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L'impact de l'état du lieu théàątral sur la pratique et la consommation du théàątre au Cameroun: le cas de Yaoundé

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par Cyril Juvenil ASSOMO
Université de Yaoundé 1  - Master 2014
  

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III.3. Impact

L'impact est défini par Le Dictionnaire Larousse comme l'influence de quelqu'un ou de quelque chose sur le déroulement de l'histoire, des événements. Mais en effet, le mot « impact » recouvre plusieurs définitions qui diffèrent selon le domaine dans lequel on se trouve. Ainsi, dans le cadre de la présente recherche, ce terme aura la portée de « conséquence ». C'est d'ailleurs la même signification que Claire Marie Michelle Mukarutesi lui confère dans son mémoire : « for the purposes of this study, impact refers to the instrumental role a given phenomena has on something be it positive or negative »19(*). Etudier l'impact dans cette recherche, revient donc à dégager les différentes conséquences positives et/ou négatives que le lieu théâtral a sur l'activité théâtrale camerounaise.

III.4. Pratique théâtrale

Parler de pratique théâtrale dans la présente recherche, renvoie simplement à tous les aspects qui concourent à l'exécution et à l'existence du théâtre. En réalité, il s'agit ici de tous les domaines rattachés au théâtre : en partant de la production jusqu'à la diffusion du spectacle fini. Dans le présent travail, ce terme est synonyme d'activité théâtrale, deux expressions qui seront abondamment utilisées afin de ne pas se répéter.

III.5. Consommation théâtrale

Le mot consommation, tel que défini par Le Dictionnaire Larousse dérive du verbe « consommer » qui lui-même signifie littéralement l'usage de quelque chose à des fins de subsistance. La consommation du théâtre renvoie donc à l'action par laquelle un individu assiste à un spectacle théâtral à des fins de divertissement, d'éducation, ou à toute autre fin. Pour ce qui est du présent sujet, l'acte de consommation débute dès lors qu'un individu se rend dans une salle pour assister à un spectacle, jusqu'au moment où il quitte cette salle une fois la représentation terminée. Plus explicitement, la consommation devra être comprise ici dans un sens beaucoup plus économique. Sens qui renvoie à l'achat d'un ticket de spectacle plus l'assistance à la représentation théâtrale par un individu

IV. Revue de littérature

Il existe en effet bon nombre de travaux consacrés à l'étude du théâtre camerounais. Mais cependant, très peu abordent exclusivement le problème du lieu théâtral. Cette question, ne sert très souvent que de point d'appui pour ces chercheurs afin de mieux soutenir leurs argumentaires. Toutefois, au-delà de cette mise au point, il s'agit pour nous de citer et d'examiner ces travaux et bien d'autres, afin d'établir l'avancée de la recherche dans ce domaine, et de démontrer en quoi la présente compte se démarquer des précédentes.

A l'orée des années 80 du siècle précédent, Wolfgang Zimmer publie un ouvrage intitulé Répertoire du théâtre camerounais20(*), dans lequel, face à la négation de l'existence d'un théâtre camerounais par plusieurs érudits occidentaux, il effectue un recensement de la plupart des pièces de théâtre écrites par les auteurs camerounais entre les années 1940 et 1985. Aussi, dans cette étude qui est dédiée à la dramaturgie, Zimmer ne manque jamais de citer tel ou tel lieu théâtral ayant accueilli une représentation de l'une des pièces citées. Au bout de la lecture de cet ouvrage, l'analyse conduit à conclure que les salles de théâtre les plus actives à cette époque sont : le Centre Culturel Camerounais, le Centre Culturel Français de Yaoundé, le palais de congrès, le cinéma Théâtre-Abbia ou encore les amphithéâtres de l'université de Yaoundé21(*). Quant à la présente recherche, elle ne vise pas à ré effectuer un recensement des infrastructures théâtrales, qui on le sait déjà se trouvent être soit inexistantes, soit inadéquates. Ce sujet vise plutôt à démontrer l'impact de cette situation comme un frein à l'émergence du théâtre dans le pays.

