aux activités de production rizicole, les variables explicatives suivantes se libellent comme suit :

    o Sex : En parlant de sexe, de l'influence du sexe du chef de ménage, les hommes sont en général plus exposés que les femmes du fait qu'ils travaillent plus longtemps dans les casiers rizicoles Tiercelin (1998). Les hommes sont donc beaucoup plus vulnérables que les femmes.

    o Part : le niveau de revenus issu du riz peut permettre de faire face aux dépenses engendrées par l'utilisation de ces innovations.

    o Typriz : type de riziculture. Nous avons identifié trois (03) types de riziculture qui impliquent chacun une certaine méthodologie d'utilisation de l'eau. Ainsi, le système qui implique une forte présence de producteurs dans l'eau (riz inondé) pourrait accroître le niveau de morbidité des ménages qui le pratiquent. Nous avons distingué à ce niveau trois (03) modalités.

    o Atrav : Actif agricole travaillant dans le riz. C'est une variable qui donne une idée sur le nombre de personnes du ménage travaillant dans la riziculture.

    o Dprod : l'ancienneté dans la production du riz. L'ancienneté du producteur peut lui permettre de prendre des dispositions pour éviter les maladies. Cette variable peut influencer négativement le niveau de risques en le baissant.

    o Sric : la superficie de riz cultivé. La superficie est un facteur qui peut augmenter la durée du travail dans l'exploitation rizicole. Donc, cette variable peut être un facteur favorisant le niveau de morbidité des ménages agricoles. On peut l'exprimer en disant que plus la superficie est grande, plus le niveau de risques augmente (Jeen, 2007).

    o Travh : la durée moyenne de travail dans les casiers rizicoles par jour. Plus grande est la durée, plus forte est l'exposition. Cette variable affectera positivement le niveau de morbidité.

    o Group : l'appartenance à un groupement ou association de riziculteurs. Cette variable indique l'intensité des contacts avec d'autres producteurs. Les producteurs n'ayant pas de contact avec les agents de vulgarisation peuvent toutefois être informés par les collègues (Adégbola et Garderbroek, 2006). C'est une variable dichotomique et elle prend la valeur 1 si l'enquêté appartient à un groupement ou association de riziculteurs et 0 si non. L'appartenance à un groupement est supposée affecter positivement la connaissance des variétés améliorées de riz.

    o Dexab : Distance habitation exploitation. La distance entre l'exploitation agricole et l'habitation du ménage peut positivement augmenter le nombre de maladies liées à l'eau qui peuvent affecter les actifs du ménage Delville et al. , (1996). Ici trois modalités ont été définies à partir de la littérature pour évaluer la distance entre les

    exploitations et les habitations. Demont (2007), montre dans son travail sur l'évolution des exploitations agricoles familiales en Afrique de l'ouest que la distance moyenne entre l'exploitation et l'habitation est de 2 km. En tenant compte de cet indice, nous avons défini trois modalités. Les exploitations proches d<2 km, les exploitations éloignés d>2 km qui prennent respectivement les modalités 0 et 1. Cette variable affecte le niveau de morbidité des ménages car plus proche se retrouve l'habitation de l'exploitation, plus élevé est le risque de tomber malade.

    o Bot : Cette variable exprime l'utilisation des bottes comme outils de protection par les exploitants. Elle se définit en deux (02) modalités : b=0 si l'exploitant ne dispose pas de cet outil et b=1 si le contraire.

    Les variables et leurs signes peuvent être résumés dans le tableau n°2.

    Tableau 2 : Nature code et modalités attendues des variables

    Nom de la variable

    Type de
    variable

    Code

    Modalité

    Signe
    attendu

    Variable dépendante

    Morbidité élevée

    Binaire

    Prev

    1 si Prev > 0 et 0 si non

    /

    Variables indépendantes

    Sexe

    Binaire

    Sex

    1=Masculin ; 2 Féminin

    +

    Part du revenu provenant de la culture du riz dans le revenu annuel

    Continu

    Part

    /

    -

    Superficie de riz

    Continu

    Sric

    /

    +

    Actif agricole
    intervenant dans la
    production du riz

    Continu

    Atrav

    /

    +

    Appartenance à un
    groupement

    Binaire

    Group

    1= Oui ; 2=Non

    -

    Distance habitation-
    exploitation

    Binaire

    Dexhab

    1=<2km , 2=>2km

    +

    Type de riziculture

     

    Typriz

    1= riz totalement irrigué ; 2= riz
    inondé ; 3= riz pluvial

     

    Utilisation des
    bottes ou non

    Binaire

    Bot

    1= Oui ; 2= non

    +

    Durée de travail
    dans l'eau

    Binaire

    Travh

    1=<6h ; 2=6h

    +

    Ancienneté dans la
    production du riz

     

    Dprod

    1=<3 ans ; 2= 3-6ans ; 3= >3ans

    -

    3.6 Limites de la recherche : Difficultés rencontrées et fiabilité des données collectées

    3.6.1 Difficultés rencontrées

    Deux (02) niveaux de difficultés peuvent être décrits dans ce travail. Il s'agit d'abord de l'opérationnalisation de certaines variables et de la définition de leurs signes. Ensuite certaines difficultés liées à la phase de collecte des données constituent la seconde manche des difficultés.

    Le risque sanitaire regroupe beaucoup d'éléments, tous conduisant à son évaluation. Il y a par exemple le niveau des facteurs de risques qui peut être évalué avec le logiciel Epi Info utilisé par les spécialistes de la santé publique. L'évaluation des prédispositions à contracter une maladie selon l'environnement sanitaire peut être aussi faite et donner une idée sur le niveau de risque sanitaire. La morbidité aussi est un élément qui entre en ligne de compte dans l'évaluation des risques sanitaires liés à une activité. Finalement, ce fut l'élément retenu dans le cadre de notre travail.

    Le niveau de morbidité est une variable dont la définition n'a pas été aisée. En effet, le niveau de morbidité peut être défini à partir de plusieurs critères et suivant plusieurs axes. Cette variable peut s'appliquer à un seul type de maladie. Si nous prenons par exemple le paludisme, pour définir son niveau de prévalence et réaliser les différents tests. Cependant, le niveau de morbidité peut être aussi défini pour les maladies hydriques et liées à l'eau dans une zone donnée Tiercelin (1996). A ce niveau, il s'agit de regrouper toutes les maladies puis de calculer leurs taux de prévalence par ménage agricole.

    Quant aux difficultés liées à la phase d'enquête, la principale a été le non respect strict

    de l'échantillonnage aléatoire tel que décrit plus haut dans notre méthodologie. En effet, certaines personnes échantillonnées n'ont pas pu participer à l'enquête pour cause de maladie ou d'indisponibilité. Il a fallu alors procéder à leur remplacement sans plus respecter le principe de l'échantillonnage aléatoire tel que décrit, mais en enquêtant sur les personnes disposées à faire partie de l'échantillon. A cela s'ajoutent les cas des perdus de vue, des personnes difficilement joignables, car ayant leurs maisons dans des endroits difficiles d'accès.

    Une autre limite est la non compréhension de la langue parlée. Les données ont été collectées
    en région Dendi. Ne comprenant pas la langue, le service des guides a été utilisé. Dans la
    mesure où les enquêtes se sont déroulées en période de pleine activité, deux (02) guides2

    2 Ils sont tous jeunes exploitants rizicoles

    servant en même temps d'interprètes ont été nécessaires ; l'un prenait le relais quand l'autre est occupé par ses activités culturales et vice versa.

    En plus des guides, des enquêteurs (étudiants d'agronomie) ont aidé à la collecte des données. Malgré cela, nous ne pouvons pas garantir une fiabilité absolue des données collectées.

    3.6.2 Fiabilité des données

    La grande partie des données primaires sont quantitatives. Elles ont été collectées par passage unique où il est fait appel à la mémoire des exploitants rizicoles. De plus, les données relatives aux maladies n'ont pas été facilement rendues par les producteurs. Beaucoup de maladies restent sans cause pour les producteurs. Il a fallu faire appel à des spécialistes de la santé pour avoir des informations réelles et certaines sur le fait que ces maladies soit relatives à l'eau. Ainsi, malgré la rigueur observée dans la collecte des données, elles comportent certainement quelques insuffisances. Toutefois, cela ne compromet pas la qualité des données collectées qui reflètent bien la réalité de la production rizicole dans la commune de Malanville.

    DEuxièmE pArTiE : RésuLTATs, ANALysE ET discussioN

    ChApiTRE 4 : CARAcTéRisATioN DEs MéNAGEs ET DEs sysTèMEs DE pRoDucTioN RizicolE

    4.1 Caractéristiques sociodémographiques des ménages

    Genre et âge des exploitants rizicoles de la commune de Malanville

    Les ménages rizicoles étudiés sont dirigés pour 8,3% (15) par des femmes et pour 91,7% (165) par des hommes. Le tableau 3 présente la répartition des ménages étudiés en fonction de l~âge moyen et du sexe des chefs de ménage.

    Tableau 3 : Répartition des chefs de ménage en fonction de leurs âges

    Age

    Catégories Moyenne Minimum Maximum

    Femmes

    41,27 (#177;12,85)

    20

    60

    Hommes

    40,60 (#177;12,65)

    18

    75

    Total

    40,66 (#177;12,63)

    18

    75

    Source : Collecte Août- Octobre 2009

    L'âge des chefs de ménages agricoles produisant le riz dans la commune de Malanville varie entre 18 et 75 ans avec une moyenne de 41 (#177;12,63) ans.

    Taille et structure des ménages

    A 100% (180) musulmans, les ménages rizicoles étudiés ont en moyenne 6,82 (#177;5,020) enfants dont l~âge varie entre 0 et 21 ans. Le nombre d'actifs agricoles intervenant dans la production du riz par ménage est en moyenne de 4 (#177;3,78) personnes. Ces chiffres nous donnent une idée claire du nombre d'actifs agricoles, c'est-à-dire toutes personnes en âge de travailler (>14ans). Cet indicateur est important dans la mesure où il donne une idée du taux de dépendance au niveau de chaque unité de recherche. En effet, le taux de dépendance est le rapport entre le nombre d'inactifs et le nombre d'actifs. Il représente la charge qui pèse sur les actifs (Storck et al., 1991). Il permet d'apprécier le nombre de bouches qu'un actif rizicole nourrit et le revenu par tête au niveau de l'unité de recherche.

    Plus le taux de dépendance est élevé, plus la charge qui pèse sur les actifs est importante. Le nombre d'inactifs agricoles est en moyenne de 4 (#177;2,88) personnes.

    Le taux de dépendance est donc de 1,05 (#177;1,09). Cela signifie qu'un actif agricole devrait nourrir théoriquement à partir de la riziculture 1.05 personnes. Ce taux est un peu plus faible que le taux trouvé par Danhounsi (2007) et qui a été calculé uniquement sur le périmètre : 2,15. Il reste inférieur à celui du bas Bénin déterminé par Mongbo et Floquet (1998) qui est en moyenne 1,5 consommateur par actif. Cette différence s'explique par le fait que le périmètre rizicole dispose d'un aménagement hydro-agricole. Cela améliore considérablement le niveau de productivité de la terre et fait que le reste des producteurs n'ayant pas accès aux parcelles sur le périmètre s'installe ailleurs. Ainsi le nombre d'actifs agricoles hors périmètre se trouve être plus élevé. Cela fait alors baisser le taux de dépendance.

    Le tableau 4 présente une synthèse de la taille et de la structure des ménages étudiés.

    Tableau 4 : Taille et structure des ménages étudiés

    Taille

    Catégories Nombre Nombre d'actifs Nombre d'actifs

     

    d'enfants

    agricoles

    pour le riz

    Femmes

    7 (#177;4,84)

    8.20 (#177;3.95)

    2,73 (#177;4,83)

    Hommes

    6.81 (#177;5,05)

    7.47 (#177;4.68)

    4,04 (#177;3,72)

    Total

    6.82 (#177;5,02)

    7,53 (#177;4.62)

    3,93 (#177;3,76)

    Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le tableau ci-dessus montre que les ménages ayant pour chefs des femmes ont plus d'enfants 7 (#177;4,84) et d'actifs agricoles 8,20 (#177;3,95). Par contre, les ménages dirigés par les hommes ont beaucoup plus d'actifs agricoles 4,04 (#177;3,72) intervenant dans la culture du riz. L'allocation de la main d'Suvre familiale pour la riziculture est donc un peu plus forte chez les hommes bien que le nombre d'actifs agricoles dans ces ménages soit plus faible que chez les ménages des femmes. Cet état de chose est dû au fait que les femmes ont faiblement accès à la terre.

    Niveau d'instruction et d'alphabétisation des ménages rizicoles

    La figure 1 décrit la répartition des chefs de ménages ayant fait l'objet d'enquête selon leur niveau d'instruction.

    Aucun Primaire

    Secondaire

    Supérieur

    11% 4% 1%

    84%

    Figure 2 : Répartition des chefs ménages selon leur niveau d'instruction Source : Collecte Août- Octobre 2009

    La figure 3 montre que 84% (151) des ménages n'ont reçu aucune éducation formelle ; 11% (19) ont le niveau du cours primaire ; 4% (8) le niveau du cours secondaire et 1% ont eu une formation de niveau supérieur. Le taux de scolarisation des producteurs rizicoles de la commune de Malanville est de 16%. Il reste inférieur à la moyenne de la commune et du département qui sont respectivement de 40 et de 46% (DDEPS, 2004).

    Situation matrimoniale, ethnie et religion des ménages rizicoles

    Le diagramme suivant présente la situation des ménages étudiés selon trois(03) facteurs que sont : la situation matrimoniale, l'ethnie et la religion.

    Simat

    Ethnie

    Réligion

     
     
     

    120

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    1 2 3

    4

    Dendi Autres

    Islam Autres

    Simat : Situation matrimoniale

    1 : Marié(e)

    2 : Divorcé (e)

    3 : Veuf (ve)

    4 : Célibataire

    Figure 3 : Répartition des chefs ménages selon la situation matrimoniale, l'ethnie et la religion

    Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le diagramme ci dessus montre que 92,8% des chefs de ménage sont mariés tandis que 6,7% sont célibataires. Tous les ménages enquêtés sont Dendi et pratiquent l'islam. Cela confirme bien l'idée que l'on a de la commune de Malanville qui est fortement peuplée par les Dendi et qui reste islamique à 78% (INSAE, 2002).

    Situation économique et activités des ménages étudiés

    L'activité principale dans la commune de Malanville est l'agriculture. Les ménages agricoles étudiés pratiquent cependant d'autres activités génératrices de revenus. Il s'agit de l'élevage, du commerce et des transformations agroalimentaires. Il est à noter que la plupart des producteurs associent presque toujours l'élevage à leurs activités principales. La figure 3 présente la répartition des activités au niveau des ménages étudiés.

    3% 1%

    6%

    90%

    Agriculture Elevage

    Commerce Autres

    Figure 4 : Répartition des activités au sein de la population étudiée Source : Collecte Août- Octobre 2009

    90% des ménages étudiés pratiquent l'agriculture. L'élevage, le commerce et les autres activités (transformation agro alimentaire, artisanat etc.) occupent respectivement 6%, 3% et 1% de la population étudiée. Les agriculteurs ont pour activité secondaire l'élevage. Bien qu'il y ait 6% de la population étudiée qui pratiquent l'élevage, ils s'adonnent aussi à l'agriculture. Cela signifie que les producteurs ne sont pas uniquement focalisés sur leurs activités principales. Ils produisent tous des cultures vivrières mais aussi font l'élevage qui représente un facteur de production important.

