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Analyse des systèmes de production rizicole et des risques sanitaires y afférents dans la commune de Malanville, Nord Bénin

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par Rostaing Akoha
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

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4.2 Caractéristiques des systèmes de production rizicole

Le système de production est défini comme un ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre, équipements, etc.) combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de l'exploitation agricole (Daane et al. , 1992)

Le système de production regroupe plusieurs sous-systèmes dont le système de culture, le système d'élevage et le système de transformation des matières premières. Le système de culture se définit par une surface de terrain traitée de manière homogène par des cultures avec leur ordre de succession et par les itinéraires techniques qui leur sont appliqués (Adégbidi, 1994).

4.2.1 Facteurs de production

Il existe quatre (04) facteurs de production essentiels qui interviennent dans la production de riz à Malanville. Il s'agit de la terre, de la main d'Suvre, du capital et de l'eau.

La terre

Plusieurs modes d'accès à la terre existent à Malanville. Le plus dominant est l'héritage (65.55%) suivi de l'emprunt (20%). Ce dernier est subordonné à l'adhésion à un groupement de producteurs. Le don et le gage n'occupent que 13.88% et sont faiblement observés. Il existe plusieurs types de sols où la production de riz se réalise dans la commune de Malanville. Les producteurs disposent des bas fonds aménagés (périmètre rizicole de Malanville), des bas-fonds non aménagés, des zones inondables et des plateaux.

Les superficies de terres cultivées varient entre 0,25 ha et 30 ha avec une moyenne de 3.68 (#177; 3.76) ha. Les emblavures du riz sont en moyenne de 0.97 (#177;0.72) ha et varient entre 0.25 ha et 6ha.

Le tableau 5 présente les superficies moyennes emblavées au cours de la dernière saison selon le sexe.

MOF
MOS
MOE

Tableau 5 : Superficies emblavées au cours de la dernière saison de production

Superficie totale Superficie du riz (Supriz/Suptot)* SupTot (ha) SupRiz (ha) 100

Femmes

1.20 (#177;0.23)

1.60 (#177;1.31)

64.38 (#177;7.54)

Hommes

3.90 (#177;0.29)

2.32 (#177;0.05)

42.87 (#177;2.41)

Total

3.68 (#177;3.76)

0.9792 (#177;0.72)

44.66 (#177;31.41)

Source : Collecte Août- Octobre 2009

L'analyse de ce tableau montre que les superficies disponibles pour l'agriculture sont plus grandes pour les ménages dirigés par les hommes que pour les ménages dirigés par des femmes. Les hommes disposent donc de 3.90 (#177;0.30) ha tandis que les femmes ont en moyenne une superficie totale cultivable de 1.20 (#177;0.23) ha. Le riz est cultivé par les femmes .à 64.38 (#177;7.5)% tandis que les hommes n'occupent que 42.87 (#177;2.41) de leur superficie totale

.

disponible. Les femmes occupent plus de leurs superficies disponibles pour la culture du riz que les hommes. 44.66% des superficies disponibles sont utilisées pour la culture du riz.

La main d'Suvre

D'une façon générale, dans la commune de Malanville, pour la production du riz, trois (03) types de main d'Suvre sont utilisés : la main d'Suvre familiale, la main d'Suvre salariée et l'entraide. La dominance de l'un ou l'autre des types de main d'Suvre dépend du village et des opérations culturales. La figure 5 présente les proportions de chaque type de main d'Suvre dans l'échantillon étudié.

36%

12%

52%

MOF : Main d'Suvre

Familiale

MOS : Main d'Suvre salariée MOE : Entraide

Figure 6 : Proportion des types de main d'Suvre Source : Collecte Août- Octobre 2009

Cette figure montre que la main-d'Suvre familiale est dominante dans la commune de Malanville pour la culture du riz et occupe en moyenne 52 % de la main d'Suvre totale utilisée au niveau des exploitations étudiées. La main d'Suvre familiale est utilisée pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte, mais surtout pour le nettoyage des canaux, la préparation de la pépinière, l'épandage d'engrais et le désherbage. Elle est suivie de la main-d'Suvre salariée avec en moyenne 36 % de la main-d'Suvre totale dont le degré d'utilisation varie en fonction du nombre d'actifs par exploitation rizicole. Elle est surtout utilisée pour le repiquage, le labour, le planage, la récolte, le battage, le vannage et le transport du paddy. La main-d'Suvre d'entraide, dans une moindre mesure, intervient surtout pour le désherbage et la récolte. La main-d'Suvre salariée est rémunérée à la tâche et varie en fonction des opérations et des périodes culturales. Le prix moyen de l'Homme-jour (HJ) est de 2025 Fcfa. Comparativement au prix moyen de l'Homme-jour (HJ) à Gogounou qui est de 1033,33 Fcfa (Chanou 2007), le prix sur le périmètre est élevé surtout à cause du niveau avancé de mécanisation et de la rareté de la main-d'Suvre salariée. Cette rareté pourrait se justifier par le caractère cosmopolite de la commune de Malanville et surtout par les travaux de réhabilitation en cours sur le périmètre et qui absorbent une grande partie de la main-d'Suvre potentielle.

Parmi les opérations culturales effectuées, le désherbage est l'activité qui nécessite la plus importante quantité de travail avec une moyenne de 24,95 (#177;8,41) HJ/ha. Il est suivi du battage 22,54 (#177;9,27) HJ/ha, de la récolte 21,42 (#177;8,07) HJ/ha, du repiquage 7,8 (#177;3,16) HJ/ha et du labour 4,89 (#177;3,05) HJ/ha. Au total, il faut 98.729 (#177;18,06) HJ/ha en moyenne pour exécuter toutes les activités inhérentes à la production du riz paddy à Malanville.

Le diagramme de la figure 6 montre le coût moyen des différentes opérations culturales de la production du riz à Malanville par 0.25 ha.

12000

10000

8000

4000

6000

2000

0

Figure 7 : Coût moyen des opérations culturales en riziculture Source : Collecte Août- Octobre 2009

A l'analyse de ce diagramme, nous remarquons que l'opération la plus coûteuse dans la production du riz est le désherbage. Il s'agit d'une opération qui mobilise beaucoup de temps et de ressources. La récolte, le labour et le défrichement sont aussi des opérations importantes, grosses consommatrices de budget.

Le capital

Matériels de production utilisés

Beaucoup de matériels interviennent dans la production du riz à Malanville. Certains matériels, propres à chaque producteur, sont constitués de houes, faucilles, râteaux, machettes, pelles, pioches, tonneaux, bâches, bSufs de trait, ânes et constituent le capital fixe. Sur le périmètre par exemple, les outils appartiennent à l'UGPPM; il s'agit des motoculteurs, des tracteurs, des vanneuses, des aires de séchage, des groupes électrogènes, des électropompes& La grande majorité des matériels de l'UGPPM et quelques matériels des exploitants sont des dons chinois. Au niveau du CeRPA, grâce au Programme de Promotion de la Mécanisation Agricole, des tracteurs, motoculteurs sont mis à la disposition des producteurs qui le désirent. Ainsi, ces derniers peuvent louer ces matériels pour leurs propres champs.

Ces facteurs d'accompagnement font aussi partie des mesures qui ont favorisé un accroissement des emblavures de riz.

Beaucoup de pièces de rechange sont également fournies par les Chinois en vue de la maintenance de ces matériels. Les matériels de l'UGPPM sont utilisés pour des prestations de service de labour, de planage, de vannage. Pour les exploitants, le petit matériel3 est amorti après trois ans, le grand matériel4 est amorti après dix (10) ans et la motopompe est amortie au bout de cinq (5) ans. Pour les bSufs, on ne parlera pas d'amortissement mais il a été tenu compte de leur alimentation. Cette alimentation est essentiellement constituée par les résidus de récolte et pendant qu'ils s'alimentaient, leur déjection participe à relever le niveau de fertilité des parcelles.

Semences

Les variétés de riz utilisées sont toutes des variétés améliorées. Il s'agit de Adny 11, Berrys 21, Inaris 88, Irat 127 et récemment Nerica V35. De toutes ces variétés, l'Irat 127 s'est révélée la plus performante, avec un rendement allant jusqu'à six (6) tonnes à l'hectare. Les souches de semences utilisées sont pour la plupart distribuées par l'UGPPM. En contrepartie l'UGPPM reçoit, à la récolte, une quantité de riz paddy au prorata de la quantité de semence reçue. Les autres producteurs qui ne sont pas sur le périmètre reçoivent ces semences du CeCPA gratuitement. Néanmoins, 38,9 % des exploitants utilisent des souches vieilles qui sont issues des récoltes précédentes, ce qui diminue la performance ou la vigueur des plants et affecte de facto le rendement.

Dans les conditions d'exploitation rizicole sous irrigation à Malanville, la quantité de semences conseillée par la vulgarisation est de 80 kg/ha. Mais la dose moyenne de semis pratiquée est de 89.65kg/ha (#177;20,93). Pour les exploitants, il est souhaitable d'augmenter la quantité de semence pour réaliser la pépinière et pouvoir en récupérer la quantité voulue pour le repiquage ; il est préférable d'avoir plus de plants à repiquer que d'en manquer.

Engrais

Tous les exploitants rizicoles utilisent de l'engrais pour intensifier leur production. Ils reçoivent l'engrais du CeCPA en début de saison. Le nombre de sacs reçus (NPK et/ou urée) équivaut au nombre de sacs de riz paddy de 84kg à rembourser à la récolte sur le périmètre rizicole de Malanville. Les autres producteurs qui ne sont pas sur le périmètre prennent les sacs d'engrais au prorata de leurs emblavures. A la fin de la saison de production, ils payent les redevances au CeCPA.

3 Houe, bâche en sacs d'engrais, faucille, coupe-coupe, râteau, ligne de base, pelle.

4 Tonneau, bâche de camion, charrue, charrette.

Lorsqu'un retard est constaté dans l'approvisionnement en engrais, les producteurs vont s'en procurer sur le marché à Malanville ou au Nigéria. Ces biens reviennent un peu plus chers mais ils disent qu'ils n'ont pas le choix. Si cela ne se faisait pas, les plants vont simplement mourir progressivement. Cela affecterait le rendement et leurs niveaux de revenus. La dose moyenne d'utilisation d'engrais obtenue dans l'échantillon étudié est de 397 Kg/ha dont 205kg/ha (#177;69,14) de NPK et 192kg/ha (#177;63,23) d'urée. La dose pratiquée pour l'urée est largement supérieure à la dose recommandée (100 Kg/ha). Cette surdose pourrait s'expliquer par la baisse progressive de la fertilité des sols, ce qui oblige les producteurs à augmenter la dose d'engrais afin de maintenir constant le rendement ou d'obtenir un rendement très fort. Cependant, cette surdose observée a beaucoup de conséquences environnementales. Cet état de choses contribue à la pollution des cours d'eau et de la nappe souterraine (PDC, 2004). En effet l'excès d'eau sur le périmètre par exemple est drainé dans le fleuve Niger ; cela entraîne sans doute des externalités négatives en affectant la vie ainsi que la diversité des nombreux êtres qui y vivent.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo