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Cooperation transfrontaliere entre le Cameroun et la Guinee equatoriale

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par Eric Bertrand BELINGA
Universite de yaounde II=Soa, Institut Des Relations Internationales Du Cameroun - Master 2 2013
  

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2. Délimitation spatiale

Il s'agit d'une étude sur les enjeux de coopération autour de la configuration linéaire d'un espace terrestre, à la fois continentale et maritime. En effet, la limite territoriale entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale est représentée par la frontière terrestre d'une longueur de 189 km allant de la ville Kyé-Ossi à Campo au Cameroun et, d'Ebebeyin à Rio Campo du côté de la Guinée Equatoriale. Tandis que la distance maritime entre les deux est de 35 km en partant de l'île de Bioko jusqu'à la côte camerounaise la plus proche, notamment la ville de Limbé tel qu'on peut le voir sur les cartes ici-bas ; avec une frontière maritime s'étendant quasiment sur tout le Littoral camerounais. Plus précisément, il s'agit de la frontière méridionale du Cameroun qui «  s'étend entre 9°50' et 16°10' de longitude Est [...] la frontière équato-guinéenne (étant située) entre 9° 50' et 11° 50'»8(*).

Figure 1 : Carte présentant la frontière maritime entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale

Légende : Frontière maritime entre le Cameroun et la Guinée équatoriale

Source : Encyclopédie Encarta 2009

Figure 2 : Carte présentant la frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale

Légende : Frontière maritime entre le Cameroun et la Guinée équatoriale

Frontière terrestre entre le Cameroun et la Guinée équatoriale

Source : Encyclopédie Encarta 2009

VII. REVUE DE LA LITTÉRATURE

La coopération transfrontalière entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale n'a pas fait l'objet de recherche ou de publication spécifique. Toutefois, loin d'être pionnier dans le domaine, notre travail s'est inspiré, et parfois aussi appuyé, sur un certain nombre de documents dont il importe ici de faire mention. Publié en 20029(*), l'ouvrage de Karine Bennafla sur le commerce transfrontalier en Afrique centrale est d'un grand apport à l'intelligence des échanges marchands des grands centres frontaliers des pays concernés. Dans ce travail, tirant partie des résultats de sa thèse de Doctorat, elle se focalise sur les différentes pratiques et utilisations de la frontière d'Etat ainsi que sur les conséquences politiques de la recrudescence actuelle des activités économiques frontalières. A travers une approche géographique, l'auteur utilise avec force et détails le commerce frontalier pour analyser la recomposition spatiale qui s'opère autour des zones frontalières en s'interrogeant sur sa nature et sa portée.

Pour Karine Benafla, ces échanges frontaliers participent plutôt au « maintien et au renforcement des cadres spatiaux étatiques mais avec un remembrement interne des territoires nationaux10(*)». Par ailleurs, elle souligne que la déconfiture des structures d'encadrement n'est pas de nature à favoriser l'intégration régionale.

Dans une perspective régionale, il importe de souligner quelques ouvrages traitant de l'intégration en Afrique centrale. Wilfred Awung Ndongko fait une évaluation de l'évolution et de la performance de l'Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale (UDEAC) depuis sa création en 196411(*). Après une analyse des facteurs majeurs et déterminants dans la création et l'évolution de l'Union, l'auteur fait un examen de nouvelles approches et des instruments politiques mis en place. Il s'intéresse ensuite aux implications extérieures de l'évolution de l'UDEAC dans le cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et du Plan d'Action de Lagos. Son étude s'achève sur les perspectives d'avenir de l'UDEAC. Tout au long de son analyse, Wilfred A. Ndongko mentionne quelques obstacles de nature politique et économique qui entravent la réalisation des objectifs primordiaux de l'UDEAC. Il cite, entre autres, l'instabilité politique dans la région, la persistance du nationalisme, l'impact de l'ancienne métropole, la faiblesse financière de l'Union et le niveau inégal du développement des Etats membres. En somme, un ouvrage riche en perspectives mais qui aborde très peu la dimension pratique des principes de l'UDEAC et leur impact sur les populations frontalières.

Plus récemment, Claude N'Kodia12(*) fait une autre lecture plus critique de l'intégration économique en Afrique centrale: L'analyse des faits conduit en effet à un constat peu encourageant. Elle met en évidence une évolution peu satisfaisante des échanges, une faiblesse du commerce intra-communautaire, une offre régionale peu compétitive, le développement d'une intégration parallèle au détriment d'un processus conventionnel et un espace monétaire contraint par un environnement économique peu favorable. Les différentes faiblesses apparaissent ainsi comme les principaux indicateurs de la dérive des expériences d'intégration économique engagées en Afrique centrale.

La problématique de la libre circulation des personnes et des biens en zone CEMAC est soulevée par Dairou Bouba dans le cadre de son mémoire à l'IRIC. L'auteur inscrit sa recherche dans la problématique générale de la capacité et de la volonté des Etats africains à pouvoir mener à son terme un processus d'intégration pouvant permettre de produire des effets positifs sur leur développement. Ainsi, précise-il, au niveau de l'Afrique centrale, les Etats avaient exprimé leur volonté de constituer un marché commun dans le cadre de l'UDEAC. C'est pourquoi une convention fut signée en 1972 pour permettre aux ressortissants de ces pays de circuler librement dans cet espace, car le marché commun nécessite la levée des obstacles tarifaires et la libre circulation des facteurs de production. Toutefois, en dépit de sa pertinence, la convention commune n'est pas effective. Pour Dairou Bouba, les disparités du niveau de développement et du poids démographique au sein de la CEMAC amènent certains Etats membres à adopter des mesures contraignantes et discriminatoires pour l'entrée sur leur territoire. A ce niveau, la variable développement matérialisée par l'abondance des ressources naturelles et la faiblesse démographique expliquerait la réticence des Etats à ouvrir leurs frontières aux ressortissants de la communauté. Par ailleurs, la crise économique que traversent les pays de la CEMAC a accru le chômage et l'insécurité urbaine et même transfrontalière à travers les phénomènes de coupeurs de route et de bandes armées. Ces phénomènes constituent un danger pour la sécurité des hommes et de leurs biens et favorisent l'apparition de la xénophobie dans plusieurs pays. Ici c'est la variable opinion publique sur l'insécurité de l'emploi et de l'insécurité des biens et des personnes qui amène le décideur à sacrifier les objectifs de coopération sous-régionale.

Ces différents travaux ont ceci en commun qu'ils présentent les faiblesses de la coopération transfrontalière et, le manque d'entrain dans le processus d'intégration régionale, même entre deux pays limitrophes comme le Cameroun et la Guinée Equatoriale.

Tout en tenant compte de ces différentes positions, l'objectif de notre recherche est de montrer que la frontière peut être un prétexte e t, surtout un facteur de coopération entre les Etats. Par delà les fondements et les enjeux complexes qui la sous-tendent, la frontière Cameroun Guinée Equatoriale peut s'avérer être un réel cadre de coopération pour les deux Etats bien que des efforts en ce sens restent à fournir.

* 8 A.-H. Onana Mfege, Le Cameroun et ses frontières : une dynamique géopolitique complexe, Paris, L'Harmattan, p.56.

* 9K. Benafla, Le commerce transfrontalier en Afrique centrale : acteurs, espaces, pratiques, Paris, Karthala, 2002.

* 10K. Benafla, op.cit. p.340.

* 11W. Awung Ndongko, Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale (UDEAC): évolution, performance et perspectives, Yaoundé, MESRES/ISH, 1988.

* 12 C. N'Kodia, L'intégration économique: les enjeux pour l'Afrique centrale, Paris, Montréal, L'Harmattan, 1999.

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