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Les logiciels libres, une économie coopérative

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par Jason BOMHALS
Haute Ecole de la Province de Namur - Bachelier Assistant de direction - langues 2014
  

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Chapitre 12

Conclusion de la pratique

Cette partie pratique a eu pour objet l'étude de l'état actuel et des possibilités d'avenir pour les OSS à EUROCONTROL. Lors de cette étude, j'ai pu découvrir qu'il y avait eu à plusieurs reprises, au sein de l'agence, des initiatives pour pousser EUROCONTROL à envisager la piste du modèle Open Source. Malheureusement, ce changement de modèle est un changement qui fait peur et le secteur de l'ATM, généralement conservateur et excessivement prudent, ne parvient pas, pour l'instant, à l'envisager réellement. Pourtant, les logiciels libres ont été adoptés avec succès dans certains domaines et le modèle Open Source en lui-même a su à plusieurs reprises montrer son efficacité, notamment dans le cas de Red Hat mais aussi dans le cas d'OpenERP sa, qui connaît un franc succès. L'agence est également limitée dans ses tentatives de publication libre par la difficulté que représente parfois la justification des dépenses et des investissements auprès des États membres.

En dehors de l'ATM, les OSS sont envisagés dans le cadre des ERP. Par contre, je pense sincèrement qu'une opportunité a été manquée lors de la fin du support étendu de Windows XP. Effectivement, EUROCONTROL est passé de Windows XP à Windows 7 plutôt que d'envisager une solution libre. C'est cependant certainement l'Open Source qui, dans ce cas particulier, a manqué une opportunité en ne parvenant pas à faire parler suffisamment de lui à la fin de vie de l'OS propriétaire de Microsoft.

Enfin, il est apparu, au cours de cette partie, que l'Open Source manque cruellement de soutien. Et pourtant, ce modèle de développement collaboratif a permis de créer des projets très importants, rivalisant et parfois dépassant des projets propriétaires malgré la différence flagrante de moyens. Ce fait est, pour moi, la preuve que l'Open Source est, dans de nombreux cas, une méthode de développement plus efficace et avantageuse que la méthode propriétaire!

Quatrième partie

Partie conclusive

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Conclusion

Ce travail de fin d'études a eu pour finalité principale de déterminer s'il est possible d'utiliser les logiciels libres dans le monde professionnel afin de remplacer les logiciels propriétaires. Je pense pouvoir conclure de ce travail qu'il n'y a, a priori, aucun élément technique qui pourrait faire dire que les logiciels propriétaires - en général - sont meilleurs que les logiciels libres. Au contraire, l'ouverture du code source d'un logiciel semble être le meilleur moyen de corriger rapidement les faiblesses de ce logiciel et d'ajouter de nouvelles fonctionnalités. A l'inverse de ce qui pourrait être cru, les communautés de développement de logiciels Open Source sont extrêmement structurées afin de s'assurer que seules les contributions de qualité sont ajoutées aux différents projets libres. Malgré cela, certaines entreprises sont toujours réticentes à passer d'un logiciel propriétaire connu et éprouvé à un logiciel libre qui n'a pas encore fait ses preuves. Actuellement, cette crainte m'a cependant semblé être plus liée à la maturité des logiciels plutôt qu'à leur statut libre ou privateur. Là où il y a parfois une réticence due au statut libre des logiciels, c'est dans le développement. Effectivement, certaines entreprises, dont EUROCONTROL, hésitent à développer des logiciels et à publier le code source par après. Ce code est perçu comme un bien, et le céder librement semble impensable. Pourtant, le développement d'un logiciel en utilisant le modèle libre et communautaire possède indubitablement des avantages non négligeables avec principalement un développement plus rapide et moins coûteux. S'il y a moins de coûts liés au développement des logiciels Open Source, les sociétés développant des logiciels sont toutefois en droit de se demander comment réaliser un bénéfice.

C'est là qu'arrive la réponse à ma deuxième question, qui concernait la prétendue gratuité des logiciels libres pour les entreprises. Il se trouve qu'utiliser des logiciels libres a également des coûts. Or, qui dit coûts pour la société utilisant ces logiciels dit bénéfices pour une ou plusieurs autres sociétés. L'Open Source apporte en effet un modèle économique entièrement neuf dans le monde de l'informatique. En développant un logiciel libre, on ne réalise pas de bénéfices en redistribuant le code source de ce logiciel mais en assurant des services comme la maintenance des logiciels, la prise en charge de l'installation des logiciels et des mises à jour, la prise en charge des formations ou encore le développement de fonctionnalités à la demande du client; en liant ces logiciels à d'autres biens (matériels ou logiciels) payants ou encore en "garantissant" les logiciels, c'est-à-dire en vendant la marque de la société plutôt qu'en vendant le produit lui-même. Le modèle économique du libre semble donc viable pour les sociétés éditrices de logiciels. Cela ne veut pas dire cependant que les logiciels Open Source n'apportent pas d'avantages financiers aux entreprises les utilisant. S'il y a un coût d'utilisation, il n'y a pas de coût pour l'acquisition du code source en lui-même. L'ensemble de l'argent dépensé pour un logiciel libre est donc dépensé pour faciliter l'utilisation de ce logiciel ou pour améliorer ce logiciel, par exemple.

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En ce qui concerne le métier d'assistant de direction, je vois difficilement comment les logiciels libres pourraient bouleverser profondément la manière de travailler. Cela ne changerait de toute manière pas plus que de passer d'un logiciel propriétaire à un autre. A l'opposé, cela pourrait apporter une plus grande stabilité grâce à l'utilisation de formats standards permettant de choisir le logiciel libre ou, en tout cas, la version du logiciel que l'on souhaite sans automatiquement devoir passer à un logiciel ou à une version à l'interface ou aux fonctionnalités différentes. En fait, l'utilisation d'un logiciel n'a pas vraiment de lien avec l'ouverture du code source et le modèle de développement de ce logiciel. En vérité, je pense pouvoir dire au terme de ce travail que comparer logiciel libre et logiciel privateur n'a pas tant de sens qu'on pourrait le penser, du point de vue de l'utilisation tout du moins. Les logiciels Open Source sont développés différemment mais on ne peut pas en déduire qu'un logiciel libre est meilleurs qu'un logiciel propriétaire ou l'inverse. De plus, si on ne paie pas pour le code d'un logiciel libre, rien ne garantit que les services liés à ce logiciel ne seront pas plus élevés que les services d'un concurrent propriétaire. Je pense donc qu'il faut étudier cela au cas par cas mais le principal est de ne pas écarter certains logiciels parce qu'ils sont libres ou parce qu'ils ne le sont pas!

Enfin, j'ai pu constater en réalisant ce travail que les logiciels Open Source ont déjà réussi à pénétrer dans les domaines les plus courants mais qu'ils ont encore du mal à être développé dans les secteurs plus particuliers. Ainsi, s'il est facile de trouver une solution libre en bureautique par exemple, la situation est extrêmement différente en ce qui concerne l'ATM. En fait, les deux cas que j'ai envisagé avec EUROCONTROL étaient très particuliers. Il est clair que l'ATM est un domaine très spécialisé et sécurisé n'offrant donc pas énormément de solutions logicielles différentes. Il n'existe par conséquent pas de projet complet et mature sur lequel l'agence peut s'appuyer et, même si elle développait, ou demandait à ce que soit développer, une solution libre, les avantages du modèle communautaire seraient fortement limités car EUROCONTROL serait probablement un des seuls grands contributeurs et bénéficiaires d'une telle solution, voire le seul. L'autre domaine envisagé était l'ERP. Là, des solutions existent car l'ERP intéresse beaucoup plus d'en-treprises que l'ATM. Néanmoins, les besoins d'EUROCONTROL sont particuliers et ne correspondent ni aux besoins des nombreuses PME, ni aux besoins des grandes entreprises privées utilisant les ERP. Je reste pourtant convaincu qu'OpenERP est une alternative possible et intéressante à Oracle EBS pour EUROCONTROL. D'après ce que j'ai pu voir lors de la visite du délégué commercial et de par les tests que j'ai moi-même réalisé avec OpenERP, ce dernier possède le potentiel de rivaliser avec ses plus grands concurrents. Je reconnais tout de même qu'il faudra que l'agence investisse dans OpenERP afin de permettre le développement de certaines fonctionnalités ou, au moins, l'adaptation des fonctions d'OpenERP aux besoins spécifiques d'EUROCONTROL. L'étude réalisée par l'agence n'est cependant pas encore finie et, si OpenERP est la solution choisie, il faudra encore attendre plusieurs mois avant de voir ce logiciel utilisé par l'organisation. J'in-vite toutefois un(e) étudiant(e) à poursuivre et approfondir mon travail afin de voir ce qui est sorti de cette étude. Quelle aura été la solution choisie et pourquoi? Dans le cas où OpenERP serait choisi, comment se sera passé la transition et quels seront les résul-

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tats de ce choix? Ces question m'intéressent au plus haut point et méritent certainement que quelqu'un se penche dessus dans un avenir relativement proche. De même, il serait intéressant d'étudier les capacités du modèle Open Source en dehors de l'informatique!

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