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Les facteurs explicatifs de la vulnérabilité à  la pauvreté en milieu rural dans le centre du Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Elhadji Mamadou Dieng NGOM
Institut d'étude et de formation en statistique appliquée et en gestion évaluation des projets - Diplôme d'ingénieur en statistique informatique appliquée 2010
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

251643392

Un Peuple - Un But - Une Foi

Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle

Institut d'Etude et de Formation en

Statistique Appliquée et en Gestion Evaluationdes Projets

Premier Institut privé de Statistique reconnu et agréé par l'Etat du Sénégalsous le N° 0583METFP/DC/DFP/BFPP/N°0030/AG/ME/DESSicap Liberté2 N° 1398 - BP 16805 Dakar FannTéléphone (221)338259585Site web: www.inefsagep.orgEmail :inefsagep@inefsagep.org

Mémoirede fin d'études

Analyse des déterminants et des facteurs explicatifs de la vulnérabilité à la pauvreté en milieu rural dans le centre du Sénégal (région de Kaolack):

Approche quantitative basée sur le degré de satisfaction des besoins essentiels

ESPS 2006

Thème :

Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur en Statistique Informatique 

Option : Statistique Informatique Appliquée (SIA)

Présenté et soutenu par :Sous la direction de :Mr. Elh. Mamadou .D. Ngom Mr. Ndiappe Ndiaye

Etudiant inscrit en Ing 2/SIADirecteur de l'INEF-SAGEP

Promotion 2007-2009

Analyse des déterminants et des facteurs explicatifs de la vulnérabilité à la pauvreté en milieu rural dans le centre du Sénégal (Région de Kaolack) :Approche quantitative basée sur le degrés de satisfaction des besoins essentiels

ESPS 2006

Par Mr El Hadji Mamadou Dieng Ngom

INEF-SAGEP, Dakar, Sénégal

TABLE DE MATIERES :

N° Page :

AVANTS PROPOS ......... ...................................................................................4

DEDICACES......................................................................................................5

REMERCIEMENTS.............................................................................................6

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.............................................................7

LISTE DES TABLEAUX......................................................................................8

LISTE DES FIGURES, ENCADRES et ANNEXES................................................9

INTRODUCTION......................................................................................10

1. CADRE DE L'ETUDE :...........................................................................13

1.1. Revue des différents concepts et méthodes de mesure de la pauvreté:..14

1.1.1. Quelques concepts clefs :............................................................ . .14

1.1.1.1. Concepts de bien être et de pauvreté selon les différentes

approches théoriques :..............................................................14

1.1.1.2. Liens entre approches et dimensions du bien-être

et de la pauvreté:.......................................................................16

1.1.1.3. Indicateurs de pauvreté :.............................................................17

1.1.1.4. Spécification d'un seuil de pauvreté et catégorisation des pauvres : .......17

1.2.Revue succincte des principaux outils de mesure et de suivi de

la pauvreté au Sénégal :...................................................................18

1.2.1. Quelques principaux outils usuels :..................................................18

1.2.2. L'enquête sur le suivi de la pauvreté au Sénégal:............................ ..19

1.2.3. Atouts et avantages de l'approche d'analyse de la pauvreté basée sur

les besoins essentiels par rapport aux autres approches...... ...........22

1.3.Cadre Conceptuel de l'Etude:........................................................... 23

1.3.1. Bref aperçu sur la Région de Kaolack:..............................................23

1.3.2. Le problème de l'étude : .................................................................25

1.3.3. Définition des concepts de déterminant et de facteur de pauvreté:.....26

1.4.Cadre Problématique:........................................................................30

1.4.1.Cadre de l'Analyse:.........................................................................30

1.4.2. Hypothèse de recherche:................................................................34

1.5.Cadre Méthodologique:.....................................................................35

2. LES DONNEES DE L'ETUDE :................................................................36

2.1.Sources des données:.......................................................................37

2.1.1. La constitution de la Base de données:.............................................37

2.1.2. La constitution de l'échantillon: les données de l'étude:.....................38

2.2.L'exploration des données suivant la satisfaction des besoins............. 39

2.3.Analyse descriptives des besoins essentiels des ménages:..................42

A. 2.3.1.Description des dépenses effectuées par les ménages pour satisfaire

leurs besoins alimentaires :... ..........................................................42

2 .3.2.Description des dépenses effectuées par les ménages pour satisfaire

leurs besoins d'habitat/logement: ................ ...................................44

2.3.3.Description des dépenses effectuées par les ménages pour satisfaire

leurs besoins sanitaires:................................................................45

2.3.4.Description des dépenses effectuées par les ménages pour satisfaire

leurs besoins scolaires :... ..............................................................46

2.3.5.Description des dépenses effectuées par les ménages pour satisfaire

leurs besoins vestimentaires :.........................................................482.4.La catégorisation des ménages selon les dépenses qu'ils fournissent

pour satisfaire leurs besoins essentiels:.............................................49

2.4.1. L'Analyse de Classification Hiérarchisée:.........................................50

2.4.2. Les classifications envisagées:.......................................................51

2.4.3. Les Résultats de l'Analyse de Classification Hiérarchisée..................42

3. LES RESULTATS DE L'ANALYSE :.........................................................60

3.1. Analyse multidimensionnelle de la pauvreté :.......................................61

3.2. Pourquoi recourir à une analyse discriminante ?...................................61

3.3. Interprétation des résultats de l'Analyse discriminante :............ ..........64

3.3.1. Récapitulatif des résultats :.............................................................64

3.3.2.Vérification de l'existence de différences significatives ou non

entre les groupes de ménages retenus :............................................65

3.3.3. Vérification de la validité de l'Analyse :.................................... ........67

3.3.4.Vérification du pouvoir discriminant des axes :..................................71

3.3.5.Jugement de la qualité du modèle discriminant obtenu.......................77

4: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS :..............................................83

ANNEXES :.............................................................................................88

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES  :.......................................................94

AVANT PROPOS :

L'Inef-Sagep de Dakar est une Institut Supérieure Inter-Africaine de formation et de recherche en Statistique Appliquée et en Suivi-Evaluation des Projets, dirigée par un expert et consultant international en Statistique en Informatique appliquée et en Démographie. Plusieurs générations de statisticiens et managers en suivi - évaluation des projets ont été formées dans cette entreprise et de nombreuses publications ont été faites à partir de recherches pertinentes sur tous les domaines socio-économiques et démographiques, par des étudiants à la fin de leurs études. Car la règle en est qu'à la fin des études un mémoire ou rapport de recherche sur un thème bien précis doit être présenté et soutenu par l'étudiant.

C'est en ce sens que ce document a été rédigé, après 14 mois de recherches approfondies.

Ce thème a été choisi dans des circonstances relatives à un désir personnel d'apporter une grande contribution à la recherche déjà commencée par beaucoup de Statisticiens et Economistes sénégalais, portant sur les problèmes socio-économiques et démographiques qui ont quasiment marginalisé Kaolack, région où je suis originaire.

D'ailleurs la lutte contre ces phénomènes dans cette région est l'une des plus célèbres politiques économiques des autorités locales, et cela depuis l'indépendance du Sénégal en 1960.

Ce document constitut le premier d'une série des travaux analytiques réalisés dans la région de Kaolack qui ont pour objectif d'étudier en profondeur les facteurs déterminants de l'extrême pauvreté des populations vivant en milieu rural.

Les résultats exposés dans ce document pourront parfaitement servir à informer, à sensibiliser et à aider les autorités locales régionales dans leurs actions anti pauvreté en milieu rural.

DEDICACE :

Je dédie ce travail à

Mon défunt père,

Mon Ami,

Qui fut si sincère et

Juste envers moi,

Mon maître,

Dans ce monde

Ma source de motivation,

En tout et

Partout !

El Hadji Abdoulaye Ngom

Que la Terre de Léona Niasséne lui soit légère !

REMERCIEMENTS :

Mes sincères remerciements à :

· Ma famille toute entière, plus particulièrement mes mèresAdja Boury Fayeet Fatou Ndiaye, mes très chères tantesAdja Fatou Dienget Adja Ndéye Katy Ndiaye, mon infatigable cousin Pape Mamadou Dieng, mon ami de toujours Sia Diagne, mes généreuses soeurs Ndéye Ami Keinde et Anna Dieng ainsi que mes aimables frèresIsmaila Ngom, Cheikh Ahmeth Tidjane Ngom, Amadou Kane Ngom et Cheikh Oumar Ngompour les encouragements, assistances et prières sans faille qu'ils m'ont lèguè pour la bonne réussite de ce travail.

· Mon Professeur, mon ami, le Statisticien que tout le monde respecte et admire par sa foi, sa vertu, ses immenses connaissances, son excellence Mr Ndiappe Ndiaye, pour l'encadrement et le soutient pédagogique qu'il ma octroyé durant tout mon parcours à l'INEF-SAGEP de Dakar.

· Mr Ndoye et Mr Macoumba Diouf, ingénieurs statisticiens à l'ANSD de Dakar, qui sans eux je ne pourrai pas avoir accès aux bases de données de ce service, servant cette étude.

· Mme Sarr née Oumy Ndiaye et sa petite soeur Yaye Diama Ndiaye en ingénieurs statsticiennes-économistes, pour les consignes qu'elles m'ont donné lors de mes premières pas de recherche.

· Mes amis de toujours, avec qui j'ai beaucoup vécu, même s'ils sont très loin de moi: Elhadji Adama Ndiaye, Pape Amadou Diallo, Mouhammadou Doucouré, Pape Socé Touré, Mamadou Sarr, Makhtar Dramé, Imam Ismaila Ndiaye, Doudou Charles Guéye et le défunt Ibrahima Diaw dit Papis ( que la terre lui soit légére).

· Mes camarades de promotion à l'Inef-Sagep de Dakar : Ibra Gueuye, Mme Dado Ndiaye, Kassé, Thioune, Paye, Youm, Samaké, Madické Niang, Niang médecin, IbrahimaDiallo et tous les autres. Ils m'ont été très chers.

· Tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail

El Hadji Mamadou Dieng NGOM

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS :

ACM : Analyse de Correspondances Multiples

ACP : Analyse en Composante Principale

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

BM : Banque Mondiale

CM : Chef de Ménage

DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique

DSRP : Document sur la Stratégie de réduction de la pauvreté

EBCM : Enquête sur le Budget et la Consommation des Ménages

EPPS : Enquête sur le Profil de la Pauvreté au Sénégal

ESPS : Enquête sur le Suivi de la Pauvreté au Sénégal

ESAM : Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages

IDH : Indice de Développement Humain

IPH : Indice de Pauvreté Humaine

R-K : Région de Kaolack

ONU : Organisation des Nations Unies

MEF : Ministère de l'Économie et des Finances

PED : Pays en développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PM : pauvreté monétaire

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

QUIBB : Questionnaire Unifiée de Bien être

SES : Situation économique et sociale

SRP : Stratégie de Réduction de la Pauvreté

LISTE DES TABLEAUX :

N° Page :

Tableau N° 1 : synthèse des outils de suivi de la pauvreté au Sénégal.................19

Tableau N° 2 : Principales dimensions de pauvreté chez les ménages ................21

Tableau N°  3 : Répartition spatiale de la population en 2006..............................24

Tableau N° 4 : Quelques indicateurs sociodémographiquesen 2006..................25

Tableau N° 5 : Catégorisation des ménages selon les besoins essentiels............31

Tableau N° 6 : Les variables d'analyse et leurs modalités respectives................33

Tableau N° 7 : Facteurs ciblés et composantes respectives ..............................32

Tableau N° 8 : Description des dépenses de logement.......................................32

Tableau N° 9 : Les données de l'étude.............................................................39

Tableau N° 10 : Description des dépenses en Consommations alimentaires........42

Tableau N° 11 : Description des dépenses de logement.....................................44

Tableau N° 12 : Description des dépenses de santé.........................................45

Tableau N° 13 : Description desdépenses scolaires.........................................46

Tableau N° 14 : Description des dépenses en habillement...................................48

Tableau N° 15 : Présentation synthétique du test d'analyse de la variance.........52

Tableau N° 16 :Synthèse de la CAH des ménages..............................................55

Tableau N° 17 : Calcul des IQV.........................................................................56

Tableau N° 18 : Tableau de bord de la classification à trois groupes.....................57

Tableau N° 19 : Répartition en pourcentage des ménages selon les groupes.........58

Tableau N° 20 : Analyse Observation Calculer Récapituler ..................................64

Tableau N° 21 : Statistiques de groupe...............................................................65

Tableau N° 22 : Tests d'égalité des moyennes des groupes..................................67

Tableau N° 23 :Matrices intragroupescombinés................................................69

Tableau N° 24 : Test de Box de l'égalité des matrices de covariances...................70

Tableau N° 25 : Valeurs propres........................................................................72

Tableau N° 26 : Lambda de Wilks.......................................................................72

Tableau N° 27 : Matrice de structure..................................................................74

Tableau N° 28 : Coefficients des fonctions discriminantes canoniques..................75

TableauN° 29 : Fonctions aux barycentres des groupes......................................76

Tableau N° 30 : Récapitulatif du classement.......................................................78

Tableau N° 31 : Probabilités à priori des groupes................................................78

Tableau N° 32 : Coefficients des fonctions de classement....................................78

Tableau N° 33 : Résultats du classement............................................................81

LISTE DES FIGURES, graphiques, encadres et annexes :

N° Page

Liste des figures :

Figure N°1: Liens entre approches et éléments du bien-être.....................16

Figure N°2: Schéma conceptuel de l'étude ......................................................34

Liste des graphiques :

Graphique N°1 :Carte de la région de Kaolack.......................................23

Graphique N°2 : Diagramme des composantes.......................................41

Graphique N°3 : Diagramme en bandes des dépenses alimentaires...........43

Graphique N°4 : Diagramme en bandes des dépenses en logement...........45

Graphique N°5 : Diagramme en bandes des dépenses de santé.........................46

Graphique N°6 : Diagramme en bande des dépenses scolaires..........................47

Graphique N°7 : Fonction discriminante canonique..........................................49

Liste des encadrés :

Encadré N°1: Structuredu QUID..............................................................20

Encadré N°2: Principesde l'ACM....................................................................40

Encadré N°3: Principesde l'Analyse de Classification hiérarchisée...................51

Encadré N°4: Principesdel'Analyse discriminante..........................................62

Liste des annexes :

Annexes N°1: Module Dépenses du Questionnaire QUID de l'ANSD.............89

Annexes N°2: Références bibliographiques..............................................92

INTRODUCTION

La lutte contre la pauvreté est au centre des préoccupations de la politique de développement économique et social du gouvernement sénégalais et cela depuis plusieurs décennies. En effet, l'Etat sénégalais a compris la nécessité d'investir dans le secteur social notamment dans l'éducation, la santé, l'hydraulique, etc. pour améliorer le cadre et le niveau de vie des populations. C'est en ce sens qu'en 2002, le Sénégal a adopté un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) dont un des objectifs majeurs est la réduction de moitié de la pauvreté en 2015.

Afin de donner à la stratégie les atouts nécessaires à son succès, les autorités sénégalaises on trouvé qu'il est important de disposer des informations statistiques détaillées sur la pauvreté.

Des travaux ont été déjà réalisés sur le profil de la pauvreté au Sénégal à partir de données d'enquêtes nationales. On peut citer la première étude portant sur l'évaluation des conditions de vie des ménages réalisée par la Banque mondiale en 1995 et plus récemment le diagnostic de la pauvreté élaboré dans le cadre des travaux du DSRP en 2000. L'étude la plus actuelle est l'Enquête de Suivi de la pauvreté au Sénégal, réalisée en 2006 (ESPS, 2006).

Au Sénégal, les milieux de résidence influent fortement sur l'incidence de la pauvreté et la répartition spatiale des pauvres. Selon l'ESAM 2, entre 2001 et 2002, sur les 1063 325 ménages que compte le Sénégal, 515 238 vivaient en dessous du seuil de pauvreté, soit 48,5%. Cette situation d'ensemble cache cependant des inégalités d'un milieu géographique à l'autre. En effet, la pauvreté est plus répandue en milieu rural: 57,5% des ménages ruraux sont pauvres contre un ménage sur trois dans la zone urbaine de la région de Dakar et 43,3% dans les autres villes du pays. Ces disparités se reflètent dans la répartition spatiale des ménages pauvres. Aussi, le milieu rural contribue t- il pour la part la plus importante à la pauvreté : près de deux ménages pauvres sur trois (65%) y sont localisés alors que 54,7% seulement des ménages du pays sont ruraux. De ce fait, la quasi-totalité des études effectuées par l'ANSD (actuelle DPS) du Sénégal indexent à la fois le milieu rural comme milieu de pauvreté extrême et collectif.

Cette analyse du phénomène d'appauvrissement selon les milieux de résidence, lorsqu'elle fut appliquée, a permis une intégration spatiale/territoriale multisectorielle et une collaboration intersectorielle dans l'analyse des questions relatives à son ampleur au sein de chacune des régions du Sénégal. L'étude, si elle est réalisée à une échelle nationale, doit donc refléter les tendances locales émergentes, plus particulièrement sur des questions communes, en considérant toutefois les spécificités propres à chacune des régions du pays, plus particulièrement la plus grande région du centre du Sénégal : la région de Kaolack.

A Kaolack, dans le monde rural, la pauvreté est un phénomène multidimensionnel et complexe. C'est dans ce sens que nous allons axer notre étude sur cette population rurale Kaolackoise afin de mieux appréhender la vulnérabilité des populations face à ce phénomène de pauvreté. Aussi, il s'avère utile d'isoler le monde rural en vue de dégager des indicateurs liés aux besoins vitaux essentiels.

La présente recherche tente donc de dresser un profil détaillé de la pauvreté en milieu rural à Kaolack, selon une approche basée sur les besoins essentiels des ménages. En utilisant les informations d'enquêtes nationales sur le suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS-2006), les facteurs déterminants de la pauvreté seront analysés. Ainsi, cette analyse devrait apporter un éclairage sur les dimensions de la pauvreté dans la région de Kaolack.

En bref, ce document est organisé comme suit. La première partie passe en revu le cadre de l'étude. La deuxième partie présente les données qui seront utilisées pour l'analyse. Les résultats issus de l'analyse seront commentés dans la troisième partie. Enfin une conclusion et un ensemble de recommandations pouvant aidé à la planification stratégique des programmes et projets de lutte contre la pauvreté à Kaolack seront proposées en fin de document.

1. CADRE DE L'ETUDE

Dans ce chapitre, il s'agit de présenter quelques concepts clés qui sous-tendent l'analyse de la pauvreté, de passer en revue les différents outils utilisés dans le cadre du suivi de la pauvreté au Sénégal et au terme de définir les concepts associés à travers cette étude, avant d'exposer la problématique et la méthodologie utilisée dans le cadre de l'étude.

1.1. Revue des différents concepts et méthodes de mesure de la pauvreté :

Cette section vise trois objectifs. Le premier est de présenter les principaux concepts clés et les différentes approches qui sont habituellement utilisés dans l'analyse des conditions de vie et de la pauvreté. Le deuxième objectif est de présenter une revue succincte des principaux outils utilisés dans la mesure et le suivi de la pauvreté dans les PVD comme le Sénégal. Le troisième objectif quant à lui est relatif à la place (atouts et avantages) qu'occupe la méthode d'analyse de la pauvreté par l'approche basée sur les besoins essentiels par rapport aux autres méthodes utilisées par l'ANSD.

1.1.1. Quelques concepts clefs :

Cette section présente les principaux concepts clés qui sous-tendent la mesure de la pauvreté. Elle aborde les cinq points suivants :

1. Concepts de bien-être et de pauvreté selon différentes approches théoriques ;

2. Liens entre approches et dimensions du bien-être et de la pauvreté ;

3. Indicateurs de pauvreté ;

4. Seuils de pauvreté et catégorisation des pauvres ;

1.1.1.1. Concepts de bien être et de pauvreté selon les différentes

approches théoriques :

Les spécialistes distinguent deux types d'approches théoriques pour définir ces deux concepts : l'approche utilitariste et les approches non utilitaristes.

L'approche utilitariste :

L'approche utilitariste se propose de mesurer la pauvreté sous l'angle du

niveau debien-être atteint par un individu ou un ménage au moyen de sa consommation, ou indirectement au moyen de son revenu. Les fondements de cette approche se trouvent dans la théorie du comportement du consommateur. Par hypothèse, le consommateur choisit son panier optimal de biens et services, tenant compte de sa contrainte de ressources. Ce qui implique une correspondance entre le niveau de consommation effective et celui de bien-être sous-jacent. De ce point de vue, l'individu ou le ménage est considéré comme pauvre si sa contrainte de revenu est telle que son niveau de bien-être (i.e. de consommation effective) est inférieur à un niveau minimum considéré comme « acceptable ».

Les approches non utilitaristes :

Les approches non utilitaristes sont plutôt normatives, c'est-à-dire que le niveau de bien-être adéquat est défini de manière indépendante des perceptions de chaque individu. Il est défini selon les normes et les valeurs de chaque société. Contrairement à l'approche utilitariste, les approches non utilitaristes ont tendance à ne pas privilégier un indicateur agrégé (de type revenu ou utilité monétaire métrique) pour analyser les niveaux de vie. Ces approches mettent l'accent sur les multiples dimensions du bien-être et cherchent à considérer l'impact spécifique de la consommation pour chaque bien ou service consommé.On distingue deux principaux types d'approches non utilitaristes :

Ø l'approche non utilisatrice basée sur les capacités : Selon cette approche un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre s'il n'a pas les capacités (capital humain et physique) nécessaires pour atteindre un certain sous-ensemble de fonctionnements considéré comme raisonnablement minimal. L'approche basée sur les capacités définit la pauvreté non pas comme un manque d'utilité, mais comme un manque de capacités qui confèrent à chaque personne où ménage l'aptitude ou la liberté de mener un type de vie plutôt qu'un autre. De ce fait à travers cette approche, les capacités sont définies comme étant une combinaison fonctionnelle du savoir être et du savoir-faire que chaque personne peut atteindre.

Ø l'approche non utilisatrice basée sur les besoins essentiels :L'approche basée sur les besoins essentiels définit le bien-être comme un ensemble d'éléments jugés essentiels pour mener une vie décente dans une société donnée. Ces éléments comprennent une alimentation adéquate, une bonne santé, une éducation de base, un logement adéquat, un habillement adéquat, etc. La pauvreté est définie par opposition au bien-être et se définit comme un état où un ménage ou un individu ne parvient pas à satisfaire les besoins reconnus comme essentiels au sein d'une société donnée pour mener une vie décente.

1.1.1.2. Liens entre approches et dimensions du bien-être et de la

pauvreté :

Figure N° 1 : Liens entre approches et éléments du bien-être

Atteindre un certain

niveau d'utilité

Approche utilisatrice Axées sur l'augmentation

du revenu (productivité et efficacité)

Bien-être économique

Être nourri

adéquate

ent

Être en

Bonne santé

santé

Être

éduqué

Être

loge/habillé

Etc.

Approche non Axées sur les les

utilisatricebesoins essentiels des

pauvres

Besoins essentiels

Pouvoir être

nourri

adéquatement

Pouvoir être

en bonne

santé

Pouvoir

être

éduqué

Pouvoir

être

loge/habillé

Pouvoir apparaître en

public sans honte

Etc.

Axées sur le

renforcement des

capacités des

Capacités pauvres

Dans la littérature, la pauvreté se définit souvent comme un état de privation du niveau de bien-être jugé adéquat pour mener une vie décente dans une société donnée. C'est cet état de privation qui fait la différence entre les approches.

Ainsi l'on peut dire que selon l'approche utilitariste, l'état de privation porte sur une seule dimension, l'utilité, alors que pour les deux autres approches, la privation concerne plusieurs dimensions telles que: le fait d'être nourri adéquatement, d'être en bonne santé, d'être éduqué, etc.

1.1.1.3. Indicateurs de pauvreté :

Une fois le concept de pauvreté défini de façon consensuel, il faut choisir l'indicateur et le paramètre les mieux adaptés à la mesure de la pauvreté. Ensuite, il convient de sélectionner un seuil de pauvreté, c'est-à-dire une valeur critique de cet indicateur en dessous de laquelle un ménage ou un individu déterminé sera considéré comme pauvre.Les indicateurs de mesure varient selon l'approche théorique qui sous-tend la définition de la pauvreté.

- Indicateurs privilégiés par l'approche utilitariste : Lorsqu'il s'agit de mesurer la pauvreté selon l'approche utilitariste, il est très courant d'utiliser le revenu ou la consommation comme indicateur du bien-être. Selon ce concept, plus le niveau de revenu ou de consommation d'un individu ou d'un ménage est élevé, plus le niveau de satisfaction du bien-être est élevé.

- Indicateurs privilégiés par les approches non utilitaristes : Les indicateurs privilégiés par cette approche sont très variés. On peut penser à tous les indicateurs dans le domaine de la nutrition, de l'éducation, de la santé, du logement, de l'habillement, de l'hygiène et de l'assainissement, etc., qui sont formulés en termes d'accomplissement plutôt qu'en termes d'accès.

1.1.1.4. Spécification d'un seuil de pauvreté : catégorisation des

pauvres :

Dès qu'une mesure de la pauvreté a été définie, l'étape suivante consiste à définir une ou plusieurs lignes de pauvreté ou seuil de pauvreté.

Les seuils de pauvreté sont des points limites, pour un indicateur donné, qui séparent les pauvres des non pauvres. Ils peuvent être de nature monétaire (par exemple, un certain niveau de revenu ou de consommation) ou non monétaire (par exemple, un certain niveau d'éducation).

En pratique, on détermine un seuil de pauvreté pour un groupe d'individus ayant des conditions socio-économiques relativement homogènes. Ainsi, un seuil de pauvreté peut être défini non seulement au niveau d'un pays , mais également au niveau d'une région .

1.2. Revue succincte des principaux outils de mesure et de

suivi de la pauvreté au Sénégal :

Cette section expose quelques principaux outils utilisés dans la mesure et le suivi de la pauvreté au Sénégal.

1.2.1. Quelques principaux outils usuels :

On peut citer :

· Enquêtes sur le budget et la consommation des ménages (EBC) ;

· Questionnaire unifié sur les indicateurs de base de bien-être (QUIBB), ou `Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement' (QUID), qui actuellement est utilisé par l'ANSD pour faire desenquêtes sur le suivi de la pauvreté au Sénégal,

· Enquête sur les échelles de sécurité alimentaire,

· Indice du logement,

· etc.

Les principaux points que ces différents outils ont en commun sont:

Ø le recours à l'approche théorique basée sur les besoins essentiels comme cadre de référence

Ø l'utilisation d'une gamme d'indicateurs pour mesurer la pauvreté.

Le tableau ci- dessous explicite les caractéristiques de chacun de ces outils.

Tableau N° 1: synthèse des outils de mesure et de suivi de la pauvreté au Sénégal

Outil

Approche théorique

Indicateur de mesure

Finalité de la mesure

Utilisations possibles

1. EBC

Utilitariste

Revenu ou consommation

Établir les seuils et les indices

de pauvreté

Profil de la pauvreté,

comptabilité nationale

2. QUIBB

Combinaison

d'approches en

fonction des

indicateurs inclus

Consommation

avec module

additionnel

Établir les seuils et les indices

de pauvreté si le module

additionnel est utilisé

Suivi des progrès des

politiques, profil de

pauvreté

3.Échelles de sécurité

alimentaire

Non utilitariste

Besoins essentiels

Score composite

d'insécurité

alimentaire

Distinguer les pauvres des

non pauvres et

catégories d'insécurité

alimentaire

Identification des

ménages vivant dans

d'insécurité alimentaire

4. Indice du

logement

Combinaison

d'approches

Indice composite

de la qualité du logement

Distinguer les non pauvres des pauvres, puis les extrêmement pauvres

Identification des

ménages pauvres dans unecommunauté

1.2.2. L'enquête sur le suivi de la pauvreté au Sénégal:

L'ESPS est une opération d'envergure nationale qui porte sur un large échantillon.

L'enquête a produit une importante série d'indicateurs de suivi et d'évaluation calculables à différents niveaux géographiques et pour diverses catégories sociales.

Elle doit fournir des indicateurs pertinents sur l'éducation, la santé, l'emploi, le patrimoine et la consommation des ménages.

L'enquête vise aussi à renseigner sur des indicateurs simples mais appropriés à l'évaluation du niveau de développement des différents groupes sociaux.

Cette enquête est faite sur la base d'un QUID (`Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement')

Encadré N° 1: Structure du QUID

Le questionnaire comprend trois modules : Le module `Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement' (QUID), le module `Perception de la Pauvreté' et le module `Dépenses des ménages'.


· Le module `QUID' comprend les sections ci-dessous :

- Section A : Informations sur le questionnaire

- Section B : Composition du ménage

- Section C : Education

- Section D : Santé

- Section E : Emploi

- Section F : Avoirs des ménages

- Section G : Caractéristiques du logement et accès aux services communautaires de base

- Section H : Mesures anthropométriques chez les enfants de 3 à 59 mois.


· Le module `Dépenses des Ménages' comprend une section unique dénommée `Section I', composée des éléments suivants :

- Les dépenses scolaires au cours de l'année scolaire 2004-2005

- Les dépenses de santé au cours des 30 derniers jours

- L'autoconsommation de produits alimentaires (agricoles et d'élevage) au cours des 12 derniers mois

- Les dépenses en produits alimentaires au cours des 30 derniers jours

- Les dépenses en produits non alimentaires (selon la période de référence retenue par produit)


· Le module `Perception de la Pauvreté' comprend les sections ci-dessous :

- Section J : Situation économique du ménage

- Section K : Priorités et solutions

- Section L : Tissu associatif

- Section M : Perception des institutions Section N : Accès aux services sociaux de base

Le QUID a été conçu par la Banque mondiale, en collaboration avec l'OMS, le BIT et le PNUD, pour le suivi d'indicateurs de pauvreté et des effets des politiques sur le niveau de vie. Le choix des indicateurs visés est fondé sur l'hypothèse selon laquelle les ménages et les collectivités tirent le maximum de profit de leur potentiel économique et de leur capital social s'ils ont accès aux équipements et services de base pouvant aider à l'amélioration de leurs conditions de vie.

Liste des besoins essentiels identifiés dans le QUID de l'ANSD : Comment l'ANSD a pu répertorier la liste besoins essentiels des ménages Sénégalais?

Selon l'EPPS-Focus group en 2001, l'analyse de la perception de la pauvreté au Sénégal peut s'articuler autour de quelques indicateurs dont les plus saillants se retrouvent dans la définition suivante : « Est pauvre celui qui n'a rien, qui ne peut régler ses besoins sociaux primaires ou essentiels, qui vit sans accès à des opportunités ».

Ainsi au Sénégal, surtout dans le monde rural, partout la pauvreté a été définie comme étant une situation où un individu manque d'un ou de plusieurs éléments jugés essentiels pour qu'il vive décemment.

Ces éléments, définis comme « dimensions de la pauvreté », ont une grande importance dans la vie des individus.

Les populations citent ces dimensions selon l'ordre d'importance suivant : manque de nourriture, manque d'argent ou de moyens financiers, manque d'emploi ou d'activité, manque de matériels agricoles, manque de terres agricoles, manque de cheptel, manque d'éducation qui se traduit par la non scolarisation, l'analphabétisme et l'ignorance, manque de bonne santé, non accès à l'eau potable, manque de soutien social, manque de logement adéquat.

La différence apparaît dans la nature des « choses » manquantes. La majorité de ces choses manquantes rapportées dans cette étude font référence à l'approche théorique des besoins essentiels (exemple : manque de santé, manque d'éducation, manque d'eau potable, etc.).

Le tableau ci-dessous indique la liste des cinq besoins essentiels retenus et identifiés comme signe de pauvreté par l'ANSD au Sénégal.

Tableau N° 2: Principales dimensions de pauvreté chez les chefs de ménage Sénégalais

Signes de pauvreté par les chefs de ménages

Besoins essentiels

Quand on a des difficultés pour nourrir son ménage

Manger

Quand on ne peut pas assurer la scolarité de ses enfants

Apprendre

Quand on n'a pas un logement décent

S'abriter

Quand on n'a pas les moyens de se soigner

Se soigner

Quand on n'a pas d'habit a porter

S'habiller

Source : ANSD

Les besoins essentiels ont été ainsi identifiés en ce qui a trait à la sécurité alimentaire, à la santé, à l'éducation, à l'habillement et à l'habitat/logement

1.2.3. L'approche d'analyse de la pauvreté basée sur les

Besoins essentiels: Atouts et Avantages par rapport aux

autres approches

L'approche d'analyse de la pauvreté basée sur les besoins essentiels a une grande place dans les diagnostics et stratégies de lutte contre la pauvreté, car elle admet l'existence d'un ensemble de besoins reconnus comme essentiels au sein d'une société donnée pour mener une vie décente. Ainsi le bien-être est considéré comme un ensemble d'éléments jugés essentiels pour mener une vie décente.

Ces éléments sont définis en fonction des caractéristiques de chaque société. Ils comprennent notamment : une alimentation adéquate, une bonne santé, une éducation de base, un logement adéquat, des aménagements sanitaires, un bon habillement, etc. Ils sont dits « essentiels » car leur satisfaction est considérée comme un préalable à l'atteinte d'une certaine qualité de vie.

Les politiques et stratégies de réduction de la pauvreté découlant de cette approche sont celles ayant pour objectif la satisfaction des besoins essentiels, bien qu'elles reconnaissent également le bien fondé des politiques de lutte contre la pauvreté orientées vers l'accroissement des revenus. L'élaboration de ces politiques et stratégies repose sur les besoins essentiels, lesquels sont vus comme une réponse pragmatique aux problèmes urgents des pauvres.

Par exemple, réduire la malnutrition des enfants, éradiquer les maladies, éduquer les enfants, améliorer le logement, sont des objectifs concrets d'une stratégie de réduction de la pauvreté qui permettent de répondre directement aux problèmes des pauvres alors que réduire l'iniquité découlant de l'approche utilitariste est un objectif abstrait. Une large majorité des programmes de réduction de la pauvreté poursuivent ces objectifs concrets et il y a lieu de croire que leur fondement est l'approche de besoins essentiels.

1.3. Cadre Conceptuel de l'Etude:

A travers cette section nous allons définir les différents concepts utilisés dans cette étude.

1.3.1. Bref aperçu sur la Région de Kaolack:

Située entre 14°30' et 16°30' de longitude ouest et 13°30' et 14°30 de latitude nord, la région de Kaolack s'étend sur 16 010 km2, représentant 14 % du territoire national. Elle se situe ainsi entre la zone sahélienne sud et la zone soudanienne nord. Peuplée de 1.232.323 d'habitants, en 2006, sa densité est de 77 habitants au km2. Elle se trouve au coeur du bassin arachidier, plus exactement au centre du Sénégal. Elle est limitée au nord par les régions de Fatick et de Louga, à l'est par celle de Tambacounda, au sud par la République de Gambie, à l'ouest par la région de Fatick.

Graphique N° 1 : Carte de la région de Kaolack

Source : ANDS /SRSD-KAOLACK

La région de Kaolack qui représente 10% de la population nationale, a les caractéristiques qui avoisinent celles des autres régions c'est-à-dire: une population relativement jeune, composée en majorité de femmes et inégalement répartie.

Les statistiques ci-dessous témoignent l'évolution démographique de la région :

§ Pour une population de 1.232.323 et une superficie de 16 010 km2 la région a une densité de 77 hts au km2,

§ 76,5% de la population habitent la zone rurale contre 23,5 % pour le milieu urbain.

Tableau n°3 : Répartition spatiale de la population en 2006

Milieu de résidence

Effectif des populations

%

Urbain

289 839

23,5

Rural

942 484

76,5

Région

1 232 323

100

Source : ANDS /SRSD-KAOLACK

§ Les femmes avec 51,1 % de la population sont plus nombreuses que les hommes (48,9%)

§ La population de la région est très jeune. Les moins de 20 ans représentent 56,8% de la population totale.

Selon le service régional de l'ANSD à Kaolack, les revenus sont, en général, bas et en dessous de la moyenne des localités à faible revenu du Sénégal.

L'agriculture est la principale source d'activité économique; elle mobilise plus de 75% de la population. Seulement, le rendement agricole est faible et reste fortement tributaire de l'instabilité climatique caractéristique du Sahel.

En outre, l'économie de la région de Kaolack est très dépendante du secteur primaire, conditionnant largement ses performances à la situation de l'environnement économique national.

Tableau n°4 : Quelques indicateurs sociodémographiques en 2006

Indicateurs

Région de Kaolack

Sénégal

Population estimée (2006)

1151994

11 077 484

Superficie (km2)

16010

196 712

Taux d'urbanisation en % (en 2002)

23,3

40,7

Taux d'accroissement naturel % (2006)

2,92

2,4

Densité (Nbre d'habitants / km2) en 2006

71,95

54

Nombre moyen d'enfants par femme

5,9

5,3

Taux de mortalité infantile (0-1 an) en %o

79

61

Taux de prévalence du VIH/SIDA(EDS,2005)

0,7

0,7

Taux brut de scolarisation en %

44,7

62,7

Taux Net de scolarisation en %

31,8

45,0

Taux d'analphabétisme en %

33,8

40,9

Taux d'analphabétisme des hommes en %

36,9

31,7

Taux d'analphabétisme des femmes en %

56,3

49,7

Taux de prévalence de la pauvreté en%

60,5%

50,7%

Sources ANDS, Service Régional de Kaolack

Les vicissitudes du marché national ont conduit à un développement fulgurant du secteur tertiaire devenu le principal pourvoyeur d'emplois notamment dans les centres urbains comme Nioro, Kaffrine et Kaolack où le chômage connaît des proportions élevées. Les difficultés économiques sont accentuées par le poids de la dette extérieure des collectivités locales, des opérateurs économiques (surtout les agriculteurs, les éleveurs) et des entreprises qui s'activent au sein de la région au point que Kaolack est classéerégion d'extrême pauvreté, comme la quasi totalité des régions du Sénégal. D'ailleurs les indicateurs sociaux disponibles ci-dessus dans le tableau n°4 montrent une forte prévalence de la pauvreté, plus de 60% en 2006.

1.3.2. Le problème de l'étude :

Selon le Rapport de l'ANSD sur la Situation socio-économique de la Région de Kaolack en 2006, durant la période 2000-2006, partout dans la région, plus particulièrement dans la quasi-totalité des communautés rurales de la région, la pauvreté n'est pas seulement liée au manque de revenus, mais aussi à des performances insuffisantes en matière de santé, d'alimentation et d'alphabétisation, à des déficiences de relations sociales, à l'insécurité, à une faible estime de soi-même et à un sentiment d'impuissance. Il s'agit ainsi d'un phénomène complexe voire multidimensionnel.

D'après l'état des lieux lié à cette même période, la pauvreté se caractérise par la détérioration du pouvoir d'achat et des conditions de vie des populations rurales résultant principalement de l'absence du développement des secteurs et des facteurs productifs, notamment le blocage du développement rural qui tient lieu de secteur moteur de l'économie, la dégradation des ressources naturelles, la modicité et le recul du crédit à l'économie, le faible accès de la majorité de la population rurale aux capacités de gouvernance (ces faiblesses étant beaucoup plus importantes à la base au niveau des communautés locales rurales).

En bref à Kaolack, dans le milieu rural, la pauvreté un état de dénuement individuel ou collectif qui place les populations dans une situation de manque ou d'insatisfaction de ses besoins vitaux essentiels.Cependant ces populations peuvent être identifiées à partir des variables et facteurs de pauvreté qui leurs caractérisent.

1.3.3. Définition des concepts pauvreté, de variables et de

Facteurs de pauvreté:

Pauvreté, variables et facteurs de pauvreté sont trois concepts qui permettent de faire une analyse exacte de la pauvreté à travers ses caractéristiques.

v Définition de la pauvreté, selon l'approche basée sur les besoins essentiels

La pauvreté a été définie partout au Sénégal comme étant une situation où un individu manque d'un ou de plusieurs éléments jugés essentiels (dimensions) pour qu'il vive décemment. Les éléments cités concernent le manque de nourriture, le manque d'argent ou de moyens financiers, le manque d'emploi ou d'activité, le manque de matériel agricole, le manque de terres agricoles, le manque de cheptel, la non scolarisation, l'analphabétisme et l'ignorance, le manque de bonne santé et le non accès à l'eau potable.

Définition des Variables liées aux besoins essentiels:

Une variable est un indicateur qui permet de décrire voire de catégoriser les individus. Dans cette étude les variables étudiées ou besoins essentiels sont relatives à celles identifiés puis retenus par la DPS lors de l'EPPS, focus groupe réalisée en 2001 (comme exposé dans la deuxième section de ce chapitre). De tels besoins essentiels sont très adaptés au contexte du monde rural au sein de la région de Kaolack. Elles sont au nombre de cinq et sont:

Ø manger et boire : L'alimentation et l'accès à l'eau potable sont des besoins nutritionnels qui demeurent à la fois des préoccupations majeures pour les ménages. Ces besoins peuvent être évalués en terme de moyens d'accès ou dépenses annuelles de consommation.

Ø s'abriter: les conditions de l'habitat sont aussi comme les besoins nutritionnels un besoins essentiels pour les ménages en zone rural. La satisfaction du besoin de se loger dans de bonnes conditions de l'habitat est traduite par la possession de logement, l'état du logement, l'existence d'électricité, de téléphone, de source d'approvisionnement en eau et d'autre éléments jugés important pour la survie du ménage, à l'intérieur même de la concession.

Ø se soigner : Le bien être est très bien associé et positivementaux soins sanitaires. En effet il s'agit de satisfaire ce besoin, à chaque fois que l'état biologique de l'individu le demande. Tout ce qui est relatif aux soins sanitaires est considéré comme élément de ce besoin.

Ø s'instruire: l'instruction, une composante clef du développement humain est ici saisie à travers les dépenses des ménages en matière d'éducation (frais de scolarité par ans, fournitures scolaire par ans et et transport scolaire par ans).

Ø s'habiller: l'habillement est un besoin indispensable pour la sécurité comme pour la survie de l'être humain. II s'agit de trouver de quoi porter sur le corps. En géréral quand on parle de l'habillement on fait référence aux vêtements dont dispose l'individu.

Définition des facteurs de pauvreté:

La caractérisation des ménages pauvres est primordiale dans élaboration des programmes de lutte contre la pauvreté. Sans celle-ci les analyses approfondies de la pauvreté et de ses énigmes au niveau des ménages sont absurdes. De ce fait la localisation des pauvres à travers leurs caractéristiques et la composition des ménages semblent être des facteurs très importants dans toute recherche voire analyse des déterminants de la pauvreté.En 1990 la Banque mondiale a présenté dans son Rapport sur le développement dans le mondeune multitude de facteurs très lies au phénomène d'appauvrissement dans les pays en voie de développement à l'image du Sénégal. Parmi ces facteurs, les plus distingués sont : le milieu de résidence du chef de ménage, les caractéristiques du chef de ménage, la taille et composition du ménage, le sexe du chef de ménage, le statut matrimonial du chef de ménage, le niveau d'instruction du chef de ménage, l'occupation du chef de ménage, le secteur d'activité du chef de ménage ainsi que d'autres facteurs de la pauvreté. Ces facteurs sont regroupés suivant des critères sociaux, démographiques, économiques, culturels et structurels.

· La taille du ménage

La prise en compte des caractéristiques individuelles du chef de ménage dans la définition d'un profil de pauvreté est une pratique courante que justifie l'association de certains de ses attributs à la probabilité d'être pauvre.

· Le sexe du chef de ménage

Généralement, les questions de genre se fondent sur une forme de discrimination sociale qui se traduit, d'une certaine manière par une marginalisation de la femme qui ne peut jouir des mêmes opportunités que les hommes. Le manque de moyens d'accès aux ressources qui naît de cette situation compromet l'épanouissement des femmes en tant qu'agents économiques pouvant se prendre en charge, ce qui les rend plus vulnérables à la pauvreté.

· Le statut matrimonial du Chef de ménage

Le statut matrimonial, c'est-à-dire l'état de célibataire, veuf /ve, marié polygame ou monogame) peut être le résultat d'un choc inattendu interne au ménage, qui met en situation difficile, un chef de ménage dont les revenus et la consommation ne sont pas en abondance. Ceci peut être très lié à la pauvreté.

· Le niveau d'instruction du Chef de ménage

Le capital humain constitué progressivement à travers notamment l'instruction, la formation, la qualification professionnelle et l'information, est un facteur de réalisation et d'épanouissement social permettant à l'individu de tirer un meilleur profit des opportunités qu'offrent les différents marchés où se négocient le travail, les produits et services pouvant aider à la généralisation des revenus, sources de bien-être économique. De ce fait, certains profils plus favorables que d'autres aident à s'insérer plus facilement dans le tissu économique moderne contrairement à d'autres qui n'offrent que des perspectives limitées.

· Le milieu de résidence du Chef de ménage :

Il est important de noter que le milieu de résidence est aussi un facteur social très ciblé dans la détermination des facteurs de pauvreté. Mais puisque notre étude est axée proprement sur le milieu rural, il devient juste logique de ne pas exploiter ce facteur.

· L'occupation ou l'activité du Chef de ménage

Comme attendu, les ménages dont le chef est occupé ont une incidence de pauvreté plus faible que celle des ménages dont le chef est chômeur et ou inactif autre que retraité. De ce fait, l'occupation ou l'activité du CM demeure un élément caractéristique très lié au risque d'étre pauvre.

· Le secteur d'activité du Chef de ménage

Identifier les secteurs d'activité (public ou privé, formel ou informel) et comprendre les relations de travail au sein des catégories professionnelles (pour qui travaillent-elles et comment sont-elles payées) peut aider à la définition des stratégies de réduction de la pauvreté. L'ESAM a identifié les secteurs suivants : le gouvernement dénommé ici administration, les sociétés parapubliques, les sociétés privées, les individus ou ménages et un secteur non spécifié. Les entreprises individuelles constituent l'essentiel du secteur informel qui se caractérise par unefaiblesse des moyens, des conditions de travail précaires, d'où une certaine vulnérabilité et une instabilité liées à la faiblesse et à l'irrégularité des revenus.

1.4. Cadre Problématique:

Kaolack est une des régions du Sénégal ou l'étude à l'échelle régionale et en milieu rural de la pauvreté a reflété une multitude de tendances émergentes au niveau national, à cause du poids économique, social et démographique qu'elle occupe au sein du pays. En considérant l'importance de la population rurale dépendante du secteur primaire, il est aisé de comprendre la vulnérabilité de celle-ci. La pauvreté à Kaolack est plus manifeste en zone rurale qu'urbaine.

Dès lors, plusieurs alternatives ont été proposées pour mieux capter ces autres aspects du bien être des ruraux kaolackois. Parmi celles-ci, la pauvreté peut-elle être analysée comme une difficulté à satisfaire des besoins essentiels vitaux?

IL importe ainsi, d'après ce qui précède, de parvenir à une seule analyse du phénomène de la pauvreté en milieu rural à Kaolack. En effet il s'agit de trouver les groupes de pauvres qui sont les plus vulnérables face à ce phénomène de par les moyens (ou dépenses) qu'ils utilisent pour satisfaire leurs besoins essentiels.

Pour ce faire, nous utilisons une approche d'analyse de la pauvreté basée sur le degré de satisfaction des besoins essentiels.

1..4.1. Cadre de l'Analyse:

Le concept de pauvreté par l'approche des besoins essentiels (en terme de moyen d'accès) fait référence à l'insuffisance de moyens pour parvenir à toutes les dépenses de consommations à effectuer suffisamment pour satisfaire les besoins essentiels liés à l'alimentation, à l'éducation, à l'habillement, à la santé et à l'habitat du ménage.

La vulnérabilité, face à la pauvreté, par contre, fait référence à toute la gamme des facteurs qui affectent les moyens d'existence des populations et risquent de les mettre en danger. Le degré de vulnérabilité pour un individu, un ménage ou un groupe de personnes est déterminé par son degré d'exposition aux tendances (démographiques, économiques, physiques, etc.) et sa capacité d'adaptation face aux risques.

L'analyse a été fondée sur la structure des dépenses totales des ménages. L'inventaire de tout type de dépenses effectuées pour satisfaire les besoins jugés très essentiels à permis d'apprécier ces dépenses annuelles :

- Dépenses annuelles alimentaires du ménage

- Dépenses annuelles liées à l'habitat/logement du ménage

- Dépenses annuelles liées à l'habillement du ménage

- Dépenses annuelles scolaires du ménage

- Dépenses annuelles liées aux soins sanitaires du ménage

Ceci a permis de classifier les ménages en fonction de leurs dépenses totales. Voir le tableau n° 5.

Tableau n°5: Catégorisation des ménages selon le degrés de satisfaction des

besoins essentiels

 

Degrés de satisfaction des besoins essentiels

Catégorie

(1)

Les dépenses effectuées ne permettent pas de satisfaire aucun besoin essentiel. Elles sont très insuffisantes

Les ménages sont très vulnérables à la pauvreté

(2)

Les dépenses effectuées ne permettent pas de satisfaire tous les besoins essentiels. Elles sont insuffisantes.

Les ménages sont moyennement vulnérables à la pauvreté

(3)

Les dépenses effectuées ne permettent pas de satisfaire quelques besoins essentiels. Elles sont peut suffisantes.

Les ménages sont peu vulnérables à la pauvreté

(4)

Les dépenses effectuées permettent de satisfaire tous les besoins essentiels. Elles sont suffisantes.

Les ménages sont non vulnérables à la pauvreté

Ensuite, les ménages de chaque groupe ont été identifiés à partir des indicateurs suivants, inclus dans l'enquête, c'est-à-dire :

- niveau d'instruction du chef de ménage (CM)

- niveau d'alphabétisation du chef de ménage CM

- Composition du ménage (taille)

- Activités du CM

- Sexe du CM

- Age et groupe d'age du CM

- Situation matrimoniale du CM

Tous ces indicateurs peuvent être groupés en deux catégories d'éléments : les variables (dépenses annuelles effectuées pour satisfaire les besoins essentiels) et les facteurs (caractéristiques socio-économique et démographiques des ménages).

Les variables de dépense liées aux besoins essentiels :

Ce sont :

Ø manger et boire: Ce sont les dépenses annuelles totales en espèce pour les consommations alimentaires et autoconsommations alimentaires de l'ensemble du ménage (totalim)

Ø s'abriter: La satisfaction du besoin de se loger dans de bonnes conditions de l'habitat est saisie dans notre cas par la variable dépenses annuelles en logement (logement). Ce sont les dépense liées à l'eau, à l'électricité, au téléphone,à la construction voire la réparation du logement.

Ø se soigner: Le bien être est très bien associé aux composantes sanitaire et vestimentaire. Les variables de mesure sont les dépenses consacrées aux soins de santé reçus ou dépenses de santé(depsant).

Ø s'instruire: Ce besoin est saisi par la variable dépenses annuelles scolaires du ménage (depscol).

Ø S'habiller: La variable de mesure est dépenses annuelles effectuées pour l'acquisition de vêtements dans l'ensemble du ménage ou (Vêtement)

Tableau n°6: Les variables d'analyse et leurs modalités respectives

Variables

Variables composantes

Modalités

boire

et manger 

Totalim (Consommations et autoconsommations alimentaires)

Valeurs des dépenses annuelles en Consommations et autoconsommations alimentaires

s'abriter 

Logement (dépenses de logement)

Valeurs des dépenses annuelles en services de logement

Se soigner

depsant (dépenses de santé)

Valeurs des dépenses annuelles en soins de santé

S'habiller

Vêtement (dépenses en habillement)

Valeurs des dépenses annuelles en habillement

s'instruire 

depscol (dépenses scolaires)

Valeurs des dépenses annuelles pour frais scolaires

Les facteurs de pauvreté :

Dans cette partie on retiendra les caractéristiques généralement observées comme les facteurs de pauvreté. Il s'agit des facteurs démographiques, économiques et sociaux

Ø facteurs démographiques: sexe, âge, situation matrimonialedu CM et la taille du ménage,

Ø facteurs économiques: occupation, secteur d'activité,

Ø facteurs sociaux : niveau d'instruction

Tableau n°7: Facteurs cibles et composantes respectives 

facteurs ciblés

composantes

Niveau d'instruction

Maternelle ; primaire ; collège (de la sixième a la troisième); secondaire ( Seconde, Première et Terminale) ; supérieur (Bac+1 - Bac+4); aucun (sans niveau)

Activité du chef de ménage

Agriculture, Elevage, Forêt ; Administrations Publiques ; Administrations Privés 

Secteur d'activité du chef de ménage

Gouvernement ; Para-Public ; Société Privée ; Individu/Ménage Privé

Taille du ménage

Entre 1 personne et 47 personnes

Age du chef de ménage

Entre 18 ans et 99 ans

Situation matrimoniale du chef de ménage

Marié-Monogame ; polygame; Célibataire ; Veuf ;

Sexe du chef de ménage

Masculin ; féminin

1.4.2. Hypothèse de recherche:

La décision majeure qu'on va prendre au terme de cette étude est basée sur l'hypothèse suivante:

- H 0: L'age avancé du chef de ménage, le sexe féminin du chef de ménage, la catégorie socio professionnelle et la taille élevée du ménage, l'absence de terre influent positivement sur la pauvreté en milieu rural.

- H1: L'age avancé du chef de ménage, le sexe féminin du chef de ménage, la catégorie socio professionnelle et la taille élevée du ménage, l'absence de terre influent négativement sur la pauvreté en milieu rural.

Figure n°2: Schéma conceptuel de l'étude 

Situation matrimoniale du CM

taille du

ménage

catégorie socio professionnelle du CM

age avancé

du CM

sexe féminine

du CM

Satisfaction ou non satisfaction des besoins essentiels

Pauvreté

Plus généralement, nous supposons que la pauvreté est due à l'insatisfaction partielle ou totale des besoins essentiels pendant que cette insatisfaction dépend des caractéristiques du ménage.

De ce fait ce qui manque à un individu ou un ménage pour qu'il ne soit pas considéré comme pauvre est un ensemble de besoins reconnus comme essentiels pour mener une vie décente.

1.5. Cadre Méthodologique:

Cette étude est justement une contribution à l'étude de la pauvreté dans la région de kaolack.

Elle se propose de fournir des indicateurs de pauvreté et au delà de ça d'élaborer un modèle d'analyse de la pauvreté des ménages Kaolackois. Pour cela on est amené à étudier:

§ les groupes de ménages pauvres et leurs caractéristiques,

§ le modèle de classification discriminante de l'ensemble des ménages,

§ les facteurs de pauvreté au niveau de la région.

La méthodologie utilisée peut être explicitée en 4 démarches.

Première démarche : faire des analyses exploratoires et descriptives des données, afin de décrire la structure des dépenses effectuées envers ces besoins jugés essentiels.Ceci permet de particulariser les faits qui pourront favoriser l'élaboration de la mesure et l'identification des facteurs.

Deuxième démarche : faire la catégorisation des ménages suivant les modes de dépenses effectuées pour la satisfaction deleurs besoins essentiels. Pour cela une analyse de classification hiérarchisée permet de distinguer un certain nombre de classes. Par la suite une catégorisation des ménages devient possible. Cette catégorisation permet de distinguer les ménages selon leurs niveaux de vulnérabilité face à la pauvreté.

Troisième démarche : passer à la détermination d'un modèle de classification multidimensionnelleà partir d'une analyse discriminante de toutes les observations. Et celle-ci dans l'intérêt de pouvoir affecter chaque ménage dans un groupe de ménage pauvre bien distingué.

Quatrième démarche : faire la recherche et l'analyse des facteurs de pauvreté en milieu rural. De tels facteurs sont sociaux, économiques et démographiques.

2. LES DONNEES DE L'ANALYSE

Dans cet chapitre seront exposés les sources des données ensuite, les résultats de issus de:

· l'exploration des données suivant la satisfaction des besoins essentiels,

· la description de la satisfaction des besoins essentiels des ménages,

· la catégorisation des ménages suivant la satisfaction de ces besoins.

Toutes ces données seront utilisées pour procéder à l'analyse proprement dite. Elles forment les données de l'analyse

2.1. Sources des données:

Les données de cette étude sont tirées de la base de données issue de l'ESPS 2006. En effet cette enquête nationale a porté sur un échantillon national de 13 600 ménages dont 8640 en milieu urbain et 4960 en milieu rural. Etant donné qu'elle vise à collecter des données comparables au niveau départemental, chaque département du Sénégal est considéré comme une strate ou domaine à part.

Il a donc été tiré dans chaque département, un sous échantillon de taille statistiquement suffisante, pour produire des résultas comparables entre départements.

2.1.1. La constitution de la Base de données issue de l'ESP

réalisée dans la région de Kaolack:

Pour atteindre cet objectif, l'ESPS a utilisé un échantillonnage probabiliste stratifié à deux degrés. Chaque département de la région de Kaolack (Nioro, Kaolack, Kaffrine) est considéré comme un domaine spécifique pour lequel, le sous échantillon tiré, devra produire des résultats statistiquement significatifs. La taille requise pour satisfaire cette contrainte est estimée à 400 ménages par département, soit un échantillon régional de 1200 ménages (400 ménages/département x 3 départements).

L'échantillon a été tiré en deux phases. Au premier degré, il a été tiré dans chaque département, 25 grappes ou districts de recensement (DR), à raison de 16 ménages par grappe. Pour tenir compte de la plus grande variabilité (hétérogénéité) en milieu urbain, eu égard aux phénomènes observés, la composante urbaine de l'échantillon départemental a été privilégiée. Ainsi, 15 grappes (240 ménages) ont été tirées en milieu urbain et 10 grappes (160 ménages) en milieu rural.

Dans chaque département les grappes dites `urbaines' et `rurales' on été tirées indépendamment. Une fois les grappes classées dans leur milieu de résidence respectif (urbain/rural), les grappes à enquêter (15 et 10 respectivement) ont été sélectionnées avec une probabilité proportionnelle à leur taille exprimée en nombre de ménages. Dans chaque grappe ainsi tirée, la liste des ménages issue du dernier RGPH-III (troisième Recensement Général sur la Population et l'Habitat) a été actualisée, pour servir de base de sondage au second degré.

A ce stade, c'est-à-dire au second degré de tirage, il a été tiré un échantillon systématique de 16 ménages par grappe. Toutes les grappes tirées ont été visitées et enquêtées. Pour le tirage de l'échantillon, la base de sondage du troisième Recensement Général de la population et de l'habitat du Sénégal de 2002 (RGPG-III, 2002) contient tous les districts de recensement ou grappes avec des informations sur leur localisation et leur identification (département, arrondissement ou commune, communauté rurale, numéro dans la base, taille ou nombre de ménages).

L'information sur la commune et communauté rurale a permis de classer le DR dans le milieu urbain ou le milieu rural.

2.1.2. La constitution de l'échantillon: les données de l'étude:

Apres avoir exposé la méthode d'échantillonnage qui a permis de constituer la base de donnée régionale, formée par l'ensemble des informations collectées au sein des ménages interrogées durant l'enquête, nous présentons ci-dessous les données de notre étude tirées à partir de cette base de données régionale.

Cette étude a porté sur des données collectées en milieu rural au niveau de la région de Kaolack.

Tableau N°9: Les données de l'étude

Région

de

Kaolack

(milieu rural et urbain)

Département

Nombre de ménages interrogés

Selon le milieu de résidence

Milieu

urbain

Milieu

rural

Total

département

Kaolack

240

1 6 0

400

Nioro

240

1 6 0

400

Kaffrine

240

1 6 0

400

Total milieu

720

= 480 = N = taille de l'échantillon

1200

Ainsi tous les 480 ménages interroges en milieu rural dans l'ensemble de la région de Kaolack constituent les principaux unités statistiques observées dans notre analyse.

2.2. l'exploration des données suivant la satisfaction des besoins

essentiels:

Toutes les variables dont nous disposons sont des dépenses, ce sont donc des variables quantitatives. En plus ils existent des relations entre les modalités des différentes variables exposées ici.

La photographie de telles relations permet de visualiser exactement ces dernières. Pour rendre facile une telle tache, l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) sera utilisée.

Encadre N° 2 : Le principe de l'ACM

Cette méthode de l'ACM essai d'identifier des variable sous-jacentes; ou facteurs; qui permettent d'expliquer le patron des corrélations a l'intérieur d'un ensemble de variables observées. C'est pourquoi elle est très souvent utilisée pour réduire un ensemble de données.

Dans une analyse de correspondance multiple, on a une population décrite par un ensemble de caractères, chaque caractère étant composé d'un nombre de modalités. Dans notre cas on considère un ensemble de ménages décrits par les variables qualitatives de satisfaction des besoins essentiels ; pour les variables quantitatives on utilise les tranches de valeurs. L'un des résultats de l'ACM est la projection des modalités sur des plans factoriels ou une modalité j va se positionner au barycentre des modalités pondérées par leur co-occurrence avec a modalité j'. La co-occurrence entre deux modalités j et j' est le nombre d'individus possédant ces deux caractères en même temps. C'est ainsi que sur ces plans, plus proches (selon des positions géographiques) seront deux modalités, plus le nombre d'individus qui possèdent ces deux modalités en même temps sera important en ordre de grandeur. Par exemple si la modalité <= 700.000 Fde la variable dépenses alimentaires est très proche de la modalité <= 10.000Fde la variabledépenses scolaires, on dira que beaucoup de ménages dont les dépenses annuelles alimentaires sont <= 700 000 F effectuent des dépenses scolaires de montants <= 10 000 F .

Cependant au niveau de l'interprétation il est conseiller de faire attention aux modalités centrales qui sont très proches du point intersection des axes et qui donne un profil moyen. De ce fait, pour un caractère donne, chaque modalité sera au barycentre des individus qui l'ont.

Source, Wikipédia , Analyse des données

L'ACM essai d'identifier les relations entre les différentes modalités des variables ciblées et qui permettent d'expliquer le patron des corrélations a intérieur de l'ensemble de ces variables ou dépenses en besoins essentiels. 

Ci-dessous nous présentons graphiquement une photographie des différentes relations entre les modalités des variables ou satisfaction des besoins essentiels.

Graphique n°2: Diagramme des composantes

depalim1 = dépenses alimentaires<700.000 F; depalim2 = dépenses alimentaires comprises entre 700.000 F et 1.160.000 F; depalim3= dépenses alimentaires supérieures à 1.160.000 F

deploge1 = dépenses en logement égales à 0,000 F ; deploge2 = dépenses en logement comprises entre 0;000 f et 30 000F; deploge 3 = dépenses en logement supérieures à 30 000F

desant1 = dépenses en soins sanitaires inférieures à 25 000FF ; depsant2 = dépenses en soins sanitaires comprises entre 25 000 F et 40 000 F; deplsant 3 = dépenses en soins sanitaires supérieures à 40 000F ;

depéduc1 = dépenses scolaires égales à 0F: depeduc2 = dépenses scolaires comprises entre 0 F et 8 000F; depéduc3 = dépenses scolaires supérieures à 8000F

depvet1 =dépenses en habillement inférieures à 24 000 F; depvet2 = dépenses en habillement comprises entre 24 000 F et 60 000F; depvet3 = dépenses en habillement supérieures à 60 000F.

le premier plan factoriel (1,2) ci-dessusdécrit en partie le phénomène sur lequel porte notre étude. De ce fait on peut retenir qu'il nous présente des variables qui ne sont pas liées et qui par conséquent ne traduise pas la même chose. Se sont les variablesdepalim1,depalim2, depalim3, deploge1, deploge2,desant1,deploge3,depsant2,depvet3,depéduc1,depeduc2,depéduc3, depvet1 , depvet2 , deplsant 3 .

Cependant l'on constate que certaines de ces variables sont regroupées dans la partie négative du plan factoriel. Ces sont les dépenses les plus petites qui sont tenues en compte par les parties négatives des deux composantes ou axes; ce qui montre qu'elles on été effectuées par un groupe de ménages très vulnérables. Au niveau des autres dépenses, la photographie ne montrent qu'aucune corrélation n'existe entre les différentes dépenses. Ce qui signifie que ces variables ne traduisent pas les mêmes situations.

Donc garder toutes ces variables ne serait pas redondant. L'inexistence de phénomène de redondance nous permet de garder tous ces variables qui pourront être utilisées dans l'analyse.

2.3. Analyse descriptive des besoins essentiels des

ménages :

Toutes les variables retenues à l'issue de l'exploration dépenses en besoins essentiels des ménages seront descriptivement analysées dans cette sous section.

2.3.1. Description des dépenses effectuées par les ménages pour

satisfaire leurs besoins alimentaires :

Tableau n°10: Description des dépenses en consommations alimentaires et

autoconsommations alimentaires

Moyenne

969530,7558

Médiane

867680,3609

Mode

793400,00(a)

Ecart-type

495104,15654

quartiles

25

645166,3418

50

867680,3609

75

1160162,5916

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

a Il existe de multiples modes

On peut retenir que, pour satisfaire leurs besoins annuels alimentaires:

- les ménages dépensent en moyenne 969 530 FCFA,

- environ 25% des ménages dépensent au plus 645 166 FCFA,

- environ 50% des ménages dépensent au plus 867 680 FCFA,

- la plus part des ménages dépensent 793 400 FCFA,

- environ 75% des ménages dépensent au plus 1 160 162 FCFA.

Le rapport entre l'écart type et la dépense moyenne en besoins alimentaires montre que les ménages ont une faible diversité à travers les moyens qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins annuels alimentaires.

En milieu rural, à cause de l'enclavement quasi-total des villages et communautés rurales, l'accès aux produits alimentaires hygiéniques manquent et deviennent très rares. Cette situation associée avec l'insuffisance des revenus des populations explique la faiblesse des dépenses alimentaires.

Graphique n° 3: Diagramme en bandes des dépenses alimentaires

Répartition des ménages suivant la satisfaction des besoins alimentaires

F

2 .3.2. Description des dépenses effectuées pour satisfaire leurs

besoins liés aux conditions del'habitat /logement (eau,

électricité et téléphone)

Tableau n°11: Description des dépenses de logement

Moyenne

Médiane

28153,5217

13800,0000

Mode

,00

Ecart-type

47214,42685

quartiles

25

,0000

50

13800,0000

75

33000,0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

On peut retenir que pour satisfaire leurs besoins annuels de logement :

- les ménages dépensent en moyenne 28 153 FCFA,

- environ 25% des ménages dépensent au plus 0 FCFA,

- environ 50% des ménages dépensent au plus 13 800 FCFA,

- la plus part des ménages dépensent 0 FCFA,

- environ 75% des ménages dépensent au plus FCFA,

Le rapport entre l'écart type et la dépense moyenne en besoins de logement montre que les ménages ont une grande diversité à travers les moyens qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins annuels de logement.

Les populations sont quasiment exposées à des problèmes liés aux manques d'électricité et de services de télécommunication.

L'eau est acquise presque gratuitement, avec le ravitaillent en eau de puit et de forage lesquelles sot utilisées par la plus part des populations.

C'est ce qui explique les très petites dépenses, souvent voire régulièrement nulles, effectuées par ces dernières.

Graphique n°4: Diagramme en bandes des dépenses de logement

Répartition des ménages suivant la satisfaction des besoins liés a l'habitat/logement

 

2.3.3. Description des dépenses effectuées par les ménages pour

satisfaire leurs besoins en soins sanitaires (médicament,

automédication, consultation et hospitalisation).

Tableau n°12: Description des dépenses de santé

Moyenne

38027,5336

Médiane

24765,0000

Mode

,00

Ecart-type

47560,45771

quartiles

25

11500,0000

50

24765,0000

75

47875,0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

On peut retenir que pour satisfaire leurs besoins annuels sanitaires:

- les ménages dépensent en moyenne 38 027 FCFA

- environ 25% des ménages dépensent au plus 11 500 FCFA

- environ 50% des ménages dépensent au plus 24 765 FCFA

- la plus part des ménages dépensent 0 FCFA

- environ 75% des ménages dépensent au plus 47 875 FCFA

Le rapport entre l'écart type et la dépense moyenne en besoins sanitaires montre que les ménages ont une grande diversité à travers les moyens qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins annuels en soins sanitaires.

L'inexistence de services sociaux et sanitaires de qualité (centres de santé, dispensaires, hôpitaux) presque partout dans le monde rural ainsi que les faibles revenus des populations sont les principales raisons de la faiblesse de ces dépenses. Cette situation est très générale dans le monde rural.

Graphique n°5: Diagramme en bandes des dépenses de santé

Répartition des ménages suivant la satisfaction des besoins liés a la santé

 

2.3.4. Description des dépenses effectuéespar les ménages pour

satisfaire leursbesoins scolaires :

Tableau n°13: Description des dépenses scolaires

Moyenne

5888,3211

Médiane

,0000

Mode

,00

Ecart-type

10672,42786

quartiles25

,0000

50

,0000

75

8112,5000

On peut retenir que pour satisfaire leurs besoins annuels scolaires:

- les ménages dépensent en moyenne 5888F CFA

- environ 25% des ménages dépensent au plus 0 F CFA

- environ 50% des ménages dépensent au plus 0F CFA

- la plus part des ménages dépensent 0 F CFA

- environ 75% des ménages dépensent au plus 8112 F CFA

Le rapport entre l'écart type et la dépense moyenne en besoins scolaires montre que les ménages ont une grande diversité à travers les moyens qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins annuels scolaires.

Ces résultats viennent du fait que les services scolaires sont gratuits pour les populations. L'accès à l'école et à la formation sont à la portée de tous les individus âgés au moins de 6 ans. En plus, les populations ne fournissent pas souvent de gros efforts pour laisser leurs enfants se consacrer aux études; ils passent plus de temps aux travaux champêtres voire aux activités commerciales et d'élevage.

Graphique n°6: Diagramme en bandes des dépenses scolaires

Répartition des ménages suivant la satisfaction des besoins liés a la scolarisation

 

2 .3.5. Description des dépenses effectuées par les ménages pour

satisfaire leurs besoins d'habillement ou vestimentaires :

Tableau n°14: Description des dépenses en habillement

Moyenne

36072,0656

Médiane

24000,0000

Mode

,00

Ecart-type

39793,91557

Quartiles25

3625,0000

50

24000,0000

75

60000,0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

On peut retenir que pour satisfaire leurs besoins annuels vestimentaires:

- les ménages dépensent en moyenne 36 072 F

- environ 25% des ménages dépensent au plus 3 625 F

- environ 50% des ménages dépensent au plus 24 000 F

- la plus part des ménages dépensent 0 F

- environ 75% des ménages dépensent au plus 60 000 F

Le rapport entre l'écart type et la dépense moyenne en besoins vestimentaires montre que les ménages ont une grande diversité à travers les moyens qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins annuels vestimentaires.

Ces faibles dépenses effectuées par les ménages pour satisfaire leurs besoins liés à l'habillement sont dues d'une part au manque de revenu des populations et d'autre part au mode de vie de ces dernières.

En effet les populations ne donnent pas beaucoup d'importance aux fêtes, aux divertissements et aux cérémonies familiales et religieuses qui demandent beaucoup de dépenses pour satisfaire des besoins vestimentaires. Car les traditions liées à ces fêtes, divertissements et cérémonies familiales et religieuses proposent aux populations participants de bien s'habiller.

Graphique n°7: Diagramme en bandes des dépenses en habillement 

Répartition des ménages suivant la satisfaction des besoins liés a l'habillement

 

2.4. La catégorisation des ménages suivant les dépenses

qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins jugés

essentiels:

L'exploration et la description des besoins essentiels nous a permis de constater des faits relatifs au comportement des ménages vis à vis de la satisfaction qu'ils cherchent en ces besoins vitaux pour leur bien être.

De ce fait un tel constat peut conduire à aboutir à l'identification d'un rapport voire un lien établi entre les besoins essentiels et les caractéristiques socio économiques des ménages.

L'analyse d'une telle situation (qui sera faite dans la suite de cette étude) pourra favoriser la caractérisation des ménages en terme de satisfaction des besoins ciblés.

Ainsi, par la suite, les ménages aux conditions de vie difficiles qui ne satisfassent pas leurs besoins essentiels, en terme de moyens d'accès seront considérés comme pauvres contrairement à ceux qui parviennent à satisfaire leurs besoins essentiels,en terme de moyens d'accès, qui seront considérés comme moins pauvres.

En bref, il s'agit de faire une classification des ménages selon le degré de satisfaction que leur procurent les moyens qu'ils fournissent pour satisfaire leurs besoins essentiels.

Pour aboutir à une telle classification, une Analyse de Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) sera utilisée à travers les différentes observations, que nous disposons dans l'échantillon, afin de catégoriser les ménages selon leur ressemblance en terme de moyens ou dépenses de consommation.

2.4.1.L'Analyse de Classification Hiérarchisée:

Les méthodes de classification permettent de réduire les données. Elles permettent l'élaboration de groupes d'individus ou ménages en traitant les problèmes de proximité (comportements communs). Pour faire une telle classification on doit arrêter au départ les onctions de travail. Par exemple avec quelle distance on va mesurer la séparation entre deux individus. Il existe plusieurs catégories de distance, la plus célèbre est la distance euclidienne..

Avec les méthodes hiérarchiques, il est possible de construire des suites de partitions d'un ensemble d'individus en groupes. Elles sont dites hiérarchiques parce que chaque groupe est inclus dans la partition du niveau supérieur.

Les regroupements sont opérés de l'individu vers la globalité de la population, la méthode est dite ascendante polythétique et toute les variables sont prises en compte de manière simultanée.

Encadré N°: Principes de l'Analyse de Classification hiérarchisée selon les besoins essentiels des ménages

La CAH consiste à classer un certain nombre d'individus dans des groupes considérés comme homogènes à partir de variables quantitatives. Les individus les plus proches selon la manière dont ils satisfassent les besoins essentiels seront classes dans le même groupe, alors que les individus les plus éloignés doivent être classes dans des groupes différents.

Au départ aucun regroupement n'a été effectue. Chaque individu constitut une classe a lui seul ; et ceci quelque soit le nombre d'individus. On calcul alors la matrice des distances entre individus. De toutes les distances on identifie les deux individus les plus proches, c'est-à-dire encore les deux individus qui ont la distance la plus petite. On regroupe alors ces deux individus. Ensuite on calcul la perte d'inertie qui doit être fait en faisant un tel regroupement. D'ailleurs les pertes d'inertie sont calculées pour toutes les distances.

Soient n individus formant la population totale, on dit alors qu'on travaille dans l'espace R'4 . Pour le processus de calcul de la distance euclidienne, on pose : i = l'indice désignantles individus ; p = nombre de variables actives ; j = l'indice désignant les variables ; xij = valeur de l'individu i pour la variable j. La distance euclidienne entre deux individus i1 et i2 est définie par d2 (i;i2) = ? (xi1 j - xi2 j)2 avec j = 1, 2,..., p

La deuxième option consiste a choisir un indice d'agrégation, la également le plus célèbre est l'indice de WART.Le critère de WART (c'est-à-dire l'utilisation du maximum de l'inertie interclasse de la partition constituée.) consiste à choisir le regroupement qui pose moins de perte possible. On recalcule les distances entre les individus ainsi que les pertes et on prend par la suite la perte la plus petite pour faire par la suite le regroupement. On procède ainsi jusqu'à ce que tous les individus soient classés dans un des deux groupes prévus pour la catégorisation des pauvres et moins pauvres.

Source, Archives Universitaires, Statistique Approfondie, Analyse de Classification Hiérarchisée des ménages selon les besoins vitaux

2.4.2. Les classifications envisagées:

En se basant sur les méthodes de classification ascendantes hiérarchisée trois catégories de classifications des ménages seront effectuées; et ceci dans l'intérêt de retenir la meilleure classification. Ainsi on préconise faire:

Ø une classification à deux classes d'affectation: une classe de ménages pauvres et une classe de ménages moins pauvres,

Ø une classification à trois classes d'affectation: une classe de ménages

trés pauvres, une classe de ménages pauvres et classe de ménages moins pauvres,

Ø une classification à quatre classes d'affectation: une classe de ménages très pauvres, une classe de ménages pauvres,une classe de ménages moins pauvres et une classe de ménages riches

2.4.3. Les Résultats de l'Analyse de Classification Hiérarchisée :

· Récapitulatif des tableaux ANOVA et Measure of assocition:: Analyse des valeurs de Fisher, alpha, Eta carré

Le tableau ANOVA facilite l'identification des variables qui détiennent une grande importance dans la solution des classes. Les variances des différentes variables ciblées dans la classification peuvent être valorisées à partir de ce tableau, de même que le Fisher et le seuil de signification associés à chacune de ces variables.

Aperçu théorique sur la détermination du Fisher :

Tableau N° 15: Présentation synthétique du test d'analyse de la variance

Sources de variation

Somme des carrés

Des écarts moyens

Degrés

de liberté

Variances

Fisher

Intergroupe

k

? ni ( Xi moy - X moy)2.

i=1

= SSB

k- 1

VE=SSB/(k - 1)

F = VE / VR

Intragroupe

kni

?? ( Xij - Xi moy)2.

i=1 j=1

= SSW

N - k

VR=SSW/(N-k)

Totale

k ni

?? ( Xij - X moy)2.

i=1 j=1

= SST

N - 1

VT=SST/(N- 1)

k correspond au nombre de groupes ; Xijest la donnée j dans le groupe expérimentali ; Xi moy est la moyenne arithmétique des valeurs observées dans le groupe I ; X moy est la moyenne arithmétique des k valeurs observées dans les k groupes réunis ; ni est l'effectif du groupe i ; N est l'effectif des k groupes réunis ;

Le test ANOVA est basé sur le calcul de fisher F. Celui ci est un ratio qui explicite le critère de ressemblance des différents éléments d'un même groupe.

Ce critère de ressemblance est le rapport de «la dispersion entre les classes « sur «la dispersion à l'intérieur des classes».

k

?ni ( Xi moy - X moy)2.

i=1

F = = VE / VR

k ni

? ? ( Xij - Xi moy)2.

i=1 j=1

Ce rapport doit être maximal,s'il est grand, cela veut dire que les classes sont significativement différentes, sinon elles sont identiques.

Les grands ratios du Fisher indiquent les variables qui ont une grande importance lors des différents étapes de la classification (séparation des classes).

Les petits ratios du Fisher indiquent les variables qui n'ont pas été déterminantes dans l'identification des membres de chaque classe.

Aperçu théorique sur la détermination de la signification á:

La signification á permet de juger l'existence de significativité entre les moyennes des différentes dépenses dont nous disposons.

Ainsi pour chaque niveau de classification retenu, on a des valeurs de signification (toujours inférieures à 1) associées à chaque variable de dépense.

Cette signification repose sur les hypothèses suivantes:

Ho: si á<= 0,05 les moyennes sont pas significativement différentes

H1: si á>0,05 il ya au moins une moyenne qui est différente des autres

Lorsque Ho est retenue, pour toutes les variables, on peut affirmer que toutes ces variables quantitatives ont un pouvoir discriminant. Elles peuvent être utilisées dans l'analyse de classification.

Par contre lorsque H1 est retenue, au moins pour une variable, on peut affirmer que cette variable n'a pas un pouvoir discriminant. Elle ne doit pas être utilisée dans l'analyse de classification.

En ce qui concerne le tableau Measure of association, il expose les Eta et les Eta carré des variables en jeu ( qui sont ici les variables de dépenses liées aux besoins essentiels telles que l'alimentation, l'éducation, la santé, le logement et l'habillement.

Aperçu théorique Calcul des Eta carré :

Pour toute variable, son coefficient Eta carré (ou Eta2) donne le lien qui existe entre elle même et la classification dans laquelle elle a été retenue. Si le Eta2 tend vers 1, alors le lien devient de plus en plus fort.

Cependant on peut noter que le Eta2 est basée sur l'inertie intergroupe.

C'est pourquoi il est défini comme étant le rapport de la variance intergroupe sur la variance totale, au sein d'une même variable.

Ce qui est traduit par la formule ci-dessous:

.k

?ni ( Xi moy - X moy )2

Eta2= i=1 =SSB / SST

k ni

?? ( Xij - X moy)2.

i=1 j=1

Tableau n°16: Synthèse de la CAH des ménages selon les moyens fournis acquérir des besoins essentiels

Catégorisation des ménages

VariablesFSig ou á

Eta carré

Classification à deux classes

d'affectation : (ménages pauvres et ménages moins pauvres)

aliment245,2630,0000,339logemt169,4650,0000,262sante91,2830,0000,160scolaire6,8210,0090,014vetemt11,8630,0010,024

Classification à trois classesd'affectation

(ménages trés pauvres, ménages pauvres et ménages moins pauvres)

aliment

640,621

0,000

0,729logemt128,2580,0000,350santé54,4780,0000,186scolaire12,8320,0000,051vetemt31,8120,0000,118

Classification à quatre classesd'affectation

(groupe1= ménages très pauvres , groupes2= ménages pauvres; groupe3= ménages moins pauvres et groupe4= ménages riches)

aliment

447,057

0,000

0,738logemt85,5010,0000,350santé36,6670,0000,188scolaire8,6790,0000,052

vetemt21,6270,000

0,120

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Calcul des IQV (obtenus par calculs a partir des effectifs des tableau Report) dans les différentes classifications effectuées :

Les IQV ou indices de Variation qualitative sont calculée a partir de la formule suivante:

k (1 - ?Pi2)

IQV =

k - 1

Avec Pi = ni / N et N = ?nipour une classification à deux classes, à trois classes ou à quatre classes les indices varient respectivement des valeurs i = 1;2 i = 1;2;3 ou i = 1;2;3;4.

De même on définit les nicomme étant les effectifs ou nombre ménages répartis dans chaque groupe ou classe i et kle nombre de classes obtenues dans une classification donnée.

Tableau N° 17: Calcul des IQV

Catégorisation des ménages

Groupe ou Classe

d'affectationEffectif du groupe ( fi )Probabilité de chaque ménage d'appartenir au groupe i ( Pi )

IQV

Classification à deux classes

d'affectation

groupe 1:f1 =469P1 = 0,98

0,0392

groupe 2f2 = 11P2 = 0,02

Total N = 480

Classification à trois classes

d'affectation

groupe1

f1 = 383

P1 = 0,800

0,498

groupe 2

f2 = 20P2 = 0,042

groupe3

f3 = 77P3 = 0,160

Total N = 480

Classification à trois classes

d'affectation

groupe1

f1 = 395

P1 = 0,82

0,4061groupe 2f2 = 11P2 = 0,02groupe3f3 = 72P3 = 0,15groupe4f4 = 2P4 = 0,01Total N = 480

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

· Le nombre de classes ou groupes de ménage à retenir:

La classification ascendante hiérarchisée permet d'identifier à chaque étape de ces quatre classifications les variables qui pressentent une dispersion maximale entre les modalités et une dispersion minimale (très petite) à l'intérieur d'une même modalité. De même il s'agira de retenir à chacune de ces étapes: l'erreur de signification associée au tableau d'analyse de la variance (ANOVA), l'Indice de Variation Qualitative (IQV) et l'Etat carré.

Comment choisir la meilleure classification?:

La meilleure classe est celle qui a toutes les significationsá<= 0, ( si alpha est supérieure à 0,05 la variable correspondante doit être rejetée de la classification), le meilleur coefficient Eta2 et le meilleur IQV.Ainsi,la meilleure classification est la classification à trois classes ou groupes de ménages, car elle remplie à la fois tous ces critères.

· Structure et caractéristiques de la classification retenue :

Le tableau ci-contre est issu des résultats obtenus à partir de la CAH avec SPSS. Il retrace correctement la structure et les caractéristiques des trois groupes de ménages qui sont retenus.

Tableau N° 18: Tableau de bord de la classification à trois groupes

Groupes se ménages

 

depscol dépenses scolaires

depsant dépenses de santé

TOTALIM Consommations totales alimentaires

Depvet dépenses de vétement

deplog Dépenses de logement

1 ménages très pauvres

Moyenne

3116,724

28821,39

812219,45

23385,981

16477,460

 

N

383

383

383

383

383

2 ménages moins pauvres

Moyenne

14012,50

139127,0

2094586,6

47770,000

181616,51

 

N

20

20

20

20

20

3 ménages pauvres

Moyenne

17564,13

57559,48

1459778,9

96134,551

46370,034

 

N

77

77

77

77

77

Total

Moyenne

5888,321

38027,53

969530,75

36072,065

28153,521

 

N

480

480

480

480

480

· Baptême des groupes de ménages :

Selon le physiologiste Moslow: « Un ménage qui n'est pas vulnérable face à la pauvreté doit normalement disposer suffisamment de moyens pour satisfaire ses besoins essentiels. Les ménages qui sont pas pauvres sont peu nombreux et disposent de gros moyens pour faire face à leurs besoins liés au logement, à l'alimentation, à l'habillement et aux soins sanitaires.».

C'est sous la base de cette affirmation de Moslow, tant prouvée par des milliers de chercheurs statisticiens et économistes que nous allons baptiser voire associer à chaque groupe de ménages à un degré de vulnérabilité face à la pauvreté. Un tel degré de vulnérabilité est lié aux moyens financiers que fournissent les ménages pour satisfaire leurs besoins essentiels.

On distingue ainsi trois groupes de ménages ayant des degrés de vulnérabilité à la pauvreté différents. Ils s'agit des groupes de ménages très pauvres (classe ou groupe1), de ménages pauvres (classe ou groupe3) et de ménages moins pauvres (classe ou groupe2). On peut visualiser les statistiques ci-dessous pour en faire quelques remarques.

Tableau n°19: Répartition en pourcentage des ménages selon les groupes

groupe de ménages vulnérables

Effectif des ménages

Fréquence en %

Fréquence en cumulée %

 

Groupe 1

383

79,8

79,8

 

Groupe 2

20

4,2

84,0

 

Groupe 3

77

16,0

100,0

 

Total= N

480

100,0

 

A partir de ces statistiques on peur retenir que :

Ø 79,8% des ménages (ou un effectif de 383 ménages) sont localisés dans le groupe des ménages très pauvres, et par conséquent ils sont considérés comme très pauvres.

Ø 4,2% des ménages (environ un effectif de 20 ménages) sont localisés dans le groupe 2 et donc sont considérés comme moins pauvres .

Ø 16,0% des ménages (soit 77 ménages)sont localisés dans le groupe 3. Ce sont les ménages pauvres.

Graphique N°8: Répartition des groupes

On peut retenir en brefe ce qui suit :

Ø Les ménages très pauvres sont ceux qui sont les plus vulnérables à la pauvreté. Ils disposent de très petits moyens financiers pour satisfaire leurs besoins essentiels. Ils sont au nombre de 383 et dépensent respectivement en moyenne 3116,724 F, 28821,39 F, 812219,45 F, 23385,981F et 16477,460F pour satisfaire leurs besoins respectivement en éducation, santé, alimentation, habillement et logement.

Ø Les ménages moins pauvres sont ceux qui sont moins vulnérables à la pauvreté. Ils disposent assez suffisamment de moyensfinanciers pour satisfaire leurs besoins essentiels. Ils sont au nombre de 20 et dépensent respectivement en moyenne 14012,50 F, 139127,0 F, 2094586,6 F, 47770,000 F et 181616,51 F pour satisfaire leurs besoins scolaires, sanitaires, alimentaires, vestimentaires et de logement.

Ø Les ménages pauvres sont ceux qui peu vulnérables à la pauvreté. Ils disposent peu de moyens financiers pour satisfaire leurs besoins essentiels.Ils sont au nombre de 77 et dépensent respectivement en moyenne17564,13 F, 57559,48F, 1459778,9F, 96134,551 F et 46370,034 F pour satisfaire leurs besoins respectivement décrits ci- dessus.

3. LES RESULTATS DE L'ANALYSE :

3.1. Analyse multidimensionnelle de la pauvreté :

Vu ce qui a été exposé dans le chapitre précédent, un ménage est considéré comme très pauvre, pauvre ou moins pauvre selon plusieurs critères ou caractéristiques. Ce qui fait dire que la pauvreté dans sa globalité est un phénomène multidimensionnel. Elle nécessite donc, pour bien la cerner, une analyse multidimensionnelle ou multi variée. Celle-ci désigne l'ensemble des méthodes d'analyses statistiques qui permettent d'une manière simultanée d'effectuer le traitement statistique de plusieurs variables.

Une telle analyse appliquée dans une étude sur le phénomène de la pauvreté, relativement sur plusieurs groupes de ménages, comme dans le cas de cette étude, permet d'atteindre deux objectifs majeurs, à savoir :

· évaluer le degré de significativité des différences entre ces différents groupes de ménages ciblés ;

· élaborer un modèle de classification qui tente de prédire à quelle catégorie de groupe appartient un ménage a partir de ces caractéristiques tenus en compte

Dans la suite nous tenteront d'atteindre ces deux objectifs et d'aller même au-delà de ceux-ci, à partir d'une analyse de classification multidimensionnelle : l'Analyse discriminante.

3.2. Pourquoi recourir à une analyse discriminante ?

L'analyse discriminante est régulièrement utilisée par des études portant sur les phénomènes sociaux économiques, comme la pauvreté.

C'est une méthode d'analyse statistique multidimensionnelle permettant d'expliquer le poids de variables et ainsi l'appartenance d'individus à des groupes.

En effet, cette technique permet d'aborder certains problèmes de prévision de rattachement à un groupe qu'il s'agisse notamment ici de pauvreté.

Encadré N°4 : Principe de l'Analyse discriminante

Le but de l'analyse discriminante est d'étudier les relations entre une variable qualitative et un ensemble de variables explicatives quantitatives.

Trois objectifs principaux peuvent être assignés à l'analyse discriminante :


· Déterminer les variables explicatives les plus discriminantes vis à vis des classes déterminées


· Déterminer à quel groupe appartient un individu à partir de ses caractéristiques


· Mais surtout à valider une classification ou à faire un choix entre plusieurs classifications pour savoir laquelle est la plus pertinente. L'analyse discriminanteintervient donc à posteriori d'une classification.

Deux conditions sont à remplir :


· Les variables explicatives doivent être métriques


· Elles ne doivent pas être trop corrélées entre elles. Cela se vérifie par l'observation des corrélations entre les variables. Si c'est le cas, on peut passer par une analyse factorielle qui permet de réduire les données à quelques axes. Ces axes sont, par propriété, non corrélés entre eux.

Dons, bien qu'étant une analyse multidimensionnelle, l'analyse discriminante favorise la détermination entre qui peut exister entre une variable quantitative et une variable qualitative. Elle définit des combinaisons linéaires à partir des variables explicatives. Ces combinaisons donnent naissance à de nouvelles variables, qui peuvent être interpréter à l'aide des variables explicatives. De ce faite, les fonctions trouvées à partir de l'analyse discriminante rendent optimale la quantité d'information véhiculée par les individus enquêtés

L'Analyse Discriminante et ses principes- Ludovic LE MOAL (c) 2002

Dans cette étude trois groupes de ménages (très pauvres, pauvres et moins pauvres) sont comparés, sur plusieurs variables explicatives pour déterminer s'ils sont différents et pour comprendre la nature de ces différences.

L'analyse discriminante donne un modèle qui permet d'établir le degré de pauvreté ou le catégorie de groupe d'appartenance d'un ménage en prenant pour base ses caractéristiques ou facteurs de pauvreté (comme exposé dans le chapitre premier) tels que le sexe, l'age, le niveau d'instruction et d'alphabétisation, la taille du ménage ainsi que la catégorie socio professionnelle d'appartenance.

Après exploration et description des variables caractéristiques du CM, on a pu constater au sein de ces variables des observations (ou modalités) ou le poids des individus occupe une proportion très importante). Ce qui traduit la transformation de ces modalités en de nouvelles variables qui sont enfin retenues pour déterminer le modèle de classement prévu.

Dans cette étude nous nous attacherons à :

· Procéder à une récapitulatif des observations à l'aide du tableau Analyse Observation Calculer Récapituler

· Procéder à la vérification de l'existence des différencessignificatives ou non entre les trois groupes de ménages ciblés, à partir des statistiques des groupes telles que la moyenne, l'écart type et l'effectif des ménages issue de pondération ou non, relativement à chacune des variables ou facteurs de pauvreté

· Procéder à la validation de l'étude ou modèle à partir de quelques indicateurs issus du test d'égalité de la moyenne de la matrice de corrélation intra groupe combinés et du test de M Box, qui est un test d'égalité des matrices de covariance,

· Procéder à l'observation du pouvoir discriminant des axes grâce aux valeurs propres, au test du Lambda de Wilks, aux coefficients des fonctions discriminantes canoniques et aussi aux coefficients des fonctions discriminantes non standardisées évaluées aux moyenne des groupes,

· Enfin Procéder au jugement de la qualité de la représentation du modèle proposé.

Ainsi procéder à ces quatre étapes facilite l'élaboration des règles de décision pour affecter les chefs de ménages en tenant compte et absolument de leurs caractéristiques transformés en variables binaires (modalités 0 ou 1), à l'un des groupes de vulnérabilité.

Avec la procédure Analyse Discriminante du logiciel SPSS version 13, un certains nombre de résultats très pertinents sont obtenus et pouvant adéquatement servir à des interprétations.

3.3. Interprétation des résultats de l'Analyse discriminante :

Il s'agit des résultats donnés par SPSS 13 à travers la méthode de classification discriminante.

3.3.1. Récapitulatif des Résultats

Ce tableau expose le nombre total d'observations analysées, mais aussi les unités exclues dans l'analyse. Il donne une brève description du traitement de l'ensemble des observations à analyser.

TableauN° 20 : Analyse Observation Calculer Récapituler

Observations non pondérées

N

Pourcent

Valide

480

100,0

Exclues

Codes de groupes manquants ou hors intervalle

0

,0

 

Au moins une variable discriminante manquante

0

,0

 

Codes groupes manquants ou hors intervalle et au moins une variable discriminante manquante

0

,0

 

Total - exclues

0

,0

Total - observations

480

100,0

On obtient les informations suivantes:

- un nombre de 480 chefs de ménage sont ciblés dans l'analyse, ce qui correspond exactement à l'effectif total des individus enquêtés. Ceux-ci représentent un pourcentage correspondant à 100%. Ainsi toutes les 480 unités traitées sont valides.

- De ce faite, aucune donnée manquante n'a été signalée.

3.3.2. Vérification de l'existence des différences significatives ou non entre les trois groupes :

Les différences entre les groupes de ménages ciblés sont obtenues à partir

du tableau Statistiquede groupes. Il expose aussi les statistiques intra groupe c'est-à-dire à l'intérieur de chaque groupe tels que la moyenne, l'écart type de chacune des variables dans le modèle ainsi que le poids des individus.

Ainsi la variance des moyennes dans chaque groupe peut être observée et interprétée. Ce qui permet de juger l'existence ou non d'une grande diversité. La diversité dans un groupe i relativement à une variable de dépense donnée est mesurée par le coefficient de variation (Cv) qui est calculé à partir de l'écart type (ó). On a :

Cv = ó / X moy

Pour tout coefficient de variation supérieur à 0,3 on peut associée la variable correspondante à une variable à travers laquelle on trouve une grande diversité au sein des ménages concernant les moyens dont ils disposent pour satisfaire leurs besoins essentiels.

Tableau N° 21: Statistiques de groupe

Classe d'affectation

 

Moyenne

Ecart-type

Coefficient de variation

N valide (liste)

 
 
 
 
 

Non pondérées

Pondérées

1 Ménages très pauvres

homme

,8381

,36882

0,44

383

383,000

 

agricult

,3864

,48757

1,26

383

383,000

 

commerce

,1175

,32243

2,74

383

383,000

 

jeune

,4099

,49246

1,20

383

383,000

 

adulte

,3525

,47837

1,36

383

383,000

 

monogame

,5405

,49901

0,92

383

383,000

 

polygame

,3943

,48933

1,24

383

383,000

 

analphab

,7598

,42777

0,56

383

383,000

 

nonscol

,9217

,26904

0,29

383

383,000

 

inf20ind

,9869

,11366

0,12

383

383,000

2 Ménages moins pauvres

homme

,8500

,36635

0,43

20

20,000

 

agricult

,1000

,30779

3,08

20

20,000

 

commerce

,3500

,48936

1,40

20

20,000

 

jeune

,3500

,48936

1,40

20

20,000

 

adulte

,3000

,47016

1,57

20

20,000

 

monogame

,2000

,41039

2,05

20

20,000

 

polygame

,8000

,41039

0,51

20

20,000

 

analphab

,5000

,51299

1,03

20

20,000

 

nonscol

,8500

,36635

0,43

20

20,000

 

inf20ind

,7000

,47016

0,67

20

20,000

3 Ménages pauvres

homme

,9221

,26981

0,29

77

77,000

 

agricult

,3896

,49086

1,26

77

77,000

 

commerce

,1948

,39865

2,05

77

77,000

 

jeune

,2727

,44828

1,64

77

77,000

 

adulte

,4935

,50324

1,02

77

77,000

 

monogame

,3506

,48030

1,37

77

77,000

 

polygame

,6104

,49086

0,80

77

77,000

 

analphab

,5714

,49812

0,87

77

77,000

 

nonscol

,8442

,36509

0,43

77

77,000

 

inf20ind

,8182

,38822

0,47

77

77,000

Total

homme

,8521

,35539

0,42

480

480,000

 

agricult

,3750

,48463

1,29

480

480,000

 

commerce

,1396

,34692

2,49

480

480,000

 

jeune

,3854

,48720

1,26

480

480,000

 

adulte

,3729

,48408

1,30

480

480,000

 

monogame

,4958

,50050

1,01

480

480,000

 

polygame

,4458

,49758

1,12

480

480,000

 

analphab

,7188

,45008

0,63

480

480,000

 

nonscol

,9063

,29178

0,32

480

480,000

 

inf20ind

,9479

,22243

0,23

480

480,000

On peut retenir que :

- Dans tous ces groupes ciblés il y a une grande diversité au sein des unités

observées. Celle-ci est moins importante dans le groupe 1 que dans les groupes 2 et le groupe 3

- Le poids des individus est dans cet ordre plus important dans les groupes 1, 3 et 2avec des effectifs valides qui sont respectivement 383 individus, 20 individus et 77 individus.

- Quels soient pondérés ou non, ces effectifs sont identiques dans chacun de ces groupes.

3.3.3. Vérification de la validité de l'Analyse :

Dans de nombreuses études on procède à l'estimation de la validation d'une analyse en se basant sur quelques indicateurs issus des étapes tels que :

Ø les tests d'égalité des moyennes des groupes,

Ø les matrices intra groupes combinés

Ø le Test de Box de l'égalité des matrices de covariances

· Les tests d'égalité des moyennes des groupes

Cette étape permet de tester si toute fois les différentes moyennes sont égales ou non. Et ceci dans l'objectif de distinguer les variables caractéristiques qui ont un pouvoir discriminant et celles qui n'en n'ont pas.

Chacune de ces variables caractéristiques choisies pour la construction du modèle est testée.

Ce test repose principalement sur un Fisher F, sur une erreur de significationá et sur le Lambda de Wilks.

TableauN° 22: Tests d'égalité des moyennes des groupes

 

Lambda de Wilks ou Lw

F

ddl1

ddl2

Signification ou á

homme

,993

1,795

2

477

,167

agricult

,986

3,395

2

477

,034

commerce

,977

5,534

2

477

,004

jeune

,989

2,615

2

477

,074

adulte

,988

2,982

2

477

,052

monogame

,966

8,515

2

477

,000

polygame

,953

11,848

2

477

,000

analphab

,966

8,327

2

477

,000

nonscol

,989

2,669

2

477

,070

inf20ind

,869

36,010

2

477

,000

On retient :

- le Lambda de Wilks est toujours inférieur à 1 (Lw <1) et lorsque Lw tend vers la valeur zéro (Lw tend vers 0) , la variable correspondante a une grande influence dans le modèle. De ce fait elle devient de plus en plus sélectionnable dans le modèle.

- le Fisher est associé à deux degrés de liberté dont le premier degré de liberté (ddl1) est égal à 2 (k-1 ou 3-1) et le second degré de liberté (ddl2) est égal à 477 (N-k ou 480-3). Pour une variable quelconque plus le Fisher correspondant est grand, plus elle a la chance d'être retenue dans le modèle..

- la signification á repose deux hypothèses :

Ho : á>0,05 les moyennes sont identiques dans les différents groupes. Dans ce cas pour une variable indépendante quelconque correspondante à cette valeur de á on retient que celle-ci n'a aucun pouvoir discriminant, donc elle sera exclue du modèle

H1 : á<0,05, il y a au moins une moyenne qui diffère des autres. Dans ce cas pour une variable indépendante quelconque correspondante à cette valeur de á, on retient que celle-ci a un pouvoir discriminant, donc elle sera retenue dans le modèle

Donc seules les variablespolygame, monogame, analphab et inf20indvsont retenues dans le modèle du faite qu'elles ont à la fois des Fisher très grands, des Lambda de Wilks qui sont inférieurs à l'unité et un pouvoir discriminant. .

· Les matrices intra groupe combinés

Ces matrices nous renseignent sur l'existence d'une matrice de corrélation et de covariance pour l'ensemble des données, sans tenir compte du groupe d'appartenance.

L'objectif visé est de savoir s'il y a un lien significatif entre les variables pour éviter un phénomène de redondance.

Par la suite lorsque deux variables caractéristiques du CM sont corrélées (et que la corrélation dépasse 0,80), au lieu de prendre toutes les deux à la fois on se limite à une seule variable et on exclu l'autre du modèle.

Tableau N° 23: Matrices intra-groupes combinés

 
 

homme

agricult

Com

merce

jeune

adulte

Mono

game

Poly

game

Anal

phab

Non

scol

Inf

20ind

Corrélation

homme

1,000

,118

,009

-,145

,082

,063

,152

-,133

,076

-,051

 

agricult

,118

1,000

-,303

,094

,004

,045

-,011

,014

,038

-,021

 

commerce

,009

-,303

1,000

,076

,0 ùp46

-,012

,056

,024

,019

-,105

 

jeune

-,145

,094

,076

1,000

-,607

,205

-,145

,041

-,095

,062

 

adulte

,082

,004

,046

-,607

1,000

-,084

,078

-,101

-,024

-,011

 

monogame

,063

,045

-,012

,205

-,084

1,000

-,885

-,055

-,087

,160

 

polygame

,152

,011

,056

-,145

,078

-,885

1,000

,023

,112

-,159

 

analphab

-,133

,014

,024

,041

-,101

-,055

,023

1,000

,409

-,027

 

nonscol

,076

,038

,019

-,095

-,024

-,087

,112

,409

1,000

,018

 

inf20ind

-,051

,021

-,105

,062

-,011

,160

-,159

-,027

,018

1,000

Ont retenir ces quelques informations suivantes:

- Une corrélation ligne-colonne dont la valeur est égale à l'unité (ou 1), correspond au croisement d'une variable avec lui même. On retrouve ces valeurs unitaires des corrélations au niveau de la diagonale de cette matrice.

- il y a un phénomène de redondance entre la variable homme et la variable adulte, car la valeur du coefficient de corrélation entre ces deux variables est égale à 0,82 (cette valeur est supérieure à 0,80)

§ Test de Box de l'égalité des matrices de covariances

Ce test permet de déterminer si les matrices dans la corrélation sont identiques ou non. Lorsque ces dernières sont identiques, cela permet de dire que les variables retenues ne permettent pas d'élaborer un bon modèle. Dans le cas contraire, on peut conclure que les variables que ces variables retenues peuvent favoriser la différenciation des groupes de ménages.

Pour interpréter le Test de Box de l'égalité des matrices de covariances on passe premièrement par ses principes en analysant le tableau Déterminants Log et deuxièmement par ses résultats analysés, cette fois à partir du tableau Résultats du test.

TableauN° 24 : Test de Box de l'égalité des matrices de covariances

Déterminants Log

Classes de ménages

Rang

Déterminant Log

1 ménages très pauvres

3

-7,488

2 ménages moins pauvres

3

-4,794

3 ménages pauvres

3

-4,838

Intra-groupes

Combinés

3

-6,237

Les rangs et logarithmes naturels des déterminants imprimés sont ceux des matrices de covariance du groupe.

Chaque groupe est associé à une matrice qui est caractérisée par son rang et son déterminant.

Ainsi on trouve que toutes ces matrices de corrélations ont pour rang 3 et l'ordre de grandeur de leur déterminant varie d'une manière décroissante du groupe 2 au groupe1, en passant par le groupe 3

Résultats du test

M de Box

344,270

F

Approximativement

27,630

ddl1

12

ddl2

12021,330

Signification ó

,000

Teste l'hypothèse nulle de matrices de covariance à égales populations

Les résultats du test montrent que :

- le test de BOX est principalement basé sur des règles de décision. Celle-ci est prise à partir des deux hypothèses suivantes :

Ho : si ó<=0,05, alors il devient possible de choisir les variables retenues pour construire un modèle. Ce qui fait dire qu'il y a au moins une variable qui détient un pouvoir discriminant.

H1 : si ó>0,05, les variables retenues n'ont alors aucun pouvoir discriminant.

Dans un tel cas l'analyse n'est pas valide.

Avec les résultats dont nous disposons, on a trouvé ó= 0,00 ; ce qui se traduit par le choix de l'hypothèse Ho : la construction d'un modèle de classement des chefs de ménages selon leurs niveaux de pauvreté devient possible, car il y a au moins une variable caractéristique qui a un pouvoir déterminant. L'hypothèse selon laquelle il y a égalité est rejeté.

- Le M de BOX obtenu est égal à 344,270 (le M de BOX doit toujours être le plus élevé possible), cette valeur peut être alors jugée comme très élevée. Étant donné que le M de BOX est très lié à la signification ó (qui doit tendre vers la valeur 0), qui est ici égale à 0,00, alors on peut retenir que l'analyse est valide.

3.3.4. Vérification du pouvoir discriminant des axes :

Le pouvoir discriminant des axes est jugé en général à partir des valeurs propres, du test de Lambda de Wilks et de la Matrice de structure.

Ainsi les fonctions discriminantes canoniques peuvent être déterminées à partir des coefficients des fonctions discriminantes canoniques. Le modèle est alors obtenu.

· Valeurs propres

Elles définissent les axes qui permettent de justifier l'existence des fonctions discriminantes. La détermination des valeurs propres est une étape de l'analyse qui permet de dénombrer les fonctions discriminantes à retenir afin d'avoir une vision globale des différentes affectations.

L'objectif est alors de préparer la mise en place d'un modèle qui permet voire facilite l'affectation des ménages selon leur groupe d'appartenance.

Tableau N° 25 : Valeurs propres

Fonction

Valeur propre

% de la variance

% cumulé

Corrélation canonique

1

,217(a)

99,7

99,7

,423

2

,001(a)

,3

100,0

,024

a Les 2 premières fonctions discriminantes canoniques ont été utilisées pour l'analyse.

Ce tableau montre que :

- il existe deux valeurs propres, donc le modèle est composé de deux fonctions discriminantes. La première fonction à pour valeur propre 0,217 et explique à elle seule 99,7% des observations. Alors que la deuxième fonction associée à une valeur propre égale à 0,00 n'explique que 3% de ces mêmes observations constatées. De ce fait l'association de ces deux fonctions discriminantes expliquant normalement une fréquence de 100%, couvre le classement de l'ensemble des ménages.

- En réalité plus la valeur du coefficient de corrélation canonique est proche de l'unité (valeur égale à 1), plus le lien entre une fonction discriminante donnée et les variables indépendantes est fort. Ce qui nous fait dire que la corrélation canonique de la première fonction discriminante est plus importante que celle de la deuxième fonction. Les valeurs des coefficients de corrélation canonique de la première et de la deuxième fonction sont respectivement 0,423 et 0,024. Celles-ci traduisent que le lien entre la première fonction et les variables dépendantesest plus fort que le lien existant entre la deuxième fonction et ces mêmes variables.

· Le Test de Lambda de Wilks

Le test de Lambda de Wilks est un test qui s'appuie fortement sur les erreurs de prédiction. Il permet de tester les deux fonctions discriminantes qui forment le modèle.

Tableau N° 26: Lambda de Wilks

Test de la ou des fonctions

Lambda de Wilks

Khi-deux

ddl

Signification ó

de 1 à 2

,821

93,868

6

,000

2

,999

,266

2

,876

Le tableau ci-dessous expose d'importantes informations :

- Les coefficients de Lambda de Wilks de la première et de la deuxième fonction sont respectivement 0,821 et 0,999. Le lien avec les variables dépendantes est plus fort alors dans la première fonction que dans la deuxième fonction discriminante.

- Les valeurs des Khi-deux correspondent aux conversions du coefficient de Lambda de Wilks en Khi-deux de Karl de Pearson. En effet plus la valeur du Khi-deux d'une fonction discriminante est importante (elle tend vers 1), plus le lien est fort.

- la signification du test ouó détermine le pouvoir discriminant de chacune des deux fonctions du modèle. La décision est prise é partir des hypothèses suivantes :

Ho : si ó<=0,05 ont retient que les moyennes des deux fonctions discriminantes dans les trois groupes de ménages retenus sont significativement différentes entre elles. On accepte alors le pouvoir discriminant des deux fonctions.

H1 : si ó>0,05, le contraire de la première hypothèse sera retenu : les moyennes des deux fonctions discriminantes dans les trois groupes de ménages retenus ne sont pas significativement différentes entre elles. Les deux fonctions n'ont alors aucun pouvoir discriminant.

Les résultats des niveaux de signification des deux fonctions sont respectivement ó=0,00 et ó=0,876. Ces valeurs de ó sont tous inférieures au seuil ó= 0,05. Ce qui fait dire que les deux fonctions ont un pouvoir discriminant sur les axes. Mais ce pouvoir est plus important dans la première fonction discriminante que dans la deuxième.

· La Matrice de structure

La matrice des structures est effectivement celle des corrélations entre les variables et les fonctions discriminantes.

Quand une corrélation est très significative, le logiciel utilisé (SPSS 13) met un astérix (*) sur le coefficient correspondant. Le tableau ci-dessous permet de baptiser les deux fonctions discriminantes.

Tableau N° 27 : Matrice de structure

 

Fonction

1

2

inf20ind

,833(*)

-,163

homme(a)

-,152(*)

-,015

jeune(a)

,119(*)

-,054

commerce(a)

-,093(*)

,057

adulte(a)

-,080(*)

-,034

agricult(a)

-,007(*)

,005

analphab

,399

,809(*)

polygame

-,477

,604(*)

monogame(a)

,423

-,563(*)

nonscol(a)

,149

,389(*)

Les corrélations intra-groupes combinés entre variables discriminantes et les variables des fonctions discriminantes canoniques standardisées sont ordonnées par tailles absolues des corrélations à l'intérieur de la fonction.

* Plus grande corrélation absolue entre chaque variable et une fonction discriminante quelconque.

(a) Cette variable n'est pas utilisée dans l'analyse.

Les résultats fournis par cette matrice traduisent que:

- les variables inf20ind, analphabet polygame sont les seules variables retenues dans le modèle à travers les deux fonctions discriminantes qu'elles ont permis de baptiser.

- la première fonction discriminante à une corrélation très significative avec la variableinf20ind et moins significative avec les variables analphab et polygame, tandis que la deuxième fonction a une corrélation aussi très significative avec chacune des variables analphab et polygame et moins significative avec la variable inf20ind. Il s'agit alors du baptême des fonctions discriminantes formant le modèle.

· Récapitulatif des fonctions discriminantes canoniques

On distingue généralement deux méthodes d'analyse discriminante. L'une est basée sur les centroides ou barycentre et l'autre bien qu'étant définie comme bayésienne est quant à elle basée sur les probabilités.

Le modèle que nous cherchons à élaborer repose principalement sur la méthode d'analyse discriminante basée sur les centroides. En effet cette méthode est associée aux deux fonctions discriminantes obtenues. Ces dernières ne jouent pas les mêmes rôles à travers cette méthode. La première fonction est plus importante que la deuxième, grâce à son pouvoir discriminant beaucoup plus fort que celui de la deuxième fonction.

Les coefficients des fonctions discriminantes permettent de valoriser les scores discriminants.

D'une manière générale un score Y issu d'une fonction discriminante quelconque est obtenu à partir de l'équation ci-dessous :

Y = â1 X1 + â2 X2 + .... ân+1 Xn+1 + ân Xn + Ñste

Avec : Cste signifie une valeur algébrique constante,

â1 , â2, ... , ân+1 et ân sont les coefficients de la fonction discriminante canonique,

Y est défini comme le score obtenu à partir des valeurs des variables Xi retenus par

le modèle, pour toute valeur de i variant de 1 à n+1

Tableau N° 28 : Coefficients des fonctions discriminantes canoniques

 

Fonction

 

1

2

polygame

-,743

1,188

analphab

,967

1,792

inf20ind

3,791

-,236

(Constante)

-3,957

-1,593

Coefficients non standardisés

Ce tableau expose les coefficients non standardisés des deux fonctions discriminantes. A partir de ces derniers ont peut déterminer les termes des expressions de ces fonctions. Ce qui favorise la valorisation des scores dans chaque fonction en se basant sur les variables tenues en compte par le modèle.

Ainsi on peut déterminer les valeurs des scores d'affectation à travers le modèle ci-dessous :

Y j 1 =- 0,743 X1 + 0,967 X2 + 3,791 X3 - 3,957 

Y j 2 = 1,188 X1 + 1,792 X2 - 0,236X3 - 1,593

AvecY j 1 : valeurs du score discriminant dans la première fonction discriminante

Y j 2 : valeurs du score discriminant dans la première fonction discriminante

X1 : polygame (valeur prise par X1 est 0 si le chef de ménage n'est pas

polygame et 1 si le chef de ménage est polygame)

X 2 : analphab (valeur prise pars X2 est 0 si le chef de ménage est alphabétisé

et 1 si le chef de ménage n'est pas alphabétisé)

X3 : inf20ind (valeur prise pars X2 est 1 si la taille du ménage est <=20 unités

d'individus ou personnes et 0 si la taille du ménage dépasse 20 unités d'individus.

Pour classer un ménage quelconque dans un groupe, on calcul son score discriminant et à l'aide des coefficients de la fonction discriminante. On le classe dans le groupe auquel il est très rapproché. Les groupes sont repérés dans un tableauappeléFonctions aux barycentres des groupes.

TableauN° 29: Fonctions aux barycentres des groupes

Classe d'affectation

Fonction

 

1

2

1 ménages très pauvres

,226

,003

2 ménages moins pauvres

-1,415

,087

3 ménages pauvres

-,757

-,038

Fonctions discriminantes canoniques non standardisées évaluées aux moyennes des groupes

On peut déterminer les groupes d'affectation des chefs de ménage à travers les fonctions aux barycentres des groupes ci-dessus 

Soient le score Y j 1 et le score Y j 2 du chef de ménage j respectivement à partir de première fonction et de la deuxième fonction discriminante. On a :

- Si Y j 1 est proche de 0,226 et Y j 2 proche de 0,003, alors ce chef de ménage j sera affecté dans le groupe 1 où sont localisés les chefs de ménages très pauvres.

- Si Y j 1 est proche de -1,415 et Y j 2 proche de 0,087, alors ce chef de ménage j sera affecté dans le groupe 2 où sont localisés les chefs de ménages moins pauvres.

- Si Y j 1 est proche de -0,757 et Y j 2 proche de -0,038, alors ce chef de ménage j sera affecté dans le groupe 3 où sont localisés les chefs de ménages pauvres.

Application du modèle :

Exemple soit le chef de ménage no 80, on trouve qui a les caractéristiques suivantes :

Situation matrimoniale : monogame, d'oùX1 = 0 ; Niveau d'alphabétisation : analphabète, d'où X2 = 1 ; Taille du ménage :7 personnes, d'ou X3 = 1.

Y 1 (80) =- 0,743 X1 + 0,967 X2 + 3,791 X3 - 3,957 = 0 + 0,967 + 3,791 - 3,957  = 0,801

Y 2(80) = 1,188 X1 + 1,792 X2 - 0,236X3 - 1,593 = 0 + 1,792 - 0,236 - 1,593 = - 0,037 qui est très proche de - 0,038 score barycentre des chefs de ménages affectés au groupe 3 où se trouvent les chef de ménage pauvres. Donc le ménage no 80 est affecté dans la classe des ménages pauvres.

Ainsi, en agissant de cette façon, il est très possible de classer tous les chefs de ménage enquêtés dans un groupe d'affectation, ou niveau de vulnérabilité à la pauvreté.

3.3.5. Jugement de la qualité du modèle

On juge la qualité la représentation du modèle en s'assurant que la fonction discriminante classifie bien les ménages en sous groupe. Pour cela on doit déterminer les statistiques de classement.

· Statistiques de classement

Les Statistiques de classement permettent :

v de faire un récapitulatif du classement,

v de bien distinguer les différentes probabilités à priori des groupes,

v de déterminer les différentes fonctions discriminantesde classement,

v d'obtenir le graphique des fonctions discriminante canoniques issu de ces dernières,

v et d'analyser en finalité les résultats du classement.

TableauN° 30 : Récapitulatif du classement

Traitées

480

Exclues

Codes de groupes manquants ou hors intervalle

0

Au moins une variable discriminante manquante

0

Utilisées dans le résultat

480

Ce tableau montre qu'il n'y a pas de données manquantes. Tous les 480 chefs de ménage ont bien été pris en compte dans le classement.

Tableau N° 31: Probabilités à priori des groupes

Classes d'affectation

A priori

Observations utilisées dans l'analyse

 
 

Observations non pondérées

Observations pondérées

1 ménages très pauvres

,798

383

383,000

2 ménages moins pauvres

,042

20

20,000

3 ménages pauvres

,160

77

77,000

Total

1,000

480

480,000

Le tableau des probabilités à priori montre que si on tire au hasard un chef de ménage parmi tous les 480 chefs de ménage concernés par le classement, on a 78,9% de chance qu'il soit un très pauvre, 4,2% de chance qu'il soit moin pauvre et 16% de chance qu'il soit pauvre.

TableauN° 32 : Coefficients des fonctions de classement

 

Classes d'affectation

 

1

2

3

Polygame

3,230

4,550

3,912

analphab

4,094

2,658

3,070

inf20ind

24,309

18,070

20,594

(Constante)

-14,414

-11,987

-12,326

Fonctions discriminantes linéaires de Fisher

Le tableau ci-dessus montre que le classement a été fait à partir du calcul des scores discriminants dans chaque groupe et pour l'ensemble des chefs de ménage, sans omissions.

La règle de Bayes est utilisée, elle est basée sur la probabilité a priori d'appartenance au différents groupes. C'est laméthode de classement Bayésienne.

La méthode de classement Bayésienne favorise la mise en place d'une règle de décision qui va permettre d'affecter un chef de ménage à l'un des trois groupes connaissant les valeurs prises par les variables associées à ce dernier. Ainsi on peut écrire l'équation fondamentale de chaque groupe :

Le groupe1, le groupe 2 et le groupe3 ou sont respectivement classés les chefs de ménage très pauvres, moins pauvres et pauvres ont respectivement pour équation a pour équation :

- Yjgroupe 1 = 3,230 X1 + 4,094 X2 + 24,309 X3 -14,414

- Yjgroupe 2 = 4,550 X1 + 2,658 X2 + 18,070 X3 -11,987

- Yjgroupe 3 = 3,912 X1 + 3,070 X2 + 20,594 X3 -12,326

Avec Yjgroupe 1 : valeurs du score discriminant dans le groupe1 d'un chef de ménage j

Yjgroupe 2 : valeurs du score discriminant dans le groupe2 d'un chef de ménage j

Yjgroupe 2 : valeurs du score discriminant dans le groupe 3 d'un chef de ménage j

X1 : polygame (valeur prise par X1 est 0 si le chef de ménage j n'est pas

polygame et 1 si le chef de ménage est polygame)

X2 : analphab (valeur prise pars X2 est 0 si le chef de ménage j est alphabétisé

et 1 si le chef de ménage n'est pas alphabétisé)

X3 : inf20ind (valeur prise pars X2 est 1 si la taille du ménage j est <=20 unités

d'individus ou personnes et 0 si la taille du ménage dépasse 20 unités d'individus.

Le classement pour un quelconque chef de ménage se fait en remplaçant les valeurs prises par ce dernier dans les variables retenues par le modèle de l'analyse pour chacune des équations ou fonctions de groupe.

Ainsi chaque chef de ménage sera classé selon son groupe en fonction de son score.

Graphique N° 5: Fonction discriminante canonique

-5

-4

-3

-2

-1

0

1

Function 1

-2

-1

0

1

2

Fonction 2

1

2

3

Classes d'affectation

1

2

3

Barycentres

Ce graphique permet de visualiser graphiquement les chefs de ménage selon les fonctions et barycentres de groupe. De ce fait il expose la dispersion des chefs de ménage de chaque niveau de pauvreté autour de son barycentre.

On peut retenir que :

- Pour la première fonction les chefs de ménage très pauvres (groupe1) sont dans la zone positive par contre les chefs de ménage moins pauvres (groupe2) et les chefs de ménage pauvres (groupe3) sont dans la zone négative.

- Pour la deuxième fonction les chefs de ménage moins pauvres (groupe2) sont dans la zone positive alors que les chefs de ménage pauvres (groupe3) et les chefs de ménage très pauvres (groupe 1) sont dans la zone négative.

· Résultats du classement

Tableau N° 33 : Résultats du classement (a)

 
 

Classes d'affectation

Classe(s) d'affectation prévue(s)

Total

 
 
 

1 ménages très pauvres

2 ménages moins pauvres

3 ménages pauvres

 

Original

Effectif

1 ménages très pauvres

378

4

1

383

 
 

2 ménages moins pauvres

14

6

0

20

 
 

3 ménages pauvres

63

13

1

77

 

%

1 ménages très pauvres

98,7

1,0

,3

100,0

 
 

2 ménages moins pauvres

70,0

30,0

,0

100,0

 
 

3 ménages pauvres

81,8

16,9

1,3

100,0

a 80,2% des observations originales classées correctement

Ce tableau synthétise les résultats du classement. De l'interprétation des informations qu'il englobe, on peut retenir :

- 378 chefs de ménage considérés comme très pauvres (soit 98,7% des chefs de ménage très pauvres) par l'original sont classés comme très pauvres par le modèle

- 4 chefs de ménage considérés comme très pauvres (soit 1% des chefs de ménage très pauvres) par l'original sont classés comme moins pauvres par le modèle

- 1 chef de ménage considéré comme très pauvre (soit 98,7% des chefs de ménage très pauvres) par l'original a été classé comme pauvre par le modèle

- 14 chefs de ménage considérés comme moins pauvres (soit 70% des chefs de ménage pauvres) par l'original sont classés comme très pauvres par le modèle

- 6 chefs de ménage considérés comme moins pauvres (soit 30% des chefs de ménage pauvres) par l'original sont classés comme moins pauvres par le modèle

- Aucun chef de ménage considéré commemoins pauvres (soit 0% des chefs de ménage pauvres) par l'original n'a été classé comme pauvre par le modèle

- 63 chefs de ménage considérés comme pauvres (soit 81,8% des chefs de ménage moins pauvres) par l'original sont classés comme très pauvres par le modèle

- 13 chefs de ménage considérés comme pauvres (soit 16,9% des chefs de ménage moins pauvres) par l'original sont classés comme moins pauvres par le modèle

- 1 chef de ménage considéré comme pauvre (soit 1,3% des chefs de ménage moins pauvres) par l'original a été classé comme pauvres par le modèle

La note (a) indique le pouvoir de classement du modèle. Ainsi 80,2% des observations originales sont correctement classées par le modèle. On peut retrouver ce résultat en faisant l'addition des effectifs des observations qui se trouvent au niveau de la diagonale de la partie supérieure de ce tableau de résultat du classement. Le rapport du total des effectifs trouve sur l'effectif total de l'ensemble des ménages donne le pouvoir de classement en pourcentage.

Vérification : 

Le total des effectifs sur la diagonale de la partie supérieure du tableau est égal à 378 + 6 + 1 = 385. L'effectif de l'ensemble des chefs de ménage est égal à 480. D'où le pouvoir de classement du modèle est égale à 385/480 = 0,802 Cette ratio converti en pourcentage donne 80,2%. Ce qui vérifie le résultat fourni par le logiciel SPSS13.

Selon la théorie statistique, un modèle qui fait un bon classement de 60% peut être considéré comme acceptable. Il et considéré comme bien s'il fait 75% de bon classement. Cependant lorsqu'un modèle fait plus de 75% de bon classement, il est considéré comme un excellent modèle.

Donc puisque le modèle obtenu a fait 80,2% de bon classement, on peut le considéré comme un excellent modèle.

4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

De façon générale, la pauvreté se définit comme un état de privation de bien-être jugé adéquat pour mener une vie décente dans une société donnée. Ce qui différencie ou rapproche les différents courants de pensé économiques sur le phénomène de la pauvreté est la définition de cette notion d'« état de privation ». Pour l'approche basée sur les besoins essentiels, un pauvre est une personne ou un ménage qui manque d'un ensemble de besoins reconnus comme essentiels au sein d'une société donnée pour mener une vie décente.

La première section du premier chapitre définit les indicateurs, les méthodes de détermination des seuils de pauvreté qui découlent de chacune des approches théoriques. L'approche utilitariste apparaît comme l'approche qui fournit le plus grand nombre de ces éléments. Toutefois, la revue de littérature sur différents outils utilisés pour mesurer la pauvreté montre que c'est plutôt l'approche basée sur les besoins essentiels sur laquelle se fondent de nombreux outils récents, lesquels cherchent à analyser la pauvreté en tenant compte des perceptions multidimensionnelles de la pauvreté. Ces différents outils sont comparés sur la base de plusieurs critères, à savoir leur efficacité pour analyser la pauvreté, leurs applications possibles ainsi que leurs avantages.

La deuxième section du premier chapitre retrace les outils de suivi de pauvreté au Sénégal et nous a permis de dégager la liste des besoins essentiels retenus par les statisticiens de l'ANSD, lors du Focus groupe de 2001.

Latroisième section du premier chapitre montre comment on peut s'y prendre aux éléments conceptuels liés à cette étude qui sont relatifs d'une part à la présentation de la région de Kaolack elle même en tant que localité géo économique su Sénégal et d'autre part à la définition des notions de variables de dépenses (en besoins essentiels) et des variables caractéristiques des pauvres (ou facteurs de pauvreté)

La quatrième section du premier chapitre expose principalement la problématique de l'étude et a permit de mettre en exergue le problème de l'étude, l'approche d'analyse de la pauvreté basées sur les besoins essentiels des populations habitant en milieu rural dans la région de Kaolack ainsi que toutes les catégories de variables utilisées à savoir les variables de dépense considérées comme moyens financiers fournis pour satisfaire les besoins essentiels (ces besoins, exprimés en terme de moyen nous revoient aux dépenses effectuées pour satisfaire la consommation des besoins liés à l'alimentation, à la santé, à l'éducation, à l'habillement et à l'habitat) ainsi que les facteurs de pauvreté qui sont utilisées dans l'analyse comme des variables caractéristiques des individus observés (sexe, age, situation matrimoniale, catégorie socio professionnelle, niveau de scolarisation et d'alphabétisation, taille du ménage).

La quatrième section du premier chapitre qui est relatif à la méthodologie et aux sources des données de l'étude présente la démarche suivie pour obtenir les résultats attendus. II a permit de déterminer les états sociaux de la pauvreté basée sur les dépenses effectuées pour satisfaire les besoins essentiels, en vue de déterminer les principaux groupes de pauvres qui composent ces populations rurales dans leur ensemble

Le second chapitre fait montré l'exploration et la description effectuée afin de mieux structurer les dépenses des ménages. Et au terme de ce chapitre une analyse de classification hiérarchisée a permis de choisir dans la logique la classification la plus apte à notre analyse. Il s'agit d'une classification à trois classes ou groupes de ménages : les ménages très pauvres, les ménages pauvres et les ménages moins pauvres. Ce qui justifie belle et bien l'existence de niveaux de vulnérabilité à la pauvreté et selon le degré de satisfaction des besoins essentiels.

Le troisième chapitre intitulé modèle de classification discriminante des ménages selon le degré de vulnérabilité face à la pauvreté expose les principaux résultats obtenus. Pour mener notre étude, un modèle d'analyse multidimensionnelle de classification de ces groupes de pauvres ciblés a été spécifié sur la base de la littérature théorique et empirique existante et en fonction des spécificités de l'économie rurale kaolackoise. Il a été estimé par la méthode de l'analyse discriminante, en utilisant les données de l'enquête sur le suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS, 2006). En effet ce modèle discriminant de classement, jugé excellent, car son pouvoir de bon classement est estimé à 80,2%, a permis de trouver une facilitation pertinente sur les problèmes d'affectation des ménages pauvres à partir d'un score associé à un degré de satisfaction des besoins essentiels. Celui-ci est une mesure du niveau de bien-être ou de pauvreté en fonction du nombre de besoins essentiels satisfaits par chaque ménage.

Les résultats obtenus ont pu montrer chez les ménages l'existence de conditions structurelles très liées à la pauvreté de ces derniers. De telles conditions sont d'ordre démographique, éducationnel et social. Dans les différentes études qui ont été faites, les variables qui ont été retenues comme déterminants de la pauvreté en milieu rural kaolakoise sont les suivantes :

· une taille du ménage très élevé,

· un faible niveau d'alphabétisation

· la polygamie;

· Un faible niveau d'alphabétisation

Pour voir l'influence de chaque déterminant sur la probabilité d'être pauvre, il a été nécessaire de désagréger ces variables à plusieurs modalités. Les résultats de l'estimation du modèle estimé avec plusieurs modalités montrent que: toutes les variables retenues dans le modèle sont statistiquement significatives. En plus, le modèle reste globalement significatif.

Parmi tous les chefs de ménage concernés par le classement, le tableau des probabilités à priori du modèle montre que lorsqu'on choisi au hasard un chef de ménage, on a 78,9% de chance qu'il soit un très pauvre, 4,2% de chance qu'il soit pauvre et 16% de chance qu'il soit moins pauvre.

Ainsi à partir de ces mêmes résultats on a pu observé que :

§ la probabilité d'être pauvre est une fonction décroissante du niveau d'instruction. Ceci montre l'intérêt qu'on doit accorder a l'éducation qui est un puissant facteur de réduction de la pauvreté.

§ la probabilité d'être pauvre est une fonction croissante du niveau de la taille du ménage. Ce qui explique la gravité d'une explosion démographique au sein des ménages.

§ la probabilité d'être pauvre est une fonction croissante du niveau de polygamie. Lorsque le nombre de femme d'un chef de ménage augmente, le nombre de naissance dans le ménage augmente, ce qui explique une augmentation de la taille du ménage qui est un déterminant lié très significativement à la pauvreté.

A partir des éclaircissements apportés par ces résultats, l'Etat du Sénégal à travers les politiques adoptées par les autorités locales, qui s'activent dans la lutte contre la pauvreté dans le milieu rural Kaolackois, doit fournir des efforts supplémentaires pour :

Ø réduire le taux d'analphabétisme en milieu rural;

Ø privilégier les villages qui possèdent les ménages les plus vulnérables face à ce phénomène à travers l'allocation des ressources ;

Ø Une meilleure accessibilité aux services sociaux de base qui devrait passer par la construction d'infrastructures scolaires et sanitaires en quantité suffisante ;

Ø La promotion du développement de l'agriculture en milieu rural ;

Ø Une meilleure cartographie des zones déshéritées afin de mieux cibler les actions.

ANNEXES

ANNEXE 1 : le Questionnaire QUID de l'ANSD

Le questionnaire de l'enquête est le résultat d'une double approche : la synthèse d'enquêtes précédentes dont les objectifs sont similaires à ceux poursuivis dans l'ESPS d'une part, et leur adaptation aux besoins nouveaux de données exprimés par différents utilisateurs, services techniques des ministères, chercheurs et partenaires au développement, impliqués dans les nombreux programmes de lutte contre la pauvreté et le suivi des conditions de vie des populations en cours au Sénégal d'autre part.

Le questionnaire comprend trois modules : Le module `Questionnaire Unifié des Indicateurs de Développement' (QUID), le module `Perception de la Pauvreté' et le module `Dépenses des ménages'.


· Le module `QUID' comprend les sections ci-dessous :

- Section A : Informations sur le questionnaire

- Section B : Composition du ménage

- Section C : Education

- Section D : Santé

- Section E : Emploi

- Section F : Avoirs des ménages

- Section G : Caractéristiques du logement et accès aux services communautaires de base

- Section H : Mesures anthropométriques chez les enfants de 3 à 59 mois.


· Le module `Dépenses des Ménages' comprend une section unique dénommée `Section I', composée des éléments suivants :

- Les dépenses scolaires au cours de l'année scolaire 2004-2005

- Les dépenses de santé au cours des 30 derniers jours

- L'autoconsommation de produits alimentaires (agricoles et d'élevage) au cours des 12 derniers mois

- Les dépenses en produits alimentaires au cours des 30 derniers jours

- Les dépenses en produits non alimentaires (selon la période de référence retenue par produit)


· Le module `Perception de la Pauvreté' comprend les sections ci-dessous :

- Section J : Situation économique du ménage

- Section K : Priorités et solutions

- Section L : Tissu associatif

- Section M : Perception des institutions

- Section N : Accès aux services sociaux

QUESTIONNAIRE MENAGE

SECTION A : INFORMATIONS SUR LE QUESTIONNAIRE

A1: Région..................................................|___|___|

A2: Département.......................................|___|___|___|

A3 : Arrondissement..............................................

A4 : Commune/CR...............................................

A5 : Quartier/Village.............................................

A6 : Milieu (Urbain...1 Rural...2) |___|

A7 : N° DR |___|___|___|

A8 : N° du ménage |___|___|___|

MODULE DEPENSES DES MENAGES

SECTION I : DEPENSES DES MENAGES

DEPENSES SCOLAIRES AU COURS DE L'ANNEE 2004-2005

LE MENAGE A T-IL EFFECTUE DESDEPENSES SUR (TYPE) AU COURSDE L'ANNEE SCOLAIRE 2004-2005COMMENT A EVOLUE LE MONTANTDE CETTE DEPENSE PAR RAPPORTA L'ANNEE SCOLAIREPRECEDENTE ?

OUI............................................1

NON...........................................2

SI NON, PASSEZ A LA DEPENSESUIVANTECOMBIEN LE MENAGE A T-IL DEPENSEPOUR CE (TYPE) AU COURS DEL'ANNEE SCOLAIRE 2004-2005 ?

(MONTANT EN FCFA) AUGMENTÉ.......................................1

INCHANGÉ........................................2

Diminué.........................................3

N° TYPES DE DEPENSESI1 I2 I3

1 FRAIS DE SCOLARITÉ |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

2 LIVRES ET FOURNITURES |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

3 FRAIS DE TRANSPORTSCOLAIRE |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

4 UNIFORMES, TENUES |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

5 DIVERSESCONTRIBUTIONS |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

TOTAL |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__|

DEPENSES DE SANTE AU COURS DES 30 DERNIERS JOURS

LE MENAGE A-T-IL EFFECTUE DESDEPENSES SUR(TYPE) AU COURSDES 12 DERNIERS

MOIS?COMMENT A EVOLUELE MONTANT DE CETTEDEPENSE PARRAPPORT A L'ANNEEDERNIERE ?

OUI.........................1

NON........................2

SI NON, PASSEZ A LADEPENSE SUIVANTE

COMBIEN LE MENAGE A-T-IL DEPENSE POUR CE (TYPE) AUCOURS DES 30 DERNIERS

JOURS ?(MONTANT EN FCFA)

COMBIEN DE FOIS LE MENAGEA T-IL FAIT UNE TELLEDEPENSE AU COURS DES 12DERNIERS MOIS ?

CETTE FREQUENCE DOIT ETREINFERIEURE OU EGALE A 12

AUGMENTÉ....................1

INCHANGÉ.....................2

Diminué......................3

N° TYPES DE DEPENSESI4 I5 I6 I7

1 CONSULTATIONS (VOIRAIDE MEMOIRE) |___| |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

2 MEDICAMENTS ETPHARMACOPEETRADITIONNELLE|___| |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___|

3 HOSPITALISATION |___| |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

4 EXAMENS ET SOINSMEDICAUX |___| |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

5 LUNETTES ETPROTHESES |___| |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

6 MATERIELS DETRAITEMENT |___| |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

TOTAL |__|__| |__|__|__| |__|__|__|

AUTOCONSOMMATION DE PRODUITS ALIMENTAIRES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

AU COURS DES 12 DERNIERSMOIS, AVEZ VOUS CONSOMMEDES PRODUITS AGRICOLES,D'ELEVAGE OU DE LA PECHEPROVENANT DE VOTRE PROPREEXPLOITATION ?

COMMENT A EVOLUE CE MONTANTPAR RAPPORT A L'ANNEEPRECEDENTE ?

OUI............................................1

NON..........................................2

SI NON PASSEZ AU PRODUIT SUIVANT

QUELLE EST LA VALEUR DESPRODUITS QUE VOTRE MENAGE AAUTOCONSOMMES AU COURS DES 12DERNIERS MOIS ?(MONTANT EN FCFA)

AUGMENTÉ.......................................1

INCHANGÉ........................................2

Diminué.........................................3

N° TYPES DE PRODUITSI8 I9 I10

1 PRODUITS AGRICOLES |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

2 PRODUITS D'ELEVAGE |___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

3 PRODUITS DE LA PECHE|___| |__|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|

TOTAL |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__|

DEPENSES EN PRODUITS ALIMENTAIRES AU COURS DES 30 DERNIERS JOURS

COMMENT A EVOLUECETTE DEPENSE PARRAPPORT A L'ANNEEDERNIERE ?

COMBIEN LE MENAGE A-T-IL DEPENSE POUR CE PRODUIT AUCOURS DES 30 DERNIERS JOURS ?

(MONTANT EN FCFA)

PAS DE DEPENSE............................0

COMBIEN DE FOIS LE MENAGE A TIL FAIT UNE TELLE DEPENSE AUCOURS DES 12 DERNIERS MOIS ?

CETTE FREQUENCE DOIT ETREINFERIEURE OU EGALE A 12

AUGMENTE....................1

INCHANGE.....................2

DIMINUE.......................3

NON CONCERNE..............8

N°PRODUITS

(LORSQUE LES DEPENSES SONTEFFECTUEES EN COMMUN AVEC DES PERSONNES QUI NE FONT PAS PARTIEDU MENAGE, ENREGISTREZ LA PART ALA CHARGE DU MENAGE)

I11 I12 I13

1 MIL, SORGHO, MAÏS, FONIO |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

2 SOUS-PRODUITS DU MIL, DU MAÏS, DUSORGHO (Sankhal, Farine de mil..) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

3 RIZ ENTIER ET RIZ BRISE |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

4 ARACHIDES ET SOUS-PRODUITS (Y

COMPRIS PÂTE) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

5HUILES VEGETALES (Huile d'olive, decoton, de sésame) ET HUILESD'ARACHIDES

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6 AUTRES HUILES (Huile de Palme, Deewgnor,Deew rith,...) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

7 TOMATE CONCENTREE |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

8 TOMATE FRAICHE |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

9LEGUMES ET TUBERCULES (Betterave,Haricots secs, Manioc....VOIR AIDE

MEMOIRE)|__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

10 CONDIMENTS ET ASSAISONNEMENT

(Ail, Cube maggi, Potage, Soumbala....) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

11 POISSONS FRAIS (Yaboye, Diaregne,Thiof...) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

12 POISSONS FUMES ET POISSONSSECHES |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

13 VIANDE (Boeuf, Mouton, Chèvre.....

Y COMPRIS ANIMAUX SUR PIED) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

14 VOLAILLE (Poulet, Canard,...) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

15SUCRE EN MORCEAU ET GRANULE(Sucre de canne, Brut, ou raffine enpoudre....... VOIR AIDE MEMOIRE)

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16 CAFE (Nescafé, Moulu, En Grain......) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

17 THE (Lipton, Infusion.), QUINQUELIBA |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

18 COLA |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

19 BOISSONS NON ALCOOLISEES ( Eau,

Coca, Sprite....VOIR AIDE MEMOIRE) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

20 JUS DE FRUITS LOCAUX (Bissap, Bouille,Gingembre.......) |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

21 BOISSONS ALCOOLISEES (Bière, Vin,Seungue.......VOIR AIDE MEMOIRE) |__| |__|__|__| |__|__|__|

22 PAIN DE BLE (Pain de mie.............) ETPAIN DE MIL |__| |__|__|__| |__|__|__| |___|___| |___|

TOTAL |__|__| |__|__|__| |__|__|__|

ANNEXE 2 : Les conditions de réalisation de l'ESPS 2006 

Le travail sur le terrain

Les données ont été recueillies par 23 équipes dont 13 en milieu urbain et 10 en milieu rural. Chaque équipe comprend 4 enquêteurs et un contrôleur. Les travaux de terrain qui devaient durer quatre mois, ont commencé le 1er décembre 2005 et se sont achevés le 15 avril 2006. Les travaux de terrain comprennent, pour chaque équipe, le dénombrement ou actualisation des listes de ménages des grappes qui lui ont été affectées, le remplissage des questionnaires, les mesures de poids et taille pour les enfants ainsi que le contrôle des questionnaires remplis, dévolu au chef d'équipe.

Le tirage des ménages échantillons a été fait au bureau, avant le départ des équipes pour le terrain, sur la base d'une table de nombres au hasard établie en fonction de la taille de la grappe. Partant de la taille la plus petite (16 ménages) à la taille la plus grande attendue, il est tiré pour chaque taille, les numéros des ménages à sélectionner sur le terrain, ce, pour éviter une manipulation éventuelle, par le personnel de terrain, de la procédure arrêtée.

La saisie et le traitement des données

Contrairement à la programmation initiale basée sur le déroulement concomitant de la collecte et de la saisie, le traitement des données a démarré après la collecte. Cette nouvelle disposition visait à mettre à la disposition de l'enquête, les meilleurs opérateurs de saisie chargés, durant la période de collecte, de la saisie du RGPH.

La saisie des données a ainsi démarré le 1er mars 2006 et s'est terminée le 30 avril 2006, soit une durée deux fois moins longue que celle précédemment fixée. Les données ont été saisies sur 15 ordinateurs avec le logiciel CSPro. Les procédures classiques de traitement des données d'enquêtes ont été rigoureusement suivies à toutes les étapes. Ainsi, pour les besoins de la qualité des données, un programme de contrôle de cohérence interne a été écrit et exécuté. Le traitement des données, la tabulation et l'analyse, ont été faits avec le logiciel SPSS.

La couverture de l'échantillon

Sur les 13 600 ménages de l'échantillon de départ, 13 565 ont été enquêtés avec succès, soit un taux de participation des ménages de 99,7%. Etant donné que le dénombrement et le tirage se font la veille de la collecte, les rares cas de remplacements de ménages proviennent de refus ou d'indisponibilité temporaire de la personne habilitée à répondre. Toutefois, il peut être noté quelques données individuelles manquantes sur certaines sections du questionnaire, ce qui n'a nullement entaché la qualité des données.

Les partenaires financiers

L'enquête a été financée dans le cadre de l'Accord de crédit IDA N°3446/SE de la Banque mondiale, relatif au Fonds de Développement Social, à travers la convention 02B/2002 entre le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) et l'Agence du Fonds de Développement Social (AFDS). Le principal objectif de cette convention dénommée `'Convention d'Appui à la Mise en Place d'un Dispositif de Suivi des Conditions de Vie des Ménages et de la Pauvreté`', est d'aider à la mise en place d'un système permanent de collecte et d'analyse des données pour le suivi d'indicateurs préalablement définis dans ce domaine.

Cette convention couvrait d'autres composantes comme la réalisation de l'ESAM II (2001/2002), l'équipement de l'Observatoire de la Pauvreté et des Conditions de Vie (OPCV), la mise en place du réseau producteurs/utilisateurs d'indicateurs de développement et la mise en place d'une base de données sur les infrastructures socioéconomiques et d'un tableau de bord sur les indicateurs sociaux.

La Banque mondiale a aussi apporté sa contribution technique à travers le QUID. Le PNUD a financé la première EPPS et recruté un consultant international qui a proposé la première version du questionnaire adaptée et enrichie de façon notable par la suite.

Dans le cadre de son Programme de Réduction de la Pauvreté (PAREP), le PNUD a aussi apporté un soutien financier et technique visant le renforcement du système d'information statistique de suivi des conditions de vie, par la mise en place effective de l'Observatoire de la Pauvreté et des Conditions de Vie (OPCV).Les consultants recrutés à cet effet, ont joué un rôle très actif dans la mise en oeuvre de l'enquête. Le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES) de Dakar a fait des observations très pertinentes lors de la finalisation du questionnaire de l'enquête.

Rapport ESPS, ANSD 2006

Références bibliographiques :

Ø Rapport Focus groupe; 2001, ANSD, Sénégal

Ø Rapport ESPS ; 2006, ANSD, Sénégal

Ø Rapport ESAM 1 et 2, DPS, Sénégal

Ø Banque mondiale (1995), Sénégal : évaluation des conditions de vie. Département du Sahel, Banquemondiale, Washington DC.

Ø Direction de la Prévision et de la Statistique au Sénégal, MEFP, (1999), Un profil de pauvreté au Sénégal.

Ø Ponty, N. (199), « Mesurer la pauvreté dans un pays en développement », INSEE, Paris.

Ø PNUD (1990), Rapport National sur le Développement humain, Paris, Économisa.

Ø Lachaux, J.P. (2000), Pauvreté et Inégalité en Afrique : Contribution à l'analyse spatiale, Série de recherche 4, Institutde recherche pour le développement UR Pauvreté et développement socialement durable, Université Montesquieu-Bordeau

Ce document a été entièrement conçu et mis en traitement par Mr El.H Mamadou D. NGOM durant la période du 1ier au 22 septembre 2010, grâce à l'assistance technique de l'INEF-SAGEP de Dakar.






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