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Le rituel sambaani chez les Baatombu de N'Dali

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par Gnon Chantal DARA
Université d'Abomey Calavi - Maîtrise en sociologie 2010
  

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Chapitre 2 ABSTRACT

The ritual Sambaani, within the community baatonu, requires in the interaction of the social involved groups and the permanent uses or periodicals. Even logics underlying this ritual and its form concern arbitrary social sometimes, it does not remain less true about it than it fills of the specific functions.

It is thus with the determination of the functions and of the manifestation of ritual in the community baatonu, that this work was harnessed. It had as objective to present the developments of the ritual Sambaani in N'Dali through its genesis, its worship ritual and cultural its muss of joining, her actor and its finality, to identify the modification occurred in the ritual because the other religion, on the spot that take up the Sambaani in the life religiousfor the community of N'Dali. The control of work, carried out from the functionalist point of view, took into account four group-targets divided into eight (08) social categories. On the whole 65 people approximate and were surveyed with the tools specific to the qualitative nature of the study. The data collected were analyzed progressively and the results which they made it possible to succeed are the following ones.

The ritual Sambaani, commonly indicated «bun» by the communitybaatonu, is an attribute of the woman. The persistence of its practice primarily holds with the various sociocultural functions that ritual ensures. Thus, social differentiation or the distinction, the protection constitutes moments of the communication between the practicing and its medium. Better still; the practice of Sambaani ritual constitutes an important factor of integration and social cohesion by the bonds which it causes between the various members of the company. The internal cohesion of each social category and their conflict relations with the others can thus be apprehended by the analysis of the Sambaani practice as of the speeches which are associated for them.

Key words:Sambaani ritual, culture, ceremony, social cohesion

Introduction

L'être suprême est la figure la plus importante de toute une série d'êtres spirituels qui agissent en tant que médiateurs entre lui et les humains. Dans les religions traditionnelles, l'homme se tourne vers les esprits sans oublier l'existence de l'être suprême. Et c'est vers ces esprits que le peuple baatonu se tourne pour formuler ses demandes. Le but de l'homme est de vivre et d'en trouver les moyens. Chacun fait l'expérience du mal : c'est tout ce qui entrave le désir de vivre en plénitude. Il faut donc conjurer, réduire le mal, acquérir une force pour obtenir le salut, qui n'est autre chose que la vie même, et ceci à l'aide de conceptions et d'actions religieuses. Les croyances  traditionnelles s'articulent autour du culte rendu à des divinités ou esprits incarnant des forces supranaturelles. Ceux-ci président aux destinées des hommes et servent d'intermédiaires entre le dieu suprême et l'humanité. Pouvant parfois être des ancêtres ayant accédé au rang de divinité, ils sont désignés sous le terme de Sambaani.

Depuis toujours, les religions traditionnelles jouent un rôle capital dans le développement de tous les pays et au sein des Africains en particulier. Ainsi, chaque groupe socio -culturel possède un corpus de représentations collectives, de mythes et des rites. C'est pourquoi le phénomène religieux se lit à travers les comportements, les façons de faire et d'agir de chaque groupe socio-culturel. Tout ceci constitue la sève qui, en la nourrissant, permet à la religion de se perpétuer. C'est dire donc que la religion, étant le ciment social, permet de définir l'identité de chaque société. A travers la perpétuation des rites religieux, on développe chez chaque membre la foi qui elle aussi, se reconnaît par ses actes. Mais, il peut arriver que, pour diverses raisons, il y ait rupture entre les actes religieux et la conviction personnelle. Malgré ces cas isolés, les pays africains continuent de promouvoir leurs cultures à travers différentes manifestations rituelles et cérémonies. C'est dire que toute vie en société obéit à des comportements ritualisés pour l'institutionnalisation de certaines moeurs et normes.Les Baatombu, donnant l'exemple d'une société dominée par l'animisme, sont présentés comme des peuples très religieux mais aussi attachés à leur tradition. De ce fait, ils ont toujours manifesté un vif intérêt et une ardente défense de leur rituel qu'est le Sambaani. Mais de nos jours, Sambaani, rituel de base des Baatombu, cohabite avec d'autres religions révélées telles que l'Islam et le Christianisme. Mais cette cohabitation a été favorable parce que les Baatombu ont certainement en eux quelque chose qui s'y présente et est probablement absent chez les autres. Cette chose, c'est leur rite de base ; le Sambaani. En parlant des pratiques religieuses en Afrique, on voit une mosaïque de faits religieux. C'est pourquoi on parle « d'une pluralité des religions traditionnelles en Afrique » (MBITI, John, 1972).

Bien que s'appuyant sur la croyance originale en l'existence d'un dieu suprême et de nombreux esprits, le Sambaani a subi de nombreuses mutations. Les esprits notamment, que l'on nomme bûn (fétiche), ont acquis de nouvelles caractéristiques. Se comptant par milliers, ils se distinguent par leurs attributions différentes, mais également par leur caractère bienveillant ou maléfique. Parmi la multitude d'esprits vénérés dans le Sambaani figurent notamment les wérékunu.

La présente étude permet de mieux comprendre le contenu du rituel Sambaani dans son déroulement, son évolution, ses fonctions et les acteurs qu'il met en scène.

1- Problématique

1-1- Problème

L'homme a sa vision du monde dans laquelle s'inscrivent aussi bien ses problèmes qu'en résolution. La vie apparait parfois mystérieuse et il faut chercher le sens de chaque évènement. De la réflexion sur le mystère de la vie, de la mort et de la nécessité de survivre et de rechercher le bonheur naît l'idée des rites. Ainsi, la société dans laquelle l'individu se trouve, est soumise à des lois ou règles. Et cela fait appel à des institutions comme la religion ; régies par des normes qui créent et entretiennent l'harmonie et la cohésion entre les membres de la société (DURKHEIM, 1912). La religion est importante dans la culture noire ; c'est pourquoi le sacré n'est pas tout, il peut être tout. A ce sujet, la civilisation est la conscience que prend de son identité commune un ensemble de peuples. C'est la force de par leur volonté d'appréhender l'univers à travers la même grille intellectuelle et morale. C'est la religion qui est la base de la civilisation africaine, qui la fortifie, qui l'anime. Là où il y a un Africain, il y a une pratique religieuse. Il l'amène partout où il s'y rend. Elle est à ses côtés lorsqu'il assiste à une fête ou qu'il participe à une cérémonie funèbre. Les pratiques religieuses sont une affirmation de la vie et font une faible part à l'ascétisme. Elles possèdent des valeurs essentielles comme l'harmonie et l'union au sein de la famille et de la société mais aussi avec les morts-vivants et les esprits. Ces pratiques sont collectives avant d'être individuelles et les Africains qui se convertissent au christianisme ou à l'islam reportent ces valeurs dans leur nouvelle foi.

Parfois, certaines croyances d'un groupe influencent celles de l'autre mais ne les modifient pas. Puisque les hommes ne sont pas capables de se donner à eux-mêmes le salut qu'ils désirent, ils admettent qu'une force supérieure (surnaturelle) pourrait maîtriser le mal et établie l'ordre du monde. C'est à travers les manifestations que les hommes trouvent ce salut.

Les manifestations de Sambaani passent nécessairement par les rites relevant parfois des interdits ou des tabous des dieux et des esprits. Toute religion suppose donc un minimum d'organisation et de hiérarchie. Le rite est un langage efficace en ce sens qu'il agit sur la réalité sociale. L'homme doit s'appuyer sur des symboles reconnus par la collectivité pour faire le rite. C'est dire que l'efficacité du Sambaani dépend de la validité globale du cérémonial ; c'est-à-dire pour qu'il ait rituel de Sambaani, il faut qu'il y ait un certain nombre d'opérations, de gestes, de mots et d'objets convenus, qu'il y ait croyance à une de transcendance (ISAMBERT, 1982 :109). La fonction du rite est donc de rattacher le présent au passé, de l'individu à la communauté. Le rite joue également la fonction d'intégration ; ce qui pousse LABURTHE-TOLRA et WARNIER (1993) à écrire que « ce qui fait la force du rite, ce n'est sans doute son effet ni son sens intrinsèque, ni son efficacité pratique, ni la sécurité subjective qu'il procure, mais le fait qu'il transforme la situation en renforçant la solidarité du groupe qui l'exécute ». La vie religieuse et la vie profane ne peuvent coexister dans les mêmes unités de temps. Il est donc nécessaire d'assigner à la vie religieuse des jours ou des périodes déterminées ;  ce qui permet la célébration des réjouissances et le rituel Sambaani s'inscrit dans cette perspective.

Au nombre des constats que tout observateur de la réalité sociale et religieuse fait au Bénin, figure en bonne place la coexistence plus ou moins pacifique entre différentes pratiques religieuses. Cependant cette coexistence pacifique pourrait cacher un conflit sur le monopole de la "vérité divine". C'est le cas à Savalou en 1973 entre célestes et vodunon ; entre adeptes de Zangbéto et fidèles musulmans à Porto-Novo en 1973. Ce conflit ne s'observe pas tellement à N'Dali. Parfois les musulmans lancent des propos comme "le Sambaani est une oeuvre diabolique et que celui qui le pratique n'ira pas au paradis ". Ces propos peuvent parfois entrainer des tensions ; mais ce qui n'est pas le cas à N' Dali. La communauté de N'Dali arrive toujours à trouver un terrain d'entente.Cette tension demeure perceptible lorsqu'il s'agit des communautés religieuses de types traditionnels. Face aux religions traditionnelles, l'attitude et le discours sont plutôt au rejet. Malgré cette situation le Sambaani continue d'exister et ses fidèles pratiquent leurs rituels. Il y a donc un premier écart qui interpelle le questionnement du sociologue à savoir pourquoi une institution, qui subit autant de rejet, se maintient.

Les religions étrangères donnent aux hommes une connaissance qui ne répond pas aux exigences socio-culturelles de leur environnement. Il faut donc rechercher comment les adeptes de Sambaani vivent-ils leur foi et quelle est leur participation au processus de développement local. Le baatonu semble assimiler tout ce qui vient d'ailleurs. Ce comportement peut parfois plonger la commune de N'Dali dans les mutations socio-culturelles de notre temps. Certaines normes et valeurs sont délaissées au profit des religions importées telles que l'islam et le christianisme. Les faits religieux, le mariage traditionnel, le baptême coutumier, les sacrifices, les hommages rendus aux ancêtres, les initiations et d'autres pratiques culturelles sont négligés. Il n'existe plus à proprement parler d'Afrique traditionnelle, tant il est vrai que les valeurs islamiques ou chrétiennes et les idées-forces de la civilisation occidentale ont apporté de perturbations profondes dans les lieux les plus reculés, affectant plus ou moins selon les comportements, les mentalités. (THOMAS et LUNEAU, 1975 :266).

Ainsi, quelles sont les modifications que le rituel Sambaani a subie dans son déroulement, dans sa fonction suite à l'avènement des religions étrangères dans la commune de N'Dali ? Voilà l'interrogation qui fonde la présente étude dont les hypothèses sont énoncées ci après.

1-2- Hypothèses

1- Le rituel Sambaaniassure la communication avec les dieux et l'intégration sociale de ses fidèles.

2- La présence des religions étrangères influence le rituel Sambaani à N'Dali.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand