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La production littéraire tchadienne écrite d'expression française : essai d'analyse sociologique.

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par Robert MAMADI
Université de Ngaoundéré - Master ès Letrres 2010
  

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1.2 Les écrits à caractère militaire

La chasse civile et militaire constitue une occasion pour les militaires occidentaux de peindre leurs aventures par le biais de la fiction. L'écriture devient pour ces derniers une sorte d'exutoire, de distraction pendant les factions. La narration des histoires de guerres et de protection des populations constitue un très bon ensemble d'écriture de l'espionnage et de la chasse civile ou guerrière.

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La faune par sa diversité intéresse les européens sur le sol africain, qu'ils soient militaires ou civils d'autant plus que la protection des animaux n'est pas l'affaire d'État sous ce soleil en période coloniale. Le roman de Nimir de Louis Courtek (Paris, Dauphin, 1951), Mirages au Tchad de Germain Chambost (Paris, Jean Picollec, 1991), Rush sur Faya de Baudouin Chailley (Paris, Fleuve-Noir, Espionnage, 1990) et La Citadelle du désert de Jean Bourdier (Paris, Presses de la cité, 1986) illustrent cet état de chose.

Louis Courtek est un colonel qui a la chance de découvrir l'Afrique dans ce qu'elle a de plus grandiose et de plus captivant, la brousse et parmi toutes les brousses l'une des plus sympathiques : celle du Tchad. Le roman de Nimir : panthère du Tchad rapporte ses observations, ses aventures. L'auteur signale que cela s'est passé à l'époque où les allemands firent leur passage. Mais laisse-t-il de côté la guerre : « J'ai estimé cependant que les choses de la nature étaient trop belles, trop pures pour y mêler l'histoire de la folie des hommes. Que le lecteur ne s'étonne pas si je n'ai pratiquement pas parlé de la guerre : c'est un oubli volontaire » (Courtek, 1951 :10). Tout au long du livre, girafes, gazelle, dama, antilopes, panthères, oryx, phacochères côtoient les villageois, les distraient, les animent, les surprennent, les écoeurent, mais l'image de la panthère reste fascinante, amicale et nostalgique aux yeux de l'écrivain vu le titre et le contenu de l'oeuvre. Le roman se ferme sur un adieu à Nimir (Panthère en arabe) : « Pressons-nous! Ces moments-là, comme tous les moments d'adieux doivent être écourtés le plus possible [...] Adieu Nimir, à jamais ! » (Courtek, 1951 : 170-171)

A côté de cette description civile, Chambost, Bourdier et Baudouin adjoignent un objectif militaire.

Germain Chambost est un ancien pilote militaire, grand reporter au Sud-ouest et président de l'association des journalistes de l'aéronautique et de l'espace. Étant membre de l'académie nationale de l'air et de l'espace, il écrit Mirages au Tchad. Il s'agit de quatre pilotes qui font la guerre au Tchad, montant des factions avec pour mission : empêcher l'invasion libyenne au Tchad. Ils attendent l'adversaire tout en obéissant aux ordres militaires et politiques. Sous ce lainage militaire, l'auteur ne laisse pas de côté les jeux de l'amour, les états d'âmes et les sentiments des pilotes. Ces éléments « donnent envie à l'homme blanc de quitter ses oripeaux de civilisé » (Chambost, 1991 : 10). Le texte se ferme sur une déception française lors d'une fête. À cause d'Isabelle, la dulcinée de Laurent, l'un des pilotes, le Général président vocifère : « ce soi, nous, nous réglons nos affaires d'hommes à l'homme»

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(Chambost, 1991 : 190). Est-ce cela qui est à l'origine du départ annoncé de l'armée française dans le texte ? Rien ne le dit. Mais, cela a inspiré Chambost pour l'écriture du roman.

Jean Bourdier est journaliste écrivain, auteur de plusieurs autres ouvrages d'histoires militaires contemporaines. Dans La citadelle du désert, il est question de la pacification du territoire militaire du Tchad après sa conquête en 1906. Si Samory et Rabah ont été vaincus, d'autres conquérants peuvent se préparer pour la relève. Le personnage de Laurent Boutier en est convaincu. Cette folle aventure qu'il engage au nom de l'honneur, en allant monter faction dans une citadelle à Bouaké au Borkou, au Nord du Tchad manquera de lui coûter sa carrière, sa vie, mais lui fera aussi connaître des amours inattendues.

Dans cet élan réaliste, Baudouin Chailley écrit un roman d'espionnage : Rush sur Faya. Ce texte secret présente des faits réels qui se déroulent en 1988 au Tchad, lit-on à la quatrième de couverture. Après Faya Largeau, les forces libyennes ont perdu un matériel considérable et plusieurs « conseillers » soviétiques se trouvent en fastidieuses postures. Montclar, agent du Service « Action » réussira-t-il à exfiltrer un de ces « conseillers » avant qu'il ne soit capturé par les forces tchadiennes ? Telle est la question qui trouve sa réponse dans le roman.

Les multiples guerres ont poussé les auteurs tchadiens à maîtriser ce langage militaire pour décrire les événements. Nimrod, Moustapha, N'Djékéry et A. Haggar se sont spécifiés en cela dans leurs oeuvres romanesques. La chasse a également fait l'objet d'un traitement chez ceux-ci. J. B. Seid, enfin a préféré des personnages animaliers pour critiquer les moeurs.

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