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Quelle bourse régionale des valeurs mobilières en vue du financement des entreprises?

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par Harounan Alleyroux BAMBA
Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en ingénierie financière 2005
  

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I.2.1.2. Les actionnaires d'origine

Ils participent au financement de leur entreprise en apportant des capitaux propres et, occasionnellement, des dettes. Toutefois, dans nombre de cas, les actionnaires d'origine arrivent à couvrir difficilement les besoins de croissance de leur entreprise. Ils ont soit des moyens extrêmement limités, soit par souci de diversification, ils préfèrent ne pas tout investir dans une seule affaire.

I.2.1.3. Les crédits interentreprises

Le crédit interentreprises existe en zone UEMOA et il serait assez risqué en l'absence de statistiques de faire une estimation de son importance. Néanmoins, on note que pour une entreprise quelconque le crédit interentreprises représente un apport net de ressources si le montant des crédits consentis à ses clients est inférieur à celui accordé par ses fournisseurs. Dans le cas inverse le crédit interentreprises se transforme en emploi et diminue les ressources de l'entreprise.

Dans la relation de crédit interentreprises, il ne peut y avoir de crédit s'il n'existe pas de confiance entre les partenaires. Le plus souvent la confiance s'installe lorsqu'il existe une garantie (caution ou intermédiaire financier) capable de palier, à l'échéance, l'incapacité du débiteur. Autrement, comme la date d'échéance de la dette fournisseur est moins une variable aléatoire que celle des créances clients (problème de recouvrement), il faut, pour un bon fonctionnement du crédit interentreprises, une tierce personne. Il s'agit en général d'un établissement financier ou d'une banque qui apporte ce concours ponctuel de court terme moyennant une rémunération. Le crédit interentreprises reste alors lié aux concours ponctuels de court terme des établissements financiers ou bancaires qui, dans la majorité des cas, garantissent la bonne fin du crédit. Il en résulte que le crédit interentreprises a un coût qui ne le rend pas disponible à toutes les entreprises.

I.2.1.4. La banque

La banque intervient dans le financement des entreprises en offrant des dettes et des services financiers : c'est la fonction d'intermédiation de la banque. Celle-ci est très importante en zone UEMOA car il n'existait pas, et cela jusqu'à un passé récent, un marché financier dans tous les pays de la zone. C'est pourquoi, en matière de couverture des besoins de financement de l'économie en général et particulièrement pour les entreprises, le monopole des banques est quasi-total. Pour les Etats, il faut souligner les aides, les dettes et les financements spéciaux des projets émanant de l'étranger tels que ceux de la Banque Africaine de Développement, de la Banque Ouest Africaine de Développement, de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, du Fonds Européen de Développement, de l'Union Européenne etc.

Cependant, le monopole des banques n'est pas synonyme de couverture adéquate des besoins de financement de l'économie et particulièrement de ceux des entreprises. En effet, dans leur fonction d'intermédiation, les banques consentent deux (2) types de prêts. Nous avons d'une part, les prêts à court terme (un an au plus) et, d'autre part, les prêts à moyen ou à long terme. Les particuliers sont éligibles aux prêts de court terme (crédits de consommation), et aux prêts de long terme (crédits immobiliers). En revanche, les entreprises sont rarement éligibles sur le moyen et long terme, mais le sont plus sur le court terme (crédit de trésorerie et de fonctionnement). Il en résulte que les banques ont une politique de crédit assez particulière en raison de la structure des dépôts de leurs clients.

Les banques commerciales privées, comme toutes les entreprises, sont mues par la recherche du profit. Cela revient, en terme bancaire, à maximiser son produit net bancaire, c'est-à-dire le total des intérêts et commissions perçues sur les banques et la clientèle, déduction faite des intérêts et commissions versées aux banques et à la clientèle notamment au titre de la rémunération des dépôts. En agissant sur les produits des emplois et sur les coûts des ressources, les banques atteignent leur objectif. En effet, agir sur les produits des emplois pour les banques consiste à jouer sur deux (2) vecteurs : augmenter le volume des emplois sur la clientèle saine d'une part et, limiter les risques pour éviter d'avoir ultérieurement à constituer des provisions pour créances douteuses d'autre part.

Pour être conforme à ce principe, les banques sélectionnent leur clientèle en tenant compte de leur structure financière, de la structure du personnel de la direction du crédit de la banque et des opportunités du marché interbancaire. La structure financière de la clientèle est évaluée à travers l'étude du bilan (ratio d'autonomie financière) et du compte d'exploitation (soldes intermédiaires de gestion). L'autonomie financière s'évalue par l'importance des fonds propres par rapport au total du bilan, aux immobilisations, mais aussi par l'importance du fonds de roulement. En ce qui concerne le fonds de roulement (FR) requis, il est commandé par celui du besoin de financement d'exploitation ou besoin en fonds de roulement (BFE ou BFR). Une insuffisance en FR amène la banque à exiger de l'entrepreneur ou des actionnaires ou des associés, des apports complémentaires en fonds propres (augmentation de capital ou en comptes courants associés bloqués), étant entendu que la rentabilité des activités ne doit pas souffrir d'insuffisances, hypothéquant ainsi l'avenir de l'entreprise. Autrement, l'entreprise doit présenter en plus, une surface financière acceptable (l'endettement bancaire ne doit pas excéder les fonds propres) et, doit avoir une rentabilité jugée satisfaisante en comparaison avec d'autres entreprises concurrentes du même secteur. L'insuffisance du fonds de roulement et l'incapacité des entreprises à augmenter leurs capitaux propres est l'étape majeure au cours de laquelle une décision doit être prise relativement au dossier de demande de crédit. En effet, l'augmentation des fonds propres indispensables pour relever le niveau du fonds de roulement était un problème majeur pour la plupart des entreprises confrontées à l'absence d'un marché financier.

Une fois la question du fonds de roulement dépassée, la banque examine la qualité de la gestion par la structure des charges (frais de personnel et frais financiers) et par la réalité du bénéfice (celui-ci doit être généré par l'exploitation courante et non par des facteurs exogènes ou temporaires, tels que les plus-values de cessions, gains de changes ou les sous - amortissements des immobilisations etc.). La non-satisfaction de ces conditions aboutit à l'exclusion de certains clients, mais paradoxalement la satisfaction des mêmes conditions n'engendre pas l'octroi systématique du crédit.

En effet, les banques n'ont pas d'obligation d'accorder des crédits à leurs clients sains si la structure du personnel de leur direction de crédit ne permet pas de supporter une éventuelle augmentation du volume des concours, surtout lorsque les clients sont de petites affaires ponctuelles. De même, les banques refuseront d'octroyer du crédit lorsque les opportunités du marché interbancaire sont plus lucratives.

Cette brève présentation de l'action sur les emplois montre les difficultés qui se présentent aux entreprises désireuses d'obtenir un financement. Toutefois, le fait que les banques soient des entreprises commerciales ne justifie pas toute la politique de crédit orientée sur le court terme. En effet, les normes bancaires et les mesures de prudence auxquelles sont soumises les banques commerciales sont des aspects non- négligeables de la politique bancaire de financement des entreprises.

Par prudence et par souci du respect de la réglementation bancaire, les banques se limitent au crédit de court terme lorsqu'elles ne placent pas leur excédent de trésorerie sur le marché monétaire et rarement dans les participations. L'excès de prudence des banques a conduit à une faible progression du crédit à la clientèle (+1,7%) en 1999 pour se situer à 2.790 milliards de FCFA. Relativement aux ressources sur la même période les banques sont restées liquides d'au moins 3.271 milliards de FCFA7(*).

Les mesures de prudence tirent leur raison d'être dans le fait que l'octroi de crédit par les banques est créateur de monnaie. En effet le phénomène de création monétaire est indissociable du crédit. Prêter de l'argent pour les banques entraîne une création de monnaie (les dépôts en banque servent d'assise aux crédits qui engendrent la création de monnaie). Par conséquent, l'octroi incontrôlé du crédit engendre une création anarchique de monnaie. Il en résulte des distorsions des équilibres économiques, à commencer par l'inflation, qui engendre une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie à l'intérieur du pays, mais aussi à l'extérieur avec une tendance à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport à une monnaie de référence. Afin d'éviter de telles conséquences, l'essor des crédits par les banques est limité par les autorités monétaires. Ainsi, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) définit à priori un certain nombre de règles dont : n'octroyer des crédits qu'aux clients jugés solvables comme partout ailleurs ; lier le volume des demandes de crédits de la clientèle à l'évolution de la conjoncture par le biais du respect des seuils minima de ratios de gestion ; de fixer de plafonds de progression des cours (encadrement des crédits) ; de constituer des réserves obligatoires non-rémunérées représentant une certaine proportion des dépôts à vue et à terme et, inciter les banques à arrêter la croissance de leurs ressources clientèles qui sont les assises de crédits nouveaux etc.

A la lumière de cette présentation la conclusion est sans appel : la banque en zone UEMOA ne peut pas être une source de financement appropriée pour les besoins de moyen et long terme des entreprises.

* 7 _ Source BCEAO (site web)

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery