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Analyse des systèmes de production rizicole et des risques sanitaires y afférents dans la commune de Malanville, Nord Bénin

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par Rostaing Akoha
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

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PREMiERE pARTiE : PRoBLEMATiQuE ET METHoDoLoGiE

CHAPiTRE 1 : PRoBLEMATiQuE ET oBjECTiFs DE RECHERCHE

1.1 Problématique

Pour faire face à la croissance démographique, l'agriculture africaine doit relever un grand défi dans les vingt-cinq prochaines années; elle doit tripler son rendement et quintupler la productivité du travail (FAO, 1995). Cela implique des changements radicaux dans les systèmes agraires et les modes d'exploitation du milieu.

Jusqu'à une époque récente, les faibles densités des populations dans les pays d'Afrique de l'ouest autorisaient des modes d'exploitation du milieu consommateurs d'espaces et basés sur la défriche-brûlis (Losh, 1996). Dans un tel contexte, seules les terres hautes, faciles à cultiver, étaient mises en valeur. A quelques exceptions près, les bas-fonds, les terres inondables et les zones marécageuses étaient peu ou pas cultivées. Ainsi, il était pratiqué une agriculture de type pluvial basée sur les apports en eau des différentes saisons de pluie bien que la plupart des pays de cette zone d'Afrique soient irrigués. Cependant, dans de nombreux pays du monde, l'agriculture irriguée est pratiquée pour améliorer le rendement. Au Bénin, les terres irriguées font 1% des terres cultivées (FAO, 2004). L'eau étant un facteur de production important, ce chiffre montre que son utilisation dans l'agriculture béninoise reste très faible bien que le pays dispose des ressources en eau de surface et souterraines énormes.

Les aménagements hydro agricoles sont considérés aujourd'hui dans beaucoup de pays africains comme l'un des moyens efficaces de valorisation des potentialités agricoles locales. Cela contribue à la mobilisation des ressources et favorise le développement local. En effet, l'exploitation des périmètres irrigués et des bas-fonds mobilise beaucoup de main d'Suvre (producteurs, artisans, commerçants d'intrants, ouvriers, divers agents de prestation de service, etc.,) et contribue ainsi à l'amélioration des conditions de vie de tous ceux qui sont impliqués dans cette exploitation (Chakravorty, 2000). De plus, le même auteur montre que cette exploitation constitue une source potentielle de revenu pour l'Etat et les autorités locales.

Le secteur agricole revêt une importance particulière pour l'économie béninoise. Il a employé en 2002 entre 70 et 80 % des personnes actives et contribué à 39 % au Produit Intérieur Brut (PIB) (PNUD, 2003). De ce fait, le développement de l'économie béninoise est étroitement lié à sa capacité à produire et à promouvoir le secteur agricole.

A partir de 1969, dans sa volonté de développer et de doter le pays d'un secteur agricole
moderne et compétitif, le gouvernement béninois a mis en exécution beaucoup de projets
d'aménagements ruraux et a créé des sociétés rizicoles dont la mission était de promouvoir la

culture du riz (Ahoyo, 1996). L'histoire montre que les aménagements hydro-agricoles initiés n'ont pas connu de grands succès à cause de la faible implication initiale des populations ayant droit. Le périmètre rizicole de Malanville fait partie des aménagements hydro-agricoles mis en place par le gouvernement béninois pour promouvoir essentiellement la production céréalière, notamment celle du riz. Au Nord-Bénin, plus de 20.000 producteurs des communes de Karimama et de Malanville ont bénéficié au cours de la même période des installations de systèmes d'irrigation et des formations de renforcement de capacité pour la maîtrise de l'eau en production agricole (DGR, 2005). L'objectif était d'accroître les emblavures de riz et de maïs afin de permettre aux producteurs d'améliorer leurs rendements et leurs revenus.

Selon Houndékon (1996), il existe deux (02) systèmes de production rizicole dans le Nord Bénin : le système de production du riz pluvial de plateau et le système de production du riz irrigué de bas-fond. L'auteur a aussi montré que le rendement obtenu au niveau du système de production du riz irrigué est significativement plus élevé que celui du second système de production. Il explique à partir de ces résultats que le système de production du riz irrigué est celui qui apportait le revenu net le plus élevé. Il précise par la suite que ce système demeure le meilleur système de production lorsqu'on considère les deux (02) niveaux de comparaison (technique et économique).

Danhounsi (2007) mesurant l'efficacité économique des exploitants dans la gestion du périmètre rizicole irrigué de Malanville montre que la quantité de riz produite sur ce périmètre pourrait satisfaire les besoins en consommation de riz de 162 % environ de la population de Malanville. Il poursuit et explique que le surplus peut être exporté vers d'autres communes ou vers d'autres pays. Il précise que ce potentiel de production pourrait bien s'améliorer si tous les paysans pratiquaient en plus grande partie le système irrigué. Ces résultats confirment ceux de Houndékon (1996) et démontrent l'efficacité du système de production du riz irrigué. Cependant, plusieurs types d'irrigation sont utilisés par les producteurs selon les potentialités agronomiques des terres et les moyens financiers disponibles. L'adoption du riz irrigué (maîtrise parfaite de l'eau) dans la commune de Malanville constitue une grande opportunité économique pour les paysans. Cela contribuerait à assurer leur subsistance alimentaire et permettre à l'Etat de réduire les coûts d'importation de nombreuses denrées alimentaires dont le riz. Les deux (02) auteurs cités plus haut, s'accordent sur le fait que les rendements de riz issus des deux (02) systèmes présentent des différences. Ils les expliquent par les itinéraires techniques employés, conséquence de la différence entre les systèmes de production.

Existe-t-il une corrélation entre les rendements obtenus et les types d'irrigation mis en place dans la commune ? Le système d'irrigation peut-il seul expliquer les différences entre les niveaux de productivité de la terre ?

La pratique totale du système de production irrigué, pour être durable, devrait être associée à des programmes visant à promouvoir et à développer des modes d'exploitation et de gestion sans danger pour la santé des exploitants. En effet, bien que ces milieux constituent de meilleures terres susceptibles d'accroître les revenus et le niveau de vie grâce aux possibilités d'intensification et de diversification des cultures, l'impact sanitaire de l'exploitation est non négligeable. Les zones humides sont des lieux malsains et répulsifs (Delville et Boucher, 1996). L'exploitation des bas-fonds est suspectée d'aggraver l'endémicité de plusieurs maladies transmissibles par les vecteurs en Afrique de l'Ouest (ADRAO, 2000).

Généralement, les principales maladies à transmission vectorielle liées à la présenc e des aménagements hydro-agricoles sont le paludisme, la bilharziose et les dermatoses (FAO, 2002). Le développement de l'irrigation s'est parfois accompagné, dans le passé, d'effets négatifs sur l'état de santé des communautés locales. Agbossou et al. (1998) montrent qu'au Bénin, les maladies comme le paludisme, les infections gastro-entériques, la bilharziose, les dermatoses, pour ne citer que celles-là, sévissent au niveau des aménagements hydroagricoles. Brou et Beltrando, (2001) démontrent qu'en Côte d'Ivoire, certaines maladies comme l'ulcère de Burili, sont également mises en évidence près des aménagements hydroagricoles. Tant du point de vue hydrologique que pédologique, un bas-fond aménagé est un milieu fortement anthropisé dont les fonctionnements biologique et physico-chimique sont profondément transformés (Delville et Boucher, 1996).

Ces problèmes proviennent essentiellement des changements apportés aux écosystèmes, qui créent des conditions propices à la propagation des maladies à transmission vectorielle. Les conséquences sanitaires de la mise en Suvre d'aménagements hydro-agricoles de grande ampleur sont désormais évidentes (Handschumacher et al. 1996).

Quels sont les déterminants du niveau du risque sanitaire liés au travail rizicole en zone humide dans la commune de Malanville ? Y a-t-il un avantage comparatif à utiliser un système de production rizicole?

Au cours de nos investigations, nous tenterons d'apporter des approches de solutions à ces diverses questions de recherche.

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