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Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques: cas des populations autochtones et communautés locales autour du parc national de boumba bek, est cameroun

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par Lionel Constantin FOSSO
Université de Dschang, Cameroun - Master recherche II en Gestion de l'Environnement 2014
  

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UNIVERSITE DE DSCHANG/ UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE/ DEPARTMENT OF FORESTRY

Sujet :

de recherche pour mémoire de fin d?étude d?ingénieur de conception des eaux

STRATEGIES INDIGENES D'ADAPTATION AUX

CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Cas des populations

chasses.autochtones autour du Parc National de Boumba

Bek, Est Cameroun.

JANVIER 2015

Thèse de Master Scientifique II en Gestion de l?Environnement
Soumis par :
FOSSO LIONEL CONSTANTIN
Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Matricule CM04-07ASA0102
4e Promotion

UNIVERSITE DE DSCHANG/ UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE/ DEPARTMENT OF FORESTRY

Sujet :

de recherche pour mémoire de fin d?étude d?ingénieur de conception des eaux

STRATEGIES INDIGENES D'ADAPTATION AUX

CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Cas des populations

chasses.autochtones autour du Parc National de Boumba

Bek, Est Cameroun.

JANVIER 2015

Thèse de Master Scientifique II en Gestion de l?Environnement
Soumis par :
FOSSO LIONEL CONSTANTIN
Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Matricule CM04-07ASA0102
4e Promotion

Directeur : Encadreur :

Pr TCHAMBA N. Martin Mr Didier HUBERT

Chef de Département Foresterie, FASA Responsable REDD+/CC GIZ ProPSFE

FICHE DE CERTIFCATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné FOSSO LIONEL CONSTANTIN

Atteste que la présente thèse de master scientifique est le fruit de mes travaux effectués dans la zone du Sud-Est Cameroun, dans huit villages autour du Parc National de Boumba Bek. La revue de la littérature et l'analyse des données se sont déroulées à Dschang, Yaoundé et Yokadouma respectivement, sous la direction de Pr. TCHAMBA NGANKAM Martin et l'encadrement de Mr Didier Hubert.

Ce mémoire est authentique et n'a jamais été présenté pour l'obtention de quelque grade universitaire que ce soit.

Visa et nom de l'Auteur

Date

FOSSO Lionel Constantin

Visa du Directeur Visa du Chef de Département

Date . Date

4

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du jury.

Visa de l?Auteur Visa du Directeur

Date Date

Visa du Président du Jury Visa du Chef de Département

Date Date

DEDICACES

Je dédie ce travail à mes Parents : Mr Yarro Michel KAMGANG et
Mme MATENE Geneviève, pour leur amour et l?affection envers moi.

II

REMERCIEMENTS

Le présent document n'aurait Jamais vu le jour si ce ne fut la volonté de DIEU et si certaines conditions n'avaient pas été réunies.

C'est pourquoi avant toute chose, J'aimerais remercier le Seigneur DIEU tout puissant, pour tout ce qu'il a fait pour moi en cette année 2014.

Je suis particulièrement reconnaissant à l'endroit de Pr TCHAMBA NGANKAM Martin, Chef de Département de Foresterie et Coordonnateur de ce programme de Master en Gestion de l'Environnement, pour avoir accepté de diriger mes travaux.

Mes remerciements vont également à l'endroit de Mme HEGENER, Coordonnatrice Nationale de la GIZ-ProPSFE Cameroun, qui a donné son accord pour que ce stage ait lieu dans la structure qu'elle dirige.

Mes remerciement sincères à Mr Didier HUBERT, Responsable REDD+/CC à la GIZ ProPSFE, pour avoir encadré mes travaux et mis à ma disposition tous les moyens nécessaires pour le bon déroulement de ce stage.

Je tiens à remercier le Professeur ANACLET FOMETHE, Recteur de L'Université de Dschang, le Pr. MVONDO ZE Antoine, Doyen de la FASA, et tous ceux qui oeuvrent de prêt ou de loin pour le bienêtre des étudiants.

Je voudrais exprimer ma gratitude à tout le personnel enseignant de la FASA et particulièrement à ceux du Département de Foresterie qui n'ont ménagé aucun effort pour nous procurer des enseignements durant toute la période de ce Master. Je pense à Dr Avana T. Marie Louise, Dr Temgoua Lucie, Pr Tsi Angwafor E., Dr Bobo K., Dr Efole T., Dr Meyabeme A., et tous les enseignants externes au Département de Foresterie qui ont pris part à cette formation.

Je voudrais également remercier Mme Laure Takou, Assistante de Mr Didier Hubert, Mlle Arielle Nkodo, Cadre à la GIZ ProPSFE, Mr MBOUOH Dandjouma, Conservateur du Parc National de Boumba Bek, Mr TAMAFFO Nguela Nicolas, Délégué Départemental des Forêts et de la Faune de la Boumba et Ngoko, Mr MPELE Serges Roland, Chef service de la climatologie et de la banque des données au Ministère des transports, Mme NCHANG Ambe Shu régina, Chef Service de la recherche en relation avec les partenaires privés du PNVRA au MINADER, Mr MESSOUAS Bapen Philistin, Mr DEFO Anicet, Leur Majesté Bikouangui Bienvenu du village Mimbo Mimbo, Bikouangui Jean pierre du village Bangue, Bébaré paul à Ngola 120, Messing Casimir à Gribé, Papoundy jacques à Massea, Diro Joseph à Mikel,

III

Oumarou Bello à Yokadouma et tous les guides et interprètes qui m'ont accompagnés dans les huit villages parcourus.

Je tiens également à remercier ma petite amie Nengoue Tchinda Fidèle pour m'avoir donné un fils au cours de ce programme de Master ; Mes frères et soeurs qui m'ont apporté leur soutien moral au cours de cette période : Meudjeu Sylviane Joelle, Mokeng Sophie Vanina, Magne Elodie Michèle, Kuetagu Willy Gael, Fosso Hilaire, Ngoula Yvone, Kamgan Silenou Brice Gauthier, Dongue Nintedem Pelagie, Jeazet Charlie et tous ceux qui se reconnaitront dans ce travail ; Je vous dis un merci infini : que DIEU vous rende le fruit de votre sacrifice consenti à mon égard au centuple. Lui seul a le dernier mot.

Enfin, je remercie tous mes Camarades de la FASA, Ceux de Master II en Gestion de l'environnement promotion 2014, mes camarades Stagiaires avec qui j'ai séjourné à Yokadouma et dans les villages autour du Parc National de Boumba Bek (Abessolo Jean Pierre, Mbezele Ngaba Junior, Nguilo Sandrine, Ngapout Adamou, Akagou Loic, Fapa Clementine, etc.). Tout est Grâce, et tout repose entre les mains du Créateur.

TABLE DES MATIERES

DEDICACES

i

iv

REMERCIEMENTS ii

TABLE DES MATIERES iv

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES ABREVIATIONS x

RESUME xi

ABSTRACT xii

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 1

1 .1. Généralités 1

1. 2. Problématique 2

1.3. Objectifs de l'étude 4

1 3.1 Objectif global 4

1 3.2 Objectifs spécifiques 4

1.4 Hypothèses 4

1.4.1 Hypothèse principale 4

1.4.2 Hypothèses secondaires 4

1.5. Importance de l'étude 5

1.6 Limites de l'étude 5

CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE 6

2.1 Définition des concepts 6

2.2 . Revue de la Littérature 10

2.2.1 Changements climatiques au Cameroun et adaptation 10

2.2.2 Adaptation aux changements climatiques 13

2.2.3 Vulnérabilité des secteurs qui dépendent des ressources naturelles et du climat 14

2.2.4 Augmentation de la fréquence et de l'intensité de chaleur 15

2.2.5 Changements climatiques et fragilisation des écosystèmes 15

V

2.2.6 Peuples autochtones 15

2.2.7 Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques 17

2.2.8 Savoirs traditionnels et changements climatiques 18

2.2.9 Peuples autochtones et changements climatiques 18

CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES 19

3.1 Localisation et description de la zone d'étude 19

3.1.1 Localisation de la zone d'étude. 19

3.1.2 Ressources biophysiques 22

3.1.3 Données démographiques, socioéconomiques et socioculturelles 25

3.2 Méthodologie 26

3.2.1 Collecte des données secondaires 26

3.2.2 Collecte des données primaires 26

3.2.3 Chronologie des Activités menées 28

3.2.3.1 Evaluation de l'ampleur des changements climatiques autour du PNBB 28

3.2.3.2 Mise en application de la Méthode CLIP 28

3.2.3.3 Détermination de la perception des Changements Climatiques par les populations

autochtones et des communautés locales autour du PNBB 29

3.2.3.4 Evaluation de l'impact des Changements Climatiques sur les activités des PACL

et les diverses méthodes mises en place par ceux-ci pour s'y adapter 30

3.2.4 Analyse et interprétation des données collectées 30

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 32

4.1 Evaluation de l'ampleur des Changements Climatiques autour du PNBB 32

4.1.1 Variations des températures de 1971 à 2014 32

4.1.2 Variations des précipitations de 1951 à 2014 36

4.2. Perception des Changements Climatiques par les PACL 42

4.2.1 Description de la population échantillonnée 42

4.2.2 Perception du phénomène de CC par les PACL autour du PNBB. 46

4.2.3 Perception des déterminants du climat par les PACL autour du PNBB 51

4.3 Impact des Changements Climatiques sur les activités des PACL 52

vi

4.3.1 Etat des ressources naturelles exploitées par les PACL 52

4.3.2 Influence des changements climatiques sur les activités des PACL autour du PNBB.

56

4.4. Stratégies d'adaptation aux changements climatiques mises en place par les PACL 61

4.4.1 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités

Agricoles 61

4.4.2 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

Cueillette 66

4.4.3 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

chasse 67

4.4.4 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

pêche 69

4.4.5 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC dans les autres secteurs

70

CHAPITRE. 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 74

5.1. Conclusions 74

5.2. Recommandations 77

BIBLIOGRAPHIE 80

VII

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Récapitulatif des méthodes utilisées 27

Tableau 2: Températures moyennes de la station de Yokadouma de 1971 à 2014 32

Tableau 3 : Variation des écarts entre les températures par décennies 34

Tableau 4: Test de régression des températures en fonction des années de 1971 à 2014 34

Tableau 5 : Analyse de la variance des données de températures collectées 35

Tableau 6 : Test de Student sur l'ensemble des données de température 35

Tableau 7: Précipitations totales annuelles par décennie de 1951 à 2014 37

Tableau 8 : Variations des précipitations par décennies de 1951 à 2014 37

Tableau 9 : Test de régression des précipitations en fonction des années de 1951 à 2014 40

Tableau 10 : Analyse de la variance des précipitations de 1951 à 2014 à partir du modèle de

régression. 40

Tableau 11: Répartition des personnes interviewées par village 42

Tableau 12 : Répartition des personnes interviewées par Ethnies 43

Tableau 13 : Répartition de la population échantillonnée par village et par ethnie 44

Tableau 14: Répartition de la population échantillonnée par genre et par classe d âge 44

Tableau 15: Activités exercées par les PACL interviewées 45

Tableau 16: Perceptions des changements climatiques par les PACL autour du PNBB 47

Tableau 17: Différents paramètres qui déterminent le climat perçus par les PACL

interviewées 52

Tableau 18 : Liste des Animaux cités par les PACL qui sont menacés de disparition 55

Tableau 19: Liste des PFNL influencés par les CC cités par les PACL interrogées 58

Tableau 20: Stratégies d'adaptations des PACL dans le domaine agricole 61

Tableau 21: Liste des arbres à chenilles comestibles 64

Tableau 22 : Liste des réponses apportées par les PACL interrogées sur les méthodes

d'adaptation face à la réduction de l'abondance des PFNL 67

Tableau 23: Liste des méthodes indigènes d'adaptation face à la réduction de l'abondance du

gibier 68

VIII

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Réseau national des aires protégées du Cameroun (MINFOF, 2008) 19

Figure 2 : Carte de localisation du PNBB dans la région du Sud-Est Cameroun (WWF 2010)

21

Figure 3 : Diagramme ombrothermique de Yokadouma dans le Sud-Est Cameroun (CFC

2003) 22

Figure 4: Carte des villages investigués (adaptée par l'auteur) 29

Figure 5: Evolution des températures moyennes annuelles de Yokadouma de 1971 à 2014 33

Figure 6 : Courbe d'évolution de la température par décennie de 1971 à 2014 33

Figure 7 : Précipitations annuelles moyennes par décennie de 1951 à 2014 38

Figure 8 : Nuage de points des précipitations moyennes annuelles de 1951 à 2014 39

Figure 9 : Variation des précipitations de la station de Bertoua de 1961 à 2005 (CNMC, 2007)

41

Figure 10 : Variation du nombre de jours de pluies par an de 1961 à 2000 (CNMC, 2007) 41

Figure 11 : Répartition de la population échantillonnée par Ethnie 43

Figure 12 : Autres activités pratiquées par les PACL échantillonnés 46

Figure 13 : Fréquence des réponses sur la perception du phénomène des CC 47

Figure 14 : Perception des changements climatiques par classe d'âge 49

Figure 15 : Causes des changements climatiques perçus par les PACL 50

Figure 16 : Causes des changements climatiques en fonction des ethnies PACL interrogées 51

Figure 17 : Etat actuel de la végétation perçue par les PACL 52

Figure 18 : Perceptions sur l'état actuel de la faune 53

Figure 19 : Perceptions sur l'état actuel de la ressource en poissons 53

Figure 20 : Perceptions sur l'état de l'agriculture dans la zone 54

Figure 21 : Fèves de cacao séchées en plein air par les PACL 57

Figure 22: Photos des divers PFNL cités par les PACL interrogées 59

Figure 23 : Champs en Polyculture des PACL (champ Nkounabembe et plantation Baka) 63

Figure 24 : Polycultures mixtes 63

Figure 25: Chenilles comestibles qui annoncent le début effectif de la saison des pluies 64

ix

Figure 26 : Elevage porcin des Nkounabembe autour du PNBB 69

Figure 27 : Zones de pêche des PACL autour du PNBB 69

Figure 29 : Femme Baka ménagère 70

Figure 30 : Construction des huttes Bakas simple à gauche et solide à droite 71

Figure 31 : Baka consommant les amandes de mangue sauvage 71

Figure 32 : Consommation de l?eau des lianes de forêt par un Nkounabembé 71

X

LISTE DES ABREVIATIONS

CC : Changements Climatiques

CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CLIP : Consentement Libre, Informé et Préalable

CNMC : Centre National de Météorologie et de Climatologie du Cameroun.

GES : Gaz à Effet de Serre

GIEC : Groupe d'Experts Intergouvernementaux sur l'Evolution du Climat

GIZ-ProPSFE : Geselshalf fur International Zuzamenarbeit : Programme Sectoriel Foret-Environnement.

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

MINEPIA : Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINEPDD : Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable.

PACL : Peuples Autochtones et Communautés Locales PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PNBB : Parc National de Boumba-Bek

REDD+ : Réduction des Emissions dues à la Déforestation, à la Dégradation des Ecosystèmes forestiers, y compris la conservation, la gestion durable des forêts et l'augmentation des stocks de carbone forestiers dans les pays en développement.

SET : Savoirs Ecologiques Traditionnels

UTO Sud-Est : Unité Technique Opérationnel du Sud Est Cameroun ZICGC : Zone d'Intérêt Cynégétique à Gestion Communautaire

xi

RESUME

L'étude des stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques autour du parc national de Boumba Bek (Est Cameroun) s'est déroulée de Mai à Octobre 2014. L'objectif global était de contribuer au développement des stratégies d'adaptation aux changements climatiques à travers l'amélioration des connaissances sur les stratégies indigènes (la perception sur les changements observés, leur impact et les méthodes indigènes d'adaptations). La méthodologie a consisté d'une part, à considérer des données de températures et de précipitations sur au moins 30 années, collectées à Yokadouma. D'autre part, un échantillonnage aléatoire simple a permis de sélectionner huit villages parmi les 22 qui entourent le PNBB. 216 personnes appartenant à quatre ethnies (Bakas, Bangando, Nkounabembe et Mvongvong) ont été interrogées.

Des analyses effectuées d'une part sur les données considérées, il ressort que la moyenne générale des températures annuelles (24,72°C #177;0,59°C), a augmenté de plus de 0,5°C en 44 ans (1971-2014) avec une différence significative (r= 0,801 ; s=0,001 < p=0,05). Par contre, les précipitations moyennes annuelles (1574,23 #177;178,97mm) ont évolué stablement sur une période de 64 ans (1951-2014), malgré la diminution apparente de 2,72% par décennie, et une oscillation entre un maximum de 2140,5 mm (décennie 2) et un minimum de 1331,5 mm (décennie 5). Les variations observées sur l'ensemble des précipitations annuelles moyennes ne sont pas statistiquement significatives (r=0,411 ; s=0,000 < p=0,05).

D'autre part, il ressort que 16 perceptions différentes du phénomène de changement climatique ont été citées : l'augmentation de la chaleur et la perturbation du rythme des saisons en sont les principales. Les PACL interviewées relèvent une fréquence élevée de phénomènes climatiques extrêmes (sècheresse, inondations, tempêtes, etc), ce qui affecte leurs activités. Comme stratégies d'adaptation en agriculture, les PACL optent pour une diversification encore plus élevée des cultures et la domestication de certaines espèces sauvages. Un système de prévision du début effectif et de la fin des saisons, basé sur les savoirs traditionnels a été mis en place. En ce qui concerne la cueillette, les pygmées Baka optent pour une sédentarisation progressive. Il est observé un changement de techniques de chasse et une reconversion des chasseurs soit en agriculteurs, soit en éleveurs. Concernant la pêche, les méthodes traditionnelles ont été améliorées. Dans l'ensemble, certaines techniques traditionnelles relevant des stratégies indigènes d'adaptation s'avèrent efficaces ; mais face à l'ampleur du phénomène, il est principalement recommandé au gouvernement, d'associer les savoirs traditionnels des PACL aux connaissances scientifiques en vue d'élaborer des stratégies d'adaptation durables.

Mots Clés : Perception, Changements Climatiques, Adaptation, Savoirs traditionnels, Parc National de Boumba Bek, Peuples Autochtones et Communautés Locales (PACL).

XII

ABSTRACT

The study of the indigenous adaptation strategies to climate changes was carried out from May to October 2014. The main objective was to contribute to the development of adaptation strategies by the amelioration of knowledge on the adaptation strategies developed by indigenous communities (the perceptions on climate changes, their impacts on the activities and the indigenous adaptation methods). As methodology, datas on temperatures and precipitations collected by the CNMC for a minimum period of 30 years have been considered on one side. On the other side, a simple random sampling to select 8 villages over 22 around the National park, and 216 peoples belonging to four different communities (Bakas, Mbimo, Nkounabembe and Mvong Mvong) have been done.

As results, annual means temperature (24.72°C #177;0.59°C) has increased of about 0.5°C on the overall period of 44 years (1971 to 2014) with a significant difference (r=0.801; S=0,001 < p=0.05). At contrary, annual means of precipitations (1574.23 #177;178.97mm) has been stable on a period of 64 years (from 1951 to 2014), even if there is an apparent diminution of about 2.72% per decade from 1951 to 2014 varying from a maximum of 2140.5 mm (decade 2) to a minimum of 1331.5 mm (decade 5). The observed variations on the precipitations datas is not significant (r=0.411, S=0,000 < p=0.05).

Climate change is real and well perceived by indigenous peoples who stated 16 different perceptions: the increasing of heat and an abnormal occurrence of seasons were the mains perceptions stated. They mention the occurrence of extreme climate phenomenon like drought, dryness, floods and storms on a high frequency, which affects their activities. As adaptation strategies in agriculture, indigenous people have increase agricultural diversification and the domestication of wild varieties. A system for the prevision of the beginning and the end of the seasons using traditional knowledge has been developed. For the picking activities, the progressive settling of Baka pygmies has been observed. There is a change in hunting techniques and in the main activities of indigenous people, being farmers or stocks breeders. The traditional methods of fishing techniques have being ameliorated. These indigenous strategies are limited, but the indigenous knowledge is of extreme importance, considering high vulnerability of rural communities with limited resources to adapt. As main recommendation, government must strive to integrate traditional knowledge with scientific practices in order to have sustainable adaptation measures.

Key Words: Perceptions, Climate changes, Adaptation, Traditional knowledge, National Park of Boumba Bek, Indigenous communities.

1

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1 .1. Généralités

Les changements climatiques demeurent l'une des principales préoccupations de la communauté internationale suite aux aléas climatiques à travers le monde (CCNUCC, 2006a). Selon le quatrième rapport d'évaluation source du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la concentration actuelle du CO2 est la plus forte jamais rencontrée depuis les 420 000 dernières années, et le taux d'accroissement enregistré au siècle dernier est sans précédent depuis au moins 20 000 ans (GIEC, 2007). Par ailleurs, la vitesse du réchauffement observé (plus d'un demi-degré Celsius en un siècle sur le globe) et attendu (de 1,1 °C au mieux à 6,4 °C au pire, en moyenne globale, entre 1990 et 2100) est cent fois plus élevée que la vitesse moyenne des variations naturellement imprimées au climat du globe terrestre (quelques degrés en 10 000 ans chaque fois) (Berger, 2006). Il est ainsi très probable (de 90 à 99 % de probabilité) que le dérèglement climatique provoquera des vagues de chaleur plus longues et plus intenses, avec une élévation particulière des températures nocturnes et que sur de nombreuses régions, les précipitations seront plus intenses et plus variables avec des inondations, tempêtes de vents et des périodes de sècheresse plus longues (GIEC, 2007).

L'Afrique demeure la région la plus vulnérable aux impacts défavorables du changement climatique, et n'a qu'une faible capacité d'adaptation. On estime qu'en Afrique, au cours du XXe siècle, le réchauffement était compris entre 0,26 et 0,5 °C (Hulme et al., 2001). Cette tendance est destinée à se poursuivre, voire à s'intensifier sensiblement, exerçant des effets négatifs sur les moyens d'existence des Populations (Tadjuidje et al., 2012). D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, 2007), un scénario d'émissions moyennes à élevées impliquerait une augmentation de la moyenne annuelle des températures de l'air superficiel comprise entre 3 et 4 °C d'ici à 2080. Cela signifie l'arrivée de temps durs pour les populations locales qui sont directement tributaires des ressources naturelles pour leurs moyens d'existence, et qui ne possèdent guère d'avoirs ou de connaissances techniques pour s'adapter aux changements à venir (Malhi et Wright, 2004).

Le bassin du Congo, principal massif forestier d'Afrique avec près de 1,8 million de Km2, et deuxième plus grand réservoir de biodiversité forestière au monde après l'Amazonie, subit les effets néfastes des changements climatiques (CSC, 2013). Les forêts du basin du Congo sont extrêmement importantes pour le stockage du carbone atmosphérique rejeté dans le monde entier et pour le cycle global de l'eau à travers le recyclage local de l'eau (Haensler A. et al., 2013). Une évaluation des changements climatiques dans le Bassin du Congo et les

2

scénarii possibles pouvant se produire au cours du 21ème siècle, menée par le Climate Service Center en collaboration avec la GIZ et l'Université de Wageningen, révèle que les changements projetés de la tombée des pluies devront concourir à une diminution générale de la quantité d'eau dans la région et une fréquence relativement élevée des périodes de sècheresse à l'avenir (Beyene T. et al., 2013). La situation géographique du Cameroun, caractérisée par une large gamme de types climatiques et par là d'écosystèmes, fait que certaines régions du pays sont particulièrement exposées aux effets des CC (la région du Littoral et celle de l'Extrême Nord); mais devraient par contre lui donner les possibilités d'améliorer sa résilience (Tadjuidje et al., 2012).

La sécheresse, l'avancée du désert, la baisse des rendements agricoles, les attaques des plantations et du bétail par de nouvelles pestes et maladies, l'aridité des terres agricoles, le changement du rythme des saisons et des régimes des cours d'eau, la réduction du couvert forestier, augmentent la vulnérabilité des populations Autochtones et Communautés Locales Africaines (Gyampoh et al., 2007). Mais celles-ci, notamment au niveau local, s'efforcent de faire face aux changements qu'elles observent, en développant des stratégies indigènes basées sur les savoirs traditionnels transmis de générations en générations (Gyampoh et al., 2007).

1. 2. Problématique

La région de l'Est Cameroun est très importante en termes de biodiversité et de richesse en ressources naturelles. C'est l'une des régions phares pour tous les grands projets au Cameroun, notamment pour l'exploitation minière (l'or de Betare Oya, le fer de Mbalam, la bauxite de mini martap, etc.), les grands barrages hydroélectriques (Lom pangar), et surtout l'exploitation forestière avec plus de 30 sociétés forestières installées. Elle comporte également un grand réseau d'aires protégées parmi lesquels le Parc National de Boumba Bek qui fait face aux pressions des populations riveraines qui vont de plus en plus s'approvisionner dans la réserve en PFNL lorsqu'ils deviennent de plus en plus rares dans les zones tampons (forêts communautaires, ZIGGC, et forêts des villages riverains...).

Cette région compte plusieurs groupes de population autochtone parmi lesquels les Pygmées Bakas qui sont les peuples indigènes les plus représentés dans les milieux forestiers et dont la marginalisation est de plus en plus reconnue au Cameroun. Ces peuples qui jadis se localisaient uniquement dans la zone forestière se retrouvent de plus en plus dans les zones urbaines, abandonnant ainsi leurs savoirs traditionnels au profit de la modernité, ce qui constitue une menace pour la conservation de la biodiversité, mieux entretenue et mieux gérée par les PACL (Gyampoh, et al., 2007).

3

Bien que les PACL mettent en place des méthodes indigènes pour s'adapter aux changements climatiques, basées sur leurs savoirs traditionnels, celles-ci ne sont pas connues des autorités en charge des politiques d'adaptation ; alors qu'elles pourraient servir de base solide pour les stratégies d'adaptation durables.

Le problème central qui se pose dans le cadre de cette étude est que les savoirs traditionnels des PACL qui constituent la base des stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques ne sont pas connus des autorités en charge de l'élaboration des plans d'actions nationaux d'adaptation aux changements climatiques. D'où la nécessitée de déterminer :

Quelles sont les stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques autour du parc national de Boumba Bek ?

L'examen des questions secondaires ci-dessous permet de mieux répondre à la principale :

- Quel est l'ampleur des changements climatiques autour du PNBB ?

- Quelle est la perception des CC par les PACL vivant autour du PNBB ? - Quel est l'impact des CC sur les activités des PACL ?

- Quelles sont les méthodes élaborées par ceux-ci pour s'y adapter?

4

1.3. Objectifs de l'étude

1 3.1 Objectif global

L'objectif global de cette étude est de contribuer au développement des stratégies d'adaptation durables aux changements climatiques à travers l'amélioration des connaissances sur les stratégies indigènes existantes.

1 3.2 Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement, il est question de :

- Evaluer l'ampleur des changements climatiques autour du Parc National de Boumba Bek,

- Déterminer la perception des changements climatiques par les populations autochtones et communautés locales (PACL),

- Evaluer l'impact des changements climatiques sur leurs activités

- Faire un état des lieux des différentes méthodes élaborées par les PACL pour s'y adapter.

1.4 Hypothèses

Les hypothèses suivantes ont été faites :

1.4.1 Hypothèse principale

L'utilisation des savoirs traditionnels dans les méthodes d'adaptation est la principale stratégie d'adaptation des PACL face aux changements climatiques. Cette hypothèse est faite sur la base d'une étude menée par Gyampoh et al. en 2007 autour du lac offin au Ghana. De cette étude, il ressort que les peuples autochtones s'adaptent aux changements climatiques sur la base de leurs connaissances traditionnelles et des enseignements tirés du vécu quotidien (Gyampoh, et al., 2007).

1.4.2 Hypothèses secondaires

- Les températures ont augmenté d'au moins 0,5°C et les précipitations ont diminués
d'au moins 2% par décennie au cours des quatre dernières décennies. Cette hypothèse est basée sur une étude menée par Molua et al., en 2007 qui trouvent que l'augmentation des températures de 0,5°C en quatre décennies et une baisse du volume et de la prévisibilité des précipitations de 2% par décennie sont à l'origine de la hausse du paludisme au Cameroun depuis 1960. (Molua et Lambi 2007).

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- Les PACL perçoivent clairement les changements de leur environnement sur les

trente dernières années. Cette hypothèse est donnée sur la base d'une étude sur la vulnérabilité au Cameroun menée par Tadjuidje et al. en 2012 qui ressort les différentes perceptions des CC par les communautés dans les différentes zones Agro écologiques du Cameroun.

- Le principal impact des Changements Climatiques sur les PACL autour du parc

national de Boumba Bek a été la réduction de l'abondance des PFNL. Cette hypothèse ressort d'une analyse faite par Locatelli et al. en 2008 sur la prise en compte de l'adaptation des communautés dans l'élaboration des politiques environnementales au Cameroun (Locatelli et al., 2008).

- Les méthodes d'adaptation mises en place par les PACL varient en fonction du niveau

de perception du phénomène par la communauté ou l'individu. Cette remarque a été faite à l'issue d'une étude sur la perception du phénomène des CC et les mesures d'adaptation mises en place dans la gestion des parcs à karité au nord du Benin menée par Gnangle et al. en 2012.

- La sédentarisation progressive des Bakas est l'une des méthodes d'adaptation aux

effets des conditions changeantes de leur environnement. Cette hypothèse est tirée d'une étude menée par Defo en 2006 sur les pygmées Bakas autour du PNBB.

1.5. Importance de l'étude

Sur le plan scientifique, les résultats de cette étude contribueront à enrichir la littérature sur les stratégies adaptatives mises en place par les peuples autochtones et communautés locales face au phénomène des changements climatiques.

Sur le plan pratique, ces résultats pourront être utilisés comme ressource dans l'élaboration des stratégies nationales d'adaptation, pour amener les autorités à tenir compte des savoirs traditionnels des peuples autochtones et communautés locales.

1.6 Limites de l'étude

Le temps alloué n'a pas permi de collecter plus de données et s'étendre sur d'autres aspects tels que la dégradation des forêts, les services écosystémiques affectés par les changements climatiques observés, ainsi que les aspects liés aux flux de carbone dans la zone d'étude.

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CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE
LITTERATURE

Le cadre théorique de cette recherche repose sur le fait que les changements climatiques affectent principalement les peuples autochtones qui vivent dans les zones forestières, et sont vulnérables aux effets de ces changements. Cette étude met en perspective des relations entre d'une part la perception des variations entrainant les changements climatiques et l'impact de ces variations sur leurs activités, et d'autre part les méthodes mises en place pour s'adapter aux changements climatiques chez les PACL. Pour ce faire, l'étude part du constat que des stratégies adaptatives aux changements climatiques ne seront appliquées par les peuples autochtones que s'ils perçoivent clairement l'existence du phénomène. Une perception faussée peut conduire à des comportements inappropriés en termes d'adaptation. Par contre, une bonne perception du phénomène peut conduire à de meilleures stratégies adaptatives.

Dans la théorie, les PACL proposeraient de meilleures stratégies d'adaptation si elles étaient basées sur leurs savoirs traditionnels. Plus la méthode d'adaptation sera externe aux us et coutumes des PACL, moins elle trouvera du succès auprès de ceux-ci dans son Adoption. Il est donc important de caractériser les méthodes d'adaptation propres à ces populations et communautés afin de voir, dans la mesure du possible, comment s'en inspirer dans le cadre d'une stratégie d'adaptation durable qui tient compte des savoirs traditionnels des peuples autochtones.

2.1 Définition des concepts

Adaptation : désigne un processus d'ajustement des systèmes écologique, social et économique à un risque climatique constaté ou anticipé, à ses effets et ses impacts. Il représente un changement de procédures, de pratiques et de structures visant à limiter ou effacer les dommages potentiels ou à tirer bénéfice des opportunités créées par les changements climatiques afin de réduire la vulnérabilité de certaines communautés de leur milieu, régions ou activités (Smith, Ragland et Pitts, 1996). La planification et l'intervention, en matière d'adaptation aux changements climatiques, doivent tenir compte de l'incertitude inhérente aux prévisions climatiques et de leurs incidences sur les systèmes naturels et les collectivités humaines.

L'adaptation aux changements climatiques ou au dérèglement climatique désigne les stratégies, initiatives et mesures individuelles ou collectives (entreprises, associations, collectivités, etc.) visant, par des mesures adaptées, à réduire la vulnérabilité des systèmes

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naturels et humains contre les effets réels ou attendus des changements climatiques. Ces stratégies sont complémentaire des stratégies d'atténuation, qui visent à moins émettre de gaz à effet de serre et à restaurer ou protéger les capacités de puits de carbone des écosystèmes ou agro écosystèmes. L'efficacité d'une méthode d'adaptation aux CC est évaluée par le niveau de précision que la méthode offre pour une prise de décision; la capacité de la méthode à aborder les incertitudes liées à l'ampleur des impacts des changements climatiques, à leur répartition dans le temps et l'espace ; la disponibilité des données de la méthode d'adaptation; la disponibilité des ressources pour la méthode d'adaptation (Tadjuidje et al., 2012 ; Tsalefack, 2013).

Aléa : Phénomène, manifestation physique ou activité humaine susceptible d'occasionner des pertes en vies humaines ou des blessures, des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation de l'environnement (chaque aléa est entre autres caractérisé en un point donné, par une probabilité d'occurrence et une intensité données).

Atténuation : Intervention anthropique pour réduire les sources ou augmenter les puits de gaz à effet de serre.

Capacité d'adaptation : Capacité d'ajustement d'un système face aux changements climatiques (y compris à la variabilité climatique et aux extrêmes climatiques) afin d'atténuer les effets potentiels, d'exploiter les opportunités ou de faire face aux conséquences. »

Climat est définit comme l'ensemble des phénomènes (pression, température, humidité, précipitations, ensoleillement, vent, etc.), qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère et de son évolution (pendant au moins 30 ans) en un lieu donné. Il diffère en cela du terme 'temps'' utilisé pour indiquer l'état de l'atmosphère sur une période courte. La variabilité naturelle du climat est suscitée par les fluctuations dans le temps de l'énergie émise par le soleil ou venant d'autres éléments du système climatique, le positionnement des masses d'air, les éruptions volcaniques, les changements dans la distribution des courants océaniques ou des températures à la surface des mers (TSM), dont l'une des expressions les plus importantes est connue sous le terme ENSO (El Niño - Southern Oscillation). Au-delà de cette variabilité naturelle du climat, on note que depuis le début de l'ère industrielle, la température de la planète montre une tendance à la hausse qui n'est pas expliquée par les raisons évoquées plus haut ; c'est ce qu'on a appelé "changement climatique" (Sighomnou, 2004).

Changements climatiques : Les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant

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de longues périodes (généralement, pendant des décennies ou plus). Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels, à des causes externes, ou à des changements, d'origine anthropique, persistants de la composition de l'atmosphère ou de l'affectation des terres (GIEC, 2007). On notera que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans son Article 1, définit « changements climatiques » comme étant des « changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. » La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les « changements climatiques » qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la composition de l'atmosphère, et la « variabilité climatique » due à des causes naturelles. (Sawadogo, 2010).

Les changements climatiques désignent également une transformation à long terme du climat d'un lieu donné, d'une région ou de la terre entière. Les changements du climat sont mesurés par les changements qui se produisent dans certaines ou la totalité des caractéristiques associées au climat comme la température, le vent et les précipitations. Une variabilité différente du climat constitue également un changement du climat, même si les conditions météorologiques moyennes ne changent pas (GIEC, 2007). C'est une modification de la moyenne des paramètres météorologiques (température, précipitations, vent) qui définissent le climat ou sa variabilité. Changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. Se caractérisent généralement par la modification de l'atmosphère, l'altération de la composition des communautés naturelles, la perte de biodiversité (Tsalefack, 2013).

La variabilité climatique désigne des variations de l'état moyen et d'autres statistiques (écarts standards, phénomènes extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles temporelles et spatiales au-delà des phénomènes climatiques individuels. La variabilité peut être due à des processus internes naturels au sein du système climatique (variabilité interne), ou à des variations des forçages externes anthropiques ou naturels (variabilité externe) (GIEC, 2007).

Communautés autochtones :Les communautés autochtones font référence aux communautés Baka, Bagyeli, Bakola, Bedzang et Mbororo du Cameroun (nomades), dont le terroir est couvert en tout ou en partie par la zone de déroulement du processus ou de l'initiative REDD+, que celle-ci soit dans un campement, dans un village, une ville ou une cité (DNCLIP, 2013).

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Communautés locales : Le terme « communautés locales » est assimilé à des populations autres que les communautés autochtones (Baka, Bagyeli, Bakola, Bedzang et Mbororo) dont le terroir est couvert en tout ou en partie par la zone du déroulement du processus ou d'initiative REDD+, que celle-ci soit dans un village, une ville ou une cité (Bantous, Bangando, Fang beti, Bulu, Bamilékés, etc...) (DNCLIP, 2013).

Les Communautés mixtes sont encore appelées Peuples Autochtones et Communautés Locales (PACL ou Peuples Indigènes) (DNCLIP, 2013).

Consentement Libre Informé et Préalable (CLIP) : c'est l'ensemble des approches, principes, critères et indicateurs qui concourent à obtenir ou non un accord avec les PACL pour la mise en oeuvre des projets, programmes ou études REDD+ visant ces populations (DNCLIP, 2013).

Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) : La Convention a été adoptée le 9 mai 1992 à New York et signée en 1992 lors du Sommet de la terre à Rio de Janeiro par plus de 150 pays et par la Communauté européenne. Son objectif ultime est de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Elle contient des engagements pour toutes les Parties. Conformément à la Convention, les Parties figurant à l'Annexe I visaient à ramener les émissions de gaz à effet de serre non réglementés par le Protocole de Montréal à leurs niveaux de 1990 d'ici l'an 2000. La Convention est entrée en vigueur en mars 1994.

Développement durable : Développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.

Prévention : Ensemble des dispositions prises pour prévenir un danger ou un mal susceptible de produire des dommages ultérieurs (DNCLIP, 2013).

Résilience : aptitude d'un système (incluant les écosystèmes), d'une collectivité ou d'une société potentiellement exposés à des aléas à s'adapter, en résistant ou en changeant, en vue d'établir et de maintenir des structures et un niveau de fonctionnement acceptables (Morin, 2008).

Risque : Probabilité et magnitude d'occurrence d'une perturbation ou d'un stress dans une région en un temps donné.

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Savoirs Traditionnels : Ensembles des connaissances des peuples et communautés sur la base de leur environnement et transmis de génération en génération comme une tradition ou une coutume (DNCLIP, 2013).

Sécheresse : Phénomène qui se produit lorsque les précipitations sont sensiblement inférieures aux niveaux normaux enregistrés et qui provoque des déséquilibres hydrologiques importants souvent défavorables aux systèmes de production et aux ressources terrestres. Il y a plusieurs façons de définir la sécheresse (par exemple, sécheresse agricole, sécheresse météorologique et sécheresse hydrologique). On considère une sécheresse sérieuse comme une sécheresse qui se répète de façon prolongée et très répandue qui dure depuis beaucoup plus longtemps que la normale, habituellement une décennie ou plus.

Sensibilité : « Degré d'affectation positive ou négative d'un système par des stimuli (liés au climat). L'effet peut être direct (modification d'un rendement agricole en réponse à une variation de la moyenne, de la fourchette ou de la variabilité de température, par exemple) ou indirect (dommages causés par une augmentation de la fréquence des inondations côtières en raison de l'élévation du niveau de la mer, par exemple). » (Bohle et al., 1994).

Système climatique: un ensemble englobant l'atmosphère, l'hydrosphère, la biosphère et la géosphère, ainsi que leurs interactions (Tsalefack, 2013).

Vulnérabilité : « Degré par lequel un système ou des communautés risquent de subir ou d'être affecté négativement par les effets néfastes des changements climatiques, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes. La vulnérabilité dépend du caractère, de l'ampleur et du rythme des changements climatiques auxquels un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation. » (Kasperson et al., 2000).

2.2 . Revue de la Littérature

2.2.1 Changements climatiques au Cameroun et adaptation

Au Cameroun, bien que les changements climatiques soient de plus en plus perçus comme un enjeu important, les questions de réduction de la pauvreté et de création d'emplois restent les priorités les plus urgentes du gouvernement à l'heure actuelle (Brown et al., 2010). Malgré la prise de conscience des impacts liés aux changements climatiques, l'insuffisance

caractérisée des moyens d'adaptation à ceux-ci est une réalité (Brown et al., 2010). De nombreux facteurs le mettent en évidence : d'abord, l'absence de données climatiques et leur

analyse, l'insuffisance des données sur les solutions d'adaptation, la méconnaissance de l'adaptation parmi les parties prenantes (autorités en charge des politiques d'adaptation et la

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population), la faiblesse des capacités du personnel dans les domaines de la planification, du suivi et de l'évaluation, l'absence de mécanismes de communication et de gestion des informations entre secteurs, l'inadaptation des capacités des institutions, le manque d'intérêt à faire appliquer la loi sur les forêts et l'absence de mesures incitatives favorisant cette application (Tieguhong et Ndoye, 2007 ; Tieguhong et Betti, 2008).

Les actions suivantes permettront de faciliter la mise en place de stratégies d'adaptation, notamment dans le secteur des forêts : effectuer un bilan des risques et de la vulnérabilité, développer la place de la gestion durable des forêts dans l'adaptation aux changements climatiques, améliorer la gestion des forêts et de la biodiversité pour renforcer la résilience et limiter les risques et la vulnérabilité, intégrer pleinement les changements climatiques dans la gestion des forêts, créer un mécanisme de financement plus robuste et plus fiable, agir en faveur du renforcement des capacités et créer des emplois dans les collectivités (Bele et al., 2009).

Au vu de tout ce qui précède sur le changement climatique, le Gouvernement Camerounais a entrepris plusieurs actions dans les différents secteurs de développement économique pour s'accommoder aux changements futurs. Aussi, le Cameroun est fortement concerné par les changements climatiques, en raison du caractère planétaire de ce phénomène, qui nécessite une action internationale.

Le Cameroun appartenant géographiquement au bassin du Congo, le maintien des écosystèmes forestiers dans ce pays revêt une importance extrême, car cette forêt joue un rôle dans la séquestration du carbone et la régulation du climat à l'échelle mondiale. Selon le rapport du PNUD 2012 sur la vulnérabilité, Le Cameroun a établi dans sa communication nationale initiale à la CCNUCC (CN1), un programme détaillé de renforcement des capacités nationales, de transfert des technologies adaptées et de mise en place des mécanismes de compensation et de substitution ; et en 2002, il a adopté le plan d'action national énergie pour la réduction de la pauvreté.

Par ailleurs, le programme d'adaptation aux changements climatique (PACC) s'inscrit dans le cadre de l'initiative « Cool Earth Partnership », lancée par le Gouvernement Japonais qui consacre un soutien de 92,1 millions de dollar américains aux mesures d'adaptation dans 21 pays d'Afrique, dont le Cameroun.

Cependant, pour élaborer une stratégie d'adaptation efficace, il faut comprendre la vulnérabilité du Cameroun aux changements climatiques. Cette vulnérabilité est définie par trois facteurs : la nature du changement climatique, la sensibilité climatique du système ou de

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la zone agro écologique en cause et la capacité de s'adapter aux changements qui en résultent. En raison de la grande diversité géographique, écologique et économique du Cameroun, Afrique en miniature, ces facteurs varient considérablement, tout comme la vulnérabilité aux changements climatiques. Dans de nombreux cas, l'adaptation nécessitera d'accroître la capacité de résistance d'un système afin qu'il soit davantage en mesure d'affronter le stress.

En revanche, la littérature sur la pauvreté et le développement met l'accent sur les conditions sociales, économiques et politiques actuelles: mesure globale du bien être humain qui intègre l'exposition d'ordre environnemental, social, économique et politique à un éventail de phénomènes néfastes (Bohle et al., 1994).

Le GIEC recommande une définition de la vulnérabilité presque exclusivement reliée aux changements climatiques: «degré selon lequel un système ou une communauté est susceptible, ou se révèle incapable, de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux conditions climatiques extrêmes ». La vulnérabilité est fonction de la nature, de l'importance et du taux de variation climatique auxquels un système se trouve exposé; de sa sensibilité, et de sa capacité d'adaptation ( www.ipcc.ch/pub/syrgloss.pdf).

Comme le Cameroun est l'Afrique en miniature, le réchauffement y sera probablement plus varié, en fonction des zones agro écologiques. L'augmentation de la température variera dans l'ensemble du pays, et le réchauffement sera plus grand dans certaines régions. On prévoit aussi que le réchauffement variera selon les saisons et fera varier la configuration des précipitations, leur fréquence, la saisonnalité, et causera des événements climatiques extrêmes.

Comme ces changements ne seront pas uniformes dans l'ensemble du pays, les impacts varieront d'une région à l'autre. Il est de plus en plus évident que le changement climatique est en train de se produire. À l'échelle planétaire, la moyenne des températures en surface a augmenté d'environ 0,6 °C au cours du XXème siècle. En outre, le GIEC dans son quatrième rapport a conclu que les précipitations annuelles, les fortes précipitations, la couverture nuageuse et les températures extrêmement élevées augmentent de façon manifeste depuis au moins 50 ans (GIEC, 2007).

Au Cameroun, les ressources naturelles dont les forêts, subissent de fortes pressions. L'agro-industrie, l'agriculture itinérante sur brûlis, l'exploitation forestière et les pratiques de gestion non durables ont des effets néfastes sur le couvert forestier, sur le tissu socio-

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économique et diminuent aussi la résilience de l'environnement en augmentant sa vulnérabilité aux conséquences de l'évolution climatique. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a mis en place plusieurs politiques de gestion durable, dans la mesure où il a pris conscience qu'elles constitueront la meilleure stratégie d'intervention pour contrer l'évolution du climat et les autres problèmes écologiques et socio-économiques qui se posent.

Cette stratégie est conforme aux principes définis par l'article 3 de la CCNUCC, qui stipule que l'élaboration de politiques et de mesures relatives au développement durable par les parties prenantes permettra de protéger les systèmes climatiques contre les perturbations d'origine humaine, et que ces politiques et mesures devront être intégrées dans les programmes nationaux de développement. Les politiques du Cameroun relatives au développement durable sont exposées dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP, 2003), dans le Document de stratégie de développement du secteur rural (DSDSR) et dans le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE). Un Comité National pour le Mécanisme de Développement Propre (CN-MDP) a été mis sur pied en 2006 et est en charge de la règlementation et de la promotion du MDP au Cameroun. Ces politiques se fondent sur les Objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies, les objectifs du NEPAD et les politiques propres aux principaux secteurs d'activité.

Une riposte efficace aux changements climatiques au Cameroun exige une réponse sectorielle intégrée, qui s'appuie sur les fondations jetées par les diverses dispositions législatives existantes dans le domaine de l'environnement et des études approfondies qui feront ressortir les stratégies développées par les populations autochtones et communautés locales (PACL) pour s'adapter et pour gérer les aléas des changements climatiques.

2.2.2 Adaptation aux changements climatiques

L'expression « adaptation aux changements climatiques » fait référence à toute action qui réduit les impacts négatifs des changements climatiques ou qui permet de tirer profit des nouvelles occasions qui en découlent. Une adaptation réussie ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'impacts négatifs, mais plutôt que les composantes exposées seront moins vulnérables à ces impacts que s'il n'y avait pas eu d'adaptation. Pour réduire les impacts négatifs des changements climatiques, il importe de : réduire les vulnérabilités des composantes sensibles de la société et exposées aux effets néfastes des changements climatiques (individus, communautés, environnement bâti, activités économiques, environnement naturel); et accroître la résilience des composantes de la société aux facteurs de stress d'ordre climatique.

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Au cours de l'histoire, les sociétés humaines ont fait preuve d'une grande capacité d'adaptation à différents climats de manière à diminuer leur exposition aux aléas et à augmenter leur résilience. De même, les écosystèmes s'adaptent à la variabilité du climat. Néanmoins, ces adaptations plutôt « spontanées » s'accompagnent souvent de pertes et de coûts importants. La préparation et la mise en oeuvre d'une stratégie d'adaptation visent principalement à réduire ces pertes et ces coûts et, si possible, à tirer parti des situations nouvelles. Une adaptation planifiée repose sur les éléments suivants : établir et comprendre les enjeux prioritaires; développer la connaissance des aléas susceptibles d'être engendrés ou amplifiés par les changements climatiques; évaluer les vulnérabilités de la société et de l'environnement; acquérir les données et communiquer les informations dont ont besoin les acteurs de l'adaptation; concevoir et mettre en oeuvre les techniques et les technologies optimales; adapter les outils administratifs (lois, règlements, politiques, directives, etc.) ainsi que les structures organisationnelles.

La planification et l'intervention, en matière d'adaptation aux changements climatiques, doivent tenir compte de l'incertitude inhérente aux prévisions climatiques et de leurs incidences sur les systèmes naturels et les collectivités humaines.

2.2.3 Vulnérabilité des secteurs qui dépendent des ressources naturelles et du climat

Dans le secteur agricole, la température a une influence considérable sur la performance et le rendement des élevages et des cultures (Mvondo A., 2009). L'augmentation des températures moyennes pourra d'abord entrainer une amélioration des rendements agricoles à condition que les autres éléments nécessaires aux cultures (eau, éléments nutritifs) restent disponibles en quantités suffisantes. Si les autres éléments sont moins abondants, elle pourra entraîner une plus grande abondance des ennemis des cultures et des forêts, modifier leur distribution et favoriser l'arrivée de nouveaux ennemis. Les modifications des régimes hydriques, qui influenceront les niveaux et la qualité de l'eau, sont susceptibles d'accroître les conflits d'usages de l'eau à des fins domestiques, agricoles et aquacoles. Une augmentation des événements météorologiques extrêmes, pourrait amplifier l'érosion des terres et mener à une diminution de la qualité des sols et de leur potentiel agronomique. Dans le secteur forestier, les changements climatiques sont susceptibles d'affecter les régimes de perturbations naturelles, la biodiversité, la croissance, la composition et la structure des peuplements forestiers.

Les augmentations prévues concernant la durée, la fréquence et l'intensité des pluies auront un impact significatif sur la fréquence des débordements des réseaux d'égouts et leurs

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effets indirects (refoulements, surverses en milieu naturel, inondations de secteurs urbains) ou encore sur l'érosion engendrée par le ruissellement des eaux (Boukong A., 2010). Ces phénomènes représentent aussi un risque pour les infrastructures municipales de drainage urbain et pour les prises d'eau potable avec leur conséquence sur la santé.

Du côté des infrastructures routières, les pluies diluviennes plus fréquentes et intenses solliciteront davantage les systèmes de drainage (conduites pluviales et ponceaux), risquant ainsi de créer des inondations (échangeurs, tunnels, routes, etc.). Les sécheresses prolongées induiront une diminution du contenu en eau des sols et seront à l'origine de phénomènes de tassement et d'instabilité pouvant fragiliser les infrastructures.

2.2.4 Augmentation de la fréquence et de l'intensité de chaleur

Les vagues de chaleur entraîneront des effets directs et indirects sur la santé des personnes. La fréquence accrue des canicules modifiera l'abondance et la qualité des ressources hydriques, ce qui posera un risque supplémentaire pour la qualité de vie des populations. Les nouvelles conditions climatiques seront aussi propices à la transmission de maladies zoonotiques, c'est-à-dire des maladies qui peuvent se transmettre de l'animal à l'homme. Signalons également que les vagues de chaleur amplifient les effets néfastes de la pollution atmosphérique sur la santé, en accentuant la nocivité des polluants et en diminuant la capacité du corps humain à y résister (Molua et al, 2007).

2.2.5 Changements climatiques et fragilisation des écosystèmes

Les milieux naturels procurent une vaste gamme de services à la société tels que les services d'approvisionnement (l'eau, la nourriture et les matériaux), les services de régulation (le contrôle du climat et des maladies, infiltration et filtration des eaux de pluie), les services culturels (la pratique des rites traditionnels, la récréation, le tourisme et l'esthétisme) et finalement les services de soutien (le cycle de l'eau, la production d'oxygène, la formation des sols). Conséquemment, plusieurs impacts potentiels des changements climatiques sur les écosystèmes terrestres et aquatiques pourraient avoir des répercussions sur les sociétés et sur leurs activités socioéconomiques. Il importe donc de maintenir au mieux les fonctions des écosystèmes et les bénéfices qu'ils procurent (Ajonina G., 2014).

2.2.6 Peuples autochtones

Dans les débats parlementaires portant sur la révision constitutionnelle du 18 janvier 1996 au Cameroun, le terme autochtone renvoie aux natifs d'une zone par opposition aux étrangers, ou encore, par opposition à ceux qui ne sont pas natifs d'une zone.

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Pour CED et al., 2010, dans le contexte des développements en droit international et régional et relatif à la protection des droits des peuples autochtones, certains Etats africains, dont le Cameroun, ont exprimé une position selon laquelle tous les Africains seraient autochtones, et cela en perspective avec la colonisation européenne de l'Afrique. Pour ces auteurs, en admettant que la compréhension du terme peuples autochtones varie d'un Etat à l'autre et selon les régions, on devrait plutôt porter toute l'attention sur les approches récentes qui se concentrent sur l'auto définition en tant qu'autochtones distincts des autres groupes à l'intérieur d'un Etat ; sur l'attachement spécial et l'utilisation de leur patrimoine traditionnel par lesquels leurs terres et territoires ancestraux ont une importance capitale pour leur survie physique et culturelle en tant que peuples ; sur une expérience d'assujettissement, de marginalisation, d'expropriation, d'exclusion ou de discrimination parce que ces peuples ont des cultures, des modes de vie ou de production différents du modèle hégémonique et dominant de la majorité nationale (DNCLIP, 2013).

Selon la Commission Africaine des droits de l'Homme et des Peuples (CADHP), il n'existe pas de consensus global sur une définition universelle et il n'est d'ailleurs pas souhaitable ni nécessaire qu'une telle définition existe. Elle pense qu'il est plutôt pertinent et constructif d'essayer de définir les caractéristiques majeures qui peuvent permettre d'identifier qui sont les peuples et communautés autochtones. Pour cette commission, les caractéristiques générales des groupes qui s'auto identifient eux-mêmes comme peuples autochtones sont les suivants : leur culture et leur mode de vie diffèrent considérablement de ceux des sociétés dominantes ; leur culture est menacée, parfois même en risque d'extinction. Une caractéristique clé de la plupart de ces cultures est que la survie de leur mode spécifique d'existence dépend directement de l'accès et des droits liés à leur territoire traditionnel et aux ressources naturelles. Ils souffrent de discrimination car ils sont considérés comme moins développés et moins avancés que d'autres groupes plus dominants de la société. Ils vivent souvent dans des régions difficiles d'accès, souvent géographiquement isolées, et souffrent de différentes formes de marginalisation, à la fois politique et sociale. Ils sont victimes des dominations et d'exploitation au sein même des structures nationales politiques et économiques, qui sont généralement conçues pour refléter les intérêts et les activités des groupes majoritaires. Le principe d'auto identification est un critère clé de la définition des peuples autochtones. Ce principe stipule que les peuples eux-mêmes s'identifient comme autochtones et comme distinctement différents d'autres groupes de l'Etat.

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2.2.7 Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques

Après le raz-de-marée de décembre 2004 qui a ravagé la côte de l'Indonésie, des nouvelles ont commencé à circuler sur la manière dont les communautés autochtones ont pu échapper à la colère du raz-de-marée, grâce à leur savoir traditionnel, attirant ainsi l'attention sur l'importance de cultiver cette forme de savoir pour se préparer à réagir aux catastrophes naturelles (Salick, et al., 2007 ; Malhi, et al., 2004). Juste avant le raz-de-marée de l'océan Indien, en 2004, de nombreuses personnes se sont rendues sur le rivage, attirées par le spectacle inhabituel de poissons se débattant sur le fond de la mer exposé au ressac. Parmi elles ne se trouvaient ni les populations Moken et Urok Lawai des côtes et des îles de Thaïlande, ni les Ong des îles Andaman de l'Inde, ni la communauté Simeulue d'Indonésie; ils savaient tous qu'il fallait se diriger rapidement vers l'intérieur pour échapper à la force destructrice de la mer. Les petits villages des Moken et des Ong ont été entièrement détruits, mais leurs habitants sont restés indemnes. Encore plus frappant a été le déplacement de plus de 80 000 personnes appartenant à la communauté Simeulue vers des zones hors de l'atteinte du raz-de-marée; il n'y a eu que sept victimes. Cette réaction étonnamment efficace, qui contraste avec les immenses pertes subies ailleurs en Indonésie, a été récompensée par la remise à la population Simeulue du prix Sasakawa des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (Elias et al, 2005).

Le savoir traditionnel, la sagesse, les connaissances et les pratiques des populations autochtones acquises par l'expérience et transmises oralement de génération en génération, a joué au fil des ans un rôle significatif dans la résolution des problèmes, y compris ceux liés à l'évolution et à la variabilité du climat (Gyampoh et al., 2007).

Les populations autochtones qui vivent près des ressources naturelles observent souvent les activités qui se déroulent autour d'elles, et sont les premières à identifier les changements et à s'y adapter (Elia et al., 2005). L'apparition de certains oiseaux, l'accouplement de certains animaux et la floraison de certaines plantes sont autant de signes fondamentaux de changements dans le temps et les saisons qui sont bien compris dans les systèmes de savoirs traditionnels. Les populations locales ont utilisé la biodiversité comme tampon contre la variation, le changement et les catastrophes; face aux fléaux, si une récolte échoue, une autre survivra (Salick et Byg, 2007).

Pour affronter les risques dus à des précipitations excessives ou faibles, à la sécheresse et à l'échec des cultures, certaines populations traditionnelles plantent un grand nombre de cultures et de variétés ayant des niveaux très différents de vulnérabilité à la sécheresse et aux

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inondations; elles les complètent par les produits de la chasse et de la pêche et la récolte de plantes vivrières sauvages. La diversité des cultures et des ressources alimentaires s'accompagne souvent, comme mesure de sécurité, d'une diversité similaire des emplacements des champs, pour s'assurer que, face à des phénomènes climatiques extrêmes, certains champs survivront et produiront des cultures pouvant être récoltées (GEPA, 2000).

2.2.8 Savoirs traditionnels et changements climatiques

Le savoir traditionnel peut en effet être un atout pour limiter les effets des désastres naturels. Les savoirs et les pratiques que les communautés des petites îles, des peuples autochtones et autres groupes vulnérables ont accumulés jusqu'à nos jours pour surmonter des phénomènes environnementaux imprévisibles, constituent une ressource considérable pour faire face au changement climatique mondial. Ils représentent un tremplin pour l'adaptation au niveau communautaire, apportent une reconnaissance à la résilience locale et renforcent la confiance de la communauté en ses propres capacités. Alors que la fréquence et l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes s'annoncent grandissantes, les savoirs traditionnels pour la prévention des catastrophes naturelles méritent d'être reconnus (CARE, 2011).

2.2.9 Peuples autochtones et changements climatiques

Les peuples autochtones sont parmi les premiers à subir directement les conséquences des changements climatiques, étant donné qu'ils dépendent de l'environnement et de ses ressources et entretiennent une relation étroite avec celui-ci. Le changement climatique exacerbe les difficultés que rencontrent déjà les communautés autochtones vulnérables, telles que la marginalisation politique et économiques, la perte de terres et de ressources, les violations des droits de l'homme, la discrimination et le chômage (Malhi et al., 2004).

Les changements climatiques représentent une menace et un danger pour la survie des communautés autochtones du monde entier, alors que celles-ci ne contribuent que très peu aux émissions de gaz à effet de serre. Au contraire, elles participent activement et de façon vitale à de nombreux écosystèmes sur leurs terres et territoires, et il n'est pas impossible qu'elles en améliorent la résilience. (Salick et al., 2007).

CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES 3.1 Localisation et description de la zone d'étude

3.1.1 Localisation de la zone d'étude.

SITE DE L'ETUDE

19

Figure 1 : Réseau national des aires protégées du Cameroun (MINFOF, 2008)

20

Le Cameroun, dans sa vision biologique a mis en place un réseau d'aires protégées qui couvre une superficie d'environ 82 360 km2 soit plus de 17,23% du territoire national (Donfack, 2009). Ce réseau est constitué de 18 parcs nationaux, 06 réserves de faune, 04 sanctuaires, 03 jardins zoologiques et plusieurs zones de chasse. Le PNBB est situé dans un écosystème de forêt, principalement dans la zone du Sud-est Cameroun où l'on trouve aussi les Parcs Nationaux de Lobéké et de Nki, et la Réserve de Biosphère du Dja. Il fait partie de l'Unité Technique opérationnelle Sud-Est (UTO/SE) Cameroun.

Situé entre les latitudes Nord de 2°08' à 2°58' et les longitudes Est de 14°43' à 15°16' dans la Région de l'Est Cameroun, il couvre une superficie d'environ 238 255 ha. Le PNBB est à cheval entre les arrondissements de Moloundou, Salapoumbé et de Yokadouma dans le Département de la Boumba et Ngoko. Son siège se trouve cependant dans l'arrondissement de Moloundou. Dans sa zone périphérique, on observe à l'Est, les ZICGC n° 7, 8 et 9 et la forêt communale de Salapoumbé; au Nord, les ZICGC n° 13 et 14 superposées en partie sur les UFA 10 018 et 10 022 et les forêts communautaires de Malea ancien et Gouonepoum ancien et au Sud, la ZIC n° 38 assise sur l'UFA 10 015. L'Ouest de cette zone est occupé par le Parc National de Nki (PNN). Au Sud-est du PNBB, se trouve la forêt communale de Moloundou (Figure 4).

Autour du parc National de Boumba Bek, on recense 22 villages répartis le long des axes routiers : le village Ngato nouveau où est localisé la base du Conservatoire du parc et celle du wwf, Massea, Zokadipa, Bitom, Gribé, Song ancien, Maléa, Zoulabot, Biwala 1, Biwala 2, Song ancien, Ngouonempoum ancien, Malea ancien, Zoulabot ancien, Ngato ancien, Ngouonempoum nouveau, Madjoue, Song nouveau, Badenkok, Kongo, Bangue, Mimbo-Mimbo, Mambele, Mikel, (Figure 2).

ZONE D'ETUDE

21

Figure 2 : Carte de localisation du PNBB dans la région du Sud-Est Cameroun (WWF 2010)

22

3.1.2 Ressources biophysiques

3.1.2.1 Climat

La zone du PNBB jouit d'un climat de type équatorial humide, fortement marqué par un régime pluviométrique bimodal, avec quatre saisons: deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches. La grande saison des pluies se situe entre Juillet et Novembre alors que la petite va de Février-Mars à Mai. La grande saison sèche va de décembre à février et la petite de Mai à juin. La pluviométrie annuelle varie de 1500 à 1700 mm. La température moyenne annuelle est de 24°C. Du fait de l'abondance du couvert forestier, le degré hygrométrique (humidité relative de l'air) est également élevé et varie entre 60 et 90% (Ekobo, 1995; WCS, 1996). La figure 3 schématise le diagramme ombrothermique de la station météorologique de Yokadouma entre 1976 et 1995. Il ressort de cette figure qu'une courte période de stress hydrique, si elle existe pourrait se situer entre Décembre et Février et que le reste de l'année est favorable à la croissance végétale.

Figure 3 : Diagramme ombrothermique de Yokadouma dans le Sud-Est Cameroun (CFC 2003)

3.1.2.2 Hydrographie du PNBB

Le système hydrographique de Boumba-Bek coule vers le Sud jusqu'aux rivières Dja et Ngoko, deux affluents du fleuve Congo. Il est formé des rivières Apom et Gbwogbwo au Nord, Boumba à l'Est, Bek à l'Ouest et au Sud.

23

3.1.2.3 Végétation et flore

La zone du PNBB fait partie du grand massif forestier du bassin du Congo. C'est une zone de forêts denses humides semi décidues (98%) et de forêts marécageuses à Raphia (2%) abritant une variété de sous habitats naturels (Letouzey, 1985). La flore de Boumba Bek est très diversifiée. Par endroits, elle comporte de grandes superficies de forêt monospécifique à Gilbertodendron dewevrei (Letouzey, 1985). On y trouve près de 984 espèces végétales réparties dans 94 familles différentes (Ekobo, 1998). Une nouvelle variété de Lophira alata (Ochnaceae) a été découverte dans la région de Boumba Bek et de Ndongo-Adjala. Deux espèces endémiques de lianes (Milletia duchesnei et M. sp.) y ont été également identifiées (Ekobo, 1998). Près de 44 espèces végétales de la zone sont des essences de bonne valeur commerciale. Les écorces, les graines et les fruits secs sont exploités et commercialisés par la population locale. On peut citer Irvingia gabonensis, Ricinodendron heudelotii, Tetrapleura tetrapteura, Gnetum africanum, Afromomum dalziellii, Cola spp., Baillonella toxisperma (Ekobo, 1998).

Environ 41 sur 131 espèces végétales ligneuses identifiées dans la zone font partie de la pharmacopée traditionnelle Baka (Kenfack et Fimbel, 1995). A cette diversité d'habitats naturels, est associée une importante biodiversité animale (mammifères, poissons) (Bene Bene et Nzooh Dongmo, 2005). La région de Boumba-Bek se situe dans la zone d'inversion de la phénologie des plantes. Le mouvement des espèces animales dans cette région apparaît lié au rythme phénologique de nombreux végétaux. La quasi-dominance des Poacea dans les clairières sur schiste constitue un facteur majeur d'attrait des herbivores dans ces sites, notamment les buffles qui apprécient beaucoup les jeunes repousses.

3.1.2.4 Faune

3.1.2.4.1 Faune mammalienne

Les résultats des inventaires de la faune mammalienne confirment la présence de 34 espèces de grands mammifères communs aux sites de Boumba Bek et de Nki dont 11 espèces de primates, 12 espèces d'ongulés et 4 espèces de carnivores. Les densités d'éléphants et de gorilles sont respectivement 0,3 et 0,9 individus au Km2 (Ekobo, 1998). Il faut noter que dans cette région, compte tenu de la diversité des habitats et du caractère intact de la forêt primaire, le nombre d'espèces probables de mammifères dont la présence reste encore à confirmer se situe autour de 180. Dans cette forêt, cohabitent deux sous-espèces de colobe : Colobus polykomos guereza et C. p. satanas. Les insectivores et les rongeurs, qui regroupent le plus

grand nombre de mammifères, n'ont pas encore été bien recensés dans les différents habitats naturels de la région. (Bobo, 2002).

3.1.2.4.2 Faune aviaire

La connaissance de l'avifaune de la région de Boumba Bek reste parcellaire. L'avifaune de la région de Boumba-Bek peut en partie (surtout pour sa région Est) être assimilée à celle de la région voisine de Lobéké où 305 espèces ont été identifiées (Dowsett-Lemaire et Dowsett 1997 ; 1999 ; 2000) et dont:

Trois espèces d'oiseaux, notamment Ageslaster niger, Apaloderma equatoriale et Criniger olivaceus, ont une répartition très localisée et figurent sur la liste rouge de l'UICN (UICN, 2000; Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1997; Collart et Stuart, 1985); Apaloderma equatoriale a déjà été identifiée au sud du PNBB (Bobo, 2002) et beaucoup d'autres espèces de ce statut y existent sûrement;

Trois autres espèces d'oiseaux, notamment Glaucidium capense, Phylloscopus budongoensis et Ortygospiza locustella, qui n'avaient jamais été observées ailleurs au Cameroun, sauf dans la région de Lobéké (Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1997), pourrait aussi se retrouver à Boumba Bek puisque Phylloscopus budongoensis a été observée dans l'UFA 10-015 au Sud du PNBB (Bobo, 2002);

La plus grande colonie de fauvette du Dja, Bradypterus grandis observée (20 couples) se trouve dans les marais à Rhynchospora de la forêt de Lobéké (Dowsett-Lemaire et Dowsett, 1999); Cette espèce a aussi été observée dans le PNBB, précisément dans le complexe de baïs de Kopandako au Nord du village Ndongo dans l'UFA 10-015 (au Sud du PNBB) (Bobo, 2002);

Dans le PNBB, il existe d'importantes colonies de perroquets à queue rouge (Psittacus erithacus) qui sont très recherchés pour le marché international.

3.1.2.4.3 Faune aquatique

La faune halieutique de la région de Boumba Bek est très riche et diversifiée. Près de 121 espèces de poissons y ont déjà été identifiées, dont deux sont nouvelles à savoir Aphyosemion sp. et Phenacogrammus sp. Un inventaire complémentaire est de ce fait nécessaire. (Source : Plan d'Aménagement du PNBB 2012 À 2016).

24

3.1.2.4.4 Lépidoptères

25

On dénombre 96 et 20 espèces de papillons appartenant à 17 et 9 sous-familles respectives (Bobo, 2002). La grande richesse spécifique de la faune des Lépidoptères de la région de Boumba Bek, qui s'apparenterait bien à celle observée à Lobéké où près de 215 espèces y ont été répertoriées dont 80 % d'espèces forestières et huit espèces endémiques au Cameroun notamment Liptena sauberii, Liptena yakadumae, Aslauga modesta, Cymothoe crocea, Cymothoe radialis, Berbearia jolyana et Euphaedra margaritifera (Davenport, 1998).

3.1.3 Données démographiques, socioéconomiques et socioculturelles

3.1.3.1 Composition ethnique et aspect genre de la population

Le peuplement autour du PNBB est très cosmopolite, constitué d'autochtones et d'allogènes. Les autochtones sont représentés par les Bantous (constitués par les ethnies telles que les Mvonvong, les Nkounabembés et les Bangandos ou « Mbimos ») sédentaires et les Pygmées Baka (semi-nomades). Les allogènes se rencontrent surtout dans les sites industriels d'exploitation forestière (les bases vies des concessionnaires autour du PNBB) (Boukon, 2001). La densité des populations autour du PNBB est relativement faible comparativement aux autres régions du Cameroun: 3 hbts/Km2 (Mahop, 2007). La population est passée de 42 000 habitants en 1970 avec 30% de Bakas à près de 70 000 habitants en 2012, soit une augmentation de plus de 67%. Cette forte augmentation peut être attribuée à l'arrivée de nombreux projets industriels dans la zone et à la natalité très élevée, soit 6 à 10 enfants par couple (Defo, 2012).

La distribution et la composition ethnique de la population indique que les Baka représentent 21,51% de la population. Les Bantou Autochtones pris globalement représentent 45,43% de la population. Les ethnies diverses, issues de l'immigration comptent 33,04% de la population totale. La zone compte plus de femmes (52,11%) que d'hommes (47,89%) (Ponka et Defo, 2006). Le taux de croissance démographique annuel est de 2,5% pour la zone urbaine (Ponka, 2008) et 2,3% pour la zone rurale (Fogue et Defo, 2006).

3.1.3.2 Organisation sociale et économique

La structure sociale est acéphale pour la plupart des ethnies, et se résume à la famille chez les Baka. Mais il y'a la désignation des chefs de cantons et de village, qui ont une autorité beaucoup plus administrative que traditionnelle.

Les populations de la zone du PNBB ont des croyances diverses. Les croyances traditionnelles et modernes se côtoient. On y retrouve les animistes qui croient aux esprits de la forêt, les chrétiens qui sont représentés par les catholiques, les presbytériens, les

26

pentecôtistes et les évangélistes et les témoins de Jéhovah, et enfin les musulmans. Le Droit coutumier ici prime sur le droit administratif dans le foncier.

La vie des populations de la zone de Boumba Bek est axée sur l'agriculture et l'élevage pour les Bantous, la chasse, la cueillette et la pêche pour les Bakas. A ces principales activités se greffent l'exploitation forestière et les activités occasionnelles d'extraction minière. Le revenu journalier est faible par ménage, près de 1650 FCFA principalement issus de l'agriculture. Ils ont une faible culture de l'épargne et effectuent un gaspillage financier dans les boissons et drogues (Ponka et Defo 2009). La zone est pauvre en infrastructures et équipements, les écoles sont insuffisantes, et les structures de santé sont déficitaires. Source : Plan d'Aménagement du PNBB 2012 À 2016.

3.2 Méthodologie

3.2.1 Collecte des données secondaires

La collecte des données secondaires a consisté en la consultation des documents au niveau des bibliothèques du Département de Foresterie de l'Université de Dschang, de la GIZ-ProPSFE (Yaoundé), du centre Météorologique de Bertoua, de la Délégation Régionale des Forêts et de la Faune de l'Est (Bertoua), du MINEPDED à Yaoundé, du Centre d'Information et de Documentation Environnementale (CIDE) à Yaoundé, de l'UICN, du WWF Yokadouma, ainsi qu'à la consultation des publications disponibles sur internet (Google, Wikipédia, etc.). Des entretiens avec des personnes ressources nous ont aidés dans l'analyse de ces données secondaires.

3.2.2 Collecte des données primaires

La question principale de notre recherche est celle de savoir :

- Quelles sont les stratégies indigènes d'adaptation aux Changements Climatiques autour du parc national de Boumba Bek?

- L'objectif global de cette étude est de contribuer au développement des stratégies d'adaptation aux changements climatiques à travers l'amélioration des connaissances des stratégies indigènes.

- Et l'hypothèse principale est que l'utilisation des savoirs traditionnels dans les méthodes d'adaptation est la principale stratégie d'adaptation des PACL face aux changements climatiques autour du parc national de Boumba Bek.

Tableau 1: Récapitulatif des méthodes utilisées

Question de Objectif secondaire Hypothèse secondaire Méthode

recherche utilisée
secondaire

Quel est l'ampleur des CC autour du PN BB ?

Evaluer l'ampleur des CC autour du PN BB

La T (°C) a augmenté d'au moins 0,5°C et les P (mm) ont diminuée d'au moins 2% par décennie au cours des quatre dernières décennies.

Analyse des données de températures et précipitations les plus complètes possibles sur la période de temps la plus longue (Analyse et interprétation de données

disponibles au Centre National de Climatologie de

Yaoundé)

Quelle est la

perception des CC par les PACL vivant autour du PNBB?

Déterminer la

perception des CC par les PACL

Les PACL perçoivent clairement les changements de leur environnement sur les trente dernières années.

Questionnaire Semi directif

Analyse des Discours

Quel est l'impact des CC sur les activités des PACL

Evaluer l'impact des CC sur les activités des PACL

Le principal impact des Changements Climatiques sur les PACL autour du parc national de Boumba Bek a été la réduction de l'abondance des PFNL.

Questionnaire,

Observations, entretiens

Analyse des Discours

Quelles sont les méthodes développées et mise en oeuvre par ceux-ci pour s'y adapter ?

Faire un état des lieux des différentes méthodes développées et mises en oeuvre par les PACL pour s'adapter aux CC.

Les méthodes d'adaptation mises en place par les PACL varient en fonction du niveau de perception du phénomène par la communauté ou l'individu.

Questionnaire,

Observations, entretiens

Analyse des Discours

27

28

3.2.3 Chronologie des Activités menées

3.2.3.1 Evaluation de l'ampleur des changements climatiques autour du PNBB

Les données météorologiques ont été collectées auprès du centre national de météorologie et de climatologie, direction de la météorologie, sous-direction de la climatologie et des données climatologiques, au service de la banque des données. Le Centre National de Météorologie et de climatologie est rattaché au Ministère des Transports du Cameroun. Les données de température, de précipitations, d'humidités relatives et de vélocités collectées dans la région de l'Est, plus précisément dans les stations météorologiques de Yokadouma, de Bertoua et d'Abong Mbang ont été mises à notre disposition.

Les données de température ont été collectées de 1971 à 2014 (44 ans) et les données de pluviométrie de 1951 à 2014 (64 ans). Les données sur la vélocité et l'humidité relative ont été collectées de 2004 à 2006 seulement. L'analyse des données de températures et des précipitations, qui ont été collectées sur une période assez longue (supérieure à 30 ans) peut permettre de montrer les éventuels changements climatiques autour du Parc National de Boumba Bek.

Ces données ont été saisies dans le logiciel Excel 2010, traitées et analysées avec le logiciel SPSS pour faire ressortir les diverses Variations entrainant les changements du climat.

3.2.3.2 Mise en application de la Méthode CLIP

Pendant la réalisation de cette enquête, une descente a été faite dans huit villages autour du PN de Boumba Bek, afin de rencontrer les chefs de villages et les autorités traditionnelles pour demander l'autorisation des PACL concernées pour la réalisation de cette étude, à travers l'application de la méthode CLIP (Consentement Libre, Informé et Préalable) figurant dans les directives nationales de CLIP pour la REDD+ au Cameroun. Préalablement à chaque entretien semi directif, il a été question de se présenter, d'expliquer de quoi il sera question pendant l'interview, quelle sera la finalité de cette étude, et le consentement de l'interviewé était demandé. Une fois l'accord de principe obtenu, le questionnaire était déroulé pendant 5 à 10 minutes avec l'interviewé, et cela pouvait prendre plus de temps lorsque celui-ci témoignait une envie de partager des petites histoires sur les phénomènes climatiques et les méthodes d'adaptation mises en place dans le village.

Les guides et interprètes utilisés dans chaque village appartenaient au même groupe ethnique que la personne interviewée afin que celle-ci se sente libre de répondre et de donner

29

son point de vue. Des groupes de discussion ont été organisés et des entretiens individuels avec les hommes à part et les femmes à part ont été menés pour limiter les frustrations faites au genre dans le cadre des focus groups.

3.2.3.3 Détermination de la perception des Changements Climatiques par les populations autochtones et des communautés locales autour du PNBB

La méthode d'échantillonnage aléatoire simple a permis de sélectionner au hasard, huit (8) villages sur les vingt deux (22) qui entourent le parc national de Boumba Bek. Quatre villages échantillonnés sont situés sur l'axe routier Ngato - Mimbo mimbo, et quatre autres villages sur l'axe Ngato - Maléa ancien. Le taux d'échantillonnage des villages est de 36,36%. Les villages investigués sont : Mimbo mimbo, Mikel, Bangue et Ngola 120 d'une part, Gribé, Song Ancien, Zokadiba et Masséa d'autre part.

Figure 4: Carte des villages investigués (adaptée par l'auteur)

Des entretiens semi directifs ont été passés avec les membres de chacun des différents groupes ethniques dans chaque village échantillonné. Au sein de chaque village, les ménages ont été choisis au hasard pour faire passer le questionnaire. L'âge des personnes interrogées

30

était d'au moins 30 ans au vue de l'importance du phénomène de changements climatique qui s'évalue sur au moins trente années. Les différents groupes ethniques identifiés sur la base des études socio-économiques menées autour du PNBB, ont constitué la strate d'échantillonnage, car dans chacun des villages, tous les groupes ethniques ont été interrogés. Les questionnaires ont été administrés aux hommes et aux femmes, aux chefs traditionnels et aux chefs de familles, et certaines discussions de groupe ont eu lieu. Un guide d'entretien comportant des questions directement liées à la perception des changements climatiques a permis de recueillir les points de vue des PACL interviewés autour du PN de Boumba Bek.

3.2.3.4 Evaluation de l'impact des Changements Climatiques sur les activités des PACL

et les diverses méthodes mises en place par ceux-ci pour s'y adapter

Le questionnaire administré lors des entretiens semi directifs comporte une partie portant sur les impacts des CC sur les activités des personnes interviewées et les mesures prises par celles-ci pour s'y adapter, ou qui sont développées en vue d'y remédier.

Les guides et interprètes ainsi que les personnes interrogées ont donné plus de détails à la réponse à cette question, notamment lors des focus group discussion où ils ont eu l'occasion de se compléter dans les idées.

Des observations faites sur le terrain à travers une marche guidée avec le répondant dans la forêt, ainsi que les informations tirées de la documentation consultée ont permis de mieux argumenter cette partie.

3.2.4 Analyse et interprétation des données collectées

A l'issue de ces entretiens, les données ont été saisies dans le logiciel Excel 2010, importées et analysées à l'aide du logiciel SPSS 12.0 à partir d'Excel 2010. La méthode d'analyse des discours a été utilisée, car il s'agit de données qualitatives. Les statistiques sur la distribution de l'échantillon ainsi que le niveau d'intervention de chacun des groupes ethnique ont été ressortis. Le calcul des fréquences des réponses apportées a été effectué pour montrer l'indice de saillis pour chacune des réponses apportées sur les perceptions, l'impact sur les activités et les méthodes mises en place pour s'adapter à ces changement. Les tableaux croisés dynamiques d'Excel 2010 et les statistiques descriptives et analytiques de SPSS ont permis de faire ressortir les relations entre les groupes ethniques, les classes d'âges, les perceptions, les impacts sur les activités et les stratégies d'adaptations.

A l'issue de cette analyse, une synthèse des méthodes (stratégies) indigènes (locales) d'adaptation face aux changements climatiques autour du parc national de Boumba Bek a été

31

effectuée. Les stratégies dont l'indice de saillis est fort et dont l'efficacité dans l'adaptation aux CC peut s'avérer d'une grande importance ont été relevées et proposées en vue de leur prise en compte dans le cadre de l'élaboration de la stratégie nationale d'adaptation aux CC. Des recommandations ont été faites quant à la mise en application de la méthode CLIP. Cette méthode a-t-elle facilité le contact avec les PACL, les échanges, la divulgation des informations ?

D'autres tests statistiques ont été réalisés, notamment les tests de corrélation et de régression pour les données de températures et de précipitations, le test de (Student ou Fisher) lors de la comparaison des données entre deux ou trois communautés investiguées, ainsi que le calcul du coefficient de relation (R2).

Le logiciel arc-GIS a permis de dresser la carte des villages parcourus et SPSS 12.0 a été utilisé dans l'analyse des données collectées pour faire ressortir certaines nuances et cohérences entre les données collectées. Les résultats des analyses ont été interprétés et discutés ; et des conclusions ont été tirées pour faire des recommandations bien fondées.

32

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1 Evaluation de l'ampleur des Changements Climatiques autour du PNBB

Les données de température collectées de 1971 à 2014 à la station météorologique de Yokadouma située à 640 m d'altitude entre le 3°51' de latitudes nord et le 15°08' de longitudes Est, et les données des précipitations collectées de 1951 à 2014 dans la même

station ont été fournies par le Centre National de Météorologie et de Climatologie du Ministère des Transports sis à Yaoundé. Celles de la station météorologique de Bertoua collectées de 1960 à l'an 2000 ont également été mises à notre disposition. Ces données ont été analysées à partir des logiciels Excel 2010 et SPSS 12.0, puis interprétées.

4.1.1 Variations des températures de 1971 à 2014

Les données de température journalières ont été collectées grâce à un thermomètre

disposé dans un abri météo, puis regroupées en données mensuelles et annuelles. Le tableau 2 ci-dessous présente les valeurs de températures moyennes par années.

Tableau 2: Températures moyennes de la station de Yokadouma de 1971 à 2014

ANNEE

T (°C)

ANNEE T (°C)

ANNEE T (°C)

ANNEE T (°C)

 

1971

23,9

1981

24,0

1991

24,3

2001

24,6

2011

1972

24,2

1982

24,2

1992

24,2

2002

25,3

25,0

1973

24,3

1983

25,3

1993

23,9

2003

25,2

2012

1974

23,6

1984

24,5

1994

25,3

2004

24,9

25,4

1975

23,8

1985

24,9

1995

25,0

2005

25,5

2013

1976

23,6

1986

24,8

1996

25,2

2006

25,4

25,9

1977

24,2

1987

25,0

1997

24,7

2007

25,5

2014

1978

24,3

1988

24,6

1998

25,3

2008

25,7

25,2

1979

24,3

1989

24,1

1999

24,6

2009

25,3

 

1980

24,4

1990

24,7

2000

24,5

2010

25,1

 

décade 1

24,07#177;0,31

décade 2 24,63#177;0,42 décade 3 24,69#177;0,49

décade4

25,25#177;0,33

 

Moyenne générale de températures de 1971 à 2014

 
 

24,72#177;0,59

 

Source : Centre National de Météorologie et de climatologie

Il ressort de ce tableau que la température moyenne annuelle autour du parc national de Boumba Bek a oscillé entre minimum 23,6°C (1974) et maximum 25,9°C (2013) de 1971 à 2014. L'écart des températures entre le maximum et le minimum annuel (2,3°C) peut

33

témoigner de la forte variabilité des températures entre les années. La moyenne générale de températures de 1971 à 2014 est de 24,72°C avec un écart type de #177;0,59°C. Le nuage de points des températures moyennes annuelles et la courbe de tendances sont présentés dans la figure 5 ci-dessous :

Figure 5: Evolution des températures moyennes annuelles de Yokadouma de 1971 à 2014

Il ressort de cette figure que la température a tendance à augmenter de 1971 à 2014 avec une augmentation générale de plus de 0,5°C. La droite de régression linéaire donnée par l'équation y=0,0124x rend compte de l'évolution des températures en fonction des années.

Cette variabilité de température moyenne annuelle s'observe également entre les décennies. La figure 6 présente l'évolution des températures d'une décennie à une autre :

Figure 6 : Courbe d'évolution de la température par décennie de 1971 à 2014

Il ressort de cette courbe que la moyenne annuelle de températures augmente d'une décennie à une autre. Cette augmentation est variable et l'écart tend à augmenter, puis à se resserrer d'une décennie à une autre. Le tableau 3 suivant présente les différents écarts et la variation entre les décennies :

Tableau 3 : Variation des écarts entre les températures par décennies

décade 1 décade 2 décade 3 décade 4

Ecart moyen

 

coefficient de variation

coefficient de variabilité

0,28

0,033

0,011

0,32

0,053

0,013

0,40

0,045

0,016

0,24

0,044

0,010

34

Il ressort de ce tableau 3 que la variation de températures tend à augmenter de la décennie 1 à la décennie 3, puis elle se resserre à partir de la décennie 4. Cela signifie qu'on a des températures annuelles moyennes de plus en plus chaudes d'une décennie à une autre.

Le test de régression des températures en fonction des années est présenté dans les tableaux suivants :

Tableau 4: Test de régression des températures en fonction des années de 1971 à 2014

Statistiques sur échantillon unique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

N

Moyenne

Ecart-type

44

24,7205

Récapitulatif du modèle

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Modèle

a.

R

R-deux

R-deux ajusté

,801a

,641

,633

Valeurs prédites : (constantes), ANNEES

Erreur standard moyenne ,08890

Erreur

standard de

l'estimation

1

,37990

Il ressort de ces deux tableaux que le test de régression des températures en fonction des années est significatif au seuil de 5%, car le coefficient de corrélation r= 0,801 et le coefficient de détermination R2 calculé sont supérieur à 0,5. Donc on peut prédire les températures en fonction des années à partir de ce modèle de régression. L'analyse de la variance des températures moyennes annuelles est présentée dans le tableau suivant :

35

Tableau 5 : Analyse de la variance des données de températures collectées

PNOWP'

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

a.

b.

Somme

Total

16,888

43

Valeurs prédites : (constantes), ANNEES

Variable dépendante : TEMPERATURES

Modèle

des carrés

ddl

Carré moyen

F

Signification

1 Régression

Résidu

10,826

6,062

1

42

10,826

,144

75,012

,000a

Il ressort de ce tableau que la variation observée entre les températures annuelles

moyennes est significative (S=0,000). Le Fischer calculé (F =75,012) est supérieur au F lu sur

la table statistique au ddl= 1, 43 et au seuil de 5% (F lu = 4,08). Le test de Student (t) est

présenté dans le tableau suivant :

Tableau 6 : Test de Student sur l'ensemble des données de température

Test sur échantillon unique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Valeur du test = 0

t

ddl

Sig.

(bilatérale)

Différence

moyenne

Intervalle de confiance

95% de la différence

Inférieure

Supérieure

TEMPERATURES

278,082

43

,000

24,7205

24,5412

24,8997

Le test de Student sur les températures moyennes annuelles est significatif (S=0,000).

Le t calculé (t=278,082) est supérieur au t lu sur la table statistique (t=1,684) au ddl=43. Il

ressort de ces tableaux statistiques que la variation observée autour de la moyenne générale

est statistiquement significative, d'où les variations des températures augmentent

significativement de manière à modifier les paramètres météorologiques dans la zone.

Cette évolution de la température (0,5°C en quatre décennies) est supérieure aux

observations faites par Hulme et al., pour l'Afrique subsaharienne où il est dit que pendant le

XXème siècle, le réchauffement était compris entre 0,26 et 0,5 °C (Hulme et al., 2001; Malhi

et Wright, 2004). Molua et al., 2007 estiment que la température a augmenté de pratiquement

un degré celsius au cours du 20ème siècle au Cameroun. Cette variation est proche de celle

observée à la station de Yokadouma, car une augmentation d'un demi-degré celsius au cours

d'un demi-siècle serait correspondante à une augmentation d'un degré Celsius en un siècle.

Par contre le GIEC trouve que la température du globe terrestre aurait augmenté de

pratiquement 0,6°C au cours du 20e siècle, ce qui est partagée par (IFB, 2003) qui stipule que

36

les températures du globe terrestre ont augmentées de 0,75°C au cours du 20e siècle. Cette augmentation de la température globale varie selon les régions, et elle serait plus accentuée dans les zones tropicales (IFB, 2003) ce qui justifie une valeur d'augmentation plus grande à la station de Yokadouma.

La température a donc augmentée de 4,90% de 1971 à 2010 (soit 1,18°C de plus en quatre décennies et 0,3°C en moyenne par décennie sur la base des moyennes par décennie) à la station de Yokadouma. Cette augmentation de températures par décennie a également été observée par Pachauri et Reisinger en 2007 qui stipulent qu'à partir de 1990, la température a augmenté de 0,2°C par décennie dans le monde et cela va se poursuivre au moins jusqu'à la fin du 21e siècle quelque soit le scénario d'émission mis en place.

4.1.2 Variations des précipitations de 1951 à 2014

4.1.2.1 précipitations totales moyennes

Les précipitations journalières ont été enregistrées à la station Météorologique de Yokadouma grâce à des pluviomètres disposés au sol. Chaque matin, les données étaient collectées sur la quantité d'eau recueillie dans le pluviomètre à la même heure tôt le matin pour minimiser l'effet de l'évaporation (conditions expérimentales du CNMC). L'analyse des données a porté sur les précipitations totales annuelles, qui ont été analysées dans leur ensemble puis regroupées et comparées par décennie, le début et la fin des saisons par décennie, les mois les plus pluvieux, les périodes de forte battance, le nombre de jours de pluies par décades et le maximum de précipitation journalière par décade. Les données des précipitations moyennes annuelles de la station de Yokadouma de 1951 à 2014 sont présentées dans le tableau 7 ci-dessous :

110,94711

37

Tableau 7: Précipitations totales annuelles par décennie de 1951 à 2014

Année P(mm) Année P(mm) Année P(mm) Année P(mm) Année P(mm)

Année

P(mm)

1951

1508,3

1961

1535,1

1971

1800,2

1981

1743,9

1991 1390,4

2001

1495,3

1952

1455,8

1962

1822

1972

1353,9

1982

1600,7

1992 1394

2002

1471,1

1953

1532,9

1963

1686,7

1973

1596,2

1983

1632,7

1993 1444,4

2003

1500,1

1954

1750,5

1964

1500,1

1974

1382,2

1984

1290,6

1994 1331,5

2004

1535,1

1955

1678,5

1965

1652

1975

1521

1985

1611

1995 1750,7

2005

1382,2

1956

1789,9

1966

2140,5

1976

1871

1986

1637,3

1996 1342,5

2006

1637,3

1957

1778,8

1967

1477,1

1977

1339,2

1987

1680,2

1997 1394,6

2007

1524,6

1958

1561,0

1968

1613,4

1978

1363,1

1988

1583,7

1998 1578,2

2008

1750,7

1959

1698,0

1969

2008,1

1979

1534,3

1989

1382,9

1999 1558,5

2009

1444,4

1960

1867,4

1970

1952,9

1980

1581,4

1990

1524,6

2000 1634,3

2010

1394

Déc 1

1662,11

Déc 2

1738,79

Déc 3

1534,25

Déc 4

1568,76

Déc 5 1481,91 Déc 06

1513,48

2011

1581,4

2012

1394,6

2013

1331,9

2014

1450

 
 
 

1574,23 #177;178,97

Moyenne générale des précipitations annuelles moyennes

Source : Centre National de Météorologie

Il ressort du tableau 7 que les précipitations moyennes annuelles ont oscillées d'une valeur maximale de 2140,5 mm en 1966 (au cours de la décennie 2) à une valeur minimale de 1331,5 mm en 1994 (décennie 5). La valeur moyenne générale des précipitations annuelles moyennes calculée sur l'ensemble de la période (1951 à 2014) est de 1574,23 mm avec un écart type de #177;178,97 mm. Ces variations des précipitations moyennes annuelles par décennies sont présentées dans le tableau statistique suivant :

Tableau 8 : Variations des précipitations par décennies de 1951 à 2014

Statistiques descriptives

 
 
 
 
 
 

Précipitations Déc 1
précipitations Déc 2

Déc 3

Précipitations Déc 5

Déc 4 Précipitations Précipitations Déc 6 Précipitations

N

10 10 10 10 10 10

Minimum 1455,80 1477,10 1339,20 1290,60 1331,50 1382,20

Maximum 1867,40 2140,50 1871,00 1743,90 1750,70 1750,70

Moy enne 1662,1100 1738,7900 1534,2500 1568,7600 1481,9100 1513,4800

Ecart ty pe 139,28393 230,83869 186,59183 136,94020 140,55413

38

Il ressort de ce tableau 8 que la valeur moyenne des précipitations annuelles par décennie augmente puis diminue et augmente d'une décennie à l'autre. Le nuage de points des précipitations moyennes annuelles par décennie est présenté dans la figure ci-dessous :

Figure 7 : Précipitations annuelles moyennes par décennie de 1951 à 2014

Il ressort de la figure 7 que les précipitations moyennes annuelles prises par décennie ont tendance à diminuer de manière générale. La courbe de tendances donnée par l'équation de régression linéaire y= -6,2318x +1575 montre une baisse des précipitations par rapport à la valeur moyenne des précipitations de 1951 à 2014 à Yokadouma (1575 mm). Mais le coefficient de détermination R2=0,065 reste très faible, ce qui signifie qu'il est très difficile de conclure que les précipitations moyennes diminuent significativement. La courbe de tendance montre une diminution des précipitations moyennes d'environ 30 mm sur l'ensemble de la période, soit une baisse moyenne de 3,17% des précipitations entre les décennies. Mais la différence entre la moyenne des précipitations de la décennie 2 et celle de la décennie 5 montre une baisse globale de 16,31% soit une baisse des précipitations moyennes de 2,72% par décennie au cours de ces six dernières décennies. Par contre, le nuage de points et la droite de régression des précipitations annuelles moyennes prises individuellement montre une certaine stabilité des précipitations sur toute la période. La figure 8 ci-dessous présente le nuage de points des précipitations de 1951 à 2014 :

39

Figure 8 : Nuage de points des précipitations moyennes annuelles de 1951 à 2014

Il ressort de cette figure que les précipitations annuelles moyennes ont gardé une certaine stabilité dans leur évolution comme constatée à partir de la courbe des tendances autour de la valeur moyenne des précipitations fixée à 1600 mm. L'équation de la droite de régression linéaire y= -0,0133x +1600 montre une très faible diminution et le coefficient de détermination R2=0,0011 reste extrêmement faible.

Cette légère diminution des précipitations au fil des décennies a été observée par le GIEC en 2007 dans son quatrième rapport, et il est prédit une augmentation des précipitations au cours du 21e siècle en Afrique subsaharienne. En effet des réductions des précipitations de 10 à 20% au cours du XXème siècle auraient été observées en Afrique subsaharienne par Hulme et al. en 2001, puis par Malhi et Wright en 2004.

Selon Molua et al. 2007, Les précipitations ont diminuées de 2% par décennie au cours des quatre dernières décennies du 20ème siècle au Cameroun. Cette diminution se rapproche de celle observée à la station météorologique de Yokadouma sur la même période ou un peu plus. Les études menées par le Climate Service Center (CSC) et l'Université de Wageningen en 2013 sur la variabilité et la fluctuation des précipitations dans le Bassin du Congo montrent que le déficit pluviométrique était de l'ordre de 20% au cours du 20e siècle au Cameroun. Mais cette tendance va s'inverser au cours du XXIème siècle selon plusieurs scénarios climatiques (CSC, 2013).

40

Le test de régression linéaire des précipitations en fonction des années réalisé avec le

logiciel SPSS 12.0 sur l'ensemble des données collectées à la station météorologique de Yokadouma est présenté dans le tableau statistique 9 comme suit :

Tableau 9 : Test de régression des précipitations en fonction des années de 1951 à 2014

Récapitulatif du modèle

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Modèle

a. Valeurs prédites : (constantes), années

R

R-deux

R-deux ajusté

Erreur

standard de

l'estimation

Changement dans les statistiques

Variation

de R-deux

Variation de F

ddl 1

ddl 2

Modification

de F

signification

,411a

,169

,155

164,47274

,169

12,599

1

62

Il ressort de ce tableau 9 que la régression des précipitations annuelles moyennes par

année est statistiquement significatif (S=0,001), mais que moins de 50% des informations sont

ressorties par ce modèle statistique car r= 0,411. Le coefficient de détermination R2 calculé

(0,169) est inférieur à 0,5 et R2 ajusté (0,155) est inférieur à 0,5. Le test de Fisher (F) sur les

variations observées (F=12,599) est supérieur au F théorique lu sur la table statistique de

Fischer d'où la nécessité de faire une analyse de la variance sur l'ensemble des données.

Le tableau 10 présente l'analyse de la variance de ces moyennes de précipitations:

Tableau 10 : Analyse de la variance des précipitations de 1951 à 2014 à partir du modèle de

régression.

PNOVP?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Modèle

a.

Somme

des carrés

ddl

1 Régression

Total

340820,618

2018000,2

Valeurs prédites : (constantes), années

Résidu

1677179,5

Variable dépendante : Précipitations

Signification

62

63

27051,283

,001a

b.

Il ressort de ce tableau 10 que la diminution des précipitations moyennes annuelles observée par décennies est statistiquement significative (S=0,001).

Cette diminution des quantités des précipitations est également observée à partir des

données collectées à la station de Bertoua de 1960 à 2005. La figure 9 suivante illustre les variations observées à Bertoua :

41

Figure 9 : Variation des précipitations de la station de Bertoua de 1961 à 2005 (CNMC, 2007)

Il ressort de cette figure une diminution plus nette des Précipitations par rapport à celles de Yokadouma, avec une régression à pente forte, mais également avec un faible pourcentage de précision (R2= 0,2184) d'où la diminution des précipitations observée dans toute la région de l'Est.

4.1.2.2 Autres paramètres des précipitations étudiés

D'autres paramètres tels que le début et la fin des saisons d'une année à une autre et

par décennie ont été analysés. La figure 10 suivante présente les variations du nombre de jours de pluies par année de 1961 à 2000 :

Figure 10 : Variation du nombre de jours de pluies par an de 1961 à 2000 (CNMC, 2007)

42

Il ressort de cette figure 10 que le nombre de jours de pluies maximum est de 163 jours relevé en 1962 et le nombre de jours de pluies minimum est de 98 jours relevés en 1974. Une diminution du nombre de jour de pluies sur l'ensemble des données entrainerait une forte battance des pluies pendant les saisons pluvieuses et une réduction de la période des pluies au fil des décennies. La réduction du nombre de jours de pluies au fil des années entraine l'augmentation du nombre de jours secs au fil des années, d'où les perturbations du rythme des saisons observées.

Une étude de la relation entre les variations des températures et des précipitations montre que les deux paramètres ne sont pas corrélés, car l'augmentation des températures d'une année à une autre n'entraine pas forcément la diminution des précipitations et vice versa. Ce constat est le même que celui fait par le rapport 11 du Climate Service Center en 2013 pour le bassin du Congo (période 1960-2000). D'après ce même rapport, la tendance des variations est supposée par une augmentation des températures et une diminution progressive des précipitations au cours du 21ème siècle selon les divers scénarios climatiques.

4.2. Perception des Changements Climatiques par les PACL

4.2.1 Description de la population échantillonnée

Au cours de la phase de terrain, 216 personnes au total dont l'âge est supérieur à 30 ans ont été interviewées dans huit villages différents. Le tableau 11 suivant présente la répartition des personnes interrogées par village.

Tableau 11: Répartition des personnes interviewées par village

VILLAGE

 
 
 
 
 

Valide Bangue

Gribé

Massea

Mikel

Mimbo Mimbo

Fréquence 22 29 20 31 25

Pour cent 10,2 13,4 9,3 14,4 11,6

Pourcentage valide 10,2 13,4 9,3 14,4 11,6

Pourcentage

cumulé

10,2

23,6

Ngola 120

Song ancien

Zokadiba

Total

22

39

28

216

10,2

18,1

13,0

100,0

10,2

18,1

13,0

100,0

32,9

47,2

58,8

69,0

87,0

100,0

Il ressort de ce tableau que la distribution des ménages échantillonnés s'est faite par

hasard et que le nombre de personnes interrogées par village est presque égal entre les

villages. Le tableau 12 suivant présente la répartition des personnes interviewées par Ethnie :

43

Tableau 12 : Répartition des personnes interviewées par Ethnies

ETHNIE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fréquence

Pour cent

Pourcentage

valide

Pourcentage

cumulé

Valide Baka

Mbimo

Mv ong Mv ong

Nkounabembe

Total

86

43

17

70

216

39,8

19,9

7,9

32,4

100,0

39,8

19,9

7,9

32,4

100,0

39,8

59,7

67,6

100,0

Il ressort de ce tableau 12 que l'ethnie Baka est la plus représentée dans l'échantillon

car 39,8% des personnes interrogées sont des Bakas, même si les trois autres ethnies

appartiennent au grand groupe des Bantous représenté à 60,2%. Le grand groupe des Bantous

se subdivise en trois ethnies principales : les Nkounabembes représentant 32,4% de la

population échantillon, les Mbimos représentants 19,9% et les Mvong Mvong représentants

7,9% de la population. Cette répartition ethnique est proportionnelle à la distribution ethnique

réelle autour du parc national de Boumba Bek, à la différence qu'un accent a été porté sur les

Bakas qui sont le Peuple Autochtones de la zone forestière, et le reste (les Bantous)

constituent la Communauté locale. La figure 11 suivante présente la proportion de chacune

des ethnies dans la population échantillonnée.

Nkounabembe

Baka

Mvong Mvong

Mbimo

Figure 11 : Répartition de la population échantillonnée par Ethnie

Le tableau 13 suivant présente la répartition des personnes interviewées, par village et par Ethnie :

44

Tableau 13 : Répartition de la population échantillonnée par village et par ethnie

Tableau croisé VILLAGE * ETHNIE

Effectif

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ETHNIE

Total

Baka

Mbimo

Mv ong Mv ong

Nkounab

embe

VILLAGE Bangue

Gribé

Massea

10

8

6

4

2

2

2

12

1

6

7

11

Il ressort de ce tableau que la répartition des personnes interviewées par ethnie s'est

faite par hasard même si un accent a été porté sur les peuples Bakas dans certains villages tels

que Song Ancien et Zokadiba où ils sont plus nombreux au sein de leurs communautés.

Mikel

Mimbo Mimbo

Ngola 120

Song ancien

Zokadiba

Total

11

7

6

23

15

86

9

11

12

2

1

43

1

1

17

11

7

4

13

11

70

Quatre tranches d'âge ont permis de regrouper les avis des personnes interrogées par rapport à leur perception des Variations et Changements Climatiques : la tranche Jeune (constituée des personnes dont l'âge varie de 30 à 40 ans), la tranche Adulte (personnes dont l'âge varie de 40 à 50 ans), la tranche Vieux (dont l'âge varie de 50 à 60 ans) et la tranche Très vieux (constituée par des personnes dont l'âge est supérieure à 60 ans). Le tableau 14 suivant présente la répartition de la population échantillonnée par classe d'âge et par genre. Tableau 14: Répartition de la population échantillonnée par genre et par classe d âge

Classe_Age

féminin

masculin Total général

pourcentage (%)

Jeune

49

67

116

53,70

Adulte

32

39

71

32,87

Vieux

7

10

17

7,87

Tresvieux

4

8

12

5,56

Total général

92

124

216

100

Pourcentage (%)

42,60

57,40

100

 

Il ressort de ce tableau que 53,70% des personnes interrogées ont un âge compris entre 30 et 40 ans, 32,87% de ceux-ci ont un âge compris entre 40 et 50 ans, 7,87% ont un âge compris entre 50 et 60 ans et 5,56% sont âgés de plus de 60 ans. Ceci reflète la tendance générale de la distribution de la population par âge autour du PNBB. Il ressort également de

45

ce tableau que 57,40% de la population échantillon sont des hommes contre 42,60% de femmes. Le tableau 15 ci-dessous présente les activités principales des personnes interviewées.

Tableau 15: Activités exercées par les PACL interviewées

ethnie

Agriculture

Cueillette

Chasse

enseignant

Exploitation Total

forestière général

Baka

13 (15,12%)

70 (81,4%)

3 (3,44%)

 
 

86 (100%)

Mbimo

38 (88,37%)

4 (9,30%)

 

1 (2,32%)

 

43 (100%)

Mvong Mvong

9 (52,94%)

8 (47,06%)

 
 
 

17 (100%)

Nkounabembe

52 (74,28%)

17 (24,29%)

 
 

1 (1,42%)

70 (100%)

Total général

112

99

3

1

1

216

pourcentage (%)

51,85

45,83

1,40

0,46

0,46

100

Il ressort de ce tableau que l'activité principale des PACL en général est l'Agriculture avec 51,85% des personnes qui la pratiquent comme activité principale. Mais cette activité est pratiquée par 15,12% de Pygmées Bakas, 88,37% de Bantous Mbimo ou Bagandos, 52,94% de Mvong mvong et 74,28% de Bantous Nkounabembe comme activité principale. Il ressort de ce tableau que l'Agriculture est l'activité principale dominante chez toutes les ethnies Bantous, tandis qu'elle est l'activité principale de un Baka sur Six.

La cueillette est l'activité principale de 81,4% de Bakas, 9,3% de Bantous Mbimos, 47,06% de Mvong mvong et 24,29% de Nkounabembes. Il ressort que la cueillette reste l'activité principale de la majorité des pygmées Bakas. La chasse a été très peu citée comme activité principale car seulement 3,44% de la population échantillonnée pratiquent la chasse comme activité principale et c'est une activité essentiellement citée par les Pygmées Bakas comme activité principale. Cette information cache la réalité, car il y'aurait plus de chasseurs parmi les Bakas, mais ceux-ci évitent de dire qu'ils la pratiquent comme activité principale à cause des mesures répressives mises en oeuvre par les Écogardes. Il ressort également que des activités valorisantes comme l'enseignement font partie des activités principales des PACL, même si cela ne représente que 0,46% des activités principales de ceux-ci. La figure 12 ci-dessous présente les autres activités pratiquées par les PACL interviewés.

46

60 50 40 30 20

10

0

 

Figure 12 : Autres activités pratiquées par les PACL échantillonnés

Il ressort de cette figure que comme autres activités les PACL citent principalement la

cueillette avec 49% d'occurrence. L'agriculture et la cueillette sont exercés autant par les hommes que les femmes, tandis que la Chasse est une activité typiquement exercée par les hommes et la pêche une activité typiquement exercée par les femmes. Ces activités typiquement exercées par un sexe caractérisent l'organisation sociale chez les Pygmées Bakas. De ce qui précède, il ressort que l'organisation sociale, la classe d'âge, l'ethnie, le sexe

et l'activité pratiquée par les PACL sont susceptibles d'avoir une influence sur la Perception du phénomène de Changements Climatiques, ainsi que sur les stratégies d'Adaptation.

4.2.2 Perception du phénomène de CC par les PACL autour du PNBB.

La figure 13 suivante présente les fréquences des réponses données par les répondants sur la question portant sur la perception du phénomène de changement climatique :

augmentation de la chaleur

Perturbation du rythme des saisons

baisse de la durée des saisons de pluies

diminution du phénomène de Brouillard

début tardif de la saison des pluies

irrégularité des pluies

allongement de la saison sèche

forte battance des pluies

baisse des précipitations

formation de nombreux microclimats

décalage du début de la saison pluvieuse

arrêt précoce des pluies

sècheresse fréquente

vélocité élevé en saison des pluies

pluies précoces

maladies hydriques

Ras

Total général

56

25,93

47

21,76

23

10,65

14

6,48

14

6,48

12

5,55

8

3,7

7

3,24

6

2,78

5

2,31

4

1,85

4

1,85

3

1,39

2

0,93

1

0,46

1

0,46

9

4,17

216

100

Figure 13 : Fréquence des réponses sur la perception du phénomène des CC

Il ressort de cette figure que 96% des personnes interrogées ont répondu avoir une connaissance du phénomène de Changements Climatiques et seulement 4 % des personnes interrogées ont répondues négativement. Cela ouvre donc la discussion sur la suite du questionnaire pour 96% des personnes interrogées. Le tableau 16 ci-dessous présente les différentes perceptions sur les changements climatiques :

Tableau 16: Perceptions des changements climatiques par les PACL autour du PNBB

Variations climatiques perçues par les PACL Total Fréquences (%)

47

48

Il ressort de ce tableau que les PACL interrogées ont pu faire ressortir seize (16) perceptions différentes des changements climatiques. La perception RAS (Rien à Signaler) est celle de ceux qui ont répondu à la négative sur la connaissance du phénomène d'où les 9 perceptions RAS correspondant aux 4% des réponses négatives.

Les principales perceptions telles que l'augmentation de la chaleur (25,95%) et la perturbation du rythme des saisons (21,76%) sont les plus citées. D'autres perceptions telles que la baisse de la durée des saisons de pluies (10,65%), le début tardif de la saison des pluies (6,48%), l'irrégularité des pluies (5,55%), la forte battance des pluies (3,24%), la baisse des précipitations (2,78%), le décalage du début de la saison pluvieuse (1,85%), l'arrêt précoce des pluies (1,85%) et le phénomène de pluies précoces ou de pluies hors saison (0,46%) ont été cités par les PACL interrogées.

Les perceptions telles que l'allongement de la saison sèche (3,7%) et les sécheresses fréquentes (1,39%) ont été citées par les PACL pour marquer un sentiment de saisons sèches un peu plus chaudes et plus sèches que les saisons sèches de leur enfance. Ces perceptions se regroupent au phénomène d'augmentation de température observé à la station de Yokadouma. Les perceptions telles que la diminution du phénomène de brouillard (6,48%), la formation de nombreux microclimats (2,31%), l'existence de nombreuses maladies hydriques (0,46%) consécutives au manque d'eau potable qui est une conséquence directe du phénomène de sècheresse dû à l'augmentation de chaleur, et la perception de vélocité élevée en saison des pluies (0,93%) actuelles par rapport à la vitesse du vent qu'ils avaient l'habitude de vivre dans leur enfance ont également été cités par les PACL interrogées.

Les 16 différentes perceptions ci-dessus sont citées autant par les Bakas que par les Bantous, ce qui signifie que la perception des Changements climatique ne varie pas en fonction des ethnies autour du PNBB. La figure 14 suivante présente la répartition des perceptions des Changements climatiques par classe d'âge.

49

Figure 14 : Perception des changements climatiques par classe d'âge

Il ressort de cette figure que les jeunes (30-40 ans) et les adultes (40-50 ans) ont beaucoup citée les perceptions telles que l?augmentation de la chaleur (37%), la perturbation du rythme des saisons (27%). Si ces perceptions sont plus citées par les jeunes et les adultes, cela pourrait témoigner que ces variations sont relativement récentes par rapport aux perceptions telles la diminution du phénomène de brouillard (7%) qui est uniquement citée par les vieux (50-60 ans) et les très vieux (plus de 60ans). La figure 15 suivante présente les causes des changements climatiques citées par les PACL interrogées.

50

Figure 15 : Causes des changements climatiques perçus par les PACL

Il ressort de cette figure que la déforestation (passage de la forêt à la non forêt) a été la cause la plus citée par les PACL interrogées avec 51% d'occurrence. L'agriculture itinérante sur brulis qui contribue à la déforestation a été citée comme cause des changements climatiques par les PACL avec 33% d'occurrence. L'exploitation forestière anarchique (8%), l'exploitation minière (3%) ont également été cité par les PACL. Il faut relever que certaines personnes interrogées perçoivent les changements climatiques comme un phénomène naturel (2%) ou comme le fait de la sorcellerie (2%). Cette perception des causes du changement climatique citées est présentée sur la figure 16 suivante en fonction des ethnies :

51

Figure 16 : Causes des changements climatiques en fonction des ethnies PACL interrogées

Il ressort de cette figure que les causes de la déforestation sont perçues indifféremment par chacune des ethnies interrogées. Les Bakas et les Bantous perçoivent la déforestation comme la cause majeure des changements climatiques. Ils ont également cité les causes naturelles et la sorcellerie indifféremment parmi les causes des changements climatiques.

D'autres questions portant sur la durée que ces variations sont observées, devraient permettre de situer les variations dans le temps. Mais les réponses apportées à cette question sont dispersées de manière à ne pas permettre de localiser les variations récentes et les causes de ces variations climatiques dans le temps, les uns ayant des perceptions différentes sur le même phénomène cité que les autres dans le temps même pour ceux appartenant à de mêmes classes d'âge.

4.2.3 Perception des déterminants du climat par les PACL autour du PNBB

En tout début des entretiens, une question portant sur les éléments qui déterminent le climat avait pour but de susciter la réflexion sur les paramètres du climat aux près des personnes interrogées. Le tableau 17 suivant présente les différents éléments cités par les PACL.

52

Tableau 17: Différents paramètres qui déterminent le climat perçus par les PACL interviewées

Déterminants du Climat perçus par les PACL Total pourcentages (%)

56

25,93

47

21,76

42

19,44

39

18,06

22

10,19

5

2,31

4

1,85

1

0,46

216

100

les pluies

la température

le vent

les Saisons

l'humidité

le soleil

la sècheresse

le ciel, les nuages

Total général

Il ressort de ce tableau que les paramètres tels que les pluies (25,92%), la température (21,76%), le vent (19,44%), les saisons (18,06%), et l'humidité (10,19%) ont été cités par les PACL interrogées. D'autres paramètres tels que la nébuleuse solaire (2,31%), la sècheresse (1,85%) et le couvert des nuages (0,46%) ont également été cités par quelques personnes interrogées. A partir de ce tableau, il ressort que les PACL interviewées ont une bonne connaissance climat et de ses paramètres caractéristiques, donc sont susceptibles d'avoir apportés des réponses claires sur la perception du phénomène des changements climatiques.

4.3 Impact des Changements Climatiques sur les activités des PACL

4.3.1 Etat des ressources naturelles exploitées par les PACL

Dans la suite du questionnaire, des questions portant sur l'état actuel de la végétation, de la faune, de la pêche et de l'agriculture ont été posées. La figure 17 qui suit, présente les différentes réponses apportées face à cette question :

Figure 17 : Etat actuel de la végétation perçue par les PACL

53

Il ressort de cette figure que les PACL interrogées perçoivent que la végétation est moins dense qu'avant (95% des réponses apportées), 1% pense qu'elle est plus dense et les 4% de RAS représentent les réponses apportées par ceux qui ont répondu négativement à la question de la perception du phénomène de changement climatique. Cette densité a diminué suite à la déforestation plutôt que directement dû aux changements climatiques. La figure 18 ci-dessous présente les perceptions sur l'état actuel de la faune.

Figure 18 : Perceptions sur l'état actuel de la faune

Il ressort de cette figure que 96% des réponses apportées disent que la population animale a diminuée. La diminution de l'abondance relative de la faune serait consécutive à la chasse abusive, à la diminution des points d'eau et à la déforestation qui contribuent à la dégradation de l'habitat naturel des animaux, empêchant ainsi la reproduction des animaux. Les activités de chasse sont ainsi perturbées. La figure 19 présente les perceptions sur la production de poissons à travers la pêche :

Figure 19 : Perceptions sur l'état actuel de la ressource en poissons

54

Il ressort de cette figure que les PACL perçoivent la diminution de la production des poissons (95%) comme étant une conséquence des changements climatiques. Elles justifient cette perception à travers la baisse des quantités de poissons prélevés par campagne de pêche. La figure 20 ci-dessous présente les réponses quant à la perception de l'impact des changements climatiques sur l'Agriculture :

Figure 20 : Perceptions sur l'état de l'agriculture dans la zone

Il ressort de cette figure que les PACL perçoivent une baisse des rendements agricoles à travers 75% des réponses apportées. Ces rendements agricoles seraient en baisse à cause de la perte de la fertilité des sols, l'irrégularité des pluies et la perturbation du rythme des saisons. Les PACL ont également cité l'augmentation des surfaces agricoles autour du PNBB avec 16% d'occurence. Le développement des plantations industrielles telles que la culture du cacao, du bananier plantain, et du café sont à l'origine de l'augmentation des surfaces agricoles qui se font au détriment de la végétation forestière.

Certaines espèces animales et végétales sont menacées de disparition dans la Zone : Le tableau 18 ci-dessous présente les animaux menacés de disparition cités par les PACL :

55

Tableau 18 : Liste des Animaux cités par les PACL qui sont menacés de disparition

Nom BAKA

Nom

BANGANDO

Nom

KONABEMBE

Noms communs

Noms

scientifiques

BOBO

KO'O

TSILE

Gorille

Gorilla gorilla

BOMBOLIBO

MONGALA

MYE

Céphalophe à

ventre blanc

Cephalophus leucogaster

BONGUEUEB ON

KPEDJEMA

 

Rat palmiste

noire

Mellivora capensis

DENGWE

SELE

KUIE

Céphalophe bleu

Cephalophus monticola

KELEPA

MBIA

DJUM

Pangolin géant

Manis gigantea

MBAMBE

BAUWALA

KOUOP

Varant

Varanus varanus

Mbongo

Mbongo

 

Bongo

Boocercus euryceros

NGBE

KPA

NTA'AH

Rat géant

d'Emin

Cricetomys emini

PAME

NGWEA

NKO DUC

Potamochère

Potamochoerus porcus

SEKO

WAKE

WAKE

Chimpanzé

Pan troglodytes

SUA

NGO

KEUEH

Panthère

Panthera pardus

TIDJENDJI

TIDJENDJI

EZEUSSE

Talapoin (plus

petit singe)

Miopithecus talapoin

YAH

FOLLO

ZOCK

Eléphant de

forêt

Loxodonta africana cyclotis

YOKA

BONGUE

GNOK

Daman d'arbre

Dendrohyerax dorsalis

 
 
 

Singe

indéterminé

Cercopithecus sp

 
 

KOUBOU

Hippopotamme

Diceros bicornis

Il ressort de ce tableau 18 que parmi les animaux cités comme menacés de disparition par les PACL, certains sont classés dans l'annexe 1 et 2 de la CITES. Mais la principale menace qui pèse directement sur ces animaux est la chasse abusive et le braconnage.

Les maladies hydriques récurrentes, les vents violents entrainant la destruction de certaines maisons dans les villages, les pluies violentes et les sècheresses prolongées, ont été citées par les PACL comme phénomènes nouveaux dus aux changements climatiques.

Ces phénomènes extrêmes cités auraient entrainé des dégâts matériels importants dans les différents villages investigués. Le déracinement des arbres, la destruction des plantations, l'occurrence de nombreuses nouvelles maladies qui attaqueraient les plantes, les animaux et les hommes ; le tarissement des cours d'eau en saison sèche, le manque de ressources en eau,

56

la baisse de la récolte des Produits Forestiers Non Ligneux, le déplacement des PACL d'un village à un autre et d'une zone à une autre et parfois des pertes en vie humaines ont été cités parmi les conséquences des phénomènes climatiques qui se seraient produits dans les différents villages investigués.

4.3.2 Influence des changements climatiques sur les activités des PACL autour du

PNBB.

Les personnes interrogées ont cité les pratiques agricoles comme étant la principale activité affectée par les dérèglements climatiques. La cueillette, la chasse, la pêche et autres activités ont également été citées comme influencées par les changements climatiques.

4.3.2.1 Influence des Changements Climatiques sur les activités Agricoles des PACL

La perturbation du rythme des pluies entraine la perte de certaines semences qui sont mises en terre aux mauvais moments (lors des pluies précoces ou fausses pluies selon les appellations des PACL), le brulis intensif de la végétation lors des opérations de préparation du terrain et des dommages aux jeunes plants lorsqu'ils restent longtemps sans arrosage.

Les cultures industrielles et commerciales telles que les plantations de cacao, de bananier plantain et de café subiraient des dommages lors de leur floraison en saison sèche ; l'assèchement des plants mis en terre en saison sèche, la perte de la production lorsque les cabosses arrivent à maturité en saison des pluies et lorsque la période de production coïncide avec la saison des pluies. Pour le cas des fèves de cacao, la récolte des fèves est plus productive lorsqu'elle coïncide avec la saison sèche, et moins productive lorsqu'elle coïncide avec la saison des pluies. Ceci est dû à la pratique de la récolte des fèves qui consiste en une récolte des cabosses, le fendage des cabosses pour y extraire les fèves, la fermentation des fèves et le séchage de ces fèves avant de les entasser dans des sacs pour la commercialisation. La fermentation dure exactement 3 jours d'après les PACL qui cultivent le cacao. Si le temps de fermentation déborde trois jours, la qualité des fèves produites sera moindre, et plus les fèves sont fermentées, moins il y'a des chances que celles-ci soient achetées sur le marché.

Les vents violents qui se produisent pendant les saisons des pluies détruiraient les plantations en entrainant des chablis des arbres. Les pluies précoces et les pluies interrompues entraineraient de nombreuses maladies aux plantes vivrières. Certains agriculteurs parmi les PACL interrogées ont fait la remarque que les perturbations des saisons seraient à l'origine de la perturbation de la période de récolte des cabosses de cacao.

57

Figure 21 : Fèves de cacao séchées en plein air par les PACL

4.3.2.2 Influence des Changements Climatiques sur les activités de Cueillette des PACL Les PACL interrogées, notamment les pygmées Bakas ont pour activité principale la cueillette. Certaines perceptions relevées par les PACL interrogées portent sur la réduction de l'abondance des PFNL. Ces PFNL seraient notamment :

Le miel sauvage ; le goût du miel sauvage aurait changé selon les vieux Bakas ; il serait devenu moins sucré. Celui-ci serait consécutif à l'ouverture de la forêt et à l'augmentation de la chaleur. Les PACL disent que la collecte des PFNL qui autrefois se trouvaient à proximité du village se retrouve aujourd'hui très difficile à cause de l'éloignement dans la forêt, d'où la baisse.

Par contre, d'autres PFNL telles que les mangues sauvages (Andok,) auraient augmenté en quantités récoltées par rapport aux anciennes périodes. Pour le cas de la collecte des mangues sauvages, les PACL interviewées perçoivent une production abondante à travers la quantité de mangues sauvages récoltées qui serait passé de 10 sacs avant à l'issus d'une période de récolte par tous les membres de la communauté, à actuellement 25 à 30 sacs en une saison de récolte. Une surproduction des mangues sauvages pourrait être influencée par l'intérêt économique croissant actuel suscité par ce PFNL sur le marché, qui pousserait les PACL à fournir plus d'effort pour avoir une meilleure rentabilité. Le Kg d'amandes écrasés pourrait coûter jusqu'à 5000 FCFA sur le marché. Cette surproduction pourrait également être due à des stress physiologiques qu'auraient subit les manguiers sauvages avec l'augmentation de la chaleur. Ceci a été démontré par des recherches en physiologie des stress subis par les arbres en zone tropicale (I. Cacciari et al. 2010).

58

Les PFNL phares des pygmées Bakas tel que les fruits de Moabi qui servent à produire l'huile, et autres éléments de base dans l'alimentation et la médication des PACL, le Djansang, les chenilles comestibles, les champignons comestibles, le jujube, le poivre noir, le piment sauvage, les rondelles et le tout coté seraient en baisse de quantités.

Tableau 19: Liste des PFNL influencés par les CC cités par les PACL interrogées

Nom commun Nom Scientifique Usage

Moabi Baillonnella toxisperma La pulpe du fruit est très

consommée et l'amande utilisée dans la préparation de l'huile de Moabi

Andok (Amande de Mangue sauvage)

Irvingia gabonensis La pulpe est sucrée et

l'amande utilisée dans la préparation des sauces gluantes. Elle est aussi vendue sous forme de pate

Djansang Ricinodendron heudelotii Les amandes sont utilisées

comme condiment dans la préparation des sauces

Chenille comestible Imbrasia oyemensis Source alimentaire protéique

de haute valeur pour les PACL et de nombreuses tribus citadines.

Amvout Trichoscypha arborea La pulpe rouge des fruits est

sucrée

Jujube Afromomum sp Multi-usage traditionnel

Amandes de mangue sauvage Piment sauvage Poivre noir

Jujubes long Jujubes ronds Fruits de Moabi

Chenilles séchées rondelles tout coté Amvout

59

Figure 22: Photos des divers PFNL cités par les PACL interrogées

60

4.3.2.3 Influence des Changements Climatiques sur les activités de Chasse des PACL

La chasse commerciale est une activité lucrative qui aide les PACL à satisfaire de nombreux besoins socio-économique. Mais parmi les activités citées par les PACL interviewées, la chasse est citée comme activité principale pour seulement 3% de pygmées Bakas, alors qu'en réalité il y'a plus de personnes qui la pratiquent au sein des communautés pygmées. Le fait que la chasse soit moins citée peut être dû à la diminution de la densité des animaux dans la forêt, citée comme conséquence des changements de leur environnement par les PACL. Ceux qui pratiquent l'activité de chasse perçoivent une diminution des quantités de gibiers attrapés par piège ou tués. D'après les chasseurs interrogés, avant, ils pouvaient attraper un gibier chaque deux jours de n'importe quel gabarit. Mais aujourd'hui quand il tend son piège, il doit attendre quatre jours voire une semaine avant d'attraper un gibier. Donc le nombre de gibiers attrapés serait passé de 5 par semaine à 2 voire 1 gibier maximum par semaine.

4.3.2.4 Influence des changements climatiques sur les activités de pêche des PACL

La pêche est l'une des activités principales menées par les PACL. Dans les zones investiguées, les pêcheurs interrogés appartiennent aux ethnies Mvong Mvong, Baka et Nkounabembe. Les Bakas utilisent des techniques peu productives telles que la pêche au panier, à l'assiette, à la ligne et très souvent en utilisant du poison pour neutraliser la mobilité des poissons dans l'eau. Les Mvong mvong et les Nkounabembe utilisent les techniques plus productives telles que le filet, les pirogues et parfois des hameçons pour attraper les poissons. La quantité de poissons pêchés par les techniques des Bakas serait en diminution, alors que les quantités pêchées par les techniques des Mvong Mvong et des Nkounabembe seraient en augmentation. Le prolongement de la saison sèche serait favorable pour la pêche car elle entraine le prolongement de la période de pêche. Les bakas commencent peu à peu à adopter les techniques de pêche mises en place par le Nkounabembe.

Le manque de ressources naturelles entraine le phénomène de compétition pour les ressources et des conflits. Les causes de conflits citées par le PACL interrogées sont la sorcellerie (67% d'occurrence), l'Adultère, le chômage, le vol des récoltes, les conflits familiaux et les disputes interethniques.). D'autres causes telles que les mésententes sur la gestion des points d'eau potables, et les conflits sur l'occupation du territoire dans le village ont des liens avec la diminution des ressources naturelles, donc les Changements climatiques.

61

4.4. Stratégies d'adaptation aux changements climatiques mises en place par les PACL

Face aux perceptions des changements climatiques et aux impacts sur leurs activités, les PACL ont mis en place des méthodes qui leur permettent de faire face aux effets observés. Ces méthodes d'adaptations varient selon le domaine d'activités, l'ethnie et la classe d'âge des personnes interrogées.

4.4.1 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités Agricoles

Comme méthodes d'adaptation face aux effets des CC sur les activités agricoles, les PACL ont cité des méthodes endogènes ou indigènes (basées sur leurs savoirs traditionnels) et les méthodes exogènes (adoptées des solutions proposées par les ONG et autres acteurs du développement durable installées dans la zone). Le tableau 20 suivant présente les stratégies d'adaptation des PACL dans le domaine Agricole :

Tableau 20: Stratégies d'adaptations des PACL dans le domaine agricole

Méthodes d'Adaptation mises en OEuvre par les PACL

Total

Pourcentage (%)

Type de méthode

Diversification plus élevé des cultures dans la même parcelle (Polyculture)

54

25

Endogène

Prédiction liée à l'interprétation des

manifestations phénologiques du
début et de la fin des pluies

36

16,67

Endogène

Utilisation des variétés Améliorées et de nouvelles cultures

changement de technique culturale

29

28

13,43

12,96

Exogène Endogène

Modification de la date des semis et de calendrier

20

9,26

Endogène

Arrosage et Irrigation des Champs

11

5,09

Exogène

prières et rites traditionnels

8

3,70

Endogène

Diversification des activités (et autres)

6

2,78

Endogène

Agroforesterie

4

1,85

Endogène

Provocation ou blocage des pluies

3

1,39

Endogène

RAS

17

7,87

Endogène

Total général

216

100

 

Il ressort de ce tableau que comme méthodes exogènes, l'utilisation des variétés améliorées des plants de cacao, de café et d'autres cultures promues par les ONG locales et les représentations locales du gouvernement (Ministère de l'Agriculture, SODECAO, etc.) et

62

l'adoption de nouvelles variétés de cultures (13,43%) ont été citées (le Mais et la pomme de terre sont progressivement introduites dans les cultures locales par les allogènes). Elles ont également cité l'arrosage et l'irrigation des champs et des plantations comme techniques Exogènes.

Comme méthodes d'adaptation Endogènes, les PACL ont cité la diversification plus élevée des cultures au sein de la même parcelle ou polyculture (25%), la prédiction liée à l'interprétation des manifestations phénologiques du début et de la fin des saisons de pluies (16,67%), le changement des techniques culturales (abandon progressif brulis) (12,96%), la modification de la date de semis et de calendrier cultural (9,26%), les prières et rites traditionnels (3,70%), la diversification des activités (2,78%), la pratique de l'agroforesterie (1,85%) et la provocation ou le blocage des pluies (1,39%). Certaines personnes interrogées ont répondu ne rien faire face aux CC (7,87%).

4.4.1.1 Diversification plus élevée des cultures au sein de la même parcelle (Polyculture)

Les changements climatiques ayant affecté considérablement la résistance des plantes à certaines maladies, affectant ainsi la production, les PACL ont trouvé bon pour ne pas perdre leur productivité d'associer plusieurs plantes dans la même parcelle (polyculture). Cette association ayant non seulement pour objectif de diminuer la susceptibilité des plantes, mais aussi de multiplier la qualité des plants dans le champ de sorte que, si une des plantes présente dans les champs succombe aux variations dues aux changements climatiques, une autre pourrait résister, et ainsi, l'objectif de production des denrées agricoles sera atteint. La polyculture est une tradition chez les Bantous, et elle est adoptée par les Bakas comme stratégie pour s'adapter aux perturbations climatiques. Il est à relever que cette polyculture va de manière croissante, car des observations faites permettent de remarquer une augmentation de la diversité des cultures au sein de la même parcelle, d'où cela pourrait être considéré comme stratégie d'adaptation. Les photos suivantes présentent des champs en polyculture mis en place par les PACL.

Figure 23 : Champs en Polyculture des PACL (champ Nkounabembe et plantation Baka)

Figure 24 : Polycultures mixtes

63

Il ressort de ces figures que les PACL associent les cultures vivrières nécessaires pour leur alimentation aux cultures annuelles, et parfois aux cultures pérennes lorsqu'il s'agit de polyculture et agroforesterie. Cette pratique se fait au sein de toutes les Ethnies, qui perçoivent les effets des changements climatiques sur leurs activités agricoles. De nouvelles cultures telles que le Mais ont été introduites dans les cultures vivrières dans les années récentes.

64

4.4.1.2 Système de prédiction traditionnel du début et de la fin des saisons de pluies

Les Bakas et les Mvong Mvong ont cité le repérage du début effectif de la saison des pluies à partir du début de l'apparition des chenilles comestibles à tête noire, comme une stratégie d'adaptation à l'irrégularité des pluies. Les chenilles comestibles à tête noire apparaissent très régulièrement deux semaines avant que les pluies ne deviennent abondantes. S'il arrive qu'une pluie tombe au cours d'une période de l'année et que sur les feuilles des arbres (Sapeli, Ayous, Fraké...) les chenilles comestibles à tête noire n'ont pas encore commencé à proliférer, les PACL identifient cette pluie comme fausse pluie. Ce n'est que lorsque les chenilles commencent à proliférer sur les feuilles des arbres (saison des chenilles à tête noire) qu'ils repèrent l'arrivée d'une abondance des pluies qui se fait exactement deux semaines après le début de la saison des chenilles à tête noire. L'arrivée des pluies marque la fin de la saison des chenilles qui dure exactement deux semaines selon les PACL. La figure 25 présente les chenilles comestibles vivantes récoltées par les PACL et le tableau 21 donne la liste des essences sur lesquelles ces chenilles à tête noire prolifèrent.

Tableau 21: Liste des arbres à chenilles comestibles

Nom commun Nom Scientifique Nom Vernaculaire

Sapeli Entandrophragma cylindricum HEKOUT

Ayous Triplochiton scleroxylon MVOKOUT

Fraké Terminalia superba MEMVOUT

Figure 25: Chenilles comestibles qui annoncent le début effectif de la saison des pluies

Ces chenilles comestibles ne prolifèrent que sur les feuilles de certaines essences forestières ci-dessus citées, qui sont abattues lors de la récolte des chenilles par les pygmées et les Mvong mvong. L'abatage de ces essences forestières par les PACL pour la récolte des

65

chenilles met en péril le potentiel de régénération d'où la menace qui pèse sur ces repères traditionnels. Si l'exploitation anarchique entraine la disparition de ces essences, cela entrainerait la perte de ce savoir traditionnel tant bien important pour les PACL. La filière Chenille comestible est aussi une importantes source de revenus pour les PACL car une cuvette de chenilles peut coûter jusqu'à 25 000 FCFA, et une communauté en récolterait plusieurs dizaines de cuvettes par saison.

Le repérage de la fin effective des pluies se fait aussi à partir des indicateurs naturels tels que l'apparition des fourmis, des termites, des criquets et sauterelles, ainsi que des libellules en bordure des cours d'eau et des papillons. Ces types de repères permettent aux PACL d'identifier les périodes propices pour leurs activités agricoles, afin d'éviter de semer très tôt ou de récolter trop tard et de perdre des semences ou des récoltes.

4.4.1.3 Changement des techniques culturale

Les PACL sont connus comme des pratiquants d'une agriculture itinérante sur Brulis, avec abandon des terres après un maximum de deux années d'exploitation. De notre investigation, il ressort que les opérations de brulis prennent de moins en moins de l'ampleur et certaines personnes interrogées enfouissent les herbent pour en faire de la fumure des champs. Néanmoins le brulis reste une pratique importante dans les opérations culturales des PACL, et ceux-ci mettent plus de temps sur la même parcelle.

4.4.1.4 Modification de la date de semis et du calendrier cultural

Le changement du début des saisons a poussé les PACL à changer leur calendrier cultural, ainsi que les dates de semis des diverses denrées cultivées. Certaines cultures comme le mais ont été introduites dans le calendrier cultural, et les opérations de pré-semis ont lieu.

4.4.1.5 Prières, rites traditionnels et provocation ou blocage des pluies

Les PACL, en particulier les Pygmées Bakas, ont des rites et traditions qui les mettent en relation directe avec la forêt. A l'intérieur du Parc National de Boumba Bek, se trouvent de nombreux sites sacrés qui servent aux manifestations culturelles des pygmées Bakas. Les principaux rites traditionnels Bakas sont le Yeli et l'Ejengui.

Le Yeli est un rite traditionnel qui a pour but d'initier les jeunes bakas à la vie en société, la nutrition, la localisation des ressources dans la forêt et la sécurisation de la culture Baka pour qu'elle soit transmise de génération en génération. Certains rituels du Yeli se font en prenant en considération les changements climatiques pour que les jeunes n'aient pas de difficultés à s'y adapter.

66

L'Ejengui est le rite traditionnel le plus connu chez les pygmées Bakas qui a une fonction de divination, de protection, de sécurisation, une fonction thérapeutique et une fonction de communication. Lorsque les jeunes d'une classe d'âge sont initiés au rite de l'Ejengui, il a la possibilité de participer à d'autres rituels.

La Provocation des pluies est pratiquée par les vieux Bakas. Cette pratique se fait lorsqu'ils constatent que la pluie a mis plus de temps avant de tomber. De même, lorsque les pluies sont abondantes empêchant les communautés Bakas de rester en harmonie avec leur forêt (cas d'inondations), certaines pratiques traditionnelles ou magiques permettent de bloquer les pluies. Seuls les initiés au Yéli et à l'Ejengui peuvent participer au blocage ou à la provocation des pluies. Avec la modernité, très peu de jeunes sont encore initiés aux deux rites, ce qui pousse l'un des Vieux Bakas à dire que cette pratique disparaitra un jour si les jeunes abandonnent leur culture.

4.4.1.6 Pratique de l'agroforesterie

L'agroforesterie, technique qui consiste à associer les espèces agroforestières aux plantes agricoles de manière à favoriser les interactions, prend de plus en plus d'ampleur dans les techniques d'adaptations aux changements climatiques mises en place par les PACL. Ceux-ci le font afin de protéger les plantes contre l'effet des vents violents, la sècheresse, et parfois pour soigner et nourrir les plantes. Cette méthode d'adaptation aide les PACL à diversifier leurs sources de revenus tout en maintenant leur production face aux perturbations dues aux changements climatiques.

4.4.2 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

Cueillette

La forte pression anthropique dans la zone entrainerait la réduction en quantité et en qualité de certains PFNL. D'autres seraient en augmentation. L'adaptation se fait d'une part par la diversification des activités de collecte (33,8%), et d'autres parts par la domestication de certaines PFNL tels que l'igname sauvage. Le tableau 22 suivant présente les fréquences des diverses réponses apportés à la question :

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Tableau 22 : Liste des réponses apportées par les PACL interrogées sur les méthodes

d'adaptation face à la réduction de l'abondance des PFNL

 
 

Méthode d'adaptation mises en oeuvre face à la réduction de l'abondance en

%

PFNL

Total

pratique de l'agriculture et domestication de certains PFNL

102

47,2

diversification des activités

73

33,8

augmentation de l'effort de cueillette

8

3,70

Mise en réserve des PFNL récoltés

4

1,85

RAS

29

13,4

Total général

216

100

De ce tableau, il ressort que les Bakas, qui sur le plan historique sont réputés d'être des cueilleurs, pratiquent à présent l'agriculture (47,2% d'occurence) pour pallier au manque de PFNL alimentaire. Ils se sont lancés également dans la domestication des ignames sauvages, du piment sauvage et d'autres espèces dont ils ont constaté la rareté dans la forêt et dont l'importance s'est avérée nécessaire pour leur alimentation.

L'effort de cueillette (3,70%) qui est le temps consenti pour la cueillette d'un PFNL pendant une période donnée a augmenté. Par exemple, pour le cas des chenilles comestibles, avant il était aisé d'en récolter une grande quantité à proximité du village. A présent, il n'y a que de petites quantités à proximité, et ce n'est que plus loin et très souvent à l'intérieur du PNBB que celles-ci sont abondantes.

Les pygmées Bakas font également des réserves (1,85%) avec la rareté des PFNL. Ce sont des personnes qui vivent habituellement au jour le jour, car l'abondance des ressources alimentaires dans la forêt les avaient habitués à trouver ce dont ils ont besoins à temps. Mais à présent, avec les changements climatiques, les ressources sont plus rares, et ils sont obligés de faires des réserves comme les bantous pour assurer leur survie.

Les PFNL tels que l'igname sauvage est domestiqué et cultivé par les PACL. Ils ont compris l'importance de s'approprier la culture de cette plante à cause de la rareté de celle-ci en forêt.

4.4.3 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

chasse

En temps réel, la chasse est l'une des activités principale des Pygmées Bakas. Etant donné le niveau de répression que les écogardes exercent sur les chasseurs PACL à l'intérieur et autour du PNBB, il est clair que celles-ci abandonnent peu à peu cette activité. Mais

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néanmoins, elle reste une activité phare, vitale pour eux, car l'étude de la filière chasse montre que le secteur à lui tout seul génère plusieurs millions de FCFA, nécessaires pour l'amélioration des conditions de vie des PACL qui peuvent jouir des droits d'usage. Le tableau 23 suivant présente les fréquences des réponses apportées à cette question :

Tableau 23: Liste des méthodes indigènes d'adaptation face à la réduction de l'abondance du gibier

face à la réduction de l'abondance en gibier

Total (%)

Changement de technique de chasse

101

46,76

Élevage

62

28,70

Piégeage plus dense

8

3,70

Abandon de la chasse pour se tourner vers les autres activités

2

0,93

Achat du gibier pour la consommation

2

0,93

Se contentent d'autres PFNL (miel sauvage, chenilles, champignons...)

1

0,46

Pratique de l'agriculture-élevage comme alternative

1

0,46

RAS

39

18,05

Total général

216

100

Il ressort de ce tableau que le changement des techniques de chasse (46,76%) est la principale méthode d'adaptation des PACL face à la réduction de l'abondance du gibier. Certains PACL, notamment les Bantous s'intéressent de plus en plus à l'élevage (28,70%). Ils élèvent les porcs, chèvres et volailles pour pallier à la carence en viande de brousse, et aux vues de l'importance de ces animaux lors des cérémonies culturelles (la dote).

Comme technique de chasse, les Pygmées bakas augmentent le nombre de pièges (18,05%) dans une zone précise (tend 3 à 5 pièges par semaine pour espérer attraper un gibier), utilisent les armes à feu qui sont mis à leur disposition par les Bantous, et qui partagent le gibier abattu, ce qui entraine le Braconnage. Les techniques de chasse à la trappe, à la flèche empoisonnée, à la ballette, à la battue, au creusage, à l'embuscade, et au filet etc. sont de moins en moins utilisées.

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Figure 26 : Elevage porcin des Nkounabembe autour du PNBB

4.4.4 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

pêche

La pêche est une activité pratiquée essentiellement par les femmes chez pygmées Bakas. La majorité des réponses apportées à cette question a été le changement de technique de pêche pour s'adapter à l'évolution et à la rareté de la ressource halieutique (96%). Les Pygmées sont passés de la pêche au panier qui se faisait par la technique du poisson barré, à la pêche au filet. Les PACL utilisent des lianes empoisonnée (Strophantus) ou poisons chimiques pour les déverser dans l'eau afin que les poissons soient asphyxiés et remontent en surface pour être ramassés dans l'eau.

Les Bantous par contre se sont lancés dans la pisciculture avec l'appui du Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA) en s'associant en GIC. Cela leur permet de faire face au déficit de poissons et de tirer des revenus de cette activité.

Figure 27 : Zones de pêche des PACL autour du PNBB

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4.4.5 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC dans les autres secteurs Les changements climatiques amènent les PACL à changer de mode de vie. Les Pygmées Bakas deviennent peu à peu sédentaires, pratiquent l'agriculture comme les Bantous, et les femmes font des travaux ménagers comme occupation principale ou secondaires.

Face aux intempéries de plus en plus violentes, les Bakas entreprennent des constructions plus solides. Ils font les huttes avec les feuilles de marantacées en saison sèche, et des huttes avec des planches et troncs de petits arbres en saisons des pluies. Ils ont même commencé à construire en terre battue comme les bantous, parce qu'ils trouvent que leurs maisons sont plus résistantes aux effets du vent que les huttes.

Face à la rareté de l'eau potable, les Bakas consomment très souvent de l'eau contenues dans les lianes de forêt. Cette eau est très pure et issue d'un processus de filtration naturel végétal.

La diminution de l'abondance des PFNL alimentaires pousse certains Bakas à s'intéresser à d'autres PFNL dont l'abondance s'avère plus importante. Ils pensent que si un PFNL est abondant, et qu'un autre devient rare, cela signifie que la nature voudrait leur demander de consommer celui qui est abondant et laisser en régénération celui qui est rare. Cette manière de penser et de gérer la forêt a permis aux pygmées Bakas de préserver la forêt pendant des millénaires tout en contribuant à maintenir la forêt en bon état. Mais de nombreux facteurs externes sont venus les pousser hors de la forêt, avec des effets non seulement sur leur mode de vie, mais aussi sur celui de tous les PACL. Les photos suivantes présentent certains changements d'activités observés chez les PACL interviewés.

Figure 28 : Femme Baka ménagère

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Figure 29 : Construction des huttes Bakas simple à gauche et solide à droite

Figure 30 : Baka consommant les amandes de mangue sauvage

Figure 31 : Consommation de l'eau des lianes de forêt par un Nkounabembé

De cette analyse, il ressort que les stratégies d'adaptation mises en place par les PACL sont en relation avec les perceptions qu'ils ont des changements climatiques. En dehors de la

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perception des CC liée à la diminution du brouillard, pour chacune des autres Perceptions (irrégularité des pluies, variabilité des saisons, vents violents, etc), ils ont développé des méthodes d'adaptation propres en relation avec ces perceptions.

Pour les perceptions portant sur l'irrégularité des saisons, le début tardif des pluies, le décalage et la perturbation des saisons de pluies, Les stratégies indigènes d'adaptation mises en place portent sur le repérage traditionnel du début effectif des saisons pluvieuses à l'aide des indicateurs naturels (période d'apparition des chenilles à tête noire). Ils ont également opté pour la modification de la date des semis et du calendrier cultural, ainsi que le changement de techniques agricoles et la domestication de certaines espèces végétales sauvages. L'une des stratégies portant sur la provocation des pluies par des rites ancestraux est entièrement basée sur les savoirs traditionnels. Du point de vue analytique, ces stratégies basées sur le savoir traditionnelles sont très efficaces pour combattre la vulnérabilité selon les PACL.

Pour les perceptions portant sur la forte battance des pluies et la vélocité du vent élevée en saison des pluies, les PACL ont adopté des stratégies d'adaptation allant des constructions de maisons plus solides à l'utilisation des brise-vents dans des systèmes agroforestiers pour les plantations et les champs.

Pour les perceptions portant sur l'augmentation de la chaleur, la sècheresse fréquente, l'allongement de la saison sèche et l'arrêt précoce de la saison des pluies, les PACL ont mis en place des stratégies d'adaptation portant sur la diversification des cultures au sein d'un même champ ou au sein d'une même plantation, l'utilisation des variétés améliorées, soit provenant des ONG ou des structures gouvernementales en place, soit issues d'un processus de sélection sur la base de leur savoirs traditionnels.

Ces différents résultats sont comparables à ceux de M. Ouedraogo et al., 2010 qui ont menés une étude sur la perception et les stratégies d'adaptation aux changements de précipitations par les Paysans du Burkina Faso en 2010. Après analyse ils trouvent que les mesures d'adaptation les plus appropriées sont celles élaborées par les paysans qui vivent la réalité des changements climatiques, notamment dans le secteur agricole.

Une étude similaire portant sur les perceptions locales des changements climatiques et les mesures d'adaptation dans la gestion des parcs à karité au Nord du Benin menée par GNANGLE et al., en 2010 a permis de voir la relation entre les perceptions paysannes du phénomène de changements climatiques et les stratégies paysannes mises en place pour s'y

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adapter. Il ressort clairement de cette étude que la priorité ou le choix est porté sur une méthode d'adaptation en fonction du niveau de perception du phénomène.

Il ressort aussi que, d'autres chercheurs ont mené des études sur la perception des changements climatiques dans la zone subsaharienne, et sont unanimes que, les changements climatiques qui se manifestent par une élévation des températures et une baisse des précipitations. Ces variations sont bien perçues par les peuples autochtones et communautés locales. Celles-ci ont élaboré des stratégies d'adaptation propres qui varient en fonction du niveau de perception du phénomène.

Les résultats présentés dans le cadre de cette étude se rapprochent de ceux du GIEC en 2010 et du CSC en 2013. Les observations faites par les PACL autour du Parc National de Boumba Bek, sont les mêmes que celles des scientifiques de ces deux institutions.

De cette étude, il ressort clairement que dans les stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques mises en place par les PACL autour du PNBB, certaines stratégies d'adaptation peuvent être collectives (les rites traditionnels aboutissant à la provocation des pluies), communautaire (identification du début effectif de la saison des pluies à partir des marqueurs naturels) ou individuelles. La même remarque a été faite par Traoré et al., en 2002 qui ont identifié les types d'adaptation élaborés par les peuples du bassin du Niger.

De cette analyse, il ressort que le changement climatique n'est pas une nouveauté en Afrique. De nombreuses communautés locales qui sont confrontés aux défis créés par ce phénomène depuis des années ont accumulé une somme de connaissances très variées dont on pourrait s'en inspirer pour élaborer des méthodes d'adaptation durables. Une intégration de ces savoirs traditionnels aux connaissances scientifiques pourrait augmenter la résilience, élaborer des stratégies efficaces et mieux outiller le gouvernement dans la gestion des risques y afférents. Ces stratégies d'adaptation basées sur le savoir traditionnel, malgré certaines insuffisances, permettent aux PACL de faire face aux changements immédiats de leur environnement depuis des millénaires.

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CHAPITRE. 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 5.1. Conclusions

Au terme de cette étude dont l'objectif global a été de contribuer à l'amélioration des stratégies d'adaptation aux changements climatiques à travers l'amélioration des connaissances sur les stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques, force est de constater que les températures moyennes annuelles ont augmenté entre un minimum de 23,6°C (1974) et un maximum de 25,9°C (2013) de 1971 à 2014. De plus, la moyenne globale des températures de 24,72°C #177;0,59°C, observée pendant la même période a tendance à augmenter significativement de plus de 0,5°C. Cette élévation de température dans la zone s'avère supérieur aux observations du GIEC en 2013 dans son cinquième rapport d'activités, qui stipule que la température a augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012 dans le monde ; d'où le réchauffement est plus accentué à Boumba Bek.

Par contre, les précipitations moyennes annuelles ont tendance à rester stables de 1951 à 2014, malgré la diminution apparente entre une valeur maximale de 2140,5 mm au cours de la décennie 2 et une valeur minimale de 1331,5 mm au cours de la décennie 5. La moyenne générale des précipitations annuelles moyennes de 1574,23 #177;178,97 mm subit une diminution de 30 mm sur l'ensemble de la période, ce qui s'avère non significatif d'après le test de régression effectué. Le nombre de jours de pluies par année est passé de 163 jours de pluies en 1962 à 118 jours de pluies en l'an 2000 ce qui implique de graves conséquences pour les activités des peuples autochtones et communautés locales.

Autour du parc national de Boumba Bek, les peuples autochtones (les pygmées Bakas) et les communautés locales (les Bangando, les Mvong Mvong et les Nkounabembe) interrogés perçoivent clairement les changements climatiques à travers 16 perceptions différentes citées. Ils relèvent principalement une augmentation de la chaleur , une perturbation du rythme des saisons et la baisse dans la durée des pluies. Ils ont également relevé une fréquence élevée de phénomènes climatiques extrêmes tels que les sècheresses, les tempêtes de vents de plus en plus violents, les pluies de plus en plus fortes entrainant des inondations dans la zone.

Les Changements climatiques affectent les PACL à travers la réduction de l'abondance des ressources naturelles, perturbant ainsi les activités de cueillette, de chasse et de pêche, qui sont des activités vitales pour peuples.

Les stratégies d'adaptation développées par les PACL pour le secteur agricole sont principalement une diversification plus élevée des cultures au sein d'une même parcelle

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(polyculture), un système de prévision du début effectif et de la fin des saisons de pluies basé sur des manifestations phénologiques et d'autres savoirs traditionnels, la domestication des espèces sauvages et le changement de techniques culturales. La provocation traditionnelle et blocage traditionnel des pluies ont également été cités par les personnes interrogées. Les stratégies d'adaptation pour le secteur de la cueillette mises en place par les PACL portent essentiellement sur la sédentarisation progressive des Pygmées Bakas, et la pratique de l'agriculture comme activité pour les pygmées Bakas.

Dans le secteur de la chasse, les PACL optent pour un changement de techniques de chasse et une reconversion des chasseurs soit en Agriculteurs, soit en éleveur. Pour ceux qui pratiquent la pêche comme activité, l'adaptation porte sur l'amélioration des techniques de pêche à partir des méthodes traditionnelles et sur l'implication des autres classes sociales dans l'activité de pêche.

A l'issue de ces résultats, il ressort que les changements climatiques sont réels et bien perçus par les PACL qui ont élaborés des savoirs traditionnels pour s'y adapter. Quoique ceux-ci s'avèrent limités, les savoirs traditionnels sont d'une extrême importance, aux vues de la forte vulnérabilité des communautés rurales qui ne possèdent pas de ressources, ni de moyens techniques pour s'y adapter.

L'hypothèse principale formulée au début de cette étude, qui stipule que « l'utilisation des savoirs traditionnels dans les méthodes d'adaptation est la principale stratégie d'adaptation des PACL face aux changements climatiques autour du parc national de Boumba Bek », est acceptée. Les méthodes telles que le dispositif de prévision du début effectif des pluies et de la fin effective des pluies, la provocation traditionnelle des pluies lorsqu'elles tardent à tomber ainsi que le blocage des pluies en période de crue excessive, sont des stratégies d'adaptation basées sur les savoirs traditionnels ancestraux des PACL autour du PNBB. La domestication des espèces sauvages est également fonction des habitudes alimentaires de PACL, car ceux-ci privilégient la domestication de l'igname sauvage plutôt qu'une autre espèce sur la base de leurs savoirs traditionnels.

L'hypothèse secondaire 1 qui dit que les températures ont augmenté d'au moins 0,5°C et les précipitations ont diminués d'au moins 2% par décennie au cours des quatre dernières décennies est acceptée partiellement. Car de cette étude, il ressort que la température moyenne annuelle à la station de Yokadouma a augmenté de plus d'un demi-degré Celsius selon la courbe de tendances. Par contre, les précipitations restent stables malgré une diminution

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apparente de 30 mm sur la période. L'hypothèse principale basée sur le rapport de Molua et Lambi en 2007 au Cameroun est partiellement acceptée.

L'hypothèse secondaire 2 qui dit que les PACL perçoivent clairement les changements de leur environnement sur les trente dernières années est acceptée ; car il ressort de cette étude que les PACL ont cité 16 perceptions différentes allant des sensations de chaleur en hausse et des précipitations en baisse, à la baisse progressive du phénomène de Brouillard et la vélocité élevée en saison des pluies. Cette perception des changements climatiques est bien ressortie à travers la manifestation de phénomènes climatiques extrêmes telle que la sècheresse, les inondations et les tempêtes de vent à fréquence élevée, Bien relevés par les PACL.

L'hypothèse secondaire 3 qui stipule que le principal impact des Changements Climatiques sur les PACL autour du parc national de Boumba Bek a été la réduction de l'abondance des PFNL est acceptée, car de l'analyse des discours, il ressort une perception de la diminution des ressources naturelles affectant la disponibilité des PFNL dont les quantités sont en baisse pour certaines PFNL autour du parc. Par contre, les quantités d'autres PFNL tels que les mangues sauvages seraient plutôt en hausse, à cause des stress physiologiques due à l'augmentation de la chaleur (I. Cacciari et al. 2010).

L'hypothèse secondaire 4 qui dit que les méthodes d'adaptation mises en place par les PACL varient en fonction du niveau de perception du phénomène par la communauté ou l'individu est accepté car dans le cadre de cette étude, selon que l'interviewé appartienne à une classe d'âge, la stratégie d'adaptation énumérée varie en fonction de la manière de percevoir le phénomène des changements climatiques. Néanmoins, aucune stratégie n'a été relevée pour la perception de la diminution du phénomène de Brouillard perçue par les vieux.

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5.2. Recommandations

A la fin de cette étude, les recommandations suivantes peuvent être portées à l'attention des diverses parties prenantes intéressées par cette étude.

Au Gouvernement Camerounais (MINFOF, MINEPDD, etc.).

Il est recommandé de créer un cadre pour l'élaboration de la stratégie nationale d'adaptation aux changements climatiques, afin d'intégrer les savoirs traditionnels des peuples autochtones et communautés locales dans les stratégies d'adaptation. A cet effet, il lui est recommandé :

- Créer un cadre institutionnel de réponse aux changements climatiques à l'échèle nationale et dans les communes, permettant de renforcer la coordination, le travail en réseau et la circulation des informations entre différents niveaux de l'administration, afin d'adapter au mieux la riposte face aux enjeux de l'élimination de la pauvreté et les changements climatiques.

- Mettre en place un cadre pour le transfert des connaissances traditionnelles de

génération en génération, d'une localité à une autre, et d'une culture à une autre.

- Solliciter la révision des lois dans tous les départements ministériels afin que les politiques d'adaptation aux CC intègrent les savoirs traditionnels des PACL des différentes zones.

- D'améliorer l'accès à l'information sur les données climatiques et les changements climatiques au niveau national

- De mettre à profit les savoirs culturels des PACL pour renforcer les mécanismes nationaux d'adaptation existants

- D'impliquer les communautés locales et les peuples autochtones dans la définition et la mise en oeuvre des plans d'action nationaux d'adaptation (PANA) pour s'assurer des meilleurs résultats.

- Instituer qu'une étude nationale soit faite auprès des PACL afin recueillir plus d'informations sur les savoirs traditionnels efficaces dans l'adaptation aux CC au niveau national.

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A la GIZ-ProPSFE

Il est recommandé :

- De poursuivre la mise en place de la procédure du consentement libre informé et préalable (CLIP) dans la mise en oeuvre des projets REDD+ au Cameroun, car cette procédure a facilité le contact et les échanges entre les PACL et l'enquêteur.

- D'appuyer d'autres études similaires dans les différentes zones agro écologiques du Cameroun afin d'élaborer un document national d'adaptation aux changements climatiques basé sur les savoirs traditionnels des peuples autochtones et communautés locales et les connaissances scientifiques dans ces diverses zones agro-écologiques.

- De vulgariser ce document auprès des autres partenaires au développement, élaboré dans les normes de la procédure du consentement libre informé et préalable.

- De sensibiliser les autres partenaires au développement sur l'importance de conserver les savoirs traditionnels des peuples autochtones qui sont de véritables repères pour l'adaptation aux changements climatiques.

Aux ONGs et structures de recherche qui oeuvrent dans l'adaptation et l'atténuation des CC au Cameroun (IUCN, PNUD, CIFOR, SNV, Fondation TNS, Pacebco, etc.).

Il leur est recommandé :

- De mettre à contribution leurs ressources afin qu'un document national sur les stratégies d'adaptation des peuples autochtones et communautés locales du Cameroun soit mis sur pied à travers une étude nationale.

Au Service de la Conservation du Parc Nationale de BoumBa Bek. Il est recommandé :

- De redoubler de vigilance autour du Parc National de Boumba Bek, car les PACL savent que les Animaux se sont déplacés des zones périphériques des villages pour les zones humides et fraiches à l'intérieur du PNBB, d'où la menace persistante de braconnage à l'intérieur du PNBB

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Aux Universités

Il leur est recommandé :

- D'orienter les recherches scientifiques des étudiants sur la valorisation des acquis à partir des connaissances ancestrales (les savoirs traditionnels), et les adapter aux technologies innovantes tirées d'ailleurs.

Aux citoyens camerounais et aux usagers des ressources naturelles qui ressentent les changements climatiques

Il est recommandé :

- De s'intéresser aux savoirs traditionnels élaborés dans chacune des communautés du pays. Cela pourrait constituer la clé pour l'adaptation aux changements climatiques pour les générations présentes et pour les générations futures (clé d'une adaptation durable).

Aux peuples autochtones et communautés locales autour du Parc National de Boumba Bek

Il est recommandé :

- D'arrêter l'abattage des jeunes sapelli pour récolter les chenilles comestibles, car cette pratique détruit la régénération naturelle de cette essence forestière de haute valeur commerciale et perturbe ainsi la transmission d'un savoir traditionnel tant bien important pour l'adaptation aux changements climatiques.

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83

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WCS. 1996. Integrated monitoring program for trans-boundary forest conservation and

84

management in Congo, Cameroon and the Central African Republic. Proceedings of the Bomassa Workshop, September, 1994.

85

ANNEXES

ANNEXE 1 A : GUIDE D'ENTRETIEN

FICHE D'ENQUETE SIMPLIFIE POUR LA PHASE DE COLLECTE DES

DONNEES.

PERCEPTION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE PAR LES POPULATIONS

LOCALES

1. Identification du Répondant

Date de l'enquête : Village Sexe : F/M ;

Age ans; Activité principale : ; Activités secondaires

2. Perception du climat et de la variabilité climatique 2.1 Qu?est-ce qui détermine le climat ?

2.2 Avez-vous connaissance que le climat a changé ? Oui Non

2.3 Si oui, Comment le savez-vous ?

B- IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES ACTIVITES 3.1 Est-ce que les Changements Climatiques ont une influence sur votre activité ?

3.2 Les rendements de chasse, de cueillette et de pêche sont-ils en baisse? Oui Non

86

3.3 Si oui, comment expliquez-vous la baisse actuelle des rendements ? (par ordre d'importance)

Baisse de la pluviométrie

 

Fin précoce de la saison pluvieuse

 

Sécheresse pendant les phases critiques (floraison et reproduction animale)

 

Hausse de température

 

Maladies

 

Autres (Préciser)...

 

STRATEGIES INDIGENES D'ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

a)- comment faites vous pour vous adapter à la variabilité des saisons?

b)- face à la réduction des pluies (en quantités), que faites vous pour que cela n'affecte pas votre activité?

c)- face aux vents de plus en plus violents, et à la violence des pluies comment réagissez vous ?

d)- y'a-t-il des PFNL dont l'abondance est affectée par les Changements climatiques ? Citez

les : .

e)- face à la diminution des ressources naturelles, quelle technique d'adaptation avez-vous élaboré ? (l'eau, les PFNL, le gibier, etc. ...)

87

f)- Pratiquez-vous un peu d?agriculture? Oui Non

-Votre agriculture est elle souvent perturbé par les changements climatiques? Oui Non Comment faites vous pour gérer ces perturbations ?

88

ANNEXE 1 B : GUIDE D'ENTRETIEN
FICHE D'ENQUETE

PERCEPTION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE PAR LES POPULATIONS

LOCALES

1. Identification du Répondant

Numéro : Date de l'enquête : Village

Sexe : F/M ; Situation matrimoniale : M/C/D/V ; Age ans ; Niveau d'études : P/S/U ;

Activité principale : ; Activités secondaires .

Durée du séjour dans la localité : ans

2. Perception du climat et de la variabilité climatique 2.1 Qu'est-ce qui détermine le climat ?

Pluie

 
 

Température

 
 

Vents

 
 

Humidité

 
 

Soleil

 
 

Le niveau des

d'eau

cours

 

La végétation

 
 

Altitude

 
 

Tous ces éléments

 
 

Autres

 
 

2.2 Avez-vous connaissance que le climat a changé ? Oui Non

2.3 Si oui, Comment le savez-vous ?

89

Observations de

environnement

son

 

Radio

 
 

Télévision

 
 

Journaux

 
 

Information en

(Internet)

ligne

 

A l'école

 
 

Autres (Préciser)

 
 

2.4 Qu'est ce qui semble caractériser le changement climatique ?

Baisse de température

 

Baisse des pluies

 

Hausse de température

 

Hausse des pluies

 

Autres (Préciser) :

 

2.5 Le climat de votre région a-t-il changé ? Oui Non

2.6 Si oui, depuis combien de temps ?

0 - 5 ans

 

5 - 10 ans

 

10 - 15 ans

 

Plus de 15 ans

 

2.7 Quelles sont les causes de ces changements climatiques ?

Déforestation

 

Agriculture itinérante

 

Activités industrielles

 

Exploitation minière

 

Développement urbain

 

Autre (Préciser) :

 

90

2.8 a)- Quel est l'état actuel de la végétation ?

Plus dense n Moins densen Stablen

2.8 b)- Quel est l'état actuel de la faune

Plus dense n Moins densen Stablen

2.8 c)- Comment évaluez-vous la production agricole ?

Augmentation n Diminutionn Stabilitén

2.8 d)- Comment estimez-vous la production de poissons ?

Augmentation n Diminutionn Stabilitén

2.8 e)- Avez-vous constaté une disparition d'espèces végétales dans la localité ?

n Oui n Non.

2.8 f)- Si oui, lesquelles ?

2.8 g)- Avez-vous constaté une disparition d'espèces animales ? n Oui n Non.

2.8 h)- Si oui, lesquelles ?

2.9 Y a -t-il eu dans la localité un événement climatique marquant ? n Oui n Non

2.10 Lequel ?

Eléments

+

-

Inondation

 
 

Pluies violentes

 
 

Vents violents

 
 

Sécheresse

 
 

Raz de marée

 
 

Autres (Préciser)...

 
 

2.11 Depuis combien de temps ?

0 à 5 ans

5 à 10 ans

91

10 à 15 ans

Plus de 15 ans

2.12 Quelles ont été les conséquences dans la localité ?

Glissements de terrain

 

Eboulement

 

Epidémies

 

Inondations

 

Sècheresse

 

Manque de Ressources en eau

 

Erosion des sols

 

Baisse de la récolte des PFNL

 

Baisse de la chasse

 

Incendies

 

Pertes en vies humaines

 

Déplacement des populations

 

Dégâts matériels

 

Autres (Préciser)...

 

2.13 Quelle a été la réaction de la population ?

Panique et Abandon des lieux

 

Organisation spontanée

indigènes d'adaptation)

(stratégies

 

Appel à l'aide

 
 

Autres (Préciser)...

 
 

IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES ACTIVITES 3.1 Quelles sont les principales activités des populations de ce village ?

Chasse

Cueillette

92

Pêche

 

Agriculture

 

Elevage

 

Commerce

 

Industrie (exploitation

forestière ou minière)

 

Services

 

Autres (Préciser)

 

3.2 Le climat a-t-il une influence et Comment influence-t-il ces activités ?

Influence

Oui ou Non

+

-

Chasse

 
 
 

Cueillette

 
 
 

Pêche

 
 
 

Agriculture

 
 
 

Elevage

 
 
 

Santé

 
 
 

Ressources en eau

 
 
 

Industries

 
 
 

Habitat

 
 
 

Faune et Flore

 
 
 

Autres

 
 
 

3.3 Certaines activités sont-elles nées avec les changements climatiques? Oui Non.

Si oui, citer

3.4 Certaines activités ont-elles disparues avec les changements climatiques ? Oui Non.

Si oui, citer

93

3.5 Les rendements de chasse, de cueillette et de pêche sont-ils en baisse avec les changements climatiques?

Oui Non

3.6 Si oui, comment expliquez-vous la baisse actuelle des rendements ? (par ordre d'importance)

Baisse de la pluviométrie

 

Fin précoce de la saison pluvieuse

 

Sécheresse pendant les phases critiques (floraison et reproduction animale)

 

Hausse de température

 

Maladies

 

Autres (Préciser)...

 

3.7 Y a-t-il une mobilité des autochtones d'un secteur d'activité à l'autre ?

Oui Non

3.8 Les migrations des jeunes vers les villes et sur l'extérieur du pays sont-elles importantes ?

Oui Non

3.8 Existe-t-il de + en + des conflits dans la localité ?

Oui Non

3.9 Si oui, quelles en sont les causes ?

3.10 Y'a-t-il des plantes médicinales qui ont disparues ou qui sont menacées de disparition dans le village ? Quels étaient leurs usages ?

3.11 Y'a-t-il des rites, coutumes, ou traditions qui ont disparues ou qui sont menacées de disparition ? (qui se pratiquaient avant et qui ne se pratiquent plus) ? Quelles pourraient en être les causes ?

94

STRATEGIES INDIGENES D'ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

4.1 Quelles sont les principales méthodes d'adaptation mises en oeuvre face :

a)- à la réduction de l'abondance en PFNL ?

b)- à la réduction de l'abondance du gibier (baisse de l'activité de chasse) ? Changement de technique de chasse par exemple ;

c)- à la réduction des produits de la pêche

d)- à la réduction ou la perte des savoirs sur les plantes médicinales

f)- à la diminution des ressources naturelles dont leur survie en dépend






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle