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La dédollarisation de l'économie congolaise: evaluation du processus

( Télécharger le fichier original )
par Benny Leba
Université de Kinshasa - Licence en Economie 2014
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

Quand les grandes puissances veulent mettre une jeune économie à genoux, elles commencent par avilir sa monnaie, c'est ainsi qu'il y a une devise étrangère circulant parallèlement à une devise nationale. C'est un crime économique que les nations doivent condamner tout en demandant les réparations pour les préjudices subis.

Mgr BAKAFWA KWASHIKONA Placide

L'admission de la femme à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation; elle doublerait ainsi les forces intellectuelles du genre humain et ses chances de bonheur.

STENDHAL

DEDICACES

A mes parents Gaby LEBA ATALUI et Annie MOKABAY MENGO pour tant des sacrifices et privations que vous avez endurés en m'apportant votre soutien tant moral, matériel que financier durant mes vingt années d'études, trouvez ici l'expression de ma profonde gratitude. Que Dieu vous bénisse et vous accorde une longue et meilleure vie.

A ma soeur ainée Christelle LEBA dont la brillante réussite scientifique et professionnelle me donne le courage d'aller de l'avant.

A mes tendres petites soeurs Grace ATALUI et Merveille LEBA dont la présence à mes cotés me donne l'assurance, le courage et la détermination, que la réalisation de ce travail soit pour vous une source d'inspiration profonde.

Que mon adorable petit neveu Jean-Marie NKOO, trouve dans cette publication la matérialisation de ce que sa mère a toujours attendu de moi.

IN MEMORIAM

Je pleure un modèle

Marie-Brigitte nous a quittés depuis le 18 novembre passé sans crier gare ;

Elle était une professeure d'université au sourire contagieux et d'une générosité exemplaire toujours prête à aider qui en aurait besoin ;

Elle était le plus bel exemple de réussite scientifique qu'une fille puisse suivre.

La mort n'est rien tu es juste passé dans la pièce à coté, ce que tu étais pour moi tu l'es toujours ;

Ta mort est comme un silence qui hurle mais ce silence me permet d'entendre la fragile musique de la vie ;

L'aube est moins clair, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;

Les longs jours sont passés les moins charmants finissent. Comme le temps s'en va d'un pas précipité ;

Pendant un moment j'ai eu de la peine, mais la confiance m'a apporté du réconfort et de la consolation ;

Il ne faudra pas pleurer il faut vivre ;

Ce travail, je te le dédie, en te promettant de ne pas m'écarter de la voie dans laquelle tu m'as laissé car rien n'est plus réconfortant que la réalisation d'un rêve et je me battrai pour réaliser les tiens, de là haut je te rendrai fière de moi ;

Eh oui, la mort est le commencement de l'immortalité, la vie d'un homme ne dépend pas de ses nombres d'années mais de souvenir qu'il laisse, le vrai tombeau des morts c'est le coeur des vivants, dans le mien, tu vivras toujours car, dans ta mort, je pleure un modèle.

AVANT-PROPOS

La formation universitaire a pour objectif de doter l'étudiant des connaissances et aptitudes lui permettant d'être utile à la société, et de résoudre les problèmes majeures qui surgissent au cours de la civilisation.

Ainsi, ce travail qui marque la fin du deuxième cycle à la faculté des sciences économiques et de gestion est le fruit d'une formation assidue sur le plan intellectuel. Sa concrétisation ainsi que sa rédaction est le résultat de beaucoup d'efforts consentis par plusieurs personnes envers lesquelles nous voudrions adresser nos remerciements.

Nous adressons nos remerciements au professeur TSHIUNZA MBIYE Omer et au chef des travaux LUANSANGU MUHETA Paul qui, en dépit de leurs multiples occupations ont accepté d'apporter leurs touches de maitre à la rédaction de ce travail, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et de notre parfaite considération.

Nous adressons nos remerciements au corps professoral de la faculté des sciences économiques ainsi qu'aux cadres scientifiques dont les enseignements nous ont permis d'atteindre ce niveau, nous nous adressons particulièrement à l'assistant Rémy NGEWAMPADIO qui a toujours disposé du temps nécessaire pour répondre à nos questions.

Nos sentiments de profonde gratitude se tournent vers la Banque Centrale du Congo où les experts étaient disposés à répondre à toutes nos questions, particulièrement notre frère, ainé scientifique et ami Greg TSHIAMALA pour l'enrichissement de ce travail.

Nous pensons à nos compagnons de lutte avec qui nous avons sué sang et eau pour atteindre ce but : Jeaexi MUKALANGAY, Doréa LEDU (mon voisin), Michel IKONGE, Walter NSONGOLO, Gloria AKANI, Daniel MWEMBO, Dadou SHAY, Akim NGANI, ainsi que toute la promotion de la deuxième licence économie monétaire dont j'ai été la dirigeante.

Nous n'oublions donc pas nos amies biologiques par ordre de leurs noms : BALULA Grace, BUKASA Liliane, KATENDI Joujou, MBENGO Candy, KUKANINA Geoclanie, MAFUTA Becky, MBUYI Régine, NGUARI Rachel.

Nous remercions aussi nos frères et soeurs pour leur assistance : MOKABAY Roberto, MINIMBU Elvira, OFULA Ruth, IZANGA Anderson, KAKONKE Jack ainsi que toute la communauté des anciens de Bonsomi.

Que tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs ne nous tiennent pas rigueur car ils ne sont pas cités cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas aimés ou sont oubliés, c'est plutôt faute de temps et d'espace.

INTRODUCTION GENERALE

1.  PROBLEMATIQUE

La République Démocratique du Congo, Etat souverain depuis 1960, a connu différents moments de rebondissement dans son histoire. Elle a connu des périodes glorieuses mais aussi des moments de basse conjoncture.

Sur le plan monétaire, le pays a réalisé plusieurs reformes depuis son accession à l'indépendance, lesquelles n'ont toujours pas eu des effets attendus sur la conjoncture économique1(*).

L'économie congolaise, en crise depuis 1974, n'a jamais connu un désordre monétaire tel que celui observé dans les années 1990, avec le déchainement de l'hyperinflation et le dérèglement général des mécanismes des paiements2(*).

Dans l'optique de vouloir mettre fin à ce disfonctionnement croissant de l'économie, le gouvernement avait initié en 1993 notamment, une reforme monétaire dont le trait majeur était le remplacement des « zaïres » par des billets dénommés « nouveaux zaïres ». Contre toute attente, l'on a assisté, dans certaines parties du pays, au rejet total de cette nouvelle monnaie légale au profit des anciens billets qui venaient d'être démonétisés3(*).

Cette reforme a été opérée dans un contexte d'instabilité politique attestée par les pillages des années 1991-1993 et, a occasionné la destruction de l'outil de production et la détérioration de l'environnement des affaires.

Cette situation avait eu des effets néfastes sur l'économie qui est entré en récession, laquelle récession s'est maintenue pendant près d'une décennie. Sur le plan monétaire, on a assisté à une méfiance accrue des agents économiques dans la détention de la monnaie locale. Ces agents ont préféré conserver leurs avoirs liquides dans une monnaie stable (pour la plupart le dollar américain) ou dans d'autres valeurs refuges (bijoux, immobiliers, etc.). Ce recours au dollar comme monnaie refuge a été simplement le début de la dollarisation qui avait donc commencé à prendre de l'ampleur.

Cette mentalité, basée sur l'utilisation du dollar dans toutes les transactions économiques, s'est ancrée dans le comportement des agents au point d'en faire une seconde nature. C'est ce qui a conduit le pays à une perte progressive de sa souveraineté sur le plan monétaire et à la perte de profit du seigneuriage pour la Banque centrale, surtout avec la signature de l'Ordonnance-Loi n°004/2001 du 31 Janvier 2001 donnant cours légale à la circulation des devises étrangères sur le territoire national4(*).

Depuis 2002 l'économie a retrouvé le sentier d'un taux de croissance positif du produit intérieur brut, le taux de change et d'inflation ont été progressivement stabilisés: le taux d'inflation (le plus faible d'Afrique)5(*) soit 1,07% en 2013 contre 9976% en 1994-, un taux de change stable depuis 20096(*) contre une dépréciation moyenne annuelle d'environ 99% sur la décennie 1990 et une stabilité politique de plus en plus rassurante. Toutefois, le taux de dollarisation de l'économie demeure encore très élevé, il a été de 85% en 20137(*) alors que ce taux était de 84% en 19948(*).

Cependant, la stabilisation progressive du cadre macroéconomique depuis une décennie n'a pas suffit à redonner la confiance en la monnaie nationale, le roi-dollar a continué à régner et influencer le choix des agents économiques en matière de détention de monnaie. Le taux de dollarisation a augmenté de 72% en 2002 à 85% en 2013. La persistance de la dollarisation voire son accentuation, ont amené le gouvernement à mettre en place des mesures spécifiques pour parvenir à dédollariser l'économie nationale.

En définitive, la dollarisation de l'économie congolaise est allée de pair avec la stabilisation du cadre macroéconomique, attesté par des niveaux d'inflation faibles, un taux de change stabilisé et un taux de croissance de l'activité assez soutenu et, dans un contexte de stabilité macroéconomique retrouvée, les exigences de la relance de l'économie via son financement nécessite la mise en place d'un processus de dédollarisation, c'est pour cela que les autorités nationales à travers la Banque centrale du Congo et le gouvernement ont mis en place un train des mesures visant la dédollarisation de l'économie. Dans ces conditions, il y a lieu de se demander ce qui peut bien justifier la décision des autorités, en d'autres termes en quoi la dollarisation nuisait-elle véritablement à l'économie nationale.

Eu égard à ce qui précède, cette étude se matérialise par deux questions, à savoir :

- Quelles sont les raisons fondamentales qui peuvent justifier le processus de dédollarisation de l'économie congolaise?

-  Les mesures prises par les autorités, dans le cadre du processus, répondent-elles effectivement aux causes de celle-ci?

2. REVUE DE LA LITTERATURE

Au regard de l'évolution de la science, les questions non exploitées dans la plupart des domaines demeurent rares. Il importe pour tout chercheur de s'informer sur ce qui a été dit, fait et écrit sur son thème de recherche pour montrer l'originalité de son étude.

Pour la problématique de la dollarisation et dédollarisation des économies, les auteurs et chercheurs laissent couler beaucoup d'encre et de salive étant donné que c'est un phénomène récemment devenu inquiétant surtout pour les économies en développement.

Ainsi, Axel Gastambid dans sa thèse de doctorat intitulé «  dollarisation partielle et dollarisation intégrale : expérience de l'Equateur » s'intéresse à l'étude expérimentale de la dollarisation partielle et intégrale de l'Equateur. Il arrive à la conclusion selon laquelle la dollarisation partielle entraine des coûts macroéconomiques dont les effets se matérialisent par différentes crises difficilement contrôlables. D'où la seule issue pour les économies est l'adoption de la dollarisation intégrale.

Gérard Duchene et Michael Goujon dans leur article «  la dédollarisation : les expériences du Vietnam, de l'Ukraine et de la Roumanie » décrivent largement le concept et le schéma suivi par les pays précités pour sortir de la dollarisation et ils arrivent aux conclusions selon lesquelles le taux de dollarisation est sensible au rendement relatif des dépôts et que les autorités monétaires ont la possibilité de limiter la dollarisation en maniant le taux de change et le taux d'intérêt. Ils ont trouvé que diminuer la dollarisation nécessite que le rendement des dépôts en monnaie nationale soit durablement supérieur à celui des dépôts en devises.

Cécile Chevré dans son article «  la dédollarisation : longue chute du géant vert » renseigne que le dollar, dont la force résidait dans la suprématie américaine (qui repose sur la puissance économique des états unis, la stabilité du dollar, le pétrodollar, le dollar comme monnaie de réserve mondiale) est en voie d'être remplacé( sur proposition du BRICS et du FMI) dans un rapport qui insistait sur la nécessité de reformer le système monétaire international et de proposer des alternatives crédibles au seul dollar.

Pascal Ordonneau dans son article «  dédollariser est plus difficile que dollariser » se limite à dire qu'en abordant le processus de la dédollarisation tout ce qui était délégué à la puissante émettrice (la fédérale réserve des états unis d'Amérique) doit être assumé par les autorités monétaires locales notamment la qualité du crédit, la qualité du processus, la transparence, l'égalité entre les intervenants, la largeur du marché.

Rémy Herrera et Paulo Nakatani dans leur article « la dollarisation cubaine. Eléments de réflexion pour une dédollarisation » disent que pour faire reculer la dollarisation, il serait nécessaire de mettre en oeuvre une série d'actions coordonnées  dont : transférer progressivement la régulation économique vers la monnaie nationale et restituer à la monnaie nationale le plus grand nombre des fonctions possibles compatibles avec la coexistence d'une régulation économique réalisée de manière prédominante par le moyen des devises en renforçant les mécanismes de gestion financière et de planification en monnaie nationale..

Placide Fundji dans son article «  la dédollarisation de l'économie congolaise » conclut en disant qu'une bonne politique de dédollarisation exige aux autorités monétaires d'aller avec des stratégies bien étudiées et ordonnées pour éviter des appels à la désobéissance civique et aussi aux opérateurs économiques, surtout ceux du secteur minier et pétrolier qui assurent les grosses rentrées en devises étrangères, d'observer les lois et règlements qui régissent les activités économiques du pays.

Lendela Kola et Kamanda Kimona dans leur article «  nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise » se limitent à décrire la spécificité de la dollarisation de l'économie tout en précisant que la dollarisation de l'économie congolaise est restée dans les aspects purement monétaires, la substitution d'actifs étant marginale.

Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye dans leur article «  économie congolaise et reforme monétaire » établissent un bilan de comportement de l'économie congolaise tout en évaluant la reforme monétaire au cours de chaque décennie depuis les années 1960.

La mission du fond monétaire international dans un rapport publié, portant sur les perspectives économiques des pays subsahariennes, a révélé que la dédollarisation est une question de temps, elle se ferra progressivement dans le temps mais l'enjeu réside dans le rétablissement de la confiance des agents en la monnaie nationale.

Lukau Tshang dans son article «  la dollarisation de l'économie congolaise : pourquoi s'y opposer et comment la combattre efficacement » décrit la dollarisation comme un processus diabolique qui neutralise l'autorité des gouvernants. D'où il faut une très bonne politique pour la combattre.

Dans leur article intitulé : « La persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa », Ngonga Nzinga et Mususa Ulimwengu expliquent et recherchent les fondements de la dollarisation de l'économie congolaise tout en démontrant empiriquement le lien existant entre la dollarisation et le niveau général des prix. Pour eux, l'irréversibilité de la dollarisation en RDC peut s'expliquer par deux thèses, d'une part elle demeure en raison de l'intériorisation des évolutions passées de l'inflation par les agents économiques dont la maîtrise ne procéderait que d'un accident. A tout instant, l'économie peut retomber dans les travers de l'hyperinflation. D'autre part, les efforts ont été entrepris pour juguler l'hyperinflation, toutefois, ce qui pose problème c'est sa volatilité, à savoir l'écart absolu entre l'inflation actuelle et celle précédente, les agents économiques s'adaptent donc à la conjoncture. D'où pour dédollariser l'économie congolaise, il revient à lui conférer une stabilité susceptible de s'inscrire dans la durée. Il revient aussi à renverser les taux d'utilisation des devises, dans un sens large.

Ngerendawele Ngbase H. dans son mémoire « «tentative de dédollarisation de l'économie congolaise comme instrument de stabilisation des prix: appréciation des mesures prises en 1999», évalue et apprécie les mesures de dédollarisation prises par le gouvernement sur le secteur réel de l'économie. Ce mémoire est arrivé à une conclusion selon laquelle la tentative de dédollariser l'économie congolaise entamée en 1999 n'a pas été un instrument adéquat de stabilisation des prix des biens et services et partant de préservation du pouvoir d'achat. Le problème est qu'au lieu de s'attaquer aux véritables sources d'instabilité économique notamment la monétisation du déficit public qui donne lieu à l'hyperinflation et son corollaire la dollarisation, les décideurs s'attaquent aux symptômes. La dédollarisation recommandant des réformes à long terme, il propose certains préalables au gouvernement pour combattre la dollarisation dont la stabilité de l'économie en combattant les causes réelles et profondes à la base de l'inflation et de la dépréciation monétaire c'est-à-dire chercher à restaurer la stabilité macroéconomique par la mise en oeuvre des politiques monétaires, budgétaires et structurelles crédibles.

Birindwa Emmanuel dans son mémoire intitulé «  la dédollarisation de l'économie congolaise : une étude prospective » conclut que l'ébauche du processus de dédollarisation de l'économie congolaise est nécessaire pour remettre à la monnaie ses fonctions traditionnelles mais il est à noter que ce processus est inertiel et peut prendre plusieurs années. Ce phénomène exige de la part des acteurs de la patience et de la persévérance dans l'effort en raison des effets d'hystérèse observés et de la pénétration de ce phénomène dans les us et coutumes des agents économiques tant dans le secteur privé que public.

En examinant cette revue littéraire, l'on s'accorde à dire que certes les chercheurs ont eu à parler de la dollarisation et dédollarisation des économies en général et de l'économie congolaise en particulier.

Cependant, jusqu'alors, la problématique des mesures prises pour l'effectivité de la dédollarisation particulière de l'économie congolaise n'a pas encore été abordée.

Les auteurs qui abordent la problématique de la dédollarisation de l'économie congolaise s'y lancent sans analyser à mi parcours l'effectivité de cette décision, c'est ce qui constitue la spécificité de la présente étude.

3. OBJET DE L'ETUDE

L'objet de l'étude étant le souci qui anime le chercheur individuellement et qu'il cherche à observer dans son étude, le notre tourne autour de deux axes principaux à savoir :

- Comprendre ce qui a poussé les autorités à déclencher le processus de dédollarisation. Cet examen devrait permettre de juger la pertinence du lancement de la dédollarisation de l'économie congolaise ;

- Mettre en relation les causes de la dollarisation de l'économie congolaise et les mesures arrêtées par les autorités pour éradiquer ce fléau en vue de voir si ces dernières répondent effectivement à la problématique.

4. OBJECTIF DE L'ETUDE

L'objectif de ce travail est de parvenir à faire un état de lieu du processus lancé depuis peu pour donner un signal d'alarme aux autorités sur l'ampleur de l'exécution du processus dans le cadre de l'effectivité de la dédollarisation de l'économie congolaise.

5. HYPOTHESES DE L'ETUDE

Une hypothèse est une réponse anticipée qui découle d'un premier regard de l'objet, réponse qui peut être affirmée ou infirmée à la fin de l'étude9(*).

Partant de nos questions de recherche notre étude part des hypothèses suivantes :

- Les crises sur l'ensemble de l'économie et la tendance nationale de la population à préférer la devise à la monnaie nationale ont poussé les autorités à tenter le coup de grâce en lançant le processus de dédollarisation.

- Les mesures prises répondent effectivement aux causes de la dollarisation de l'économie congolaise.

6. METHODOLOGIE

La méthodologie est la séquence logique des opérations élémentaires appliquées à l'objet d'étude10(*). Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons la méthode comparative qui consistera à comparer les causes de la dollarisation et les mesures prises pour dédollariser l'économie Congolaise. Cette méthode sera accompagnée de la méthode historique qui permettra de capter l'évolution du phénomène dans le temps et dans l'espace. Aux deux, s'ajoutera la méthode analytique qui consistera à examiner la matrice de dédollarisation de l'économie congolaise, qui est le cadre unique connue pour éradiquer le phénomène.

Les méthodes retenues seront appuyées par certaines techniques. Nous utiliserons la technique documentaire qui consiste à recenser toute la littérature qui existe en rapport avec l'objet d'étude et celle de l'interview qui consistera en une descente sur terrain (Banque centrale et gouvernement) en vue d'obtenir certaines informations auprès des personnes ressources.

7. INTERET DE L'ETUDE

Cette étude vaut son pesant d'or car elle est d'une très grande importance pour la crème universitaire. Elle s'ajoute aux nombreuses études menées avec toutes les spécificités qui lui sont propres. Pour le monde académique, l'étude s'ajoute à la base des données qui constitue le moteur de recherche pour les générations futures. Pour les gouvernants et décideurs politiques, cette étude permettra une évaluation des actions entreprises jusque là en vue d'apporter des modifications ou amendement éventuels. Pour nous même cette étude permettra de nous murir sur la question au point d'en devenir experte.

8. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Cette étude a pour espace la République Démocratique du Congo, elle couvre la période allant de 1990 à nos jours. Cette étude mettra un accent particulier sur la période allant de 2002 à nos jours. Le choix de cette période se justifie par le fait qu'elle coïncide avec l'avènement et l'intensification de ce phénomène et aussi que l'on note l'inscription des indicateurs macroéconomiques en vert.

9. CANEVAS

Le présent travail comprend outre l'introduction et la conclusion trois principaux chapitres dont le premier porte sur le Cadre conceptuel de la dollarisation et dédollarisation des économies, le deuxième s'intitule la dédollarisation de l'économie congolaise : contour de la question, et le troisième et dernier s'intitule évolution macroéconomique de l'économie congolaise : regard sur la dédollarisation.

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL DE LA DOLLARISATION ET DEDOLLARISATION DES ECONOMIES

Le présent chapitre est consacré à la clarification des principaux concepts dont l'usage sera courant dans cette étude. Il sera ainsi question des concepts de dollarisation et dédollarisation ainsi que leurs articulations respectives.

SECTION 1 : DOLLARISATION DES ECONOMIES

I.1.1 Quelques définitions de la dollarisation

Le phénomène « Dollarisation » fait l'objet de plusieurs études (débats) et ce, depuis les années 1970. Pour certains économistes, la définition exacte de la dollarisation ne fait pas l'objet d'un concept à proprement parler en ce sens qu'elle est délicate, discutable et même variable.

Pour SALAMA (1989), la dollarisation est l'évolution selon laquelle le dollar américain s'impose de plus en plus comme réserve de valeur, unité de compte et parfois intermédiaire des échanges pour certains produits.11(*)

La dollarisation est un phénomène économique et social pour lequel toute ou une partie de la population d'un pays utilise une marque de monnaie étrangère.12(*)

Stricto sensu, la dollarisation est le processus de remplacement, par le dollar des Etats-Unis, des monnaies nationales préexistantes en tant qu'unité de fixation des prix des biens, d'instrument de paiement et de détention de l'épargne. Lato sensu, le terme de dollarisation peut aussi être utilisé de façon quasi-générique, pour designer le cas où toute devise autre que le dollar se trouve appelé à remplacer la monnaie domestique d'un pays. D'après BOURGUINAT et DOHNI.13(*)

CALVO et VEIGH définissent la dollarisation comme le concept le plus approprié pour décrire le phénomène où la monnaie domestique est graduellement remplacée par la monnaie étrangère généralement le dollar des Etats unis, d'abord dans sa fonction de réserve de valeur puis dans celle d'unité de compte et enfin de moyen de paiement.

Il y a lieu de retrouver dans toutes ces définitions, une sorte de substitution totale ou partielle de la monnaie nationale d'un pays par une devise étrangère, généralement le dollar américain.

I.1.2 Origines de la dollarisation des économies

Plusieurs chercheurs présentent différentes origines de la dollarisation des économies, mais nous reprenons celles présentées par Jean-Baptiste14(*).

Il explique les raisons qui font qu'une monnaie étrangère se retrouve dans un espace qui n'est pas le sien. Elles sont de trois (3) ordres, notamment : les origines militaires, historiques et économiques.

I.1.2.1 Dollarisation d'origine militaire

L'occupation militaire peut constituer une cause de la dollarisation ou la xéno-monétarisation.

Par illustration, l'auteur explique : pendant la deuxième guerre mondiale, lorsque l'Allemagne a occupé la Belgique, il y a eu une forte utilisation du Deutsch en Belgique, parce que les forces militaires avaient imposé leur souveraineté monétaire.

I.1.2.2 Dollarisation d'origine historique

A ce niveau, l'auteur reprend en exemple la formation du Liberia. Il note que le Liberia est un pays constitué, majoritairement des anciens esclaves en provenance des Etats-Unis d'Amérique, ce qui explique l'utilisation du dollar américain, se traduisant par les entrées des capitaux de frais de service, etc.

I.1.2.3 Dollarisation d'origine économique

L'auteur attribue une grande importance au concept d'inflation ou d'hyperinflation, étant la base de dollarisation d'une économie.

Nous pouvons relever en toute somme dans ce point, que l'instabilité de la monnaie nationale favorise davantage le processus de dollarisation d'une économie.

Cette instabilité peut provenir du niveau élevé d'inflation, d'hyperinflation ou d'instabilité de la monnaie nationale.

Rappelons aussi que beaucoup d'auteurs s'attèlent à expliquer la persistance de la dollarisation à travers l'effet mémoire. Et les autres, tentent d'expliquer à leur tour, les causes de la dollarisation par le prestige de détention de la monnaie étrangère et la part importante de population, surtout en R.D.Congo à la dépendance des sources financières extérieures pour des fins de consommation et d`investissement.

I.1.3 Description d'une économie dollarisée

La dollarisation d'une économie se fait essentiellement en trois (3) étapes :

I.1.3.1 Monnaie étrangère comme réserve de valeur

C'est lorsque les agents économiques se servent de la monnaie étrangère (dollar américain) comme une monnaie refuge pour conserver leurs avoirs puisqu'ils n'ont plus confiance en la monnaie nationale. Cette situation renvoie à un comportement d'optimisation et de diversification du portefeuille. Les agents économiques décident d'allouer leur patrimoine financier en actifs étrangers compte tenu de leur rendement élevé et de leur risque relativement faible par rapport aux actifs domestiques.

I.1.3.2 Monnaie étrangère comme unité de compte

La dollarisation de la fonction unité de compte permet aux agents (surtout vendeurs et créanciers) de se prémunir contre des changements fréquents (ou mal anticipés) de la valeur réelle ou du rendement global des marchandises et des titres. A ce stade, la dollarisation permet juste de minimiser les couts de transactions ou d'information relatifs aux ajustements fréquents et non prévisibles des prix et termes contractuels lorsque ceux-ci sont fixés dans une monnaie dont le pouvoir d'achat est très volatile.

I.1.3.3 Monnaie étrangère comme intermédiaire d'échange

En période d'inflation galopante, les agents économiques ont besoin des coupures à valeur faciale de plus en plus élevée pour effectuer un volume donné des transactions. Dans la perspective d'un agent économique, un doublement du niveau général des prix doit s'accompagner d'un doublement de la valeur faciale de toutes les coupures des billets de banque. Cependant, l'expérience montre que : dans les pays à inflation élevée, la moyenne de la valeur faciale des différentes coupures nouvellement émises a tendance à évoluer moins rapidement que le rythme de la hausse des prix.

Pour minimiser les couts de stockage, de transport et de comptage des billets de banque, l'agent économique marque clairement sa préférence pour les grosses coupures des billets de banque (en monnaie nationale) et ce, au détriment des petites coupures. Les devises fortes offrent encore une alternative plus efficace et efficiente que les billets en monnaie nationale, dans cette optique de minimisation des couts de transaction. C'est pourquoi dans une économie à inflation galopante, on observe que, presque tous les achats des biens durables et les transactions impliquant des montants relativement importants sont réglés en devise étrangère.

I.1.4 Variantes de la dollarisation d'une économie

I.1.4.1 Types de dollarisation

La dollarisation peut être classifiée selon deux critères:15(*)l'acceptation institutionnelle et le degré de pénétration du phénomène .Du point de vue de l'acceptation institutionnelle, on distingue la dollarisation de « jure » de la dollarisation « facto ».

Tandis que du point de vue du degré de la pénétration du phénomène dans une économie donnée, on oppose la dollarisation intégrale à la dollarisation partielle.

a) Critère d''acceptation institutionnelle ou officialisation du phénomène

Ce premier critère de classification des régimes de la dollarisation se fonde sur la décision des pouvoirs publics.

a.1 Dollarisation de « facto »

La dollarisation « de facto ou de fait », « officieuse ou informelle », selon BALINO et al, est « un processus spontané découlant d'un choix des résidents d'un pays. Ces derniers possèdent une partie importante de leurs avoirs financiers en monnaie étrangère alors que celle-ci n'a pas cours légale ». Cette dollarisation officieuse est une réaction à l'instabilité du cadre macroéconomique, elle traduit la volonté des agents, méfiants en la monnaie nationale, de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques des effets de l'inflation élevée et de dévaluation de la monnaie nationale.

a.2 Dollarisation de « jure »

Ce régime de dollarisation dit aussi « dollarisation de droit ou formelle ou encore officielle » ne peut se concevoir que lorsque les pouvoirs publics décident de perdre tout ou une partie de sa souveraineté monétaire du fait de l'autorisation d'utiliser une ou plusieurs monnaies étrangères sur le territoire national. La dollarisation officielle est un processus institutionnel relevant d'un choix des autorités monétaires et politiques. L'utilisation de la monnaie étrangère est reconnue officiellement par les pouvoirs publics à travers la fixation de prix en lui donnant cours légal.

b) Critère de pénétration du phénomène dans une économie

Sur base de ce second critère de différenciation, c'est-à-dire, le degré de pénétration de la monnaie étrangère dans les pratiques monétaires des agents économiques d'un pays. Il convient de distinguer la « dollarisation partielle » et la « dollarisation intégrale ou totale».

b.1 La dollarisation partielle

C'est l'adoption officielle de la monnaie d'un pays pour une partie des transactions financières.

La dollarisation partielle désigne un phénomène de pluralité monétaire où une devise étrangère circule parallèlement avec la monnaie nationale. Il s'agit d'un processus plus ou moins souverain, de complémentarité monétaire. L'exemple type est celui des pays latino-américains dans les années 1970 et 1980 en proie à une hyperinflation. Face à une perte de confiance en leurs propres monnaies, les agents privés se sont mis à adopter le dollar comme unité de compte mais également comme monnaie de transaction, en particulier pour acquisition des biens de consommation durables et onéreux.

b.2 La dollarisation intégrale

La dollarisation intégrale ou entière ou encore totale que certains analystes traitent de « dollarisation complète ou pleine », c'est l'adoption officielle de la monnaie d'un autre pays pour la totalité des transactions financières. La dollarisation intégrale caractérise un phénomène d'exclusivité monétaire dans la mesure où la devise américaine s'impose comme signe monétaire exclusif.

D'après Bruno THERET: une pleine dollarisation correspond à la remise entre les mains étrangères du monopole légitime de la création de la monnaie ».16(*)

I.1.4.2 Sortes de dollarisation

Il peut s'agir de la substitution de la monnaie ou de la substitution des actifs.

a) Dollarisation-substitution monétaire

Ici, la monnaie étrangère remplace progressivement ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante en tant que moyen de paiement, unité de compte et actif de valeur. Ce phénomène s'observe en situation d'inflation où le cout de détention de la monnaie nationale devient exorbitant et pousse le public à chercher des solutions de rechange.

b) Dollarisation-substitution des actifs

Il s'agit d'une situation qui découle de l'évaluation comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie locale. Historiquement, les actifs en devises permettent aux détenteurs de se prémunir contre les risques macroéconomiques tels que l'instabilité des prix et les périodes prolongées de dépression. Dans ce cas, la demande de la monnaie étrangère augmente alors que celle de la monnaie locale baisse.

c) Dollarisation-complémentarité monétaire (une forme rare)

En situation de déflation dans une économie dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est supplée par la présence (ou l'augmentation) de la monnaie étrangère. Dans ce cas, les demandes de deux monnaies augmentent.

I.1.4.3 Formes de dollarisation

La dollarisation peut prendre plusieurs formes. De ce fait, il est utile de distinguer trois formes de dollarisation correspondant aux trois fonctions de monnaie.

Ø La dollarisation des paiements : c'est-à-dire utilisée essentiellement comme moyen de paiement (fonction intermédiaire des échanges) ;

Ø La dollarisation financière : les résidents détiennent des actifs financiers, en dollars (fonction réserve de valeur) ; et,

Ø La dollarisation réelle : les prix et ou les salaires intérieurs sont fixés en dollar. (fonction unité de mesure)

a) La dollarisation des paiements

Dans ce cas, on parle de la substitution monétaire où la monnaie étrangère sert essentiellement de moyen de paiement et/ou d'unité de compte. Cette tendance s'observe typiquement en cas d'inflation élevée ou d'hyperinflation, lorsque le coût élevé de l'utilisation de la monnaie nationale pour des grosses transactions pousse les publics à chercher des solutions de rechange.

b) Dollarisation financière

Dans ce cas, on parle de la substitution des actifs, ici on assiste à une tendance découlant de l'évaluation comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie nationale et en devises. Historiquement, les actifs libellés en monnaies étrangères ont permis à leurs détenteurs de se prémunir contre les risques macroéconomiques par exemple, l'instabilité des prix et les périodes prolongées de crises qui ont sévi dans les nombreux pays en développement. Ceci correspond à la fonction de réserve de valeur de la monnaie.

c) La dollarisation réelle

Dans cette forme de substitution, les prix et les salaires de citoyens sont fixés en monnaie étrangère. Il s'agit de la fonction d'étalon de valeur de la monnaie ou de l'unité de compte. Dans ce cas, la dollarisation permet juste de minimiser les coûts de transaction ou de l'information relative aux ajustements fréquents et non prévisibles des prix et termes contractuels lorsque ceux-ci sont fixés dans une monnaie dont le pouvoir d'achat est très volatile.17(*)

I.1.5 Causes de la dollarisation18(*)

Nous pouvons appréhender les causes qui peuvent conduire à la dollarisation d'une économie, en les catégorisant en deux : primo nous considérons les causes économiques et secundo, nous considérons les causes non économiques qui ont une dimension institutionnelle, psychologique, politique et autres.

Les causes dont il est question ici, seront présentées schématiquement de la manière suivante :

LES CAUSES DE LA DOLLARISATION

Economiques

Ø Instabilité économique et financière ;

Ø Mauvaise gestion de politique conjoncturelle ;

Ø Inflation élevée et durable, Hyperinflation ;

Ø Instabilité du taux de change ;

Ø L'extraversion de l'outils de production ;

Ø L'effet mémoire résultant d'une crise systémique du secteur financier ;

Ø Instabilité du cadre macroéconomique.

Non économiques

Ø Les conflits armés (guerre) ;

Ø Le changement forcé de régime politique (instabilité politique ou institutionnelle);

Ø Rapport de force frontalier ;

Ø Détournement de deniers publics ;

Ø Conception idéologique de la monnaie ;

Ø Manipulation de la monnaie à des fins égoïstes.

La devise est utilisé comme Unité de compte

Crises monétaires caractérisées par la perte des trois fonctions traditionnelles de la monnaie nationale

La devise prend la fonction de réserve de valeur

Dollarisation financière

Dollarisation des paiements

Dollarisation réelle

La devise est utilisée comme intermédiaire d'échange

Dollarisation de l'économie

I.1.6 Avantages et inconvénients de la dollarisation

I.1.6.1 Avantages de la dollarisation dans une économie

La dollarisation présente les avantages suivants :

Ø Etant la résultante d'une instabilité économique et d'une inflation élevée, la dollarisation permet aux agents économiques de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques de dévaluation de la monnaie nationale ;

Ø Elle a pour avantage principal d'éliminer le risque d'une dépréciation soudaine et brutale du taux de change et de permettre au pays de profiter d'une réduction des primes de risque attachées à ses emprunts internationaux ;

Ø Elle permet au pays d'éviter des crises liées à la monnaie nationale ou à la balance de paiements (sans monnaie nationale, il ne peut y avoir de forte évaluation ,  ni de menace de sorties soudaines de capitaux motivées par la crainte d'une dévaluation) ;

Ø Elle permet une plus grande intégration avec les économies émettrices de ces monnaies étrangères. Une telle situation est facilitée par la baisse des couts de transaction ( coûts de conversion d'une monnaie à une autre) et l'assurance de la stabilité du niveau général des prix exprimée en monnaie étrangère ;

Ø Elle permet d'éliminer les attaques spéculatives contre la monnaie nationale ;

Ø Sous réserve de la suppression du financement monétaires des déficits publics, la dollarisation pourrait contribuer à renforcer des institutions financières et à stimuler les investissements intérieurs et internationaux.

Outre les avantages cités ci-haut, la dollarisation n'est toujours pas appréciée par les analystes économiques et politiques, elle présente pour certaines des faiblesses jusqu'à coûter parfois la souveraineté monétaire d'un pays.

I.1.6.2 Inconvénients

Ø Le système bancaire d'une économie officiellement dollarisée n'est pas viable sans relations privilégiées avec le système bancaire du pays émetteur des devises sans un accès aisé aux euromarchés. Le système bancaire est fortement dépendant de l'extérieur ;

Ø La perte des revenus du seigneuriage( seigneuriage entendu comme le revenu réel résultant sinon découlant de la création monétaire), qui revient au pays émetteur de la xénomonnaie . Selon les estimations effectuées par Kirschen en 1974, les recettes de seigneuriage externe des Etats-Unis provenant de la détention de dollars par les six pays de la communauté économique européenne se sont élevées à 9.000 milliards de dollars ( dollars de 1972) sur la seule période 1960-197319(*) ;

Ø Le grand inconvénient est la perte progressive d'indépendance de la Politique Monétaire (et de change) en raison de la composante de l'offre de monnaie constituée des dépôts et circulation fiduciaire hors banques en devises. Salama20(*) l'atteste, « le choix de la politique monétaire appartient désormais à la seule Réserve Fédérale Américaine qui prend ses décisions sur la base d'indicateurs de son économie manipulant le taux d'intérêts selon les pressions inflationnistes.

Ø Absence de préteur en dernier ressort, la banque centrale ne joue plus ce rôle.

SECTION 2 : QUELQUES AGREGATS MONETAIRES

I.3.1 L'offre de monnaie

L'offre de monnaie inclut à la fois les pièces de monnaie et billets de banque détenus par le public et les dépôts que celui-ci constitue auprès des banques21(*). Elle résulte de la création monétaire par la banque centrale et les banques de second rang22(*). Pour les économistes classiques et néoclassiques qui admettent son exogénéité, il s'agit du volume des moyens de paiement disponible dans l'économie23(*).

Il s'agit au sens large de l'ensemble des liquidités disponibles dans une économie24(*). Elle est exogène lorsqu'elle est contrôlée et déterminée par la banque centrale. Elle peut se présenter sous plusieurs formes:

- Masse monétaire (M2) composée de la monnaie fiduciaire hors banques (pièces de monnaie et billets), des dépôts bancaires à vue et à terme;

- Stock monétaire (M1) composée de la monnaie fiduciaire hors banque et des dépôts à vue;

- Base monétaire ou monnaie centrale composée de la circulation fiduciaire hors banques (pièces de monnaie et billets), encaisses des banques commerciales, dépôts des banques à la Banque centrale (avoirs libres et réserves obligatoires).

I.3.1.1 Offre de monnaie en économie dollarisée

En situation de dollarisation, l'offre de monnaie n'est pas totalement exogène, du fait que la banque centrale ne contrôle et ne la détermine que partiellement c'est-à-dire une partie est en monnaie nationale et une autre en devises (xénomonnaie). La dollarisation constitue donc une entrave à l'atteinte des objectifs de la politique monétaire. Elle se présente sous trois formes suivantes:

-La masse monétaire qui est composée de la circulation fiduciaire hors banque en monnaie nationale et en devises, des dépôts bancaires à vue et à terme en monnaie nationale et en devises.

- Le stock monétaire est constitué par la circulation fiduciaire hors banque en monnaie nationale et en devises, des dépôts bancaires à vue en monnaie nationale et en devises;

-La base monétaire est formée de la circulation fiduciaire hors banque en monnaie nationale et en devises, des encaisses des banques commerciales en monnaie nationale et en devises, des dépôts des banques commerciales à la banque centrale en monnaie nationale et en devises.

Cette situation est celle de la RDC, où la politique monétaire ne jouit pas de son indépendance totale, une grande partie de la masse monétaire provient des banques centrales étrangères et son efficacité résulte de l'effet du hasard, les instruments se révèlent de moins en moins opérationnels du fait qu'ils sont incapables de contrôler les devises tant en banques qu'en circulation dans l'économie ce qui réduit la crédibilité des autorités monétaires dans la conduite de la politique monétaire par la Banque centrale. Cela conduit les agents économiques à détenir plus les devises que la monnaie nationale.

I.3.2 la demande de monnaie

Elle émane des agents économiques qui désirent détenir des avoirs liquides. Elle s'entend comme la mesure dans laquelle une économie est prête à détenir la monnaie. Elle est également la disposition des agents économiques à détenir la monnaie.

I.3.2.1 La demande de monnaie dans une économie dollarisée

La demande de monnaie dans une économie dollarisée dépend des flux provenant de l'étranger, et dans une situation de dollarisation la demande est instable.

Sur base de la situation des fondamentaux de l'économie principalement l'évolution du taux de change, les anticipations des agents économiques vont donner lieu à des décisions de détenir la monnaie étrangère et la monnaie nationale. En cas de dollarisation substitution monétaire, la vitesse de substitution (le rythme de conversion de la monnaie nationale en monnaie étrangère) de la monnaie nationale en monnaie étrangère est incertaine et imprévisible, d'où la demande de monnaie devient instable du fait du rythme effréné.

Elle s'accompagne d'une volatilité qui accroit la demande de monnaie du fait d'un degré élevé de substitution et de son effet d'accroitre l'instabilité du taux de change et limiter l'efficacité de la politique monétaire. La composante endogène constituée des avoirs en monnaie étrangères des résidents correspond à une demande instable et imprévisible.

Cette composante du fait que son centre d'émission est différent de celui de la monnaie locale échappe en principe à la banque centrale du pays.

I.3.2 Le taux de change

Le taux de change est le prix d'une monnaie d'un pays par rapport à la monnaie d'un autre25(*).Les opérations de change sont des transactions économiques.

Ainsi, le taux de change est compris comme le prix qui permet d'une part l'achat et d'autre part la vente des devises entre elles. Le prix d'une monnaie étrangère dans un pays donné permet le développement aisé des échanges entre leurs populations impliquées dans le commerce international.

Sur un marché de change, interviennent plusieurs agents avec des buts différents et donc de manière dispersée. Chacun en visant ses propres intérêts choisit le mode de conversion qui lui est favorable. (Alain BEITONE et alliés, 2001).

SECTION 3 : DEDOLLARISATION DES ECONOMIES

I.2.1 Définitions du concept

La dédollarisation est une diminution partielle ou totale de l'utilisation par un pays donné de la monnaie d'un autre pays. Une économie est dédollarisée lorsqu'elle met fin partiellement ou intégralement à la dollarisation. Dans ce cas la monnaie nationale reprend progressivement ses fonctions traditionnelles qu'elle perdait en situation de dollarisation.

Elle est constatée par la baisse graduelle du taux de dollarisation. C'est une question très cruciale et complexe qui recommande d'engager beaucoup de moyens et réformes au préalable. Signalons que la dédollarisation ne se décrète pas, sinon elle est accompagnée d'une instabilité de l'économie, elle s'acquiert à l'issue des efforts entretenus pour reprendre la souveraineté de la monnaie nationale.

La dollarisation privée et contractuelle se développe pour des raisons de stricte efficacité financière. Elle répond à des motivations dont la légitimité n'est pas contestée: chacun se doit de préserver son patrimoine26(*). D'où il faudra remettre à la monnaie locale sa souveraineté en mettant tous les moyens en oeuvre pour arriver au bout de la dollarisation.

Pour ce faire, il faut du temps pour mettre fin à la dollarisation. Si le renforcement institutionnel de la politique monétaire est un progrès majeur, la banque centrale doit conforter sa crédibilité en respectant constamment son objectif principal qui est la stabilité du niveau général des prix. Mais cela ne suffira pas, il lui faut aussi créer des instruments permettant à la monnaie nationale de mieux concurrencer les devises étrangères et resserrer les réglementations prudentielles applicables aux opérations de change ainsi qu'à l'exposition des intermédiaires financiers au risque de change, les détenteurs de la monnaie nationale remplaceront en ce moment-là progressivement les devises par la monnaie nationale.

I.2.2 Conditions pour la dédollarisation d'une économie

I.2.2.1 Conditions nécessaires

Ces conditions sont celles permettant un environnement propice pouvant enclencher le processus de dédollarisation d'une économie c'est-à-dire la stabilité économique (stabilité du taux de change et celle de l'inflation).

a) Stabilité économique

Elle consiste à assainir l'environnement économique pour que les mesures subsidiaires s'avèrent efficaces. Dans une économie à taux d'inflation et de change maitrisé, la dollarisation a tendance à baisser.

Notons que cette stabilité doit s'inscrire dans la durée permettant aux agents économiques de s'en accoutumer et de l'ancrer dans leurs prévisions. Le retour de la stabilité dans une économie étant la résultante des politiques de stabilisation mise en oeuvre pendant la période d'instabilité, sa pérennisation permet aux agents économiques de reprendre la confiance en la monnaie nationale. Cette dernière récupère progressivement sa fonction de réserve de valeur par le fait de l'augmentation des dépôts en monnaie nationale conduisant à l'accroissement de la masse monétaire relativement aux devises, la diminution graduelle de la dollarisation s'observe, d'où la dédollarisation de l'économie.

b) Formalisation des changeurs des monnaies

Dans la réglementation du change, on distingue le marché du change officiel et parallèle ou informel. Ce dernier est tenu par les changeurs de monnaie aux coins de rues (communément appelés «cambistes»). Ceux-ci, participent à la variation du taux de change en effectuant des spéculations qui rendent instables la monnaie nationale. Cette instabilité est l'une des causes de la fuite devant la monnaie nationale observée autrefois dont le corollaire est la dollarisation.

La formalisation des changeurs de monnaie en bureaux de change pourrait renforcer la capacité de la Banque centrale à prévoir l'offre et la demande des devises sur le marché de change, ce qui rendrait efficace les interventions sur ce marché et la stabilité du taux de change sera de plus en plus maintenue. La préservation du pouvoir d'achat de la monnaie nationale pourra concourir à l'utilisation intense de la monnaie nationale au détriment des devises, et cela conduirait à la dédollarisation de l'économie.

I.2.2.2 Conditions suffisantes

a) Adaptation de la structure fiduciaire

- Monnaie nationale comme réserve de valeur

- Monnaie nationale comme intermédiaires des échanges

- Monnaie nationale comme unité de compte

b) Redynamisation du système bancaire

- Innovation financière en monnaie nationale

- Promotion de la bancarisation

- Création d'un marché financier

I.2.3 Formes de dédollarisation

Il existe deux formes de dédollarisation

A. La dédollarisation forcée

Elle consiste en l'application des mesures coercitives pour contraindre les agents économiques à abandonner la devise et utiliser la monnaie nationale sous peine des sanctions probables.

B. La dédollarisation libre

Elle consiste en l'application des mesures incitatives pour amener la population à avoir le choix entre l'usage de la devise et de la monnaie nationale.

Conclusion du chapitre

Dans ce chapitre, il a été question de passer en revue toute la littérature en rapport avec la dollarisation et dédollarisation des économies, cela dans le but de puiser, ici, pour la suite du travail les différents concepts en rapport avec l'objet d'étude.

CHAPITRE II : LA DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : CONTOUR DE LA QUESTION

Ce chapitre abordera la question de la dédollarisation de l'économie congolaise dans son ensemble, nous contournerons la question afin d'éclairer toutes les zones d'ombre probables. Dans ce chapitre, il sera question d'analyser les différents épisodes de dédollarisation qu'il y a eu dans notre pays afin de déceler les raisons qui ont poussé les autorités à déclencher le processus actuel. Toujours dans ce chapitre, nous présenterons la matrice retenue pour l'effectivité de la dédollarisation de l'économie congolaise, ce chapitre traitera aussi de l'expérience de la dédollarisation du Pérou pour voir les points de ressemblance avec le cas congolais et d'en tirer quelques leçons importantes.

SECTION 1 : GENERALITES DE LA DOLLARISATION EN RDC

II.1.1 Repères de l'histoire économique Congolaise

La RDC a connu une situation économique fluctuante depuis la colonisation. Les lignes qui suivent tenteront d'en résumer la situation économique.

En 1960, l'économie congolaise a gardé encore ses reines, héritée de la colonisation, au sein du continent mais cela n'a pas tardé suite aux déchirures politiques internes.

A partir de 1965 l'économie a commencé à chuter, et la zaïrianisation ou encore le recours à l'authenticité n'ont contribué qu'à la chute économique du pays.

L'histoire du pays a été très corrélée avec l'histoire économique internationale. La crise pétrolière de 1979 a eu des effets néfastes sur l'économie du pays. La crise financière de 2008 ne l'a pas épargné non plus.

Les pillages des années 1990 ont été la cerise sur le gâteau car cette situation est venue trouver le pays dans un chaos entretenu et, a empiré les choses.

Avec l'accès au processus démocratique et la stabilité relative de la situation politique, l'économie nationale semble rentrer dans la normale et pour consolider cette normalité et inscrire la stabilité économique dans la durée, il faut rompre avec un certain nombre des faits réels susceptibles de paralyser l'économie nationale notamment la dollarisation qui a des conséquences visibles sur l'économie.

II.1.2 Description de la dollarisation de l'économie Congolaise

La dollarisation au congo a commencé depuis plusieurs décennies. Lors de la crise des années 1970, il ya eu fuites des capitaux internes et l'accroissement de la dette intérieur, les investisseurs nationaux n'étaient plus à même d'investir. Les étrangers sont arrivés et ont pris plusieurs secteurs entre les mains notamment les mines, les bois, etc.

C'est comme cela que la dollarisation a commencé. Il a fallu très peu de temps pour que cette mentalité s'engrène dans le comportement des agents économiques au point de ne plus réfléchir qu'en monnaie étrangère.

Lors des années 1990 avec la montée en puissance de l'hyperinflation la population n'avait pas plus confiance en la monnaie nationale, d'où elle s'est lancée dans la recherche des monnaies refuges pour protéger son patrimoine. Et de ce fait la dollarisation a commencé à s'enraciner dans les habitudes des paiements des congolais.

II.1.3 Légalisation de la dollarisation de l'économie Congolaise

La réglementation du change en vigueur dans un pays peut aussi favoriser la dollarisation d'une économie. Il en est ainsi des différentes réglementations du change en RDC.

Les lignes qui suivent examinent d'abord les réglementations du change, ensuite analysent les autres textes qui ont instauré le régime de dollarisation officielle de l'économie congolaise.

II.1.3.1 Présentation des réglementations de change

Ici, nous allons ressortir quelques points saillants relatifs à la restriction ou à l'autorisation de la détention de la monnaie étrangère par les résidents.

Bien avant 1983, la réglementation en vigueur prévoyait que toutes transactions, sur l'ensemble du territoire national, devraient se régler en monnaie nationale, cependant les résidents étaient autorisés à ouvrir des comptes en monnaies étrangères (comptes Résidents Monnaie Etrangères)

Jusqu'en 2001, la détention des devises était interdite. Ces restrictions relatives à la détention des devises n'ont pas réussi en réalité, dans la mesure où les agents économiques, en dépit de l'existence de ces réglementations, préféraient détenir les devises soit comme réserve de valeur soit comme instrument de paiement.

Les résidents contournaient ces dispositions qui, du reste, provoquaient des couts exorbitants (couts de formalités et d'engagements bancaires) pour eux. Par conséquent, ils évitaient le circuit officiel pour financer leurs activités par les marchés informels. C'était le départ d'une dollarisation de facto.

En 2002, la BCC était contrainte d'édicter une nouvelle réglementation libéralisant les opérations de change sur toute l'étendue de la république suite à l'envol que prenait la dollarisation informelle ou de facto. En d'autres termes, la banque centrale décrète un régime de dollarisation de jure.

II.1.3.2 Autres textes légaux

Trois textes retiennent notre attention à titre illustratif :

1. Le décret N°0013 du 22 janvier 1997 modifiant et complétant le décret N°005 du 24 février 1995 relatif au mode de paiement des dettes envers l'Etat,

Ce décret institue la dollarisation officielle, cependant partielle, en ces termes : «  les contributions, impôts, droits, taxes, redevances visés à l'alinéa 1er ci-dessus sont obligatoirement, à la date du fait générateur, convertis en USD et réglés en Nouveaux Zaïres au cours de change du jour du paiement ou en monnaie étrangère dans le cas déterminés par le Ministre des finances »27(*)

2. Le décret N°029 du 23 avril 1997 autorisant à titre exceptionnel le règlement des dettes envers l'Etat en espèces,

Ce décret institue la dollarisation officielle et partielle : « Par dérogation aux dispositions du Décret n° 0005 du 24 février 1995 relatif au mode de paiement des dettes envers l'Etat, notamment ceux concernant les contributions, impôts, droits, taxes, redevances, d'un montant égal ou supérieur à l'équivalent en NZ de 100 ( cent dollars américains) sont obligatoirement effectués en espèces, en zaïre monnaie ou en monnaie étrangère, au compte du comptable public concerné »28(*)  

3. Le décret-loi N°004 du 22 février 2001 prononcé lors du discours d'investiture du Président de la république en janvier 2001,

Ce décret est de la réglementation du change du 22 février 2001. Ce texte instaure la liberté de la détention et de la circulation concomitante de la monnaie nationale et les devises : «  la détention des monnaies étrangères en République Démocratique du Congo est libre »

SECTION 2 : LA DOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : CAUSES ET CONSÉQUENCES

II.2.1 Causes

II.2.1.1 Causes économiques

Dans cette section, nous examinons les différentes mesures prises par le pouvoir public dans le cadre de la politique économique du pays qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à l'accentuation de la dollarisation de l'économie congolaise.

a) Causes liées à la politique budgétaire

L'histoire renseigne que les politiques budgétaires appliquées par les gouvernements étaient très laxistes. Les déficits des finances publiques se sont creusés d'années en années.

Tous les gouvernements, qui se sont succédé, ont fait un brillant recours à la planche à billets pour financer les déficits budgétaires, et ce mode de financement reconnu par son caractère générateur des tensions inflationnistes a décrédibilisé la politique budgétaire du pays envers les citoyens.

A titre d'exemple en 1999, les dépenses se sont accrues de 193,3% alors que les recettes ont augmenté de 131,1% soit un gap équivalent à 62,2%29(*).

b) Causes liées à la politique monétaire

La politique monétaire appliquée par la Banque Centrale du Congo se doit de veiller à ce que l'offre de monnaie soit compatible avec la demande de monnaie en vue de la préservation de la stabilité des prix, condition nécessaire à une croissance économique durable30(*).

L'institut d'émission congolais a comme objectif ultime l'obtention et le maintien de la stabilité des prix. Pour atteindre cet objectif l'institut d'émission utilise un certain nombre d'instruments et se fixe des objectifs pour s'y faire.

b.1) Des objectifs

Pour atteindre l'objectif ultime de la stabilité des prix, la Bcc se fixe ses propres objectifs :

· Sur le plan interne : un bon niveau de taux d'intérêt et de la masse monétaire

· Sur le plan externe : un taux de change stable

La BCC n'a pas pu elle-même respecté ses objectifs internes et externes tels que nous le voyons dans les tableaux et graphiques ci-après

Voici comment a évolué l'un des taux d'intérêts utilisés par la Banque centrale du congo à savoir le taux des facilités permanentes :

Tab .I : Tableau des facilités permanentes fin période en %

Année

Tfp Bcc

Année

Tfp Bcc

Année

Tfp Bcc

Année

Tfp Bcc

Année

Tfp Bcc

1998

30

2001

145

2004

15

2007

31

2011

13

1999

102

2002

48

2005

41

2008

28

2012

13,5

2000

135

2003

27

2006

35

2009

69

2013

4,5

Source : rapport annuel Bcc 2006 (p.219), 2013 (p222)

Graph.1

Commentaires

Ce tableau indique l'évolution du taux de facilités permanentes à travers le temps, il apparait que ce taux à connu diverses fluctuations mais devient de plus en plus stable depuis 2011.

Tab. II : Evolution de l'offre de monnaie (en milliers de CDF)

Année

M2

Année

M2

Année

M2

Année

M2

Année

M2

1997

3277566800

2000

23558064

2003

130118714

2006

436922182

2009

1543536000

1998

845042571

2001

77143732

2004

222226541

2007

658833855

2010

2009609000

1999

3915274

2002

98832881

2005

283163659

2008

1041376537

2011

2443385000

Source : rapports annuels de la BCC 2006 (p215), 2013 (225)

Graph.2

Source : fait par nous-mêmes sur base des données tirées des rapports annuels de BCC citées ci-haut.

Commentaires

Ce tableau montre l'évolution de la masse monétaire, sur ce graphique il apparait que la masse monétaire n'a pas non plus été stable à travers le temps.

b.2) Des instruments de la politique monétaire

· L'encadrement de crédit a constitué le principal instrument de régulation de la monnaie par la Banque centrale alors que le taux d'intérêt n'était que la résultante du dispositif constitué du plafonnement du crédit31(*).

· La politique de réescompte : cette politique de taux d'intérêt débiteurs maxima et créditeurs minima a été introduite depuis 1971. Cette politique discriminatoire des taux d'intérêt a mis en relief le caractère sélectif de la politique monétaire et freine par conséquent l'élan de l'activité bancaire. Par ailleurs, il sied de noter que cette politique a été maintenue et a fait preuve de son inefficacité surtout dans la décennie 1990 caractérisée par l'hyperinflation.

· La politique des réserves obligatoires, cet instrument était pour réguler le passif et l'actif des banques des dépôts, elle a été instaurée le 15 juillet 1970 par l'instruction n°10 de la Banque nationale du Congo32(*). Cet instrument avait entre autre pour objectif de neutraliser la surliquidité bancaire. Ce coefficient n'est pas resté fixe durant la période sous étude tel que nous le voyons à travers les tableaux et graphiques suivants :

Tab. III : Taux directeur de la Bcc en fin période (en %)

Année

Td Bcc

Année

Td Bcc

Année

Td Bcc

Année

Td Bcc

Année

Td Bcc

1998

21

2001

130

2004

10

2007

28

2011

28

1999

92

2002

43

2005

39

2008

28

2012

11

2000

120

2003

21

2006

32

2009

66

2013

3

Source : Bcc rapport annuel 2006 (p215), 2013 (p230)

Graph.3

Commentaires

Ce tableau indique l'évolution du taux directeur qui est le taux source pour les différents taux appliqués par les banques de second rang, sur ce graphique montre que le comportement de ce taux n'a pas été stable à travers le temps.

c) Causes liées à la politique de change

La politique de change mise en oeuvre en RDC a été aussi l'une des causes de la dollarisation de l'économie congolaise suite à des nombreuses variations de son principal instrument qui est le taux de change durant la période sous étude tel que l'illustre le tableau et graphique ci-après :

Tab. IV : Evolution des cours de change fin période

Année

CCFP

Année

CCFP

Année

CCFP

Année

CCFP

Année

CCFP

1997

3277566800

2000

23558064

2003

130118714

2006

436922182

2009

1543536000

1998

845042571

2001

77143732

2004

222226541

2007

658833855

2010

2009609000

1999

3915274

2002

98832881

2005

283163659

2008

1041376537

2011

2443385000

Source : rapports annuels de la BCC 2008 (p 223)

Graph.4

Source : fait par nous même sur base des données tirées : BCC rapport annuel 2006, 2013.

Commentaires

Il apparait sur ce graphique que le taux de change est on ne peut plus stable depuis l'année 2002.

En outre la politique de change a deux volets à savoir : le régime et la réglementation de change.

c.1) Du régime

La République Démocratique du Congo en signant les accords de Breton Wood ne pouvait que s'aligner aux systèmes monétaires internationaux en vigueur sans tenir compte de la spécificité que pouvait avoir son économie. Du régime de change fixe au régime de change flottant et parfois l'inverse, tous ces tâtonnements dans le choix de la politique de change ne pouvait que créer la méfiance en la monnaie nationale, surtout qu'à chaque passage d'un régime à un autre la monnaie est dévaluée sensiblement33(*).

c.2) De la réglementation du change

La réglementation du change détermine les types d'instruments que la banque centrale devra utiliser pour défendre la parité de la monnaie nationale face à d'autres devises. La BCC est passée de la réglementation de change dirigiste à la réglementation de change contrôlée et inversement.

Les irrégularités dans l'exécution de la politique de change ont crée d'une part des distorsions entre les taux du marché officiel et ceux du marché parallèle et d'autre part, la fuite des agents économiques devant la monnaie nationale.

Lorsque la gestion de la monnaie crée de l'incertitude dans le chef des agents économiques, ces derniers chercheront d'autres valeurs refuges et cela est aussi l'une des causes économiques de la dollarisation.

II.2.1.2 Causes extra économiques de la dollarisation

La dollarisation trouve aussi ses origines dans les facteurs non économiques pouvant influer sur la vie quotidienne de la population.

a) Instabilité sociopolitique

Les événements politico-militaires ont, d'une manière ou d'une autre, déstabilisée les activités productives dans les différentes provinces du pays. La prise de pouvoir par les forces armées en 1965, les frustrations des années 1970 (les guerres de Shaba, notamment), les grandes crises politiques engendrées par la démocratisation du pays en 1990, l'avènement de l'AFDL en 1997, etc.

Dans ce processus de démocratisation du pays ou encore durant la longue période de transition, d'autres événements destructeurs du tissu économique sont intervenus, notamment les pillages, les guerres, les grèves, etc.

b) Méfiance en la monnaie nationale

Les causes économiques, évoqués ci-haut, ont crée un manque de confiance en la monnaie nationale de la part des agents économiques privés.

Cette crise de confiance s'est aggravée particulièrement dans les années 1990 avec les déviations monétaires et bancaires et celles de 1993.

c) Habitudes de paiement

La dollarisation de l'économie congolaise est accentuée par les habitudes de paiement créées dans certains milieux d'affaires, notamment dans le secteur minier, pour les transactions qui nécessitent les paiements très importants, les agents économiques préfèrent l'usage des devises que de la monnaie nationale et aussi la grande partie de la population vit au dépens des fonds venus de la diaspora via les messageries financières.

Les paiements directs au moyen des devises sont généralisés à toutes les catégories d'échanges des biens et services. Ainsi, dans les supermarchés des grandes villes, les marchés populaires des rues des communes urbaines, les magasins, les stations d'essence, les boutiques, les pharmacies, les bars et restaurants, les salons de coiffure, bref partout où se font des échanges, les devises sont utilisées directement comme moyens de paiement.

d) Cadres légal et réglementaire

La réglementation du change en vigueur dans un pays peut aussi favoriser la dollarisation de l'économie. C'est le cas de la réglementation du change en RDC tel qu'évoquée ci-haut.

II.2.2 Conséquences

Cette section a pour objectif de faire ressortir les effets de la dollarisation sur l'économie congolaise.

II.2.2.1 Perte de la souveraineté monétaire

a) Fragilisation de la monnaie nationale

La République Démocratique du Congo n'est pas en régime de dollarisation officielle, mais elle a opté pour la circulation concomitante, à coté de la monnaie nationale, des monnaies étrangères, ce qui à rendu la monnaie congolaise, a travers le temps, très fragile.

Et cette fragilité de la monnaie nationale a entrainé plusieurs dommages collatéraux notamment :

v La perte du profit du seigneuriage

Le seigneuriage désigne historiquement le droit que le souverain prélevait lors de la fonte d'or ou de tout autre métal précieux servant à la frappe des pièces ayant cours légal. Dans sa conception moderne, le seigneuriage est le bénéfice que tire un Etat lorsque son institut d'émission mets en circulation des billets en contrepartie des actifs (or, devises, bons du trésor, obligation, droit des tirages spéciaux, etc.) qui ont une valeur intrinsèque ou sont producteurs d'intérêt34(*).

v La perte de l'autonomie monétaire

Est l'une des conséquences néfaste de la dollarisation, elle enfreint un des attributs de la souveraineté de la nation.

Puisque le dollar américain est la devise la plus utilisée aux cotés du franc congolais, les chocs de cette devise sont toujours ressenties par la RDC.

v Absence de la protection du système bancaire

La Banque centrale du congo a dans ses attributions, le rôle de prêteur en dernier ressort pour venir en aide aux banques créatrices de monnaie qui ont besoin de se refinancer ou ont des problèmes de solvabilité ou de liquidité.

Bien que la BCC met en place un système de la sécurisation des entrées et sorties des fonds, elle n'est pas toujours en mesure de dire exactement ce que cela coute à la RDC. Donc, elle ne joue pas son rôle de prêteur en dernier ressort.

La dollarisation entraine la perte d'une des grands attributs de la souveraineté nationale : la souveraineté monétaire.

b) Inefficacité des politiques économiques

Ce paragraphe analyse l'inefficacité des politiques conjoncturelles mentionnées ci-haut parmi les causes de la dollarisation.

v Politique budgétaire

Une des conséquences, non pas la moindre est celle relative à l'évaluation des recettes et dépenses publiques en monnaies étrangères aussi, le gouvernement ne peut plus financer ses dépenses budgétaires en recourant aux avances du système bancaire. Les autorités ont pris la décision d'exiger les paiements des dus à l'Etat en monnaies étrangères.

v Politique monétaire

La dollarisation est l'une des causes de l'inefficacité de la politique monétaire de la Bcc. Et les effets de cette inefficacité sont ressortis par les diagnostics faits sur35(*) :

Ø La politique de crédit : le taux de dollarisation de l'économie très élevé (60 à 70%) et 55 % des dépôts en devises du système bancaire.

Ø La politique de change : les autorités ont le devoir de défendre la valeur de la monnaie nationale.

Ø La politique bancaire : étant donné que la plupart des opérations se font en monnaies étrangères dont l'autorité n'a pas suffisamment la maitrise, cela rend difficile sa supervision et son contrôle du système financier national.

SECTION 3 : LA DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : LEÇONS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

II.3.1 Préalable et contexte du lancement

Les préalables du lancement d'un processus de dédollarisation doivent être bien définis car cette décision est parmi les plus graves qu'une nation peut prendre durant le cours de l'exercice du pouvoir.

Le contexte doit être clairement défini pour éviter tout dérapage et toute surprise.

II.3.2 Dédollarisation avant 1990 : mobiles, stratégies et résultats

Mobiles

Cette décision avait pour mobile un besoin urgent des devises par l'Etat pour le règlement de la dette extérieure.

Stratégies

L'Etat a racheté tous les avoirs en devises inscrits dans des comptes des résidents et a décrété l'obligation de les convertir en monnaie national36(*).

Résultats

Cette pratique a été désavouée par les agents économiques privés, bien que la Banque centrale ait pris plus tard l'engagement de ne plus racheter de manière forcée les avoirs en devises des privés inscrits dans leurs comptes RME et comme conséquence la dollarisation a continué son bon chemin.

II.3.3 Dédollarisation en 1999 : mobiles, stratégies et résultats

Mobiles

Le passage de la monnaie zaïroise à la monnaie congolaise a occasionné plusieurs dommages et les autorités de l'époque avait l'obligation de faire accepter la monnaie à la population et celle-ci faisant des anticipations craignait une hyperinflation future et voulait s'en protéger, d'où le recul devant l'utilisation de la nouvelle monnaie nationale, ce qui n'était pas une bonne chose pour le gouvernement. D'où il fallait dédollariser à tout prix pour laisser la place et le champ libre à la monnaie nationale nouvellement émise.

Stratégies

La prise des mesures très coercitives comme la conversion des avoirs des résidents (congolais comme étrangers) en monnaie nationale, la fixation des prix en monnaie locale, la chasse aux changeurs de rues, etc.

Résultats

Le développement du marché noir des devises, la fuite des capitaux des investisseurs étrangers, la déflation, la chute de la production et de ce fait la dollarisation a continué son chemin.

II.3.4 Dédollarisation depuis 2012: mobiles, stratégies et résultats

Mobiles

L'autorité monétaire est partie du mobile selon lequel la dollarisation est un crime contre la population qui déshonore le gouvernement et dénote une certaine irresponsabilité des leaders. De ce fait étant donné la situation stable de la santé économique du pays, le gouvernement a pris la décision de se lancer.

Stratégies

La stratégie utilisée est la mise en place d'une matrice des mesures, coercitives pour l'état et incitatives pour la population, qui sera suivi à la lettre pour parvenir à dédollariser l'économie.

Résultats

C'est ce qui ferra l'objet de la suite de notre travail.

SECTION 4 : PRESENTATION DE LA MATRICE DE DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

Voici la matrice qui enregistre toutes les mesures à suivre ou à appliquer pour éradiquer la dollarisation congolaise.

I. DEDOLLARISATION DES PAIEMENTS :

mesures visant à promouvoir le Franc Congolais essentiellement comme moyen de paiement

(Total : 9 mesures dont : 1 réalisée, 3 non réalisées et 5 en cours de réalisation)

A. Les mesures relatives à la circulation fiduciaire

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

1. Emettre des pièces de monnaie de 25, 50, 100, 200

et 500 CDF

· Choisir les motifs :

· Adopter le cahier de charges

· Lancer l'appel d'offre

· Passer commande

· Campagne de sensibilisation

· Réceptionner les pièces les pièces de monnaie

· Mise en circulation

Février 2014

Fin nov 2012

Fin déc. 2012

Janvier 2013

Février 2013

Dès octo. 2013

nov -déc 13

Février 2014

· Circulation effective des pièces de monnaie

BCC

Non réalisée

2. Emission des coupures de 1000, 5000, 10 000  et 20 000 CDF

Nov. 2012

· Circulation effective des coupures

· Préférence pour la monnaie nationale

BCC

Réalisée. La dernière mise en circulation (20. 000 CDF) est intervenue le 1er novembre 2012.

3. Emission de la coupure de 50 000 CDF

· études préalables

· Adopter le cahier de charges

· Conclure le contrat pour la coupure de 50.000 CDF

· Procéder à une campagne de sensibilisation

· Réceptionner les billets de 50 000 FC

· Mettre la coupure de 50 000 CDF en circulation

30 juin 2014

Oct. 2013

Février 2014

Juin 2014

· Circulation effective de la coupure

· Préférence pour la monnaie nationale

BCC

En cours

· Les études se poursuivent encore.

· Toutefois, cette coupure sera émise après les pièces de monnaie

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

B.  Les mesures de politique Budgétaire

1. Effectuer les paiements au profit des Résidents en CDF

· Prendre une Circulaire ad hoc

· Payer les Agents et Fonctionnaires de l'Etat et Institutions politiques en CDF

· Payer les fournisseurs et créanciers résidents en CDF.

Fin janvier 2013

· 90 % des paiements en faveur des résidents sont effectués en CDF

Ministères des Finances & du Budget et BCC

En cours

· Certaines institutions ont continué à bénéficier des paiements en devises jusqu'au 30/01/2014.

· En vue de renforcer cette mesure, le Ministre des Finances a rappelé par sa lettre Réf. N° CAB/MIN FINANCES/DIRCAB/KJC/2014/0300 du 01/02/2014, adressée au conseiller financier, le rappelant de veiller à l'application stricte de l'instruction relative au paiement de toutes transactions en franc congolais des agents économiques résidents.

,

2. Percevoir graduellement les recettes, droits et Taxes en CDF

a. tous les secteurs hors recettes Minières et pétrolières

Avril 2013

· 95 % des droits, taxes et impôts sont perçus en CDF

Ministère des Finances

En cours

· La mesure portant paiement des impôts, droits et taxes en CDF par les miniers et pétroliers a pris effet depuis janvier 2014

· Toutefois, il s'observe encore au mois de janvier 2014, de paiements en devises de 12,6 millions de USD par les pétroliers et 9,8 millions par les miniers, soit un total de 22,4 millions contre une moyenne mensuelle de de 80,0 millions de USD en 2013.

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

3. Paiements des arriérés de la dette Intérieure en CDF

· Négocier la décote au cas par cas ;

· Valider le plan de remboursement de la DGDPet procéder au paiement de la dette intérieure).

En 2013

· Acceptation par les créanciers,

· 95 % des paiements sont effectués en CDF

Ministère des Finances

Non réalisée

· La dette intérieure est tjrs payée en USD

· L'application intégrale de cette mesure est aussi tributaire à la finalisation du plan de remboursement de la DGDP.

4. Défiscaliser les importations des distributeurs automatiques des billets et les terminaux de paiement électronique

En 2013

· Application effective de l'arrêté

Ministère des Finances

Non réalisée

· Signature de l'Arrêté Ministériel y relatif attendu (Ministère des Finances)

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

C.  Les mesures de politique de change :

1. Amender la réglementation de change

· Préparer le projet du nouveau décret- loi relatif au régime des opérations en monnaies nationales et étrangères en RDC;

2016

· Promulgation effective de la loi ad hoc ;

· Publication de la nouvelle règlementation de change

BCC et Ministère des Finances

En cours 

· L'amendement et l'adaptation de ces deux actes se feront au fur et à mesure des progrès réalisés dans le processus de dédollarisation.

D. La stabilité du système financier :

A. Moderniser le SNP

· Mettre en place la Direction du SNP

· Mettre en place le système automatisé de paiement de détail (ACH)

· Mettre en place le système automatisé de paiement de gros montant (RTGS)

· Implémenter le système monétique interbancaire

· Mettre en oeuvre la loi sur le système de paiement

2014

Septembre 2013

Septembre 2013

Juin 2014

Décembre 2013

· Accroissement des transactions en scripturale

· Accroissement du taux de bancarisation

BCC

En cours

· Une seule action a été prise en compte à ce jour, à savoir la mise en place de la Direction des Systèmes de Paiement.

II. DEDOLLARISATION FINANCIERE:

mesures visant à inciter les résidents à détenir les actifs financiers en Franc Congolais 

(Total : 11 mesures dont : 1 réalisée, 6 mesures non réalisées et 4 en cours de réalisation)

A. Les mesures de politique monétaire 

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

1. Assurer une meilleure régulation de la liquidité

· Redynamiser le cadre de prévisions de la liquidité

Fin mai 2013

Fin Février 2013

· Réduction sensible des écarts entre les prévisions et les réalisations de la liquidité

BCC

Réalisée

2. Fixer le cadre juridique et développer les opérations d'open market

1er semest 2015

· Effectivité des opérations d'open market

BCC

En cours

· Développement d'un marché des titres et mise en place d'un système de notation des entreprises sont requis

3. Lever la Réserve obligatoire suivant

la monnaie de constitution des dépôts et appliquer un coefficient discriminatoire

· Etudes préalables

· Révision de l'instruction n°10 relative au coefficient de la réserve obligatoire

· Appliquer des nouveaux coefficients RO

Février 2013

Mars 2013

Avril 2013

· Application des nouveaux coefficients de la RO

· Amélioration de la part des avoirs libres en CDF par rapport à la part en USD

BCC

Non réalisée

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

B.  Les mesures de politique Budgétaire :

1. Constituer les réserves budgétaires

· Définir le niveau optimal de réserves ;

· le positionner dans le budget de l'Etat ;

· Ouvrir un sous-compte dédié ;

· y loger les réserves et en déterminer les modalités d'utilisation).

2ème sem. 2013

· les réserves budgétaires sont constituées à hauteur de .......% du PIB

Ministères des Finances et

du Budget

Non réalisée

2. Emettre des nouveaux Titres publics

En 2014

· Souscription effective aux nouveaux titres

Ministère des Finances

En cours

· Prérequis : Fonctionnement effectif du nouveau système de paiements ;

· Apurement intégrale de la dette intérieure pour ré crédibiliser la signature de l'Etat.

3. Clôturer les comptes de l'Etat auprès des banques

En 2013

· Plus d'ouverture de nouveaux comptes

· Baisse progressive des provisions dans les banques

Ministère des Finances

Non réalisée

C.  Les mesures de politique de change :

1.  Réviser la Convention sur l'organisation

et le fonctionnement du marché des changes

(Elaborer le projet de modification de la convention ; Présenter le projet au Comité de Pilotage du Projet ; soumettre le projet à la signature de la HD).

Février 2013

· Application effective de la convention révisée

BCC

· Non réalisée : La BCC estime que le contexte actuel ne permet pas la révision de la convention sur l'organisation et le fonctionnement du marché des changes. Cette mesure est tributaire des mesures de politique budgétaire (point B1 et B2).

2. Systématiser les achats de devises par

adjudication

Début mars 2013

· 95 % des achats sont effectués par adjudication

BCC

Non réalisée

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

D.  La stabilité du système financier :

1. Moderniser la Centrale des risques 

ü Améliorer le système actuel de gestion de la base de données

· Concevoir la nouvelle Base de données de la Centrale des Risques

· Développer l'application de la Centrale des Risques et adopter le cadre réglementaire « Instructions 5 et 13 »)

· Vulgariser l'application de la Centrale des Risques

ü Procéder à la mise en place de la nouvelle Centrale

· Suivre le lancement sur l'appel d'offre du consultant pour la mise en oeuvre de la Centrale

1er janvier 2014

Fin mai 2012

Fin mai 2012

Déc. 2012

Fin juin 2013

· Opérationnalisation de la centrale des risques

· Disponibilisation des informations fiables aux établissements des crédits

BCC

Non réalisée

.

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

2. Garantir les dépôts bancaires

· Conduire une étude pour la mise en place d'un mécanisme de protection ou de garantie des dépôts

· Mettre en place un comité de pilotage

· Echanger avec les parties prenantes (Profession bancaire et Autorités Gouvernementales)

· Elaborer une feuille de route des axes de la réforme

· Rédiger le projet de texte réglementaire

· Soumettre le projet à la Haute Direction

· Vulgariser (préparer et animer les ateliers, former les superviseurs et publier le texte réglementaire)

· Mettre en place le Fonds de garantie des dépôts bancaires

2ème sem. 2014

· Adhésion des établissements de crédits

· Existence d'un fonds de garantie des dépôts

BCC

En cours

3. Développer le marché financier

· Mettre en place un groupe de réflexion sur la faisabilité d'un marché financier

· Désigner l'Autorité du marché financier

· Mettre en place le marché financier

2016

Octobre 2012

Janv.-déc. 2013

Déc. 2013

· Création d'une bourse des valeurs mobilières

· Opérationnalisation de ladite bourse

Primature

En cours

· Le groupe de réflexion ad hoc a été mis en place.

III. DÉDOLLARISATION RÉELLE :

Mesures visant à utiliser le Franc congolais comme unité de compte (salaires, frais scolaires, loyers, prix magasins, frais de justice etc...)

(Total : 3 mesures dont : 1 réalisée, 1 non réalisée, et 1 en cours de réalisation)

A. Les mesures de politique Budgétaire :

MESURES

ECHEANCES

Indicateurs de performance

RESPONSABILITES

OBSERVATIONS

1. négocier les contrats futurs sur les infrastructures en CDF

A déterminer

· 100 % des contrats sur les infrastructures sont signés en CDF

Ministère des Finances

En cours

Compte tenu du caractère complexe de ces contrats, le Comité poursuit des réflexions et des investigations pour dégager les actions à arrêter dans ce cadre.

B. Restauration des fonctions monétaires du Franc Congolais :

1. Affichage des prix des biens et

services en CDF

· Prendre un arrêté ad hoc

· Renforcer le dispositif de contrôle

- Prendre un acte

- Faire les contrôles périodiques

- Sanctionner les récalcitrants

Octobre 2012

· Tous les prix sont affichés en CDF

Ministère de l'Economie

Réalisée

2. Utiliser le CDF comme monnaie de référence dans les discours, décisions (des cours et tribunaux) et documents officiels ; prise d'un acte par le Premier Ministre

· Préparer le projet d'arrêté ad hoc.

Fin janvier 2013

· Tous les montants contenus dans les discours et documents officiels ainsi que dans les décisions judicaires sont libellés en CDF

Ministère des Finances

Non Réalisée

II.4.1 Lecture de la matrice

La matrice des mesures prises pour la dédollarisation de l'économie congolaise est présentée en annexe tel qu'inscrit dans le rapport de la banque centrale du congo.

Dans cette matrice il y a trois principales sections répondant à trois formes de dollarisation existante. Ces mesures (23 au total) visent à redonner aux francs congolais le plein usage de ses trois fonctions monétaires, et les autorités monétaires en élaborant cette matrice ont répondu à cette préoccupation.

Cette matrice est subdivisée en trois sections, la première recense les mesures (9) visant à promouvoir le franc congolais essentiellement comme moyens des paiements ou intermédiaires des échanges (dédollarisation des paiements). Sur le neuf mesures une seule a été réalisée à ce jour, trois n'ont pas été réalisées et 5 sont en cours de réalisation.

La deuxième aligne les mesures (11) visant à inciter les résidents à détenir les actifs financiers en Franc congolais ou réserve de valeur (dédollarisation financière). Une seule mesure a été réalisée, quatre sont en cours de réalisation et six n'ont pas été réalisée.

La dernière regroupe les mesures (3) visant à utiliser le Franc congolais comme unité de compte (dédollarisation réelle). Une mesure est en cours de réalisation, une autre a été réalisée et une dernière n'a pas été réalisée.

Il apparait donc clairement que sur les 23 mesures proposées, seules 3 ont été réalisée, dix sont en attente et dix autres aux oubliettes.

SECTION 5 : EXPERIENCES D'UNE ECONOMIE DEDOLLARISEE : CAS DU PÉROU

Ici, nous traitons le cas pratique du Pérou, quant à la dollarisation et à la dédollarisation de son économie.

Pour ce faire la présente partie se coupe en deux: la première présente le processus de dollarisation de l'économie Péruvienne, et la seconde se réfère aux tentatives de mesures de dédollarisation du Pérou.

II.4.1 Étude de la dollarisation au Pérou

Il est question de déceler les causes et les conséquences de la dollarisation de l'économie Péruvienne.

II.4.1.1 Les causes de la dollarisation au Pérou

Adrian ARMAS énumère les causes suivantes comme étant à l'origine de la dollarisation au Pérou : 37(*)

· Le déficit budgétaire de 1970 à 1990 ;

· La hausse tendancielle de la dette publique sur fond des taux d'intérêt élevés de 1970 à 1990 ;

· Le niveau élevé d'inflation de 1975 à 1990 ;

· L'hyperinflation des années 80 et enfin ;

· La dépréciation de la monnaie nationale jusqu'en 1990.

Il y a lieu de relever que les causes de cette dollarisation sont d'ordre économique, et cette instabilité a commencé à ancrer ses racines vers les années 1970, perturbant l'économie Péruvienne.

a. Le déficit budgétaire de 1970 à 1990

Le graphique ci-dessous présente l'évolution du solde global du secteur public de 1970 à 1990 au Pérou.

De manière générale, le déficit budgétaire s'explique par une augmentation des dépenses publiques par rapport aux recettes mobilisées par l'Etat. C'est ce qui explique aussi le déficit budgétaire du gouvernement péruvien.

Elle trouve également explication à partir du niveau de la dette publique extérieure qui était colossale. Cette dernière raison trouvera des explications plus claires dans le point suivant.

b. La hausse tendancielle de la dette publique de 1970 à 1990

Avant de postuler notre argument à ce sujet, il est important de rappeler que la dette publique comprend la dette publique intérieure et celle extérieure.

Ainsi, ce qui explique de plus même le déficit budgétaire péruvien et l'origine de la dollarisation à travers cet agrégat est l'évolution de la composante dette publique extérieure.

De deux composantes (dettes intérieure et extérieure), il arrive à l'Etat d'émettre des titres (obligations) pour solliciter un prêt auprès des autres agents économiques. Mais spécifiquement, au niveau de la dette extérieure, il émet un acte de reconnaissance de dette envers le reste du monde suite à un déficit au niveau de sa balance des paiements ou bien alors, sollicite un appui auprès des institutions de Brettons Wood.

De ce fait, cette hausse tendancielle de la dette publique provient des fonds empruntés par le gouvernement péruvien à des taux d'intérêts élevés auprès du reste du monde. Ce qui n'a pas permis au gouvernement péruvien de rehausser intégralement à son engagement, traduisant le niveau colossal de la dette extérieure.38(*)

Et pour y remédier, le gouvernement décida de bloquer le remboursement à 10% des recettes du pays à l'exportation. Malheureusement, cette mesure déplait fortement au Fonds Monétaire International, qui, en contrepartie, arrête de prêter de l'argent au gouvernement du Pérou et réfute ainsi ses appuis, traduisant un déficit budgétaire énorme.

c. Le niveau d'inflation élevé

L'inflation est une hausse généralisée du niveau des prix. Cette hausse fait perdre en termes réels le niveau de pouvoir d'achat des biens.

Ce phénomène est le stade qui explique clairement et précisément les motifs de substitution de la monnaie, lorsqu'il se trouve à un niveau très élevé.

Ainsi, le graphique ci-dessous montre une reprise du niveau d'inflation élevé vers la fin des années 75 jusqu'en 1990.

Graph.5 : Evolution du taux d'inflation

Source : fait par nous même sur base des données présentées par A.ARMAS dans la dollarisation partielle et la politique monétaire : le cas du Pérou.

Commentaires

Cette situation s'explique réellement au Pérou par la pénurie de l'offre des produits agricoles à travers les perturbations climatiques.39(*) Et aussi le recourt à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire de l'Etat.

d. L'hyperinflation des années 80

Cette situation a été causée par les politiques macroéconomiques du gouvernement péruvien.40(*)

Tenant compte du graphique ci-dessous, il y a lieu de constater que le Pérou a connu une situation d'hyperinflation vers les années 80, précisément en 1983.

Graph.6 : Evolution du taux d'inflation

Source : fait par nous-mêmes sur base des données présentées par A.ARMAS dans son ouvrage la dollarisation partielle et la politique monétaire : cas du Pérou, p.22.

Commentaires

Le graphique montre l'ampleur de l'hyperinflation du Pérou, on le voit clairement qu'elle a atteint un niveau on ne peut plus élevé.

e. La dépréciation de la monnaie nationale jusqu'en 1990

Cette dépréciation est due à l'augmentation de la masse monétaire du fait du financement monétaire du déficit budgétaire.

Les travaux d'A.ARMAS présente qu'en 1980, 297.6 Soles valait 1$us, alors qu'en 1975, il se situait à 40.4 Soles traduisant une dépréciation des soles péruvien. Et en 1990, 205 344.7 Soles coutait 1$us passant à 2.0 Nue vos Soles pour 1$us en 1993, traduisant ainsi une appréciation de la monnaie nationale. C'est dans une cotation au certain.

Cette dépréciation a entrainé davantage la substitution de la monnaie nationale par la devise pour se prévenir ou éviter le risque de change.

De ce fait, les agents économiques ont une préférence en la détention de leurs actifs en monnaie étrangère, généralement les dépôts en devises, tout en préservant le rendement réel de leurs avoirs.

Bref, les causes évoquées dans ce travail dans le contexte du Pérou sont les explications majeures de la dollarisation de l'économie péruvienne.

La monnaie nationale perdant ainsi sa valeur ; les agents économiques ont eu à recourir en l'utilisation de la monnaie étrangère, en l'occurrence le dollar des Etats-Unis d'Amérique pour effectuer leurs transactions et constituer leurs réserves de valeur, et pour fixer en dollar américain les prix des biens et services.

Le point suivant, quant à lui, décèle les conséquences de cette dollarisation au sein de l'économie péruvienne.

II.4.1.2. Les conséquences de la dollarisation au Pérou

Il nous faut retenir que la dollarisation au Pérou a engendré la fragilité financière et le risque de liquidité, comme étant les conséquences majeures.41(*)

Elle a engendré la fragilité financière, en ce sens que, les entreprises et ménages empruntaient en dollar américain, mais étaient payées en soles péruvien.

Cette situation financière est dite fragile, en raison du risque de dépréciation inattendue et brutale de la monnaie nationale.

Et par risque de liquidité, en ce sens que, la Banque Centrale de Reserve du Pérou n'émettant pas de dollar, et ainsi elle n'arrivait pas à règlementer et fournir les liquidités en dollars (prenant en otage les fonctions de la monnaie nationale) aux banques commerciales en raison d'insuffisance de réserve de change.

En outre, la transformation en une économie dollarisée présente le schéma typique suivant :

· Tout d'abord, l'épargne devient dollarisée, parce qu'elle est plus vulnérable à l'inflation ;

· Ensuite, l'inflation étant élevée, les agents économiques commencent à utiliser les devises (dollar américain) comme moyen des paiements ;

· Enfin, les prix sont tous fixés en dollar américain.

Ce cheminement montre comment le système financier, voir la sphère réelle se sent influencer par la circulation de la monnaie étrangère, traduisant la perte de souveraineté intégrale ou partielle de la monnaie nationale au sein de l'économie et les différentes pertes à l'égard de la banque du Pérou.

Après avoir décelé les causes et conséquences de la dollarisation au Pérou, nous pouvons maintenant épingler les réponses de la politique monétaire comme moyen d'inverser la dollarisation.

II.4.2. La dédollarisation au Pérou

Dans cette section, il est question d'étudier les ripostes monétaires quant à la dollarisation de l'économie péruvienne. En d'autres termes, la manière dont le Pérou a inversé la dollarisation de son économie.42(*)

Toutes les causes de la dollarisation au Pérou vont de 1970 jusqu'en 1990. Cette dernière représente l'année où le Pérou a pris certaines mesures pour pendre la dollarisation, tout en jouant sur la politique monétaire.

Ainsi, la politique monétaire dans les années 90, mise en place par la Banque Centrale de Reserve du Pérou pour inverser la dollarisation était celle de la lutte contre l'inflation et la quête de crédibilité.42(*)

Dans cette politique, le Pérou a décidé ce qui suit :

· Maintenir l'inflation basse et créer une monnaie en laquelle les gens auront retrouvé de confiance ;

· Obliger les vendeurs à fixer les prix de leurs biens et services en Soles péruvien ;

· Utiliser davantage le taux directeur comme instrument moteur de la monnaie : cela signifie que la Banque Centrale de Reserve du Pérou décide de ramener sa souveraineté et ainsi, fixe un taux d'intérêt de référence pour la monnaie nationale ;

· Emettre des obligations en monnaie nationale qui servira de référence pour les taux d'intérêt à différentes échéances.

De ce fait, la politique monétaire étant reformée et l'inflation est arrivé à être réduite, tout en émettant des coupures à valeur faciale élevé allant jusqu'à 5 000 000 Soles péruvien. Si cette réforme n'a point relancer l'inflation à un niveau très élevé, c'est sur base de bonnes mesures d'encadrement.

Il découle des travaux d'ARMAS Adrian que l'évolution de l'hyperinflation est arrivé à baisser jusqu'à un niveau compris entre 1 et 10% en 2010, alors qu'il était à 7 649.5% en 1990.

Passons maintenant en revue le résultat des mesures de cette politique de lutte contre l'inflation et quête de crédibilité.

· Maintenir l'inflation basse et créer une monnaie en laquelle les gens auront retrouvé de la confiance.

Graph.7 : Evolution du niveau d'inflation

Source : fait par nous même sur base des données d'A.ARMAS dans son ouvrage la dollarisation partielle et la politique monétaire : cas du Pérou, p.35.

Commentaires

Cet objectif était atteint, le Pérou a vu son inflation en moyenne arrivée à 2.3% entre la période de 2001 à 2010, alors qu'elle était en moyenne à 369.5% entre 1981 et 1990 comme l'indique le graphique ci-haut.

Ce ciblage d'inflation fonctionna bien, puisque le Pérou a enregistré en moyenne un taux d'inflation le plus bas de sa région. Comme le montre le graphique ci-après :

Graph.8 : Taux d'inflation moyenne

Source : PEM-FMI, repris dans les travaux d'ARMAS dans son ouvrage la dollarisation partielle et la politique monétaire : cas du Pérou, p.35.

Commentaires

Ce graphique montre clairement que le Pérou a enregistré le taux d'inflation le plus faible de toute la région de l'Amérique du sud.

· Obliger les vendeurs à fixer les prix de leurs biens et services en Soles péruvien

Au Pérou, durant la période d'hyperinflation, les agents économiques cherchant une monnaie refuge qui ne fluctue presque pas, question de maintenir leur niveau de pouvoir d'achat, fixaient même les prix de la majorité des biens intérieurs en dollar américain.

En voyant leur niveau d'inflation baissé jusqu'en moyenne de 2.3%, le gouvernement péruvien pris la décision d'obliger les vendeurs à fixer les prix de leurs biens et services en Soles, pour s'assurer du contrôle de l'inflation.

· Utilisation du taux directeur comme instrument moteur de la monnaie

L'explication d'ARMAS démontre que suite au contrôle de l'inflation, le taux interbancaire est arrivé à se situer entre 0 et 5% en mai 2010. Afin de stimuler les relations entre les banques et autres institutions bancaires et non bancaires en monnaie nationale.

· Emission des obligations en monnaie nationale servant de référence les taux d'intérêt à différentes maturités ou échéances

De ce fait, il en découle que les taux d'intérêt sur les obligations en monnaie nationale se trouvaient respectivement entre 7 et 8% pour une maturité de 10ans et, entre 6 et 7% pour celle de 30 ans, en décembre 2005 et 2010.

En bref, de toutes les causes, celle qui empêcha les péruviens d'avoir confiance en leur monnaie est forcément le niveau d'inflation élevé, à cause du financement monétaire. De ce fait, il était impérieux pour le Pérou de se doter de cette politique monétaire basée sur les quatre mesures reprises ci-haut.

Cette politique l'a aussi permis de lutter contre l'instabilité financière et le risque de liquidité que courait le pays.

Puisque nous avons parlé aussi des mesures d'encadrement, la Banque Centrale Reserve du Pérou décida ce qui suit pour ne pas l'empêcher d'atteindre ses objectifs :42(*)

· Réserves obligatoires élevés pour les engagements en dollar américain ont servi d'empêcher les booms du crédit en dollar.

Le coefficient des réserves obligatoires en devises se trouvaient respectivement à 30%, entre 45% et 50% et 55% en 2007, entre décembre 2008 et aout 2010 et janvier 2011.

· Réserves internationales élevées;

C'est le ratio des réserves internationales nettes sur PIB. Ce ratio au Pérou est le plus élevé de sa région.

Il se trouve à 31.6% au Pérou, alors qu'au Brésil à 14.6% et au Venezuela à 7.4%.

Ce qui traduit une amélioration au niveau de sa balance des paiements s'expliquant par l'augmentation des exportations, d'où l'entrée des devises pour le permettre de gonfler ses réserves.

· Interventions sur le marché de change ont aidé le pays à atténuer l'instabilité du taux de change et, par ricochet, à réduire les risques de dollarisation financière.

Dans ce chapitre, il a été question d'examiner tout ce qui se trouvait autour de la problématique de la dédollarisation de l'économie congolaise ainsi que d'évoquer le cas d'un pays qui a réussi à pendre le phénomène.

Le cas du Pérou a été choisi dans le cadre de ce travail suite au rapprochement des causes du phénomène entre le Pérou et la RDC.

De l'expérience du Pérou nous retiendrons que la dédollarisation ne marche que si l'on met en place des mesures qui répondent effectivement aux causes du phénomène et que les mesures doivent être responsables pour réussir.

CHAPITRE III : APERCU DE L'EVOLUTION MACROECONOMIQUE DE LA RDC : REGARD SUR LA DEDOLLARISATION

Dans ce chapitre, il sera question de lire les statistiques pour faire un état de lieu du processus lancé depuis 2012, il sera aussi question de faire un rapprochement entre les mesures prises et les causes du phénomène en question étant donné les leçons que nous tirons du chapitre précédent concernant la dédollarisation du Pérou.

SECTION 1 : EVOLUTION DES INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES

L'économie congolaise a commencé à inscrire ses indicateurs au vert depuis l'année 2002 tel que l'illustre les tableaux et graphiques qui suivent.

Tableau et graphique V : Evolution du taux d'inflation, du taux de change et du taux de croissance de l'activité

Années

Taux d'inflation (en %)

Taux

de Change

Taux de dépréciation (en %)

Taux de croissance

2OO1

135,09

313,5

-55,02

-2,1

2OO2

15,8

388,8

-19,03

3,5

2OO3

4,4

372,76

-4,32

5,8

2OO4

9,2

453,08

-17,7

6,6

2OO5

21,27

434,31

4,32

6,1

2OO6

18,2

515,93

-15,8

5,6

2OO7

9,9

504,72

2,2

6,3

2OO8

27,57

657,45

-23,2

6,2

2OO9

53,44

9O4,6

-27,3

2,8

2O1O

9,8

931,67

-2,9

7,1

2O11

15,4

914

1,9

6,9

2O12

5,6

923,3

-1,007

7,2

2013

1,07

938,0

-1,5

8,5

Graph.9

Graph.10

Commentaires

La RDC vit une situation de stabilité retrouvée depuis 2002. Nous voyons clairement que le taux de croissance s'en va en évoluant et inversement pour le taux d'inflation qui demeure faible. Nous voyons aussi que depuis le lancement du processus en 2012, le changement est très accentué.

SECTION 2 : LE PROBLEME DU FINANCEMENT DE L'ECONOMIE

Il est évident que pour parler de la dédollarisation de l'économie, l'on se doit d'épingler l'aspect financement de l'économie car il demeure l'un des plus importants étant donné l'ampleur de la dollarisation financière et la part importante du crédit à l'économie accordé en monnaie étrangères.

II.2.1 Evolution des dépôts dans les banques créatrices de monnaie

Tab. VI : évolution des dépôts en monnaie nationales et devises étrangères (en millions de CDF) et du ratio de dollarisation

Année

Dépôts en MN

Part sur le total des dépôts en %

Dépôts en devises

Part sur le total des dépôts en %

Total des dépôts

Ratio de dollarisation

(en %)

2001

8.005

28,51

19.397

71,49

27.402

70,79

2002

8.118

18,72

30.701

81,28

38.819

79,09

2003

8.927

15,13

48.108

84,87

57.035

84,35

2004

15.726

14,04

91.759

85,96

107.485

85,37

2005

19.172

13,12

122.398

86,88

141.570

86,46

2006

29.867

12,41

208.651

87,59

238.518

87,48

2007

68.488

16,96

336.518

83,04

405.006

83,09

2008

87.630

12,89

601.951

87,14

689.581

87,29

2009

94.535

15,86

1.015.129

84,14

1.109.664

91,48

2010

221.374

15,27

1.244.984

84,73

1.466.358

84,90

2011

183.644

10,65

1.604.336

89,35

1.787.980

89,73

2012

310.846

13

2.016.924

87

2.327.770

86,65

2013

392.662

14

2.365.740

86

2.758.402

85,76

2014

490.796

16

2.660.506

84

3.151.302

84,42

Graph.11

Commentaires

La série 1 représente les dépôts en monnaie nationale

La série 2 représente les dépôts en monnaie étrangère

La série 3 représente le total des dépôts

Les observations vont de 2001 à 2014

Ces illustrations nous permettent de voir l'ampleur de la dollarisation bancaire qui du reste, demeure encore un problème pour le processus de la dédollarisation.

Il est à noter que depuis 2012, il y a une légère augmentation des dépôts en monnaie nationale, il est passé de 10 % en 2011 à 14 % en 2014. Une augmentation peut être insignifiant mais significative pour le secteur bancaire.

Et dans le processus de lutte contre la dollarisation, il faut non seulement encourager la constitution des dépôts en monnaie nationale mais il faut faire en sorte que le rendement des dépôts en francs congolais soit durablement supérieur au rendement des dépôts en devises étrangères cela incitera les agents économiques à constituer leurs épargnes en monnaie nationale.

Graph.12 : Evolution du ratio de dollarisation bancaire

N.B : ce ratio est le quotient de la somme des dépôts en devises et du total des dépôts.

Commentaires

Parlant de l'ampleur de la dollarisation ce graphique montre clairement qu'en dépit des efforts fournis la dollarisation bancaire reste le noyau dur du processus mais s'en va en diminuant car il est passé de 89% en 2011 à 84 % en 2014.

II.2.2 Evolution des taux débiteurs des banques

Tableau vii : Evaluation de la prime de risque attachée aux crédits en monnaie nationale et en devise de 2004 à 2012.

Année

Taux d'intérêt nominal débiteur en MN

Taux d'intérêt nominal débiteur en ME

Prime de Risque

2004

28

11

17

2005

58,6

11,2

4,73

2006

45,3

12

33,3

2007

41,25

17,2

24,04

2008

44,3

18,2

26,1

2009

6,98

17

52,8

2010

65,2

18,8,

46,4

2011

41,1

19,99

21,11

2012

22,51

15,93

6,58

2013

19,18

14,84

4,34

Source : calcul effectué à partir des statistiques monétaires issues de la direction des analyses de la banque Centrale du Congo.

Graph.13

Commentaires

Dans le tableau et graphique ci- dessus, l'on remarque que les taux d'intérêts débiteurs en monnaie nationale sont largement supérieurs aux taux d'intérêts en devises sur toute la période analysée. Ceci peut expliquer l'ampleur de la prime de risque prise en compte lors de l'octroi des crédits en monnaie nationale. Les banques tiennent compte notamment du risque pays, risque de change, risque d'inflation,...

Toutefois, il faudrait signaler que depuis 2010, le taux d'intérêt débiteur des banques appliqués aux crédits en monnaie nationale ainsi que la prime de risque connaissent une tendance à la baisse (soit une prime de risque de 4,34 en 2013 contre 52,8 en 2009).

II.2.3 Evolution de la composition du crédit

Tab. VIII : Evolution du crédit à court terme en monnaie nationale et en devise étrangère.

Année

Total de crédit à court terme

Crédit en devise

Part en %

Crédit en MN

Part en %

2004

34694

30652

0,88

4042

0,12

2005

57136

47808

0,84

9328

0,16

2006

101154

88122

0,87

13032

0,13

2007

153935

138500

0,90

15435

0,10

2008

373675

322222

0,86

51435

0,14

2009

470669

413712

0,88

56957

0,12

2010

522205

459127

0,88

63078

0,19

2011

623416

578682

0,93

40332

0,07

2012

717264

650574

0,91

66690

0,09

2013

876520

808038

0,92

68482

0,08

Source : calcul effectué à partir des statistiques monétaires issues de la direction des analyses de la banque Centrale du Congo.

Graph.14

Commentaires

Il se dégage par rapport à ce tableau que la proportion moyenne des crédits en devise sur le total des crédits à court terme pour la période analysée est de 88% tandis que celle des crédits en monnaie nationale est de 12%.

Cet écart atteste une substitution des crédits en monnaies étrangères aux crédits en monnaie nationale et une préférence des institutions financières pour l'octroi des crédits en devise par rapport aux crédits en monnaie nationale, cette éviction des crédits en monnaie nationale par les crédits en devise, tient aux raisons de la stabilité à terme de la devise qui réduit les risques de contrepartie et de non remboursement, il est à signaler que les effets du taux débiteur dépendent de la sensibilité du crédit, lorsque le taux d'intérêt augmente la demande du crédit diminue. Cependant, étant donné que le taux d'intérêt débiteur en monnaie locale demeure toujours élevé entre 2004 et 2012 par rapport au taux d'intérêt en devise, la demande du crédit en monnaie nationale restera toujours faible et cela n'empêchera en aucun cas le financement de l'économie.

SECTION 3 : DOLLARISATION DE L'ÉCONOMIE CONGOLAISE : CAUSES ET MESURES DE LUTTE

Dans cette section, il sera question d'établir les liens entre les facteurs considérés comme étant à l'origine de la dollarisation et les mesures prises pour lutter contre ce phénomène. L'objectif visé est de savoir s'il y a adéquation entre la nature de la dollarisation et celle des mesures retenues par les autorités nationales pour en venir à bout.

III.3.1Rapprochement entre les causes et les mesures de dédollarisation (P.16)

Nature des causes

Nature de Mesures de dédollarisation

Observations

I. Facteurs Economiques

 
 

- Instabilité économique et financière ;

- Mauvaise gestion de politique conjoncturelle ;

- Instabilité du taux de change ;

- L'effet mémoire résultant d'une crise systémique du secteur financier ;

- Mesures relatives à la circulation fiduciaire ; émission des coupures à valeur faciale élevée, émission des monnaies divisionnaires ;

- Mesures relatives aux politiques monétaires et budgétaires, politique monétaire prudente et politique budgétaire restrictive ;

- Mesures relatives à la politique de change, la nouvelle réglementation de change, l'achat et vente des devises par adjudication ;

- Mesures rélatives à la stabilité du système financier, la modernisation de la centrale des risques, le développement d'un marché financier.

- Ces mesures répondent aux problèmes d'instabilité économique et financière dans ce sens qu'elles régulent la circulation de la monnaie et réduisent les coûts de transport et de stockage ;

- Les résultats palpables sont : l'augmentation du taux de croissance enregistré depuis 2012 et le taux d'inflation faible ;

- Les mesures ont permis de réduire sensiblement l'écart entre le taux de change officiel et celui du marché parallèle ; le taux de change demeure stable en RDC ;

- La matérialisation de ces mesures se fait encore attendre, mais il faut souligner que les échéances fixées ont été largement dépassées.

II. Facteurs non économiques

 
 

- instabilité politique ou institutionnelle (conflits armés, changement forcé de régime politique);

- Habitudes de paiement

- Méfiance en la monnaie nationale

 

- Les conflits armés restent un véritable problème des pays en développement tel que la RDC ; et ces périodes des crises politiques entrainent des conséquences sur le plan économique tel que l'inflation qui, comme nous l'avons dit dans le travail est l'une des causes de la dollarisation ;

- Les agents économiques règlent toutes leurs transactions en devise car ils ont toujours des devises en leur possession ;

- La population se méfie de moins en moins de la monnaie mais l'on est encore très loin de la confiance exclusive

III.3.2 Limites du processus

Nous avons mis en relief dans le tableau précédent, les diverses réponses de la matrice de dédollarisation de l'économie congolaise aux causes de la dollarisation de celle-ci. Si à première vue tout semble converger, une analyse pointue n'en dit pas autant car le processus, tel que lancé, donne plus des réponses économiques alors que les causes extra économiques ont été également évoqués.

La dédollarisation devra avoir une vue d'ensemble, les mesures proposées ne rencontrent pas directement les causes non économiques.

Pour lutter contre la méfiance en la monnaie nationale, le taux d'inflation faible seul ne suffit pas, ou encore les billets à valeur faciale élevée pour changer les habitudes des paiements , il sied de noter que les habitudes de paiement de la population ne changera pas du jour au lendemain tant qu'elle aura toujours les devises en sa possession ( surtout que la grande partie vit des fonds venus de la diaspora), le cadre réglementaire qui autorise la libre circulation et dénouement des transactions en devises est aussi un réel problème et au-delà de tout, l'instabilité sociopolitique demeure le talon d'Achille des économies en développement comme la RDC, avec les conflits armées, des troubles post électoraux, des déchirures internes, la course effrénée vers le pouvoir, etc.

III.3.3 Vérification des hypothèses

Notre étude a porté sur l'état de lieu du processus de dédollarisation de l'économie congolaise lancé depuis 2012.

Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle le processus du lancement trouve son fondement dans les différentes crises liées à la monnaie nationale, à la fuite de la population devant celle-ci, et que les mesures prises répondaient effectivement aux causes du phénomène.

Après notre étude il s'avère que la décision ne vient non seulement des raisons citées ci-haut mais aussi du fait de la stabilité politico-économique du pays enregistré depuis 2002 et aussi du nationalisme monétaire car la monnaie fait partie des emblèmes d'un pays et laisser l'usage d'une autre monnaie revient à accepter que l'on chante l'hymne national d'un autre état à la place du débout congolais.

Les mesures prises répondent correctement aux causes économiques telles que nous l'avons montré dans le paragraphe précédent or la dollarisation n'a pas que des causes économiques, elle a aussi des causes non économiques, ces causes (non économique) ne trouvent pas automatiquement les réponses dans l'avalanche des mesures dictées par les autorités donc, nous conclurons en disant que les mesures ne répondent pas totalement aux causes du phénomène, car ne prenant pas, directement, en compte les aspects extra économiques les laissant plutôt sous entendu.

CONCLUSION GENERALE

Durant la décennie 1990 et au début des années 2000, l'économie congolaise a accumulé plusieurs déséquilibres macro-économiques causés par les perturbations sociopolitiques et économiques.

L'économie étant caractérisée par l'hyperinflation et la dépréciation de la monnaie nationale, pour protéger le patrimoine financier, dénouer les transactions, évaluer la valeur des biens et services ainsi que la richesse, les agents économiques ont accru la préférence pour les monnaies étrangères d'où la dollarisation.

Plusieurs tentatives de dédollarisation ont été menées en RDC sans résultat satisfaisant notamment celle de 1999 qui n'a eu pour résultat probant que la montée en puissance du marché parallèle. Et en 2001, la libre circulation des autres monnaies à coté du franc congolais a été autorisée.

Depuis 2012, les autorités ont lancé le processus de dédollarisation de l'économie congolaise avec comme cheval de bataille de rendre au franc congolais le plein usage de ces trois fonctions régaliennes.

Pour y parvenir, elles ont mis en place des mesures répondant aux causes du phénomène et en rapport avec les trois formes de dollarisation existante.

Depuis son lancement jusqu'à ce jour le processus se porte bien néanmoins quelques points sont à soulever en guise de notre conclusion :

Pour les banques commerciales le processus a été bien accueilli mais dommage qu'elles n'aient pas été associé correctement alors que leurs activités constituent le noyau dur de la dollarisation, elles pensent que la dédollarisation ne sera effective qu'avec une avalanche des mesures incitatives, les autorités doivent créer un climat propice aux francs congolais pour amener à son utilisation.

Pour la population, les autorités sont allées vite en besogne pour lancer le processus.

L'application est à son tour un grand calvaire car on se retrouve dans le schéma de la persistance de la dollarisation suite à l'effet cliquet43(*).

La dollarisation financière reste le noyau dur de la dollarisation de notre économie puisqu'à l'évidence la part des dépôts en devises reste dominante sur le total des dépôts, pour inverser la donne il faudra que les rendements des dépôts en monnaie nationale soient durablement plus élevés que ceux des dépôts en monnaie étrangère.

Il est à souligner que, la dollarisation est une trilogie basée sur la dégradation du cadre macroéconomique, l'instabilité politique et les faiblesses institutionnelles tandis que la dédollarisation actuelle ne prend en compte que le volet macroéconomique.

Les décideurs doivent organiser des séquences de sensibilisation pour amener la population à consommer plus le Franc Congolais que les devises étrangères.

Aussi, elles doivent associer les banques créatrices de monnaie autour de la table des décisions pour qu'elles puissent sensibiliser leurs clients sur la question et qu'elles créent des avantages liées à l'usage de la monnaie nationale dans leurs transactions.

Les autorités doivent associer autour de la table, les non économistes (politologues, sociologues, psychologues, anthropologues, etc.) pour réfléchir sur l'éradication des causes extra économiques de la dollarisation, car tel que nous l'avons dit les mesures agissent indirectement sur ces causes et cette situation créent l'inefficacité de celles-ci étant donné l'impact des causes non économiques sur la réussite du processus, dans le cas contraire, le taux de dollarisation baissera peut-être mais ne baissera pas assez.

La banque centrale, hormis son objectif de stabiliser les prix, doit se lancer dans la quête de la crédibilité (l'ancrage des anticipations des agents dans l'escarcelle des objectifs fixés)44(*) afin que la population puisse faire de plus en plus confiance à l'autorité monétaire et pour y arriver, elle (BCC) doit être indépendante.

La banque centrale doit, en fait, revoir les mesures de dédollarisation en vue de mettre en place une matrice intégrée qui prend en compte, et les causes économiques et celles non économiques. Elle doit veiller, aussi, à la réalisation des mesures déjà proposées depuis 2012.

L'Etat doit encourager la production par les nationaux car ce sera une meilleure façon de redonner de la valeur à la monnaie nationale car dit-on une monnaie ne vaut que ce que vaut la production du pays.

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES

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5. GOUX J.F. et CORDAHI C., « La transmission internationale des chocs en économie dollarisée : le cas des Etats-Unis et du Liban », février 2006.

6. HERRERA R. et NAKATANI P., « La dollarisation cubaine : éléments de réflexion pour une dédollarisation ».

7. KABUYA KALALA et TSHIUNZA MBIYE, « L'économie congolaise et la réforme monétaire de juin 1998 », in l'Afrique des Grands lacs, 1999-2000.

8. KAMANDA KIMONA-MBINGA et KOLA LENDELE, « Nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise », in Mondes en développement, vol.33-2005/2-n°130, 2005.

9. KATSHINGU R., « Dollarisation, taux de change et persistance de la pauvreté en RDC », 2001.

10. KAYEMBE J.L. et DURRE A., La réforme de la circulation fiduciaire en République démocratique du Congo, UINIKIN, FASEG, août 2004.

11. LE MAUX, « Dollarisation officielle : analyse critique et alternative » In l'Actualité économique, vol.79, n°3, 2003.

12. MINDA A., « La dollarisation intégrale : une option monétaire de dernier ressort pour l'Amérique latine ? », in LEREPS-GRES, Université de Toulouse1, 2004.

13. NGONGA NZINGA V. et MUSUSA ULIMWENGU J., « La persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa » In centre d'analyse et de prospectives économiques, IRES, Working paper n°15, 1998.

14. NKOO MABANTULA M.B., « Vivre au taux du jour à Kinshasa : incorporation d'une culture monétaire en situation de dollarisation de l'économie. » In Cahiers économiques et sociaux, IRES, vol. XXIV, n°2, juin 2012.

15. PONSOT J. F., « Dollarisation des économies émergentes », in CEMF-LATEC, Université de Bourgogne, 2003 ;

26. PONSOT J.F., « La dollarisation: une interprétation institutionnaliste et macroéconomique », in Forum de la Régulation, Paris, 2003.

THESES, MEMOIRES, SEMINAIRE ET COURS

1. LEBA, LANDILA, MAPENDO et MWADI, La dédollarisation : étude du concept, séminaire L2 économie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2013-2014.

3. BOFOYA KOMBA B., Relation Seigneuriage-inflation en République démocratique du Congo, thèse de doctorat, FASEG, UNIKIN, 2007.

4. MUKUNDI E., Cours d'Institutions financières congolaises, L2 économie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011-2012.

5. GERENDAWELE NGBASE H., Tentative de dollarisation de l'économie congolaise comme instrument de stabilisation des prix : appréciation des mesures prises en 1999, FASEG, UNIKIN, 2001.

6. MONGBONDO ND'JUMBAMBELE G., La dollarisation de l'économie congolaise : causes et conséquences, Mémoire de DEA, FASEG, UNIKIN, 2009.

7. NGONGA NZINGA V., Introduction à l'économie monétaire et financière, BCC, Tronc commun des banquiers, sessions mai 2011.

8. NKOO MABANTULA M.B., Les activités de change dans les rues de Kinshasa : dynamique de genre et encastrement social, thèse de doctorat, IHEID, 2010.

9. NGONGA NZINGA V., Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2 Economie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2010-2011.

TEXTES OFFICIELS, SITES INTERNETS ET AUTRES DOCUMENTS

1. Décret-loi n°004/2001 relatif au régime des opérations en monnaie nationale et étrangère en RDC.

2. Dollarisation, article publié sur www.wikipedia.org

3. www.encarta.org

4. Rapports annuels de la Banque centrale du Congo, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013.

5. FMI, Communication sur Les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne, Kinshasa, juin 2012.

6. Condensés et bulletins d'informations statistiques de 2000 à 2014.

7. Décret-loi n°177 du 08/01/1999 relatif au régime des opérations en monnaie nationale en RDC.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

DEDICACES II

IN MEMORIAM III

AVANT-PROPOS IV

INTRODUCTION GENERALE 1

1.  PROBLEMATIQUE 1

2. REVUE DE LA LITTERATURE 3

3. OBJET DE L'ETUDE 6

4. OBJECTIF DE L'ETUDE 7

5. HYPOTHESES DE L'ETUDE 7

6. METHODOLOGIE 7

7. INTERET DE L'ETUDE 8

8. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 8

9. CANEVAS 8

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL DE LA DOLLARISATION ET DEDOLLARISATION DES ECONOMIES 9

SECTION 1 : DOLLARISATION DES ECONOMIES 9

I.1.1 Quelques définitions de la dollarisation 9

I.1.2 Origines de la dollarisation des économies 10

I.1.1.1 Dollarisation d'origine militaire 10

I.1.1.2 Dollarisation d'origine historique 10

I.1.1.3 Dollarisation d'origine économique 10

I.1.3 Description d'une économie dollarisée 11

I.1.3.1 Monnaie étrangère comme réserve de valeur 11

I.1.3.2 Monnaie étrangère comme unité de compte 11

I.1.3.3 Monnaie étrangère comme intermédiaire d'échange 11

I.1.4 Variantes de la dollarisation d'une économie 12

I.1.4.1 Types de dollarisation 12

I.1.4.2 Sortes de dollarisation 14

I.1.4.3 Formes de dollarisation 14

I.1.5 Causes de la dollarisation 15

I.1.6 Avantages et inconvénients de la dollarisation 17

I.1.6.1 Avantages de la dollarisation dans une économie 17

I.1.6.2 Inconvénients 17

SECTION 2 : QUELQUES AGREGATS MONETAIRES 18

I.3.1 L'offre de monnaie 18

I.3.1.1 Offre de monnaie en économie dollarisée 19

I.3.2 la demande de monnaie 20

I.3.2.1 La demande de monnaie dans une économie dollarisée 20

I.3.2 Le taux de change 21

SECTION 3 : DEDOLLARISATION DES ECONOMIES 21

I.2.1 Définitions du concept 21

I.2.2 Conditions pour la dédollarisation d'une économie 22

I.2.2.1 Conditions nécessaires 22

I.2.3 Formes de dédollarisation 24

CHAPITRE II : LA DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : CONTOUR DE LA QUESTION 25

SECTION 1 : GENERALITES DE LA DOLLARISATION EN RDC 25

II.1.1 Repères de l'histoire économique Congolaise 25

II.1.2 Description de la dollarisation de l'économie Congolaise 26

II.1.3 Légalisation de la dollarisation de l'économie Congolaise 26

II.1.3.1 Présentation des réglementations de change 26

II.1.3.2 Autres textes légaux 27

SECTION 2 : LA DOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : CAUSES ET CONSÉQUENCES 28

II.2.1.1 Causes économiques 28

II.2.1.2 Causes extra économiques de la dollarisation 35

II.2.2 Conséquences 36

II.2.2.1 Perte de la souveraineté monétaire 36

Et cette fragilité de la monnaie nationale a entrainé plusieurs dommages collatéraux notamment : 36

SECTION 3 : LA DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : LEÇONS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI 38

II.3.1 Préalable et contexte du lancement 38

II.3.2 Dédollarisation avant 1990 : mobiles, stratégies et résultats 38

II.3.3 Dédollarisation en 1999 : mobiles, stratégies et résultats 39

II.3.4 Dédollarisation depuis 2012: mobiles, stratégies et résultats 39

SECTION 4 : EXPERIENCES D'UNE ECONOMIE DEDOLLARISEE : CAS DU PÉROU 40

II.4.1 Étude de la dollarisation au Pérou 40

II.4.1.1 Les causes de la dollarisation au Pérou 40

II.4.1.2. Les conséquences de la dollarisation au Pérou 44

II.4.2. La dédollarisation au Pérou 45

CHAPITRE III : APERCU DE L'EVOLUTION MACROECONOMIQUE DE LA RDC : REGARD SUR LA DEDOLLARISATION 50

SECTION 1 : EVOLUTION DES INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES 50

SECTION 2 : LE PROBLEME DU FINANCEMENT DE L'ECONOMIE 52

II.2.1 Evolution des dépôts dans les banques créatrices de monnaie 52

II.2.2 EVOLUTION DES TAUX DÉBITEURS DES BANQUES 55

II.2.3 Evolution de la composition du crédit 57

SECTION 3 : EVALUATION DES MESURES DE LA MATRICE 59

III.3.1 Lecture verticale de la matrice 59

III.3.2 Relecture de la matrice 59

SECTION 4 : DE LA DÉDOLLARISATION DE L'ÉCONOMIE CONGOLAISE ACTUELLE AUX CAUSES DE LA DOLLARISATION CELLE-CI 61

III.4.1 Par rapport aux causes économiques 61

III.4.2 Par rapport aux causes économiques 61

III.4.3 Limites du processus 61

III.4.4 Vérification des hypothèses 62

CONCLUSION GENERALE 63

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 65

TABLE DES MATIERES 68

ANNEXES 71

ANNEXES

EVOLUTION MENSUELLE DES DEPOTS BANCAIRES ET DU TAUX DE DOLLARISATION (Selon approche : Dépôts en devises /Total dépôts)

 
 
 
 
 
 
 

Dépôts en devises

Total Dépôts

Taux de dollarisation

 

(en millions de CDF)

(En %)

déc-95

6

8

74,00

janv-96

10

14

73,18

févr-96

14

19

72,84

mars-96

18

25

72,65

avr-96

22

30

72,54

mai-96

26

36

72,45

juin-96

30

41

72,39

juil-96

34

47

72,35

août-96

38

52

72,31

sept-96

42

58

72,28

oct-96

46

63

72,26

nov-96

50

69

72,24

déc-96

54

74

72,22

janv-97

55

78

70,28

févr-97

55

81

68,49

mars-97

56

84

66,84

avr-97

57

87

65,30

mai-97

58

90

63,87

juin-97

58

93

62,54

juil-97

59

96

61,29

août-97

60

100

60,13

sept-97

61

103

59,03

oct-97

61

106

58,00

nov-97

62

109

57,03

déc-97

63

112

56,11

janv-98

67

117

56,78

févr-98

70

123

57,39

mars-98

74

128

57,95

avr-98

78

133

58,47

mai-98

81

138

58,95

juin-98

85

143

59,39

juil-98

89

149

59,80

août-98

93

154

60,19

sept-98

96

159

60,54

oct-98

100

164

60,88

nov-98

104

170

61,20

déc-98

107

175

61,49

janv-99

115

211

54,69

févr-99

123

247

49,88

mars-99

131

283

46,30

avr-99

139

319

43,53

mai-99

147

356

41,33

juin-99

155

392

39,53

juil-99

163

428

38,04

août-99

171

464

36,77

sept-99

179

500

35,70

oct-99

187

537

34,76

nov-99

194

573

33,95

déc-99

202

609

33,23

janv-00

365

918

39,80

févr-00

529

1.228

43,05

mars-00

692

1.537

45,00

avr-00

855

1.846

46,30

mai-00

1.018

2.156

47,22

juin-00

1.181

2.465

47,91

juil-00

1.344

2.774

48,45

août-00

1.507

3.083

48,88

sept-00

1.670

3.393

49,23

oct-00

1.833

3.702

49,52

nov-00

1.996

4.011

49,77

déc-00

2.159

4.321

49,98

janv-01

2.401

4.969

48,32

févr-01

2.563

5.402

47,44

mars-01

2.885

6.267

46,04

avr-01

8.756

12.177

71,91

mai-01

14.627

18.087

80,87

juin-01

15.401

19.386

79,45

juil-01

15.982

20.360

78,50

août-01

16.418

21.091

77,84

sept-01

17.725

23.283

76,13

oct-01

18.282

24.656

74,15

nov-01

18.654

25.571

72,95

déc-01

19.397

27.402

70,79

janv-02

19.987

28.481

70,17

févr-02

20.503

29.426

69,68

mars-02

20.955

30.252

69,27

avr-02

21.350

30.976

68,93

mai-02

21.696

31.609

68,64

juin-02

21.999

32.162

68,40

juil-02

22.264

32.647

68,20

août-02

22.495

33.071

68,02

sept-02

24.118

36.039

66,92

oct-02

27.410

37.429

73,23

nov-02

29.056

38.124

76,21

déc-02

30.701

38.819

79,09

janv-03

32.995

41.472

79,56

févr-03

34.142

42.798

79,77

mars-03

35.289

44.125

79,97

avr-03

39.902

49.813

80,10

mai-03

42.209

52.657

80,16

juin-03

44.515

55.501

80,21

juil-03

44.128

53.609

82,31

août-03

43.934

52.663

83,42

sept-03

43.740

51.716

84,58

oct-03

49.538

58.400

84,83

nov-03

56.952

67.413

84,48

déc-03

48.108

57.035

84,35

janv-04

46.404

55.619

83,43

févr-04

56.952

67.413

84,48

mars-04

64.916

74.248

87,43

avr-04

64.658

73.965

87,42

mai-04

65.955

75.896

86,90

juin-04

68.533

81.396

84,20

juil-04

69.278

82.251

84,23

août-04

65.802

80.337

81,91

sept-04

69.074

84.031

82,20

oct-04

81.566

95.918

85,04

nov-04

80.683

96.418

83,68

déc-04

91.759

107.485

85,37

janv-05

116.874

133.134

87,79

févr-05

122.468

139.565

87,75

mars-05

134.525

150.878

89,16

avr-05

131.658

141.035

93,35

mai-05

122.697

134.277

91,38

juin-05

112.924

129.066

87,49

juil-05

124.529

136.721

91,08

août-05

113.223

129.750

87,26

sept-05

117.163

132.476

88,44

oct-05

132.049

150.709

87,62

nov-05

135.552

152.319

88,99

déc-05

122.398

141.570

86,46

janv-06

130.490

152.603

85,51

févr-06

127.984

151.156

84,67

mars-06

141.932

161.891

87,67

avr-06

144.981

169.604

85,48

mai-06

151.773

182.462

83,18

juin-06

151.730

179.494

84,53

juil-06

163.493

196.230

83,32

août-06

168.843

208.638

80,93

sept-06

180.451

221.248

81,56

oct-06

204.027

246.004

82,94

nov-06

211.941

243.587

87,01

déc-06

208.651

238.518

87,48

janv-07

232.882

269.311

86,47

févr-07

251.394

285.151

88,16

mars-07

259.853

291.172

89,24

avr-07

248.423

279.977

88,73

mai-07

241.859

273.865

88,31

juin-07

248.580

279.685

88,88

juil-07

251.046

283.143

88,66

août-07

282.551

315.420

89,58

sept-07

297.943

332.723

89,55

oct-07

321.937

365.573

88,06

nov-07

325.968

381.882

85,36

déc-07

336.518

405.006

83,09

janv-08

396.743

468.621

84,66

févr-08

438.596

493.986

88,79

mars-08

457.902

520.870

87,91

avr-08

483.378

540.307

89,46

mai-08

507.696

555.413

91,41

juin-08

520.546

567.351

91,75

juil-08

557.976

607.202

91,89

août-08

538.879

597.701

90,16

sept-08

549.244

614.107

89,44

oct-08

551.761

620.731

88,89

nov-08

543.099

610.991

88,89

déc-08

601.951

689.581

87,29

janv-09

666.945

749.626

88,97

févr-09

735.651

812.008

90,60

mars-09

732.734

810.702

90,38

avr-09

726.895

790.487

91,96

mai-09

707.094

765.607

92,36

juin-09

690.513

761.048

90,73

juil-09

728.943

803.613

90,71

août-09

781.483

872.672

89,55

sept-09

868.467

948.603

91,55

oct-09

886.792

999.049

88,76

nov-09

943.293

1.044.172

90,34

déc-09

1.015.129

1.109.664

91,48

janv-10

1.045.376

1.155.222

90,49

févr-10

1.077.739

1.172.603

91,91

mars-10

1.090.492

1.193.089

91,40

avr-10

1.083.742

1.178.993

91,92

mai-10

1.046.562

1.182.753

88,49

juin-10

1.065.343

1.196.282

89,05

juil-10

1.075.963

1.208.903

89,00

août-10

1.125.786

1.292.948

87,07

sept-10

1.148.838

1.339.340

85,78

oct-10

1.127.758

1.319.463

85,47

nov-10

1.244.979

1.411.304

88,21

déc-10

1.244.984

1.466.358

84,90

janv-11

1.250.865

1.409.812

88,73

févr-11

1.336.817

1.476.189

90,56

mars-11

1.393.340

1.542.465

90,33

avr-11

1.384.535

1.551.109

89,26

mai-11

1.473.157

1.645.238

89,54

juin-11

1.544.400

1.709.331

90,35

juil-11

1.534.078

1.683.559

91,12

août-11

1.586.925

1.724.841

92,00

sept-11

1.547.328

1.686.895

91,73

oct-11

1.596.614

1.765.293

90,44

nov-11

1.488.126

1.676.568

88,76

déc-11

1.604.336

1.787.980

89,73

janv-12

1.540.816

1.734.615

88,83

févr-12

1.539.262

1.775.078

86,72

mars-12

1.575.668

1.834.190

85,91

avr-12

1.635.653

1.901.309

86,03

mai-12

1.700.775

1.955.358

86,98

juin-12

1.755.563

1.957.834

89,67

juil-12

1.753.855

1.984.990

88,36

août-12

1.801.773

2.051.710

87,82

sept-12

1.857.411

2.137.792

86,88

oct-12

1.907.766

2.167.747

88,01

nov-12

1.931.379

2.178.009

88,68

déc-12

2.016.924

2.327.770

86,65

janv-13

1.919.492

2.226.110

86,23

févr-13

1.955.760

2.232.911

87,59

mars-13

2.113.707

2.456.844

86,03

avr-13

2.115.348

2.435.879

86,84

mai-13

2.081.835

2.423.889

85,89

juin-13

2.103.098

2.446.475

85,96

juil-13

2.135.784

2.501.102

85,39

août-13

2.268.943

2.631.099

86,24

sept-13

2.216.867

2.583.047

85,82

oct-13

2.270.582

2.670.126

85,04

nov-13

2.339.063

2.734.178

85,55

* 1 MUBAKE Michel, fluctuations et croissance économique, notes de cours, Faseg, Unikin, 2012, inédit.

* 2 KABUYA François et MATATA Mapon, espace monétaire kasaien, in Cahiers africains n°41, l'harmattan, Paris, 1999, p.21.

* 3 KABUYA François et YAV Karl, Les leçons de la survivance d'une monnaie déchue, in Zaïre-Afrique n°290, Kinshasa Décembre 1994, p.5.

* 4 Présidence de la république, Journal officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, Kinshasa, 2002, p.57.

* 5 FMI,  Rapport de mission du fond monétaire international sur les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne, Washington, 2013, p.39.

* 6 BCC,  Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2012, p.185.

* 7 BCC, Condensé d'informations statistiques, Situation monétaire intégrée : calculez par le rapport entre la somme des devises étrangères dans le système bancaire sur le total des dépôts, Mai 2014.

* 8 NGONGA Vincent et MUSUSA, la persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa : manifestation de la complémentarité et de la substitution monétaire (calculez par la même formule ci-haut), in Cahiers économiques et sociaux n°25, Kinshasa, Avril 1999, P.08.

* 9 MULUMA Albert, Méthodologies de recherche, Paris, l'harmattan, 1999, p 25.

* 10 N'DA Paul, Méthode de recherche : de la problématique à la discussion, paris, l'harmattan, 1998, p.53.

* 11 MINDA A., la dollarisation intégrale : une option de dernier ressort pour l'Amérique latine ?, de Boeck supérieur, Paris, p.2.

* 12 LE MAUX L., dollarisation officielle : analyse critique et alternative, Université de Paris VIII, p.1-2.

* 13 GASTAMBIDE A., dollarisation partielle et dollarisation intégrale : l'expérience de l'équateur, thèse de doctorat en sciences économiques, présentée et défendue le 15 mai 2005, Université d'Auvergne Clermont , Bruxelles, p.14.

* 14 DESQUILBET J.B, Les contraintes de la politique monétaire libanaise : endettement public, dollarisation et régime de change fixe, in L'actualité économique, Vol 83, N°2, 2007, p. 163-199 cité par KATOKALE LUTINA, cours de questions monétaires des pays en voie de développement, Université de Kinshasa, 2014.

* 15J. François PONSOT, Essai de typologie des régimes de dollarisation, www.aca.fed-org, 2003, p1.

* 16 Bruno THERET, La dollarisation : polysémie et enflure d'une notion, Fmi, Washington, 2003, p70 cité dans le cours de séminaire II d'Economie monétaire.

* 17 KOLA LENDELE & KAMANDA K., Nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise, in monde en développement, vol 33, N°130, février 2005, p42. Cité par Alex NYEMBUE KASOSA, La dollarisation et le financement de l'économie congolaise, mémoire de licence, FASEG/UNIKIN, 2012.

* 18 NYEMBWE A., Séminaire d'économie monétaire, Deuxième licence, FASEG/UNIKIN, 2014.

* 19P. LECONTE, La stratégie monétaire : quelle monnaie pour la mondialisation, le dollar ou l'or ?, , F-X. de Guibert, Paris, 2003, p.37.

* 20 SALAMA, cité par G. MONGBONDO ND'JUMBELE, La dollarisation de l'économie congolaise : causes et conséquences, mémoire de DEA, FASEG, UNIKIN ? 2009, p.53.

* 21 G.N. MANKIW, Macroéconomie, Nouveaux Horizons 4ème éd, Paris, 2009, p.636.

* 22 A. BEITONE et all., Dictionnaire des sciences économiques, éd. Armand Colin, Paris, 2001, p.312

* 23 A. SILEM et J.M. ALBERTINI, Lexique d'économie, éd. Dalloz, Paris, 2010, p.595.

* 24 V. NGONGA NZINGA, Introduction à l'économie monétaire et financière, Tronc commun des banquiers, Banque Centrale du Congo, Mai 2011, p.42

* 25 NYEMBWE A., Institutions financières et marchés, note des cours, Deuxième licence, inédit, Faseg/UNIKIN, 2014.

* 26M. AGLIETTA et A. ORLEAN, La monnaie souveraine, éd. Odile Jacob, Paris, 1998, p.372

* 27Présidence de la République, Journal officiel, Décret N°0013 du 22 janvier 1997, article 1, alinéa 2, Kinshasa, le 22 janvier 1997, p.2.

* 28Présidence de la République, Journal officiel, Décret N°029 du 23 avril 1997, article 1, Kinshasa, le 23 avril 1997, p.2.

* 29 Banque Centrale du Congo, Condensé d'informations statistiques, Numéro 35/2000, Kinshasa, novembre 2006, p.17.

* 30 Banque Centrale du Congo, La politique monétaire et de change de 1976 à nos jours, Kinshasa, Avril 2009, p.2.

* 31 BOLALUETE E., Politique monétaire, Notes de cours, Première licence économie monétaire, Université de Kinshasa, 2011, inédit.

* 32 BOLALUETE E., Politique monétaire, Idem.

* 33 Banque Centrale du Congo, Op.cit., p.2.

* 34 ITIMELONGO T, Economie monétaire générale, Notes des cours, Troisième Graduat, Faseg, Unikin, 2012, inédit.

* 35 Banque Centrale du Congo, Plan stratégique du développement de la banque centrale du congo et du système financier national, Kinshasa, 2005, p16.

* 36 KOLA LENDELE, La dollarisation dans les pays en développement et en transition : théories et application à l'économie congolaise, cité par Gaston MONGBONDO dans la dollarisation de l'économie congolaise : causes et conséquences, Mémoire présenté en vue de l'obtention de grade de Maitre en sciences économiques, Facultés universitaires notre dame de la paix, Namur, 1997-1998, p.72,

* 37 ARMAS A., la dollarisation partielle et la politique monétaire : le cas du Pérou, www.wikipedia, septembre 2013.

* 38 ARMAS A., op.cit., p.5

* 39 SALAMA P., Argentine : la hausse des matières premières agricoles, une aubaine ? www.wikipedia.com, Avril 2002, p.10

* 40 ARMAS A., op.cit., p.4

* 41 ARMAS A., op.cit, p.9.

* 42 ARMAS A., op.cit, p.17

* 43 L'effet cliquet autrement appelé hystérésis est un phénomène qui empêche le retour en arrière d'un processus une fois un certain stade dépassé, il est parfois lié à un effet mémoire. Il est le symbole de la persistance de la dollarisation.

* 44 NGONGA V., Questions spéciales des théories et politique monétaire, Notes des cours, Deuxième licence, FASEG/UNIKIN, 2014.






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