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La production littéraire tchadienne écrite d'expression française : essai d'analyse sociologique.

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par Robert MAMADI
Université de Ngaoundéré - Master ès Letrres 2010
  

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3.2.2 Rappel historique de l'imprimerie au Tchad

Au début des indépendances, l'État faisait ses propres impressions avant de les confier à l'IDT, alors dirigé par des prêtres. C'est avec la création en 1972 de l'IPN, actuel ISSED que fut créée une imprimerie scolaire pour la conception des matériels et guides pédagogiques. L'objectif de l'institution étant de palier au vide laissé par l'absence de maisons d'édition. Pour cela, l'IS a produit des textes de littérature, d'histoire, de géographie etc. en fonction des exigences du programme scolaire. En 1993, Ahmat Goni Bichara, 35 années d'expérience dans diverses activités commerciales et transitaires crée l'AGB, donnant les premières lettres de son nom au sigle de la structure. De deux machines à la création, AGB devient rapidement l'une des plus performantes et des mieux équipées instances d'impression au Tchad : « Dès le début, il y avait deux machines, une corde et une perceuse. Nous avons rénové avec plusieurs machines. Passons-nous de l'impression Offset à la sérigraphie» (Entretien avec Directeur général de l'AGB, le 31/07/2010, à N'Djaména.) Cette entreprise d'un personnel de 35 employés dirigés par un Français et un Belge, assistés par des Tchadiens, des Ghanéens et des Béninois, a été selon son directeur, le fruit du hasard : « Nous ne sommes pas imprimeur de formation. Nous somme transitaire. Ainsi, nous avons créé AGB-Transit en 1985 à l'UDEAC à Libreville au Gabon. Un ami béninois nous a proposé des machines, il fallait essayer, » déclare A. Goni Bichara (Entretien du 31/07/2010).

En 1996, l'Imprimerie Nationale du Tchad sera privatisée et vendue. Pour éviter de confusion avec l'IDT, déjà existante, elle sera dénommée : Grande Imprimerie du Tchad.

Toutes ces imprimeries s'intéressent à tous les domaines : politique, économique et social sans oublier la littérature. Parlant de la censure, toutes sont d'accord qu'on peut imprimer tout ce qui est imprimable. A. Goni Bichara reconnaît qu'auparavant, il n'y avait pas de liberté de presse. Il fallait imprimer que sur instruction du HCC. Mais « maintenant, la personne apporte n'importe quel texte en n'importe quelle langue, on s'entend, [...] et nous l'imprimons pourvu que cela ne choque pas trop » (Entretien du 31/07/2010).

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3.2.3 La corrélation entre les imprimeurs tchadiens et leur relation avec le public

Les imprimeurs essayent à tout prix de nouer des relations avec les autres acteurs du livre, non seulement comme commerçants mais comme promoteurs de la culture tchadienne. AGB entend lier un mariage avec L'Harmattan de Paris. Grâce à la paix et aux installations qui sont en train d'être faites, les livres que L'Harmattan juge utiles, il peut les envoyer sous presse au niveau local. Cela anéantit considérablement les frais de transport et de douane. Les premiers pas, selon le Directeur général de l'Imprimerie AGB, sont faits.

Entre eux, les imprimeurs sont sur le point de créer une association ou un syndicat. La solidarité leur permettra de défendre leur droit et de négocier des marchés qui sont selon eux, confiés généralement à des individus ou à des imprimeurs en Occident. « Associés, nous pouvons négocier directement avec l'État pour éviter cette contrefaçon. Il n'est pas question, que des particuliers et des expatriés renvoient le marché de l'imprimé à l'extérieur, au moment où nous existons et payons l'impôt à l'État », déclare le directeur commercial de la GIT. (Entretien du 02/08/2010) Ces maisons relieront bientôt des représentations au Sud et au Nord du pays. La censure n'a pas sa place dans leurs activités, tout comme les subventions. Elles restent ouvertes pour collaborer avec les maisons d'édition, les universités, les librairies et les bibliothèques de la place. En cela, elles sont disposées à encourager les jeunes tchadiens à produire des textes littéraires et à les aider. Le Directeur Général de AGB-Imprimerie avoue qu'il a personnellement eu à faire des sacrifices pour des jeunes qui avaient des textes mais n'avaient pas de moyens pour les multiplier : «J'ai fait de rabais jusqu'à 50%. Il suffit que ces écrivains accèdent à la popularité et c'est tout. Leur production va être recherchée» (Entretien du 31/07/2010) La relation qu'entreprend AGB avec L'Harmattan sera utile pour la production littéraire au Tchad dans la mesure où Pryen lance cet appel : «Tous les jeunes qui ont des textes, qu'ils nous les envoient. S'ils gagnent notre agrément, nous allons financer la publication » (Entretien avec Denis Pryen, le 23/11/2009, à N'Djaména,). Cette affirmation nous donne de l'espoir dans la mesure où l'oeuvre littéraire est produite pour être lue et est-elle bel et bien connue et lue que quand elle est produite sur place. Si L'Harmattan ordonne l'impression d'un nombre suffisant de textes avec sa signature au niveau local, la consommation va être élargie à un grand public. En attendant, des imprimeries comme Créative ou Aubaine et Preinte-Tchad, etc., qui souffrent de visibilité et qui ouvriront bientôt leurs portes aux littéraires, la littérature tchadienne au niveau local ne pourra pas mourir par manque d'imprimeur.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault