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Analyse socio-economique des systèmes de production agricole à  base d'igname dans la commune de Glazoué au Bénin le cas du village magoumi

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par H. Medenoukoun PADONOU
Université d'Abomey-calavi  - Ingénieur Agroéconomiste 2011
  

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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

******

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

******

DEPARTEMENT D'ECONOMIE DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE
ET COMMUNICATION

******

Analyse socio-économique des systèmes de production
agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué:
cas du village Magoumi

THESE

Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication (ESAC)
Présenté et soutenue par :
Habib Lorentz PADONOU

Superviseur : Prof. MONGBO Roch Le 20 Décembre 2011

Co-Superviseur : Dr. Anne FLOQUET

Composition du Jury :

Président du Jury : Prof. TOSSOU Rigobert

Rapporteur : Prof. MONGBO Roch

Examinateur : Dr. Ir. VISSOH Pierre

Examinateur : Dr. Ir. ASSOGBA Pascaline BABADANKPODJI

UNIVERSITY OF ABOMEY-CALAVI
******
FACULTY OF AGRICULTURAL SCIENCES
*******

DEPARTMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND
COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPMENT

******

Socio-economic, analysis of yam based system of production in destrict of glazoué : case of Magoumi

THESIS
Submitted in partial fulfillment of the requirement of Agronome Engenior
Option: Economy, Socio-Anthropology and Communication (ESAC)
Presented by:

Habib Lorentz PADONOU

Supervisor : Prof. MONGBO Roch The 19 December, 2011

Co-Supervisor: Dr. Anne FLOQUET

Members of Jury:

Président of Jury: Prof. TOSSOU Rigobert

Rapporter : Prof. MONGBO Roch

Examinator : Dr. Ir. VISSOH Pierre

Examinator : Dr. Ir. ASSOGBA Pascaline BABADANKPODJI

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

CERTIFICATION

Nous certifions que ce travail a été entièrement réalisé par l'étudiant Habib Lorentz PADONOU sous notre supervision à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi dans l'option Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le développement rural.

Le superviseur

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page i

Prof. Dr. Ir Roch L. MONGBO, PhD Agronome et Socio-Anthropologue Professeur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi, Directeur Exécutif de l'ONG CEBEDES-Xudodo.

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page ii

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

CERTIFICATION

Nous certifions que ce travail a été entièrement réalisé par l'étudiant Habib Lorentz PADONOU sous notre supervision à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi dans l'option Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le développement rural.

Le co-superviseur

Dr. Ir Anne FLOQUET, PhD
Agro-économiste
Chargée de recherche (CAMES)
Chef Département Planification Environnementale
et Agriculture Durable du CEBEDES-Xudodo

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

DEDICACE

? A Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu l'Esprit Saint,

Pour l'Amour et la protection dont vous m'avez entouré tout au long de mon cursus scolaire, universitaire et pendant la réalisation de cette thèse. Recevez ici l'expression de ma profonde gratitude. Amen !

? A la Vierge MARIE,

Tu as toujours été à mes côtés, dans les moments difficiles de mon existence. Ce travail est le fruit de l'aboutissement de tes multiples intercessions. Obtiens-moi de Ton fils, un coeur proche du tien afin que dans l'exercice de cette profession d'Agronome, je puisse voir Jésus Christ à travers mes frères démunis.

Mère du ciel, je t'honore !

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page iii

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page iv

DEDICACES

4 A mes grands-parents paternels et maternels (in memorium)

Sachez que je suis fier d'être issue de l'union de vos deux familles. Que cette thèse honore votre mémoire. Que vos âmes reposent en paix !

4 A mon père Mathias PADONOU

Merci Papa de m'avoir donné la vie, chose sans laquelle cette thèse n'aurait existée, merci aussi de m'avoir donné une éducation de base comme un père pouvait donner à son fils. Reçois ce travail comme le fruit de tes sacrifices.

4 A ma mère Odette GHUEZO-MEVO

Tu n'as ménagé aucun effort pour mon éducation tant morale, spirituelle, que financière. Tu m'as toujours soutenue dans les moments décisifs et très compliqués de mon existence. Trouve en ce travail l'aboutissement de tes multiples efforts et de ton amour maternel.

4 A mon cher oncle et ami Etienne PADONOU, son épouse Alice Mouhinatou BELLO, épouse PADONOU. Recevez ce travail comme le fruit de votre Amour pour moi. Merci !

4 A mes frères, soeurs, cousins, et cousines, nièces et neveux. Que ce travail vous inspire et vous serve d'exemple et suscite en vous l'amour du travail bien fait surtout aux élèves et étudiants. Mais de grâce faites vraiment mieux que ça !

4 A toi ma bien aimée Monique GBETONDJI

4 A ma fille bien aimée Biowa Hillary Marie-Sylvestre PADONOU

4 A toi mon cher et regretté Germain KOTCHONI, qui nous a prématurément

quittés au cours de notre première année de formation. Que DIEU tout puissant lui accorde le repos éternel

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page v

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

Remerciements

Plusieurs personnes et institutions ont concouru d'une manière ou d'une autre à la réalisation de ce travail. Qu'il me soit permis ici de leur témoigner toute ma reconnaissance et ma gratitude.

4 A notre superviseur, le Prof. Dr. Jr Roch L. MONGBO, enseignant à la Faculté des Sciences Agronomiques, au Département d'Economie, de Socio - Anthropologie et de Communication, qui a su nous guider dans nos premiers pas dans la recherche. Prof MONGBO, lorsque nous étions venus vous voir pour vous solliciter à nous encadrer, nous avions encore des idées vagues dans la tête. Nous avons été impressionnés par la manière dont vous nous avez reçus et nous avons immédiatement su que nous avons fait le bon choix. Durant tout le temps passé ensemble, vous étiez toujours disponible à travailler avec nous. Vous nous avez montré une rigueur scientifique et une clairvoyance dans vos idées, suggestions et conseils. Vous avez instauré entre vous et nous un excellent climat de travail. Pour tous ces efforts et toute cette attention à notre égard, recevez ici le témoignage d'un étudiant à qui vous avez donné une vision claire du travail bien fait.

4 Nous remercions très sincèrement Dr. Jr. Anne FLOQUET, notre co-superviseur, pour ses conseils et sa contribution de taille à ce travail.

4 Nous remercions aussi le projet CORUS et à travers le CEBEDES pour leurs appuis financiers.

Mes remerciements vont également à l'endroit de :

4 Tout les enseignants de la FSA, notamment ceux du département Economie Socio Anthropologie et Communication pour la formation de qualité qu'ils nous ont donnée, plus particulièrement le Dr. Jr Esaïe GANDONOU, pour sa contribution à l'aboutissement de ce travail.

4 Mes amis et collègues Gérard ALLOSSOGBE, Laurianne YEHOUENOU, Herbert TOSSOU, Elom PEDANOU, Jsidore GNONLONFOUN, Vincent de Paul SOUNOUKE, vous êtes de véritables frères et soeurs pour moi, merci pour la sollicitude constante depuis toutes ces années que nous nous connaissons.

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page vi

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

4 A tous mes collègues de la 35eme Promotion, particulièrement ceux de l'ESAC, nous avons passé de bon moments ensemble, que DIEU tout puissant face de nous de très bon cadre de développement au service du peuple.

4 Tous les amis qui n'ont cessé de me soutenir, notamment Ir. Hubert C. DOSSOU-YOVO, Dr Issiaka KODJO de l'INRAB/Savè, Ir Sheila SAGBO, Dr. Ir. SODJINOU, Dr. Ir. Patrice ADEGBOLA, à tous les gars de PAPA/ Porto-Novo, à tous les collègues du CERDID-ONG dont nous somme le Directeur exécutif. Merci pour vos soutiens.

4 Ceux qui ont participé à la collecte des données, à la saisie, à la correction et à la relecture du document notamment OLODO Esaïe, AKORIDJI Martinez, ASSOGBA Armand, GUIDI Godfroy, Mahfouz SAKA, Mr OTCHONTCHO Aziza, à tous les producteurs de Magoumi, au président du marché de vente d'igname de Glazoué Mr afakafoukou .Profonde reconnaissance.

4 Au révérend Père George OBAGOU, curé de l'Eglise catholique sacré coeur de JESUS, pour son hospitalité, son soutien moral, spirituel, et financier. Profonde reconnaissance à vous.

4 A toi Constantin AMOUSSOU grand frère de quartier, leader des jeunes de Godomey et environ ta qualité et soutien, ma vraiment édifié, tu a été toujours là pour nous écouté et nous prodiguer de sages conseils, dont les applications nous donne des résultats intéressants.

4 Au Directeur de la Banque Régional de Solidarité/ Bénin Mr Roger KOKOU, et à tous le personnel de la BRS/ZONGO, en occurrence le chef service étude et crédit monsieur SINGBO Félicien, et ses collaborateurs que sont : monsieur RODRIGUEZ Léonce, monsieur TOLEGBON Gualbert, BESSAN Enerst, monsieur AGBO Brice,

madame Simone KORBLAH, Mme Pitty Bénédicta, Mme Christiane
CHANHOUNCOCO. Merci beaucoup pour l'amour et le sens du travail bien fait dont vous m'avez donnez pendant mon passage à la Banque. Profonde gratitude.

4 A vous Monsieur DOSSOU Paul, seul DIEU vous remerciera, pour tout ce que vous m'avez fait durant mon séjour à Glazoué, recevez ce travail symbole de ma gratitude.

4 A vous Mme AGAÏ Thérèse, épouse DOSSOU, dernière remercier, mais première dans mes pensées, vous êtes l'amie, collègue et soeur jumelle de ma mère, je vous aime.

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page vii

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

RESUME

Au Bénin, comme dans d'autres pays d'Afrique de l'ouest, l'agriculture occupe une place de choix en mobilisant plus de 50% de la population active et contribue à 38% du PIB. Malgré l'importance de ce secteur vital, de l'économie béninoise, l'agriculture est mal organisée, avec des techniques de production restées rudimentaires, ajouté à une mauvaise politique de commercialisation, le tout occasionnant des difficultés pour les producteurs d'assurer leur propre sécurité alimentaire à sortir de la pauvreté. Ainsi compte tenu de cette situation et de la nouvelle politique nationale de diversification des filières agricoles, il est important de promouvoir certaines spéculations comme l'igname qui pourrait à la fois assurer la sécurité alimentaire et procurer des revenus non négligeables aux producteurs.

L'igname est une culture originaire des zones de production africaine et de ce fait, elle occupe une place très importante dans les exploitations agricoles. L'attachement et la valeur que les populations accordent à cette culture sont si importants, que dans la plupart des zones de production, une fête lui est annuellement consacrée : la fête de l'igname. L'ouverture des exploitations agricoles au marché a attribué un autre rôle à l'igname, celui d'être en mesure de procurer d'importants revenus aux exploitants. La réalisation de ces deux objectifs par l'igname est limitée par des facteurs dont l'accès à la terre, le coût de production très élevés, rendant un peu difficile la reconduction de l'espèce. L'igname demande des terres très fertiles et les rendements baissent très vite avec une production successive sur la même parcelle. C'est également une culture exigeante qui demande assez si non beaucoup de main-d'oeuvre. Il en est de même des semences pour la reconduction de la culture. La demande en semence est si forte qu'elle représente parfois un goulot d'étranglement à la production. Cette commune a été choisie de part l'importance de sa production en igname et surtout parce que Magoumi est un village du projet Corus. L'objectif est de voir comment les systèmes de production à base d'igname ont évolués dans le temps, et pour atteindre cet objectifs, une analyse socio-économique a été menée pour apprécier l'évolution et de voir la place de l'igname dans les systèmes de production. L'outil d'analyse utilisé lors de cette étude est celui de la marge et coût pour l'analyse de rentabilité, et aussi de la fonction de production de Cobb Douglass. Au total, trois systèmes de production ont été identifiés et analysés. L'échantillon est constitués de 40 producteurs sélectionnés de façon aléatoire et tenant compte des systèmes pratiqués cette saison de janvier 2010 à janvier 2011. Des résultats de cette étude, il ressort que, les systèmes de production agricole d'igname ont évolué très significativement entrainant de nouveaux systèmes qui ont pris de l'ampleur ces derniers temps comme le système sur

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

nouvelle défriche due à la rareté de la terre propice à la culture de l'igname et du système sur bas-fonds. Le système de production d'igname sur bas fonds, représentant 40% de tout l'échantillon s'est révélé être le plus rentable, ensuite vient le système de production sur nouvelle défriche hors du village qui représente 27,5% de l'échantillon, et en dernier le système de production d'igname sur ancienne défriche, représentant 32,5% de tout l'échantillon qui se montre le moins rentable que les deux autres systèmes, avec une très faible rentabilité due à la baisse drastique de la fertilité du sol, nonobstant les prouesses de la recherche sur l'intégration de l'agroforesterie dans les champs toujours pour la sédentarisation, on note une non adoption de ces technologies dans le milieu d'étude. L'estimation de la fonction de production de cobb Douglass, révèle que le rendement de la production d'igname dans le milieu d'étude est fonction de la superficie cultivable et de la quantité de la main d'oeuvre salariée disponible.

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page viii

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page ix

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

ABSTRACT

In Benin as in other West African countries, Agriculture is a predominant activity and occupies more than 70 percent of active population and contributes to 38 percent of the Gross domestic production (GDP). Despite his predominance within Beninese economy, this sector is still not well organized and is characterized with basic means and inadequate marketing strategies. As a result, producers are hardly able to ensure their food security and get out of poverty. In order to face this situation and provide producers with substantial incomes, it is crucial to diverse produced crops and to encourage those like yam that could helps farmers not only to make non negligible profit but also to meet their nutritional needs.

Factually, yam originated in Africa and it plays a crucial role in the systems of production. Yam is so appreciated and so valued within populations that in most African production areas, an annual feast is held in its honor: the yam feast. The outbreak of systems of productions toward markets attributed to yam, the role of providing farmers with important incomes. But the realization of those two roles is hindered by two factors namely the access to land and the high cost of production that make difficult yam production. Effectively Yam requires highly fertile soils and yield decreases quickly with successive cultivations on the same portions. Thus, Yam is a labor demanding culture; so is it with seeds for the repetition of the species. Seeds demand is so important that it becomes a challenging issue for production. The district of Glazoué has been chosen due to the importance of yam production and mainly because of Magoumi which is a striving village of Corus project. The main objective is to follow the evolution of yam based system of production and to assess the place of yam within the system through an analysis of profitability. Analysis tools are the study of margin and of cost, and Cobb Douglass function of production. Three systems of production are identified and analyzed. Sample is made of 40 producers randomly selected and count is held of the systems in vigor from January 2010 through January 2011. The results revealed that yam based systems of production have significantly developed, generating by the way new systems like the system of culture on newly cleared land due to the scarcity of lands convenient to yam production and systems of production on shallow land. The Shallow land systems covering 40 per cent of the sample seemed to be the most profitable, then followed the newly cleared land system covering 27per cent of the sample. The last and the less profitable system of production was the early cleared land system of production representing 32.5 per cent of sample. This low profitability was due to drastic fall down of soil fertility. Assessment of Cobb Douglass function of production revealed that yam yield in the study area depends on cultivated surface and on the quantity of available paid manpower.

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page x

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION i

DEDICACES iii

REMERCIEMENTS v

RESUME vii

ABSTRACT ix

Liste des tableaux xi

Liste des figures xii

Liste des photos xii

Liste des cartes xii

Liste des sigles et abréviations xiii

Tables des matières xiv

Chapitre 1: CADRE GENERALE DE L'ETUDE

1.1- INTRODUCTION 1

1.2- PROBLEMATIQUE 3

1.3- IMPORTANCE DU SUJET 5

1.4- OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE 6

1.4.1. Objectifs 6

1.4.2- Hypothèses 6

CHAPITRE 2: REVUE DE LITTERATURE

2.1- CADRE ANALYTIQUE ET CONCEPTUEL 7

2.1.1- Concepts de système de production et de système de culture 9

2.1.2- Notion de rentabilité 11

2.3- CONNAISSANCES SUR L'IGNAME 12

2.3.1- Botanique et origines 12

2.3.2- Importance 12

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page xi

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

2.3.2.1- Importance socio - culturelle 12

2.3.2.3- Importance économique 13

2.3.3- Exigences techniques 14

2.3.4- La main-d'oeuvre 14

2.3.5- Matériel de plantation 15

2.3.6- La terre 15

CHAPITRE 3: CADRE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE

3.1-CADRE METHODOLOGIQUE 18

3.2- PHASES DE DEROULEMENT DE L'ETUDE 18

3.3- SELECTION DE LA ZONE DE RECHERCHE 19

3.2.1- Choix de la commune et du village 19

3.3.1- Sélection des producteurs d'igname 20

3.3.2- Echantillonnage 20

3.4- Nature des données collectées et méthode de collecte 20

3.5- Méthodes et outils d'analyse des données 21

3.6- OUTILS D'ANALYSE DES DONNEES 21

3.6.1- Analyse des coûts et marges 21

3.6.2-Estimation du modèle économétrique 22

CHAPITRE 4: PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

4.1- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE GLAZOUE 25

4.2- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES 26

4.2.1- Le relief 26

4.2.2- La végétation 27

4.2.3-L'hydrographie 27

4.2.4-Le climat 27

4.3- CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES 28

4.4- ACTIVITES ECONOMIQUES 28

4.5- PRESENTATION SOMMAIRE DU MARCHE DE GLAZOUE 29

4.6- PRESENTATION DU VILLAGE DE MAGOUMI 29

4.6.1- Milieu physique 29

4.6.2-Milieu humain 30

4.6.3- Activités économiques 32

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page xii

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

CHAPITRE 5: TYPOLOGIE ET DESCRIPTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION A BASE D'IGNAME

5.1- DYNAMIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE 34

5.2- EVOLUTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION A BASE D'IGNAME 34

5.3- TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE CULTURE A BASE D'IGNAME 35

5.4- CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES DE PRODUCTION 36

AGRICOLE A BASE D'IGNAME 36

5.4.1- Caractéristiques sociodémographiques des producteurs 36

5.4.1.1- Taille de ménage des producteurs 36

5.4.1.2-Situation matrimoniale 37

5.4.1.3-Niveau d'instruction des producteurs 38

5.4.1.4-Nombre d'enfants par ménage 38

5.4.1.5-Groupes socioculturels 40

5.4.2- Caractéristiques économiques des systèmes de production 40

5.4.2.1- Cultures et superficies emblavées 40

5.4.2.2- Variétés des cultures pratiquées 41

Variétés à une récolte 42

5.4.2.3- Association et rotation culturales 42

5.4.2.3.1- Association culturale 42

5.4.2.3.2- Rotation de cultures 43

5.5- LES TECHNIQUES DE PRODUCTION DE L'IGNAME 43

5.5.1- Le défrichement 43

5.5.2- Le labour 43

5.5.3-Le semis 44

5.5.4- Le sarclage 45

5.5.5- La récolte 45

5.6- LES FACTEURS DE PRODUCTION 47

5.6.1- La terre 47

5.6.2- Le travail 48

5.6.3- Le capital 49

5.6.3.1- Les capitaux propres ou liquidités 50

5.6.3.2- Le crédit 50

5.7- PRODUCTIONS, RENDEMENTS ET CONSOMMATIONS DES SYSTEMES DE

L'IGNAME 50

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

5.7.1- Les productions 50

5.7.2- Les rendements 51

5.7.2.1- Analyse du lien existant entre le rendement et les types/systèmes de production 52

5.7.3- Consommation, et transformation alimentaire, ventes après ou sans stockage 53

5.7.3.1-Autoconsommation 53

5.7.3.2-Les transformations 54

CHAPITRE 6: ETUDE DE LA RENTABILITE DES SYSTEMES AGRICOLES

6.1- ESTIMATION DES PRODUITS PHYSIQUES 55

6.2- ESTIMATION DES CHARGES OPERATIONNELLES 56

6.2.1-Coûts des intrants 56

6.3-ESTIMATION DES MARGES BRUTES 58

CHAPITRE 7: ESTIMATION DE LA FONCTION DE PRODUCTION

7.1- VARIABLES DU MODELE 60

7.2-ANALYSE DE LA CORRELATION 60

7.3-ELASTICITES DES FACTEURS DE PRODUCTION 61

7.4- ANALYSE DES RENDEMENTS D'ECHELLE 62

CHAPITRE 8: CONCLUSION ET SUGGESTION

8.1- CONCLUSION 64

8.2- SUGGESTIONS 66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 68

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page xiii

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page xiv

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Données démographiques du village de Magoumi (2002)

Tableau n° 2 : Différents systèmes de production agricole à base d'igname

Tableau n° 3 : Répartition des producteurs par catégorie d'âge

Tableau n° 4 : Nombre de femmes par producteur et par système

Tableau n° 5 : Niveau d'instruction des producteurs par système

Tableau n° 6 : Répartition des exploitations en fonction du nombre de cultures

Tableau n° 7 : Variétés d'igname cultivées à Magoumi

Tableau n° 8 : Calendrier agricole

Tableau n° 9 : Superficie moyenne emblavée/ha et par système de production

Tableau n° 10 : Opérations culturales à base d'igname à Magoumi

Tableau n° 11 : Production moyenne totale de la culture d'igname par système

Tableau n° 12 : Rendement moyen de la production d'igname par système

Tableau n° 13 : Résultats ANOVA

Tableau n° 14 : Produits physiques moyens par ha estimées en 2011 pour la

production d'igname(en milliers de francs)

Tableau n° 15 : Coûts moyens des semences par hectare

Tableau n°16: Coûts moyens de la main d'oeuvre variable en 2011

Tableau n° 17 : Marges brutes moyennes par système de production agricole à

base d'igname.

Tableau n° 18 : Résultats du modèle

Tableau n°19: Marges brutes moyennes par système de production agricole à

base d'igname en 2011

Tableau n° 20 : résultats du modèle

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page xv

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

LISTE DES FIGURES

Figure n° 1 : Typologie participative des producteurs d'igname par catégorie Figure n° 2 : Taille de l'échantillon par catégorie de producteurs

Figure n° 3 : Taille moyenne des ménages par système

Figure n° 4 : Nombre d'enfants moyen par producteurs et par système Figure n° 5 : Répartition des cultures en fonction de la superficie emblavée. Figure n° 6 : Mode d'accès à la terre

LISTE DES CARTES

Carte n° 1 : Localisation de la commune de Glazoué Carte n° 2 : Village de Magoumi

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ASF : Association des services Financiers

BIDOC : Bibliothèque de documentation de la FSA

CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural

Cecpa : Centre communale de promotion agricole

CeRPA : Centre régionale de promotion agricole

CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuelle

CREP : Caisse Rurale d'Epargne et de Prêt

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation

FAOSTAT :

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

INRAB : Institut Nationale de la Recherche Agricole du Bénin

INSAE : Institut National de la Statistique et d'Economie Appliquée

LARES : Laboratoires d'Analyse et de Recherche Scientifique

MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

ONASA : Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire PIB : Produit intérieur brut

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page xvi

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

CHAPITRE 1

CADRE GENERALE DE

L'ETUDE

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page 1

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

1.1- INTRODUCTION

Au Bénin, comme dans les pays d'Afrique au sud du Sahara, l'agriculture est le secteur dominant de l'économie. Elle y mobilise une grande partie de la population active et participe à une part importante du Produit Intérieur Brut (PIB. Le secteur agricole béninois assure l'emploi à près de 70% de la population active et participe pour 38% au PIB (Berkani, 2002). Toutefois, le secteur agricole est caractérisé par une faible productivité (Ministère du Plan, 2000). Cette situation s'explique par le fait que l'agriculture béninoise ne bénéficie pas encore de façon encourageante des techniques et méthodes les plus modernes pour son développement tant au niveau de la production que de la conservation, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles (Ministère du Plan, 2000).

Dans ce contexte déjà complexe, on note, encore une inorganisation du secteur agricole, ajoutée à l'absence de la mise en oeuvre d'une politique agricole claire qui sont à l'origine des poches d'insécurité alimentaire qui subsistent malgré l'autosuffisance globale constatée due aux difficultés d'accès aux ressources, des aléas climatiques, de l'enclavement des zones de production et des pratiques culturales inappropriées qui entraînent l'appauvrissement des sols (PNUD,1997) .

Face à cette situation, il serait important de mettre l'accent sur certaines spéculations telles que l'igname dont la production au Bénin comme dans les autres pays de l'Afrique de l'ouest, joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire des populations, tant rurales qu'urbaines. Cette production a connu une croissance soutenue estimée à plus de 3% par an durant les trois dernières décennies et sa consommation s'est élargie à des populations traditionnellement non consommatrices. (FAOSTAT 2007)

Malgré de nombreuses contraintes liées aux exigences de la plante en termes de fertilité des sols et de main d'oeuvre, cette production connaît une forte expansion car l'igname est ancrée dans les traditions culturelles. Et aussi son marché de consommation surtout urbain ne cesse de s'accroitre.

De plus, l'igname s'avère très profitable aux agriculteurs qui en ont fait une culture marchande ainsi qu'aux acteurs en aval de la filière tant pour le tubercule frais que pour les cossettes.

La présente étude est donc une contribution à une meilleure connaissance des systèmes de production de l'igname et aux améliorations qu'on peut apporter aux plans techniques et économiques. Aussi ce travail s'inscrit dans le cadre d'une organisation globale de la filière igname au Bénin.

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

Ce document qui présente les résultats de cette recherche est organisé en huit (8) chapitres à savoir :

- un cadre générale de l'étude qui présente la problématique et situe l'importance du sujet ;

- une revue de la littérature sur les travaux effectués sur les systèmes de production agricole en particulier sur l'igname et l'analyse de quelques concepts ;

- un cadre méthodologique où sont présentées les démarches qui ont permis de conduire les travaux ;

- un chapitre sur la présentation du milieu ;

- un chapitre sur la typologie, la description et l'évolution des systèmes de production à base d'igname dans la commune de Glazoué au centre du Bénin ;

- une évaluation de la rentabilité financière et de la productivité dans les différents systèmes de production agricole à base d'igname ;

- une analyse de la fonction de production et les déterminants du rendement d'igname ; - et enfin, une conclusion générale qui fait le point du travail accompli.

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1.2- PROBLEMATIQUE

La population mondiale est confrontée de nos jours à une démographie sans cesse croissante dans les pays sous-développés notamment d'Afrique subsaharienne où sévissent déjà la famine et la malnutrition.

En 2001, 17 à 34 % de la population des pays de l'Afrique subsaharienne était sous alimentée (FAO, 2001), une sous-alimentation qui témoigne manifestement d'une pauvreté qui ne dit pas son nom et qui a pourtant des conséquences très néfastes.

En effet, la pauvreté réduit la capacité de travailler et la résistance à la maladie, et affecte le développement mental et la réussite des enfants (FAO, 2001).

Pour résorber la famine, la plupart des pays concernés ainsi que les institutions internationales chargées de lutter contre la faim dans le monde ont élaboré des politiques de sécurité alimentaire. Les différentes mesures prises ont largement fait appel aux céréales qui de part l'importance de leur volume au niveau mondial étaient vues comme une panacée.

Mais une telle perception du problème ignorait les réalités nationales et restait en particulier peu adaptée dans les régions où les tubercules occupent une place importante dans la production agricole (Degras, 1986). C'est le cas notamment de l'igname dont Miège (1986), Bako( 2005), font remarquer qu'elle représente dans l'alimentation de beaucoup de peuples des régions intertropicales, la plante nourricière par excellence au point que leur existence est centrée sur cette culture et que leur mode de vie, comme, cela a lieu en Afrique, est influencé, si non modelé par cette production.

Au Bénin, malgré l'autosuffisance alimentaire globale constatée, subsiste encore quelques poches d'insécurité alimentaire dans le Nord-Ouest du pays, structurellement déficitaire du point de vue alimentaire (Aho et al, 1997). Les politiques agricoles pour assurer la sécurité alimentaire sont axées sur le manioc et les céréales en particulier le maïs. Ces cultures ont longtemps et continuent de faire parties des préoccupations des institutions nationales de recherche ainsi que des services de vulgarisation agricole. Mais l'igname n'a jamais figuré parmi les préoccupations réelles de l'Etat béninois aussi bien dans sa politique agricole que dans sa stratégie de sécurité alimentaire, et pourtant nul n'ignore le rôle traditionnel que joue l'igname dans l'alimentation notamment dans la sécurité alimentaire et sa forte insertion dans l'économie marchande (Adanguidi, 2001).

L'igname constitue pourtant l'une des cultures vivrières les plus importantes du Bénin. Sa production nationale a été de 2.370.863 tonnes au cours de la campagne 2009 - 2010. Ce tonnage important fait du Bénin le quatrième producteur mondial après le Nigéria, la Côte

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d'Ivoire et le Ghana ; et de l'igname la seconde culture vivrière la plus importante au plan national, juste après le manioc (FAOSTAT, 2009).

Sur le plan économique, ces deux dernières décennies sont marquées par le développement du commerce de l'igname indépendamment de l'appui de l'Etat. Le développement de ce commerce fait suite à l'augmentation de la demande de ce produit par la création d'un marché intérieur principalement dans la ville de Cotonou qui offre un excellent débouché pour la production nationale (Adanguidi, 2001). Outre ces facteurs extérieurs à la filière et qui limitent le développement de la culture d'igname, sa production est aussi handicapée par des contraintes endogènes. L'igname est en effet une culture très exigeante que ce soit en main-d'oeuvre, en terre fertile et en matériel de plantation pour la reconduction de la culture (INRAB, 2001).

Cette situation n'épargne guère la zone centrale du Bénin confrontée à l'épuisement des terres dû lui-même à la disparition des jachères de longue durée dont les sols encore riches en matière organique sont favorables à l'igname.

De même, on note dans la zone une situation d'inexistence de front pionnier, c'est-à-dire une absence de nouvelles friches pour la production de l'igname, à cause de l'épuisement des sols, et de la pression démographique très élevée.

Les paysans compensent le recul de ces cultures par des cultures de soja, d'arachide, de maïs et de manioc. Aujourd'hui dans les bas-fonds les paysans plantent de plus en plus de riz, de cultures maraîchères (piment, tomates) et certaines variétés d'igname exigeantes en terre hydromorphe. Les variétés rustiques de D. rotundata ou D. alata moins exigeantes et de moindre qualité organoleptique sont installées sur les sols pauvres (Vernier et Dossou, 2003). Les contraintes évoquées ci-dessus suscitent des questions qui restent sans réponse:

- comment les systèmes de production agricole à base d'igname ont-ils évolué dans le temps jusqu'à nos jours ?

- quels sont les facteurs influençant le niveau du rendement de l'igname au niveau de la zone d'étude?

- les systèmes de production d'igname sont-ils rentables?

Les réponses à ces différentes questions seront données le long du présent travail intitulé : « Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué, au centre du Bénin ». Ce travail sera conduit dans la commune de Glazoué plus précisément dans l'Arrondissement de Magoumi.

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1.3- IMPORTANCE DU SUJET

Dans un contexte de promotion de la diversification agricole, cette étude permettra de remédier au manque d'informations sur l'igname comparativement aux autres cultures telles que le riz, le maïs, et le manioc. Elle permettra donc de fournir sur les exploitations productrices d'igname des données d'analyse économique d'utilité capitale. Bien que l'igname ait été pendant longtemps oubliée ou ignorée par les politiques agricoles, elle possède un héritage socioculturel très riche et son importance économique a été démontrée par plusieurs auteurs (Adégbidi 2003, Avodagbé, 1982, Bonneval, 1999 ; Houndékon, 1996 ; INRAB 1999,). Il importe donc de mener des recherches plus approfondies sur cette culture qui reste la culture vivrière la plus importante du Nord et du Centre Bénin.

Il s'agira donc de voir comment les systèmes de production agricole à base de l'igname ont évolués dans le temps et les conditions actuelles de production de cette culture, ce qui fait la particularité du sujet par rapport aux autres qui ne traitent que des aspects rentabilité, efficacité, aussi, nous étudierons la rentabilité et les déterminants du rendement de l'igname, au niveau des différents systèmes de culture à igname. Signalons que quatre des objectifs énumérés dans cette lettre de politique agricole sont applicables à l'igname. Il s'agit de l'amélioration de la sécurité alimentaire, de l'augmentation des revenus ruraux, de l'amélioration de la balance des paiements à travers des exportations accrues et de la conservation puis de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles (INRAB, 1996).

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1.4- OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

1.4.1. Objectifs

La présente étude se propose de faire une analyse socio-économique des systèmes de production à base d'igname de la zone de Glazoué, en vue d'améliorer sa connaissance et d'apporter des éléments indispensables au débat du développement agricole fortement ancré dans la diversification des filières.

De façon spécifique, les objectifs poursuivis sont :

1. Faire la typologie, la description et l'évolution des systèmes de production à base d'igname, dans le milieu d'étude.

2. Evaluer la rentabilité financière dans les différents systèmes de production agricole à base d'igname.

3. Analyser, les facteurs influençant le niveau de rendement la production d'igname, dans le milieu d'étude.

1.4.2- Hypothèses

Pour atteindre ces objectifs, des hypothèses suivantes ont été formulées :

1. Les systèmes de production à base d'igname varient dans le temps, et s'adaptent à une situation de pénurie foncière sans perdre de leur productivité

2. Les systèmes de production agricole à base d'igname sont rentables.

3. Le rendement de la production d'igname est fonction de la terre, de la main d'oeuvre salariée, du capital, du niveau d'instruction, de l'année d'expérience.

REVUE DE LITTERATURE

« C'est au bout de l'ancienne corde qu'on tisse la nouvelle »

Un adage Africain

CHAPITRE 2

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2.1- CADRE ANALYTIQUE ET CONCEPTUEL

? CADRE ANALYTIQUE

L'approche d'analyse de cette étude est principalement basée sur d'une part, l'approche anglo-saxonne avec les aspects économiques du « Farming Systems Research (FSR) » et du « Farm Management », les deux généralement inspirées des concepts néoclassiques (Colin et Crawford, 2000) et d'autre part « l'agro-économie » qui fait partie de l'approche française et situant de manière centrale l'analyse du système agricole dans ses termes techniques au lieu des termes économiques. L'analyse des systèmes agricoles tropicaux est difficile à réaliser parce que ceux-ci sont complexes, divers et difficiles à définir et classifier. En les analysant il est impératif de procéder d'une manière pratique et systémique (Beets, 1990 ; Ruthenberg, 1980). Cette étude utilise l'approche systémique proposée par Fresco (1986). Elle divise le système agricole en différentes échelles hiérarchiques et leurs niveaux d'observation correspondants (Figure). La hiérarchie va en augmentant de la cellule de la plante au système agraire. Chaque unité ou chaque échelle est un système ayant des interactions avec les systèmes voisins. La seule échelle privilégiée dans le cadre de cette étude, est celle de culture observée au niveau parcellaire et est fortement décrite dans le cadre conceptuel.

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Niveau d'observation Echelles hiérarchiques

Plante

Plante

Plante

Parcelle

Terroir

Exploitation

Village (région)

Cellules

Organes des plantes

Plante

Culture

Système de culture

Système de production

Système agraire

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Figure : Echelles hiérarchiques et niveau d'observation des systèmes agricole Source : figure adapté de Fresco (1986)

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? CADRE CONCEPTUEL

Un concept est une représentation mentale, générale et abstraite d'une catégorie de phénomènes. Un même concept peut avoir plusieurs sens d'où la nécessité de bien définir le concept utilisé et le sens qui lui est donné dans l'étude (Daane et al, 1992). Les différents concepts que nous aurons à utiliser sont : système de production agricole et de système de culture, la notion de rentabilité financière.

2.1.1- Concepts de système de production et de système de culture

On peut théoriquement définir un système comme une série d'éléments interdépendants qui ont une action réciproque les uns sur les autres pour assurer une fonction ou produire un bien. En conséquence, un système de production agricole est le résultat d'interactions entre différents facteurs de production reliés à une combinaison de spéculations et ciblées vers l'atteinte d'objectifs. Au centre des interactions se trouvent les exploitants eux-mêmes (Couty, 1987).

Selon Haverkort & Engel (sd1), cités par Aguemon (2004), Agbahey(2007), on entend par système de production agricole la combinaison de personnes et d'intrants dans une zone délimitée qui utilise les terres et d'autres ressources : la main-d'oeuvre, le capital, la technologie, les intrants non factoriels et l'information pour assurer la production et la transformation de l'extrant agricole qui est destiné à la propre consommation et/ou à l'échange avec les biens et services produits ailleurs.

De Lauwe & Poitevin (1957), cités par Brossier (1987), définissent dans une approche centrée sur la gestion le concept de système de production comme la combinaison des facteurs de production et des productions dans l'exploitation agricole. Une autre conception insiste sur le caractère social, sur la stabilité et les changements des systèmes de production selon divers critères. Allaire & Blanc (1979), cités par Brossier (1987), affirment qu'au sein d'une exploitation agricole, plusieurs processus sont souvent juxtaposés selon «une certaine cohérence technico-économique». Dans ces deux conceptions, le système de production est le résultat de plusieurs combinaisons et se rapporte à un agencement particulier des facteurs de production, des choix techniques et à une combinaison des productions. Tournier (1986),

1 = sans dâte

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cité par Aïna (1996), distingue deux groupes de systèmes de production : le système intensif et le système extensif qui, le plus souvent nécessite à l'opposé du système intensif, peu de capitaux d'exploitation, peu de connaissances, assez de main-d'oeuvre, beaucoup de surface de peu de valeur. Josset (1990), cité par Aïna (1996), distingue, quant à lui, trois sortes de systèmes agricoles à savoir : les systèmes agricoles traditionnels, les systèmes traditionnels améliorés et les systèmes agricoles modernes. Les systèmes agricoles traditionnels sont des systèmes qui s'apparentent plus à la cueillette, au moins pour certaines cultures de plein champ qu'à une agriculture véritable ; Les systèmes traditionnels améliorés sont ceux dans lesquels les agriculteurs ont progressivement découvert certaines possibilités d'amélioration des systèmes culturaux traditionnels : choix des semences, notion de rotation et d'association des cultures, apport de fumure, spécialisation des outils, etc. Les systèmes agricoles modernes sont des systèmes qui font usage de nouvelles et hautes technologies.

Selon Adégbidi (1994), le système de production est l'outil de base qui permet de décrire l'exploitation agricole et d'en comprendre le fonctionnement. Ce même auteur définit le système de production comme un ensemble organisé et combiné de sous-systèmes de culture, d'élevage et des ressources en terre, en moyens de production et en force de travail permettant la mise en oeuvre de ces sous-systèmes. Comme tout système, le système de production comprend un certain nombre de sous-systèmes dont le système de culture, le système d'élevage et le système de première transformation des produits Le système de culture se définit par une surface de terrain traitée de manière homogène par des cultures avec leur ordre de succession et par les itinéraires techniques qui leur sont appliqués (Adégbidi, 1994 ; Dufumier, 1996).

. Dufumier (1996) souligne qu'analyser un système de production agricole à l'échelle de l'exploitation agricole ne consiste pas tant à s'intéresser à chacun de ses éléments constitutifs qu'à examiner avec soin les interactions et les interférences qui s'établissent entre eux. Pour lui, l'important est de pouvoir rendre compte de la complexité interne de chacun des principaux types de système de production agricole et d'éviter des simplifications abusives quant à leur fonctionnement. Adégbidi (1994) estime quant à lui, que face à cette complexité, il s'avère souvent nécessaire de procéder à des simplifications afin de faciliter les études et que cette simplification devrait permettre de faire une analyse en étudiant soit uniquement un sous-système donné ou mieux encore en ignorant un certain

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nombre de relations internes et en analysant uniquement les plus importantes, compte tenu des objectifs de l'étude.

Le système de culture définit par (Adégbidi, 1994 ; Dufumier, 1996), nous intéresse dans le cadre de ce travail.

2.1.2- Notion de rentabilité

Pour survivre de façon durable, une entreprise doit optimiser ses facteurs de production et en tirer des excédents et des avantages.

La rentabilité est la première condition nécessaire, mais non suffisante de sa survie. La notion de rentabilité paraît en première analyse très simple : le capital génère un profit, et donc le rapport entre le capital et le profit se traduit par un taux de rentabilité. Elle traduit donc le rapport entre le revenu obtenu ou prévu et les ressources employées pour l'obtenir. La notion s'applique notamment aux entreprises mais aussi à tout autre investissement. La rentabilité représente alors l'évaluation de la performance de ressources investies par des investisseurs. Cependant la décision au sujet de l'utilisation d'une technologie améliorée dépend de son avantage en termes de rapport coût-bénéfice. Il s'en suit que la mesure de l'impact d'une technologie améliorée sur la rentabilité d'une entreprise adoptante est un critère important pour prédire ex-ante ou justifier ex-post l'acceptation de cette technologie par les adoptants potentiels. L'évaluation de la rentabilité d'une technologie peut être approchée à deux niveaux d'observation: celui de l'exploitation agricole et celui de la collectivité. Du point de vue du paysan individuel ou de l'exploitation agricole, l'analyse de la rentabilité faite est de nature financière. L'analyse financière utilise les prix directement payés ou reçus par le producteur. Cette analyse permet de déterminer le profit réel du paysan en vue d'apprécier la compétitivité de son activité. En ce qui concerne la collectivité, l'analyse de la rentabilité est essentiellement économique. Elle utilise des prix et des coûts qui reflètent les objectifs, les ressources et les contraintes de la société entière. Elle illustre une situation idéale de l'économie internationale où tout fonctionne normalement. Contrairement à l'analyse financière, l'analyse économique prend en compte les effets exercés par des décisions de politique générale sur des individus, l'environnement et l'économie de la localité, et aussi les effets secondaires et indirects des investissements. Pour faire l'analyse économique, les prix des intrants et des produits sont corrigés des distorsions introduites dans l'économie par les politiques gouvernementales (subvention sur intrants, taxation, taux de change, crédit intrant) et le mauvais fonctionnement des marchés (pratiques monopolistiques).

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2.3- CONNAISSANCES SUR L'IGNAME

2.3.1- Botanique et origines

Les ignames sont des plantes herbacées, volubiles à tubercules, plus rarement à rhizomes, produisant dans certains cas de petits tubercules aériens appelés bulbilles (Hamon, 1997). Ce sont des monocotylédones appartenant au genre Dioscorea, à la famille des Discoreacées, au sous-embranchement des Angiospermes et à l'embranchement des Phanérogames (Coursey, cité par Okry, 2000). Les espèces comestibles, domestiquées ont des origines diverses.

Selon Atcha Ahowé (1986), les espèces les plus importantes du point de vue alimentaire sont Dioscorea rotundata, D. cayenensis, D. dumetorum, toutes originaires d'Afrique ; D. alata originaire du Nord de la Birmanie en Asie et D. bulbifera, originaire de l'Asie du Sud-Est. Compte tenue de multiplication végétative de l'igname, les flux de gènes viennent de la population sauvage par domestication ; ainsi, il y a eu récemment introduction de D. alata en Afrique de l'Ouest. Cf. Dumont, Vernier, Tostain, etc. Ainsi donc, les semenceaux d'igname occupent une place importante dans la reconduction de l'espèce.

2.3.2- Importance

On distingue l'importance socio - culturelle, l'importance nutritionnelle et l'importance économique.

2.3.2.1- Importance socio - culturelle

Selon Bricas et Vernier (2000), dans les régions où l'igname est cultivée, elle représente beaucoup plus une plante alimentaire importante. C'est une plante indissociablement liée à l'histoire sociale et culturelle et c'est par conséquent l'un des symboles les plus forts de l'identité de ces populations. Ainsi, au contraire du manioc, du maïs ou du riz qui sont d'introduction relativement plus récente dans l'alimentation, l'igname est un produit natif de ces régions et est profondément ancré dans la culture de leur population (Bricas et Attaie, 1998).

Selon ces 9 derniers, chez plusieurs groupes ethniques, sa consommation est fortement ritualisée, régie à chaque nouvelle récolte par des cérémonies entretenant la cohésion des groupes sociaux et activant leur identité : les fêtes de l'igname. De ce constat est motivé l'expression civilisation de l'igname, civilisation dans laquelle coutumes et rites sont marqués par son cycle (Igué, 1974).

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2.3.2.2- Importance nutritionnelle et alimentaire

En plus de ses qualités organoleptiques dont principalement le goût, l'igname bénéficie d'une image de produits prestigieux à forte valeur nutritionnelle et diététique qui lui permet de supporter la concurrence des autres amylacés comme les céréales et le manioc (Bricas et Vernier, 2000). Elle possède également certains sels minéraux qui sont rares à trouver chez les céréales (Igué, 1974). Oké, cité par Okoli et Onwueme (1986), reconnaît qu'un repas d'igname satisfait 100% des besoins en énergie et en protéines, 130% des besoins en calcium et 80% de besoins en fer d'un homme adulte. Les analyses chimiques ont révélé les qualités nutritionnelles nettement supérieures de l'igname en quantité et qualité de la fraction protéique par rapport au manioc (Degras, 1986) ou au maïs et au riz (Okoli et Onwueme, 1991). Les études effectuées par l'INRAB (1996) ont révélé que l'igname fournit en moyenne 107 Kg de protéines par hectare contre 37 Kg pour le manioc, 82 Kg pour le maïs et 78 Kg pour le soja.

Sur le plan, alimentaire, l'igname contribue largement à la satisfaction des besoins alimentaires dans les zones de production. Selon l'INRAB (1996), la production calorifique de l'igname est de 7,5 millions de calories par hectare contre 8,2 millions pour le manioc, 3,3 millions pour le maïs et 0,8 million pour le soja. C'est la culture dont la récolte vient mettre fin à la période de soudure dans les zones de production. Ensuite, lorsqu'elle est bien conservée, elle contribue largement à assurer la sécurité alimentaire des ménages.

2.3.2.3- Importance économique

L'importance économique de l'igname est incontestable de nos jours. En effet, cette culture s'est fortement insérée dans l'économie marchande et est passée d'un statut de culture vivrière à celui de culture de rente, même exportable. Les études réalisées par Avodagbé (1982) sur l'évaluation économique de la production d'igname ont montré que les producteurs obtenaient des profits allant de 70.665 francs CFA/ha à Djidja à 175.296 francs CFA à Glazoué dans le Zou et qu'ils en étaient satisfaits. Mieux, celles menées par le Programme d'Analyse de la Politique Agricole ont montré que la production d'igname dégage une valeur ajoutée de 289.560 francs CFA/ha avec une rémunération journalière de 1997 francs CFA (INRAB, 2001). Cette amélioration du profit résulte non pas d'une intensification ou d'une amélioration des systèmes de production mais plutôt d'une conquête des grandes villes (Parakou et Cotonou notamment), car l'augmentation de la production se fait toujours aux dépens de l'extension des superficies. Afin de générer plus de profit, certaines régions du pays se sont

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spécialisées dans la production de cossettes d'igname. Cette filière a engendré des revenus qui ont changé la physionomie des zones qui s'en occupent. C'est ce qu'illustre Bonneval (1999) dans son article : « L'igname, locomotive de Tchatchou » où il montre comment ce village jadis un faubourg de la Commune de Tchaourou fut métamorphosé grâce à la production de l'igname. De nos jours, la consommation de ce produit reste importante ou augmente dans plusieurs pays traditionnellement producteurs et ce malgré des importations élevées de riz et de blé (Bricas et Vernier, 2000). Selon les mêmes auteurs, on constate aussi que ce tubercule tend à gagner des marchés moins traditionnels comme ceux des villes du Sahel, où il constitue un des aliments privilégiés de la diversification alimentaire.

2.3.3- Exigences techniques

La culture de l'igname est généralement considérée comme une production traditionnelle ne pouvant faire l'objet d'une culture moderne, encore moins mécanisée.

2.3.4- La main-d'oeuvre

Les opérations culturales qui mobilisent la main-d'oeuvre sont : la préparation du sol, la plantation, le tuteurage, le sarclage et la récolte. La préparation du sol est une opération qui en culture manuelle consomme beaucoup de main-d'oeuvre d'autant plus que la confection des buttes est généralement précédée d'un défrichement sur brûlis. Il faut environ 20 à 30 Hj/ha pour le défrichement et près du double pour le buttage manuel avec 5000 à 6000 buttes/ha. La plantation manuelle est une opération qui prise isolément demande 10 jours de travail par hectare. Dans la pratique, un travailleur arrive à planter environ 200 à 250 buttes par jour au Nord-Bénin. Compte tenu du temps de transport et de préparation des plants, il faut 20 à 25 jours de travail par hectare (Vernier, 1998). Les besoins en travail varient fortement pour le tuteurage. La quantité de journées de travail nécessaire à l'opération va de 56 à 95 suivant les pays et les zones agro-écologiques (Dumont, 1998). L'effet de cette technique a été mesuré avec succès dans certains pays comme la Côte d'Ivoire et le Cameroun. Son absence dans les pratiques culturales est généralement liée à ses exigences en main-d'oeuvre supplémentaire pour le paysan ainsi qu'aux exigences variétales. Quant au sarclage, sa régularité dépend du rythme de développement des adventices lui aussi lié à l'intensité d'utilisation des terres. Bonneval (1999), mentionne qu'à partir de la 5ème année d'utilisation de la terre, il faudrait sarcler tous les mois si l'on veut maintenir un bon rendement. Pour Vernier (1998), il faut entre 40 et 80 journées de travail par hectare. Enfin, la récolte manuelle est aussi une opération très pénible. De toutes les opérations culturales, c'est elle qui consomme le plus de

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main-d'oeuvre, jusqu'à 70 HJ/ha, voir encore beaucoup plus avec les tubercules très longs (Vernier, 1998). L'igname est donc une culture exigeante en travail à tout point de vue de son cycle.

2.3.5- Matériel de plantation

La disponibilité semencière existant dans l'agriculture actuelle est souvent considérée comme un frein pour la production de l'igname tandis que la valeur monétaire élevée des semences est donnée comme un facteur pesant lourdement sur le coût de production (Dumont, 1998). En effet, l'igname se multiplie traditionnellement par voie végétative et exige de grandes quantités de tubercules pour assurer la reproduction (Degras, 1986). Il faut environ 10.000 semenceaux (ces semenceaux proviennent des ignames de deuxième récoltes, obtenues à partir des têtes d'igname par la technique traditionnelle de sevrage), de 150 à 200g ou 60.000 mini-semenceaux, (ces mini-semenceaux proviennent des fragments d'igname de première récolte, traités et séchés prêts pour être reconduits) , de 25g pour planter un hectare de tubercules consommables (Orkwor et Adeniji, 1998). Dumont (1998), fait remarquer que dans l'ensemble, l'agriculture arrive à assurer ses besoins en semences mais qu'il est aussi certain que les exploitations peuvent difficilement changer leur échelle de production.

2.3.6- La terre

L'igname est très exigeante en fertilité du sol, surtout les variétés précoces (Bonneval, 1999). Elle est généralement placée en tête d'assolement dans des sols très riches en humus (Gbèdolo, 1991 ; Knoth, 1993 ; Adanguidi, 2001). De nos jours, les terres fertiles deviennent de plus en plus rares, obligeant à des migrations temporaires vers les zones à faible densité de population, elles aussi en constante diminution (Adanguidi, 2001). Du fait du système de culture qui ne compense pas le départ des nutriments, la terre est abandonnée pour de nouveaux défrichements après 2 ou 3 ans (Biaou et Tchégnon, 1995). Cela conduit à la destruction des terres et à une agriculture non respectueuse de l'environnement, donc non durable.

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Travaux de recherche sur la sédentarisation de l'igname

Ces travaux portent sur la production d'igname en association avec les légumineuses arbustives notamment le Gliricidia sepium. En abordant les conditions d'application du système Igname - Gliricidia sepium dans la région des Collines, Maliki et al., (1998) proposent deux types de dispositifs :

- le premier comportant des rangées de Gliricidia sepium espacées de 3 m sur chaque ligne, les plants étant espacés de 1 m les uns des autres ; ce qui donne une densité de 3333 plants/ha ;

- le second avec 4 buttes d'igname pour un plant de Glicidia (contre deux buttes de
Gliricidia antérieurement conseillée), avec un écartement de 4 m x 4 m ; ce qui donne une densité d'environ 1800 plants/ ha. Ce système jugé meilleur à la pratique traditionnelle mettant l'igname en tête de rotation sur de nouvelles friches, engendre cependant (selon

Maliki et al., 1998) un surcroît de temps de travail de 8% avec une densité de 1800 plants /ha voire 21% avec une densité de 3333 plants/ha. Le surplus de temps de travail est essentiellement lié aux activités de coupes des arbres, d'enfouissement des émondes des essences, de concurrence lumineuse et nutritionnelle entre arbres et cultures vivrières.

Nonobstant les difficultés ci-dessus énumérées, ce modèle mis au point par la RD (Recherche - Développement) Savè, a été testé en pré vulgarisation par le Centre d'Action Régional pour le Développement Rural (CARDER) Mono/Couffo en 1999 pour la production durable d'igname. Le dispositif adopté est celui décrit en première position (avec une densité de 3038 plants /ha). Ainsi, de meilleurs rendements d'igname ont ils été enregistrés sur les parcelles tests, comparativement aux parcelles témoins (19.450 kg/ha contre 15.800 kg/ha en 2000 et 20.315 kg/ha contre 16.050 kg/ha en 2001), ce qui révèle un effet bénéfique du Gliricidia sepium dans les champs. Le dispositif initial de Gliricidia préconisé par la recherche est un système de culture en couloirs à forte densité en association avec l'igname. Ce dispositif a subi des amendements, des adaptations par suite des contraintes identifiées par les producteurs expérimentateurs dont notamment la difficulté de coupes des arbustes, la compétition entre arbustes et cultures (Maliki et al, 2000). Des propositions d'amélioration ont été formulées lors des suivis-évaluations, des visites d'échanges, des réunions de restitutions villageoises avec les producteurs/productrices (Maliki et al, 2002a,). Sur cette base, un système avec les précédents culturaux de légumineuses herbacées/alimentaires a été généré. On peut citer à titre d'exemple :

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- Igname-légumineuses arbustives et légumineuses herbacées

- Igname sous Gliricidia sepium et Aeschynomene histrix

- Igname sous Gliricidia sepium et Mucuna pruriens

- Igname sous Gliricidia sepium et Stylosanthes

- Igname sous légumineuses arbustives et alimentaires

- Igname sous Gliricidia sepium et arachide (

L'association Gliricidia - légumineuse herbacée (Aeschynomene histrix) a donné au niveau des exploitations agricoles des rendements relativement stables comparables à ceux du système de défriche sur brûlis (par exemple une production de 20 tonnes de matière fraîche (MF) par hectare d'igname Gangni [Dioscorea rotundata] est obtenue

dans le système amélioré contre respectivement 21,6 tonnes et 16 tonnes de MF par hectare en deuxième année et quatrième année dans le système de défriche sur brûlis dans la zone à faible pression foncière dans les Collines) avec une production d'émondes de Gliricidia de 2 tonnes par hectare (phase de production initiale) (Maliki et al. 2003).

Le bénéfice net moyen par an est attractif (653.855 FCFA à l'hectare contre 349.048 FCFA sur le système de défriche-brûlis, soit un taux d'accroissement de 46,6% sur le système conventionnel dans la zone à faible pression foncière). La charge de travail est de 191 personnes jour/ha contre 125 personnes jour /ha dans le système de défriche sur brûlis soit une augmentation de temps de travail de 34% pour le système amélioré dans la zone à faible pression foncière. Les résultats obtenus dans les zones à forte pression foncière (collines) montrent les mêmes tendances. L'étude a été étendue à d'autres espèces arbustives (Moringa, Enterolobium, Acacia...), herbacées (mucuna, stylosanthes, etc.) ou alimentaires (arachide, niébé fourrager, soja) dans des dispositifs adaptés aux spécificités des exploitations agricoles afin d'apprécier leur performance. L'application des jachères de Mucuna pruriens et Aeschynomene histrix, comme précédent cultural induit respectivement 15,6 et 14,8 t/ha de matière fraîche pour la variété Kokoro tardive (Dioscorea rotundata). La pratique de la jachère améliorée de Mucuna et d'Aeschynomene a été rentable sur les sites expérimentaux. Les bénéfices bruts réalisés avec les légumineuses sont respectivement estimés à 711 000 F et 586

500 F à l'hectare.

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CHAPITRE 3

CADRE METHODOLOGIQUE

DE RECHERCHE

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3.1-CADRE METHODOLOGIQUE

La démarche méthodologique suivie est essentiellement décomposée en deux phases : Une phase qualitative holistique et flexible, visant la compréhension du milieu et l'appréhension que les populations cibles ont du sujet central de l'étude à savoir la production d'igname et la seconde quantitative, plus réductionniste, au cours de laquelle les données relatives au test des hypothèses ont été collectées.

3.2- PHASES DE DEROULEMENT DE L'ETUDE L'étude s'est déroulée en trois (03) phases à savoir :

? Phase préparatoire

Phase au cours de laquelle, la littérature existante (ouvrages, mémoires, articles, etc.) sur les systèmes de production agricole dans le monde, en Afrique et au Bénin, a été consultée et en particulier sur les systèmes de production à base d'igname. Les résultats de cette phase ont permis de faire le point des recherches antérieures initiées sur le thème, mais aussi d'en identifier les aspects non encore ou pas suffisamment explorés; de fixer les objectifs, de poser les hypothèses et de déterminer les méthodes de collecte des données, de même que les outils d'analyse à utiliser. Cette phase de documentation s'est étalée sur toute la durée de la recherche. Aussi, au cours de cette phase, le village à été retenu compte tenu de la zone d'intervention du projet Corus.

? Phase exploratoire

L'objectif de la phase exploratoire n'a pas été que de tester le questionnaire de la phase suivante et de conduire l'échantillonnage. Au cours de la phase exploratoire, les ménages devant constituer notre échantillon ont été identifiés, dans le village. Ensuite un pré-test a été réalisé à partir d'un questionnaire élaboré suivant les objectifs consignés dans la proposition de recherche. Ce pré-test nous a permis de relever les insuffisances du dit questionnaire. L'étude qualitative des systèmes de culture s'intéresse aux caractéristiques des parcelles, les choix des espèces et leurs associations et successions dans le temps, les degrés d'intensification et les produits obtenus en fonction des itinéraires techniques et des calendriers culturaux. Une première porte d'entrée est celle des zonages d'exploitations et des flux de produits et sous-produits (la typologie), dans le but de rendre ces images spatiales

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dynamiques (passée, actuelle et prospective), on identifie de grandes tendances de réorientation, expansion et disparition de systèmes de production.

Aussi la phase exploratoire, nous a permis de diagnostiquer, le milieu de recherche, et d'avoir une idée des opportunités et contraintes.

? Phase d'enquête fine

Elle a consisté en la collecte des données à l'aide des guides d'entretien et des questionnaires corrigés lors de la phase exploratoire. Ensuite ces données sont traitées et les résultats sont analysés. Elle se termine par la rédaction du rapport final de la thèse. L'étude quantitative des systèmes de culture prend en compte les performances agronomiques et les flux des produits transités par le marché et aux temps de travaux à travers les entretiens réalisés.

3.3- SELECTION DE LA ZONE DE RECHERCHE

3.2.1- Choix de la commune et du village

Le critère essentiellement retenu est la culture de l'igname, elle ne peut être mise en marge de cette étude. La zone d'étude doit donc être une zone où l'on cultive fortement l'igname. La prise en compte de ce critère a permis de retenir la commune de Glazoué comme région d'étude. Glazoué est une zone de prédilection en matière de production d'igname au Bénin. En ce qui concerne le choix du village, disons que Magoumi constitue un village Corus, puisque le travail à été fait dans le cadre du projet, dont les objectifs se présentent comme suit :

L'objectif scientifique du projet est une meilleure compréhension des facteurs influençant le rendement et l'adoption de techniques culturales garantissant une production durable. Il s'articule autour de deux volets : (1) l'analyse du fonctionnement du couvert d'igname en relation avec son environnement et notamment l'influence des légumineuses (plantes de service) sur certains facteurs clés du milieu et (2) l'analyse dynamique des déterminants et des effets de divers types d'itinéraires techniques à bas d'igname sur les exploitations et sur les ressources naturelles gérées par ces exploitations. Le projet se donne comme objectif de développer ou d'adapter des outils d'analyse des systèmes de production à base d'igname permettant de résoudre quelques-unes des questions majeures concernant l'évaluation de leur durabilité.

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L'objectif de formation du projet est (i) de contribuer directement à la formation diplomate d'étudiants béninois et européens, principalement en agronomie, écophysiologie, économie (stages de masters et doctorats) (ii) de contribuer à la formation continue des enseignants-chercheurs et chercheurs béninois et français, à travers des séminaires et ateliers. L'association pluri-institutionnelle (Université, Centres de recherches béninois et français, ONG) a pour objectif de faire émerger et fonctionner un groupe de recherche pluridisciplinaire durable et d'impliquer étroitement les étudiants dans les démarches de recherche.

L'objectif opérationnel est de connaître les contraintes à l'adoption et les facteurs biologiques, physico-chimiques et socioéconomiques favorisant ou limitant la diffusion de deux systèmes de culture durable à base d'igname. Cette connaissance devrait permettre de concevoir des outils d'aide à la décision et des recommandations destinés aux chercheurs et aux agents vulgarisateurs ouest africains mais aussi aux décideurs politiques sous-régionaux.

3.3.1- Sélection des producteurs d'igname

Après le choix du village d'étude, nous avons procédé à un recensement des producteurs d'igname. Au total, 126 producteurs ont été recensés dans les trois villages/quartiers de Magoumi.

3.3.2- Echantillonnage

Taille de l'échantillon

Dans le cadre de cette étude, un échantillon de 40 producteurs a été choisi pour conduire la recherche. Soit un coefficient d'échantillonnage K= 0,317.

3.4- Nature des données collectées et méthode de collecte

Les données collectées sont à la fois qualitatives et quantitatives. Elles proviennent essentiellement des sources primaires. Cependant les données relatives aux environnements physiques et institutionnels sont secondaires et collectées auprès des structures telles que la BIDOC-FSA, l'INSAE, le MAEP, le CeRPA zou-collines, le CeCPA de Glazoué, etc.

Les données primaires sont obtenues à l'aide d'interviews structurées individuelles et concerneront :

? Les caractéristiques socio-économiques des ménages (Taille, nombre d'actifs agricoles, autres activités exercées, et activités principales, âge du chef de ménage,

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leur niveau d'instruction, accès aux crédits et aux services techniques, place de l'igname dans les spéculations etc.)

? Les caractéristiques des exploitations agricoles d'igname (mode d'utilisation des

terres, leur niveau de fertilité, la méthode de fertilisation, fréquence de fertilisation) ? La description des itinéraires techniques suivis (les moments et les modes d'exécution

des opérations culturales-préparation du sol, semis-désherbage etc.

? Des données de comptes d'exploitations (les quantités, prix de vente des produits récoltés les quantités et les rémunérations des travaux de la main d'oeuvre salariées, le capital fixe (amortissement des équipements), la production et les rendements d`ignames obtenus

? Perceptions des producteurs sur les facteurs qui entravent l'évolution de la production d'igname.

3.5- Méthodes et outils d'analyse des données

Dans le but d'atteindre les objectifs fixés pour la présente étude et de tester les hypothèses formulées, plusieurs méthodes d'analyse des données sont utilisées. Pour décrire les caractéristiques socio-économiques des unités de production, nous avons utilisé la statistique descriptive telle que l'utilisation des fréquences et des paramètres de position (moyenne arithmétique) et de dispersion (écart-type) pour l'analyse des tableaux et des figures. Pour l'analyse des coûts et marges liés à la production d'igname, l'analyse de variance et le test t de Student ont été utilisés pour la comparaison des marges brutes estimées selon les itinéraires techniques identifiés. Pour évaluer les facteurs de production variables qui influencent le niveau du rendement, la fonction de production Cobb-Douglas a été estimée. Les données sont saisies dans le logiciel Access 2007. L'analyse a été faite à l'aide du logiciel SPSS version 16. Le traitement de texte sera réalisé avec le logiciel Word 2007.

3.6- OUTILS D'ANALYSE DES DONNEES

Deux outils ont été utilisés dans le cadre de cette recherche. Il s'agit de l'analyse des coûts et marges liés à la production et l'estimation de la fonction de production.

3.6.1- Analyse des coûts et marges

Elle a été basée sur la détermination de la marge brute à partir de la production physique totale et des facteurs variables utilisés dans la production de l'igname. Les

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indicateurs que l'on a calculé a permis de rendre compte des niveaux d'investissement et de la rentabilité de la production d'igname.

Détermination des marges brutes.

· Coûts des facteurs variables CP=

· Produit physique en valeur (PPV)

C'est la recette totale potentielle que le producteur a obtenir après la commercialisation.

Elle est donnée par la relation :

PPV = Production Totale (PT) * Prix unitaire

Et PT = Prod / ha * Sup

D'où

PPV = Prod / ha *Sup* Pu

Avec :

Prod / ha = production de champs d'igname par hectare Sup = Superficie du champ d'igname

Pu = Prix d'un Kg d'igname.

· La marge brute (MB)

Elle est donnée par la différence entre le produit physique en valeur (PPV) et les coûts variables de production (CP). Ainsi, on obtient :

MB = PPV - CP. Pour faciliter les interprétations et faire les comparaisons dans une même référence, les résultats obtenus à partir des différentes formules précédentes ont été ramenés à l'hectare.

3.6.2-Estimation du modèle économétrique

Pour voir les facteurs variables influençant de production, la fonction de production Cobb-Douglas a été estimée. Cette estimation a permis de mieux appréhender l'influence des différentes ressources et de certains facteurs socio-économiques (la superficie, la main d'oeuvre salariée, nombre d'années d'expérience) sur le rendement. La forme fonctionnelle Cobb-Douglas a été estimée à cause de sa manipulation facile et l'avantage d'analyse qu'elle présente. La forme empirique de ce modèle est :

REND = eboXibij , avec Xibi = ( SUP, MOS, K, Semh). Pour estimer le modèle on a utilisé sa forme linéarisée.

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Ln REND = bo + b1ln SUP + b2 ln MOS + b3lnK + b4lnSemh + î

Où b0 est le terme constant, b1, b2, b3, b4 sont les coefficients de régression dont les estimateurs seront obtenus par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO), à l'aide du logiciel SPSS 17

REND = rendement en igname en kg/ha

MOS = main-d'oeuvre salariée employée en homme-jour/ha

SUP = superficie emblavée à l'hectare

K= capital

Semh= semences mises par hectare

î= Le terme d'erreur

La fonction Cobb-Douglas a quelques caractéristiques qui sont très utiles en analyse empirique : elle est facile à estimer, elle peut montrer les rendements marginaux décroissants et peut aussi être utilisée pour estimer les rendements d'échelle, elle donne directement des élasticités (Upton (1987). Dans cette spécification, les bi peuvent être interprétés directement comme des élasticités de la variable expliquée REND par rapport aux variables explicatives SUP, MOS qui correspondent aux facteurs.

Par définition l'élasticité du rendement Y par rapport aux facteurs Xi est :

Avec la fonction Cobb-Douglas, les coefficients á et â mesurent directement les élasticités. En effet on a :

LnY = A + álnX1 + âlnX2 Y = BX1á X2 â avec B = In A

La somme des élasticités est calculée et utilisée pour les rendements d'échelle :

? Si cette somme est inférieure à 1, les rendements d'échelle sont décroissants.

? Si cette somme est supérieure à 1, les rendements d'échelle sont croissants.

La forme fonctionnelle Cobb- Douglas présente l'avantage d'être facile à utiliser et de permettre d'examiner les rendements d'échelle. Son utilisation présente cependant des inconvénients qui peuvent l'amener à ne pas être acceptée dans certaines circonstances.

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Un inconvénient majeur est l'implication du zéro output au zéro input (Upton, 1987). En effet, la fonction Cobb- Douglas étant une fonction multiplicative, toute variable intrant prenant la valeur zéro, entraîne automatiquement l'obtention de la valeur zéro pour la variable output.

Autrement dit, toute production sans un intrant considéré conduit à un rendement nul. Ce qui paraît invraisemblable, car en agriculture, des rendements sont parfois obtenus sans épandage d'engrais.

Un autre inconvénient de cette forme fonctionnelle est l'implication de la constance de l'élasticité du produit à toute augmentation du niveau d'un output (Upton, 1987). Ces inconvénients constituent ainsi des restrictions dans l'utilité de cette forme fonctionnelle pour l'estimation des relations input-output.

Limite de la recherche

La majeure partie des données provient des enquêtes effectuées sur le terrain. Etant

donné l'impératif du temps lié aux exigences académiques et les moyens financiers disponibles, les données ont été collectées par passage unique. Malgré la rigueur observée dans la collecte des données en essayant d'estimer la production de l'igname sur les superficies récoltées cette année elles laissent apparaître quelques insuffisances. En ce qui concerne les informations sur le nombre d'heure de travail, le nombre de jours de travail, les quantités et les coûts d'intrants, il n'a pas été facile pour les exploitants de faire appel à leur mémoire.

Toutefois, nous pouvons assurer que les données collectées reflètent globalement

les situations observées sur le terrain car les écarts par rapport à la réalité ont été minimisés autant que possible. Il faut aussi signifier que lors des enquêtes sur le terrain, nous étions confrontés à des difficultés suivantes : la réticence des producteurs à répondre aux questions. Selon eux les retombées des résultats de différentes enquêtes menées en milieu rural ne leur sont souvent pas parvenues. Le refus catégoriques de certains producteurs à répondre aux questions. L'indisponibilité de certains producteurs occupés soit par les travaux de préparation de terrain ou par les activités extra agricoles

PRESENTATION DU MILIEU

CHAPITRE 4

D'ETUDE

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4.1- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE GLAZOUE

Située au centre du département des Collines, à mi-chemin entre les communes de Cotonou et Parakou, la commune de Glazoué couvre une superficie de 1764 km2, soit 1,54% du territoire national. Elle est limitée au Nord par les communes de Ouessè et de Bassila, au Sud par la commune de Dassa-Zoumè, à l'Est par les communes de Ouessè et de Savè et à l'Ouest par les communes de Bantè et de Savalou (voir carte1 ci-dessous).

Carte1 : localisation de la commune de Glazoué Source : PDC, Glazoué septembre 2010

Le chef lieu de la commune, Glazoué, est situé à 241 Km de la ville de Cotonou. Administrativement, la commune de Glazoué est composée de 43 villages et 5 quartiers de villes qui se répartissent dans 10 arrondissements (Glazoué, Aklankpa, Assanté, Gomé, Kpakpaza, Magoumi, Ouèdèmè, Sokponta, Thio et Zafé). Sur le plan écologique, Glazoué fait parti de la zone agro-écologique 5, nommée zone cotonnière du centre Bénin. Les systèmes de

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production rencontrés dans cette zone ont pour base les céréales (maïs, riz), les tubercules (igname, manioc) et les légumineuses (arachide, niébé, soja) (MAEP, 2002)

4.2- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES

4.2.1- Le relief

Il s'agit d'une pénéplaine cristalline composée de collines. Il est peu accidenté, à talweg et formé de plateaux sur sol granitique de 200 à 300 m d'altitude en moyenne. Ces plateaux sont surmontés de quelques collines dont celles d'Aklampka, de Sokponta, de Ouèdèmè, de Thio et de Madengbé. Les plateaux et collines représentent respectivement 85% et 1% de la superficie de la commune (Togbénou, 1990).Il constitue le support de la production agricole. On distingue deux types de sol :

? Les sols ferrugineux tropicaux formés de granitoïdes, courant dans les Collines. Ils sont caractérisés par une texture grossière, un drainage interne satisfaisant, une profondeur relative, une faible teneur en concrétions, une granulométrie sableuses, une texture en argile supérieure à 30% à un mètre de profondeur, un taux moyen de restauration du complexe absorbant de 50% environ et des réserves minérales en potassium satisfaisantes (Togbénou, 1990,). Ces sols qui occupent la majeure partie du territoire sont de deux types :

? les sols ferrugineux lessivés à concrétions sur roche cristalline ; et

? les sols ferrugineux lessivés à pseudo Gley et à concrétions.

Les sols hydromorphes rencontrés dans les zones de bas-fonds (surtout les bas-fonds d'Ouèdèmè, Hoco et Sokponta) sont de profondeur généralement très faible.

La mauvaise gestion de la plupart de ces sols (brûlis des résidus de récolte, feux de brousse, système de production extensif, utilisation anarchique des engrais minéraux dans la production cotonnière) est à l'origine de la baisse de leur fertilité, ce qui pousse les producteurs à s'aventurer très loin du village à la recherche de bonnes terres de culture ; d'où les nombreuses fermes présentes dans la zone. A l'origine de la création de ces fermes se trouve souvent la culture d'igname. En effet, confrontés à l'épuisement des terres les plus proches du village, les paysans sont obligés de s'éloigner pour trouver des terres fertiles propices à la culture de l'igname. Les temps de marche deviennent donc importants et diminuent les efforts physiques. Pour éviter cette situation, les producteurs sont contraints de

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construire des logis temporaires sur les champs et y demeurent pendant les périodes de pointe d'activité.

4.2.2- La végétation

La végétation naturelle initiale a presque complètement disparu sous l'effet de l'action anthropique (défrichements répétés, prélèvement abusif du bois de chauffe, feux de brousse incontrôlés, agriculture itinérante sur brûlis, production du charbon de bois,...). Ainsi, la végétation, originellement une savane arbustive voir arborée, a progressivement évolué pour faire place à une savane à graminées parsemée de baobab (Adansonia digitata) et de nérés (Parkia biglobosa). On rencontre également des îlots de forêts sacrées un peu partout dans les villages, des forêts classées dont celle d'Aklampka et de rares forêts galeries. Dans ces différentes forêts fétiches ou classées, on rencontre les espèces suivantes : Daniela oliverrii, Kaya senengalensis et Borassus aethiopium. La végétation artificielle est composée de plantations, d'anacardier (Anacardium occidentalis) et de teck (Tectona grandis), avec quelques pieds épars de palmiers à huile (Elaeis guineesis).

4.2.3-L'hydrographie

En matière d'hydrographie, la commune de Glazoué est pauvre en cours d'eau. En dehors du fleuve Ouémé qui sert de frontière naturelle entre cette commune et celles de Ouessè au Nord-Est et de Savè à l'Est, la commune ne compte que quelques rivières. Ce sont : Riffo (affluent de l'Ouémé), Agbanlin-Djetto, Kotobo, Ahokan, Trantran, Klou, Agbavi, Djelo, Femanou et Douga (Togbénou, 1990). Ces rivières alimentées essentiellement par les eaux de pluie rendent impraticables les pistes de desserte rurale en saison pluvieuse et tarissent totalement en saison sèche. Les bas-fonds recueillent également de l'eau pendant la saison des pluies, ce qui permet de cultiver, sur les sols hydromorphes, le riz de bas-fond.

4.2.4-Le climat

La commune de Glazoué, en raison de sa situation géographique jouit d'un climat de transition entre le climat subéquatorial à deux saisons de pluie et le climat soudano-guinéen à une seule saison de pluie. Ainsi, d'une année à une autre, l'évolution des précipitations change radicalement passant tantôt d'une année à une saison de pluie tantôt à une année à deux saisons de pluie et vice versa. La grande difficulté pour les producteurs consiste à prévoir l'avènement d'une année à deux ou une seule saison de pluie. Face à cette situation d'incertitude, ils sont contraints de développer des stratégies de production dont notamment la

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diversification des cultures. D'une manière générale, jusqu'aux années 1990, les précipitations annuelles variaient entre 800 mm et 1300 mm. De nos jours, avec les aléas climatiques, les précipitations peuvent descendre en deçà de 800 mm (cas de 2001 avec 717 mm) ou être au-delà de 1300 mm (cas de 2003 avec 1450 mm).

4.3- CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES

La commune de Glazoué a une population qui s'élève à 90.475 habitants dont 46.917 femmes, soit 51,85% de la population de la commune (INSAE, 2003). Cette population est très jeune avec plus de 50% des moins de 15 ans. Cette situation traduit la dynamique d'une natalité très élevée. De ce fait, les ménages sont souvent de tailles élevées avec en moyenne 6 à 8 enfants par couple. La majorité de la population vit en milieu rural et s'adonne aux activités agricoles et à l'artisanat. Ces activités mobilisent près de 85 à 90% de la population. Les 10 à 15% restant s'occupent du commerce. La commune abrite plusieurs groupes socio - culturels dont les plus importants sont les idaatcha, les mahi, les fon, les nagot, les somba, les kotokoli, les adja, etc. Les ethnies majoritaires sont les idaatcha et les mahi qui sont les premiers autochtones de la région.

4.4- ACTIVITES ECONOMIQUES

La commune de Glazoué comprend deux secteurs : l'agriculture et le commerce. Le secteur agricole (agriculture, élevage, pêche) occupe 48,2% (Anonyme, 2001) de la population active. Cette population produit notamment les spéculations telles que le maïs, l'arachide, le sésame, l'igname, le soja, le coton, l'anacarde, le riz et le manioc. L'élevage est peu développé dans la commune. Il s'agit souvent d'un élevage de case dont les résultats économiques ne sont pas perceptibles. Cependant, on note de plus en plus d'engouement pour la cuniculture. Selon les éleveurs, cet élevage est prometteur car le lapin est très prolifique. L'activité halieutique est pratiquement inexistante à cause de l'absence de cours d'eau. Les activités commerciales sont essentiellement soutenues par le marché de Glazoué, premier marché de collecte primaire de vivriers au Bénin. Ce marché est alimenté par une importante production agricole locale et régionale diversifiée. Ce marché à caractère international rassemble chaque mercredi environ 10.000 usagers venant du Zou-Nord, des autres régions du Bénin, mais aussi d'autres pays voisins en l'occurrence le Togo, le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria, voire la Côte d'Ivoire et le Gabon. Le secteur secondaire est peu développé comme c'est la situation générale pour notre pays. Les importantes productions de coton dans le passé ont permis l'installation d'une

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usine d'égrenage par la Société Nationale pour la Promotion des Produits Agricoles (SONAPRA).

Des industries manufacturières s'occupent de la transformation de noix d'anacarde. On rencontre entre autres structures, un Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural (CARDER), la brigade de gendarmerie, les bureaux de l'office des postes et télécommunication, le centre de promotion sociale, la Caisse Locale de Crédit Agricole et Mutuel (CLCAM), les Caisses Rurales d'Epargne et de Prêt (CREP) et les Associations des Services Financiers (ASF). Remarquons que le CREP n'existe plus dans le département, faute de mauvaise gestion à en croire les acteurs du terrain.

Le village de Magoumi dont les producteurs ont bien voulu contribuer à nos recherches est administrativement rattaché à la commune de Glazoué et est situé dans l'arrondissement de Magoumi. Cet arrondissement est formé de trois villages (Magoumi, Houala, Ogirin-boubou), dont Magoumi constitue le chef lieu de l'arrondissement.

4.5- PRESENTATION SOMMAIRE DU MARCHE DE GLAZOUE

Le marché de Glazoué communément appelé `'Gbominan" est le troisième marché du Bénin après le marché Dantokpa et le marché de Malanville. Le marché de Glazoué s'anime une fois par semaine (les mercredis). De part sa position géographique et son caractère international, il se présente comme le plus important pôle de mobilisation et de valorisation des produits agricoles. Il est fréquenté par des commerçants venus de toutes les régions du Bénin et même des pays de la sous région (le Togo, le Nigeria, le Niger etc.). Les divers échanges de produits agricoles qui s'opèrent dans ce marché traduisent l'importance de l'agriculture dans la vie des populations de cette Commune.

4.6- PRESENTATION DU VILLAGE DE MAGOUMI

4.6.1- Milieu physique

Le village de Magoumi est situé dans la commune de Glazoué entre 08° 00' 39» longitudes Nord, 02° 12' 07» latitudes EST. L'altitude est de 185 m. Situé à 6 kilomètres à l'Ouest de Glazoué, le village de Magoumi est limité au Nord par le village d'Assanté, au Sud par le village Houala, à l'Est par Ogirin-boubou et à l'Ouest par Ouèdèmè. Il compte trois quartiers (Monso, Haï et Aïdjesso) et couvre une superficie de 45 km2 soit 3% de la superficie totale de la commune de Glazoué. Le réseau hydrographique du village de Magoumi est constitué de

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petites rivières alimentées par les eaux de pluies. Il s'agit notamment des rivières: Aka, Kodji, Riffo, TranTran, Joseph et Magoumi. On rencontre principalement deux types de sol : Les sols ferrugineux tropicaux dominants.

Les sols hydromorphes favorables à la riziculture, au maraîchage et à la production d'igname surtout certaines variétés d'ignames précoces.

Les formations végétales naturelles ont pratiquement disparues (du fait des actions anthropiques) laissant place aux champs et jachères qui ont considérablement augmenté. Les principales espèces ligneuses rencontréessont Terminalia macroptera, Terminalia glaucesceus, Daniellia oliveri, Pterocarpus erinaceus.

4.6.2-Milieu humain

Histoire du village

Notons que plusieurs histoires sont racontées sur ce village, la plus importante est la suivante : Le village de Magoumi aurait été fondé vers 1863 par un certain Awo Dètongnon Agoro venu de Tankossi dans l'arrondissement de Gomé, commune de Glazoué. Ce dernier chasseur et agriculteur de profession était en quête de terres fertiles et se serait installé à son arrivée dans l'actuel quartier Haï. Le village s'est peu à peu agrandi avec l'arrivée d'autres migrants tels que: Vodougnon Elègbèrou, Fagnon, Légbodjou, etc. Le village, resté pendant longtemps sous tutelle de Tankossi était communément appelé « Savalou-Agban ». Agban nom Idaatcha pour désigner le rônier, une plante abondante dans la zone à l'époque. Savalou provient du fait que pour le fondateur du village, son nouveau lieu de chasse lui paraissait symétrique à la ville de Savalou par rapport à son village d'origine. Vers les années 1960, le village devient administrativement autonome et prit le nom de Magoumi qui signifie en Idaatcha « ne me traverse pas ». D'après la légende, ce nom aurait été donné par les chasseurs pour désigner la rivière qui traverse la localité, rivière qu'ils n'avaient pas besoin de traverser avant de trouver assez de gibiers. Vers 1968, le village a été doté d'un chef du nom de Noé Akossoun. Ses successeurs sont Obossa Kotchikpa, Dedji et Awo Okoro. Cette version de l'histoire de la création de Magoumi n'est pas partagée par tous les habitants du village. Pour certains, le village serait crée par le nommé Vodougnon Elègbèrou qui se serait installé à son arrivée dans l'actuel quartier Monso vers les années 1900. Vodougnon serait originaire de Gomé et avant de venir s'installer à Magoumi (Savalou Agban à l'époque) aurait transité par Iradjafa (une ferme proche de l'actuel village Sowé). Selon cette version, Dètongnon serait originaire de Okéméré (dans l'actuelle commune de Dassa) et aurait connu Vodougnon à Iradjafa. En effet, Dètongnon aurait été atteint de la variole (une maladie qui faisait rage dans la zone à l'époque)

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et dans la recherche de moyens de le sauver des griffes de la mort, un certain Agboro aurait été informé qu'un nommé Elègbèrou Vodougnon, Houngbonon (c'est-à-dire prêtre féticheur du Sakpata), originaire de Gomé et basé à Iradjafa guérissait la maladie de la variole. Ce fut alors que Dètongnon fut conduit au guérisseur Vodougnon Elègberou qui le prit en charge et lui administra toutes les recettes savantes pour le sauver. Après sa guérison, Vodougnon l'aurait libéré et il se serait retourné à Okéméré son village natal. Entre temps, Vodougnon aurait déjà quitté Iradjafa pour créer sa ferme Savalou-Agban qui est devenu aujourd'hui Magoumi. De temps en temps Détongnon venait voir son guérisseur Vodougnon. Entre les deux s'établit une grande amitié. C'est au cours de l'une de ses visites à son ami et guérisseur Vodougnon que Dètongnon devint adepte du fétiche Sakpata. Il fut rentré à Gomé par Vodougnon afin qu'il puisse subir les rites de l'initiation. Ce qui fut fait. Après l'initiation Dètongnon aurait pris le nom de Agorossi en abrégé Agoro. Avant son retour à Okéméré, toute la population aurait été déjà informée qu'il est désormais devenu adepte de Sakpata qui est un fétiche opposé à celui en vigueur dans sa collectivité qui était le Boukou. C'est ceci qui déchaîna la hargne et la fondre des gens de sa lignée et l'obligea à s'enfuir et rejoindre son ami Vodougnon à Savalou-Agban où il trouva refuge.

Démographie

La population de Magoumi est estimée à 6.021 habitants en 2002. Cette population essentiellement agricole compte 907 ménages agricoles sur les 1007 ménages recensés. La population agricole est estimée à 5638 habitants, soit 93,63% de la population totale. La taille moyenne des ménages est de 6 membres. Le tableau1 montre les données démographiques du village en 2002.

Quartiers

Nombre

Population

Hommes

Femmes

Taille

Ménages

Population

 

de ménages

totale

 
 

ménage

agricoles

agricole

Aïdjesso

330

1959

904

1055

5.9

297

1867

Haï

290

1649

817

832

5.7

268

1579

Monso

387

2413

1173

1240

6.2

342

2192

Total

1007

6021

2894

3127

-

907

5638

Tableau1 : Données démographiques du village de Magoumi (2002) Source : INSAE, 2004. Cahier des villages et quartiers de villes. Département des collines. Direction des études démographiques. RGPH3. PP 14-15.

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Le village de Magoumi est peuplé majoritairement par les Idaatcha qui sont les chefs de terre. Toutefois on y rencontre d'autres groupes socio-linguistiques tels que les Adja, les fons, les Ditamari et les peuhls très en minorités (2%).

4.6.3- Activités économiques

Le village de Magoumi comporte une population essentiellement agricole. Les femmes s'adonnent au même titre que les hommes aux activités champêtres. Elles disposent de leur propre champ et travaillent également dans ceux de leur mari. Les cultures les plus importantes sont : le maïs, l'arachide, le soja, l'igname et le riz. Ensuite viennent les cultures telles que le niébé et le voandzou. Le maraîchage occupe également les producteurs à travers la culture du gombo, de tomate, de piment et des légumes. Les plantations d'anacardiers et de manguiers constituent des activités alternatives pour augmenter les revenus des paysans. Le calendrier agricole du village est présenté dans le tableau10. L'élevage constitue l'activité secondaire des ménages et est dominée par les porcins, la volaille, les ovins et les caprins. La pêche se pratique en période de décrue des cours d'eau qui traversent le terroir du village. La chasse à la battue est pratiquée en saison sèche par les jeunes souvent en équipe. Les femmes s'adonnent également aux activités de transformation des produits agricoles en produits divers. La figure ci dessous présente le schéma du village de Magoumi produit par Raphiou MALIKI. En effet, la seule zone propice de la production d'igname constituent toute la zone Nord du village allant vers la rivière riffo et même au delà, les zones de bas-fonds situées dans la partie Sud, Ouest et Est sont propices pour les variétés d'igname à deux récoltes. Aujourd'hui en moyenne il faut parcourir une distance de 25 à 38 km pour encore trouvé de terre cultivable.

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Schéma 1 : Carte du village de Magoumi

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TYPOLOGIE ET DESCRIPTION
DES SYSTEMES DE
PRODUCTION A BASE D'IGNAME

CHAPITRe5

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5.1- DYNAMIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

Ce sous chapitre concerne l'évolution historique dans le choix des spéculations par les paysans pour satisfaire leurs besoins et les opportunités économiques offertes par le marché et aussi de l'évolution des zones d`occupation dans le temps.

L'absence d'une solide base de données oblige à se contenter des propos recueillis auprès de personnes ressources. De nos entretiens, nous pouvons retenir que :

Historiquement, l'alimentation des populations de Magoumi est basée sur l'igname, l'arachide, et le maïs. L'igname constitue l'une des principales cultures pratiquées dans le village par différentes catégories socioprofessionnelles (hommes adultes, jeunes, vieux) et partant, la principale source de revenus des populations rurales. Entre 1981-1982, et 1994 la production d'igname a connu une chute sensible à cause des poches de sécheresse enregistrées, et de l'essor du coton avec un prix compétitif. De même l'année 2007 a connu particulièrement une abondance de pluie. En conséquence, une baisse de production de l'igname a été observée particulièrement dans les bas-fonds à cause d'excès d'eau entraînant des dégâts de cultures. La consommation de l'igname était souvent pilée et accompagnée de la sauce d'arachide alors que la patte de maïs était associée à la sauce de sésame enrichie de légumes feuilles. Ces habitudes alimentaires demeurent jusqu'à nos jours. Avec le développement du marché des produits vivriers, suite à l'augmentation de la démographie dans les villes (surtout la ville de Cotonou), l'arachide et l'igname sont devenues pratiquement des cultures de rente. Cette situation a stimulé les paysans à produire davantage ces deux cultures.

5.2- EVOLUTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION A BASE D'IGNAME

Magoumi se trouve confronté à une situation d'inexistence de front pionnier. En effet, dans un passé plus ou moins lointain(en 1994), les producteurs cultivaient l'igname non loin du village où les terres étaient fertiles, et existante (Mongbo, 1994). L'appauvrissement des sols sur les parcelles exploitées durant de longues périodes a obligé les producteurs à évoluer et à défricher progressivement de nouvelles terres au niveau des fronts pionniers.

Au fil du temps, et aujourd'hui, cette dynamique de gestion des exploitations agricoles à base d'igname marquée par une poussée démographique de plus en plus croissante a entraîné plusieurs types de situation:

La dégradation des forêts boisées obligeant certains producteurs à quitter le village pour la recherche de terres propices pour l'igname vers Aklankpa, Bantè et Savè.

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La pratique de la diversification des cultures et la promotion de l'agroforesterie dans l'espace agricole (teck, anacardier, oranger, manguier, palmier sélectionné)...

La pratique de sédentarisation de la culture de l'igname dans une dynamique d'assolement rotation avec des variétés rustiques mieux adaptées aux sols pauvres (Kokoro, Florido,...)

Le développement de l'élevage des petits ruminants avec la rareté des terres propices pour l'igname. En effet, face à la dégradation des terres, certains producteurs d'igname s'investissent de plus en plus dans l'élevage notamment de petits ruminants afin de dégager des devises pour subvenir aux besoins des ménages ruraux et réinvestir une partie des fonds dans l'agriculture.

Lors des défrichements, certaines essences spontanées sont épargnées des défrichements et entretenues dans l'espace agricole en raison de leurs intérêts socio-économiques. Il s'agit du karité (Vitelleria paradoxa), du néré (Parkia biglobosa), du palmier (Elaeis guianensis), caïlcédrat (Kaya senegalensis),... Cependant, force est de constater de nos jours que ces essences sont de plus en plus menacées de disparition. En effet, le développement de ces essences reste entravé par un certain nombre de difficultés.

1) la dévastation des hectares de forêts pour créer de l'espace nécessaire à l'agriculture notamment les produits vivriers dont le maïs;

2) le déboisement excessif pour la fabrication du charbon et le bois de chauffe (néré et karité).

5.3- TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE CULTURE A BASE D'IGNAME

La typologie a pour objectif de présenter les caractéristiques pertinentes pour l'ensemble d'un groupe, tout en tenant compte de la diversité des situations entre plusieurs groupes (Smith et al 2004).

L'objectif de la présente étude étant de faire une analyse socio-économique des systèmes de production à base d'igname, donc notre unité d'analyse est constituée des systèmes de production à base d'igname. L'identification des systèmes de production à été faite selon la variété en fonction du type de sol, il existe principalement trois systèmes de culture dans le cadre de cette étude (voir tableau 2). Le premier système consiste à faire de l'igname dans les bas fonds, cette façon de cultiver l'igname est pratiquée par 40% des producteurs enquêtés et

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la pratique de ce système par les producteurs dans le village se justifie par la présence de bas fonds distribués un peu partout dans le milieu et des cours d'eau ceinturant le village. Le second système consiste à faire de l'igname sur ancienne défriche généralement intégré dans une rotation, 32,5% des producteurs enquêtés pratiquent ce type de système.

Enfin le troisième système consiste à faire de l'igname sur nouvelle défriche derrière la forêt, ce troisième système identifié a pris de l'ampleur ces dix dernières années. Cette pratique se rencontre exclusivement dans les villages voisins de notre milieu d'étude spécialement dans les arrondissements d'Aklampka, d'Assanté, de Hoko etc....

En effet, il n'y a plus de jachère forestière sur le terroir de Magoumi, ce à quoi s'ajoute la baisse de fertilité des sols remarquée , ce qui oblige certains producteurs à se déplacer à plus de 25 à 30 km du village au bord du fleuve riffo ou hors du village vers l'arrondissement de Hoko et d'Aklampkpa où ils existent encore de terres disponibles. 27,5% des producteurs enquêtés pratiquent ce type de système.

Système Nombre de producteurs Ensemble

 
 

(n=40)

Système bas fond

16

16(40%)

Système ancienne défriche

13

13(32,5%)

Système nouvelle défriche

11

11(27,5%)

Tableau 2: Systèmes de culture à base d'igname Source : Enquête 2011

5.4- CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES DE PRODUCTION AGRICOLE A BASE D'IGNAME

5.4.1- Caractéristiques sociodémographiques des producteurs

Elles regroupent la taille de l'unité de production, l'âge, la situation matrimoniale.

5.4.1.1- Taille de ménage des producteurs

La taille de ménage varie dans le village, entre producteur et entre système de production

identifié, ainsi, en moyenne la taille de ménage des producteurs enquêtés de façon générale est de 12,23(#177;6,18). La taille moyenne des ménages par catégorie de système de cultures est illustrée par la figure ci-dessous.

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Figure3 : Taille moyenne des ménages par catégorie de système de culture

Tranches

25-

31-35

36-40

41-45

46-50

51-55

56-60

>60

Total

d'âges

30

 
 
 
 
 
 
 
 

Effectifs

2

6

10

8

6

1

5

2

40

 

(5%)

(15%)

(25%)

(20%)

(15%)

(2,5%)

(12,5%)

(5%)

(100%)

Tableau3 : répartition des producteurs par catégorie d'âge. Source : Enquête 2011

Il ressort du tableau que la majorité des producteurs enquêtes (80%) ont un âge compris entre 25 et 50 ans, tranche d'âge au cours de laquelle ils sont très actifs au travail agricole. Notons qu'on a 95% d'hommes contre 5% de femmes dans notre échantillon.

Tous les producteurs enquêtés sont la plupart des hommes avec une moyenne d'âge de 43,9 ans (#177;10,11), la moyenne d'âge constatée dans le système de production1 (bas-fonds) est de 47,62 ans (#177;7,12), celui du système2 (ancienne défriche) est de 47,69 ans (#177;11,59), et enfin celle du système3( nouvelle défriche) est 34 ans (#177;3,63). Les producteurs qui conduisent les systèmes sur nouvelle défriche sont nettement plus jeunes et ceux sur vieux champs plus âgés, ce qui explique la rareté des terres dues à la pression démographique, en effet, les jeunes confrontés au manque de terre cultivable sont obligés de migrer de leur lieu d'origine.

5.4.1.2-Situation matrimoniale

Tous les producteurs sont des hommes mariés vivant encore avec leurs femmes. Le tableau4 présente le nombre de femmes par producteurs.

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Nombre de femmes

1

2

3

Nombre de producteurs

15

20

5

Proportion

(37,5%)

(50%)

(12,5%)

Tableau 4 : nombre de femmes par producteurs Source : Enquête 2011

Nous pouvons retenir du tableau que pratiquement les 2/3 et plus précisément, 62,5% des producteurs enquêtés ont plus d'une femme (au moins 2 épouses). Le résultat illustre bien que la polygamie est très présente dans le village. Cette situation entraîne beaucoup de conséquences. En effet, les ménages se composent de plusieurs enfants dont les parents n'arrivent plus à assurer l'éducation et la formation par manque de moyens. Ces enfants à l'âge jeune sont obligés de faire de l'exode vers les pays limitrophes notamment le Nigéria, pays vers lequel la migration est orientée ce qui crée d'autres problèmes de disponibilités de la main d'oeuvre familiales comme salariées.

5.4.1.3-Niveau d'instruction des producteurs

Le niveau d'instruction des producteurs est en général bas (voir tableau5 ci-dessous).

Non scolarisés

Scolarisés

Non alphabétisés

Alphabétisés

Primaire CI-CM2

Secondaire1 6éme-3éme

Secondaire2 2nde-Tle

18

(45%)

6

(15%)

14

(35%)

2

(5%)

0

0

Tableau5 : niveau d'instruction des producteurs/Systèmes Source : Enquêtes (2011)

On remarque que 60% (24) des producteurs d'igname enquêtés sont non scolarisés et parmi eux seulement 25% sont alphabétisés (soit 15% de l'échantillon entier). De plus 35% (14) seulement producteurs ont au moins atteint le niveau de la classe de 6éme. Ce qui veut dire simplement que les producteurs d'igname de Magoumi sont en général analphabètes. Cette situation implique une action négative sur l'adoption des innovations.

5.4.1.4-Nombre d'enfants par ménage

La moyenne et la dispersion du nombre d'enfants dans le ménage et du nombre d'enfants

scolarisés par système de production se présentent comme suit :

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Le nombre moyen d'enfants dans le ménage et scolarisés varie d'un système à l'autre. La figure4 suivante fait le point du nombre moyen d'enfants par système.

Figure4 : Nombre moyen d'enfants par producteur selon le système de culture

La figure suivante révèle que les ménages des systèmes : bas-fonds, ancienne défriche, nouvelle défriche, ont respectivement en moyenne, 9,10, et 11 enfants. La survie des populations en milieu rural étant essentiellement liée à 2 stratégies : la production pour l'autoconsommation pour l'assurance d'une sécurité alimentaire et la production pour la commercialisation afin d'engranger des revenus rôle que joue l'igname dans le système de production ; on constate que les producteurs du village tout système confondu développe ces stratégies. En effet le nombre élevé d'enfants dans le système3, alors que la moyenne d'âge est de 34 ans peut s'expliquer par le fait que chez la plus part des producteurs ayants constitués ce système ont plus d'enfants collatéraux en charge que leurs propres enfants. Et aussi, la charge humaine supportée par ces producteurs explique en partie le déplacement de ces producteurs vers d'autres fronts où il existe encore de la terre disponible et propice pour l'igname afin d'augmenter le rendement par surcroit le revenu et pourvoir faire face à ces charges.

La moyenne d'enfants scolarisés pour les trois systèmes est de 5 ce qui montre l'intérêt de la formation par les producteurs, cette situation se justifie par un taux élevés de scolarisation avec, 6 écoles primaires dont deux constituées de 3 groupes et les autres de 2 groupes chacun, aussi il y a la création il y a 8 ans d'un grand collège d'enseignement général.

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5.4.1.5-Groupes socioculturels

Les groupes socioculturels recensés dans le village sont : les Idaatcha, les fons, les adja, les

peuhls en minoritaire. Les Idaatcha sont majoritaires dans le village et représentent 100% de l'échantillon. La dominance des Idaatcha s'explique par le fait qu'ils sont les autochtones du village alors que les autres sont des étrangers immigrants.

5.4.2- Caractéristiques économiques des systèmes de production

5.4.2.1- Cultures et superficies emblavées

Pour l'ensemble de l'échantillon, le nombre de cultures pratiquées par exploitation varie entre

4 et 8 cultures. Aucun ménage ne produit moins de 4 cultures. La majorité des exploitations (75%) cultivent entre 4 et 6 cultures (tableau). Cette diversification agricole est liée dans une grande mesure aux aléas climatiques ; ce qui pousse les producteurs à diversifier leur production pour faire face au risque pluviométrique.

Nbre de cultures

SYST1

Nbre2 Prop3

SYST2
Nbre Prop

SYST3
Nbre Prop

Ensemble
Nbre Prop

3

4 25%

2

15,38%

0

0%

6

15%

4

8 50%

10

76,92%

6

54,54%

24

60%

5

3 18,75%

1

7,69%

4

36,36%

8

20%

6

1 6,25%

0

0%

1

9,09%

2

5%

Tableau 8: Répartition des exploitations en fonction du nombre de cultures pratiquées Source : Enquête 2011

Lorsqu'on considère la superficie totale emblavée par culture, on constate que, l'igname (13,84%) et le riz (19,58%), occupent moins de 20% de la superficie totale, cette situation s'explique par le fait que le foncier devenant de plus en plus rare et aussi surtout à cause de la pénibilité du travail, en ce qui concerne le riz, sa production a véritablement pris dans le milieu d'étude il y a 3 ans, ce qui justifie que la proportion de superficie allouée au riz n'est pas très grande. De l'analyse du graphique ci-dessous, nous pouvons dire que, le soja et l'arachide sont devenus les grandes productions de rente pour beaucoup de producteurs dans le village.

2 Nbre= Nombre

3 Prop= Proportion

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Figure5 : la situation générale de la répartition des systèmes de production en fonction du nombre de cultures pratiquées..

Source : Enquête 2011

5.4.2.2- Variétés des cultures pratiquées

Le milieu paysan est un milieu ou foisonne un grand nombre de variétés pour des raisons diverses : durée du cycle de végétation, qualité organoleptique, résistance aux ravageurs, besoin en eau, productivité. Dans l'impossibilité pour le paysan de trouver pour chaque espèce une variété possédant toutes les qualités qu'il recherche, il s'adonne à la mise en place de plusieurs variétés possédant chacune au moins une de ces qualités. La plupart des variétés sont des variétés locales ou proviennent de croisement avec des variétés améliorées pratiquées il y a quelques années. De nos jours, les variétés améliorées concernent essentiellement le riz. Les paysans constituent leur stock de semences à partir des récoltes de la saison ou de l'année précédente. Les paysans confrontés au manque de semences en acquièrent par don.

Parmi toutes les cultures, la plus grande diversité variétale se rencontre au niveau de l'igname. On note une dizaine de variétés (laboco, gnidou, kangni, ala, parakou, kokoro, florido, anago, mondji, klatchi, gbaffo, léfé, etc). Le tableau ci après illustre la diversité variétale au niveau de l'igname.

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Variétés à une récolte

Variétés à deux
récoltes

Variétés en voie de disparition

Kokoro (Dioscorea rotundata)

Laboko

Mondji

(Aga) Florido (Dioscorea alata).

Mafob

Akpékpé

Gnanabo (Dioscorea rotundata)

Anago

Mondo

 

Kodjéwé

Dodo

 

Monfogbon

Awanté

 

Kogan

Gangni

 

Gangni

 
 

Adigblin

 
 

Eflou

 
 

Dodo

 
 

Mondji

 
 

Akpékpé

 
 

Gnidou

 
 

Awanté

 
 

Mondo

 

Tableau 9: Variétés d'igname cultivées à Magoumi 5.4.2.3- Association et rotation culturales

5.4.2.3.1- Association culturale

Bien que les associations de cultures soient encore présentes, les producteurs affirment que c'est une pratique qui est en recul actuellement. Sur le terrain, on note une grande dominance des cultures pures. Les associations rencontrées sont : Maïs - arachide, Maïs - soja, Igname - gombo, Igname - mil. Selon les producteurs, les deux premières associations permettent au maïs de bénéficier de la matière organique que produit la culture associée. L'association igname - mil se rencontre dans les campements peulh. Signalons ici que les peulhs vivent à l'écart, en minorité et cultivent sur une même parcelle ces deux cultures qui rentrent dans leurs habitudes alimentaires, ils produisent une petite quantité sur un petit lopin de terre essentiellement destinées pour l'autoconsommation. Quant à l'association igname - gombo, il ne s'agit pas non plus d'une association en tant que tel car c'est généralement des champs d'igname avec des pieds de gombo épars. D'une façon générale, on peut retenir que le système des associations culturales n'occupe pas une place importante dans les systèmes de production et est plutôt en déclin. LARES - APEIF (1996) avait déjà fait ce constat dans la commune de Glazoué où il a noté une dominance nette des cultures pures.

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5.4.2.3.2- Rotation de cultures

La rotation des cultures fait partie des stratégies qui permettent aux paysans de rationaliser l'utilisation de la terre. D'une façon générale les paysans utilisent la même terre pendant 5 à 7 ans avant de la laisser en jachère d'une durée variable entre 4 et 10 ans voir 15 ans. Mais cette durée de la jachère est aujourd'hui en nette diminution à cause de l'inexistence de front pionnier due à la pression démographique très galopante, et aussi de l'utilisation par quelques producteurs les plantes pérennes à savoir l'anacardier, le pois d'angole, etc.

L'igname est la principale culture placée entête de rotation dans le village, malgré le développement d'une agriculture de marché, toujours à cause de la non disponibilités en friches obligeant l'émergence d'un système de culture sur de nouvelle défriche à Aklamkpa, Bantè, Assanté, etc. cette situation se justifie pour plusieurs raisons à savoir : Tout d'abord, il s'agit d'une culture très exigeante en terres fertiles.

Ensuite lorsqu'elle est cultivée après d'autres cultures, les rendements sont non seulement bas mais le désherbage demande assez de travail car les mauvaises herbes gênent beaucoup. Une analyse du nombre de sarclage en fonction des systèmes de production identifiés, montre qu'il y a une forte corrélation entre le nombre de sarclage et le type de système en face, en effet le système2, c'est-à-dire culture d'igname sur ancienne défriche demande des efforts additionnel de sarclage pouvant aller de 4 à 5 contrairement aux autres systèmes.

5.5- LES TECHNIQUES DE PRODUCTION DE L'IGNAME

5.5.1- Le défrichement

Il est évident que c'est la première opération culturale dans la mise en place des cultures. Il consiste à débarrasser le champ ou la parcelle de sa végétation. Il se fait toujours manuellement et est d'autant plus difficile qu'il y a assez d'arbustes sur le champ. C'est une activité essentiellement masculine généralement confiée à la main-d'oeuvre salariée. Cette opération culturale consomme entre 6 et 15 hommes-jour à l'hectare suivant la densité de la végétation présente. Les outils utilisés au cours de cette activité sont : la machette (coupe-coupe), la hache et la pioche.

5.5.2- Le labour

Il intervient en début de saison des pluies après la première pluie significative. Il commence généralement vers la dernière semaine du mois de mars pour la grande saison et durant le mois de juin pour la petite saison des pluies. A cause de sa pénibilité, c'est une activité

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essentiellement masculine le plus souvent confiée à la main-d'oeuvre salariée. On distingue dans la région trois types de labour :

- Le labour en billon : le plus fréquent, il est réalisé sur les parcelles devant recevoir la plupart des cultures. Suivant la hauteur et le volume des billons, ce type de labour consomme entre 8 et 12 hommes-jour à l'hectare.

- Le buttage : ce type de labour est effectué pour l'igname et le manioc. Le buttage de l'igname nécessite 20 à 25 hommes-jour pour un hectare

- Le labour à plat : il est effectué uniquement pour le riz. Il consomme environ 15 à 20 hommes-jour par hectare.

- Le labour se réalise à l'aide d'une daba (houe à grosse lame). La période de labour diffère selon les spéculations : L'absence de la mécanisation fait que le labour représente toujours l'une des opérations culturales qui consomme assez de main-d'oeuvre dans le village.

5.5.3-Le semis

C'est une activité qui intervient juste après le labour durant la grande saison des pluies et de façon pratiquement simultanée durant la petite saison des pluies. La manière de réaliser le semis diffère suivant les cultures : Pour les céréales et les légumineuses, il se réalise avec le pied et parfois à l'aide d'un bâton à bout pointu. Pour le riz, on réalise d'abord une pépinière puis les plantules sont repiquées par la suite, puisqu'il s'agit du ri de bas-fonds. La plantation de l'igname se fait à l'aide de la main. On creuse d'abord un trou dans la butte, on y dépose soigneusement le semenceau, on referme le trou puis on dépose un chapeau (coussinet) réalisé avec de la broussaille sur le sommet de la butte. Ce coussinet permet de conserver l'humidité dans la butte. En dehors de la plantation de l'igname essentiellement réservée aux hommes, le semis des autres cultures est généralement confié aux femmes et aux enfants. Les femmes, à cause de leur aptitude à la procréation inciteraient le pouvoir germinatif des semences alors que les enfants sont les plus actifs dans cette activité du fait de leur rapidité dans les jambes. Les semences pour le semis sont prélevées sur les récoltes de la saison antérieure. Afin de s'assurer un bon rendement, le producteur, à la fin de la saison, réserve les meilleures graines pour la saison suivante. Au début de la nouvelle saison, le stock de graines est soigneusement trié pour ne retenir que des semailles de bonnes qualités. Cette étape est déterminante dans l'installation des céréales et légumineuses. En ce qui concerne l'igname, les semenceaux utilisés ont plusieurs origines :

- Les tubercules de deuxième récolte pour les variétés à deux récoltes :

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Pour garantir un stock de semences, lors de la première récolte, le paysan ouvre la butte d'un côté, réalise une incision nette tout juste au-dessus de la tête du tubercule, enlève le tubercule et referme soigneusement le trou. Grâce à son aptitude à la multiplication végétative, la tête du tubercule laissée en place, développe de petits tubercules appelés semenceaux qui utilisés comme semence lors de la mise en place de la nouvelle plantation d'igname.

- La tête ou même le fragment de tubercules pour les variétés à une seule récolte :

Pour ces variétés, déjà à la récolte, le paysan constitue le stock des tubercules qui serviront à la plantation prochaine. Il a été prouvé que pour ces variétés, les semenceaux limitent considérablement la production.

5.5.4- Le sarclage

Le sarclage consiste à débarrasser le champ des plantes adventices afin de faciliter le développement des cultures. Le nombre de sarclage varie suivant les cultures et les saisons. D'une façon générale, on réalise plus de sarclage en grande saison (deux ou trois sarclages) qu'en petite saison (un ou deux sarclages). En petite saison, la simultanéité du labour et du semis fait que les cultures prennent une sérieuse avancée sur les plantes adventices.

La demande en travail pour un sarclage est de 8 à 10 hommes-jours pour les céréales et les légumineuses, et 10 à 24 hommes-jours pour l'igname.

5.5.5- La récolte

Elle intervient en principe dès la maturité du fruit. Elle couronne les efforts et les investissements du producteur. Tous les producteurs (hommes, femmes, enfants) y participent dans une ambiance conviviale. On note cependant une certaine spécialisation ; alors que les hommes s'occupent le plus souvent de la récolte des ignames, du manioc et du riz, les femmes et enfants s'appliquent pour la récolte du maïs, de l'arachide, du niébé, du soja.

Bien qu'elle se déroule dans une ambiance conviviale, la récolte est une opération qui demande assez de main-d'oeuvre. Les producteurs ont donc recours à la main-d'oeuvre salariée. Celle-ci est assurée par des manoeuvres immigrants venus du nord, du zou, car la main d'oeuvre se fait rare dans le village à cause de l'exode rurale des jeunes vers le Nigéria et aussi de la scolarisation des enfants. En dehors du soja et de l'arachide dont les récoltes sont rémunérées en espèce, le plus souvent, pour celles des autres cultures, la rémunération est soit en nature ou soit en espèce ou les deux formes à la fois.

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5.5.6- Calendrier agricole

C'est la succession des différentes activités agricoles dans le temps.

Mois

opération

Janv

Fév

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Aout

Sept

Octo

Nov

Décembre

Défrichement

 
 
 
 
 
 
 
 

1

 

1

 

Buttage

 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

2

 

Plantation des

semenceaux et mise en place des coussinets

3

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Tuteurage

4

 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage1

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage2

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Sarclage 3

 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

Sarclage4

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 

Première récolte

 
 
 
 
 
 

6

6

 
 
 
 

Deuxième récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

tableau10 : calendrier agricole de l'igname Source : Résultat d'enquête, 2011

1= Défrichement, 2= Labour/ buttage, 3= Semis/plantation, 4= Tuteurage, 5= Sarclage, 6= Récolte.

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5.6- LES FACTEURS DE PRODUCTION

Nous discuterons ici des trois principaux facteurs de production que sont la terre, le travail et le capital.

5.6.1- La terre

Dans l'agriculture africaine, la terre représente un élément très important de la production car l'augmentation des productions agricoles n'est pas fonction des rendements mais plutôt de l'extension des superficies. A Magoumi, la terre semble limiter la production agricole. En effet, les friches deviennent de plus en plus indisponibles et les producteurs, surtout les allochtones ont des difficultés pour emblaver de grandes superficies. De plus, la terre à Magoumi s'appauvrisse d'avantage entrainant des baisses de rendement.

Les modes d'accès à la terre rencontrés sont l'héritage et le don ; la terre ne se vend pas encore dans le village (figure6).

figure6 : modes d'accès à la terre

La figure 6 montre que le mode d'accès prépondérant est l'héritage. La terre est donc ici un bien patrilinéaire qui se transmet de père en fils, mais on peut également en faire don à d'autres personnes notamment les étrangers qui viennent s'installer dans la région, notons que aujourd'hui, il y a de moins en moins de superficies susceptibles d'être cédées à des tiers sous mode de faire valoir indirect. Le tableau suivant montre la superficie moyenne emblavée par système de production agricole à base d'igname.

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Tableau11 : Superficie moyenne emblavée (en hectare) par système de production en 2011.

 

Système de
production bas-fonds

Système de production ancienne défriche

Système de production nouvelle défriche

Superficie moyenne
emblavée

1,05

(#177;0, 62)

1,00
(#177;O, 49)

2,41

(1,32)

Source : Enquêtes, 2011

De ce tableau nous pouvons dire que la production d'igname dans le troisième système c'est-à-dire le système sur nouvelle défriche occupe plus de superficie, avec une différence significative de 32%.

5.6.2- Le travail

Contrairement à la terre, la main-d'oeuvre semble constituer un facteur limitant de la production. En effet, avec le développement de l'individualisme et la recherche de profits par les jeunes qui les obligent à quitter le village, les familles se nucléarisent tôt. Le nombre moyen d'actifs agricoles est par conséquent faible. En moyenne, on a 4 ou 5 actifs agricoles par ménages avec 50% de femmes. Ces actifs sont généralement composés du chef de ménage, de ses épouses, deux ou trois enfants ou parents actifs. Ces actifs sont aidés pendant les vacances et les jours de repos par les enfants en âge de travailler. Pour faire face au surplus de travail, les producteurs sont contraints de faire appel à la main-d'oeuvre salariée. La rémunération annuelle de la main d'oeuvre salariée dans la production d'igname varie jusqu'à 180 000 FCFA, avec pour temps investis dans les opérations culturales atteignant 147 à 149 h/jours/ha dans tous les systèmes identifiés.

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Opérations culturales

Temps (homme-
jour/ha)

Valeurs (FCFA/ha)

Période

Défrichement

15

20000

Septembre-Novembre

Incinération des arbres

10

12000

Septembre-Novembre

Buttage

22

15000

Octobre-Novembre

Plantation des semenceaux et mise en place des coussinets

25

28750

Janvier

Recherche et mise en place du tuteur

14

25000

Janvier-Mars

Sarclage 1

10

12500

Mars

Sarclage 2

8

12000

Mai

Sarclage 3

8

11500

Juillet

Sarclage4

8

11000

Septembre

Première récolte

14

17000

Juillet-Août

Deuxième récolte

14

17000

Décembre

Total

148

181750

 

Tableau 12 : Opérations culturales à base d'igname à Magoumi

5.6.3- Le capital

Il est certain de nos jours que le retard que connaît l'agriculture africaine est lié entre autre à l'insuffisance de capitaux à investir. Ce facteur de production représente donc un goulot d'étranglement dans les exploitations agricoles. Il sera ici question des capitaux propres et du crédit.

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5.6.3.1- Les capitaux propres ou liquidités

Les capitaux propres investis par les producteurs proviennent en tout premier lieu de la production végétale. Les spéculations qui fournissent ces capitaux sont l'igname, le maïs, le soja, l'arachide etc.. En dehors de la production végétale, les producteurs obtiennent des capitaux à partir de la vente des animaux d'élevage de case et des activités extra agricoles (petit commerce, artisanat). D'une manière générale, ces fonds propres sont insuffisants pour financer la production agricole. Les statistiques montrent que 98% des producteurs enquêtés veulent agrandir leurs champs de production d'igname, mais ne disposent pas des moyens financiers pour le faire.

5.6.3.2- Le crédit

Le crédit rural est perçu aujourd'hui, comme un puissant moyen de sortir les pauvres ruraux de leur état de pauvreté. A Magoumi, les producteurs ne bénéficient pas encore de cet avantage du microcrédit, l'accès au crédit est contraignant. En effet, aucune structure de crédit n'est présente dans l'arrondissement. La seule CREP ne fonctionne plus depuis plusieurs années pour cause de mauvaise gestion. La CLCAM prête difficilement aux populations, faute de garantie de la part de cette dernière. Toutefois certains producteurs contractent de crédits auprès des usuriers, des tontiniers et des commerçants d'igname au marché de Glazoué avec un taux d'intérêt élevé (50%).

5.7- PRODUCTIONS, RENDEMENTS ET CONSOMMATIONS DES SYSTEMES DE L'IGNAME

5.7.1- Les productions

Elles correspondent aux productions d'igname moyennes des producteurs pour chaque système. Ces productions sont obtenues par les producteurs après des récoltes progressives puisqu'il s'agit de l'igname. Le tableau 13 suivant montre en moyenne la production totale de la culture de l'igname par système.

Culture

Syst1

Syst2

Syst3

Igname

7728

3933,7

26483

 

(#177;4807,05)

(#177;1936)

(#177;26483,30)

Tableau 13 : moyenne de la production totale de l'igname par système Source : Enquête 2011

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Comparaisons des moyennes.

Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1?u2

Le t calculé du test t de Student est t= 2,66 et p=0,01 soit p=0.05, nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons au seuil de 5%, il existe une différence significative entre les productions moyennes des systèmes 1 et de celui du système 2. De plus, p=0.01, cela veut dire au seuil de 1%, la production moyenne totale du système1 est supérieure à celle du système 2.

Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2?u3

Le t calculé du test t de Student est t= -4,1 et p= 0,001 soit p=0.05, nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons au seuil de 5%, il existe une différence significative entre les productions moyennes des systèmes 2 et de celui du système 3. De plus, p=0.01, cela veut dire au seuil de 1%, la production moyenne totale du système3 est supérieure à celle du système 2

Posons H0 :u1=u3 contre H1 : u1?u3

Le t calculé du test t de Student est t= -3,7 et p = 0.001. Soit p=0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 puis nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre les productions moyennes des systèmes 1 et de celui du système 3. De plus p=0.01 ; au seuil de 1% le troisième système à une production moyenne totale supérieure à celle du premier système.

Ce résultat pourrait être expliqué par le fait que, dans le système 3 (nouvelle défriche), deux variétés sont cultivées et de plus la productivité de la variété tardive est très importante en termes de volume que les variétés précoces. De même, la supériorité du système1 (bas-fonds) par rapport au système2 (ancienne défriche) peut être expliquée par le niveau de fertilité des terres déjà défrichées.

5.7.2- Les rendements

Les rendements représentent un indicateur clef de performance et de l'efficacité des efforts et techniques de production. En dehors des aléas climatiques qui influencent énormément le rendement, celui-ci permet aux producteurs de prendre des décisions importantes. En effet, il permet d'avoir une idée sur la stratégie de production et de l'allocation des ressources dont on dispose. Le tableau 14 suivant présente le rendement de la production d'igname dans les trois

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3900

(#177;451,79)

Igname 7223,43

(#177;248,88)

10432

(#177;4096,26)

Somme des carrées

Ddl Moyenne

des carrés

F Signification

Inter-groupes

1,276E8 27,516 .000

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systèmes de production. Ces rendements sont calculés à partir des productions et des superficies emblavées, recueillies au niveau des producteurs.

SYST1 SYST2 SYST3

Tableau 14 : rendement de la production d'igname dans les trois systèmes de production. Source : Enquête 2011

5.7.2.1- Analyse du lien existant entre le rendement et les types/systèmes de production A partir du tableau précédent, nous remarquons une différence entre les rendements de chaque type de système de production. Nous allons évaluer la nature des relations entre les rendements et les systèmes de production. A cet effet, posons

Ho : La productivité de la terre pour l'igname ne dépend pas du système de production contre H1 : la productivité de la terre pour l'igname dépend du type de système

Le tableau se présente comme suit :

2,552E8 2

Intra-groupes 1,171E8 37 4637805,309

Total 4,268E8 39

Tableau 15 : Résultats ANOVA Source : Données 2011

De l'analyse du tableau, p<0.001, nous rejetons l'hypothèse H0 et concluons au seuil de 1% que le rendement de la production d'igname dépend du système de production. L'hypothèse H1 est donc vérifiée. Le système de production influence fortement le niveau de rendement de l'igname dans le village de Magoumi.

Comparaison des rendements selon le système de production

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Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1 112

Le t calculé du test t de Student est t=23,70 et p = 0.01. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le rendement issu du système n°1 et celui du système n°2. De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le premier système a un rendement plus élevé que le système2 ancienne défriche.

Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2 113

Le t calculé du test t de Student est t=-5,76 et p = 0.01. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le rendement issu du système n°2(ancienne défriche) et celui du système n°3 De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le troisième système (nouvelle défriche) a un rendement plus élevé que le système ancien défriche.

Posons H0 :u1=u3 contre H1 : u1 113

Le t calculé du test t de Student est t= -3,13 et p = 0.04. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le rendement issu du système n°1(bas-fonds) et celui du système n°3(nouvelle défriche). De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le troisième système a un rendement plus élevé que le système bas-fond.

De façon hiérarchique, on retient que le système de production de production d'igname sur nouvelle défriche, c'est-à-dire derrière la forêt a un rendement plus grand suivi du système de production d'igname sur bas fond puis le système de production d'igname sur ancienne défriche. Le rendement supérieur constaté au niveau du système 3 s'explique par la présence de deux variétés d'igname récoltée.

5.7.3- Consommation, et transformation alimentaire, ventes après ou sans stockage

5.7.3.1-Autoconsommation

A Magoumi, une partie de la production d'igname récoltée est destinée aux semenceaux (35%) et environ 30 % des tubercules récoltés sont destinés à l'autoconsommation.

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5.7.3.2-Les transformations

Quant à la transformation agroalimentaire, la principale forme est l'igname pilée. Quelques producteurs transforment l'igname (kokoro, Florido,...) en cossettes destinées exclusivement à l'autoconsommation.

5.7.3.3- Vente et stockage

Les producteurs vendent les tubercules frais d'ignames (environ soit 35% à 45 % du produit récolté) soit au champ (cas dominant) aux commerçants de Glazoué pour limiter les coûts de transport du produit, soit au marché local (de moindre importance), soit directement au marché de Glazoué entraînant un coût additionnel lié au transport. Cependant, les producteurs connaissent des difficultés de commercialisation de l'igname liée à la mauvaise foi des commerçants de Glazoué qui prennent les produits à des prix réduits.

Le stockage des tubercules d'igname se fait généralement au champ. Les tubercules aux champs sont soumis aux intempéries, aux attaques des rongeurs, des ravageurs et maladies entraînant des dégâts et des pertes d'ignames. Quelques producteurs conservent leurs tubercules dans les buttes jusqu'en avril en vue de les vendre à un à prix compétitif.

Remarquons que la technique de conservation reste toujours traditionnelle, en effet, pour conserver l'igname, les producteurs ont recours à plusieurs techniques traditionnelles dont nous présenteront les deux techniques les plus utilisées.

En effet, ils construisent, des tantes recouvertes de branchage tout au tour, sous laquelle, ils conservent l'igname. La nature des branchages importe très peu. Ou bien d'autres creuse des trous d'au plus 1m de profondeur dans lesquels, ils mettent les ignames recouvertes de paille.

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CHAPITRE 6

ETUDE DE LA RENTABILITE

DES SYSTEMES AGRICOLES

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/

 

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

 
 
 

Ce chapitre vise à estimer la rentabilité des systèmes de production agricole à base d'igname. La marge brute des différents systèmes sera estimée ici. Pour cela, les charges opérationnelles (coûts variables), et les recettes seront déterminés. Ce chapitre permettra, de tester la deuxième hypothèse de recherche.

6.1- ESTIMATION DES PRODUITS PHYSIQUES

Les produits bruts correspondent au produit physique total en valeur. Le produit brut de la production d'igname est égal au produit de la quantité totale produite et du prix unitaire. Les prix unitaires sont soit des prix marchés obtenus auprès de l'Office Nationale d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) ou ceux estimés auprès de producteurs et des commerçants. Le tableau16 ci-dessous résume les produits physiques bruts de la production d'igname par système de production.

 
 
 

Système bas-fonds Système ancienne Système nouvelle

défriche défriche

 
 
 
 

Igname Produit/ ha Produit/ ha Produit/ ha

1444,688 331,564 1344,465

 
 
 
 

Tableau16 : Produits physiques moyens par ha estimés en 2011 pour la production d'igname (en milliers de francs CFA/ha). Source : Enquêtes, 2011

Il apparaît une grande variation du produit/ ha ( rendement) entre le système bas-fonds et le système Ancienne défriche et entre le système Ancienne défriche et le système Nouvelle défriche, mais entre le système bas-fonds et le système Nouvelle défriche, la variation n'est pas grande ceci à cause du type de variété et du prix de vente du produit sur le marché traduisant la rareté du produit., en effet, la production moyenne de la variété à deux récolte dans le système3 est plus faible que dans le système1, par contre la production moyenne de la variété à une récolte est très forte. D'une façon générale, l'igname fournit des produits bruts moyens/ ha les plus élevés. Et ceci en fonction de chaque système de production et du type de variété. Ainsi le prix obtenu par les variétés à deux récoltes cultivée en bas fonds permet de compenser la perte de productivité physique liée au passage de défriche forestière à un bas fonds. Il y a donc bien des possibilités d'intensification dans la culture de l'igname.

 
 
 

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page 55

 
 

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6.2- ESTIMATION DES CHARGES OPERATIONNELLES

Les charges opérationnelles sont constituées des charges variables liées, au coût de la main d'oeuvre salariée variable, et au coût des intrants (semences).

6.2.1-Coûts des intrants

Les coûts des intrants concernent essentiellement les coûts des semences. Puisque la production d'igname produite dans le milieu d'étude n'utilise pas d'engrais chimique, ni minéral, et aussi n'utilise pas aussi d'insecticide. Remarquons que les semences ne sont pas souvent achetées, les stocks de semences utilisées seront estimés en valeur monétaire.

En ce qui concerne le coût des semences, il est calculé par rapport au prix marché des produits, c'est à dire le prix des produits au moment où le producteur ensemence son champ. Pour ce faire, nous avons utilisé le prix moyen de vente de ces produits sur le marché.

A partir de ces prix et des quantités moyennes de semences utilisées, sont calculés les coûts moyens rattachés à l'utilisation des semences. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau ci-dessous.

SYST1 SYST2 SYST3

Igname

Coût semence/ha

650 109

Coût semence/ha

149 204

Coût semence/ha

608 174

Tableau17 : Coûts moyens des semences par hectare Source : Enquêtes, 2011

Comparaison des moyennes des coûts de semences à mettre en tableau

Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1?u2

Le t calculé du test t de Student est t= 43,323 et p = 0.001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le coût des semences issu du système n°1 et celui du système n°2. De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le premier système a un coût de semence plus élevé que le système2 ancienne défriche.

Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2?u3

Le t calculé du test t de Student est t= -10,66 et p = 0.001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative

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entre le coût des semences issu du système n°2 et celui du système n°3 De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le troisième système a un coût de semences plus élevé que le système ancien défriche.

Posons H0 :u1=u3 contre H1 : u1?u3

Le t calculé du test t de Student est t= 1,07 et p = 0.31. Soit p > 0.05. Nous acceptons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il n'existe pas une différence significative entre le coût des semences issu du système n°1 et celui du système n°3. Cette situation peut s'expliquer par le fait qu'au niveau du système3, nous avons deux variétés d'ignames différentes qui sont produites avec différents prix, dont le prix de la variété à deux récoltes est plus compétitif que celle à une récolte à une récolte or la variété à une récolte est plus grandement produite que celle de la variété à deux récoltes.

Coûts moyens de la main-d'oeuvre salariée variable

SYST1 SYST2 SYST3

Igname 171345,89 158678,97 145374,71

Tableau 18 : Coûts moyens de la main-d'oeuvre variable en 2011 Source : Enquête 2011 Le coût de la main d'oeuvre du système bas-fonds plus supérieur que les autres systèmes peuvent être expliqués par le fait le système bas-fonds demande plus de travail que les autres systèmes.

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6.3-ESTIMATION DES MARGES BRUTES

La marge brute est définie comme la différence entre les recettes et les charges opérationnelles. Les marges brutes moyennes obtenues par système de production et par ha sont présentées dans le tableau. L'examen du tableau montre que la marge brute du système1 (bas-fonds) est plus élevée que celle du système2 et celle du système3, aussi la marge brute du système3 est plus élevée que celle du système2.

SYST1 SYST2 SYST3

Igname

623233 145497 590917

Tableau19: Marges brutes moyennes par système de production agricole à base d'igname en

2011 Source : Enquête 2011

Il faut signaler que la très faible marge brute au niveau du système2 ancienne défriche est due à la pauvreté des terres qui à pour corollaire la baisse drastique des productions, alors que les coûts de production continuent de s'accroitre (surtout les coûts des intrants) et de plus la terre devient un facteur très limitant. Cette situation est à base de l'essor du troisième système qui consiste à faire de l'igname sur nouvelle défriche.

Comparaison des moyennes des marges brutes

Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1?u2

Le t calculé du test t de Student est t= 53,455 et p = 0.01. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre la moyenne des marges issues du système n°1 et celui du système n°2.De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le premier système a une marge brute à l'hectare plus élevée que le système2 ancienne défriche.

Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2?u3

Le t calculé du test t de Student est t= -11,580 et p = 0.001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre la moyenne des marges issues du système n°2 et celui du système n°3.De plus p < 0.01 ; au seuil de 1% le troisième système a une marge brute à l'hectare plus élevée que le système2 ancienne défriche.

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Posons H0 :u1=u3 contre H1 : u1?u3

Le t calculé du test t de Student est t= 1,87 et p = 0.07. Soit p > 0.05. Nous acceptons l'hypothèse H0 et nous déduisons qu'au seuil de 5%, il n'existe pas une différence significative entre la marge brute à l'hectare issue du système n°1 et celui du système n°3. L'hypothèse H2 de la recherche se trouve donc confirmée et par conséquent, les systèmes de production agricole à base d'igname sont rentables.

Des résultats similaires sont obtenus par des études antérieures notamment celles effectuées par l'INRAB (1999) et Adégbidi (2003). En effet, dans une étude économique de la production de l'igname, menée en 1999, l'INRAB a montré que l'igname peut dégager des profits non négligeables à l'hectare. Suivant les localités, l'étude a révélé que le profit peut varier entre 350.500 et 542.500 francs CFA. L'étude réalisée par Adégbidi (2003), dans le village de Bagou révèle que l'igname est une culture très rentable dont la marge dépasse de loin celle du coton auquel les paysans consacrent plus de la moitié de la surface totale emblavée.

En résumé, nous retenons de ce chapitre qu'il est possible d'obtenir une marge brute aussi élevée en bas fonds que sur défriche forestière et donc la descente dans les bas fonds constitue une alternative au défrichement de nouvelles forêts ; mais au prix d'un travail supplémentaire et d'un passage à des ignames à haut prix (à deux récoltes, bonnes à piler type « laboco »

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CHAPITRE 7

ESTIMATION DE LA

FONCTION DE

PRODUCTION

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Ce chapitre porte sur la modélisation des systèmes de production agricole dans la zone d'étude. Le modèle utilisé est celui de la fonction de production et plus particulièrement la fonction Cobb-Douglas. Cette fonction nous permettra de connaitre les déterminants ou les variables influençant la production d'igname dans la zone d'étude.

7.1- VARIABLES DU MODELE

Il s'agit d'une fonction de production dont la variable expliquée, le rendement d'igname est fonction des variables explicatives que sont les facteurs de production (la quantité la main-d'oeuvre salariée, et la superficie.)

7.2-ANALYSE DE LA CORRELATION

Après exécution du modèle, on constate qu'il existe une corrélation entre la main-d'oeuvre salariée et la superficie. Le coefficient de corrélation existant entre les deux variables est de 0, 39. Ceci s'explique par le fait que dans le système de production, les variables MOS et SUP sont liées. Les producteurs qui disposent d'assez de superficie font appel à de la main d'oeuvre salariée supplémentaire. C'est d'autant vrai que l'augmentation de la production dépend aussi bien de l'augmentation de la superficie et cette dernière implique une augmentation supplémentaire de la main d'oeuvre. Aussi une forte corrélation existe entre la MOS et le REND avec comme coefficient, 0,558 aussi existe encore une corrélation entre SUP et le REND avec comme coefficient, 0,903.

Par rapport à cette situation, le modèle de production spécifié comporte les facteurs de production suivants : superficie, main-d'oeuvre salariée.

Forme générale du modèle économétrique.

Le modèle est globalement significatif au seuil de 5% (tableau 18) et les variables qui expliquent les variations du rendement sont la quantité de la main-d'oeuvre salariée et la superficie. Le rendement de l'igname est donc expliqué par les variables qui ont été identifiées. Le coefficient de détermination R2 est de 0,864 ; cela signifie que 86,4 % des variations du rendement sont expliquées par la variation des variables incluses dans le modèle. Les variables capital, niveau d'instruction, le nombre d'année d'expérience n'ont plus été prises en compte dans le modèle, car présentant des coefficients non significatifs. Les résultats du modèle sont présentés dans le tableau18.

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Variables

Coefficients

Signification

Constante

11,344 (0,395)***

0,000

SUP

1,106 (12,266) ***

0,000

MOS

1,776 (3,635) ***

0,001

R2

0,864

 

F de Fisher

117,634

0,000

Tableau20 : résultats du modèle Source : Résultats d'enquête 2011

( ) = erreur types des coefficients

*** = significatif à 1%

Au seuil de 1%, la quantité totale de main d'oeuvre (MOS) et la superficie(SUP) sont significatives. Le modèle obtenu sous forme linéarisée peut donc s'écrire :

LNREND = 11,344 +1,106LNSUP + 1,776LNMOS

Sous sa forme Cobb-Douglas on a :

REND = 84457,18 SUP1,106 MOS1,776

Les facteurs qui influencent le rendement de l'igname dans la zone d'étude sont alors la superficie et la main-d'oeuvre salariée. L'hypothèse3 est ainsi infirmé

7.3-ELASTICITES DES FACTEURS DE PRODUCTION

L'élasticité de la production est le rapport établi dans l'hypothèse de l'accroissement d'un facteur à partir d'un niveau déterminé d'emploi, entre l'augmentation relative de la production et l'augmentation relative d'un facteur de production. Les élasticités permettent de mesurer la variation relative de l'output par rapport aux facteurs ou inputs. L'élasticité peut donc être définie comme le changement de pourcentage au niveau de l'output résultant d'un changement donné du pourcentage d'un input variable. Elles permettent la prise de décision rationnelle au niveau des unités de production. Ainsi, pour connaître la variation relative du rendement par rapport aux autres facteurs, ces coefficients ont été estimés. Bien que des formules mathématiques permettent d'obtenir les élasticités, dans les fonctions de production

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de type Cobb-Douglas, elles sont directement données par les coefficients des variables explicatives. Ainsi les élasticités partielles du rendement par rapport à la superficie, et de main-d'oeuvre salariée sont respectivement 1,106, 1,776. Ces élasticités partielles montrent que :

- Une augmentation de la superficie d'igname de 1% entraîne une augmentation du rendement de 1,106%. A partir des moyennes utilisées, cela revient à dire qu'une augmentation de la superficie de 4,55 ha (1%) entraîne une augmentation des rendements d'igname de 238,40 Kg (1,106%). Au niveau actuel de production une unité additionnelle de la superficie allouée à la production d'igname entraine une augmentation du rendement

- Une augmentation de 1% de la main-d'oeuvre salariée entraîne une augmentation du rendement 1,776%. A partir du niveau moyen d'utilisation des ressources, on peut dire qu'une augmentation de la MOS de 4,5 hommes-jour (1%) entraîne une augmentation des rendements de 382,82 Kg (1,776%). Le niveau actuel de production des producteurs fait que lorsque l'on accroît l'utilisation de la main-d'oeuvre salariée, le rendement augmente.

7.4- ANALYSE DES RENDEMENTS D'ECHELLE

Les rendements d'échelle permettent d'apprécier l'impact de l'accroissement de tous les facteurs variables sur la production. Les rendements d'échelle peuvent être croissants (la production s'accroît dans une proportion supérieure à celle des facteurs) ou décroissants (le rythme d'accroissement de la production est inférieur à celui des facteurs) ou constants (les facteurs et la production augmentent dans la même proportion).

Pour faciliter la détermination du niveau d'échelle de la production, il suffit de comparer le degré d'homogénéité de la fonction de production à 1. Le degré d'homogénéité est obtenu en faisant la somme des coefficients d'élasticité. A partir de cette comparaison, les conclusions suivantes peuvent être tirées :

- lorsque le degré d'homogénéité est supérieur à 1, les rendements sont croissants à l'échelle ;

- lorsque le degré d'homogénéité est inférieur à 1, les rendements sont décroissants à l'échelle;

- lorsque le degré d'homogénéité est égal à 1, les rendements sont constants à l'échelle ;

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

Dans le cas d'espèce, la somme des coefficients d'élasticité donne 2,9 > 1. Cette somme étant supérieure à 1, les rendements sont donc croissants à l'échelle. La valeur du coefficient d'homogénéité montre que le rendement augmente de 2,9% suite à une augmentation de 1 % de tous les facteurs de production. Par rapport aux quantités moyennes utilisées, une augmentation de tous les facteurs de production de 1% (augmentation de 4,5 ha de superficie et augmentation de 4,5 hommes-jour de MOS) entraîne une augmentation du rendement d'igname de 625,10 Kg. Cette forte augmentation du rendement montre qu'au niveau actuel de production, les facteurs de production sont judicieusement utilisés.

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CHAPITRE 8

CONCLUSION ET

SUGGESTION

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8.1- CONCLUSION

L'analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname à Magoumi révèle qu'il existe plusieurs systèmes de production d'igname. Sur la base du mode de production pratiquée sur chaque parcelle, trois systèmes de production ont été identifiés : le système de production d'igname dans les bas-fonds

le système de production d'igname sur ancienne défriche.

Le système de production d'igname sur nouvelle défriche derrière forêt.

L'analyse des différents systèmes de production a montré que les principales cultures produites par les producteurs sont le maïs, l'arachide, l'igname, le niébé et le soja. L'étude a aussi montré que la production d'igname à Magoumi à connu une évolution significative dans le temps. En effet dans un passé récent plus précisément en1994, une étude réalisée par R. MONGBO à révéler que l'igname était cultivé non loin du village, et était la principale culture, car donnant un revenu plus élevés que les autres cultures toute fois une minorité des producteurs se déplace vers d'autres front pionnier à la recherche de terre fertile propice pour l'igname. Globalement, la terre ne constituait pas un facteur limitant puisque la possibilité d'agrandir la terre, et de la trouvé à emprunter sur leur héritage était chose possible avec 92% des producteurs qui l'ont déclaré. Aussi la superficie emblavée par l'igname est faible par rapport aux autres spéculations.

Aujourd'hui, le village de Magoumi constitué d'une population essentiellement autochtones Nogot ne peut plus pratiquer l'agriculture itinérante sur brûlis sur son terroir et la rareté de terre propice pour l'igname obligeant beaucoup de producteurs à se déplacer vers d'autres arrondissements, comme Aklamkpa, Bantè, Hoko, Assanté etc., où il existe encore de nouvelles défriches forestières. Toutefois les producteurs développent des stratégies de régénération des terres marquées par la mise en jachère de courte durée des terres (3 à 4 ans), la promotion des essences plantées dans l'espace agricole (anacardier, manguier, agrumes, teck, palmier,...). D'autres stratégies sont également développées dont notamment la pratique de sédentarisation de la culture de l'igname dans une dynamique d'assolement-rotation avec des variétés mieux adaptées aux sols pauvres (Kokoro, Florido,...), le développement de l'élevage des petits ruminants. L'étude a permis d'analyser la rentabilité de ces systèmes de production identifiés et aussi d'analyser la production de l'igname afin de voir quels sont les déterminants qui varient la production. L'analyse des coûts et marges a été utilisée pour évaluer la rentabilité financière des systèmes de culture à igname. L'étude de la rentabilité financière a montré que d'une manière générale la production d'igname est rentable et que

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

cette rentabilité est plus élevée dans le système bas-fonds que dans le système Ancienne défriche et le système Nouvelle défriche, ensuite le système Nouvelle défriche est plus rentable que le système nouvelle défriche. En effet le système sur Ancienne défriche est le moins rentable avec une très faible rentabilité due à l'extrême pauvreté des terres face à un accroissement des coûts de production. Par ailleurs, le prix très peu compétitif de la variété produite dans le système Ancienne défriche à aussi contribué fortement (85F pour les variétés tardives contre 200F pour les variétés précoces), baissant ainsi le rendement.

L'estimation de la fonction de production élaborée a montré que le rendement d'igname est fonction de la superficie et de la main-d'oeuvre salariée. Ainsi, la main-d'oeuvre salariée, et la superficie influencent positivement le rendement. De façon générale, les résultats du modèle montrent que les variables socioéconomiques (sexe de l'exploitant, nombre d'années d'expérience et niveau d'instruction) n'influencent pas le rendement. En effet, les rendements sont croissants à l'échelle ; ce qui traduit que les rendements augmentent plus vite que l'augmentation des facteurs de production.

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Commented [af1]: quelles sont les suggestions qui peuvent être dérivées des résultats !!! que fais tu du fait que l'igname dans des bas fonds semble assez productive ? où dans le bas fonds ? disponibilité des terres, concurrence avec autres cultures ? comme le riz ? etc ?

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8.2- SUGGESTIONS

Cette étude réalisée dans le village Magoumi a permis de déterminer les éléments qui empêchent le développement de la production d'igname. Pour y remédier les suggestions suivantes sont proposées :

? A l'endroit des producteurs,

La formation d'un groupement des producteurs d'igname orientés vers le marché. Ce groupement pourra être créé dans tous les villages producteurs de façon à former un consortium. Le rôle de ce consortium sera surtout d'intervenir lors de la négociation des prix de l'igname avec les commerçants. Car ils sont les plus lésé dans la négociation.

La démystification de la culture de l'igname par l'usage des intrants notamment la matière organique pour le moment, en attendant que des intrants chimiques adaptés soient mis au point.

De valoriser beaucoup plus les bas-fonds qui constituent une solution à la déforestation causée par la progression de l'igname.

? A l'endroit du CeCPA,

Mettre en place avec les paysans, des parcelles de production de semences comme cela se fait déjà au Nigéria. Les paysans produisant ces semences pourront s'y spécialiser et les vendre à moindre coût à d'autres producteurs qui devront les acheter pour étendre leur champ.

Mettre en place un système de crédit pour encourager les producteurs à investir davantage.

? A l'endroit des chercheurs,

encourager, les chercheurs à continuer d'avantage la recherche basant sur la sédentarisation de l'igname par les plantes de couverture qui donne déjà des résultats probants, démontrer par certains chercheurs, comme Maliki Raphiou, Anne Floquet, etc.. et pourquoi ne pas essayer de trouver un herbicide sélectif vis-à-vis de l'igname qui puisse permettre de faire des cultures successives sur la même parcelle et ainsi de

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réduire la déforestation. En effet, cela permettra aux producteurs de ne plus défricher des terres tous les ans et ainsi, de sédentariser un peu la culture de l'igname.

Mettre un accent particulier sur la composante commercialisation en aidant les producteurs à trouver des débouchés.

Mettre au point une formulation d'engrais chimique qui puisse entraîner une augmentation des rendements tout en conservant à l'igname toutes ces qualités nutritionnelles et physico-chimiques et organoleptique.

? A l'endroit de l'Etat

Une organisation sérieuse de la filière igname, de manière a ce que le surplus de la production en période d'abondance soit stocké et conditionné puis mis sur le marché plus tard ou alors exporté vers d'autres pays. Puisque l'igname se révèle comme l'une des spéculations les plus porteuses d'avenir démonté par l'augmentation de la production au cours de ces dix dernières années.

D'encourager la mise en place des unités de transformations de l'igname en produits semi-finis afin d'augmenter encore plus la valeur ajoutée de ce produit.

La mise en application de toutes ces mesures permettront aux producteurs d'emblaver plus de superficie pour ainsi augmenter la production, donc avoir beaucoup plus de revenu pour ainsi sortir de la pauvreté.

Ainsi ces mesures permettront de limiter la déforestation qui est devenu chose courante actuellement dans le département des collines, zone où il existe encore de la réserve forestière au Bénin et plus précisément dans la commune de Glazoué et ainsi pratiquer une agriculture durable respectueuse de l'environnement.

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ANNEXES

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Annexe : Régression

[DataSet1] C:\Users\TOSHIBA\Desktop\les corrigés de mon maitre\base habib spss.sav

Statistiques descriptives

 

Moyenne

Ecart-type

N

LNRENDEM

8,8664

,97969

40

LNQTEMO

5,0010

,13222

40

LNSUPIGN

,1112

,71661

40

Corrélations

 

LNRENDEM

LNQTEMO

LNSUPIGN

Corrélation de Pearson LNRENDEM

1,000

,558

,903

LNQTEMO

,558

1,000

,394

LNSUPIGN

,903

,394

1,000

Signification (unilatérale) LNRENDEM

.

,000

,000

LNQTEMO

,000

.

,006

LNSUPIGN

,000

,006

.

N LNRENDEM

40

40

40

LNQTEMO

40

40

40

LNSUPIGN

40

40

40

Variables introduites/éliminéesb

Modèle

Variables
introduites

Variables
éliminées

Méthode

1

LNSUPIGN, LNQTEMOa

.

Introduire

a. Toutes variables requises introduites

b. Variable dépendante : LNRENDEM

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Récapitulatif du modèleb

Modèle

R

R-deux

R-deux ajusté

Erreur standard de l'estimation

Durbin-Watson

1

,930a

,864

,857

,37079

1,009

a. Valeurs prédites : (constantes), LNSUPIGN, LNQTEMO

b. Variable dépendante : LNRENDEM

ANOVAb

Modèle

Somme des
carrés

ddl

Carré moyen

F

Signification

1 Régression

32,345

2

16,173

117,634

,000a

Résidu

5,087

37

,137

 
 

Total

37,432

39

 
 
 

a. Valeurs prédites : (constantes), LNSUPIGN, LNQTEMO

b. Variable dépendante : LNRENDEM

Coefficientsa

 
 

Coefficients non standardisés

Coefficients
standardisés

 
 

Modèle

 

B

Erreur standard

Bêta

t

Signification

1

(constante)

11 ,344

2,440

 

,395

,956

 

LNQTEMO

1,776

,489

,240

3,635

,001

 

LNSUPIGN

1,106

,090

,809

12,266

,000

a. Variable dépendante : LNRENDEM

Statistiques des résidusa

 

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart-type

N

Prévision

6,9314

10,8632

8,8664

,91070

40

Résidu

-,90048

,54371

,00000

,36115

40

Prévision standardisée

-2,125

2,193

,000

1,000

40

Résidu standardisé

-2,429

1,466

,000

,974

40

a. Variable dépendante : LNRENDEM

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page iii

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

A 1 facteur

[DataSet1] C:\Users\TOSHIBA\Desktop\les corrigés de mon maitre\base habib spss.sav

ANOVA

QRECOLT

 
 
 
 
 
 

Somme des

 

Moyenne des

 
 
 

carrés

ddl

carrés

F

Signification

Inter-groupes

2,552E8

2

1,276E8

27,516

,000

Intra-groupes

1,716E8

37

4637805,309

 
 

Total

4,268E8

39

 
 
 

Test-t

[DataSet1] C:\Users\TOSHIBA\Desktop\les corrigés de mon maitre\base habib spss.sav

Statistiques de groupe

 
 
 
 

Erreur standard

syst

N

Moyenne

Ecart-type

moyenne

QRECOLT 1

16

7223,4375

451,79907

112,94977

3

11

10432,2727

4096,26193

1235,06944

Test-t

[DataSet1] C:\Users\TOSHIBA\Desktop\les corrigés de mon maitre\base habib spss.sav

Statistiques de groupe

 
 
 
 

Erreur standard

syst

N

Moyenne

Ecart-type

moyenne

QRECOLT 1

16

7223,4375

451,79907

112,94977

2

13

3900,7692

248,88791

69,02909

[Analyse socio-économique des systèmes de production agricole à base d'igname dans la commune de Glazoué]

Test-t

[DataSet1] C:\Users\TOSHIBA\Desktop\les corrigés de mon maitre\base habib spss.sav

Statistiques de groupe

 
 
 
 

Erreur standard

syst

N

Moyenne

Ecart-type

moyenne

QRECOLT 2

13

3900,7692

248,88791

69,02909

3

11

10432,2727

4096,26193

1235,06944

Par Habib Lorentz PADONOU/ ESAC- 2010-2011/ Page iv






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984