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Cooperation transfrontaliere entre le Cameroun et la Guinee equatoriale

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par Eric Bertrand BELINGA
Universite de yaounde II=Soa, Institut Des Relations Internationales Du Cameroun - Master 2 2013
  

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B. L'apport des partenariats internationaux et la mobilisation des ressources financières

Il s'agit surtout du concours d'un certain nombre de bailleurs de fonds occidentaux et, d'un effort de mobilisation de ressources financières.

1. L'apport de l'inestimable expérience européenne

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe pose les premiers jalons institutionnels d'une coopération volontaire basée sur l'hypothèse que le renforcement des interdépendances entre États s'accompagnera d'une gestion moins conflictuelle de leurs différends. La création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) concrétise alors cette volonté politique de partager des industries à la base de l'effort de guerre et de se démarquer des attitudes protectionnistes et autarciques d'avant-guerre. Malgré des crises régulières, cette association d'États réalise progressivement une intégration des peuples et des territoires grâce à des coopérations intergouvernementales et de nombreuses dynamiques publiques et privées au niveau régional et notamment transfrontalier.

Les limitations volontaires par les États de leur souveraineté permettent la distinction progressive entre le principe de solidarité et le critère de nationalité. Trois grands facteurs contribuent à l'avènement des régions en tant qu'acteurs à part entière de leur propre développement et sujets de la construction européenne :

· L'augmentation du budget communautaire : En 2002, sur 85 milliards d'euros dépensés par l'UE, les montants alloués à la Politique Agricole Commune et aux fonds de péréquation, visant la réduction des déséquilibres inter-régionaux au sein de l'ensemble européen, atteignent respectivement 51% et 27%113(*).

· L'arrivée dans la Communauté à partir des années 80 de pays plus pauvres (comme la Grèce, l'Espagne et le Portugal) faisant évoluer la nature de la redistribution vers un devoir de solidarité entre Européens114(*).

· La mise en oeuvre des politiques de décentralisation, dans les années 1980, en France, Espagne et Royaume-Uni. Les collectivités territoriales infra-étatiques vont alors être en mesure de définir elles-mêmes les conditions de leur évolution en s'adressant non seulement

aux autorités centrales de leurs pays, mais aussi aux institutions communautaires, voire à d'autres régions de l'ensemble européen115(*).

Initiée par des élus et des autorités des régions frontalières, la coopération transfrontalière naît dans les années 50. En 1971, la création de l'Association des Régions Frontalières Européennes (ARFE) permet de nouer des relations étroites avec les Institutions européennes et les gouvernements nationaux. A partir des années 80, l'adhésion à l'UE de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce, puis la création du marché unique, soulignent la persistance de fractures territoriales. Le programme « INTERREG », offrant aux régions frontalières des aides sur la base « de plans ou stratégies de développement transfrontaliers », devient un programme communautaire majeur (son budget pour la période 2007 - 2012 est de près de 8 milliards d'Euros).

Dès la naissance du dossier « coopération transfrontalière » en Afrique de l'Ouest en 2003, le CSAO et ses partenaires sont entrés en contact avec le mouvement frontalier européen. L'objectif affiché était, non pas de reproduire l'expérience européenne en Afrique, mais d'en tirer des enseignements utiles d'une part et de créer une nouvelle forme de solidarité entre les régions frontalières européennes et le continent africain.

Des liens se sont progressivement créés avec l'Association des Régions Frontalières Européennes (ARFE) qui réunit plus de 100 régions européennes. Les nombreuses discussions avec les responsables de régions frontalières et transfrontalières européennes ont produit une idée nouvelle : celle de créer des liens de coopération technique et financière entre les régions frontalières européennes et les régions frontalières ouest-africaines, l'Afrique centrale tarde à emboiter le pas.

Par ailleurs, le texte de la charte des régions européennes des régions frontalières et transfrontalières mentionne que : Les frontières sont des « cicatrices de l'histoire ». La coopération transfrontalière contribue à atténuer les effets négatifs de ces frontières, à surmonter la situation marginale des régions frontalières dans leur pays et à améliorer les conditions de vie de la population. Elle englobe tous les aspects culturels, sociaux, économiques et infrastructurels. La connaissance et la compréhension des particularités sociales, culturelles, linguistiques et économiques du pays voisin, qui contribuent à renforcer la confiance réciproque, sont des conditions essentielles à la réussite de la coopération transfrontalière. « (...) Seule la levée de toutes les barrières économiques, sociales, culturelles, économiques, infrastructurelles et juridiques, combinée à la création d'une Afrique unie dans la diversité, peut transformer la situation marginale actuelle de nombreuses régions frontalières au sein de leur pays en une situation favorable au sein de l'Afrique. Même les régions frontalières périphériques d'Afrique peuvent sortir de leur isolement si on améliore l'accessibilité à celles-ci. Les régions frontalières et transfrontalières feront ainsi office de passerelles et de bancs d'essai pour l'unification africaine et une proximité acceptable aux frontières extérieures116(*) Tout ceci, démontre qu'à l'évidence un dialogue afro-européen sur la coopération transfrontalière peut être très utile. Les frontaliers européens peuvent et souhaitent dire à l'Afrique leurs succès mais aussi leurs erreurs. Ils peuvent également aider l'Afrique à convaincre les partenaires techniques et financiers que la coopération transfrontalière est un instrument puissant de paix, de développement et déconstruction régionale. En outre, un grand nombre de régions européennes appuient financièrement et techniquement des projets de développement en Afrique. Pourquoi ne pas imaginer qu'un jour des régions transfrontalières européennes appuie des régions transfrontalières entre le Cameroun et la Guinée-équatoriale ? Une réflexion à la meilleure manière de lancer officiellement le dialogue euro-africain sur la coopération transfrontalière s'avère nécessaire.

* 113 OCDE/UA, Programme frontières, Atelier des experts africains, Bamako, 8-9 mars 2007, Partenariats et mobilisation des ressources nécessaires, pour le Programme frontières de l'Union africaine, p.6.

* 114 Idem. P. 8.

* 115Idem.P.10

* 116 Idem. P.6.

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