Deux ans plus tard, paraîtra Théâtre camerounais Cameroon theatre, ouvrage coédité par Bole Butake et Gilbert Doho. Il réunit 31 articles émanant d'hommes de théâtre et autres universitaires, rédigés dans le cadre du colloque de Yaoundé organisé en 1987 ; colloque au cours duquel plusieurs questions relatives au théâtre traditionnel, à la dramaturgie, à la mise en scène, à la production théâtrale et au public seront discutées par les panelistes. Et même si les questions liées au lieu théâtral reviennent régulièrement dans plusieurs communications, l'intervention de Karim Abdou Fautah intitulée « La représentation théâtrale au Cameroun » est assez instructive. Il énumère tout d'abord les différentes salles de théâtre de la ville de Yaoundé à cette époque, précise ensuite le statut de ces salles, ainsi que les conditions d'accès. On y remarque que les salles sont pratiquement les mêmes que celles que l'on peut en déduire des travaux de Zimmer. Mais notre étude comme nous avons déjà eu à le souligner plus haut va plus loin que le simple dénombrement. Elle ajoute aux travaux de Fautah l'appropriation par les salles de théâtre de Yaoundé des techniques du marketing, dans un monde qui de 1987 à nos jours, a connu d'importantes mutations notamment dans le domaine du divertissement. Ceci étant perceptible à travers le développement et la vulgarisation de la télévision satellitaire et Internet, véritables pôles d'attraction des masses.

Un autre ouvrage intitulé Théâtre africain. De l'écriture dramatique au jeu scénique, Actes du colloque organisé dans le cadre des Rencontres Théâtrales Internationales de Yaoundé (6e éditions / 27-31 mai 1997), coédité par Nicole Leclerg, Ambroise Mbia et J.F. Xavier Owono Ndouguessa, regroupe un ensemble de communications portant sur les voies et moyens d'améliorer la qualité des spectacles théâtraux en Afrique, et au Cameroun en particulier. Le colloque part du postulat qu'un toilettage devrait se faire dès l'écriture des pièces, pour atteindre sa phase ultime lors de la mise en scène. C'est ainsi que dans une communication intitulée The necessity of technology in the enhancement of aesthetics in Cameroon drama and theatre, Bole Butake démontre l'urgence de construire des salles de théâtre disposant du matériel technique adéquat, pour améliorer la qualité esthétique des spectacles. La communication de Butake se veut assez pragmatique, car étant basée sur des expériences vécues sur la scène théâtrale yaoundéene. Si l'article de Butake a le mérite de marteler la nécessité de la construction des salles viables dans le but de renforcer la qualité de la production dramatique, il n'aborde toutefois pas le devenir de ces produits théâtraux de meilleure facture. En d'autres termes le sort qui sera à eux réservé au niveau de la consommation. La présente étude en adoptant le marketing pour étudier le lieu théâtral yaoundéen, complète modestement cet aspect lésé.

Tout récemment, Jacques Raymond Fofié publie Regards historiques et critiques sur le théâtre camerounais, ouvrage dans lequel il effectue entre autres un regard panoramique sur le théâtre camerounais depuis son avènement au début de la première décennie des années 1900. Dans cette lancée, il procède également à étude de des modalités d'émergences des jeunes créateurs de talents. A ceci, s'ajoute des parties réservées à l'analyse de quelques oeuvres camerounaises de renom à l'instar de Family Saga de Bole Butake. Mais, non sans avoir signalé l'absence d'un édifice théâtral conventionnel, et citer quelques lieux théâtraux dans les villes et de Douala de Yaoundé depuis 1980, l'auteur ne met pas un accent particulier sur la question. Les études menées ici étant en grande partie concentrées sur la dramaturgie camerounaise. La présente étude apporte ainsi à cet immense travail de Fofié, un apport théorique sur le théâtre camerounais, ceci à travers l'essai de modélisation du conditionnement du praticien de théâtre par l'état des lieux théâtraux de la ville de Yaoundé et du Cameroun en général.

Par ailleurs, plusieurs auteurs étrangers se sont également penchés sur la question du lieu théâtral. Dans un premier temps, nous pouvons citer les actes du colloque de Royaumont contenus dans l'ouvrage intitulé Le lieu théâtral dans la société moderne, édité par Denis Bablet et Jean Jacquot. La lecture des différentes communications montre à suffisance le rôle prééminent que joue un lieu théâtral pour la bonne marche de cet art. L'ouvrage aborde notamment la question du lieu théâtral sous l'angle architectural (évolution et mutations), sous l'angle économique et marketing (la place du public et stratégies de sa conquête), et sous l'aspect social (l'apport social d'un édifice théâtral et le statut des différentes couches de la société à l'intérieur de celui-ci). Cependant, le contenu de cet ouvrage qui date déjà, n'aborde pas la particularité du théâtre africain, puisqu'il y est exclusivement question du théâtre occidental. Et aussi, le cadre théorique utilisé par nous dans cette recherche semble d'un apport plus concret et plus actualisé.

Plus tard, Iain Mackintosh dans Architecture Actor and Audience tente lui aussi de démontrer l'importance d'un bon édifice de théâtre pour la réussite du spectacle. L'auteur aborde également le lieu théâtral sous l'angle diachronique, en mettant un accent sur l'évolution de l'amélioration des conditions de réception des spectacles dans les théâtres anglais et américains. De là, il est à noter que l'ouvrage tire tous ses exemples du théâtre anglo-saxon, le théâtre africain étant une fois de plus ignoré.

Dans leur ouvrage collectif intitulé Theatre and playhouse: an illustrated survey of theatre buildings from ancient Greece to the present day22(*) Helen et Richard Leacroft revisitent en images l'évolution du lieu théâtral occidental depuis la Grèce antique jusqu'à une époque récente. Ici, il simplement question d'étudier le lieu théâtral sous le prisme diachronique et surtout occidental. La présente étude aborde brièvement cet aspect dominant dans ce livre, mais ne s'arrête pas là.

En 2011, Richard Laurent Omgba, commet un article intitulé « Les nouveaux défis de la culture camerounaise »23(*) où il effectue une autopsie de cette culture pour trouver les maux qui la minent, et propose des solutions pouvant lui permettre de participer d'une main de fer à l'émergence du Cameroun. Si les maux qui minent la culture camerounaise ne sont guère nouveaux sous la plume d'Omgba (le manque de salles de spectacle notamment), la solution qu'il propose par contre mérite qu'on s'y attarde. L'auteur parle de mettre sur pied une véritable politique culturelle dont la force résiderait sur la refondation de l'idéologie des citoyens camerounais, une reforme institutionnelle, et enfin une réforme technologique qui doterait le pays des infrastructures appropriées à la pratique d'une culture de forme industrielle ; la seule forme qui sied selon lui aux nouvelles exigences de la mondialisation. Quant à la présente étude basée sur le lieu théâtral, loin d'infirmer cette somme d'idées, elle participe plutôt, bien que modestement, à l'opérationnalisation de certaines. C'est l'exemple de la mise sur pied recommandée par Omgba d'une « agence nationale de la promotion des activités culturelles » qui faciliterait entre autres le management de la culture camerounaise. Ne disposant pas de moyens nécessaires à la création d'une telle structure, la présente recherche récolte néanmoins quelques nouvelles idées marketing qui pourront servir à une telle entité au cas où elle venait à voir le jour.

En ce qui concerne les mémoires, il faut signaler comme il a été mentionné plus haut, que la plupart des travaux ne font que signaler l'implication du lieu théâtral dans la mauvaise qualité des spectacles et les conditions toutes aussi pareilles de leur réception. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer, sans toutefois prétendre être exhaustifs, les mémoires suivants : La problématique de la mise en scène au Cameroun : le cas de Yaoundé, de David Tiwa Ngoudgui24(*); Problématique de la production théâtrale à Douala de Henri Fotso25(*) ; Le public du théâtre camerounais, le cas de la ville de Yaoundé, de Sylvie Tami Wabette26(*) ; Etude comparée des techniques des metteurs en scène camerounais, de Guy Francis Tami Yoba27(*). Il est en effet difficile d'évoquer ces travaux individuellement, tant les questions abordées sont cycliques à cause d'un environnement théâtral camerounais qui n'évolue que très lentement. Sans nier la grande portée de ces travaux, la présente recherche essaie quant à elle de réfléchir sur le théâtre camerounais en partant principalement de la problématique du lieu théâtral.

Toutefois, parmi ces travaux, le mémoire d'Angeline Solange Bonono opère une étude plus approfondie de la question. Dans La réception des spectacles au Cameroun : le cas de Yaoundé28(*), s'appuyant sur des études précédentes portant sur le théâtre camerounais, l'auteure procède à un état des lieux des structures d'accueil des représentations théâtrales dans la ville de Yaoundé, et montre en quoi celles-ci ne favorisent pas l'épanouissement de la mise en scène, mais aussi une bonne réception des spectacles. Cependant, il est à noter que cette étude date du début des années 90, et que depuis lors, le Cameroun, et sa sphère théâtrale en particulier ont connu plusieurs mutations.

D'autres chercheurs issus d'autres disciplines, se sont également intéressés aux problèmes découlant des structures d'exhibition des produits culturels. Parmi ceux-ci, Pani Malowa Marianne Fominyen, dans son mémoire intitulé : The demise of cinema halls in Cameroon: the case of Yaoundé 29(*), constate la fermeture de toutes les salles de cinéma à la fin de l'année 2009. Sa recherche se donne pour mission de déceler les causes ayant conduits à cette énorme fracture dans le secteur de la distribution du film au Cameroun. Les résultats de cette recherche auxquels elle y émet quelques propositions, montrent clairement que les fermetures successives des différentes salles de cinéma du Cameroun sont liées leur mauvais management, ainsi qu'à des facteurs économiques, technologiques et environnementaux.

En muséologie, Luc Bertrand Ondobo dans : Les problèmes des musée du Cameroun : le cas des musées de Yaoundé30(*), s'interroge sur la non fréquentation du public yaoundéen dans les principaux musées de la ville. À la suite de cette recherche, il en ressort que plusieurs problèmes auxquels sont confrontés les musées, notamment le nombre insuffisant et le personnel non qualifié, le mauvais état des locaux abritant ces structures, les problèmes de financement et de visibilité, ne permettent pas l'émergence et la renommée de ces structures à l'instar des grands musées occidentaux.

Nonobstant le fait que ces deux travaux abordent des objet d'étude autres que le lieu théâtral, le présent travail se démarque de ceux-ci par le fait qu'il essaie de comprendre les effets du lieu théâtral non seulement sur les praticiens du théâtre, et sur leurs créations, mais aussi sur le taux de consommation de ces produits. Le lieu théâtral, les musées et les cinémas étant tous assimilables à des lieux culturels

Pour ce qui est des thèses de doctorat, nous pouvons citer les deux thèses de Gibert Doho31(*). Dans la première, il consacre sa recherche à l'étude de l'espace dans les cérémoniels bamilékés dans lesquels il y trouve des éléments de théâtralité. Ceci est fait afin de mettre en lumière les spécificités du théâtre africain (« négro-africain »), en s'appuyant ici sur l'analyse de l'espace de jeu dans ce théâtre. Dans la seconde thèse intitulée La vie théâtrale au Cameroun de 1940 à nos jours, il étudie la pratique théâtrale au Cameroun sur une période couvrant un demi siècle. Dans ce travail qui se veut « encyclopédique », l'auteur ne manque pas d'aborder le problème du lieu théâtral. Mais loin de s'arrêter au simple décompte des salles, il se veut assez critique quant à la qualité architecturale et technique de ces salles qu'il fustige. Partant de là, il déplore l'inexistence d'une salle de théâtre au Cameroun.

Toujours en ce qui concerne les thèses de doctorat, nous pouvons également citer celle d'Andrew R. Filmer intitulée : Backstage space: The place of the Performer32(*). Ici, l'auteur centre principalement son étude sur les coulisses d'une salle de théâtre, et plus précisément les espaces réservés au comédien. Filmer fait la constatation selon laquelle les coulisses sont contrairement aux autres espaces d'une salle de théâtre, lésées dans la plupart des architectures et études théâtrales. Pour remédier à cette déficience, il tente ainsi de mettre en lumière la valeur intrinsèque des coulisses d'un théâtre, en démontrant qu'elles sont un atout indispensable dans la réussite d'un spectacle, parce qu'étant une entité incontournable dans la préparation physique et psychologique du comédien. Notre étude tend ainsi à corroborer celle de Filmer, tant il vrai qu'un édifice théâtral viable se doit aussi, de bien aménager l'espace dédié à la partie la moins visible de la représentation théâtrale. Toutefois, la présente recherche a ceci de particulier qu'elle tente en quelque sorte de faire ressortir les conséquences réelles que pourrait entraîner une telle précarité infrastructurelle. Aussi, les recherches de Filmer reposent en grande partie sur celles de Carlson Marvin et sa sémiotique de l'architecture théâtrale. Quant à la nôtre, elle réhabilite les théories comportementalistes, et fait également un grand usage des postulats marketing pour cerner le lieu théâtral selon les objectifs fixés.

Dans le domaine du marketing, et plus précisément du marketing culturel qui nous intéresse particulièrement, des chercheurs ont effectué des recherches sur ce que nous appellerons sans prétention aucune « la marketisation du produit théâtral ».

Dominique Bourgeon-Renault a ainsi coordonné un ouvrage paru en 2009, et titré : Marketing de l'art et de la culture33(*). Reprenant et enrichissant les travaux des précurseurs de ce domaine tels que Bomol, Colbert, Mayaux ou Evrard, ce livre se veut un ouvrage francophone de référence sur les questions concernant le marchéage des produits culturels. Après une partie visant à dégager les spécificités de ces produits ; une étude du consommateur du domaine culturel ; l'énonciation des idées pour la bonne segmentation des marchés culturels ; l'ouvrage aborde également entre autres le marketing du spectacle vivant. Mais s'il est vrai que les auteurs tentent de légitimer la possibilité de vendre du théâtre, il faut toutefois observer que l'institution culturelle qu'est le lieu théâtral n'est quasiment pas abordée dans son rôle de socle « du produit qui lui est lié ». De même, les théories relatives au comportement du consommateur de spectacle vivant rapportées ici manquent d'universalité, car l'ouvrage étant surtout de par ses illustrations consacré à l'activité théâtrale européenne. Notre travail quant à lui tente de combler modestement des deux limites observées.

Toutefois, avant Bourgeon-Renault et ses collègues, Myriam Jakir bouclait déjà en 2005 à l'université de Genève un mémoire de licence intitulé : Comment vendre du théâtre : l'art de promouvoir a-t-il ses limites ?34(*)  Dans ce travail, la jeune chercheuse jette un regard panoramique sur cette discipline alors peu connue qu'est le marketing culturel. Elle met ainsi en exergue toutes les spécificités et les théories relatives à un marketing du théâtre. Cette compilation théorique des connaissances est ensuite complétée par une étude de la promotion du théâtre dans quelques institutions culturelles genevoises. Qu'à cela ne tienne, la mise en avant dans la présente recherche des deux concepts théoriques que sont la notoriété de marque et l'image du point de vente adaptées au lieu théâtral, permettent d'approfondir le travail de Jakir.

Enfin en 2006, José Charles Ewané dans son mémoire de DEA intitulé : Le marketing des spectacles au Cameroun : de la conception du produit aux options stratégiques de diffusion35(*), tente d'illustrer la démarche marketing opérant dans la mise à disposition des spectacles théâtraux pour le public camerounais. Cependant, cette étude qui se trouve être parmi les pionnières en son genre au Cameroun, est en primauté une adjonction de la méthodologie de mise en scène d'un spectacle, et du listing des différents festivals et lieux théâtraux de Yaoundé, et ceci sans prendre appui sur un véritable postulat théorique tangible si ce n'est des notions quotidiennes de marketing. Sans renier l'importance du travail d'Ewané qui a constitué pour nous une grande source de motivation dans le choix du présent sujet de recherche, il est néanmoins à souligner que la recherche actuelle l'approfondit en mettant sur le piédestal du marketing du théâtre, la salle de théâtre et son contenu qui est le produit théâtral et accessoirement d'autres produits d'attraction, plutôt que de mettre ce contenu au premier plan.

En somme, et sans prétendre avoir été exhaustifs sur l'état de la recherche concernant le lieu théâtral, nous remarquons que la plupart des chercheurs camerounais s'intéressant au théâtre, ne manquent jamais d'évoquer le problème des salles de théâtre dans leurs travaux ; et aussi que la situation décriée n'a depuis lors connu la moindre évolution positive. Au milieu de ces efforts constants menés afin de redorer le blason du théâtre camerounais, cette recherche se veut modeste. Elle se présente comme un approfondissement, et une réactualisation des recherches antérieures par l'entremise de plusieurs disciplines scientifiques parmi lesquelles le marketing. Elle tire ainsi son originalité de cet aspect, mais également par le fait qu'elle se consacre exclusivement à l'étude du lieu théâtral camerounais, et notamment à la recherche de quelques voies pouvant permettre une avancée significative et positive sur la question.

* 19 Claire Marie Michelle MUKARUTESI, Impact of foreign aid on Rwanda's socio-economic development as guided by millennium development goal (MDG). The eradication of extreme poverty and hunger: a case of Gasabo District, Master of sciences in development studies degree, Women's university in Africa, 2011.

* 20 Wolfgang ZIMMER, Répertoire du théâtre camerounais. Paris, L'Harmattan, 1986.

* 21 Qui deviendra au début des années 1990 Université de Yaoundé 1.

* 22 Richard et Helen LEACROFT, Theatre and Playhouse: an Illustrated Survey of Theatre Buildings from ancient Greece to the present day, Ed. Methuen, 1984.

* 23 Richard Laurent OMGBA, « Les nouveaux défis de la culture camerounaise », in Annales de FALSH, UYI, Vol.1, No 13, Nouvelle série, 2011, Deuxième semestre, p.3-15.

* 24 David Tiwa NGOUDGUI, La problématique de la mise en scène au Cameroun : le cas de Yaoundé. Maîtrise professionnelle en études théâtrales, Université de Yaoundé, 1992.

* 25 Henri FOTSO, Problématique de la production théâtrale à Douala. Mémoire de maîtrise professionnelle en études théâtrales, Université de Yaoundé I, 1993.

* 26 Sylvie TAMI WABETTE, Le public du théâtre camerounais : cas de la ville de Yaoundé. Mémoire de maîtrise, Université de Yaoundé I, 2007.

* 27 Guy Francis TAMI YOBA, Etude comparée des techniques des metteurs en scène camerounais. Mémoire de DEA, Université de Yaoundé I, 2006.

* 28 Angeline Solange BONONO, La réception des spectacles au Cameroun : le cas de Yaoundé. Mémoire de Maîtrise, Université de Yaoundé, 1991.

* 29 PANI MALOWA Marianne FOMINYEN. The demise of cinema halls in Cameroon: the case of Yaoundé. Mémoire de master II, Université de Yaoundé I, 2010.

* 30 Luc Bertrand ONDOBO, Les problèmes des musées du Cameroun : le cas des musées de Yaoundé, Mémoire de Master II, Université de Yaoundé I, 2011.

* 31 L'espace dans le théâtre négro-africain : les rites cérémoniels du Cameroun, thèse de doctorat 3ème cycle, Université Lumière de Lyon 1983 ; et La vie théâtrale au Cameroun de 1940 à nos jours, thèse de doctorat, Université Paris III, 1992.

* 32 Andrew R. FILMER, Backstage Space: The place of the performer, PhD Thesis, Department of performance studies, University of Sydney, 2006.

* 33 Dominique BOURGEON-RENAULT, et Al, Marketing de l'art et de la culture, Paris, Dunod, 2009.

* 34 Myriam JAKIR, Comment vendre du théâtre : l'art de promouvoir a-t-il ses limites ? Mémoire de licence, Université de Genève, 2005.

* 35 José Charles EWANE, Le marketing des spectacles au Cameroun : de la conception du produit aux options stratégiques de diffusion, Mémoire de DEA, Université de Yaoundé I, 2006.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams