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Cooperation transfrontaliere entre le Cameroun et la Guinee equatoriale

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par Eric Bertrand BELINGA
Universite de yaounde II=Soa, Institut Des Relations Internationales Du Cameroun - Master 2 2013
  

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ABSTRACT

Since the end of authoritarian regimes and attempts of democratization in Africa, the border inherited from colonization is no longer the guarantor of national sovereignty. Regional integration prior to the African Union seems to be one way in the light of globalization and the globalization of markets to ensure stability, security and development in Africa in general and in the border area between the two states in particular. This integration is only possible if there is basically cross-border cooperation between states, which is capable of removing the "barrier effects" of borders to make space for better joint use of common resources, peace, democracy and freedom of movement for the local population.

Cameroon and Equatorial Guinea have favorable natural conditions for the realization of cross-border cooperation, including ethnocultural homogeneity and geographical. In fact, the border areas between the two countries that are populated by the same ethnic Fang, separated by a single maritime and land border abound throughout important natural resources. Therefore, the problem that underlies this study is, the question: What are the fundamentals and issues of cross-border cooperation between Cameroon and Equatorial Guinea? What could be its scope? In other words, what are its achievements and how to make this cooperation a springboard for the development of cross-border populations and sub-regional integration? Verification of this hypothesis is based on four theories of international relations, namely: realism, transnationalism, constructivism and functionalism. It is also based on an analysis of data through a socio-historical and geopolitical.

Based on this analysis, it appears that the geographical proximity and the homogeneity of the border area between the two states are truly a catalyst for cross-border cooperation, hence the signing of several cooperation agreements after independence. However, difficulties in the daily management of the common border and the various issues tend to make the border between Cameroon and Equatorial Guinea a tool of manipulation in the service of particular interests to the detriment of border people who aspire to the development of their region. This is the meaning of our call for a genuine political awareness for the emergence of cross-border cooperation better developed and more decentralized.

INTRODUCTION GENERALE

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET

Jusqu'à une certaine époque, celui qui vivait de l'autre côté de la frontière était perçu comme un ennemi. C'est d'ailleurs le sens de l'étymologie du mot « frontière » qui se rapporte à celle du « front militaire ». A l'instar d'un célèbre débat d'actualité, la frontière participait donc à créer un sentiment d'identité nationale face à l'étranger, car pour paraphraser Michel Foucher  tracer une frontière, c'est définir un territoire, le délimiter, et ainsi enregistrer son identité ou la lui conférer. La frontière, sorte de clôture du territoire, définit une appartenance et une exclusion. Le terme frontière apparaît en France au XIVe siècle, il est utilisé pour évoquer les zones les plus menacées du royaume. En Espagne, il indique les régions chrétiennes limitrophes des zones musulmanes. Si le concept parait plusieurs fois séculaire, en revanche, Michel Foucher relève que : « Le compartimentage de la totalité de l'espace terrestre en Etats et entités bordés de frontières linéaires est un fait récent. L'extension de ce mode de découpage désormais planétaire ne date que de la fin du XIXe siècle. Certes, on peut hésiter entre plusieurs dates : 1892, avec le partage sur le papier de l'Afrique, ou 1914, date à laquelle on considère que le partage sur le terrain est achevé1(*). »

Les frontières internationales des pays africains, pour la plupart du moins2(*), ont été à l'origine fixées et imposées aux dirigeants et aux divers groupes ethniques de manière à servir les intérêts de la colonisation européenne. Paradoxalement, la notion d'immutabilité des frontières coloniales a survécu au rejet du colonialisme par les peuples africains. Les assauts contre les frontières artificielles lors de la conférence panafricaine qui s'est tenue à Accra en décembre 1958 ont été de courte durée. A partir de 1960, alors que les pays africains s'émancipaient les uns après les autres de la règle coloniale, dans presque tous les pays, les dirigeants ont tenu à leurs frontières coloniales, ils allèrent plus loin pour donner corps à cette volonté en adoptant une résolution des chefs d'Etat et de Gouvernement lors de leur deuxième sommet au Caire en 1964. Ils s'engageaient alors  à respecter les frontières existantes lors de l'accession à l'indépendance nationale. Compte tenu de la fragilité des gouvernements africains et de leur extrême susceptibilité pour ce qui était des atteintes à leur « souveraineté nationale », la déclaration des chefs d'Etat et de gouvernement était compréhensible, d'autant plus que tous les Etats africains n'ont pas accédé à l'indépendance au même moment, ni par les mêmes voies, encore moins dans les mêmes conditions.

Dans leur sagesse, les leaders africains ont estimé que les imperfections de ces frontières et les difficultés subséquentes ne pouvaient que susciter des récriminations. En la matière, la conscience collective était imprégnée de prudence et de conservation.

C'est ainsi que naquit, presque imperceptiblement, une tradition dans la politique des relations interafricaines qui veut que les frontières n'aient jamais été sérieusement considérées soit comme des instruments potentiels d'intégration régionale, soit comme un atout susceptible de renforcer les relations pacifiques en Afrique.

Des décennies se sont écoulées depuis la déclaration du Caire, de laquelle aucune solution n'est théorisée dans le cadre de la résolution et la prévention des conflits internationaux. Toutefois des études récentes portant sur les frontières et les zones frontalières africaines ont adopté un ton plus optimisme et laissent entrevoir des changements. C'est particulièrement vrai dans les domaines de la politique et du règlement des conflits en raison des nouvelles découvertes économiques, des impératifs de sécurité et de protection de l'environnement. Les résultats font que les questions frontalières peuvent être mieux appréhendées aujourd'hui qu'au moment de l'accession à l'indépendance.

En effet, les Etats africains ne peuvent plus continuer à considérer les frontières d'un point de vue négatif, comme des lignes de séparation statiques. Au contraire les décideurs ont aujourd'hui la possibilité, voire l'obligation, d'adopter des dispositions législatives qui affirment le caractère organique et dynamique des frontières pour qu'elles deviennent des zones de réconciliation et d'expérimentation dans la fusion des microsystèmes. Il ne saurait en être autrement de la frontière entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.

L'espace frontalier ou transfrontalier est un espace que tout pays ou Etat possède, cela implique concrètement que cet espace est inhérent à tout Etat. Et l'existence d'un ou des Etats voisins suffit pour que se posent les enjeux de la gestion de la frontière et des relations transfrontalières. Dès lors, généralement dans le contexte africain, et plus précisément le long de la frontière entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale, la question de l'existence d'une identité transfrontalière réunissant les deux populations frontalières pose d'emblée l'éventualité d'une coopération dont la nature et les objectifs restent tout simplement à définir. Ce qui sous-tend l'intitulé du présent mémoire sur La coopération transfrontalière entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.

* 1 M. Foucher, Fronts et frontières : un tour du monde géopolitique, Paris, Fayard, 2005, p.57.

* 2 Michel Foucher estime qu'en 1985 sur un total de 80 703 km, 87 % des frontières africaines sont issus de la colonisation occidentale. M. Foucher, op. Cit. p.167.

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