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La dédollarisation de l'économie congolaise: evaluation du processus

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par Benny Leba
Université de Kinshasa - Licence en Economie 2014
  

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I.1.3.3 Monnaie étrangère comme intermédiaire d'échange

En période d'inflation galopante, les agents économiques ont besoin des coupures à valeur faciale de plus en plus élevée pour effectuer un volume donné des transactions. Dans la perspective d'un agent économique, un doublement du niveau général des prix doit s'accompagner d'un doublement de la valeur faciale de toutes les coupures des billets de banque. Cependant, l'expérience montre que : dans les pays à inflation élevée, la moyenne de la valeur faciale des différentes coupures nouvellement émises a tendance à évoluer moins rapidement que le rythme de la hausse des prix.

Pour minimiser les couts de stockage, de transport et de comptage des billets de banque, l'agent économique marque clairement sa préférence pour les grosses coupures des billets de banque (en monnaie nationale) et ce, au détriment des petites coupures. Les devises fortes offrent encore une alternative plus efficace et efficiente que les billets en monnaie nationale, dans cette optique de minimisation des couts de transaction. C'est pourquoi dans une économie à inflation galopante, on observe que, presque tous les achats des biens durables et les transactions impliquant des montants relativement importants sont réglés en devise étrangère.

I.1.4 Variantes de la dollarisation d'une économie

I.1.4.1 Types de dollarisation

La dollarisation peut être classifiée selon deux critères:15(*)l'acceptation institutionnelle et le degré de pénétration du phénomène .Du point de vue de l'acceptation institutionnelle, on distingue la dollarisation de « jure » de la dollarisation « facto ».

Tandis que du point de vue du degré de la pénétration du phénomène dans une économie donnée, on oppose la dollarisation intégrale à la dollarisation partielle.

a) Critère d''acceptation institutionnelle ou officialisation du phénomène

Ce premier critère de classification des régimes de la dollarisation se fonde sur la décision des pouvoirs publics.

a.1 Dollarisation de « facto »

La dollarisation « de facto ou de fait », « officieuse ou informelle », selon BALINO et al, est « un processus spontané découlant d'un choix des résidents d'un pays. Ces derniers possèdent une partie importante de leurs avoirs financiers en monnaie étrangère alors que celle-ci n'a pas cours légale ». Cette dollarisation officieuse est une réaction à l'instabilité du cadre macroéconomique, elle traduit la volonté des agents, méfiants en la monnaie nationale, de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques des effets de l'inflation élevée et de dévaluation de la monnaie nationale.

a.2 Dollarisation de « jure »

Ce régime de dollarisation dit aussi « dollarisation de droit ou formelle ou encore officielle » ne peut se concevoir que lorsque les pouvoirs publics décident de perdre tout ou une partie de sa souveraineté monétaire du fait de l'autorisation d'utiliser une ou plusieurs monnaies étrangères sur le territoire national. La dollarisation officielle est un processus institutionnel relevant d'un choix des autorités monétaires et politiques. L'utilisation de la monnaie étrangère est reconnue officiellement par les pouvoirs publics à travers la fixation de prix en lui donnant cours légal.

b) Critère de pénétration du phénomène dans une économie

Sur base de ce second critère de différenciation, c'est-à-dire, le degré de pénétration de la monnaie étrangère dans les pratiques monétaires des agents économiques d'un pays. Il convient de distinguer la « dollarisation partielle » et la « dollarisation intégrale ou totale».

b.1 La dollarisation partielle

C'est l'adoption officielle de la monnaie d'un pays pour une partie des transactions financières.

La dollarisation partielle désigne un phénomène de pluralité monétaire où une devise étrangère circule parallèlement avec la monnaie nationale. Il s'agit d'un processus plus ou moins souverain, de complémentarité monétaire. L'exemple type est celui des pays latino-américains dans les années 1970 et 1980 en proie à une hyperinflation. Face à une perte de confiance en leurs propres monnaies, les agents privés se sont mis à adopter le dollar comme unité de compte mais également comme monnaie de transaction, en particulier pour acquisition des biens de consommation durables et onéreux.

b.2 La dollarisation intégrale

La dollarisation intégrale ou entière ou encore totale que certains analystes traitent de « dollarisation complète ou pleine », c'est l'adoption officielle de la monnaie d'un autre pays pour la totalité des transactions financières. La dollarisation intégrale caractérise un phénomène d'exclusivité monétaire dans la mesure où la devise américaine s'impose comme signe monétaire exclusif.

D'après Bruno THERET: une pleine dollarisation correspond à la remise entre les mains étrangères du monopole légitime de la création de la monnaie ».16(*)

* 15J. François PONSOT, Essai de typologie des régimes de dollarisation, www.aca.fed-org, 2003, p1.

* 16 Bruno THERET, La dollarisation : polysémie et enflure d'une notion, Fmi, Washington, 2003, p70 cité dans le cours de séminaire II d'Economie monétaire.

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