    La riziculture se pratiquait dans la commune de Malanville depuis les années soixante (60). Il ne s'agit pas d'une nouvelle spéculation introduite dans le milieu. Certains exploitants pratiquent cette activité depuis leur enfance avec leurs parents. Selon notre étude l'expérience moyenne en riziculture est de 6,82 ans (#177;4,93 ans). Cette durée moyenne confère aux producteurs une certaine maîtrise de la spéculation qui se révèle très importante. La figure 4 présente le niveau d'évolution des superficies de riz dans la commune de Malanville de 2003 à 2009.

    25000

    20000

    15000

    Superficie Production

    0

    10000

    5000

    Figure 5 : Evolution des superficies emblavées et de la production de 2003 à 2009 Source : CeCPA Malanville, Septembre 2009

    La moyenne des superficies emblavées pour le riz dans la commune depuis 2003 à nos jours est de 1671.66 ha. La courbe de la superficie présente un coude à partir de 2007-2008. Cela signifie que c'est à partir de cette saison que les emblavures se sont accrues. Le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA) installé par le gouvernement en 2007 a offert des mesures d'accompagnement (offre de semences, appui aux producteurs, mise en place de forages pour les producteurs, disponibilité d'engrais, etc.). Ce qui a fait que les emblavures qui étaient jusque là autour de 1151,23ha ont considérablement augmentées. Selon les prévisions de production de la saison prochaine, les emblavures de riz dans la commune sont de 5863ha. Les superficies de riz cultivées sont donc en pleine évolution. De plus, nous remarquons une baisse drastique de la production entre 2006 et 2007. La baisse de 2006 s'explique par le fait que les rendements du riz étaient considérablement faibles au cours de cette période. Les producteurs ne disposaient pas d'engrais et à la récolte, le riz paddy est vendu au Nigéria à un prix défavorable.

    Les actions conjointes du PUASA et de l'ONASA en 2007 ont remotivé les producteurs. Ces

    deux structures, notamment le PUASA mettait à disposition des producteurs les intrants. La récolte était ensuite achetée par l'ONASA a un prix relativement élevé (15.000 f Cfa/sac de 84kg paddy) par rapport aux anciens prix (12800 fCFA/sac de 84kg paddy). Ces actions ont motivé les producteurs à mieux entretenir les champs de riz.

    4.2 Caractéristiques des systèmes de production rizicole

    Le système de production est défini comme un ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre, équipements, etc.) combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de l'exploitation agricole (Daane et al. , 1992)

    Le système de production regroupe plusieurs sous-systèmes dont le système de culture, le système d'élevage et le système de transformation des matières premières. Le système de culture se définit par une surface de terrain traitée de manière homogène par des cultures avec leur ordre de succession et par les itinéraires techniques qui leur sont appliqués (Adégbidi, 1994).

    4.2.1 Facteurs de production

    Il existe quatre (04) facteurs de production essentiels qui interviennent dans la production de riz à Malanville. Il s'agit de la terre, de la main d'Suvre, du capital et de l'eau.

    La terre

    Plusieurs modes d'accès à la terre existent à Malanville. Le plus dominant est l'héritage (65.55%) suivi de l'emprunt (20%). Ce dernier est subordonné à l'adhésion à un groupement de producteurs. Le don et le gage n'occupent que 13.88% et sont faiblement observés. Il existe plusieurs types de sols où la production de riz se réalise dans la commune de Malanville. Les producteurs disposent des bas fonds aménagés (périmètre rizicole de Malanville), des bas-fonds non aménagés, des zones inondables et des plateaux.

    Les superficies de terres cultivées varient entre 0,25 ha et 30 ha avec une moyenne de 3.68 (#177; 3.76) ha. Les emblavures du riz sont en moyenne de 0.97 (#177;0.72) ha et varient entre 0.25 ha et 6ha.

    Le tableau 5 présente les superficies moyennes emblavées au cours de la dernière saison selon le sexe.

    MOF
    MOS
    MOE

    Tableau 5 : Superficies emblavées au cours de la dernière saison de production

    Superficie totale Superficie du riz (Supriz/Suptot)* SupTot (ha) SupRiz (ha) 100

    Femmes

    1.20 (#177;0.23)

    1.60 (#177;1.31)

    64.38 (#177;7.54)

    Hommes

    3.90 (#177;0.29)

    2.32 (#177;0.05)

    42.87 (#177;2.41)

    Total

    3.68 (#177;3.76)

    0.9792 (#177;0.72)

    44.66 (#177;31.41)

    Source : Collecte Août- Octobre 2009

    L'analyse de ce tableau montre que les superficies disponibles pour l'agriculture sont plus grandes pour les ménages dirigés par les hommes que pour les ménages dirigés par des femmes. Les hommes disposent donc de 3.90 (#177;0.30) ha tandis que les femmes ont en moyenne une superficie totale cultivable de 1.20 (#177;0.23) ha. Le riz est cultivé par les femmes .à 64.38 (#177;7.5)% tandis que les hommes n'occupent que 42.87 (#177;2.41) de leur superficie totale

    .

    disponible. Les femmes occupent plus de leurs superficies disponibles pour la culture du riz que les hommes. 44.66% des superficies disponibles sont utilisées pour la culture du riz.

    La main d'Suvre

    D'une façon générale, dans la commune de Malanville, pour la production du riz, trois (03) types de main d'Suvre sont utilisés : la main d'Suvre familiale, la main d'Suvre salariée et l'entraide. La dominance de l'un ou l'autre des types de main d'Suvre dépend du village et des opérations culturales. La figure 5 présente les proportions de chaque type de main d'Suvre dans l'échantillon étudié.

    36%

    12%

    52%

    MOF : Main d'Suvre

    Familiale

    MOS : Main d'Suvre salariée MOE : Entraide

    Figure 6 : Proportion des types de main d'Suvre Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Cette figure montre que la main-d'Suvre familiale est dominante dans la commune de Malanville pour la culture du riz et occupe en moyenne 52 % de la main d'Suvre totale utilisée au niveau des exploitations étudiées. La main d'Suvre familiale est utilisée pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte, mais surtout pour le nettoyage des canaux, la préparation de la pépinière, l'épandage d'engrais et le désherbage. Elle est suivie de la main-d'Suvre salariée avec en moyenne 36 % de la main-d'Suvre totale dont le degré d'utilisation varie en fonction du nombre d'actifs par exploitation rizicole. Elle est surtout utilisée pour le repiquage, le labour, le planage, la récolte, le battage, le vannage et le transport du paddy. La main-d'Suvre d'entraide, dans une moindre mesure, intervient surtout pour le désherbage et la récolte. La main-d'Suvre salariée est rémunérée à la tâche et varie en fonction des opérations et des périodes culturales. Le prix moyen de l'Homme-jour (HJ) est de 2025 Fcfa. Comparativement au prix moyen de l'Homme-jour (HJ) à Gogounou qui est de 1033,33 Fcfa (Chanou 2007), le prix sur le périmètre est élevé surtout à cause du niveau avancé de mécanisation et de la rareté de la main-d'Suvre salariée. Cette rareté pourrait se justifier par le caractère cosmopolite de la commune de Malanville et surtout par les travaux de réhabilitation en cours sur le périmètre et qui absorbent une grande partie de la main-d'Suvre potentielle.

    Parmi les opérations culturales effectuées, le désherbage est l'activité qui nécessite la plus importante quantité de travail avec une moyenne de 24,95 (#177;8,41) HJ/ha. Il est suivi du battage 22,54 (#177;9,27) HJ/ha, de la récolte 21,42 (#177;8,07) HJ/ha, du repiquage 7,8 (#177;3,16) HJ/ha et du labour 4,89 (#177;3,05) HJ/ha. Au total, il faut 98.729 (#177;18,06) HJ/ha en moyenne pour exécuter toutes les activités inhérentes à la production du riz paddy à Malanville.

    Le diagramme de la figure 6 montre le coût moyen des différentes opérations culturales de la production du riz à Malanville par 0.25 ha.

    12000

    10000

    8000

    4000

    6000

    2000

    0

    Figure 7 : Coût moyen des opérations culturales en riziculture Source : Collecte Août- Octobre 2009

    A l'analyse de ce diagramme, nous remarquons que l'opération la plus coûteuse dans la production du riz est le désherbage. Il s'agit d'une opération qui mobilise beaucoup de temps et de ressources. La récolte, le labour et le défrichement sont aussi des opérations importantes, grosses consommatrices de budget.

    Le capital

    Matériels de production utilisés

    Beaucoup de matériels interviennent dans la production du riz à Malanville. Certains matériels, propres à chaque producteur, sont constitués de houes, faucilles, râteaux, machettes, pelles, pioches, tonneaux, bâches, bSufs de trait, ânes et constituent le capital fixe. Sur le périmètre par exemple, les outils appartiennent à l'UGPPM; il s'agit des motoculteurs, des tracteurs, des vanneuses, des aires de séchage, des groupes électrogènes, des électropompes& La grande majorité des matériels de l'UGPPM et quelques matériels des exploitants sont des dons chinois. Au niveau du CeRPA, grâce au Programme de Promotion de la Mécanisation Agricole, des tracteurs, motoculteurs sont mis à la disposition des producteurs qui le désirent. Ainsi, ces derniers peuvent louer ces matériels pour leurs propres champs.

    Ces facteurs d'accompagnement font aussi partie des mesures qui ont favorisé un accroissement des emblavures de riz.

    Beaucoup de pièces de rechange sont également fournies par les Chinois en vue de la maintenance de ces matériels. Les matériels de l'UGPPM sont utilisés pour des prestations de service de labour, de planage, de vannage. Pour les exploitants, le petit matériel3 est amorti après trois ans, le grand matériel4 est amorti après dix (10) ans et la motopompe est amortie au bout de cinq (5) ans. Pour les bSufs, on ne parlera pas d'amortissement mais il a été tenu compte de leur alimentation. Cette alimentation est essentiellement constituée par les résidus de récolte et pendant qu'ils s'alimentaient, leur déjection participe à relever le niveau de fertilité des parcelles.

    Semences

    Les variétés de riz utilisées sont toutes des variétés améliorées. Il s'agit de Adny 11, Berrys 21, Inaris 88, Irat 127 et récemment Nerica V35. De toutes ces variétés, l'Irat 127 s'est révélée la plus performante, avec un rendement allant jusqu'à six (6) tonnes à l'hectare. Les souches de semences utilisées sont pour la plupart distribuées par l'UGPPM. En contrepartie l'UGPPM reçoit, à la récolte, une quantité de riz paddy au prorata de la quantité de semence reçue. Les autres producteurs qui ne sont pas sur le périmètre reçoivent ces semences du CeCPA gratuitement. Néanmoins, 38,9 % des exploitants utilisent des souches vieilles qui sont issues des récoltes précédentes, ce qui diminue la performance ou la vigueur des plants et affecte de facto le rendement.

    Dans les conditions d'exploitation rizicole sous irrigation à Malanville, la quantité de semences conseillée par la vulgarisation est de 80 kg/ha. Mais la dose moyenne de semis pratiquée est de 89.65kg/ha (#177;20,93). Pour les exploitants, il est souhaitable d'augmenter la quantité de semence pour réaliser la pépinière et pouvoir en récupérer la quantité voulue pour le repiquage ; il est préférable d'avoir plus de plants à repiquer que d'en manquer.

    Engrais

    Tous les exploitants rizicoles utilisent de l'engrais pour intensifier leur production. Ils reçoivent l'engrais du CeCPA en début de saison. Le nombre de sacs reçus (NPK et/ou urée) équivaut au nombre de sacs de riz paddy de 84kg à rembourser à la récolte sur le périmètre rizicole de Malanville. Les autres producteurs qui ne sont pas sur le périmètre prennent les sacs d'engrais au prorata de leurs emblavures. A la fin de la saison de production, ils payent les redevances au CeCPA.

    3 Houe, bâche en sacs d'engrais, faucille, coupe-coupe, râteau, ligne de base, pelle.

    4 Tonneau, bâche de camion, charrue, charrette.

    Lorsqu'un retard est constaté dans l'approvisionnement en engrais, les producteurs vont s'en procurer sur le marché à Malanville ou au Nigéria. Ces biens reviennent un peu plus chers mais ils disent qu'ils n'ont pas le choix. Si cela ne se faisait pas, les plants vont simplement mourir progressivement. Cela affecterait le rendement et leurs niveaux de revenus. La dose moyenne d'utilisation d'engrais obtenue dans l'échantillon étudié est de 397 Kg/ha dont 205kg/ha (#177;69,14) de NPK et 192kg/ha (#177;63,23) d'urée. La dose pratiquée pour l'urée est largement supérieure à la dose recommandée (100 Kg/ha). Cette surdose pourrait s'expliquer par la baisse progressive de la fertilité des sols, ce qui oblige les producteurs à augmenter la dose d'engrais afin de maintenir constant le rendement ou d'obtenir un rendement très fort. Cependant, cette surdose observée a beaucoup de conséquences environnementales. Cet état de choses contribue à la pollution des cours d'eau et de la nappe souterraine (PDC, 2004). En effet l'excès d'eau sur le périmètre par exemple est drainé dans le fleuve Niger ; cela entraîne sans doute des externalités négatives en affectant la vie ainsi que la diversité des nombreux êtres qui y vivent.

    4.2.2 Financement de l'activité rizicole

    Les sources de financement agricole peuvent être décomposées en deux groupes principaux : les ressources propres et les sources extérieures. Le financement d'origine externe peut provenir de deux sources, les circuits officiels et les sources informelles de crédit. Les sources informelles de crédit sont constituées par des personnes physiques. Ces personnes peuvent être des parents ou des proches et des usuriers qui ont pour métier de prêter de l'argent à court terme et à un taux d'intérêt élevé. Dans l'échantillon étudié, seulement 41.7 % des exploitants ont eu accès au crédit. Tous ces crédits ont été obtenus de sources formelles auprès des IMF de Malanville. Certains producteurs font de façon informelle des prêts sans intérêt chez des parents ou des proches. Cependant, sur le périmètre rizicole de Malanville, en début de saison les coûts relatifs à l'exécution du labour, du planage, à l'achat des semences, des engrais sont supportés par le bureau de l'UGPPM pour les exploitants qui le désirent; les coûts liés à la fourniture de l'eau sont systématiquement supportés par le bureau durant la saison pour tous les producteurs. A la récolte, tous ces coûts évalués en nombre de sacs sont remboursés par les exploitants.

    4.2.3 L'eau dans la production rizicole dans la commune de Malanville

    Nous considérerons dans cette analyse deux (02) grands systèmes. Il s'agit du périmètre rizicole de Malanville qui est une zone aménagée et des autres villages producteurs de riz qui ne disposent pas d'un aménagement. La gestion de l'eau sur le périmètre de Malanville est faite par des techniciens appuyés par les Chinois de la coopération sino béninoise. Le fleuve Niger est la principale source d'eau utilisée sur le périmètre rizicole irrigué de Malanville. L'irrigation est effectuée par un système de pompage de l'eau du fleuve Niger vers le périmètre rizicole.

    Le périmètre dispose d'une station de pompage et d'une station de drainage qui permet de drainer le surplus d'eau du périmètre vers le fleuve Niger au besoin.

    Au niveau de la station de pompage : les pompes électriques, alimentées par des groupes électrogènes, prélèvent l'eau (arrivée du fleuve par la prise d'eau) du bassin vers le canal principal. Le bassin est situé juste après la digue de protection qui sépare le périmètre du fleuve Niger. Du canal principal, l'eau va dans les canaux secondaires et ensuite dans les canaux tertiaires. Les vannes des canaux secondaires des zones à irriguer sont ouvertes suivant un calendrier d'irrigation. Le tour d'eau est de deux et les zones sont irriguées ainsi de façon périodique.

     

    Canal principal d'irrigation

    Digue de protection

     

    Vannes

    Photo 1 : Digue de protection et canal principal du périmètre rizicole de Malanville Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Les producteurs du périmètre s'organisent en de petits sous groupes selon la situation de leurs parcelles par rapport aux canaux de distribution de l'eau. Le but de ce regroupement est de gérer au mieux (d'une façon relativement équitable) la distribution de l'eau sur leurs diverses parcelles.

    La plupart des Groupements Mutualistes des Producteurs (GMP) disposent d'un gardien qui est choisi en début de saison parmi les exploitants. Pendant les heures d'irrigation, le gardien s'assure d'une bonne distribution de l'eau sur les parcelles des exploitants de son GMP en ouvrant ou en fermant les vannes (en sable) donnant accès aux parcelles. Il s'agit des vannes des canaux tertiaires (canaux secondaires-parcelles). L'ouverture ou la fermeture des vannes est fonction des besoins des parcelles. Il a été défini sur le périmètre que chaque parcelle est irriguée deux à trois fois par semaine. Les parcelles sont regroupées en zone de parcelle et reçoivent périodiquement de l'eau. De toutes les façons, une lame d'eau de 5cm doit être maintenue dans les casiers rizicoles. A la récolte, le gardien reçoit par exploitant et par parcelle une bassine5 de 12kg environ. Certains exploitants préfèrent rémunérer les gardiens en espèce et cette somme varie entre 250 et 1000 F Cfa. Sur le périmètre, 87 % des exploitants ont eu recours au service d'un gardien dont 92 % les ont payés avec des bassines de riz paddy et 8 % en numéraire.

    A la récolte, chaque exploitant paye une redevance pour l'eau au bureau de l'UGPPM. La redevance est normalement proportionnelle à la superficie de la parcelle exploitée et est de trois (03) sacs de riz paddy pour une superficie de 0,25 ha soit 12 sacs à l'hectare. Mais compte tenu de la panne des groupes électrogènes enregistrée au cours de certaines saisons de production, cette proportionnalité peut ne pas se respecter. Ainsi, la redevance est souvent revue à la baisse pour les producteurs n'ayant pas effectué une bonne récolte. Ces redevances permettent d'amortir les infrastructures d'irrigation et de pourvoir à leur renouvellement.

    En dehors de la fourniture d'eau par la station de pompage du périmètre, 18,3 % des exploitants possèdent ou louent des motopompes pour irriguer leurs parcelles. Ils disposent de forages réalisés près des parcelles. Ceci est confectionné par les producteurs exigeants en vue de subvenir aux besoins des plantes lorsque le moteur de distribution de périmètre est en panne. Une autre raison de cet état de choses est que certains producteurs supposent que l'eau à eux accordée n'est pas toujours suffisante. Ces ouvrages leur permettent de faire un complément hydrique.

    ENCADRE 1

    « Il vaut mieux avoir des forages aussi, étant donné que le coût de mise en place n'est pas élevé. Cela m'évite des surprises causées par ce moteur qui peut tomber en panne à n'importe quel moment. En plus, je suis plutôt encore plus sûr de la quantité d'eau que reçoivent mes plants lorsqu'il ne pleut pas pendant longtemps ».

    5 Le coût d'une bassine de riz paddy est évalué à 1500 Fcfa

    Dans le présent travail, le coût de l'eau a été estimé en prenant en compte les redevances payées pour l'eau, le coût du gardiennage, le coût d'entretien et/ou de location de motopompe, le coût du carburant et le coût d'huile à moteur ou à vidange ; soit la formule :

    Coût eau = coût (redevance + gardiennage + entretien motopompe + location motopompe +
    carburant + huile a moteur ou a vidange).

    Les producteurs du périmètre irriguent en moyenne leurs parcelles pendant 39 (#177;8.03) jours en saison des pluies et 37.50 (#177;3.41) jours en saison sèche compte tenu du calendrier.

    ENCADRE 2

    Je peux vous assurer que cette histoire de forages gratuits ne nous intéresse pas ici. De toutes les façons, nous préférons faire le riz pluvial. Cela est beaucoup plus rentable et nous évite certaines maladies.

    Au niveau des terres qui ne disposent pas d'aménagements hydro agricoles formels comme le périmètre, l'apport en eau se fait de plusieurs manières. Certains producteurs disposent de forages et d'autres s'approvisionnent par la pluie en eau complémentaire. Le niveau de l'eau dans le sol varie selon la nature et la structure du sol. Sur les sols à forte hydromorphie, la nappe se retrouve très proche. Les producteurs avec l'aide de quelques techniciens réalisent des forages et s'équipent en matériels de pompage (motopompes, tuyaux en PVC). D'autres mettent en place des puits tubés et irriguent leurs champs rizicoles. Il est à noter qu'il y a eu une multiplication des producteurs disposant de cette infrastructure grâce à l'appui du PUASA. Ce programme mis en place par l'Etat a réalisé depuis 2006 et gratuitement des forages sur les parcelles rizicoles des producteurs de la commune de Malanville. Cet appui à été fait uniquement pour les producteurs appartenant à un groupement de riziculteurs. Certains producteurs compte tenu de leurs inaptitudes à intégrer un groupement n'ont pas eu ces infrastructures. D'autres producteurs encore ne voulaient pas de ces infrastructures bien qu'elles pourraient améliorer leur niveau de rentabilité et leurs revenus. Ces producteurs supposent que la riziculture de type pluvial reste le plus rentable sur tous les plans. Voilà les propos tenus par un certain nombre de paysans d'un village qui est divisé sur le plan politique. Ceci explique les raisons de la décision de disposer ou non d'un forage.

    Les producteurs irriguent leurs parcelles selon le niveau d'humidité du sol et les besoins des plantes définis de façon empirique. En saison sèche, ils irriguent en moyenne pendant 78.12 (#177;4.81) jours tandis qu'en saison hivernale, le nombre moyen de jours d'irrigation est de 31.046 (#177;25.24) jours. Nous remarquons que le nombre de jours d'irrigation varie selon la saison. En saison sèche, les besoins de la plante sont plus grands ; le nombre de jours accroît pour favoriser l'atteinte des objectifs de production

    Forage

    Tube en PVC

    .

    Photo 2 : Forage pour riziculture dans le village de Tomboutou / Commune de Malanville Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le tableau suivant présente le nombre moyen de jours d'irrigation par système

    Tableau 6 : Digue de protection et canal principal du périmètre rizicole de Malanville (SP : Saison des pluies ; SP : Saison sèche)

    Nombre de jours Nombre de jours

    d'irrigation SP d'irrigation SS

    PRM 39 (#177;8.03) 37.50 (#177;3.41)

    Hors PR 31.04 (#177;25.24) 78.12 (#177;4.81)

    Total 32.37 (#177;23.44) 27.04 (#177;33.741)

    Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le nombre moyen de jours d'irrigation est plus élevé en saison des pluies (SP) qu'en saison sèche (SS). On pourrait donc penser que les producteurs irriguent encore plus en saison des pluies malgré la pluie. Ce n'est pas le cas.

    En effet, la différence dans ces valeurs s'explique par le fait que tous les producteurs produisent le riz en saison des pluies. En saison sèche, 43.3% des producteurs produisent le riz. Le nombre de jours d'irrigation en saison sèche est donc calculé à partir de ces producteurs. De plus, certains producteurs produisent le riz uniquement par apport des eaux des précipitations.

    Le nombre de jours d'irrigation sur le périmètre est défini par les techniciens ayant en main la gestion de la station de pompage. Dans les villages, les producteurs irriguent en moyenne trois fois par semaines en saison sèche. En saison des pluies, la fréquence d'arrosage dépend de la périodicité des pluies. Lorsque la pluie n'apporte pas de l'eau dans les casiers, le producteur irrigue son champ. D'une façon générale, il est difficile pour les producteurs de quantifier l'eau reçue sur la parcelle par jours d'irrigation. Il est cependant certains qu'avant la fumure, les producteurs n'irriguent plus leurs champs. Juste après la floraison, les producteurs arrêtent l'irrigation.

    Système de culture du riz

    La production du riz dans la commune de Malanville se fait en deux saisons au cours de l'année :

    - la saison hivernale de juin à octobre

    - la contre saison de janvier à mai.

    Cette section se propose de décrire les opérations inhérentes à la culture de riz.

    Opérations culturales et organisation du travail

    La préparation du terrain :

    Elle commence en général la fin du mois de janvier par le curage des canaux d'irrigation et de drainage, la réalisation des diguettes. Sur le périmètre, les portions communes des canaux sont nettoyées en groupement alors que chacun s'occupe de la portion qui dessert son champ. Il consiste au nettoyage des abords des canaux et au curage de ces derniers. Après le curage des canaux, chaque exploitant nettoie sa parcelle.

    Pendant ce temps, une portion de la parcelle est préparée pour recevoir la pépinière jusqu'en début février. Celle-ci est entretenue tout au long de son existence.

     
     

    Diguettes

    Casier rizicole

     
     

    Photo 3 : Diguettes des parcelles de riz, Bodjécali / Commune de Malanville Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le labour et le planage :

    Le labour est effectué en février. 38% des exploitants étudiés possèdent leur propre équipement d'attelage pour effectuer le labour. Certains exploitants rizicoles effectuent un labour à plat sur sol humide6 et à une profondeur d'au moins 10 cm par la traction animale et d'autres font le labour en retournant manuellement le sol avec la houe.

    Les producteurs ne disposant pas d'équipement de labour louent les paires de bSufs. Après le labour, les champs sont nivelés, planés et ensuite repiqués.

    Labour d'un

    casier rizicole

    Mise en boue du casier rizicole

    Photo 4 : Labour et mise en boue, Périmètre de Malanville / Commune de Malanville Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le nivellement et le planage sont effectués pour 25,7% des exploitants avec les motoculteurs loués au CeCPA; 42,9 % des exploitants les réalisent avec leurs bSufs et la herse ; le reste fait cette opération de façon manuelle.

    Le repiquage :

    Il se fait au jugé de la ligne de base. Les écartements ne correspondant toujours pas à ceux
    recommandés (15cm sur ligne et 20cm entre ligne). Pour les exploitants, les mesures prennent

    6 Trois jours avant le labour, la parcelle est irriguée afin de faciliter le labour

    trop de temps encore que le repiquage est souvent fait par les ouvriers qui sont souvent majoritairement des jeunes. Le repiquage est effectué à la fin du mois de février et en début du mois de mars. Le repiquage est réalisé 15 à 30 jours après l'installation de la pépinière.

    Les opérations d'entretien sont constituées de l'épandage, du désherbage, et de l'irrigation. Ces activités se font de façon progressive. Le désherbage se fait deux fois au cours de la production. C'est une opération qui permet d'assurer une bonne croissance des plantes en éliminant les adventices. L'irrigation se fait selon chaque système. Mais il n'y a pas vraiment une forte réglementation selon les besoins en eau des plants. L'eau est envoyée sur la parcelle dès que la pluie ne vient pas régulièrement en saison des pluies mais est systématiquement distribuée en saison sèche.

     

    Opération de repiquage

     

    Photo 5 : Opération de repiquage, Périmètre de Malanville / Commune de Malanville Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Fumure et lutte contre les oiseaux granivores :

    Le NPK est utilisé 1 à 3 jours après le repiquage, quant à l'urée elle est utilisée au début de l'épiaison, soit 45 jours après le repiquage.

    Deux (02) désherbages sont réalisés sur le périmètre pour éviter l'envahissement des parcelles par les adventices. C'est l'opération culturale la plus fastidieuse et elle s'effectue soit avec la houe soit à la main et consiste à arracher les mauvaises herbes des casiers rizicoles.

    La chasse aux oiseaux commence lorsque les graines sont en cours de formation. Au stade laiteux surtout, les oiseaux viennent vider les panicules de leurs contenus, ce qui affecte considérablement le rendement. Cette phase de chasse aux oiseaux est importante parce qu'elle permet de maintenir les panicules. On aurait des panicules sans graine de riz si cette phase n'est pas rigoureusement suivie.

    Notons que tout au long du développement du riz, les parcelles sont régulièrement irriguées.
    Ces irrigations d'entretien se déroulent suivant un calendrier pré-établi en début de saison et

    prennent fin deux ou trois semaines avant la récolte sur le périmètre. Cependant, ces irrigations se font de façon aléatoire et continuent dans les autres champs hors périmètre.

    La récolte a lieu à la maturité complète et consiste à couper avec une faucille les tiges lorsque les panicules virent au jaune pâle.

    Les opérations post-récoltes :

    Les opérations post-récolte concernent le battage, le ramassage du paddy, le transport, le séchage et le vannage, le stockage du paddy dans des sacs de 84 kg en vue de la vente. Après la récolte, les gerbes sont mises en tas et battues. Deux (02) méthodes de battage sont actuellement utilisées.

    La première, actuellement rare, utilise les batteuses motorisées et la deuxième, la plus utilisée, se sert des tonneaux vides et des tapis du sol. Cette dernière consiste à battre les épillets des plants contre un tonneau déposé sur des bâches de camions ou faites avec des sacs d'engrais. Ensuite, les graines de paddy sont ramassées, ensachées et transportées vers l'aire de séchage. Le paddy, une fois sur les aires de séchage, est débarrassé des débris végétaux et étalé pour être séché. En ce qui concerne le vannage, le paddy séché est passé à la vanneuse afin de le débarrasser des débris restants et des coques sans graines (ovules avortés). Le paddy vanné est ensuite ensaché, transporté et stocké dans les magasins.

    Opérations de vannage et de séchage :

    Le riz est vendu paddy dans des sacs de 84 kg. L'ONASA s'organise ensuite pour décortiquer le riz et l'ensacher. Dans les deux grands magasins du périmètre par exemple, on retrouve quatre à six petites décortiqueuses. Toute la récolte de la commune vendue à cette structure d'appui à la sécurité alimentaire est ramenée dans ces magasins.

    La figure suivante fait un résumé du système de production et de gestion du riz dans la commune de Malanville.

    Production du riz sur le périmètre rizicole de
    Malanville.
    Zone aménagée pour la production des
    cultures irriguées.
    Irrigation totale avec maîtrise de l'eau

    Production du riz dans les villages suivant les
    divers systèmes de production existants. Riz
    des bas fonds inondé ou riz pluvial. Irrigation
    partielle ou inexistante

    Constitution par village du stock de riz paddy,
    récolté, vanné et ensaché dans des sacs de 84
    Kg.

    Constitution du stock du ménage. Ce
    stock est soit décortiqué et consommé
    ou vendu au Nigéria à un prix variant

    entre 12500 et 13800 F CFA/sacs

    Organigramme :Organi gramme de la production du riz à Malanville Source : Collecte 2009

    Achat des stocks de riz paddy disponible par
    village par l'ONASA à 15000 F CFA/Sac. Il
    s'agit d'une collecte du riz dans toute la
    commune.

    Séchage du stock obtenu pour s'assurer du
    niveau d'humidité du riz

    Deuxième vannage du riz paddy afin
    d'enlever tous les débris pouvant affecter la

    décortiqueuse.

    Commercialisation du riz sur le marché par
    l'ONASA.
    Label : Riz du Bénin

    Décorticage du riz dans les magasins
    de l'ONASA et ensachement dans
    plusieurs types de sacs

    ChapiTRE 5 : ANaLysE DEs sysTèmEs DE pRoDucTioN RizicoLE DE La commuNE DE MaLaNviLLE

    L'analyse des systèmes de production se fera à trois niveaux. Il s'agit de :

    - la caractérisation des types d'irrigation afin de définir les systèmes de production; - l'analyse de la rentabilité financière des systèmes de production puis de

    - l'analyse des liens existants entre le rendement des systèmes de production et les types/systèmes d'irrigation.

    5.1 Caractérisation des types d'irrigation et des systèmes de production rizicole

    Nous définissons le système/type d'irrigation comme un ensemble d'éléments permettant l'apport de l'eau d'une source vers les plantes. D'une façon générale, il existe deux grands types d'irrigation : l'irrigation gravitaire et l'irrigation par aspersion. L'irrigation gravitaire est un système d'apport d'eau à la plante qui consiste à utiliser la topographie du sol (pente). Cette méthode nécessite la réalisation des canaux d'irrigation en tenant compte de la pente du milieu.

    L'irrigation par aspersion peut être subdivisée en deux sous groupes ; l'irrigation par aspersion à haute pression et l'irrigation par aspersion à basse pression. D'autres auteurs distinguent à part entière l'irrigation gravitaire qui est considérée comme une irrigation par aspersion à faible pression.

    La caractérisation de chaque type d'irrigation passe par des critères essentiels que sont : le point d'exhaure de l'eau, le mode de distribution de l'eau et le matériel de distribution de l'eau sur les parcelles.

    Le tableau suivant nous donne les différentes modalités prises par chaque variable.

    Tableau 7 : Forage Variables et modalités pour caractériser les types d'irrigation Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Variables

    Modalités

    Points d'exhaure de l'eau

    Forage

    Fleuve

    Mode de distribution

    Station de pompage

    Motopompes

    Matériels de distribution

    Canaux dimensionnés

    Tuyauteries (PVC ou autres) et canaux

    Dans la commune de Malanville, nous avons distingué deux grands groupes de sites de production : les bas fonds et les plateaux. Certains bas fonds sont aménagés et disposent d'aménagement hydro agricoles tandis que d'autres n'en disposent pas. Le périmètre rizicole de Malanville est une unité de production du riz constituée de près 574 hectares de bas fonds inondables aménagés. Le degré d'aménagement de ces bas-fonds est considérablement différent des autres bas fonds. Le périmètre dispose d'un aménagement permettant un drainage de l'eau vers le point d'exhaure si la quantité d'eau est trop élevée. Les autres systèmes ne disposent pas forcément de ces particularités. Pis, la plupart des producteurs du plateau ne dispose d'aucun système artificiel d'apport en eau. Nous remarquons qu'il existe une diversité de systèmes d'irrigation dans la commune. On pourrait donc dire que les systèmes d'irrigation dans la commune de Malanville ne sont pas les mêmes.

    Pour tester la première hypothèse,

    Posons :

    Ho : Le système d'irrigation utilisé pour la production du riz dans la commune de Malanville n'est pas homogène ; contre

    H1 : Le système d'irrigation utilisé pour la production du riz dans la commune de Malanville est homogène.

    L'Analyse en Composante Principale avec le logiciel SAS a été réalisée pour tester cette hypothèse. Il s'agit d'une technique descriptive permettant d'étudier les relations qui existent entre des variables quantitatives ou qualitatives, sans tenir compte, a priori, d'une quelconque structure, ni des variables, ni des individus.

    Tableau 8 : Forage Tableau des valeurs propres et proportion d'informations concentrées sur les axes

    Source : Données Août- Octobre 2009

    Axe

    1

    2

    3

    Eigenvalue

    2.79192675

    0.20807325

    0.000000

    Difference

    2.58385349

    0.20807325

    .

    Proportion

    0.9306

    0.0694

    0.000000

    Cummulatitve

    0.9306

    1.0000

    1.0000

    Nous pouvons remarquer que la première composante explique 93.06% des informations de départ et qu'avec deux axes, nous arrivons déjà à expliquer 100% des informations contenues dans les variables initiales, ce qui est suffisant pour garantir une précision d'interprétation du tableau de départ. En observant la courbe exprimant les valeurs propres en fonction du nombre de composantes, nous retenons deux composantes pour l'interprétation des résultats. Ces composantes étant retenues, examinons les corrélations de ces composantes avec les autres variables.

    Tableau 9 : Corrélations entre variables Source : Données Août- Octobre 2009

     

    Factor 1

    Factor 2

    Point d'exhaure

    0.92504

    0.37987

    Mode de distribution

    0.98393

    -0.17857

    Matériel d'irrigation

    0.98393

    -0.17857

    A partir de ce tableau, on peut noter que toutes les trois variables sont bien représentées sur le 1er axe avec des coefficients de corrélation de 0.92, 0.98, 0.98. On peut en déduire que le premier axe suffit pour un bon résumé de l'information de départ. Ces variables sont donc positivement corrélées avec le premier axe.

    L'analyse de la carte factorielle nous a donné cinq (3) groupes homogènes (Voir annexe n°1). Ainsi, nous distinguons deux groupes de systèmes d'irrigation : le système gravitaire par station de pompage et le système par motopompes. A cela s'ajoute le groupe des ménages qui n'ont pas un système d'irrigation. Ces ménages font du riz pluvial.

    Le tableau suivant présente une synthèse des combinaisons ayant conduit à ce regroupement.

    Tableau 10 : Systèmes d'irrigation Source : Données Août- Octobre 2009

    Groupes Systèmes

    1

    2

    Système Gravitaire
    Utilisant la station de
    pompage

    Fleuve
    Station
    Canaux

    Forage
    Gravitaire
    Canaux

    Système gravitaire
    utilisant les
    motopompes

    Forage
    Motopompes
    Tuyauteries

    Fleuve
    Motopompes
    Tuyauteries

    Pas d'irrigation

    --
    --
    --

     

    En conclusion, nous acceptons la première hypothèse. Le système d'irrigation dans la commune n'est pas homogène. On distingue deux systèmes d'irrigation utilisés pour la production du riz.

    Cependant, il faut préciser que seul le système d'irrigation gravitaire est utilisé dans la commune. Mais il porte deux variantes, l'une utilisant les motopompes et l'autres la station de pompage. La différence se trouve au niveau de la puissance et de la capacité de refoulement de chaque système. L'efficacité des systèmes aussi est un élément caractéristique de la différence. La nature des canaux est différente. Cela implique que le rendement hydrique est meilleur sur le périmètre que dans les villages. Le rendement hydrique est le rapport entre la quantité d'eau reçue sur la parcelle et celle refoulée par la station.

    Ces divers systèmes d'irrigation se pratiquent sur différents types de sol. L'ensemble constitué par le système d'irrigation, le système de culture et le type de sol constitue le système de production. Les travaux d'Adégbola et Sodjinou, 2003 distinguent essentiellement cinq types de système de production rizicole dans le nord est du Bénin. Ils précisent qu'on retrouve trois systèmes de production dans la commune de Malanville. Le système de riziculture irrigué avec maîtrise totale de l'eau sur le périmètre de Malanville, le système de riz inondé dans les bas-fonds non aménagés et le système pluvial strict ont été décrits. La FAO classe les systèmes de production rizicole selon le mode d'alimentation hydrique de la plante. A cet effet, il distingue les types de riziculture suivant :

    · Riziculture avec submersion

    o Riziculture de mangrove

    o Riziculture d'eau douce

    o Riziculture avec maîtrise de l'eau

    o Riziculture sans maîtrise de l'eau

    · Riziculture sans submersion

    o Riziculture pluviale stricte

    o Riziculture de nappe

    Dans le cas de notre étude, selon les types d'irrigation observés et en faisant référence aux travaux de Faladé 2003, nous définissons trois systèmes de production rizicole. Il s'agit de la :

    · Riziculture totalement irriguée (présence en permanence de l'eau dans les casiers rizicoles, possibilité de drainage de l'eau en cas d'inondation : maîtrise totale de l'eau)

    · Riziculture partiellement irriguée (arrosage saisonnier, maitrise partielle de l'eau)

    · Riziculture strictement pluviale

    Le tableau 11 présente les proportions des producteurs qui s'adonnent à ces types de riziculture.

    Tableau 11 : Répartition des ménages par type de riziculture

    Systèmes de Proportions Types de sols Villages

    production des ménages

    Riz totalement irrigué 22.8 % Bas-fonds Périmètre/Bodjécali

    (S1)

    Riz partiellement 53.3% Bas-fonds/Plateau Tomboutou.Garou

    irrigué (S2) tédji/Garou/Bodjécali

    Riz pluvial (S3) 23.9% Plateau/Bas-fonds Banitè/Garou tèdji

    Source : Données Août- Octobre 2009

    La riziculture de bas-fonds, partiellement irrigué (riz inondé) est pratiquée à 53.3%. La plupart des producteurs ne maîtrisent pas parfaitement l'eau dans le cycle de production du riz. Ils arrosent le riz dès que la pluie est faible en saison hivernale. En saison sèche, pour ceux qui produisent le riz, l'irrigation est faite sans tenir compte des besoins en eau de la plante. Le riz pluvial est fait à 23.9% sur les plateaux et quelques bas fonds. Le riz totalement irrigué est mis en place sur le périmètre de Malanville où toutes les infrastructures d'irrigation fonctionnent et sont régulièrement suivies par les techniciens. Ici, la quantité d'eau servie par zone de production est définie et connue par tous. Les schémas suivant montrent les deux types de systèmes d'irrigation gravitaire existant dans la commune de Malanville.

    Schéma du système d'irrigation gravitaire rencontré sur le périmètre

    Station
    de
    pompage

    Casier rizicole

    Canal secondaire de la zone 1

    Canal secondaire de la zone 2

    Légende

     
     
     
     

    Limite de parcelle Canal de drainage Canal secondaire de distribution

    Diguettes

    Digue de protection

    Vannes d'entrée d'eau sur parcelle

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Dans ce premier système, l'eau est pompée du fleuve Niger par la station de pompage. Elle est ensuite distribuée dans les zones de parcelle. Chaque lot de parcelle constitue une zone qui a un canal secondaire. La tour d'eau est de 2 à 3 fois par semaine. Le canal principal dispose de vannes qui permettent le control du débit allant vers chaque zone.

    Schéma du système d'irrigation rencontré dans les villages de la commune de Malanville

    Légende

     

    Limite de parcelle

    Tuyau en PVC

    Canal secondaire de distribution Diguettes

    Vannes d'entrée d'eau sur parcelle Forage

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Dans ce cas de figure par contre, l'eau est pompée du forage ou d'une autre source superficielle. Elle est ensuite emmenée dans le seul canal principal par un tuyau en PVC. Les casiers sont ainsi irrigués.

    5.2 Analyse de la rentabilité financière des systèmes de production

    L'objectif de cette analyse est de comparer les différents systèmes de production entre eux.

    Ce paragraphe analyse le revenu issu de la production rizicole selon chaque saison et selon le système de production.

    Le tableau n° 12 présente le compte d'exploitation des ménages étudiés pendant la saison hivernale. Nous précisons que la plupart des producteurs cultivent le riz au cours de cette saison.

    Tableau 12 : Compte d'exploitation rizicole Source : Données Août- Octobre 2009

    Eléments du compte
    d'exploitation

    Minimum

    Maximum

    Moyenne

    Ecart type

    Coût production (A)

    246350

    1054500

    421000

    117647.818

    Rendement /ha

    2016.00

    5712.00

    3702.5

    658.81

    Revenu Brut (B)

    0.00

    1020000

    658170

    127246

     
     
     
     
     

    Revenu net (B)-(A)

    -334000

    584000

    237300

    162749

    Le coût de production moyen du riz dans la commune de Malanville, quels que soit la saison et le type de système d'irrigation, est de 421.000 (#177;11764.81) F CFA /ha avec un revenu net de 237 300 (#177;162749) FCFA/ha.

    A ce niveau, nous analyserons le compte d'exploitation selon la saison de production et les différents systèmes de production,

    Saison des pluies

    Tableau 13 : Compte d'exploitation rizicole/ Saison des pluies

     

    S1

    S2 S3

    Coût production (A)

    Rendement/ha
    Revenu brut (B)

    405000 (#177;15490)

    4089.4 (#177;69.32027)
    717070 (#177;21259.8)

    452000 (#177;12650)

    3717.0 (#177;62.90)
    663750 (#177;11232.4)

    368000 (#177;14910)

    3301.4 (#177;106.939)
    589530 (#177;19096.3)

     
     
     
     

    Revenu net (B)-(A)

    312340 (#177;23153.5)

    212160 (#177;17340)

    221880 (#177;21837.7)

    Légende

    S1 : Système totalement irrigué

    S2 : Système partiellement irrigué

    S3 : Système du riz pluvial

    Source : Données Août- Octobre 2009

    Comparaisons des moyennes.

    Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2

    Le t calculé du test t de Student est t=3.279 et p = 0.001. Soit pd0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le revenu net issu du système n°1 et celui du système n°2. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le premier système est plus rentable que le système de riziculture partiellement irrigué.

    Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2`u3

    Le t calculé du test t de Student est t= -0.329 et p = 0.743. Soit pe0.05. Nous acceptons l'hypothèse H0 et on en déduit qu'au seuil de 5%, il n'existe pas une différence significative entre le revenu net issu du système n°2 et celui du système n°3 en saison de pluies. Les deux systèmes (riz partiellement irrigué et riz pluvial) procurent le même revenu net en saison des pluies. Ce résultat peut être expliqué par le fait que le niveau de maîtrise de l'eau diffère considérablement et a un impact sur le rendement. En effet en saison des pluies, les producteurs ayant le système n°2 arrosent les parcelles de riz dès qu'il n'y a pas de pluies. En ce moment, les producteurs faisant du riz strictement pluvial n'arrosent pas leurs champs. Les besoins hydriques du riz varient considérablement selon les différentes phases de son cycle. Les producteurs du riz inondé, en arrosant tout le temps leurs champs étoufferaient donc le riz pendant certaines phases de son développement. Ce qui ramène le rendement des deux systèmes au même niveau. Dans le système avec maîtrise partielle de l'eau, les paysans essayent juste de maintenir une certaine quantité d'eau dans les casiers rizicoles. Ils ne tiennent pas en fait compte de la quantité d'eau pompée ou du cycle végétatif de la plante.

    Les propos rapportés par un producteur sont les suivants :

    ENCADRE 3

    « Nous arrosons les champs dès que nous remarquons que la quantité d'eau est trop faible. Vous savez le riz doit être en permanence dans l'eau. Mais lorsqu'il y a une grande pluie capable de maintenir le riz dans l'eau deux à trois jours, on n'arrose pas Posons H0

    ces jours là. ». Nous pouvons donc arroser deux à trois fois par semaine.

    Le t calculé du test t de Student est t= 2.880 et p = 0.005. Soit pd0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 puis nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le revenu net issu du système n°1 et celui du système n°3. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le premier système est plus rentable que le système de riziculture pluvial.

    A partir de la comparaison des moyennes du revenu net réalisé selon chaque type de système de production en saison des pluies, on conclut que le système de production du riz irrigué reste beaucoup plus rentable que les deux autres systèmes. Il n'existe pas une différence significative entre le riz partiellement irrigué et le riz pluvial en cette saison. Cela est dû au niveau de maitrise de l'eau dans la production considérant les besoins hydriques du riz.

    Saison sèche

    Tableau 14 : Compte d'exploitation rizicole/ Saison sèche

     

    S1

    S2

    S3

    Coût de production
    (A)
    Rendement/ha
    Revenu brut (B)

    496000 (#177;103800)

    4816.0 (#177;296.324)
    860000 (#177;52915.0)

    546000 (#177;43350)

    4781.9 (#177;67.42947)
    853900 (#177;12041.0)

    559000 (#177;29060)

    4424.8 (#177;60.022)
    790140 (#177;1078.4)

     
     
     
     

    Revenu net (B)-(A)

    3.63630 (#177;148642)

    307800 (#177;47332.6)

    231380 (#177;35620.7)

    Source : Données Août- Octobre 2009

    Comparaisons des moyennes.

    Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2

    Le t calculé du test t de Student est t= 3.453 et p = 0.001. Soit p<0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le revenu net issu du système n°1 et celui du système n°2. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le premier système est plus rentable que le système de riziculture partiellement irriguée en saison des pluies.

    Le riz pluvial strict ne se pratique pas en contre saison. Seuls les systèmes de production irrigués sont mis en place au cours de cette saison. Nous remarquons que le riz irrigué reste plus rentable que le riz inondé en saison sèche. Il s'en suit donc que quelle que soit la saison de production, le riz irrigué à tout point de vue reste rentable et procure un revenu plus grand que les deux autres systèmes de production. Cependant, en saison des pluies, la différence de revenus entre le riz inondé et le riz pluvial n'est pas significative. Il se pose donc un problème de niveau d'efficacité chez les producteurs faisnt du riz inondé (partiellement irrigué). Ces résultats confirment ceux de Houndékon (1996) et de Faladé (2003) qui ont montré qu'à tout point de vue, le riz irrigué reste plus rentable et procure un revenu plus grand au producteur.

    5.3 Analyse du lien existant entre le rendement et les types/systèmes d'irrigation

    A partir des tableaux précédents, nous remarquons une différence entre les rendements de chaque type de système de production. Nous allons évaluer la nature des relations entre les rendements et les systèmes d'irrigation. A cet effet, posons

    Ho : La productivité de la terre pour le riz ne dépend pas du système d'irrigation contre H1 : la productivité de la terre pour le riz dépend du type d'irrigation.

    Le tableau se présente comme suit : Tableau 15 : Résultats ANOVA

    Somme des Ddl Moyenne F Signification

    carrées des carrés

    Inter-groupes
    Intra-groupes
    Total

    1.307E7
    6.46E7
    7.769E7

    2
    177
    179

    6537254.504
    365076.157

    17.907

    .000

    Source : Données août-octobre 2009

    De l'analyse du tableau, p<0.001, nous rejetons l'hypothèse H0 et concluons au seuil de 1% que le rendement de la production rizicole dépend du système d'irrigation. L'hypothèse H1 est donc vérifiée. Le système d'irrigation influence fortement le niveau de rendement du riz dans la commune de Malanville.

    Comparaison des rendements selon le système de production

    Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2

    Le t calculé du test t de Student est t=3.497 et p = 0.0001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le rendement issu du système n°1 et celui du système n°2. De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le premier système a un rendement plus élevé que le système de riziculture partiellement irrigué en saison des pluies.

    Posons H0 :u1=u3 contre H1 : u1`u3

    Le t calculé du test t de Student est t=6.120 et p = 0.0001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le rendement issu du système n°1 et celui du système n°3. De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le premier système a un rendement plus élevé que le système de riziculture pluvial en saison des pluies.

    Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2`u3

    Le t calculé du test t de Student est t=3.519 et p = 0.0001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le rendement issu du système n°2 et celui du système n°3 De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le deuxième système a un rendement plus élevé que le système de riziculture pluvial.

    Le rendement du riz irrigué est significativement supérieur aux rendements des autres systèmes en saison des pluies. De façon hiérarchique, on retient que le système de production irrigué a un rendement plus grand suivi du système du riz inondé puis du riz pluvial qui a toujours un rendement faible.

    Les variations du rendement du riz sont expliquées par le système de production rizicole. Le
    système le plus efficace reste le premier. Cela corrobore les résultats de Adégbola et
    Sodjinou, 2003). Cependant, il est important de préciser que le niveau de maîtrise de l'eau

    dans la production reste un problème, dans le sens où chaque étape du cycle de développement du riz est sujette à une certaine lame d'eau qui n'est pas forcément apportée. La figure suivante présente les quantités d'eau à apporter au riz lorsqu'il est irrigué.

    - Le repiquage se fait à une hauteur de la lame d'eau de 5 cm.

    - Juste après le repiquage, il est en fait recommandé de laisser le riz deux à trois jours sans eaux. C'est-à-dire qu'il faut drainer la parcelle juste après le repiquage.

    - Ensuite, il faut irriguer et toujours maintenir la lame d'eau à 5 cm jusqu'à la deuxième ou troisième semaine après repiquage. Cela dépendra de la planification faite pour fumer le champ.

    - Drainer complètement le champ deux jours avant l'application de la fumure.

    - Irriguer encore et maintenir l'eau à 5 cm environ juste après la fumure pendant 4 à 5 jours pour rendre efficace son action.

    - Mettre la lame d'eau à plus de 5 cm lors de l'initiation florale (PI)

    - Rebaisser le niveau de la lame d'eau au minimum pour l'application de l'urée

    - Remonter la lame d'eau à 10 cm ou plus (4 ou 5 jours après PI) jusqu'au stage laiteux. - Drainer complètement la parcelle et arrêter l'irrigation 15 jours après.

    Dans le système traditionnel à Malanville, cette rigueur n'est pas observée en matière d'irrigation. Cela explique aussi les grandes variations de rendement observées au niveau des systèmes de production.

    CHApiTRE 6 : ANALysE Du NivEAu DE RisQuEs sANiTAiREs LiEs A La pRoDuCTioN RiziCoLE DANs LA CoMMuNE DE MALANviLLE

    Au niveau des ménages étudiés, nous avons recensé deux grands types de maladies : les maladies liées à l'eau et les maladies hydriques. Parlant des maladies liées à l'eau, seul le paludisme a été identifié. La bilharziose, les schistosomes et autres maladies cutanées ont été recensés et regroupés dans le groupe des autres affections. Nous avons fait une démarcation du paludisme parce qu'il affecte 80.4% des ménages. Seuls 19 % des ménages ne sont pas affectés par cette pathologie.

    Le tableau suivant présente le nombre moyen de personnes affectées au cours de la saison de production :

    Tableau 16 : Nombre moyen de personnes affectées par saison de production

     

    Minimum

    Maximum

    Moyenne

    Ecart Type

    Toutes les
    maladies

    0

    16

    3.04

    2.914

    Paludisme

    0

    15

    2.18

    2.120

    Autres
    affections

    0

    13

    0.86

    1.937

    Source : Données Août- Octobre 2009

    A l'analyse du tableau, 3.04 (#177;2.914) actifs agricoles travaillant dans le riz tombent malades par saison de production. La moyenne d'actifs agricoles dans le riz dans la commune de Malanville étant de 3.93 (#177;3.766) personnes. Le paludisme affecte 2.18 (2.120) personnes par saison de production. On en déduit que plus de la moitié des actifs agricoles sont affectés par le paludisme au cours de la saison de production. La durée moyenne d'immobilisation des malades est de 5.16 (#177; 2.45) jours.

    Comparons donc le nombre de personnes malades par système de production. Tableau 17 : Nombre moyens de malades par système de production

    Nombre moyen de personnes malades

    Riz irrigué

    Riz inondé

    Riz pluvial

    Toutes les maladies

    2.46

    (#177;0.344)

    3.40

    (#177;0.303)

    2.81

    (0.504)

    Paludisme

    1.88

    (#177;0.275)

    2.40

    (#177;0.239)

    1.98

    (#177;0.289)

    Autres maladies

    0.56

    (#177;0.156)

    1.00

    (#177;0.210)

    0.84

    (#177;0.350)

    Source : Données Août- Octobre 2009

    Comparaison des moyennes du nombre de personnes malades par saison de production quelle que soit la maladie.

    Posons : H0 : =u2 contre H1 :u1`u2

    Les résultats du test t donne t= - 1.807 et p(t) = 0.073. p(t) > 0.005 ; nous acceptons l'hypothèse H0 et nous concluons que les deux moyennes sont significativement égales au seuil de 5%. Le nombre de personnes malades par saison de production au niveau du riz irrigué est égale au nombre de personnes malades au niveau du riz inondé. Les deux systèmes affectent également les actifs agricoles. Parlant du nombre de personnes atteintes du paludisme, les résultats du test de comparaison de moyenne donne t= -1.271 et p(t) = 0.206. On conclut au seuil de 5% que le nombre de personnes atteintes du paludisme au niveau des deux systèmes de production est le même.

    Posons : H0 : =u3 contre H1 :u1`u3

    Les résultats du test donne t = -0.569 et p(t) = 0.567. p(t) > 0.005 ; nous acceptons l'hypothèse H0 et nous concluons que les deux moyennes sont significativement égales au seuil de 5%. Le nombre de personnes malades par saison de production au niveau du riz irrigué est égale au nombre de personnes malades au niveau du riz pluvial. Cela impliquerait, que le système du riz irrigué et le système du riz pluvial affectent également les actifs agricoles travaillant dans la riziculture. De l'analyse, la même remarque se fait au niveau des malades du paludisme. Au seuil de 5% ; il n'existe pas de différence entre les deux groupes.

    Posons : H0 : = u3 contre u2`u3

    Les résultats du test donne t = 1.030 et p(t) = 0.582. p(t) > 0.005 ; nous acceptons l'hypothèse H0 et nous concluons que les deux moyennes sont significativement égales au seuil de 5%. Le nombre de personnes malades par saison de production au niveau du riz inondé est égale au nombre de personnes malades au niveau du riz pluvial. Cela impliquerait que le système du riz inondé et le système du riz pluvial affectent également les actifs agricoles travaillant dans la riziculture. De l'analyse, la même remarque se fait au niveau des malades du

    .

    paludisme. Au seuil de 5%, il n'existe pas de différence entre les deux groupes.

    Nous remarquons qu'il n'existe pas une différence significative entre le nombre moyen de personnes atteints d'une quelconque maladie entre les trois groupes de système de production rencontrés dans la commune de Malanville. Le nombre d'actifs agricoles tombant malade par saison de production selon le système n'est pas significativement différent.

    3.5

    3

    2.5

    2

    1.5

    1

    0.5

    0

     

    Mal

    Pal

    Autr mal

    S1 S2 S3

    Figure 8 : Nombre de cas pathologiques par système de production Source : Données Août- Octobre 2009

    Le graphe ci-dessus présente, le nombre de cas de personnes affectées du paludisme et le nombre de personnes atteintes d'autres pathologies par système de production.

    On pourrait être tenté d'affirmer que le système de production du riz inondé cause beaucoup plus de malades considérant les trois variables. Mais les tests de comparaison montrent qu'il n'existe pas de différence significative entre ces différentes moyennes. Quel que soit le système de production, les nombres de personnes sont atteintes sont similaires. Les ménages sont tous victimes des maladies quel que soit leur système de production.

    6.1 Impacts des activités rizicoles et de l'irrigation sur l'état de santé des exploitants

    Les produits phytosanitaires ou zoosanitaires sont très peu utilisés sur les sites pour la production de riz de bas-fonds. A la question de savoir les raisons, les exploitants ayant fait l'objet d'enquêtes soulignent qu'ils n'enregistrent pas d'attaques d'insectes, d'acariens ou de prédateurs. Signalons également que les variétés cultivées sont améliorées et sont résistantes. Il s'agit des variétés NERICA L20 et BERIX 21. C'est une protection, car les pesticides ou insecticides sont toxiques pour l'homme et présentent de grands risques pour l'environnement (Orékan et al. 1998).

    En outre, les exploitants ne disposent d'aucun matériel de protection adéquat pour les activités agricoles de bas-fond. Le manque criard de bottes fait que les riziculteurs, en permanence au contact de l'eau, sont sujets à des piqûres de sangsues, et d'autres insectes aquatiques indésirables. Tout cela les expose aux maladies dermiques. Malgré cette absence de matériel de protection adéquat, aucun paysan ne s'est plaint jusque là de morsures de serpents.

    6.2 Moyens de lutte

    Plusieurs moyens de protection sont utilisés par les ménages agricoles pour lutter contre les affections évoquées surtout contre les moustiques qui sont à l'origine du paludisme, maladie la plus contractée. En toute période, saison sèche comme pluvieuse, la plupart des ménages ayant fait l'objet d'enquête font recours aux méthodes thérapeutiques modernes ou traditionnelles. Les moyens de lutte les plus couramment rencontrés sont :

    - l'utilisation des moustiquaires imprégnées : 82% des ménages utilisent cette méthode de prévention.

    - l'utilisation des insecticides : les insecticides solides en spirale communément appelés mosquito, 60% environ des ménages ; Signalons que cette méthode ne protège pas complètement contre les moustiques; les ménages profitent du calme temporaire pour s'endormir. Certains (40% des ménages) préfèrent ne pas les utiliser à cause des risques de toxicité.

    - l'utilisation des tisanes traditionnelles : cette méthode demeure la règle générale pour tous les ménages et la première tentative de guérison. En effet, des potions préparées avec des écorces, racines ou feuilles d'arbres sont bues par le malade. Il existe également des mélanges de feuilles d'écorces et de racines qui sont utilisés pour laver la tête ou le corps du patient. Certains prennent en même temps des comprimés tels que le paracétamol, la chloroquine

    sans aller à la consultation dans un centre de santé. Ces médicaments sont achetés au marché où ils sont conservés et vendus dans des conditions peu recommandées par la médecine moderne (exposés au soleil et à la pluie ou périmés). De plus les moustiques résistent à la chloroquine.

    Notons que les maladies comme les dermatoses ou les démangeaisons épidermiques ne font presque pas l'objet de consultation ; c'est lorsqu'elles s'empirent que les indivdidus infectés vont dans les centres de santé. Mais pour les cas des petits enfants, les chefs de ménage n'hésitent pas longtemps pour avoir recours aux traitements modernes notamment dans le cas du paludisme et des infections respiratoires.

    En ce qui concerne les affections gastro-intestinales, la situation est la même. Les malades sont d'abord traités à l'indigénat ou font de l'automédication avant que les chefs de ménage ne pensent aux soins modernes. Ces moyens de traitement présentent certains risques pour la santé des exploitants. Signalons les cas d'intoxications et de récidives. Mais bien qu'étant conscients de cela, la plupart des ménages évoquent les difficultés financières qui les contraignent à d'abord utiliser la thérapie traditionnelle. La majorité souligne les coûts élevés des soins dans les centres de santé.

    L'enquête qualitative réalisée lors de nos travaux de recherche révèle que les sources de revenus permettant aux ménages de recevoir les soins médicaux sont essentiellement agricoles. Bien que les soins modernes paraissent peu accessibles, pour la plus part des ménages enquêtés, fautes de moyens financiers, les exploitants des bas-fonds ne s'en plaignent pas trop, car ils disposent d'un revenu suffisamment élevé tiré des activités rizicoles pour bénéficier des soins médicaux primaires c'est-à-dire ceux de base (accouchement et consultation pour les maladies courantes).

    Au cours de nos enquêtes, nous avons constaté qu'aucun fonds n'était spécifiquement alloués aux soins de santé. En effet, la plupart des ménages ont expliqué que les revenus issus des ventes de produits agricoles sont généralement utilisés pour tout à la fois et qu'ils s'en servent pour gérer les problèmes de santé comme ce pourrait être le cas de n'importe quel autre imprévu. Conscient de cela, nous avons décidé d'évaluer chez chaque ménage la part des revenus utilisés pour la santé au cours de la campagne 2007-2008. Mais en raison du temps et de la disponibilité des producteurs, ces données n'ont pas pu être collectées.

    6.3. Evaluation du niveau de risques

    Afin d'évaluer le niveau de risques sanitaires, nous allons calculer le taux de prévalence des maladies et celui du paludisme au niveau des ménages étudiés.

    Tableau 18 : Prévalence des maladies Source : Données Août- Octobre 2009

     

    Minimum

    Maximum

    Moyenne

    Ecart type

    Prévalence

    Totale

    Prévalence Palu

    0.17
    0.09

    5.00
    2.00

    0.9049
    0.6811

    0.61511
    0.39027

    La prévalence totale au niveau de l'échantillon est de 0.9049 (#177;0.61511). Cela représente le nombre de personnes malades par saison de production par rapport au nombre d'actifs agricoles. On dirait ici qu'environ 90.49% des actifs agricoles souffrent au moins d'une maladie au cours de la saison de production. Plus de la moitié des actifs agricoles, soit 68.11% souffrent du paludisme par saison de production. Nous remarquons aisément que le paludisme est une affection qui immobilise pendant au moins 5.16 (#177; 2.45) jours les actifs agricoles.

    Plusieurs facteurs peuvent être la cause de cette prévalence élevée au niveau des riziculteurs. Nous essayerons d'expliquer ce niveau de prévalence en utilisant un modèle économétrique. Nous utiliserons le Logit binomial pour expliquer ce niveau de risques sanitaires au sein des ménages rizicoles de la commune. Pour ce faire, une variable muette a été définie. Elle prend la valeur 1 si le niveau de prévalence est supérieur à 0. Cela signifierait qu'au moins un membre du ménage est affecté d'une quelconque pathologie au cours de la période de référence.

    Le tableau de l'analyse des facteurs déterminant le niveau de risques sanitaires liés à la riziculture dans la commune de Malanville se présente comme suit :

    Tableau 19 : Tableau présentant les résultats de la régression logistique binaire.

    Variables Définition de la variable Probabilité Coefficients Signes Signe Degré de

    explicatives prédits obtenus significat

    ion

    Constante / 0,99 4,431 - /

    Sex Sexe 0,108 3,056 + + /

    Part Part de la production du 0,391 0,265 - - /
    riz dans le revenu

    Dprod Expérience en matière de 0,129 1,528 - - /

    production du riz

    Atrav Actif travaillant dans le riz 0,0001 2,939 + + ***

    Group Appartenance à un 0,122 2,114 - - /
    groupement

    Dexab Distance Habitation- 0,0302 1,394 + + *

    Exploitation

    Sric Surface emblavée du riz 0,348 2,058 + + /

    Typriz Type de riziculture 2,939 + + *

    0,029

    Revenu Revenu issu de la 0,783 0,0001 - - /

    production

    Travh Travail dans l'eau 0,001 8,874 + + **

    Bot Port de paires de bottes 0,018 -3,82 - - **

    Prevmal 0 37

    1 143

    Total 180

    -2log vraisemblance : 32,607

    Khi Deux : 152,946

    Signification du modèle : 0,0001 ***

    Pouvoir de prédiction : 57,2% (Cox & Snell) ; 89,0% (Nagelkerke)

    * Différence significative au seuil de 5%

    ** Différence hautement significative au seuil de 1% *** Différence hautement significative au seuil de 0.1%

    Source : Données Août- Octobre 2009

    L'expression mathématique du modèle est :

    Li= ln (Pi/1 - P) = 4,431 +3,056Sex + 0,265Part + 1,528 prod +2,939Atrav + 2,114Group +
    1,394Dexhab + 2,058Sric + 2,939Typriz + 0,0001Revenu +8,874Travh + -3,82Bot

    Qualité du modèle

    Le ratio de vraisemblance s'est révélé significatif à 0.1% après le test de Khi deu. Par conséquent, le modèle est globalement significatif à 0.1%. Les résultats du modèle (notamment les signes des coefficients) peuvent être valablement pris en compte. La variation des variables indépendantes explique celle de la variable dépendante de manière acceptable.

    Pouvoir de prédiction

    Les estimations du modèle de régression ont donné le pseudo-R2 de Cox & Snell de 0.527 et de Nagelekerke de 0.890. On peut donc, à partir du modèle, faire des prévisions sur les modalités de la variable dépendante, connaissant celles des variables indépendantes avec une probabilité de 89% d'avoir une prédiction juste. Cette probabilité de bonne prédiction est relativement élevée.

    Variables déterminantes

    Les variables qui déterminent la morbidité (niveau de prévalence) des actifs agricoles dans la production du riz sont : le nombre d'actifs agricoles travaillant dans la riziculture (Atrav), la distance entre l'habitation du ménage et l'exploitation (Dexhab), le type de riziculture (Typriz), le nombre moyen d'heures de travail dans les casiers rizicoles par jour (Travh) et l'utilisation ou non des bottes au cours du travail (Bot).

    6.4 Analyse des résultats

    L'analyse des signes obtenus renseigne que les variables sont pour la plupart corrélées avec le niveau de risque sanitaire des ménages agricoles.

    Atrav : Pour cette variable, nous attendions un signe positif exprimant l'augmentation du niveau de prévalence des maladies quand le nombre d'actifs agricoles est plus grand. Il a été remarqué au niveau de la population d'étude que pour les ménages ayant un nombre d'actifs agricoles travaillant dans la riziculture ont une forte prévalence des maladies. Cela signifie que la morbidité et le nombre d'actifs agricoles croissent dans le même sens.

    Dexhab : Les résultats obtenus témoignent que plus la distance entre l'exploitation et l'habitation du ménage est grande, faible est la prévalence au niveau de ce ménage.

    Typriz : Le niveau de prévalence varie en fonction du type de riziculture.

    Tableau 20 : Prévalence des maladies par système de production

    S1 S2 S3

    Prévalence totale 0,7059 (#177;0,08681) 0,95494 (#177;0,07671) 0,9617 (#177;0,07383)

    Source : Données Août- Octobre 2009

    Faisons un test de comparaison de moyenne pour vérifier la différence au niveau des diverses moyennes des prévalences au sein de chaque type de riziculture.

    Posons pour ce faire H0 : u1= u2 contre H1 : u1`u2

    Le calcul de la probabilité t donne p(t) = 0.06 > 0.05. Nous acceptons H0 au seuil de 5% et nous concluons que les deux valeurs des moyennes sont égales.

    De la même manière, en comparant la prévalence du système 2 et 3 on remarque p(t) = 0.285. On accepte donc H0 au seuil de 5% et on conclut qu'il n'y a pas de différence significative entre les deux moyennes. Mais en comparant le système 1 et le système 3 ; la probabilité p(t)= 0.03. Cela implique qu'au seuil de 5% on rejette H0 et on conclut qu'il y a une différence significative entre ces deux valeurs.

    Cela s'explique très bien, étant donné que le système de riziculture pluviale ne peut faire contracter des maladies hydriques de la même manière que les deux autres systèmes. Le contact avec l'eau qu'ont les producteurs du système pluvial est beaucoup plus faible que tous les autres systèmes.

    Travh : La durée du travail dans les casiers rizicoles influence significativement le niveau de risques sanitaires chez les ménages. Plus le temps passé dans l'eau est long, plus grande est la prévalence.

    Bot : L'utilisation des bottes pour la production du riz influence le niveau de prévalence au sein des ménages rizicoles de la commune de Malanville. Très peu de personnes (7.8%) utilisent les bottes pour les activités agricoles. Cet état de choses augmente considérablement le niveau de risques au niveau des actifs agricoles.

    6.5 Discussion

    Au regard des résultats exposés plus haut, nous constatons qu'il existe trois systèmes de production rizicole dans la commune de Malanville : le système du riz irrigué, le système du riz inondé et le système du riz pluvial. Ces différents systèmes sont différenciés par le type d'irrigation pratiqué. Ces résultats sont conformes aux études de Houndékon (1996) et de Faladé (2003). Les travaux de Sodjinou (2003) ont identifié les mêmes systèmes de production en se basant non seulement sur le type d'irrigation mais aussi sur les systèmes de cultures qui ne sont pas significativement différents. Comme ces auteurs, nous avons remarqué une différence significative entre les rendements issus de chaque système de production. Le système de production du périmètre (riz irrigué) reste le plus rentable à tout point de vue. Le système pluvial ne permet pas une production comparable au deux autres systèmes. Cependant, les revenus nets issus du système pluvial et du système inondé restent significativement égaux. Cet état de choses est dû au niveau du coût de production qui reste élevé dans le système inondé. Etant donné que l'eau n'est pas parfaitement maîtrisée, il arrive des moments au cours du cycle du riz où le niveau d'eau est supérieur aux besoins de la plante. Cet état de choses augmente le coût de production et le revenu semble le même qu'au niveau du système du riz pluvial.

    Au nombre des facteurs pouvant expliquer la différence entre les rendements issus de chaque système, le type d'irrigation est déterminant. L'eau étant un facteur important de production en riziculture, elle influence considérablement le niveau des rendements. Les mêmes résultats ont été obtenus par Reedy (2008) évaluant les facteurs déterminant la différence de rendements entre les systèmes rizicoles du Nord de l'Inde. Les travaux sur l'analyse de la filière riz au Bénin montrent aussi le même résultat. C'est en ce sens que les auteurs confirment aussi les résultats de Djogbénou (1981) ayant travaillé sur l'analyse économique des systèmes de production du riz dans le nord Bénin.

    Cependant, il faut préciser qu'il y a eu une évolution considérable des niveaux de rendements du riz dans la commune de Malanville. Comparativement aux rendements du riz déterminés par d'autres auteurs, il y a une croissance tranchée. Cet état de choses est dû à l'action incitatrice du gouvernement qui semble appuyer fortement faire la promotion de la riziculture dans la commune. De plus, un grand travail d'installation des forages et infrastructures hydro agricoles accompagnés de la mise à disposition des machines agricoles (tracteurs, motoculteurs etc.) a boosté le développement de la production du riz dans la commune. Tous les producteurs reconnaissent un effort important de la part des autorités gouvernementales qui de la production à la commercialisation sont présentes.

    Par ailleurs, cet état de choses est suivi d'importants problèmes sanitaires à prendre en compte pour continuer l'amélioration des rendements et des revenus des populations de la région. Le taux de prévalence élevé montre qu'au moins un actif agricole tombe malade par saison de production. D'une certaine manière, cela affecte le niveau de productivité de la main d'Suvre que nous n'avons pas évalué dans ce travail. D'une façon évidente, le taux de palustre reste élevé au niveau des ménages agricoles et varie suivant le système. Le système pluvial affecte significativement les ménages qui y sont impliqués. La prévalence du paludisme est élevée au niveau des ménages pratiquant le deuxième système. Les analyses montrent que les déterminants du niveau de prévalence des maladies sont le nombre d'actifs agricoles, la distance habitation exploitation, le type de riziculture, la durée journalière moyenne du travail dans les casiers rizicoles et le port des bottes. L'accent devrait être mis sur ces facteurs pour baisser le niveau de prévalence des maladies au sein des ménages rizicoles dans la commune de Malanville. La plupart de ces facteurs évoluent proportionnellement au niveau de morbidité. Le risque sanitaire lié à la production rizicole est évident et a un impact sur le niveau de productivité du riz dans la commune. De toutes les pathologies affectant les ménages, le paludisme reste la plus dangereuse.

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS

    L'analyse des systèmes de production rizicoles et des risques sanitaires y afférents a fait un diagnostic de la situation de la production du riz dans la commune de Malanville et des maladies dominantes qui y sont liées. Au terme de cette étude, il existe plusieurs systèmes de production qui ont des rendements différents dans la commune de Malanville. La différence entre ces rendements est liée au système de production mis en place. Par ailleurs, l'analyse des déterminants du niveau du risque sanitaire montre que les facteurs les plus importants qui expliquent le niveau de prévalence des maladies dans la commune. Cette analyse permet de remarquer que les deux systèmes irrigués prédisposent les producteurs à plus de maladies que le système pluvial qui reste avec un rendement faible. Les itinéraires techniques notamment en matière de gestion de l'eau influencent aussi le niveau de revenu net issu de chaque système. De ces propos, des actions claires devraient être menées pour baisser le niveau de risque afin d'augmenter le niveau de productivité du riz dans la commune. Mieux, une certaine éducation devrait se faire concernant les besoins en eau du riz afin d'optimiser l'utilisation des ressources en eau pour la production rizicole.

    Au vu des résultats auxquels nous sommes parvenus, nous formulons ici quelques suggestions afin d'apporter notre contribution pour rendre plus efficace la production du riz dans la commune de Malanville. Les dites suggestions vont à l'endroit des producteurs, des centres de recherche agricole, des services de vulgarisation et de l'Etat.

    - A l'endroit des producteurs

    L'entretien des canaux d'irrigation par les exploitants et la finalisation sur le périmètre de l'interconnexion avec la SBEE pour éviter les pannes répétées des groupes électrogènes afin d'assurer une alimentation bonne et continue de la station de pompage. Cela améliorerait le faible degré d'irrigation de certains exploitants. Il serait intéressant que tous les producteurs rizicoles aient des bottes et des gants afin de baisser le taux les maladies hydriques causées par le travail en zone humide.

    - A l'endroit des centres de recherche agricoles

    Les centres de recherche agricoles devraient faire un recensement de toutes les variétés de riz mises en place par les producteurs. Une étude des besoins en eau de ces variétés devrait se faire afin d'éduquer les producteurs à une meilleure utilisation des ressources en eau pour la production du riz. Certains producteurs arrosent n'importe quand les champs de riz, augmentant ainsi le coût de production et baissant leurs revenus nets.

    Une formation devrait pouvoir se faire pour recadrer le cadre d'utilisation de l'eau en riziculture. Cela améliorerait d'une façon considérable les rendements et les revenus net des populations.

    - A l'endroit des services de vulgarisation

    Ces services devraient s'appuyer sur les itinéraires techniques existants et former les producteurs afin améliorer l'efficacité de la production du riz. Ils devraient initier des formations pour expliquer de façon claire aux producteurs le sens des itinéraires techniques.

    - A l'endroit de l'Etat

    L'Etat devrait continuer par appuyer les populations rurales en installant dans les villages des infrastructures sanitaires pour prendre en charges les malades afin de diminuer le nombre de jours perdus à cause des affections.

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    64. Shiklamanov, I. A., (1991). The World's Water Resources. In: Proceeding of International Symposium to commemorate 25 years of IHP. UNESCO/IHP. pp93-126

    65. Sissoko, K. (1998). Et demain l'agriculture ? Options techniques et mesures politiques pour un développement agricole durable en Afrique subsaharienne : cas du cercle de Koutiala en zone du mali. Thèse d el'université de Wageningen

    66. Smaling H. et al. (2002) Nutrient disequilibria in agro-ecosystems: Case of the forest in Journal of environment sciences. May 2002, Vol 65. 65-69pp

    67. Storck, H., Emana B., Adenew, B., Borowiecki (1991). Farming systems and farm management practices of smallholders in the Hararghe highlans -- A baseline survey-Farming systems and resource economics in the tropics Vol. 11 Doppler Wissenschaftcverlag Vauk Kiel.

    68. Tiercelin J. R. (1996) Traité d'irrigation. Edition Lavoisier, Paris 1011p

    69. Van den ban, A. W. (1984). Les courants de pensées en matière de théorie de la diffusion des innovations. Economie rurale, n°159 pp31-36.

    70. World Bank (2007). The World Bank report 2007, 192p.

    TABLe Des mAtières

    Certification i

    Dédicaces ii

    Remerciements iii

    Liste des abréviations v

    Liste des tableaux vi

    Liste des figures vii

    Liste des photos viii

    Résumé ix

    Abstract xi

    Introduction 1

    Première partie : Problématique et Méthodologie 3

    Chapitre 1 : Problématique et objectifs de recherche 4

    1.1 Problématique 4

    1.2 Objectifs de la recherche 7

    1.3.1. Objectif général 7

    1.3.2 Objectifs spécifiques 7

    1.3 Hypothèses 7

    Chapitre 2 : Revue bibliographique 8

    2.1 Cadre conceptuel 8

    2.1.1 Exploitation agricole 8

    2.1.2 Système de production 8

    2.1.3. Ménage 9

    2.1.4 Système d'irrigation 10

    2.1.5 Bas-fonds 12

    2.1.6 Risques sanitaires 12

    2.1.7 Morbidité 13

    2.1.8 Taux d'incidence 14

    2.2 Botanique et historique du riz 15

    2.3 Le riz dans le monde, en Afrique et au Bénin 15

    2.4. Description du paludisme et de la bilharziose 17

    2.5. Les travaux sur le riz au Bénin 18

    Chapitre 3 : Méthodologie de l'étude 24

    3.1 Phase de déroulement de l'étude 24

    3.1.1 Phase préparatoire 24

    3.1.2 Phase exploratoire 24

    3.1.3 Phase de collecte des données et d'analyse des résultats 25

    3.2 Estimation des ressources et des facteurs de production 25

    3.3 Choix de la zone d'étude et des unités à observer 27

    3.3.1 Choix de la zone d'étude 27

    3.3.2 Choix des unités à observer 28

    3.4 Echantillonnage 29

    3.5 Nature, sources et instruments de mesure des données collectées 30

    3.6 Limites de la recherche : Difficultés rencontrées et fiabilité des données collectées 37

    3.6.1 Difficultés rencontrées 37

    3.6.2 Fiabilité des données 38

    Deuxième partie : Résultats, analyse et discussion 39

    Chapitre 4 : Caractérisation des ménages et des systèmes de production rizicole 40

    4.1 Caractéristiques sociodémographiques des ménages 40

    4.2 Caractéristiques des systèmes de production rizicole 45

    4.2.1 Facteurs de production 45

    4.2.2 Financement de l'activité rizicole 50

    4.2.3 L'eau dans la production rizicole dans la commune de Malanville 51

    Chapitre 5 : Analyse des systèmes de production rizicole de la commune de Malanville 60

    5.1 Caractérisation des types d'irrigation et des systèmes de production rizicole 60

    5.2 Analyse de la rentabilité financière des systèmes de production 68

    5.3 Analyse du lien existant entre le rendement et les types/systèmes d'irrigation 71

    Chapitre 6 : Analyse du niveau de risques sanitaires liés à la production rizicole dans la

    commune de Malanville 74

    6.1 Impacts des activités rizicoles et de l'irrigation sur l'état de santé des exploitants 77

    6.2 Moyens de lutte 77

    6.3. Evaluation du niveau de risques 79

    6.4 Analyse des résultats 81

    6.5 Discussion 83

    Conclusion et suggestions 85

    Références bibliographiques 87

    Table des matières 92

    Annexes 1: Présentation de la zone d'étude 96

    Situation géographique de la commune de Malanville 96

    Le cadre physique 97

    Le milieu humain 98

    Les activités économiques 99

    ANNEXES

    ANNEXEs 1: PRésENTaTioN DE La zoNE D'éTuDe

    Situation géographique de la commune de Malanville

    Appelée avant 1949 "Tassi" qui signifie en langue Djerma et Dendi "sable", la ville de Malanville dérive de "Malan", nom d'un gouverneur de l'ancienne colonie de Dahomey (la ville de Malan).

    La Commune de Malanville est située à l'extrême Nord de la République du Bénin dans le département de l'Alibori et fait frontière à la République du Niger par la ville de Gaya. Elle est limitée au Nord par la République du Niger, au sud par les Communes de Kandi et de Ségbana, à l'Ouest par la Commune de Karimama, à l'Est par la République Fédérale du Nigeria.

    Elle s'étend entre 11,5 et 12° de latitude du Nord au Sud sur 50 km et de l'Est à l'Ouest sur 60

    .

    km. Elle couvre une superficie de 3.016 km2 dont 80.000 hectares de terres cultivables.

    Figure : Carte de la commune de Malanville Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Le cadre physique

    Le relief de la commune de Malanville se compose d'un ensemble de plaines et de vallées enchâssées entre le fleuve Niger et quelques plateaux et collines de grès ferrugineux. Ces collines se rencontrent dans les arrondissements de Madécali, Malanville (Bodjécali) et à Guéné avec une hauteur moyenne de 80 m.

    Le vent dominant est l'harmattan soufflant de Novembre en janvier dans tous les sens avec des écarts de température variant entre 16 et 25°.

    La Commune de Malanville est bordée dans sa largeur (Est-ouest) par le fleuve Niger avec ses
    affluents l'Alibori, la Mékrou et la Sota qui sont en crue durant les mois d'août et de

    .

    septembre. L'étiage intervient à partir du mois d'octobre. Le fleuve Niger regorge des bas-fonds exploitables dont 300 ha sont aménagés. La commune connaît des inondations cycliques du fait des pluies diluviennes. Elle se trouve dans la vallée Niger qui va de Guéné jusqu'au lit mineur du fleuve. La commune de Malanville se trouve ainsi dans un espace géographique doté d'atouts pour l'édification d'une régionalisation économique cohérente et

    .

    viable.

    Le climat de la commune de Malanville est de type soudano-sahélien marqué par une saison sèche de novembre en avril. La moyenne de pluie enregistrée les cinq dernières années est de 911 mm avec un maximum en 2003 de 1042,3 mm (Figure 4.1).

    2000

    Hauteur de pluie (mm)

    1000

    0

    1985 1990 1995 2000 2005

    Années

    Figure : Evolution du climat de 1985 à nos jours Source : Collecte Août- Octobre 2009

    Les sols de la commune de Malanville sont de type gneissique pour la plupart sur le territoire, mais dans la vallée du Niger et ses affluents, on rencontre des sols sablo- argilo, ferrugineux. Quelques sols squelettiques graillonneux et minéraux bruts sur cuirasse se retrouvent en poche sur le territoire de la commune.

    La végétation de la Commune de Malanville est caractérisée par une savane arborée avec prédominance des formations herbacées. Sur le territoire de la commune se trouvent la forêt de Goungoun, la forêt de Boïffo (Guéné) qui est une aire protégée et la zone cynégétique de la Djona (ZCD) vers le village de Torozougou. Ces formations végétales abritent une faune très variée dont les espèces remarquables sont les éléphants (Loxodonta Africana), les buffles (Syricerus caffer), les panthères (Panthera paradus), les gibiers, les phacochères etc.

    Le milieu humain

    La population de la commune de Malanville est passée de 67.387 habitants à 98.476 habitants entre 1992 et 2000 soit un taux d'accroissement de 4,86%. La population de la commune est estimée à 110 153 habitants en 2004 selon l'INSAE. La densité moyenne de la commune est de 33 habitants par km2 contre 18 habitants pour le département de l'Alibori. Les femmes représentent 50,76 % de la population contre 49,23 % pour les hommes.

    Les principales ethnies de la commune sont : Dendi, Peulh, Mokollé, Djerma. De par sa situation frontalière, la population de la commune de Malanville est en perpétuel déplacement surtout vers le Nigéria à l'Est de la commune pour étudier le coran ou en quête du mieuxêtre. La commune abrite une forte communauté d'immigrés de toutes origines. L'attraction de ces populations pour la commune est son grand marché international et aux possibilités d'emplois agricoles pour les immigrés dans les champs et sur le périmètre rizicole. On observe également un fort taux d'émigration des hommes dont l'âge varie entre 18 et 35 ans surtout en saison sèche en direction de l'intérieur du pays et des pays limitrophes pour y mener des activités agricoles, pastorales, commerciales et religieuses.

    La religion dominante dans la commune de Malanville est l'islam. Elle est pratiquée par 80 % de la population; viennent ensuite le Catholicisme, le Protestantisme, l'Assemblée de Dieu, la Renaissance d'Homme en Christ, les Célestes, les Témoins de Jéhovah, les Eckistes et les animistes qui constituent les 20 % restants.

    La commune dispose d'une association de développement appelée «Moobo» qui a mené plusieurs activités dans le cadre du développement de la localité.

    Plusieurs autres associations et organisations mènent aussi des activités au niveau de la commune. Il s'agit surtout de la Coordination des Associations de Parents d'élèves, de l'Union Communale des Producteurs de Malanville qui est une association des groupements villageois et des groupements de femmes.

    Des ONG locales et internationales interviennent aussi dans la commune de Malanville. On peut citer entre autre SIAN'SON, DEDRAS, GERED, SABU--IZE, APPED, VIE et ENVIRONNEMENT, AFVP, SNV. Il existe aussi des organisations de base au niveau de la commune de Malanville dont l'UGPPM (Union du Groupement des Producteurs du Périmètre de Malanville), KABEI KAKUNGU (Gestion du marché Central), UCTIB, Association de services financiers, CORVO (Comité de Réception et de vente d'oignon).

    Le conseil communal est la principale institution de la localité. Les structures déconcentrées de l'Etat sont représentées par des directions ou des services techniques. On peut citer entre autres, la zone sanitaire, l'hôpital de Zone, l'inspection de l'enseignement primaire et secondaire, la poste, le développement rural, le service d'élevage, la douane, la gendarmerie, la police, le service d'immigration, la protection de végétaux, le service des pêches.

    Les activités économiques

    L'économie communale est essentiellement basée sur le secteur rural. Les principales activités menées sont : l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'exploitation forestière.

    ü Agriculture

    Principale source de revenu de la commune, elle est caractérisée par de petites exploitations à ressources limitées. Même si la maîtrise des techniques culturales reste approximative au niveau des producteurs, il est à noter un profond changement de comportement des paysans (utilisation des variétés améliorées, forte adoption de la fertilisation dans le système de production, utilisation de petits équipements). Les actifs agricoles sont estimés à 39.824 personnes dont 22.978 hommes et 16.846 femmes constituent la cheville ouvrière de la production agricole.

    Les principales cultures pratiquées sont les cultures vivrières (sorgho, petit mil, riz, maïs, niébé), les cultures maraîchères (oignon, tomate, pomme de terre, piment, gombo) et les cultures de rente (coton, arachide, oignon). L'agriculture est de type extensif.

    La commune de Malanville vient en tête au Bénin pour la culture de l'oignon en particulier et pour les cultures maraîchères en général. Malheureusement cette commune et ses producteurs ne jouissent pas de cet important atout car il n'existe encore aucune structure de transformation de ces produits fortement périssables.

    ü Elevage

    Il occupe une place de choix dans les activités économiques des communes. Les espèces élevées sont essentiellement les bovins, les petits ruminants et la volaille. L'élevage des ovins, caprins et porcins a connu une augmentation sensible. L'élevage constitue la première activité économique des ménages peuhls et la seconde pour les autres ménages. Il est de type traditionnel, il s'agit d'un élevage extensif à l'image de l'agriculture. L'élevage reste le principal moteur de l'agriculture dans la commune de Malanville. Le nombre de bSufs de trait est passé de 5.129 paires en 1998 à 6568 paires en 2003. Les arrondissements de Guéné et de Toumboutou constituent les parcs à bétail de la commune de Malanville. Les marchés à bétail de Malanville et de Guéné sont parmi les plus florissants du département et même de tout le Bénin.

    ü Pêche et Chasse

    La pêche est très développée dans la commune de Malanville. Il s'agit de la pêche continentale sur les plans d'eau comme le fleuve Niger, les rivières de l'Alibori et de la Sota, les étangs naturels ou artificiels. Cette activité est surtout pratiquée dans les arrondissements de Toumboutou, de Malanville, de Garou et de Madécali. Elle est très peu développée dans l'arrondissement de Guéné en raison de la rareté des plans d'eau dans cette localité. Les communautés de pêcheurs venus du Mono sont très actives dans la pêche. Elles y ont transporté leur savoir- faire et leur culture.

    La chasse est développée notamment dans les arrondissements de Guéné et de Toumboutou qui abritent une bonne partie du parc national W. La forme de chasse pratiquée est essentiellement le braconnage qui constitue un fléau pour la sauvegarde de la faune sauvage et des ressources naturelles.

    ü Industrie et artisanat

    Le secteur industriel se limite à une unité de transformation agroalimentaire : une boulangerie qui ravitaille la commune de Malanville et celle de Karimama. Les petites unités artisanales sont assez fréquentes.

    L'artisanat dans la commune de Malanville regroupe essentiellement les activités que sont : la mécanique, la couture, la coiffure, la menuiserie, la soudure, le tissage, la poterie, la forge, et la transformation agroalimentaire L'artisanat alimentaire est essentiellement assuré par les femmes qui transforment les produits agricoles consommables en aliments variés. Le poids de l'artisanat alimentaire dans le petit commerce est très important notamment dans les grands centres comme Malanville et Guéné. La transformation de l'arachide en huile et tourteau est très répandue dans la commune. Les artisans sont réunis au sein d'un creuset appelé Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FENAB).

    ü Commerce

    Pour trente deux (32) villages administratifs, la commune ne dispose que de huit (08) marchés dont la quasi-totalité se trouve dans un état de sous équipement qui contraste avec leur importance et leurs poids commerciaux. Les activités commerciales sont très développées principalement à Malanville chef lieu de la commune qui possède le deuxième marché du Bénin après celui de Dantokpa à Cotonou sur le plan des transactions. Initialement prévu pour s'animer seulement les dimanches, ce marché s'anime aactuellement trois jours sur sept (jeudi, vendredi, samedi). Les autres marchés de la commune que sont Guéné, Garou, Goungou, Kantro, Kassa, Madécali, et Sakanwazénon s'animent de façon hebdomadaire. Hormis le marché de Malanville, tous les autres marchés sont spécialisés dans la collecte des produits agricoles.

    ANNEXE N°2 FicHE DE collEctE DE DoNNéEs

    Université d'Abomey-Calavi

    Faculté des Sciences Agronomiques

    Département Economie Socio-Anthropologie et Communication pour le développement
    Fiche de collecte de données

    Production rizicole et évaluation des risques sanitaires afférents
    dans la commune de Malanville, Nord Bénin

    Fiche N° : / / Date d'enquête : ____/____/____/

    Nom du village : &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
    Nom de l'enquêteur :&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

    1. Caractéristiques Socioéconomiques du Producteur

    Caractéristiques

    Code des réponses

    Réponses

    Nom et prénoms du producteur

    Inscrire le nom et le(s)

    prénom(s) du producteur

     

    Sexe (SEX)

    0=Féminin 1=Masculin

     

    Age (AGE)

    Inscrire le nombre d'années

     

    Religion (RELIGION)

    1= Musulman ; 2=Chrétien ; 3= Animiste ; 4=Autre (préciser)

     

    Situation matrimoniale

    1=Marié(e) ; 2=Divorcé(e) ;

     

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    (SIMAT)

    3=Veuf (ve) ; 4=Célibataire ;

    5=Autre (préciser)

     

    Niveau d'instruction (NINST)

    0=Aucun ; 1=Primaire;

    2=Secondaire (préciser) ;

    3=Supérieur (préciser)

    4=Formation Professionnelle ;

    5=Alphabétisé (préciser)

    6 = Autres (préciser)

     

    Ethnie (ETHNIE)

    1= Dendi ; 2= Bariba ; 3= Peulh 4 = Fon, 5= Autres (préciser)

     

    Combien d'enfants avez-vous ?

    Inscrire le nombre

    Scolarisé

    Non
    Scol

    Total

     
     
     

    Quelles sont vos activités ?

    Numéroter les cases par ordre d'importance (l'activité principale=1ere ) (ACT)

    1=Agriculture, 2=Elevage,

    3=Commerce, 4=Transformation des produits agricoles, 5=Autres (préciser)

    1ère

    2ème

    3ème

     
     
     

    La culture du riz est elle

    importante pour vous ?

    1= Oui, 2= Non

     

    Part sur 10 du revenu annuel provenant de la riziculture (PART)

    Inscrire le chiffre ou le rapport (utiliser la méthode des cailloux par exemple)

     

    De quelles activités tirez -vous la plus grande partie de vos revenus ?

    1=Agriculture, 2=Elevage,

    3=Commerce, 4=Transformation des produits agricoles, 5=Autres (préciser)

     

    Depuis quand produisez-vous le riz (DPROD)?

    1 = 0-3 ans ; 2=3- 6 ans ; 3=6ans et plus

     

    Nombre d'actifs agricoles

    (NACTIF)

    Inscrire le total pour avoir le nombre d'actifs agricole

     

    Nombre de membres actifs de

    Catégorie

    Nbr. M

    Nbr.F

    Total

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    votre ménage travaillant avec vous dans la riziculture (ATRAV)

    <9 ans

     
     
     

    9- 14 ans

     
     
     

    15- 60 ans

     
     
     

    > 60 ans

     
     
     

    Appartenance à une association ou groupement de riziculteurs (GROUP) ?

    0=Non 1=Oui

     

    Si oui depuis quand ?

    Inscrire le nombre d'années

     

    Contact avec un encadreur

    (CONTACT) ?

    0=Non 1=Oui

     

    Contact avec un encadreur (si oui)

    Depuis quand ?

    Inscrire le nombre d'années

     

    A quelle

    fréquence ?

    Inscrire le nombre (Combien de
    fois aviez-vous l'habitude de

    rencontrer l'encadreur par
    semaine?

     

    Où se situe votre champ par rapport à votre habitation (DEXHAB) ?

    1= à proximité (100m au plus) ; 2= Un peu éloigné 3= éloigné ; 4 = Autre (préciser)

     

    2. Caractéristiques du système de production

    2.1 Modes d'appropriation et utilisation des terres

    a)Terres en possession

    N° Parcelle

    Superficies (Ha)

    Mode d'accès
    (TPACET)*

    Utilisation actuelle
    (TPUTILACT)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Superficie totale (STER) :

     

    * 1= héritage ; 2= achat ; 3= prêt ; 4= gage ; 5= location ; 6= autres à préciser

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    b) Terres cultivées pour le riz

    N° Parcelle

    Superficies (Ha)

    Mode

    d'accès (TCACET)*

    Rente ou

    frais de

    location

    Durée d'utilisation

    Durée de

    jachère

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Superficie totale de riz (SRiC):

     
     

    * 1= héritage ; 2= achat ; 3= prêt ; 4= gage ; 5= location ; 6= autres à préciser

    c) Site de production du riz

    Questions Code des réponses Réponses

    Pourquoi cultivez-vous Inscrire la réponse de façon

    le riz ? succincte

    Où cultivez-vous le riz ? (SITRIZ)

    Pourquoi cultivez-vous le riz sur ce site ? L'exploitation est elle loin de votre habitation ?

    Pensez --vous élargir votre exploitation ?

    1=sur le périmètre

    2=sur plateau

    3= Dans un bas fonds 4=Autres (à préciser)

    Inscrire les raisons de façon succincte

    1= à proximité ; 2=Un peu éloignée ; 3= loin ; 4= autre (préciser)

    1= oui ; 2= non

    Pourquoi ? Inscrire la réponse Inscrire la

    réponse de façon succincte

    Penser vous que le riz est 1=Oui, 2 = Non rentable ?

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    Que cultivez-vous à part Inscrire le rangement

    le riz ? (Ranger par ordre de préférence (AUTCULT)

    Associez-vous le riz avec 1=oui ; 2=non une autre culture ?

    Pourquoi ?

    Que cultivez-vous sur le terrain si vous ne faites pas le riz ?

    Où achetez-vous vos semences ?

    Avez-vous accès aux intrants ?(ACINTR)

    Inscrire la réponse de façon succincte

    1= CeCPA ; 2= Autres (préciser)

    1=Oui ; 2=non

    Si non pourquoi ? Inscrire la réponse

    Quelles variétés de riz cultivés vous (VAR)?

    Quel est le cycle de votre variété ? Au cours de quelle saison produisezvous cette variété ?

    Quelle variété est plus adaptée pour la saison sèche ? Et quelle est son

    Inscrire le nom de la variété Mettre le nom local

    Inscrire la durée du cycle et la saison de production ?

    Inscrire la réponse de façon succincte

    Inscrire la réponse de façon

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    cycle succincte

    Quel type de riziculture faites-vous ?

    D'où provient l'eau que vous utiliser ?

    Expliquer un peu le fonctionnement de votre système d'irrigation ?

    1= riz totalement irrigué (présence en permanence de l'eau dans les casiers)

    2= riz partiellement irrigué (arrosage saisonnier, présence saisonnier d'eau les casiers) 3= riz uniquement pluvial

    1= Fleuve
    2= Forage
    3= Autres

    Inscrire les grandes phases de la description de l'ouvrage par le producteur

    Comment aviez-vous

    bénéficié de cet
    ouvrage ?

    Si c'est un projet, quelle est sa dénomination Pensez-vous qu'il existe une différence entre votre système et d'autres systèmes du milieu ? Pourquoi ?

    1=Privé ; 2 = Appui d'un projet ; 3= Autres (préciser)

    Inscrire la dénomination du projet

    Inscrire la réponse et les arguments du producteur

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    Utilisation des produits phytosanitaires

    Si oui, Quels sont les
    produits que vous
    utilisez et pour quel but ?

    1= Oui ; 2 = Non

    Insérer la réponse

    Parlez nous des étapes
    que vous suivez dans la
    production du riz

    (Itinéraires techniques
    suivis)

    Insérer de façon claire les différentes étapes de la production de riz.

    Donner une idée de la durée de chaque activité.

    2.2 Gestion de la main d'Suvre

    Type de main Main d'Suvre 1=oui ; 2=non

    d'Suvre salarié (MOS) Pourquoi ?

    Main d'Suvre 1=oui ; 2=non

    familiale (MOF) Pourquoi

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    Combien de personnes travaillent dans Inscrire la réponse MOS =
    l'exploitation ? MOF =

    Total =

    Disponibilité de la main d'Suvre 1= Permanente

    2 = Saisonnière

    3= Rare

    Gestion de la main d'Suvre par opération culturale

    Opérations culturales

    Main-d'oeuvre familiale

    Main-d'Suvre salariale

    Entraide

    Coût (FCFA)

    Temps de travail (heure)

    Temps de travail (heure)

    Effectif

    Temps de

    travail

    (heure)

    Effectif

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    A combien revient de façon sommaire le coût de la main d'Suvre par saison de production ?

    Saison pluvieuse &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

    Saison sèche &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

    2.3 Capital

    a)Quels sont les différents outils et matériels agricoles utilisés pour le travail agricole

    Outils

    Nbre

    Coût total

    Nombre d'années

     
     
     

    d'utilisation

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    b) Avez-vous reçu un crédit pour financer vos activités agricoles? (RCREDI)

    1= oui ; 2= non /_____/

    Si non pourquoi ?

    Si oui, remplissez le tableau suivant

    Montant Sources Intérêt Durée Utilisation

    (spéculation)

    Engrais

    Saison

    Types

    Quantité

    Prix unitaire

    Coût total

    Nbr jrs de

    travail/personne

    Pluvieuse

     
     
     
     
     

    Sèche

     
     
     
     
     

    Total

     
     
     

    Insecticides / Herbicides

    Saison

    Types

    Quantité

    Prix unitaire

    Coût total

    Nbr jrs de

    travail/personne

    Pluvieuse

     
     
     
     
     

    Sèche

     
     
     
     
     

    Total

     
     
     

    Gestion de l'eau

    Saison

    Quantité

    Nombre de

    Durée de

    Coût du

    Nbr jrs de

     

    d'eau

    jour

    l'irrigation

    pompage de

    travail/personne

     

    utilisée

    d'irrigation

    par jour

    l'eau

     

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    Pluvieuse

    Sèche

    Total

    Récolte

    Saison

    Quantités récoltées

    en unité locale

    Quantités récoltées

    en Kg

    Nombre de jours de travail/personne

    Pluvieuse

     
     
     

    Sèche

     
     
     

    Total

     
     
     

    Point de la production

     
     

    S.P* / Eléments Coast

     

    S.S* / Eléments Coast

     
     

    * Saison des plums (SP) * Saison sèche (SS)

    Rente de la terre Préparation de la terre Semences

    Pépinière

    Mise en terre

    Engrais Insecticides/Herbicides Irrigation

    Inclure le coût total Autre (préciser)

    Rente de la terre Préparation de la terre Semences

    Pépinière

    Mise en terre

    Engrais Insecticides/Herbicides Irrigation

    Inclure le coût total Autre (préciser)

    . .

    Coast total de production Nbre de jours de travail :

    Coast total de production Nbre de jours de travail :

    Durée du travail

    Saison Pluvieuse Sèche

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    Durée de cycle

    Nbre de jour de travail

    Bilan de production

    Saison des pluies Saison sèche

    Charges Variables

    Charges fixes

    Total (A)

    Rendement/Ha Prix

    Revenu Brut (B)

    Revenu Net (B)-(A)

    3. Risques sanitaires

    Caractéristiques Code des réponses Réponses

    Habitez-vous à proximité de 1=Oui ; 2=Non

    votre champ de riz ? Pourquoi ?

    Si oui, Pourquoi ? Inscrire les raisons

    Combien de temps passez-vous 1= <4heures par jour à travailler dans l'eau ? 2= [4h-8h]

    3= >8h

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    Qui sont les personnes qui tombent le plus malade ?

    Si ce sont les enfants veuillez précisez l'âge.

    De quelles maladies souffrezvous le plus souvent ? (nom local)

    Selon vous ; quelle est la cause de votre maladie ?

    1= Enfants actifs 2= Adultes actifs 3= Autres (préciser) 1= <10 ans

    2= 10-15 ans

    3= >18 ans

    Inscrire de façon succincte la réponse

    Inscrire de façon succincte la réponse

    Combien de fois tombez-vous malade par saison de production ?

    Contactez-vous le médecin ? (aller à l'hôpital)

    Pourquoi ?

    1= < 3 fois

    2 = 3-6 fois

    3 = >6 fois

    1=Oui ; 2=Non

    Si vous n'allez pas à l'hôpital, Inscrire de façon succincte comment soignez-vous la la réponse

    maladie ?

    A quelle distance se situe le Inscrire de façon succincte

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    centre de santé le plus proche de vous ?

    Pensez vous que les soins de santé coûtent chers par rapport à la médecine traditionnelle

    la réponse

    Inscrire de façon succincte la réponse

    Pendant combien de temps la maladie vous immobilise --telle?

    Type d'habillement si vous travaillez dans l'eau

    Pensez-vous qu'il y a un lien entre le travail dans les casiers rizicoles et les maladies dont vous souffrez ?

    1= < 15 jours ; 2= 30 jours ; 3= > 30 jours

    1=Avec Bottes 2= Sans bottes 3=Autres (à préciser)

    Synthèse des cas de maladies.

    Maladie Nom local Nbre de Nbre de Nbre total de Nbre jrs

    malade S.P malade S.S malade/type passé à

    de maladie Ni l'hôpital

    Total

    FicHE DE collEctE DE DonnéEs

    ANNEXE N°3: REsuLTATs ACP

    The SAS System 06:36 Saturday, October 25, 2008 5

    The PRINCOMP Procedure

    Observations 180

    Variables 3

    Simple Statistics

    FOR MODISTR MATER

    Mean 2.005555556 1.877777778 1.877777778

    StD 0.620841223 0.706360216 0.706360216

    Correlation Matrix

    FOR MODISTR MATER

    FOR

    1.0000

    0.8423

    0.8423

    MODISTR

    0.8423

    1.0000

    1.0000

    MATER

    0.8423

    1.0000

    1.0000

    Eigenvalues of the Correlation Matrix

    1

    2.79192675

    2.58385349

    0.9306

    0.9306

    2

    0.20807325

    0.20807325

    0.0694

    1.0000

    3

    0.00000000

    0.0000 1.0000

    Eigenvectors

    z1 z2 z3

    FOR 0.553616 0.832772 0.000000

    MODISTR 0.588859 -.391466 0.707107 MATER 0.588859 -.391466 -.707107

    Prior Communality Estimates: ONE

    Eigenvalues of the Correlation Matrix: Total = 3 Average = 1
    Eigenvalue Difference Proportion Cumulative

    1

    2.79192675

    2.58385349

    0.9306

    0.9306

    2

    0.20807325

    0.20807325

    0.0694

    1.0000

    3

    0.00000000

    0.0000 1.0000

    2 factors will be retained by the MINEIGEN criterion.

    Scree Plot of Eigenvalues

    ~

    3.0 Æ

    ~

    ~

    1

    ~

    ~

    ~

    ~

    2.5 Æ

    ~
    ~

    ~

    ~

    ~

    ~

    2.0 Æ

    ~

    E ~

    i ~

    g ~

    e ~

    n ~

    v 1.5 Æ

    a ~

    l ,

    u ,

    e ~

    s ,

    ~

    1.0 Æ

    ~
    ~
    ~
    ~
    ~
    ~
    0.5 Æ

    ~ ~ ~ ~ ~ ~

    2

    0.0 Æ 3

    ~

    `'''''''''''Æ'''''''''''''''''''''''Æ'''''''''''''''''''''''Æ''''''''''''''' ''''''''Æ'''''''''''

    0 1 2 3

    Number

    The FACTOR Procedure

    Initial Factor Method: Principal Components

    Factor Pattern

    Factor1 Factor2

    FOR

    0.92504

    0.37987

    MODISTR

    0.98393

    -0.17857

    MATER

    0.98393

    -0.17857

    Variance Explained by Each Factor

    Factor1 Factor2

    2.7919267 0.2080733

    Final Communality Estimates: Total = 3.000000

    FOR MODISTR MATER

    1.0000000 1.0000000 1.0000000

    The FACTOR Procedure

    Initial Factor Method: Principal Components

    Plot of Factor Pattern for Factor1 and Factor2

    Factor1 B 1

    A

    .9 .8 .7 .6 .5 .4 .3

    .2

    F

    .1 a

    c

    -1 -.9-.8-.7-.6-.5-.4-.3-.2-.1 0 .1 .2 .3 .4 .5 .6 .7 .8 .9 1.0t

    o

    -.1 r

    2

    -.3

    -.4

    -.5

    -.6

    -.7

    -.8

    -.9

    -1

    FOR=A MODISTR=B MATER=B

    3 Æ ,

    , ,343248

    , 34 * 59

    , ,360541

    , ,

    , ,

    , ,

    2 Æ ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    1 Æ ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , 1276132 ,

    , 199 * 110,

    0

    Æ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''1675164'Æ'''''''''''''''''''''''' ''''''''''

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    1361467 181 * 77 1265215

    -2 Æ ~

    , ,

    , 169 157 ,

    ~ 25 * 180 ~

    ~ 179 151 ~

    , ,

    , ,

    -3 Æ ~

    , ,

    `''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''''''''Æ''''''''' ''''''Æ''

    -1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0

    ,

    3 Æ

    ,

    ~

    ~

    343248

    ~

    34 * 59

    ~

    360541

    , ,

    , ,

    , ,

    2 Æ ~

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    1 Æ ~

    , ,

    , ,

    , ,

    , ,

    ~ 1276132

    ~ 199 * 110

    0

    Æ'''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''1675164'''''''''''''''''''''' ''''''''''''''''''''''''

    ~ 1345196

    ~ 172 * 817

    ~ 1266513

    , ,

    , ,

    -2 Æ ~

    , ,

    ~ 169,158

    ~ 25 * 180

    ~ 178,152

    , ,

    , ,

    -3 Æ ~

    , ,

    `Æ'''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''Æ'''''''''''''''''''''''''' '''''''''''''''''''''Æ'

    -1 0 1






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand