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Analyse économique des déterminants de la demande des énergies de cuisson dans la commune de Porto-Novo au Bénin

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par Abdoul Naser YAHAYA MOUSSA
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maitrise en sciences économiques 2011
  

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1.4. Revue de littérature

Tout comme l'eau, l'énergie est devenue indispensable non seulement à l'usage domestique mais aussi pour le développement industriel. En effet, après la maîtrise du feu qui s'est effectuée pendant des milliers d'années, le feu est devenu un allié indispensable à l'homme pour cuire ses aliments, pour façonner des outils et des armes de bois (épineux dont la pointe est durcie au feu) et pour se protéger des prédateurs. Le feu joue un rôle très important dans la vie social.

La théorie économique a beaucoup été sollicitée par les acteurs du secteur de l'énergie, mais en retour les débats énergétiques ont permis aux théoriciens de l'économie d'alimenter certaines réflexions. C'est que le secteur de l'énergie fait appel à des ressources épuisables(les 3/4 de l'énergie consommée dans le monde appartiennent aux ressources dites épuisables), qu'il est très capitalistique et souvent organisée autour de monopole intégrés, privés ou publiques, pour ce qui est de la distribution de certains fluides (gaz et électricité).

C'est en outre une activité génératrice de fortes externalités. Ces débats ne sont pas nouveaux : on se souvient de la « question charbonnière » soulevée par S. Jevons (1865) ou de la tarification des monopoles énergétiques abordés par J. Dupuit (1844).

Il est donc intéressant de voir comment les relations entre énergie et théorie économique ont évolué au cours des dernières années et quels sont les thèmes qui, aujourd'hui sont au centre des préoccupations des économistes de l'énergie.

Au début des années 1950, le problème principal auquel était confronté l'Etat en matière énergétique, restait celui de la pénurie. Il fallait avant tout, programmer des investissements en s'appuyant sur une planification de long terme et l'instrument principal de cette planification était l'existence d'un vaste secteur public en situation de monopole.

Dans les années 1980-1990, la préoccupation majeure dans le secteur énergétique était devenue celle de la compétitivité internationale et l'irruption des mécanismes du marché dans une industrie jusque là vouée à la planification, va alors modifier fondamentalement le rôle de la régulation. Plusieurs questions vont tout au long de la période, préoccupées les

économistes. Celles de la relation entre le capital et l'énergie ; l'organisation optimale d'une industrie énergétique ; la question de la formation des prix de l'énergie.

Une autre question a alimenté les débats économiques : la tarification optimale de l'énergie.

Le débat n'est pas nouveau et s'est posé dans les années 1930 aux Etats-Unis, à une période où les réserves de pétrole brut semblaient s'épuiser rapidement, Hotelling (1931), avait alors apporté une réponse à la question, comment doit évoluer en longue période, le prix de marché d'une ressource épuisable. Pour lui, le prix de marché de la ressource extraite doit tenir compte non seulement du coût marginal d'extraction, mais aussi du coût d'option que constitue cette valeur ou terre sacrifiée. Il en déduit dès lors le sentier optimal d'évolution d'une ressource épuisable, selon la structure du marché. En situation de concurrence pure et parfaite, le prix net (des coûts d'extraction) doit être suivant le taux d'actualisation. Par contre en situation de monopole, c'est la recette marginale des coûts de transaction qui doit croitre au rythme du taux d'actualisation. Le prix d'équilibre diffère du prix de concurrence par la prise en compte d'une rente de monopole qui est positive, dès lors que l'élasticité prix de la demande en valeur absolue est supérieure à 1.

Certains auteurs tel que M. Aldeman (1980, 1986), considèrent que l'approche en terme de ressources épuisables n'est pas pertinente et qu'en conséquence le prix du pétrole est tendanciellement aligné sur son coût marginal.

La demande d'énergie a fait l'objet de plusieurs études économiques. Elle revêt un caractère important dès lors que l'on se rend compte que les principales sources d'énergie potentielles sont tarissables et la nécessité d'appréhender de façon minutieuse la demande.

La première difficulté a été la détermination d'une unité de mesure de la consommation d'énergie, les sources et l'utilisation étant différentes. Deux unités de mesure jusque là sont utilisées : le TEP et le BTU.

Ces deux unités de mesure permettent la conversion de toute forme d'énergie et facilitent dès lors, l'estimation de l'énergie consommée.

Tous les économistes s'accordent à penser que la meilleure mesure de l'évolution et de l'efficacité énergétique d'une économie, est le ratio d'intensité énergétique défini par le rapport de la consommation d'énergie primaire sur le PIB mesuré à prix constants.

Les premières estimations de la fonction de demande d'énergie des ménages, remontent aux années 1970. Les articles fondateurs de cette littérature sont ceux de Honthaker et Taylor(1970) et Honthaker et Kennedy(1979).

Les données utilisées sont en général, des séries chronologiques et les méthodes économétriques consistent le plus souvent à l'utilisation des moindres carrées ordinaires(MCO). D'autres études telles que celles de Kasanen et al (1989) et de Vaage (2000) utilisent des données en coupe transversales à une approche à choix discret pour analyser la demande résidentielle d'énergie et l'énergie de chauffage. Il est admis en France, d'après les travaux de Vallet(1974), se basant sur le modèle de Honthaker et Taylor, que l'élasticité-revenu de long terme est positive et supérieure à 1, mais que l'élasticité-prix de la demande n'est pas significativement différente de 0.

Un consensus semble se dégager entre les économistes, en ce qui concerne les variables qui doivent entrer comme explicatives de la demande d'énergie des ménages : le prix réel, Pernille H. et F. Joutz (2000) ou le prix relatif, Vallet(1974), le revenu et plus souvent les valeurs retardées de la variable explicative, pour prendre en compte les effets de long terme. Il faut remarquer que ces études n'ont concerné que les pays développés et que les réalités socio-économiques diffèrent sensiblement de ceux de l'Afrique subsaharienne où 80% des ménages utilisent le bois comme combustible essentiel.

Boukary Ouedrago (2004) utilise un modèle logis multinomial pour analyser le choix d'énergie de cuisson des ménages en milieu urbain au Burkina-Faso. Il démontre que la probabilité pour un ménage d'adopter le bois comme principale source d'énergie de cuisson, est de 92,20% contre moins de 6,20% pour le gaz butane. La demande du gaz butane des ménages subsahariens, n'a donc pas fait l'objet de beaucoup d'études. Cependant l'analyse de ses déterminants demeure nécessaire pour la mise en place d'une politique énergétique efficace.

L'énergie est devenue nécessaire à toute activité humaine et indispensable au développement économique, notamment industriel. Pour l'Afrique, la problématique énergétique se situe dans un contexte qui relève des multiples exigences auxquelles le continent est confronté : croissance économique, ajustement structurel, libéralisation, dynamique démographique et la lutte contre la pauvreté en général .L'accès aux sources modernes d'énergie constitue un impératif pour assurer le développement du continent. Certains pays africains comme le Bénin sont caractérisés par une grande « pauvreté

énergétique ». Seule l'énergie primaire continue d'être fortement utilisée. Pour une population africaine estimée à 760 millions d'habitants en 1998 (13% de la population mondiale), la consommation d'énergie primaire de l'Afrique s'établissait à 480M Tep, soit 4,6% de la consommation mondiale. Cette situation s'explique par :

- une forte dépendance aux combustibles ligneux : la consommation des combustibles ligneux représentent jusqu'à 80% à 90% de la consommation totale d'énergie des ménages dans la plus part des pays africains. La demande d'énergie répond aux besoins de cuisson et de chauffage de quelques 575 millions d'individus et est estimée à 254Mtoe en 2000 (world energy année).

- un faible niveau de consommation par tête des énergies conventionnelles : le niveau énergétique d'un pays reflète son niveau de développement. En Afrique la consommation énergétique reste la plus faible du monde. En effet, celle-ci est 500Kwh/an contre une moyenne mondiale de 2500 Kwh/an (dont 900 Kwh pour les pays en développement et 9000 Kwh/an pour les pays industrialisés).

- un faible taux d'accès à l'électricité : le taux d'accès à l'électricité en Afrique est encore faible. Pour une population de 795 millions en 2000 seulement quelques 272,7 millions de personnes ont accès à l'électricité soit environ 34,3%. Les populations africaines sans accès à l'électricité représentent 32% des individus vivant dans l'obscurité à travers le monde.

Le sud-Bénin, jadis pourvoyeur du bois d'oeuvre et de service aux populations et à l'exportation, se trouve de nos jours importateur du bois pour la satisfaction de ses besoins. La pénurie du bois de feu et du charbon est due non seulement à la pression démographique mais aussi aux manques de terre ou de jachère. Les deux causes se rejoignent étant donner que le manque de terre ou de jachère, est une conséquence directe de la pression démographique.

La vente trop importante du bois dans les centres urbains est aussi une cause de la pénurie, à cela s'ajoute la commercialisation du bois sans reboisement, qui est la principale cause de la dégradation de l'environnement dans la commune de Porto-Novo. Le circuit de bois de feu jusqu'ici unidirectionnel et va des zones excédentaires de collecte vers les zones déficitaires qui ne sont pas à priori des centres urbains.

Dans le cadre de cette enquête de terrain, un questionnaire a été élaboré et adressé à 200 ménages répartis entre les différents arrondissements comme suit :

Les zones rurales jadis excédentaires en bois de feu, sont aujourd'hui confrontées à une situation de rareté. Le bois et le charbon de bois constituent la principale source d'énergie de cuisson au niveau des ménages du Bénin. Avec la croissance de la population, la demande du bois énergie devient de plus en plus importante. Pour accroitre un temps soit peu leurs demandes en énergie, les autorités publiques ont mené une politique qui consiste à l'importation d'une alternative d'énergie pour leurs besoins de consommation. Il s'agit de l'utilisation du pétrole, du gaz et de l'énergie électrique.

Le taux de croissance démographique du pays qui tourne autour de 3,25% ce qui fait croître les besoins en énergie plus que proportionnellement. La principale source d'énergie reste les combustibles ligneux ; d'où la nécessité de rechercher les autres sources d'énergie pour la préservation du couvert végétal déjà maigre.

Le bois n'arrive plus à couvrir les besoins des ménages, les populations ont recours aux autres sources alternatives pour combler leurs déficits en énergie. L'épuisement progressif de la forêt et l'utilisation généralisée du bois de feu et du charbon de bois compromettent la vie sociale et le système agricole dans cette zone. L'utilisation des divers types de combustibles pour les besoins de la cuisine qui tendent à se généraliser, montrent que la crise des combustibles ligneux se vivra davantage si des mesures ne sont pas prises.

Qu'en est-il de la méthodologie de recherche ?

1.5. Méthodologie de recherche

1.5.1. Sources des données

Les principaux outils de collecte de données dans cette étude sont la recherche documentaire et une enquête de terrain qui s'est déroulée dans la commune de Porto-Novo.

La commune de Porto-Novo compte environ 46000 ménages, répartie en 5 arrondissements. Le premier arrondissement compte 8282 ménages soit 18%, le deuxième arrondissement, 8807 ménages soit 19,15%, le troisième arrondissement, 6854 ménages soit 14,9%, le quatrième arrondissement 11387 ménages, soit 24,75% et enfin le cinquième qui compte 10670 ménages, soit un pourcentage de 23,2%.

Tableau 1 : répartition des enquêtés par commune

Arrondissements

Poids démographique (%)

Nombre d'enquêtés

1

18

36

2

19,15

38

3

14,9

30

4

24,75

50

5

23,2

46

Total

100

200

Source : Données de l'enquête, 2011.

Dans cette partie seront abordées l'estimation et l'analyse des résultats économétriques. Mais ceci ne peut être fait sans que l`on ne revient un peu en détail sur la méthodologie énoncée dans l'introduction surtout sur la partie économétrique.

En effet la méthodologie peut être perçue comme ce mécanisme permettant de résoudre des problèmes .Elle ne se substitue pas à la technique dans la mesure où il manque à une méthodologie la précision de la technique. Une méthodologie va inclure à la fois des éléments du quoi et du comment.

1.5.2. Modèle d'estimation

Cadre théorique

La modélisation des préférences des ménages est induite par fondements de la théorie du consommateur. En effet l'objet de la théorie du consommateur est d'expliquer comment un consommateur rationnel choisit ce qu'il va consommer quand il est confronté à une variété de prix et un budget limité. L'estimation de la sensibilité du consommateur par rapport à la variation de certains paramètres notamment le revenu et les prix peuvent être réalisés à partir des méthodes partielles. La formule de Working qui régresse la part consommée sur le logarithme des dépenses totales est l'une des approches préconisées pour le cas des élasticités-revenu sur la base de la courbe d'Engel. La formulation est la suivante :

Les élasticités-prix sont souvent estimées à partir de ces modèles simples en ajoutant simplement les variables exogènes à droite. En voici une formule possible (cas du modèle Working).

Par ailleurs, ce modèle a été retenu pour ses applications nombreuses et satisfaisantes dans l'étude des préférences du consommateur car il est conforme avec les restrictions de la théorie économique qui sont nécessaires afin d'assurer une maximisation de l'utilité du consommateur (Savadogo et Brandt, 1988 et Savadogo, 1990, Ravelosoa, 1999, Tossou et al, 2002).

Le modèle théorique choisi pour l'analyse de la demande des énergies de cuisson dans la ville de Cotonou est le Système de Demande Presque Idéal SDPI (en anglais AIDS Almost Ideal Demand System) de Deaton et Muelbauer (1980). Elle est dérivée de la minimisation du coût, dont la fonction est de la forme :

En appliquant le lemme de Shephard à (3), la fonction de demande hicksienne ou conditionnelle qi peut être déduite de la fonction de dépense pour tout bien i par la relation :

En injectant (12) dans (14) on trouve que

L'on peut quantifier l'impact probable des changements en revenus sur le niveau de consommation des ménages à travers une connaissance des élasticités-revenus (ou dépenses totales).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard