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Les relations internationales âpres la guerre froide: analyses et perspectives

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par Merveil Ilonga leka bilimba
Université pédagogique nationale - Licence 2011
  

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§1. La naissance des deux blocs

La fin de l'année 1946, a été caractérisée par des tensions croissantes dans les rapports entre Washington et Moscou. La question de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Grèce, la rapide démobilisation militaire américaine suivie par une rapide démobilisation des armées soviétiques a déclenché une atmosphère d'incertitude et accroître la méfiance réciproque entre les deux blocs.

En Février 1947, le Président américain Harry Truman allait exposer devant le congrès américain, sa doctrine sur la politique étrangère, dans un contexte international grave (la Grèce qui était en proie d'une guerre civile, l'arrivée des régimes communistes en Europe centrale) qui avait exigé une intervention américaine directe en Europe sous forme d'un plan de réajustement de l'économie européenne, via l'approbation du congrès d'une aide financière de 400 milliards de dollar, pour favoriser l'aide économique des pays de l'Europe Ouest, susceptible de maîtriser leurs indépendances économiques.

D'autre part, le pentagone s'engagera à fournir des aides militaires pour les alliés des Etats-Unis, il s'agissait en somme d'une aide qui avait une profonde signification politique.

Le discours de Truman fut prononcé au moment, où venait de s'ouvrir à Moscou, la conférence des Ministres des Affaires Etrangères des quatre grands alliés de la seconde guerre mondiale (Etats-Unis, Grande Bretagne, U.R.S.S, France), qui fut très influencée par les déclarations de Truman, car, les responsables concernés avaient du mal, dans un tel climat de tension, d'arriver à un accord sur le statut d'occupation de L'Allemagne.

L'échec de cette conférence a été suivi par la décision du gouvernement français de révoquer les Ministres communistes, dans le cadre d'une tentative qui visait de s'approcher de plus en plus du camp occidental. Des semaines après, le Secrétaire Général des Affaires Etrangères américaines Marshall prononce à l'université de Harvard un discours très important : (la situation mondiale est très sérieuse, la deuxième guerre mondial avait laissé des ruines, de telles sortes que les besoins de l'Europe sont plus grands que ces capacités de payement, il est nécessaire d'envisager une aide supplémentaire, qui sera gratuite, pour éviter une dislocation économique, politique et social très grave)5, ici, il est important d'évoquer les faits essentiels : l'Angleterre comblait dans un déficit de payement, qui avait atteint 38 milliard de dollar, le manque

5 Jean Baptiste Duroselle (Histoire des relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page58)

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du charbon provoquait des coupures électroniques qui entraînaient les plans de relèvement des activités économiques.

En France, la hausse des prix avait atteint 80 pour cent durant une année, le cycle des salaires et des prix reprit vite. Dans la fin du discours, Truman nota que : (si les pays du continent européen continuèrent de se laisser convaincre de chercher à résoudre les problèmes économiques d'une Europe comme un but, l'aide des Etats-Unis serait plus efficace)6 et ajouta (les Etats-Unis feraient tout ce qui lui étaient nécessaire pour aider le monde à retrouver sa santé économique, sans laquelle il n'y aura pas de stabilité politique)7.

On comprend ainsi, que les Etats-Unis invitaient les pays de l'Europe de l'Ouest à dresser le bilan de leurs ressources et leurs possibilités, afin d'établir une coopération entre eux, en proposant une construction politique d'ensemble, via des réalisations concrètes reposant sur la solidarité en vue de piloter la production européenne, et améliorer les conditions de vie de la population européenne, pour réaliser une intégration institutionnelle. Truman évoqua : (l'initiative doit venir de l'Europe, puisque c'est leurs affaires, qui justifient la détermination de leurs besoins)8.

La doctrine de Truman et le plan Marshall nous conduit à la conclusion suivante : les Etats-Unis optaient pour l'Europe, considérée par les dirigeants du White House Office comme l'élément décisif de l'équilibre mondial, en admettant que le réarmement ne devrait pas compromettre les efforts du relèvement économique assuré par Marshall.

Mais derrière, il y avait d'autres significations de nature stratégiques et géopolitiques qui expliquaient la position de Washington sur le dossier européen, car elles devaient chercher à établir une défense politico-économique solide capable de stopper la montée en puissance du communisme, qui se diffusait d'une vitesse rapide en Europe.

La réaction européenne sur le plan Marshall fut vite accueillie, le Times britannique qualifia cette politique de courageuse et de constructive, France Presse annonça qu'il s'agissait d'une idée sympathique. Mais en contrepartie, la réaction de la presse soviétique était trop nuancée, malgré cela, Moscou accepta de participer dans la conférence de Paris en Septembre 1947 pour discuter de l'offre américaine, durant cette conférence, Marshall essaya de créer un environnement diplomatique favorable au consensus de l'Europe pour son plan, en s'appuyant sur la réconciliation et la coopération de toute l'Europe pour son bien commun.

6 André Fontaine (Histoire de la guerre froide - page 381)

7 André Fontaine (Histoire de la guerre froide - page 382)

8 André Fontaine (Histoire de la guerre froide - page 384)

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Molotov (le Ministre des Affaires Etrangères soviétiques) s'opposa totalement au plan Marshall, estimant d'une part qu'il n'était pas de nature à satisfaire les immenses besoins de l'Europe, et d'autre part qu'il violait la souveraineté nationale des pays européens, puisque les questions du relèvement économique relevaient de la compétence nationale des Etats concernés, et ajouta que les pays de l'Europe de l'Est avaient déjà mis en place des programmes de relèvement économique. En effet, l'attitude de Moscou à l'égard du plan Marshall était très agressive, car celle-ci, refusait de remettre son influence exclusive sur ses satellites.

Le refus soviétique allait obliger les pays de l'Europe de l'Ouest à tenir une réunion à Paris, qui se soldera par le transfert d'un rapport vers Washington, contenant le consentement des pays signataires de la déclaration de Paris au plan Marshall. Sur le plan politique, l'élément le plus important est la réaction immédiate,9 brutale et violente de l'U.RS.S à l'égard du plan Marshall, considéré comme la manifestation de l'impérialisme américain pour établir sa domination économique et politique sur l'Europe.

Moscou décida de rompre ses relations politiques et diplomatiques avec les pays signataires de la déclaration de Paris, en les considérant comme (les valets de l'impérialisme américain)10 qui cherchent à satisfaire les désirs de Washington, au détriment des leurs souverainetés politiques et économiques.

La véritable réaction soviétique à l'égard du plan Marshall, fut la création du Kominform. Dans le discours de la constitution, le représentant soviétique annonça que le monde était divisé entre deux blocs hostiles : un bloc capitaliste et impérialiste dirigé par les Etats-Unis, et un autre bloc anticapitaliste et anti-impérialiste, dirigé par U.RS.S ayant pour objectif de saper l'impérialisme et de renforcer la démocratie.

Des jours après la constitution du Kominform, des grèves communistes s'éclatèrent à Paris, ce qui allait aboutir à la dislocation de la confédération démocratique des travailleurs, ainsi que le rapatriement de certains citoyens communistes, sous le prétexte d'aider les grévistes, en leurs fournissant des aides financières et militaires.

En fin de 1947 s'était tenu à Londres une conférence qui connut moins de succès que la première conférence. En effet, les circonstances étaient moins favorables (constitution du Kominform, dégradation des relations entre Washington et Moscou...). En conclusion, Marshall ajouta (nous ne pouvons rien faire pour l'Allemagne, nous devons faire notre possible dans les régions ou notre intervention est sentie).11

9 Daniel Colard (Les relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page 42)

10 Jean Baptiste Duroselle (Histoire des relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page 61)

11 Jean Baptiste Duroselle (Histoire des relations internationales de 1945 jusqu'à nos jours - page 61)

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Cette déclaration constitua la gage irréfutable que le monde était bien divisé entre deux blocs hostiles : un bloc occidental qui croyait aux valeurs du libéralisme politique et économique, et un bloc communiste qui prévalait l'idéologie de son existence dans tous les pays où la lutte des classes existait, et cela jusqu'au triomphe du prolétariat.

§2. L'évolution de la guerre froide et les conflits localisés :

En effet, le terme (guerre froide) signifie la confrontation politico-idéologique entre deux blocs hostiles et contradictoires. L'expression a été utilisée pour la première fois par le journaliste du New York Times (Walter Lippmann). Reymont Arrond quant à lui avait défini la guerre froide comme « étant une guerre limitée dans un espace mondial bipolaire, où les deux grands parties du conflit évitaient de se confronter directement » Laguerre froide était surnommé (l'équilibre de la terreur) qui fait référence au danger que courrait la planète à cause de la compétition nucléaire entre les deux grands géants (U.SA. et U.RS.S). Ainsi, on comprend que la guerre froide n'était que le synonyme de la polarisation du système international, autour de deux puissances majeures, et dont le produit des blocs n'était que la manifestation de la révolution nucléaire qu'avaient connue les relations internationales.

L'évolution de la guerre froide généra deux périodes : la première période qui allait débuter avec la crise de Berlin et s'achèvera avec la résolution de la question cubaine en 1962, alors que la deuxième période durera de 1962 jusqu'à la chute du mur de Berlin en 1989

§3. La première phase de la guerre froide :

Cette période allait commencer avec l'échec de la conférence de Londres, il s'agissait d'une période de tension au cours de laquelle le monde entier a pu craindre le déclenchement d'une troisième guerre mondiale sous le danger nucléaire. Il s'agissait d'une période qui reflétait la dégradation des relations entre les Etats-Unis et l'Union républicaine socialiste soviétique, perçue dans le cadre des conflits localisés (le coup de Prague, l'arrivée des communistes au pouvoir en Chine, la guerre civile en Grèce...), et en particulier la première crise de Berlin et la crise de la Corée.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon