WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération militaire camerounaise: enjeux et fonctionnement

( Télécharger le fichier original )
par Hassan NJIFON NJOYA
Université de Yaoundé II - Soa - Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

UNIVERSITE DE YAOUNDE II

UNIVERSITY OF YAOUNDE II

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES FACULTY OF LAWS AND POLITICAL SCIENCE

Ecole Doctorale Disciplinaire ; Science Politique, Relations Internationales, Communication

Centre de Recherche et d'Etudes Politiques et Stratégiques

MASTER EN STRATEGIE, DEFENSE, SECURITE ET GESTION DES CONFLITS ET DES CATASTROPHES MASTER IN STRATEGY, DEFENSE, SECURITY, CONFLICTS AND DESASTERS MANAGEMENT

LA COOPERATION MILITAIRE
CAMEROUNAISE:
ENJEUX ET FONCTIONNEMENT

Stage effectué au Ministère de la Défense

Mémoire professionnel présenté et soutenu publiquement en vu de l'obtention d'un Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des

Catastrophes.

Par

NJIFON NJOYA HASSAN

Maîtrise en Science Politique

Sous la co supervision de:

Encadreur Académique
Dr. Wullson MVOMO ELA

Encadreur Professionnel Lcl Floribert NJAKO

Conseiller Diplomatique du Chef d'Etat-Major des Armées

Historien des Relations Internationales
Stratégiste
Enseignant permanent IRIC
Directeur du séminaire de Géopolitique au CSID

2

SOMMAIRE

DEDICACE 2

REMERCIEMENTS 3

SIGLES ET ABREVIATIONS 5

LISTE DES TABLEAUX 7

RESUME EXECUTIF 8

ABSTRACT 9

INTRODUCTION GENERALE 11

PREMIERE PARTIE : DESCRIPTION DU STAGE 14

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU CADRE DU STAGE 15

I- LE MINISTERE DE LA DEFENSE 15

II- L'ETAT MAJOR DES ARMEES 19

CHAPITRE 2 : DEROULEMENT DU STAGE 28

I À LE SEJOUR A L'ETAT-MAJOR DES ARMEES. 28

II- DECOUVERTES ET DIFFICULTES 31

DEUXIEME PARTIE : LA COOPERATION MILITAIRE CAMEROUNAISE ET LES

ACCORDS DE COOPERATION 38

CHAPITRE 3 :LA COOPERATION MILITAIRE CAMEROUNAISE 39

I- LA COOPERATION AVEC LA FRANCE 39

II- LES AUTRES PARTENAIRES 43

CHAPITRE 4 :LA GESTION DE LA COOPERATION MILITAIRE 47

AU MINISTERE DE LA DEFENSE 47

I- LES LIMITES DANS LA PLANIFICATION STRATEGIQUE 47

II- LA NECESSAIRE REDYNAMISATION DE LA COOPERATION MILITAIRE 50

CONCLUSION GENERALE 57

BIBLIOGRAPHIE 59

ANNEXES 60

TABLE DES MATIERES 61

DEDICACE

3

Dédicace à grand-mère Nguegni Raïnatou, à Ibrahim, à Sherifa, et à Abdel

4

REMERCIEMENTS

Nos remerciements iront tout d'abord au Dieu de miséricorde qui nous accordé la grâce d'être en vie et de poursuivre le chemin malgré les écueils.

Ensuite, sincères remerciements à toute notre famille pour son soutien inconditionnel, à la famille TAMKO de Yaoundé, sans oublier les amis et camarades de promotion sur qui nous avons toujours su compter.

Des remerciements particuliers sont adressés :

- Au Professeur Joseph Vincent NTUDA EBODE, Chef du Centre de Recherche et d'études politiques et stratégiques (CREPS), qui nous a donné l'opportunité de mener des études en stratégie

- A mes superviseurs : le Dr. Wullson MVOMO ELA et le Lieutenant-colonel Floribert NJAKO, dont nous avons bénéficié de l'encadrement nécessaire à la réalisation de ce document.

- Au colonel ABBA YAGANA, dont la patience et l'humilité malgré nos multiples erreurs nous ont profondément édifié.

- Au capitaine de vaisseau DJORWE KOSKREO, et au colonel Hyppolite EBAKA qui ont donné de leurs personnes pour faciliter notre séjour à l'Etat- Major des Armées.

- Aux colonels Richard YANOU, METOGO et MENDJANA, qui malgré leurs occupations ont sacrifié de leur temps pour répondre à nos sollicitations.

- Au lieutenant-colonel Guillaume NDJOCK BAPAH, pour sa très grande disponibilité à notre égard.

5

- Au commandant Emmanuel ELA ELA, qui n'aura pas hésité un seul instant à mettre sa documentation personnelle à notre disposition.

- Au capitaine Eric CHINDA DJEDJEUNE, qui de bout en bout nous a soutenu dans la relecture et le raffinement de notre travail.

- Au capitaine Guy Robert KPWANG, dont la simplicité et l'accueil ne nous auront pas laissé indifférent.

- A monsieur Honoré MPEGNA, qui par sa diligence n'aura ménagé aucun effort pour nous assurer un séjour aussi fructueux que possible au sein du Ministère de la Défense.

- A l'adjudant Elias Dieudonné ONANA, qui a bien voulu partager avec nous, son expérience du terrain dans une Opération de Maintien de la Paix.

- Au second maître Alain AYANG, au sergent Lucien KOTTO, au caporal-chef ABDOU MAHAMA et au Caporal Jimmy Brillant EBANGO EWONGO ; qui tous

ont contribué à faire de notre séjour à l'Etat- Major des Armées le meilleur qui soit.

- A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de la présente oeuvre et dont j'aurais malencontreusement oublié de faire mention.

6

SIGLES ET ABREVIATIONS

BA Base Aérienne

BBF Bureau du Budget et des Finances

BBR Bataillon Blindé de Reconnaissance

BRI Brigade d'Intervention Rapide

BN Base Navale

BSA Bataillon Spécial Amphibie

BTAP Bataillon des Troupes Aéroportées

CD Conseiller Diplomatique

CEEAC Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale.

Cell om Cellule organisation et méthodes

CEMA Chef d'Etat Major des Armées

CEMAC Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CG Conseiller Gendarmerie

CJ Conseiller Juridique

COIA Centre Opérationnel Inter Armées

COM Commandement des Opérations Militaires

COMECIIA Commandement des Ecoles et centres d'Instruction Interarmées

CRM Centre du Renseignement Militaire.

CSID Cours Supérieur Inter Armées de Défense

DAAR Direction des Affaires Administratives et Réglementaires

DBE Direction du Budget et des Equipements

DDMI Direction des Domaines Militaires et Infrastructures

DE Division Emploi

DIAF Division Afrique

DIRCIA Direction du Commissariat Interarmées.

DIRGEN-OIFP Direction du génie militaire et des Organismes Interarmées de

Formation Professionnelle

DIRMATIA Direction des Matériels Interarmées

DJM Division de la Logistique Opérationnelle

DLO Division de la Logistique Opérationnelle

DOL Division de l'Organisation Logistique.

7

DP Division Plans

DRH Direction des Ressources Humaines

DRM Division Reste du Monde

DSACA Direction des Sports, des Activités Culturelles et Artistiques

DJM Direction de la Justice Militaire

DSM Direction de la Santé Militaire

DSO Direction de la Santé Opérationnelle

DTEI Division « Transmission, Electronique, Informatique »

EGRI Etudes Générales et Relations Internationales

EMIA Ecole Militaire Interarmées

EMP Etat Major Particulier

ENVR Ecole Nationale à Vocation Régionale

IRIC Institut des Relations, Internationales du Cameroun

MAGE Major Général

MINDEF Ministre de la Défense

Mob Mobile (Unité)

RLAG Réserve Logistique des Armées et de la Gendarmerie

RMIA Région Militaire Inter Armées

SC Service Courrier

SCEGRI Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales

SCO Sous Chef Opérations

SCP Sous Chef Plans

SED/CG Secrétariat d'Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie Nationale.

SG Secrétariat Général

SHA Service Historique des Armées

SMT Secteur Militaire Terrestre

SP Secrétariat Particulier

Ter Territoriale (unité)

URSS Union des Républiques Socialistes Soviétiques

8

LISTE DES TABLEAUX

1.1. Organigramme Simplifié du Ministère de la Défense

17

1.2. Organigramme de l'Etat-Major des Armées

21

1.3. Organigramme de la Sous-Chefferie Etudes Générales et Relations

Internationales

..23

1.4. Organigramme de la sous chefferie d'Etat Major Chargée des Plans

.26

4.1. Evolution d'une coopération militaire ponctuelle à un coopération harmonisée........51

4.2. Proposition de fonctionnement d'une éventuelle unité de Recherche et Développement .................................................................................53

9

RESUME EXECUTIF

Au moment où le Cameroun célèbre le cinquantenaire de l'indépendance et de la Réunification, une évaluation de sa Défense nationale, outil par excellence de la préservation de l'indépendance nationale et de l'intégrité territoriale se fait nécessaire. Ce pays, comme tout autre Etat entretient des relations de coopération avec le monde extérieur y compris dans le domaine militaire. Toutefois, cette coopération militaire qui porte essentiellement sur la formation des hommes et l'acquisition des équipements, est caractérisée par un déficit de formalisation. Le Cameroun, bien qu'entretenant des relations étroites avec de nombreuses puissances étrangères depuis un demi-siècle, n'a à ce jour signé d'accords de coopération qu'avec la France. Pour les relations avec les autres pays, les besoins sont adressés au cas par cas avec un relatif manque de prospective. Ce qui témoigne des carences dans la planification stratégique de la coopération militaire, et d'une visibilité limitée de cette coopération sur le long terme. Cette situation pourrait être expliquée par un personnel restreint dévolu à la prospective, notamment dans les services du Sous-Chef Etudes Général et Relations Internationales. Pour résoudre ces problèmes, il serait judicieux de renforcer ce service de l'Etat-Major des Armées en hommes et en moyens. Ensuite définir une ligne globale des objectifs stratégiques à atteindre en matière de coopération. Oeuvrer à la formalisation des relations avec les partenaires extérieurs, collaborer davantage avec les instituts spécialisés pouvant appuyer la défense et éventuellement, créer une unité Recherche et Développement au sein de l'armée, aideraient certainement à améliorer la coopération militaire en particulier et la défense en Général.

10

ABSTRACT

Military cooperation is a very important medium for development and technological transfer. Cameroon has military diplomatic links with a wide range of countries across the globe since independence like any other nation. Meanwhile, the defining mark of these relationships is that there has been a lack of joint military agreements, except those that have been signed with France. On the one hand, Cameroon has relationships in troops training and military equipments acquisition with countries from almost all continents. On the other hand, these relationships do not benefit from enough elaboration and regulations, at least similar to those with France. An insight of the functioning of military cooperation at the Ministry of Defence has revealed what seems to be the cause for this. In fact, the service of the Deputy Chief of Staff in charge of General Research and International Relations does not have enough staff to care for administrative duties and elaborate prospects efficiently. Besides, there is deficiency in military cooperation policy planning. As solutions to these problems, the reinforcement of the service of the Deputy Chief of Staff in charge of General Research and International Relations with more personnel, and the drafting of a strategic policy for military cooperation can relieve the situation. Moreover, the government should make efforts towards more formal relationships with its various partners overseas. Furthermore, more collaboration with higher specialized institutes in security studies and eventually the setting of a Research and Development unit within the Army would prove very useful to military cooperation and development at large.

INTRODUCTION GENERALE

11

La coopération militaire dans un monde de plus en plus interdépendant constitue à l'ère de la mondialisation une nécessité incontournable dont les accords de coopération constituent un fondement tangible. Le Cameroun, qui, aujourd'hui célèbre le cinquantenaire de son indépendance et de sa Réunification n'est pas en reste dans le concert des nations. Il entretient comme tous les Etats souverains des relations de coopération militaire avec le monde extérieur depuis un demi siècle. Aussi, l'actualité du renouvellement des accords de coopération entre la France et les pays africains nous amène t-elle à nous y intéresser.

Coopérer, d'après le dictionnaire Larousse de la langue française édition 2003, revient à agir conjointement avec quelqu'un. Le terme coopération revêt deux sens. Au sens premier, il désigne l'action de coopérer. Au sens second la coopération désigne la politique d'échanges et d'actions conjointes dans les domaines économique, technique, financier, culturel, sportif ou de tout autre ordre, entre pays. L'adjectif militaire fait référence à toute chose ayant trait à l'armée et à la défense. La coopération militaire est donc la politique d'échanges et d'actions conjointes dans le domaine de la défense entre états. Elle peut prendre des formes technique, logistique ou informationnelle. Un accord de coopération militaire est un arrangement entre plusieurs pays proches par leurs idées ou leurs sentiments et désireux de collaborer dans le domaine militaire. Il peut être perçu comme un engagement d'alliance militaire, un regroupement d'intérêt politique ou économique, ou tout simplement un contrat convenu par l'accord de volontés1.

Au plan stratégique, la coopération militaire recouvre deux notions distinctes. La première est l'assistance militaire technique, théoriquement non liée politiquement, et qui ne préjuge pas d'accords complémentaires pouvant consacrer des options communes aux deux parties. Des actions de coopération ponctuelles peuvent d'autre part être décidées en dehors d'accords globaux. La deuxième notion est celle des accords de défense, qui créent entre les Etats concernés des liens très étroits. Plus qu'une alliance militaire, ils vont de pair avec une certaine harmonisation de la vie diplomatique et même généralement avec l'existence d'institutions politiques communes2.

1 Charles ZORGBIBE, Les alliances dans le système mondial. Paris, Presses Universitaires de France, Coll. « Perspectives internationales », 1983, 261 p. pp.67-70

2 www.arcanes-et-rouages-de-la-361.htm, consulté le 18 mai 2010.

12

Pour plus de lumière, une alliance dans sa définition la plus simple est un accord qui unit des puissances dans un intérêt commun. Une alliance militaire peut également être définie comme la mise en commun des ressources militaires étatiques dans le but de contrer un ennemi ou d'assurer la défense de l'intégrité territoriale des membres qui la composent. Trois composantes essentielles caractérisent une alliance militaire : ses fondements, son rôle et sa fonction. Les fondements d'une alliance recoupent certes la question de la désignation d'un ennemi commun, mais peuvent également englober d'autres éléments à caractère idéologique, économique ou politique. La fonction principale d'une alliance militaire moderne est d'élaborer une doctrine stratégique d'emploi de la force, de concevoir et de planifier une structure de forces capable de répondre aux objectifs de la doctrine, et d'améliorer l'interopérabilité des forces par la standardisation des équipements et armements et des entraînements conjoints. Quant aux rôles d'une alliance, ils peuvent être multiples. Le premier, fondamental est d'assurer la sécurité de ses membres, mais d'autres rôles sont tout aussi naturels, tels la défense commune, le partage des fardeaux et des responsabilités, quelquefois une division du travail qui se traduit par une certaine spécialisation des forces, et l'élaboration de politiques communes destinées à adapter l'alliance aux besoins changeants de l'environnement international3.

Dans le cadre d'un stage professionnel destiné à nous faire acquérir des connaissances pratiques complémentaires aux enseignements théoriques reçus pendant deux années de formation au Centre de Recherche et d'Etudes Politiques et Stratégiques de L'Université de Yaoundé II, nous avons eu le privilège de séjourner au Ministère de la Défense. Ledit stage s'est déroulé du 25 février au 25 avril 2010 à l'Etat-Major des Armées et nous a permis d'observer la gestion de la coopération militaire camerounaise. Le Cameroun a signé avec la France deux types d'accords de coopération. : les accords d'assistance militaire technique et les accords de défense. Si les termes des accords d'assistance technique sont quelquefois connus, les accords de défense sont protégés par le sceau du secret. Notre attention se focalisera dans le cadre de cette étude, sur l'Assistance Militaire Technique.

De prime abord, deux observations s'imposent. La première est que le Cameroun coopère avec une multitude de pays à travers le monde depuis un demi siècle. La deuxième est que les relations de coopération militaire du Cameroun avec les pays étrangers sont restées essentiellement occasionnelles et informelles, tandis que celles avec la France sont les seules

3 Albert LEGAULT, « les alliances »; in Thierry de Montbrial et Jean Klein, Dictionnaire de stratégie, PUF, Paris, 2000, pp. 13-14.

13

à avoir bénéficié d'une codification matérialisée par la signature d'accords de coopération. Ce qui n'est pas sans poser de problème. En effet, la coopération militaire camerounaise, semble manquer d'harmonie car constituée d'actes ponctuels, traitant les problèmes au cas par cas sans grande lisibilité apparente. D'où la question centrale que nous nous sommes posée. Alors que le Cameroun coopère depuis des décennies avec une multitude de pays à travers le monde, qu'est-ce qui expliquerait l'inexistence d'accords de coopération entre ce pays et les partenaires étrangers, à l'exception de la France ?

Pour répondre à cette question, trois pistes de réflexion s'offrent à nous. La première serait celle d'un choix stratégique délibéré de l'Etat camerounais. La deuxième piste serait celle d'une volonté politique inhibée par des lenteurs procédurales. La troisième piste, quant à elle, pourrait être celle des limites dans la planification stratégique de la coopération militaire. Le thème central de ce travail est donc la coopération militaire camerounaise : enjeux et fonctionnement. Les données utilisées pour la rédaction de ce rapport ont été recueillies de divers entretiens avec les responsables militaires et par la recherche documentaire. Quant à la méthode d'analyse, nous avons procédé par l'analyse documentaire en utilisant une méthode historique et comparative. Ainsi, nous sommes nous attelé à la description du lieu du stage dans la première partie, comportant la présentation du cadre du stage (chapitre 1), et le déroulement du stage (chapitre 2). Dans une deuxième partie portant sur la coopération militaire camerounaise et les accords de coopération, nous avons exploré la coopération militaire camerounaise (chapitre 3) d'une part, et nous avons analysé la gestion de la coopération militaire au Ministère de la Défense (chapitre 4), d'autre part.

DESCRIPTION DU STAGE

PREMIERE PARTIE

14

La description du stage passé au Ministère de la Défense du 25 février au 25 avril 2010 portera essentiellement sur la présentation du cadre du stage (chapitre 1), et sur le déroulement du stage (chapitre2).

PRESENTATION DU CADRE DU STAGE

CHAPITRE 1 :

15

La présentation du cadre du stage, portera sur le Ministère de la défense (I), tutelle d'accueil du stage, et sur l'Etat-Major des Armées (II), structure dans laquelle le stage a été effectué.

I- LE MINISTERE DE LA DEFENSE

Il est question ici de préciser l'encadrement juridique du ministère de la défense (A),

puis de procéder à sa présentation physique (B).

A- Encadrement Juridique

DECRET N° 2001/177 25 Juillet 2001

Portant organisation du Ministère de la Défense

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

VU la Constitution

VU la loi n° 67/LF/9 du 12 juin 1967 portant organisation générale de la Défense ;

VU le décret 83/540 du 05 novembre 1983 portant organisation du Ministère des Forces

Armées et du Commandement ;

VU le décret n° 97/205 du 7 décembre 1997 portant organisation du Gouvernement

DECRETE :

TITRE PREMIER

DES DISPOSITIONS GENERALES

Article 1er :

Le Ministère de la défense est placé sous l'autorité d'un Ministre délégué à la présidence de la République.

16

1°) Il est chargé :

- de l'étude des plans de Défense ;

- de la mise en oeuvre de la politique de Défense ;

- de la coordination et du contrôle des Forces de Défense

- de l'organisation et du fonctionnement des juridictions militaires.

2°) Il est assisté d'un Secrétaire d'Etat spécialement chargé de la Gendarmerie.

Article 2:

1°) Les Forces de Défense du Ministère de la Défense comprennent :

- les Forces de la Gendarmerie Nationale ;

- Les Forces de l'armée de terre

- les Forces de l'armée de l'Air ;

- les Forces de la marine Nationale ;

2°) le Ministre chargé de la Défense a sous son autorité directe :

- le Secrétaire d'Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie Nationale ;

- le Chef d'Etat-Major des Armées ;

- le Secrétaire Général du Ministère de la Défense ;

- le Chef d'Etat-Major de l'Armée de Terre ;

- le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air ;

- le Chef d'Etat-Major de la Marine

3°) L'organisation et le fonctionnement des Forces de Défense et des Etats - Majors font l'objet de textes particuliers.

Article 3 :

1°) La Garde Présidentielle et le Corps National des Sapeurs Pompiers sont sous le commandement interarmées régis par des textes particuliers.

17

2°) Le Ministre chargé de la Défense assure la tutelle de l'Office National des Anciens Combattants, anciens militaires et victimes de guerre dont l'organisation et le fonctionnement sont fixés par des textes particuliers.

Article 4:

Le Ministère de la Défense comprend : - une Administration centrale ; - un Comité de Coordination Interarmées ; - des Services extérieurs.

TITRE II

DE L'ADMINISTRATION GENERALE

Article 5 :

L'Administration centrale du Ministère de la Défense comprend :

- Le Secrétariat Particulier du Ministre ;

- Le Secrétariat Militaire ;

- La Réserve ministérielle ;

- L'Administration centrale de la Gendarmerie ;

- Les Etats-Majors ;

- Le Secrétariat Général ;

- Le Contrôle Général des Forces Armées ;

- L'Inspection Générale des Armées ;

- Le Conseiller Logistique ;

- Les Conseillers Techniques ;

- Les Attachés de Défense ;

- La Division de Coopération Militaire ;

- La Division de la Sécurité Militaire

- La Division de la Communication ;

- La Direction Centrale du Suivi de la Maintenance des Matériels Majeurs des Forces

de Défense

EMP

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CHEF DES ARMEES

MINDEF

RLAG

CONTROLE+INSPECTION+CONSEILS ATTACHES+DIVISIONS+DIRECTION

SMT BA

ETATS - MAJORS

RMIA

BN

MAGE

SCO
SCEGRI

SCP

CEMA

DSO

BRI

BTAP
BBR
BSA

COMECIIA

A

DIRMATIA

Conseillers

DIRGEN-OIFP

DIRCIA

SG

Cel om

DAAR

DDMI

DRH

DBE

SC

CRM

DJM

COM

Source : compilé par l'auteur

DSM

SHA

DSACA

SECRETARIAT PARTICULIER

Ter Mob

REGIONS

LEGIONS

UNITES

SED / CG

SECRETARIAT MILITAIRE

18

Figure 1.1. Organigramme Simplifié du Ministère de la Défense

19

B- Présentation Physique

Le Ministère de la défense est situé au quartier Ngoa - Ekélle, sur le plateau Atemengue, non loin du Monument de la Réunification. Installé en contrebas dudit monument, il occupe le côté droit de la rue allant du siège de l'Assemblée Nationale à la voirie municipale sur trois cents mètres environ. Cisaillé en amont et en aval par des routes allant du quartier Olezoa, son voisinage immédiat est constitué de l'ambassade de France au Cameroun, du Quartier Général et du Monument de la Réunification.

A l'intérieur, le ministère est structuré selon un plan en domino organisé autour d'une route centrale parsemée à gauche et à droite de bâtiments abritant divers services du ministère, et de façon régulière, des servitudes permettant une circulation fluide des véhicules dans son enceinte. Sur le flanc ouest du ministère, se trouvent l'entrée réservée au ministre délégué à la présidence chargé de la défense, et l'entrée de l'Hôpital Militaire de Yaoundé (HMY).

Une fois qu'on a traversé l'entrée réservée aux visiteurs et au personnel du ministère, le bâtiment abritant le cabinet du ministre et du secrétaire général est reconnaissable au bout de la rue numéro 3. 706. Il s'agit d'un bâtiment de deux niveaux, gris clair à sa base et jaune cassé dans son ensemble. En face dudit bâtiment se trouvent les bâtiments abritant l'Etat Major des Armées ; service où nous avons eu le privilège de poursuivre notre stage.

II- L'ETAT MAJOR DES ARMEES

Après avoir présenté l'organigramme général de l'Etat-Major des Armées (A), nous décrirons les divers services où nous avons passé notre stage (B) à savoir ; le Sous Chef Etudes Générales et Relations Internationales (SCEGRI), le Conseiller Diplomatique (CD) et le Sous Chef Plans (SCP).

20

A- Organigramme Général

L'Organigramme Officiel de l'Etat - Major des armées est défini par le décret N° 2001/178 du 25 juillet 2001 portant organisation générale de la Défense et des Etats-Majors Centraux dans les termes suivants:

« CHAPITRE I

DE L'ETAT - MAJOR DES ARMEES

Article 18 :

L'Etat - Major des Armées assure la coordination des activités des Etats - Majors de l'Armée de Terre, de l'Armée de l'Air et de la Marine pour l'organisation, l'équipement et l'entraînement des Forces.

Article 19 :

1°) L'Etat - Major des Armées est placé sous l'autorité d'un Officier Général nommé par décret du Président de la République.

2°) Le Chef d'Etat - Major des Armées est assisté du Major- Général de l'Etat - Major des Armées, chargé de la coordination, officier nommé par décret du président de la République.

Article 20 :

Les attributions du Chef d'Etat - Major des Armées et celles des Etats - Majors des différentes Armées sont fixées par des textes particuliers.

Article 21:

1°) Sont directement rattachés au Chef d'Etat - Majors des Armées :

- Le Secrétariat Particulier ;

- Le Conseiller Juridique ;

- Le Conseiller Diplomatique ;

- Le Conseiller Gendarmerie ;

- Le Commandement des Ecoles et Centres d'Instruction Inter - Armées (COMECIIA)

21

- L'Etat-Major des Armées;

- La Direction du Commissariat Interarmées ;

- La direction du Génie Militaire ;

- La Direction du Matériel Inter Armées ;

- Le Centre du Renseignement Militaire (CRM) ;

- Le Commandement des Opérations Militaires (COM) :

- Le Service Historique des Armées.

2°) Sont placés pour emploi auprès du Chef d'Etat ÀMajor des Armées : - La Division de la Santé Opérationnelle ;

- La compagnie d'Etat - Major des Armées ; ».

L'Etat-Major Armées, quant à lui, est constitué du Sous-chef d'Etat-major chargé des Opérations (SCO), du Sous-chef d'Etat-major chargé des plans (SCP) et du Sous-chef d'Etat-major chargé des Etudes Générales et des Relations Internationales (SCEGRI) ; tous coordonnés par le Major Général de l'Etat-Major des Armées (MAGE) conformément aux directives du Chef d'Etat-Major des Armées ; tel que prévu par l'article 60 du même décret qui dispose que :

« Conformément aux directives du Chef d'Etat-Major des armées, le

Major Général coordonne l'action du :

- Sous-Chef d'Etat-Major Chargé des Opérations

- Sous-Chef d'Etat-Major Chargé des Plans

- Sous-Chef d'Etat-Major Chargé des Etudes Générales et Relations

Internationales »

L'Etat-Major des Armées, sous l'autorité du Chef d'Etat-Major des Armées est la branche opérationnelle du Ministère de la Défense. La branche purement administrative est sous l'autorité du Secrétaire Général du Ministère. Le Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense assure la tutelle politique de tout le Ministère. A l'Etat-Major des Armées, nous nous attarderons sur les services spécifiques où nous avons eu le privilège de séjourner dans le cadre de notre stage à savoir: le SC/EGRI, le Conseiller Diplomatique et le Sous Chef Plans.

DIRGEN - OIFP

DIRMATIA

COMECIIA

DIRCIA

COM

CRM

SHA

CG

CD

CJ

ORGANISMES RATTACHES

SCO SCP SCEGRI

COIA DE

DTEI

DLO

MAGE POUR EMPLOI

SP

BBF DOL

DP

CEMA

DRM DIAF

DSO

B.I.R

BTAP BSA

BBR

22

Figure 1.2. Organigramme de l'Etat-Major des Armées

23

B- Le SCEGRI, le Conseiller Diplomatique et le Sous-Chef Plans

1. Le SCEGRI

Le Sous Chef d'Etat-Major chargé des Etudes Générales et des Relations Internationales est

encadré dans ses attributions par le décret n° 2001/178 du 25 juillet 2001 portant organisation générale de la défense et des états majors centraux qui stipule que:

« Article 73.-

Le « Sous Chef Etudes Générales et Relations Internationale » est chargé des études prospectives en matière de Défense et d'emploi des forces. Il suit la Coopération Militaire Internationale et évalue son influence sur les Force Armées Nationales.

Article 74.-

Sont placées sous l'autorité du « Sous- Chef Etudes Générales et Relations Internationale »,

- La Division « Afrique »

- La Division « Reste du Monde »

Article 75-.

1°) La Division « Afrique » est placée sous l'autorité d'un Chef de Division, officier nommé par décret du Président de la République ; Il est assisté de Chargés d'Etudes et de Chargés d'Etude Assistants ; officiers nommés par arrêté du Président de la République.

2°) La Division Afrique est chargée :

- des études polémologiques et stratégiques intéressant l'Afrique en général et l'Afrique Centrale en particulier,

- du suivi des conséquences éventuelles sur la Défense Camerounaise,

- de la coopération militaire avec les Etats africains,

3°) Les rangs et prérogatives des officiers visés à l'alinéa 1 ci-dessus sont fixés par des textes particuliers.

Article 76.-

1°) La Division « Reste du Monde » est placée sous l'autorité d'un Chef de Division, officier nommé par décret du Président de la République. Il est assisté de Chargés d'Etudes et Chargés d'Etudes Assistants, officiers nommés par arrêté du Président de la République.

2°) La Division « Reste du Monde » est chargée :

- des études polémologique générales et stratégiques intéressant les autres continents et de leurs interférences sur la politique de Défense du Cameroun ;

- de la coopération militaire internationale en liaison avec les services concernés du Ministère de la Défense.

3°) Les rangs et prérogatives des officiers visés à l'alinéa 1 ci-dessus sont fixés par des textes particuliers ».

Chargés d'étude

Chargés d'étude assistants

DIAF

Secrétariat

Secrétariat

SCEGRI

Chargés d'étude

Chargés d'étude assistant

DRM

Secrétariat

24

Figure 1.3. Organigramme de la Sous-Chefferie Etudes Générales et Relations Internationales

2. 25

Le Conseiller Diplomatique

Le Conseiller Diplomatique du Chef d'état- major des armées est encadré dans ses

fonctions au même titre que le Conseiller Juridique et le Conseiller Gendarmerie par l'article 23 du même décret.

« Article 23-

1°) Les Conseillers Juridique, Diplomatique et de Gendarmerie apportent leur expertise, chacun dans son domaine de compétence, dans l'étude des missions et des travaux qui leur sont confiés par le Chef d'Etat - Major des Armées.

2°) Les Conseillers Juridique, Diplomatique et de Gendarmerie sont des officiers nommés par décret du Présent de la République.

3°) Leurs rangs et prérogatives sont fixés par des textes particuliers ».

3. Le Sous-Chef Plans

Le Sous Chef d'Etat- Major chargé des plans est quant à lui encadré par les articles 69 à 72 du décret ci dessus cité.

Article 69-.

1°) Le « Sous Chef plans » est chargé de la planification, de la programmation de la montée en puissance des Forces et de l'adaptation permanente de l'outil militaire à l'environnement et à la technologie disponibles. Sont placés sous son autorité :

- Le Bureau du Budget et des Finances ;

- La Division de l'Organisation Logistique ; - La Division « plans »

Article 70.-

1°) Le Bureau du Budget et des Finances est placé sous l'autorité d'un Chef de Bureau, officier nommé par décret du Président de la République, assisté de Chargés d'Etudes et de Chargés d'Etat Assistants, officiers nommés par arrêté du Président de la République.

2°) Le Bureau du Budget et des Finances est chargé :

26

- de la préparation du budget en liaison avec les services compétents du Ministère et des Etats- Majors des trois Armées ;

- de l'évaluation financière permanente des entraînements et des opérations à mener, - de la gestion du budget de l'Etat --Major des Armées.

3°) Les rangs et prérogatives des officiers visés à l'alinéa 1 ci --dessus sont fixés par des textes particuliers.

Article 71.-

1°) La Division de l'Organisation Logistique est placée sous l'autorité d'un Chef de Division officier nommé par décret du Président de la République, assisté de Chargé d'Etudes et de Chargés d'Etudes Assistants, officiers nommés par arrêté du Président de la République..

2°) La Division de l'Organisation Logistique est chargée :

- de l'Etude et de l'établissement des tableaux d'effectifs et de dotation des Unités et des Formations en liaison avec l'Etat --Major de l'Armée de Terre, l'Etat --Major de l'Armée de l'Air, l'Etat -- Major de la Marine ;

- de l'étude et de la réalisation concrète du système de soutien des Forces

3°) Les rangs et prérogatives des officiers visés à l'alinéa 1 ci-dessus sont fixés par des textes particuliers.

Article 72-.

1°) La Division « Plan » est placée sous l'autorité d'un Chef de division officier nommé par décret du Président de la République.

2°) La Division « Plans » est chargée :

- de la centralisation des besoins des Forces en effectifs, en matériels et en infrastructures ;

- de la planification et de la programmation des réalisations ;

- de l'adaptation permanente de l'outil militaire à l'environnement socio-économique du Cameroun, à l'environnement extérieur et à la technologie disponible.

3°) Les rangs et prérogatives des officiers visés à l'alinéa 1 ci-dessus sont fixés par des textes particuliers.

Chargé d'études

Chargé
d'études
assistant

Bureau
Budget et
Finances

Secrétariat

Secrétariat

Chargé d'études

Chargé
d'études
assistant

Sous Chef plans

DOL

Secrétariat

Secrétariat

Division « plans »

27

Figure 1.4. Organigramme de la sous chefferie d'Etat Major Chargée des Plans

DEROULEMENT DU STAGE

CHAPITRE 2 :

28

Le stage, expérience pratique destinée à compléter les enseignements théoriques reçus tout au long de notre formation, a officiellement eu lieu du 25 févier au 25 avril 2010. Cette expérience a été marquée pour nous par deux aspects majeurs : le séjour à l'Etat-major des Armées (I) ; et la confrontation aux découvertes et difficultés du terrain (II).

I - LE SEJOUR A L'ETAT-MAJOR DES ARMEES.

Les services spécifiques où nous avons été accueilli pour notre stage à l'Etat-major des armées, sont en fonction des bâtiments les abritant : le Sous-chef d'Etat-major chargé des Etudes Générales et Relations Internationales (SCEGRI) et le Conseiller Diplomatique (A) ; et le Sous-Chef d'Etat-Major chargé des Plans (SCP), encore appelé Sous-Chef «Plans« (B).

A - Passage chez le SCEGRI et chez le Conseiller Diplomatique

Durant cette séquence de notre stage, nous avons séjourné chez le SCEGRI (1) ; et chez le

Conseiller Diplomatique (2).

1. Le SCEGRI

D'après le texte N°010140 /MP/MINDEF/EMA/100 du 04 mars 2010, du Chef d'Etat-major des Armées organisant la durée du stage, le séjour à l'EGRI4 s'étale du 05 MARS 2010 au 20 mars 2010. Le stage commence effectivement le 08 mars 2010.

Il est procédé à une visite guidée des locaux abritant les études générales et relations internationales (EGRI), ainsi que les hommes qui les animent. L'EGRI a deux Divisions : la Division Afrique (DIAF) et la Division Reste du Monde (DRM. Toutes les deux sont

4 Etudes Générales et Relations Internationales. C'est l'appellation usuelle au Ministère de la Défense pour désigner les services du Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales (SC/EGRI).

29

chapeautées par le Sous-Chef d'Etat-Major chargé des Etudes Générales et Relations Internationales. Nous n'aurons malheureusement pas le privilège de côtoyer longtemps les chefs des différentes divisions. Notre arrivée coïncidant avec une période d'intenses activités diplomatico-militaires, les principaux responsables sont en mission pendant une période considérable de notre séjour.

Au quotidien, les services ouvrent à 7h, mais les visites ne sont autorisées qu'à partir de 11h. Nous arrivons généralement à 9h, laissant ainsi le temps au personnel de garde, de mettre l'ordre et la propreté dans les locaux. N'étant affectés à aucune tâche particulière, nous établissons nos quartiers dans les secrétariats du SCEGRI, de la DIAF et de la DRM, au gré de l'animation de ses services. Nourrissant notre curiosité du simple transfert de courrier à la distribution quotidienne de la presse gouvernementale. Surtout, nous n'hésitons pas à poser des questions à toute personne disposée à nous répondre. L'ambiance est détendue, et le personnel très accueillant et disponible.

2. Le Conseiller Diplomatique

La deuxième séquence de notre stage, prévue du 21 mars 2010 au 05 avril 2010 auprès du Conseiller Diplomatique ne sera malheureusement pas effective. Car cette période coïncide avec une mission du Conseiller Diplomatique auprès du Chef d'Etat-major des armées hors du territoire national. Toutefois, nous aurons profité de longs entretiens avec le conseiller, bien avant son départ.

En effet, il a été l'artisan du planning de notre séjour dans les différents services de l'Etat-Major des Armées. Nous avons ainsi été entretenus sur la raison d'être de l'Etat-major des armées, sur le volet diplomatique des activités militaires, et sur des pistes d'orientation et d'organisation à suivre durant notre stage. La période prévue pour le séjour chez le Conseiller Diplomatique sera donc mise à profit pour approfondir notre connaissance de l'EGRI. Au terme de cette période, nous entamons la dernière partie de notre stage chez le Sous-Chef Plan.

30

B- Passage chez le sous-chef «plans«

Dans les services du Sous-Chef d'Etat-Major chargé des Plans, notre attention a été retenue par l'accueil (1) et les activités (2) qui y sont menées.

1. L'accueil

L'accueil dans ce service, bien que chaleureux ne sera pas du tout similaire à celui rencontré dans les services des Etudes Générales et Relations Internationales. Favorablement accueillis par les principaux responsables, nous nous sentirons incompris du reste du personnel, à quelques exceptions près. Nos activités dans ces services s'en trouveront affectées. A l'étroit dans des secrétariats et des salles d'attentes grouillant de monde, nos activités consisteront essentiellement aux entretiens réguliers que nous accordent le Sous-Chef Plans (SCP), et ses collaborateurs, chefs des différentes divisions : dont la division de l'organisation logistique (DOL) et la Division « Plans« (DP).

En dehors du bureau du Sous-chef plans, nous passerons plus de temps à observer le personnel et l'animation quotidienne du service dans l'exécution des tâches routinières et les relations interpersonnelles. Honorant un rendez-vous avec le sous-chef Plans, nous nous sommes quelques fois heurtés à l'humeur maussade de quelques agents déterminés à nous faire obstacle. Ainsi, l'attente dans l'espoir de se faire annoncer a souvent mis le temps qui aurait suffit pour une audience.

Ces aspects n'ont cependant pas brisé la détermination, ni pour le moins altéré l'accueil et la sollicitude des principaux responsables à notre égard. Ce qui nous aura permis de comprendre que, bien que le service du Sous Chef Plans ne soit pas essentiellement concerné par les relations internationales, la coopération militaire y intervient d'une façon ou d'une autre.

2. Les activités

Commencé le 06 avril 2010, le séjour chez le sous-chef d'état-major chargé des plans se termine le 25 avril 2010. A notre arrivée, notre présence dans ces services ne semble pas vraiment pertinente pour notre centre d'intérêt qu'est la coopération militaire camerounaise.

31

Mais en réalité, le sous-chef plans est chargé de la planification, de la programmation, de la montée en puissance des forces et de l'adaptation permanente de l'outil militaire à l'environnement et à la technologie disponibles. Le Cameroun ne jouissant pas d'une autonomie technologique, logistique et industrielle, doit forcement compter avec la coopération militaire pour combler ses carences. D'où l'aspect international.

En effet, la montée en puissance des forces et l'adaptation permanente de l'outil militaire à l'environnement et à la technologie disponible, requièrent des tâches d'acquisition de matériel auprès des partenaires étrangers, de maintenance logistique et de formation des troupes à l'emploi du matériel acquis. La coopération intervient ainsi dans la préparation et le déploiement des troupes dans le cadre des multiples opérations internationales auxquelles participe l'armée camerounaise. Au terme de notre stage à l'état-major des armées et au ministère de la défense en général, nombreuses sont les découvertes, en dépit des difficultés rencontrées.

II- DECOUVERTES ET DIFFICULTES

Notre stage, au sein du ministère de la défense et plus précisément à l'Etat-major des armées s'est révélé fort enrichissant et plein d'expériences jusque là inédites. Nous avons ainsi eu l'opportunité de faire des découvertes (A), malgré les difficultés auxquelles nous avons été confrontées (B).

A. Découvertes

Connaissant relativement peu de choses de l'armée camerounaise à notre arrivée, le

stage au Ministère de la Défense nous a permis de découvrir des aspects de l'Armée jusque là inconnus pour nous. Il s'agit notamment de la spécialisation au sein de l'Armée (1), de son dynamisme (2), et de la hiérarchie militaire (3).

1. La spécialisation au sein de l'Armée

L'une des plus grandes surprises à notre arrivée a été de découvrir le degré d'organisation et de structuration de l'armée. En effet, contre toute attente nous constatons que le militaire n'est pas forcement synonyme de mitrailleuses, guerres et explosifs. L'armée

32

dans sa structure est composée de corps bien spécialisés : des médecins, des ingénieurs, des chauffeurs, des diplomates, des journalistes, des techniciens, des mécaniciens, des musiciens, des juristes, des administrateurs et autres. Chacun est affecté à une tâche précise au service de la défense. La gestion est assurée par des militaires administrateurs et même par du personnel civil.

Au plan psychosocial, l'état d'esprit au ministère de la défense n'est pas spartiate et les militaires sont relativement très accueillants. D'ailleurs, la diligence et la célérité dans le traitement des dossiers sont déconcertantes et n'ont pas de commune mesure avec de nombreux services publics où nous avons été auparavant. Toutefois, la discrétion et la confidentialité restent de rigueur.

2. Le dynamisme de l'Armée

Nous avons été surpris du volume d'activités que mène l'armée camerounaise en toute discrétion vis-à-vis du grand public. Engagée dans la sécurisation du territoire national par le biais des corps d'élites et d'unités spécialisées, l'armée camerounaise est très active au plan international. Le Cameroun est impliqué dans toutes les manoeuvres internationales de grande importance sur le sol africain ; notamment les opérations de maintien de la paix. En Centrafrique et au Soudan (Darfour) par exemple, le Cameroun entretient régulièrement des contingents. L'inauguration du siège de l'Organisation du Sport Militaire en Afrique (OSMA) à Yaoundé le 7 avril 2010 et l'élection du colonel camerounais Hamad KALKABA MALBOUM à la présidence du Conseil International du Sport Militaire (CISM) le15 mai 2010 à Rio de Janeiro au Brésil, sont assez illustratifs du dynamisme de l'armée camerounaise au plan international.

3. La hiérarchie militaire

La hiérarchie militaire est contenue dans le titre III du Règlement de Discipline Générale dans les Forces de Défense, portant sur les grades (a), et les appellations (b).

33

a. Les grades

? Grade des officiers5

GENDARMERIE
NATIONALE

ARMEE DE
TERRE

ARMEE DE L'AIR

MARINE
NATIONALE

Officiers généraux

Général de Division

Général de Division

Général de Division Aérienne

Vice- amiral

Général de brigade

Général de Brigade

Général de Brigade Aérienne

Contre -animal

Officiers supérieurs

Colonel

Colonel

Colonel

Capitaine de Vaisseau

Lieutenant À colonel

Lieutenant À colonel

Lieutenant À colonel

Capitaine de Frégate

Chef d'Escadron

Chef de Bataillon

Commandant

Capitaine de Corvette

Officiers subalternes

Capitaine

Capitaine

Capitaine

Lieutenant de Vaisseau

Lieutenant

Lieutenant

Lieutenant

Enseigne de Vaisseau de 1° classe

Sous -Lieutenant

Sous -Lieutenant

Sous -Lieutenant

Enseigne de Vaisseau de 2° classe

La dignité de Maréchal ou Amiral de la République du Cameroun peut être conférée par décret du Chef de l'Etat Chef des Forces Armées. Les rangs et appellations suivants peuvent être décernés dans les mêmes conditions :

GENDARMERIE NATIONALE
ARMEE DE TERRE

ARMEE DE L'AIR

MARINE
NATIONALE

Général d'Armée

Général d'Armée Aérienne

Amiral d'Escadre

Général de Corps d'Armée

Général de corps Aérien

Vice À Amiral d'Escadre

5 La hiérarchie, les grades et les appellations au sein de l'Armée sont extraits des Articles 36 à 45 du Règlement de Discipline Générale dans les Forces de Défense.

34

? Grade des sous-officiers

GENDARMERIE
NATIONALE

ARMEE DE TERRE

ARMEE DE L'AIR

MARINE
NATIONALE

Aspirant

Aspirant

Aspirant

Aspirant

Adjudant-chef Major

Adjudant -Chef Major

Adjudant ÀChef Major

Maître principal Major

Adjudant - Chef

Adjudant - Chef

Adjudant À Chef

Maître principal

Adjudant

Adjudant

Adjudant

Premier Maître

Maréchal des logis
chef

Sergent ÀChef

Sergent ÀChef

Maître

Maréchal des logis

Sergent

Sergent

Second À Maître

? Grade des militaires du rang

ARMEE DE TERRE DE L'AIR

MARINE NATIONALE

Caporal - Chef Caporal

Soldat de 1er classe Solde de 2°classe

Quartier - Maître de 1°classe Quartier Maître 2° classe Matelot de 1° classe Matelot de 2° classe

b. Les appellations

? Pour les officiers généraux

GENDARMERIE

ARMEE DE TERRE

ARMEE DE L'AIR

MARINE

GRADE

APPELA
TION

GRADE

APPELA
TION

GRADE

APPEL
A
TION

APPELA
TION

GRADE

Général
d'Armée
(distinction)

Général de
Corps
d'Armée
(distinction)

Mon
général

Général
d'Armée
(distinction)

Général de
Corps d'Armée
(distinction)

Mon
général

Général d'armée aérienne (distinction)

Général de corps d'Armée (distinction)

Mon
général

Amiral
(distinction)

Vice-amiral
d'Escadre
Distinction)

Amiral

Général de
Division

Mon
général

Général de
Division

Mon
général

Général de
division
Aérienne

Mon
général

Vice À
Amiral

Amiral

Général de
Brigade

 

Général de
Brigade

 

Général de
brigade
aérienne

 

Contre -
amiral

 

Les Maréchaux sont appelés Monsieur le ...

35

NB : Les officiers féminins sont appelés directement par leur grade sans que l'énoncé de celui-ci soit précédé de « Madame » ou de « Mon »

s Pour les officiers

GENDARMERIE
NATIONALE

ARMEE DE TERRE

ARMEE DE L'AIR

MARINE
NATIONALE

GRADE

APPELATION

GRADE

APPELA
TION

GRADE

APPELA
TION

APPELA
TION

GRADE

colonel

Mon colonel

colonel

Mon colonel

colonel

Mon colonel

Capitaine
de vaisseau

commandant commandant

Lieutenant À
Colonel

Mon Colonel

colonel

Mon colonel

Lieutenant
colonel

Mon colonel

Capitaine de
frégate

Chef

d'Escadron

Mon

commandant

commandant

Mon

commandant

commandant

Mon

commandant

Capitaine de
corvette

Capitaine

mon capitaine

Capitaine

Mon
capitaine

Capitaine

Mon
capitaine

Lieutenant
de Vaisseau

Capitaine

Lieutenant

Mon

Lieutenant

Lieutenant

Mon
lieutenant

Lieutenant

Mon
lieutenant

Enseigne de
Vaisseau de
1° cl

Lieutenant

Sous À
lieutenant

Mon

Lieutenant

Sous

Lieutenant

Mon
lieutenant

Sous
lieutenant

Mon
lieutenant

Enseigne de
vaisseau 2°

cl

s les Lieutenants Colonels féminins sont appelées « Colonel »

s les Aspirant et élèves À officiers sont appelés « Mon Lieutenant »

s Pour les sous-officiers et militaires du rang

GENDARMERIE NATIONALE

ARMEE DE TERRE
ET DE L'AIR

MARINE NATIONALE

Adjudant -Chef
Major

Major

Adjudant À
Chef Major

Major

Maître principal
Major

Major

Adjudant - chef

Mon adjudant
Chef

Adjudant chef

Mon adjudant chef

Maître Principal

Maître principal

Adjudant

Mon Adjudant

Adjudant

Mon adjudant

Premier Maître
Maître

Premier Maître

Maréchal des
logis- Chef

Chef

Sergent-chef

Sergent À chef ou
chef

Maître

Maître

Maréchal des
logis

Margi

Sergent

Sergent

Second maître

Second maître

Gendarme
major

Gendarme
major

Caporal -chef

Caporal À chef

Quartier - Maître
de 1° classe

Quartier À maître

Gendarme

Gendarme

Caporal

Caporal

Quartier - Maître
de 2° classe

 

36

Nonobstant les nombreuses découvertes que nous avons pu opérer durant notre stage au Ministère de la Défense, nous avons également fait face à des difficultés.

B- Difficultés Rencontrées

Le stage au Ministère de la Défense, aussi intéressant et enrichissant qu'il ait été,

ne s'est pour autant pas déroulé sans encombre. Nos difficultés ont été essentiellement liées à l'incompréhension (1), au mutisme (2) de l'Armée et à l'indisponibilité des autorités militaires (3).

1. L'incompréhension

L' incompréhension par rapport au but réel de notre présence au Ministère de la Défense découle de l' innovation du master académique au master professionnel. En effet, la professionnalisation des formations universitaires requiert qu'au terme des enseignements théoriques, il soit procédé à une expérience pratique complémentaire dans un lieu de stage. Mais au Ministère de la Défense, nous sommes beaucoup plus traités comme des chercheurs ; plutôt que des stagiaires. Ce qui explique sans doute la réticence à nous affecter à des tâches précises. On attend de nous des thèmes de recherche et des questionnaires tandis que nous souhaitons être commis à des travaux pratiques.

2. Le mutisme

Le mutisme est caractéristique du corps de l'armée qui à l'occasion de ce stage n'aura pas démérité du qualificatif de « grande muette » qui lui est souvent attribué. Au sein du Ministère de la Défense, les informations sont difficiles à glaner. Autant les responsables reçoivent avec enthousiasme et évoquent de façon globale les questions à eux posées ; autant il n' est d'information qui ne soit frappée du sceau de la confidentialité. Les sujets évoqués sont traités de façon superficielle. Nous quittons le ministère à la fin du stage, certes enrichis ; mais convaincus de n'avoir aperçu que le sommet de l'iceberg.

37

3. L'indisponibilité des Responsables militaires

L'indisponibilité des responsables militaires, quant à elle, est due à l'importance des fonctions et à l'intensité des activités qui y sont liées. Les principaux responsables sont constamment en audience ou en déplacement. Ce qui réduit significativement le temps que ceux-ci nous consacrent. La célébration du cinquantenaire de l'indépendance, survenant à cette période ne sera pas pour arranger cette situation. Les lenteurs procédurales, bien que inhérentes à beaucoup d'administrations valent bien la peine d'être mentionnées. Originellement prévu pour avoir lieu du 1er novembre au 30 janvier, le stage débutera officiellement le 15 février. Ce prolongement se répercutera sur le calendrier académique, car le stage ne débute effectivement qu'à partir du 25 février 2010.

Conclusion de la première partie

La première partie de ce rapport axée sur la description du stage a consisté en la présentation du cadre du stage et au déroulement du stage. Notre stage au Ministère de la Défense a eu pour cadre principal l'Etat-Major des Armées où nous avons été successivement chez le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales ; chez le Conseiller Diplomatique du Chef d'Etat À Major des Armées, et chez le Sous Chef « Plans ». Sous l'autorité d'un Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, le Ministère de la Défense a deux branches : la branche administrative et la branche opérationnelle. La branche administrative est dirigée par le Secrétaire Général du ministère, et la branche opérationnelle par le Chef d'Etat-Major des Armées. Le Sous Chef Etudes Générales et Relations Internationales s'occupe de la coopération militaire au plan opérationnel, la Division de la Coopération Militaire directement rattachée à l'administration centrale s'occupe de la partie politique. Le Conseiller Diplomatique du Chef d'Etat Major des Armées apporte son expertise à ce dernier dans son domaine de compétence. Le Sous - Chef Plans est chargé de la préparation et de la montée en puissance des forces, et n'intervient de ce fait dans la coopération que de façon incidence. Ce stage nous à permi de découvrir la spécialisation, le dynamisme et la hiérarchie au sein de l'armée. Nous avons cependant connu quelques difficultés en raison de l'incompréhension, du mutisme et de l'indisponibilité de la part des responsables militaires.

LA COOPERATION MILITAIRE CAMEROUNAISE

ET LES ACCORDS DE COOPERATION

DEUXIEME PARTIE

38

Il sera question la deuxième partie de notre rapport, d'explorer globalement la coopération militaire camerounaise (chapitre 3), et d'examiner la gestion de la coopération militaire au Ministère de la Défense (chapitre 4).

CHAPITRE 3 :

LA COOPERATION MILITAIRE CAMEROUNAISE

.

39

La coopération militaire entre le Cameroun et les pays étrangers porte essentiellement sur deux aspects : la formation des hommes et l'équipement ou encore logistique. Quant aux partenaires, ils sont divers et proviennent de presque tous les continents. Toutefois, une analyse circonspecte nous permet de les grouper en deux : la France (I) d'une part, et les autres partenaires (II) d'autre part.

I- LA COOPERATION AVEC LA FRANCE

L'originalité de la coopération militaire entre l'Etat du Cameroun et la république Française dérive du rôle d'encadrement historique qu'a joué la France dans la mise sur pied de l'armée nationale camerounaise au lendemain de son indépendance , et à la particularité à nos jours d' être la coopération la plus structurée et la mieux codifiée par des textes et accords. Cette coopération France - Cameroun est matérialisée par la formation des militaires camerounais dans les écoles françaises (A) et l'Assistance Militaire Technique (B).

A- La Formation des militaires camerounais dans les écoles françaises.

Dès son indépendance, le Cameroun signa avec la France des accords militaires de deux types. Les accords de défense, qui visaient à la fois la défense intérieure et extérieure, offrant la possibilité au Cameroun de faire appel aux forces françaises pour assurer sa défense, et les accords d'assistance militaire technique pour la mise sur pied de l'armée camerounaise6. Les premiers sont restés secrets, mais les accords du deuxième type sont relativement connus. Des accords ont ainsi successivement été signés en novembre 1960, en février 1974 et en mai 2009.

6 Dieudonné OYONO, Avec ou sans la France?, L'harmattan, Paris, 1990, p.42

40

Au terme de l'article 1er de l'accord du 13 novembre 1960, des officiers de nationalité française étaient appelés à encadrer les forces armées camerounaises ;

« A la demande de la République du Cameroun, la République Française s'engage à apporter à la République du Cameroun l'assistance des personnels militaires français chargés de procéder à l'organisation à l'encadrement et à l'instruction des forces armées camerounaises. »

En outre, l'article 6 du même accord prévoyait la formation des cadres de l'armée camerounaise dans les unités de l'ancienne puissance de tutelle.

L'accord militaire du 21 février 1974 dispose en son article 3 que :

« Le gouvernement de la République Unie du Cameroun peut s'adresser à la République française pour la formation des cadres de ses forces Armées. La République française lui apporte à cet égard son concours.

Les nationaux camerounais sont admis dans les grandes écoles et établissements militaires français soit par concours dans les mêmes conditions que les français, soit dans la limite d'un contingent particulier portant aménagement de ces conditions. Des nationaux camerounais désignés par leur gouvernement, en accord avec le gouvernement français, peuvent être admis comme stagiaires dans les écoles et établissements français.

Le gouvernement de la République française prend à sa charge les frais de transport et d'instruction des élèves et stagiaires dans les grandes écoles et établissements militaires français.

Le gouvernement de la République unie du Cameroun prend à sa charge des dépenses de solde, soins médicaux et sécurité sociale »

L'enseignement et la formation dispensés en France portent sur plusieurs domaines: la formation initiale, les stages d'application, les stages de spécialités et l'enseignement militaire supérieur du premier et du second degré. La formation de la majorité des personnels de l'armée de l'air et de la marine nationale camerounaise a été effectuée de manière continue dans les écoles françaises à savoir: L'Ecole navale de Lanvéoc - Poulmic, l'Ecole du

41

commissariat de la marine de Lanvéoc - Poulmic ; Ecole du Commissariat de l'air - Salon de Provence, cours spécial de l'Ecole de l'air de Salon de Provence.

En ce qui concerne l'Armée de terre, on peut citer : le Cours supérieur du commissariat de l'Armée de terre, le Collège Interarmées de Défense, l'Ecole militaire Interarmes à Coëtquidan, l' Ecole spéciale Militaire de saint Cyr.

La gendarmerie quant à elle est encadrée par : l'Ecole des officiers de Gendarmerie Nationale de Melun. Ces formations ont été continues de 1957 à 1967, puis interrompues de 1967 à 1991 suite à l'activation de l'Ecole Militaire Interarmées (EMIA) du Cameroun. Elles ont repris forme depuis 1991.

Par ailleurs, l'accord signé le 21 mai 2009 entre la France et le Cameroun dispose à

l'article 4 (alinéas 1.b et e) définissant les domaines et formes de coopération en matière de

défense, que :

« Dans le cadre du partenariat de défense, les parties mettent en oeuvre

une coopération dans les domaines suivants :

b- organisation, équipement et entraînement des forces, le cas échéant par

un soutien logistique et des exercices conjoints (...)

e- Formation des membres du personnel camerounais par leur accueil ou

leur admission en qualité d'élève ou de stagiaire dans les écoles de

formation militaires françaises ou soutenues par la France (...) »

L'attention ici est retenue, non seulement par l'équipement et la logistique, mais surtout par les écoles militaires soutenues par la France. En effet, la coopération entre la France et les pays africains en général et avec le Cameroun en particulier revêt un nouveau visage dans le domaine de la formation. Il s'agit des Ecoles Nationales à Vocation Régionale (ENVR) qui sont partie intégrante de l'assistance militaire technique.

42

B. L'Assistance Militaire Technique

L'assistance militaire classique a changé de forme aujourd'hui et prend davantage la forme de projets en partenariat, comprenant chacun un certain nombre de programmes. Chaque projet fait l'objet d'une convention entre la France et le Cameroun, définissant pour chaque programme : l'objet, les conditions d'exécution, la composition des comités de pilotage et la participation des deux parties. Quatre projets sont actuellement en cours.

? L'APPUI A LA RESTRUCTURATION DES FORCES DE DEFENSE qui comprend cinq programmes.

- la Gestion des Ressources Humaines (GRH) ;

- les Opérations de Maintien de la Paix (OMP) ;

- l'Etablissement Centralisé de Réparation et de Reconstruction Automobile (ECRRA) ;

- le transit ;

- la médecine d'urgence.

? LE PROJET FORMATION Il contient quatre programmes :

- Valorisation du corps des officiers, le projet du Cours Supérieur Interarmées de Défense,

constitue la mission essentielle de ce programme.

- Pôle Aéronautique National à Vocation Régionale (PANVR) de Garoua ;

- formation à la Sécurité des vols ;

- formation à la Maintenance Aéronautique.

? LE PROJET ACTION DE L'ETAT A LA MER ; comprenant deux programmes :

- Sécurité et Maintenance Opérationnelle - Sauvegarde des Approches Maritimes

? LE PROJET APPUI A LA SECURITE INTERIEURE (ASI) qui comporte trois

programmes

43

- le Centre de Perfectionnement aux Techniques de Maintien de l'Ordre (CPTMO), basé à Awae ;

- le Centre de Perfectionnement de police judiciaire ;

- Appui aux Structures de Commandement.

Les trois premiers projets sont suivis par le Chef de la Mission de Coopération et de Défense, par ailleurs Attaché de Défense auprès de l'Ambassade de France à Yaoundé, tandis que le quatrième est placé sous la responsabilité de l'Attaché de Sécurité intérieure auprès de l'Ambassade de France au Cameroun.

Outre ces projets en partenariat qui ont un caractère continu dans le temps, il existe d'autre formes de coopération qui sont plutôt ponctuelles et s'effectuent généralement en fonction des disponibilités de la partie Française et après expression des besoins du Cameroun. Ce sont :

- les aides (matérielles) directes :

- les missions de courte durée pour la formation de spécialistes par des experts français.

La formation en France métropolitaine de techniciens camerounais laisse ainsi de plus en plus la place à la formule des Ecoles Nationales à Vocation Régionale (ENVR). Le Cameroun accueille le plus grand nombre d'assistants techniques français en Afrique noire7. Ce qui ne l'empêche pas pour autant de coopérer avec d'autres partenaires.

II- LES AUTRES PARTENAIRES

Le Cameroun dans sa coopération militaire avec le monde extérieur collabore avec des partenaires africains (A) et des partenaires non africains (B).

A- Les partenaires africains

L'importance qu'accorde le Cameroun à la coopération avec ses congénères du continent africain se traduit par la création au sein de la sous chefferie d'Etat-Major des

7 Frères d'armes, N°246, avril 2005 ; p.7 ; Répartition géographique des coopérants français en poste à l'étranger.

44

Armées chargée des Etudes Générales et Relations Internationales, d'une Division Afrique bien distincte d'une autre division chargée du reste du monde. En effet, le Cameroun coopère tant dans l e domaine de la formation et de l'équipement que dans celui des manoeuvres multinationales avec les pays de toutes les sous régions d'Afrique.

Dans le domaine de la formation, le Cameroun envoie ses hommes dans certains pays africains, autant qu'il reçoit dans ses écoles des officiers et sous officiers originaires de l'Afrique. On peut distinguer entre autres : le Maroc, le Sénégal, le Mali, l'Algérie, le Gabon, l'Egypte etc.

Le Maroc par exemple, forme des officiers et des sous officiers camerounais spécialisés de l'armée de terre, de l'air et de la marine. Le partenariat va donc de la formation initiale à l'enseignement militaire supérieur. Les écoles qui accueillent généralement les candidats camerounais sont : le Collège Royal d'Enseignement Militaire Supérieur, le Cours Supérieur Interarmées de l'Intendance, l'Ecole Supérieure et d'Application du Matériel, l'Ecole Royale d'Infanterie, l'Ecole Royale de l'Air.

Le Sénégal, assure la formation initiale et le perfectionnement des officiers d'infanterie, dans son école de Thiès ; et dans son école des Officiers de Gendarmerie Nationale pour les officiers de la gendarmerie.

Le Mali, quant à lui, accueille des militaires camerounais dans ses écoles d'Administration, du Maintien de la paix et d'Etat Major de Koulikoro, tandis que le Nigeria reçoit également des officiers camerounais dans son école d'état-major et dans son école de guerre.

Le Cameroun en retour, disposant d'un cycle complet de formation, reçoit des officiers et des sous officiers de toute l'Afrique. La formation va de l'instruction militaire initiale à l'enseignement militaire supérieur. Ainsi l'Ecole Militaire Interarmées (EMIA), le Cours Supérieur Interarmées de Défense (CSID) et plusieurs autres écoles camerounaises forment des ressortissants des pays africains. La quatrième promotion (année académique 2008-2009) du CSID encore appelé « école de guerre » comptait 33 officiers stagiaires de 19 nationalités différentes (Bénin, Burundi, Burkina Faso, Cameroun, Congo Brazzaville, Cote d'Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Ouganda, République Centrafricaine, Sénégal, Tchad, Togo). Le nombre des nationalités s'en va sans cesse croissant au fil des années.

45

En ce qui concerne l'équipement, le Cameroun achète du matériel militaire à la République d'Afrique du Sud. C'est le cas par exemple des avions IMPALA de l'armée de l'air camerounaise. Aussi, le Cameroun appartenant à plusieurs organisations régionales et sous régionales participe t-il aux diverses manoeuvres et opérations de maintien de la paix initiées par ces organisations. Il s'agit notamment de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), de la Communauté Economique des Etats de L'Afrique Centrale (CEEAC) et de l'Union Africaine (UA). Le Cameroun entretient également des relations avec des partenaires non africains.

B- Les Partenaires non Africains

Le Cameroun coopère avec des pays de trois continents dont l'Amérique, l'Asie et l'Europe (Ouest et Est), dans la formation des hommes et dans l'acquisition du matériel militaire. En Amérique, les partenaires sont les Etats Unis et le Canada.

Les Etats-Unis forment des officiers de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air dans ses écoles de : Wespoint Military Academy, Annapolis Naval Academy, United States Coast Guards Academy et du Air Command and Staff College. Le Cameroun achète aux EtatsÀUnis du matériel militaire, à l'exemple des avions Hercule C130 du constructeur Lockheed - Martin Marietta.

Le Canada, quant à lui, axe ses efforts dans la formation en opération de maintien de la paix et forme pour le Cameroun quelques officiers cavaliers et fantassins. Des avions de transport des troupes ont également été acquis auprès du constructeur canadien Havi land, des Caribous et des Buffalos en 1976.

Pour ce qui est de l'Europe, La Grèce, forme depuis la création des Forces Armées Camerounaises des officiers et des sous officiers de toutes spécialités, et particulièrement des médecins, des pilotes, des marins et des officiers du génie. Ses écoles sont : Ecole Militaire Evelpidon, Ecole Navale Dolkinon, Ecole de l'Air Ikaron, Ecole Hellénique de Défense Nationale, Ecole Militaire des Sciences Hospitalières, Ecole de Guerre Interarmées, Cours Supérieur d'Etat-Major, Ecole des sous officiers de marine, Ecole des sous officiers techniciens d'aviation, Ecole des sous officiers Administratifs d'aviation.

46

L'Allemagne, propose des formations des officiers et des sous officiers dans ses différentes écoles. La Belgique et l'Espagne fournissent au Cameroun du matériel militaire. La Belgique par exemple vend au Cameroun son Fusil Automatique Léger (FAL), tandis que l'Espagne fournit des bateaux pour la marine nationale.

Les pays de l'Europe centrale et de l'Est ne sont pas en reste. L'URSS a formé des pilotes camerounais en son temps, et la Russie continue à former des médecins militaires camerounais. La Roumanie et l'ex-Yougoslavie sont partenaires du Cameroun en matière de formation, et surtout d'acquisition d'armes. La Roumanie fournit au Cameroun les mitrailleuses Kalachnikov AK47.

Les principaux partenaires du Cameroun en Asie sont l'état d'Israël et la Chine.

L'Etat d'Israël est un partenaire privilégié du Cameroun dans la défense. Il bénéficie d'une part importante dans la formation et la livraison des armes à la formation d'élite chargée de protéger le Chef de l'Etat du Cameroun, et les formations d'élite du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR).

La Chine, dans sa coopération avec le Cameroun, a formé depuis 1971 des officiers de la marine nationale. Elle s'occupe à ce jour de la formation diversifiée des officiers et des sous officiers pour tous les grades ; et du perfectionnement des officiers en infanterie, et en artillerie. Une trentaine de bourses est ainsi offerte aux candidats camerounais chaque année. Aussi, le Cameroun acquiert-il des armes auprès de la Chine. Elle a fourni des embarcations pour la marine nationale.

En effet, il serait fastidieux de dresser un inventaire exhaustif des pays partenaires du Cameroun en matière de défense, ainsi que des arsenaux militaires acquis. On peut tout de même retenir que la formation des officiers et sous-officiers camerounais est assurée dans les institutions de certaines puissances étrangères dont : les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, la Grèce, la Chine, le Canada, la Russie et Israël. Mais la cohorte la plus importante est formée à l'EMIA. Les principaux pourvoyeurs en moyens de défense, quant à eux, sont : les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne, le Canada, la Suède, Israël et la Chine8.

8 Narcisse MOUELLE KOMBI, La politique étrangère du Cameroun ; L'harmattan, Paris, 1996, p.65

CHAPITRE 4 :

LA GESTION DE LA COOPERATION MILITAIRE AU MINISTERE DE LA DEFENSE

47

La gestion quotidienne de la coopération militaire au ministère de la défense est quelque peu entravée par des limites de planification stratégique (I) d'où la nécessité d'une redynamisation de la coopération militaire (II) afin de la rendre optimale.

I- LES LIMITES DANS LA PLANIFICATION STRATEGIQUE

Les limites qui apparaissent dans la planification stratégique de la coopération militaire se manifestent par un effectif relativement restreint à l'EGRI (A) et par une visibilité limitée de la coopération militaire (B)

A- Un effectif relativement restreint à l'EGRI

Au terme de l'article 73 du décret N° 2001/178/ du 25 Juillet 2001 portant organisation générale de la Défense et des Etats-Majors centraux, le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales est chargé des études prospectives en matière de défense et d'emploi des forces. Il suit la coopération militaire et évalue son influence sur les forces armées nationales.

La Division de la Coopération Militaire, autre organe intervenant dans la coopération militaire et directement rattaché au service du Ministre de la Défense, est quant à elle chargée du suivi des négociations des accords de coopération et d'assistance technique militaire avec le Etats étrangers en liaison avec la Gendarmerie Nationale, l'Etat-Major des Armées, l'Etat-Major de chaque armée et le Corps National des Sapeurs Pompiers. Au titre du décret N°2005/229 du 23 juin 2005 portant organisation de la Division de la Coopération Militaire, elle est également chargée de la gestion administrative des actions de coopération technique et militaire résultant des accords conclus avec les Etats étrangers ainsi que de l'administration des personnels militaires qui y sont affectés. Elle assure de ce fait le suivi en liaison avec la

48

Direction des Ressources Humaines et les attachés de défense des stagiaires militaires à l'étranger.

De fait la division de la coopération militaire assure des fonctions purement politiques tandis que le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales est dévolu à des missions essentiellement opérationnelles et techniques. Le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales a sous son autorité une Division Afrique et une Division Reste du Monde. La Division Afrique est chargée des études polémologiques et stratégiques intéressant l'Afrique en général et l'Afrique centrale en particulier et de la coopération avec les pays Africains9. La Division Reste du Monde est chargée des études polémologiques générales et stratégiques concernant les autres continents et de leurs interférences sur la politique de défense du Cameroun, ainsi que de la coopération militaire internationale en liaison avec les services concernés du Ministère de la Défense10.

A la lecture des textes juridiques spécifiant dans les détails les attributions du Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales et les charges assignées aux Divisions sous son autorité, il transparaît parfaitement les rôles classiques dévolus à l'Etat--Major à savoir la prospective et les études polémologiques afin d'appuyer la prise de décision du politique ou du commandement11.Toutefois, l'application effective de ces textes connaît des limites dans la réalité, en raison principalement des effectif relativement restreints affectés aux services concernés.

En effet, notre séjour dans les services du Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales nous a permis de constater que malgré les dispositions juridiques prévoyant des chargés d'études et des chargés d'études assistants (dont le nombre est par ailleurs indéterminé donc illimité) dans les différentes Divisions, les bureaux demeurent relativement vides. Un seul chargé d'étude est affecté à la Division Reste du Monde, et un autre à la Division Afrique. Au total, deux chargés d'études ont la charge de tout le service aux Etudes Générales et Relations Internationales. La conséquence en est l'absorption de ceux--ci à des tâches administratives d'études des dossiers techniques à eux soumis par la hiérarchie, d'où la relative vacance des études prospectives. Dans la pratique quotidienne, l'effectivité des

9 Article 75 alinéa 2 du décret N° 2001/178/ du 25 Juillet 2001 portant organisation générale de la Défense et des Etats-Majors centraux

10 Article 76 alinéa 2 op cit.

11 A propos de la définition et du rôle général des états-majors, voir le grand II de ce chapitre sur la redynamisation de la coopération

49

études polémologiques générales et stratégiques concernant l'Afrique et le reste du monde et leurs conséquences éventuelles sur la défense camerounaise paraît sérieusement remise en cause, en raison d'un personnel trop restreint pour s'y consacrer vraiment. Ce qui sans doute pourrait expliquer une visibilité limitée de la coopération militaire.

B- Une visibilité limitée de la coopération militaire

L'insuffisance du personnel dans les services du Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales aurait pourrait avoir pour corollaire une projection pas assez optimale de la coopération militaire. Il n'apparaît pas à l'observation un fil conducteur ou une ligne stratégique de la coopération à suivre sur le long terme. Les problèmes et les besoins en termes de formation et d'équipement sont de ce fait résolus au cas par cas, en fonction des offres des différents partenaires étrangers. L'une des caractéristiques les plus marquantes de la coopération militaire camerounaise est que les relations avec les pays étrangers, à l'exception de la France avec qui le Cameroun a signé des accords systématiques de défense et d'assistance militaires sont restées assez informelles. Les relations entre le Cameroun et les différents partenaires militaires à travers le monde ne bénéficient pas du même degré d'organisation et d'élaboration que celles avec la France. Ce qui pourrait être interprété comme un certain déséquilibre. Le Cameroun pourtant entretient depuis son indépendance des relations assez étroites avec de nombreuses puissances à travers le monde, qui ne demandent qu'à être davantage formalisées.

La politique camerounaise de défense repose essentiellement sur la préservation de l'indépendance nationale et de l'intégrité territoriale. Dans cette mesure, l'outil militaire apparaît à la fois comme un symbole de la souveraineté étatique et comme la manifestation tangible de la volonté de défendre cette souveraineté. « Rechercher une assurance contre les risques d'une agression, s'assurer la certitude de n'être point attaqué ou de recevoir en cas d'attaque, l'aide immédiate et efficace d'autres Etats », telle semble être la préoccupation majeure du gouvernement camerounais en matière de défense. Cette exigence va de pair avec la nécessité de mettre en place des moyens stratégiques et militaires aptes à dissuader d'éventuels agresseurs12.

12Narcisse MOUELLE KOMBI, La politique étrangère du Cameroun ; L'harmattan, Paris, 1996 , op cit..P62

50

La doctrine militaire quant à elle ; est la défense populaire, et correspond bien à la formule de Jefferson : « en chaque citoyen un soldat, en chaque soldat un citoyen », préconisant une identification nécessaire de l'armée et du peuple13. Au total, on peut retenir que la paix et le développement sont les fondements politiques de la doctrine militaire camerounaise. Doctrine dynamique, dont les concepts varient selon l'évolution du contexte interne et externe ; stabilité et sécurité de l'Etat à l'indépendance, opérationnalité et citoyenneté au lendemain de la guerre civile (qui dura de1960 à 1970) modernité et sécurité globale au lendemain de la guerre froide14.

C'est justement sur le terrain de la modernité q'une coopération militaire pas suffisamment lisible sur le long terme constituerait un frein. Car une coopération peu formalisée avec un grand nombre de pays, pourtant diversifiés dans les offres, les approches et les potentialités limiterait quelque peu les possibilités du Cameroun à bénéficier de façon optimale des potentialités que peuvent présenter les différents partenaires. C'est par exemple le cas de la formation des pilotes de chasse au Maroc pour les avions Hercule C130. Les pilotes camerounais s'y limitent à des qualifications de premier degré et doivent de ce fait poursuivre leur formation dans un autre pays pour l'obtention des qualifications du second degré. Le Maroc disposant pourtant des infrastructures nécessaires pourrait offrir aux camerounais une formation de qualité à des coûts relativement abordables dans le cadre d'une coopération sud-sud. Cependant, le processus d'élaboration et de formalisation des relations entre le Cameroun et ses partenaires nécessiterait au préalable l'élaboration d'une vision stratégique globale de la coopération militaire ; qui elle-même serait le fruit d'une redynamisation de la coopération militaire.

II- LA NECESSAIRE REDYNAMISATION DE LA COOPERATION MILITAIRE

Plus que nécessaire, la redynamisation de la coopération militaire passerait par un renforcement des services du Sous-Chef Etude Générales et relations Internationales (A) et l'engagement à plus de formalisation de la coopération militaire (B).

13 Wullson MVOMO ELA, « fondements politiques de la doctrine militaire Camerounaise » ; Honneur et Fidélité 20 mai 2008 P.17

14 id

51

A- Le renforcement des services du SCEGRI

Dans son acception moderne, l'état major est une équipe dont la tâche est dans la phase d'élaboration de la décision, de compléter la réflexion du chef et le conseiller : dans la phase de conduite, de mettre en oeuvre la décision du chef par l'émission des ordres et l'exécution des tâches de pilotage et d'assurer des tâches spéciales pour le commandant. La complexité des forces des systèmes d'armes et des opérations rend nécessaire la présence d'aides, dans des domaines spécifiques, afin de libérer le comandant des tâches annexes et / ou de problèmes de détails pour qu'il puisse concentrer son activité sur le commandement15.

L'Etat-Major est au centre de la structure de commandement qui comprend en outre les rapports de subordination et l'articulation opérationnelle. Les états majors fonctionnent selon des principes similaires d'un pays à l'autre, même si la terminologie diffère parfois. La décision finale appartient au commandant, mais l'état - major apporte ses compétences et la combinaison de ses réflexions afin d'offrir au commandant, une palette d'options pour ses décisions. Lorsque le commandant a sa propre solution au problème, les réflexions de l'état major lui permettront de la confronter avec d'autres possibilités et de la valider. L'état -- major travaille donc pour le chef et en son nom. Le dialogue et l'échange de réflexion entre le commandant et son état--major permettent d'optimiser la décision.

L'état--major est donc composé de spécialistes. La difficulté est souvent d'amener ces spécialistes dans un seul processus de réflexions réticulaire et non linéaire, le long des axes de spécialités. Dans la théorie, le travail d'état --major est donc l'organisation des réseaux de réflexion, qui doit être adaptée à la complexité des problèmes à traiter et leurs interactions.

Le SCEGRI dans ses missions, peut être considéré comme la boite pensante de l'Etat-Major des Armées en ce qui concerne la coopération militaire et l'opérationnalité de l'armée camerounaise en rapport avec le milieu international. C'est à ce titre qu'il est chargé des études polémologiques et de la prospective. Des charges qui en l'absence de ressources humaines en qualité et en quantité suffisantes s'avèreraient fort difficiles à accomplir. Le renforcement des services du SCEGRI en spécialistes et en moyens revitaliserait absolument la coopération militaire. Un supplément d'efforts de formalisation dans la coopération militaire serait également approprié.

15 Jacques F. BAUD « Etat-Major », in Thierry de Montbrial et Jean Klein, Dictionnaire de stratégie, PUF, paris 2000, p.225 op cit

52

B- L'engagement à plus de formalisation de la coopération militaire

L'engagement à plus de formalisation nécessiterait l'élaboration d'un plan stratégique de la coopération militaire. Elaborer un plan stratégique pour la coopération militaire camerounaise reviendrait à établir un feuille de route globale de la défense nationale à court, moyen et long terme, puis à initier et à négocier des accords de coopération en fonction de ces besoins. L'établissement d'une feuille de route globale de la défense présuppose l'intégration de celle-ci dans un contexte beaucoup plus large, prenant en compte la conjoncture internationale, l'économie nationale, les objectifs stratégiques vitaux à la survie de l'Etat et les ambitions militaires. Toutes choses qui dépendent de l'autorité politique. En dressant un état général des besoins de défense à court, moyen et long terme dans le cadre de la formation, de l'équipement et de la maintenance logistique et prenant en compte l'évolution technologique et les potentialités qu'offrent les différents partenaires, le Cameroun établirait une feuille de route claire et durable pour sa politique extérieure de défense. Cette feuille de route aurait pour but à terme de tendre vers une autonomie stratégique générale à partir d'autonomies partielles. Secteur après secteur, le Cameroun essaierait de conquérir une certaine autonomie à travers un transfert de compétences et de technologies.

Fig.4.1. Evolution d'une coopération ponctuelle à une coopération harmonisée

 
 
 
 
 
 

Actions
ponctuelles de
coopération

 

Mise en réseau des
actions de
coopération

 

Organisation d'une
coopération militaire
harmonisée et
dynamique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : compilé par l'auteur

53

Le processus consisterait à : partir des actions de coopération isolées, établir des passerelles entre elles pour créer un réseau ou une coopération en grillage. Ensuite, passer du réseau d'actions de coopération à l'organisation d'une coopération militaire plus élaborée, uniforme et dynamique au service du développement.

En clair, la coopération militaire est un tout. Une fois que les besoins au sein des différentes branches de l'armée sont identifiés, ils devraient être centralisés par un système de communication et de collaboration inter services. Ensuite, les priorités seraient classées et les partenaires les plus à même d'y répondre, ciblés. Enfin, surviendrait la phase d'initiation des accords par la partie camerounaise qui approcherait les différents partenaires pour engager des négociations. Au cas où ces négociations aboutiraient à la signature d'accords de coopération, il serait juste d'établir un système de suivi de l'application des termes desdits accords et de leur évaluation continue.

La création d'une unité de Recherche et Développement au sein de l'armée serait salutaire. L'unité Recherche et Développement aurait pour rôle d'analyser les systèmes politiques, l'évolution technologique, la conjoncture sécuritaire nationale et internationale, de centraliser les besoins de l'armée en temps réel afin de projeter une armée ultra moderne. Elle pourrait de ce fait servir de think tank ou de « boite noire » à la hiérarchie politique et militaire du Cameroun. Au service du Chef de l'Etat, du Ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense, de l'Etat Major des Armées et des Etats majors des différentes branches de l'armée, elle se chargerait de faire des propositions à la hiérarchie politique et militaire autant qu'elle accomplirait des missions à elle confiées par la hiérarchie. Par ailleurs, l'Armée dispose d'énormes ressources humaines qui lui permettraient d'être une puissante machine de développement. Elle possède des compétences dans multiples domaines dont: la médecine, la mécanique, l'informatique, l'électronique, le génie, les ingénieries, les sciences humaines et technologiques etc. Il suffirait de les mettre ensemble et de les harmoniser au coeur d'un organe qui serait le centre nerveux de l'innovation et d'y mettre les moyens nécessaires à la production industrielle. En l'absence de guerre, la bataille de l'Armée est celle du développement à travers des oeuvres à portée sociale. Des hôpitaux militaires soignent la population civile et des routes sont construites par le génie militaire, mais l'Armée pourrait faire davantage en s'engageant sur le terrain de l'innovation et de la recherche. La coopération militaire constituerait à ces fins un excellent canal de transfert technologique.

54

Fig.4.2. Proposition de fonctionnement d'une éventuelle unité de Recherche et Développement

Décisions de
l'Autorité politique
et initiation des
actions à
entreprendre

Décrets Arrêtés Actions Accords Etc.

CEMA

EMAT
EMAA
EMM

Collaboration

PRESIDENT DE
LA REPUBLIQUE

Ministre de
la Défense

Instructions

R & D

Propositions

Suivi de l'application

Les Etat-Majors adressent leurs préoccupations

Centralisation des
besoins et analyses
en fonction des
choix politiques,
puis propositions

Source : compilé par l'auteur

55

Pour ce qui est du fonctionnement de l'unité Recherche et Développement, les Etats-majors des différentes branches de l'Armée adressent leurs préoccupations à l'unité. Celle-ci centralise les besoins reçus et procède aux analyses géostratégiques en fonction des options politiques et des instructions de la hiérarchie. Elle se charge ensuite de les proposer au Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense pour répercussion auprès du Chef de l'Etat et prise de décision. Le Chef d'Etat-Major des Armées y travaillerait en collaboration avec le Ministre. Une fois que les décisions sont arrêtés, des dispositions devraient être prises pour le suivi de leur application. En outre, le centre aurait pour activité quotidienne la recherche prospective et l'innovation dans divers domaines, et à ce titre constituerait une force de proposition de l'Armée aux questions de paix et de développement. L'unité Recherche et développement aurait la latitude de collaborer avec d'autres centres de Recherches dans les domaines les plus variés, à l'image du partenariat entre l'Université de Yaoundé II-Soa et le Ministère de la Défense. La doctrine stratégique de l'Armée camerounaise, axée sur la paix et le développement ne s'en trouverait que davantage confortée et matérialisée.

RECOMMANDATIONS

- Renforcer l'EGRI en effectifs et en moyens

- OEuvrer à la formalisation des relations militaires extérieures

- Elaborer une ligne directrice de la coopération militaire

- Collaborer davantage avec les Instituts spécialisés de recherche sur la sécurité

et les organismes pouvant appuyer la défense

- Créer une unité Recherche et Développement au sein de l'Armée.

56

Conclusion de la deuxième partie

Au fil de la deuxième partie de ce rapport, nous avons exploré globalement la coopération militaire camerounaise et les accords de coopération, en nous intéressant à la gestion quotidienne de celle-ci au Ministère de la Défense. Le Cameroun entretient des relations de coopération militaire avec une multitude de pays à travers le monde. Les domaines concernés sont la formation des officiers et sous-officiers, et l'acquisition du matériel de défense. Des officiers et sous À officiers camerounais sont formés dans les institutions de certaines puissances étrangères parmi lesquelles : les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, la Grèce, la Chine, le Canada, la Russie et Israël. Des officiers camerounais sont aussi formés dans des pays africains à l'exemple du Maroc, du Sénégal, du Mali etc. Mais la cohorte la plus importante est formée à l'Ecole militaires interarmées qui par ailleurs accueille des militaires de plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne.

Le Cameroun dispose d'un Cours Supérieur Interarmées de Défense qui a formé des officiers de plus d'une trentaine de nationalités différentes. Les principaux pourvoyeurs en moyens de défense sont : les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne, le Canada, la Suède, Israël et la chine.

Le déficit de formalisation des relations du Cameroun avec les pays étrangers est caractériel de la coopération militaire camerounaise. Situation qui limite la visibilité globale de cette coopération sur le long terme. Elle s'en trouve limitée à des actions ponctuelles initiées au cas par cas pour résorber des problèmes ponctuels, limitant de ce fait la prospective. A l'observation, un effectif limité des services du Sous - Chef Etudes Générales et Relations Internationales et un déficit de planification stratégique ne seraient pas étrangers à cette situation. La redynamisation de la coopération passerait donc par un renforcement de l'EGRI en moyens humains et matériels, par l'élaboration d'un plan stratégique de la coopération militaire à long terme et par plus d'engagement à la formalisation des relations de coopération. La collaboration avec des instituts spécialisés sur la sécurité et organismes pouvant appuyer la défense ; et la création d'une unité de Recherche et Développement au sein de l'armée seraient également indiquées pour redynamiser la coopération militaire.

CONCLUSION GENERALE

57

Au terme de deux années d'enseignements théoriques au Centre de Recherche et d'Etudes Politiques et Stratégiques de l'Université de Yaoundé II, en vue de l'obtention d'un Master professionnel en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, nous avons eu le privilège de séjourner au Ministère de la défense pour une approche pratique. Durant notre stage qui s'est étalé sur deux mois allant du 25 février au 25 avril 2010, nous avons été accueillis à l'Etat-major des Armées, et plus précisément dans les services du Sous-chef d'Etat-major chargé des études Générales et Relations Internationales, du Conseiller Diplomatique auprès du Chef d'Etat-major des Armées, et du Sous-chef d'Etat-major chargé des Plans successivement. Ainsi, nous avons choisi de traiter du thème suivant ; la coopération militaire : enjeux et fonctionnement.

Dans le chapitre premier de ce travail, nous avons procédé à une présentation du Ministère de la Défense dans sa globalité, tout en insistant sur l'Etat-major des Armées, organe qui nous a accueillis durant notre stage. Nous avons pu constater que l'Etat Major des Armées est la machine opérationnelle de la défense, tandis que le Secrétariat Général chapeaute la machine administrative. A côté de ceux-ci, le Secrétariat d'Etat à la Défense Chargé de la Gendarmerie, est une entité du Ministère de la Défense chargée exclusivement de la Gendarmerie. En revanche, tous Ces organes sont sous la tutelle politique du Ministre Délégué à la Présidence, chargé de la Défense ; le Chef de l'Etat étant par ailleurs le Chef des Armées.

Le deuxième chapitre, portant sur le déroulement du stage est un récit du séjour au Ministère de la Défense et de l'expérience que nous avons pu en tirer. En général, le stage s'est déroulé sans incident majeur. Nous avons ainsi pu découvrir des aspects de la défense et de l'armée, jusque là inconnus pour nous. C'est le cas de la spécialisation des tâches, du dynamisme et de la hiérarchie au sein de l'armée. En dépit de ces découvertes, nous avons rencontré quelques difficultés liées à l'incompréhension, au mutisme et à l'indisponibilité de certains responsables militaires.

Le chapitre trois a été une exploration de la coopération militaire camerounaise dans sa globalité. Il s'agit d'une coopération à deux volets au niveau des partenaires ; avec la France d'un coté et les autres partenaires en Afrique ainsi que dans le monde de l'autre. Observation, qui nous a permis d'analyser le problème de la coopération camerounaise dans le quatrième chapitre de notre travail. Parti du constat selon lequel le Cameroun entretient avec le monde extérieur des relations nourries depuis des décennies, nous avons observé qu'elles ne semblent pas codifiées par des accords de coopération à l'exception de celles avec la France. Ce qui ne

58

permet pas au Cameroun de tirer le meilleur parti possible de ses liens d'amitié. Nous nous sommes attelé à comprendre les enjeux et le fonctionnement de la coopération militaire camerounaise, en analysant la gestion de cette coopération au Ministère de la Défense. Le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales s'occupe de la coopération militaire au plan opérationnel, la Division de la Coopération Militaire directement rattachée à l'administration centrale s'occupe de la partie politique. Le Conseiller Diplomatique du Chef d'Etat Major des Armées apporte son expertise à ce dernier dans son domaine de compétence.

Alors que le Cameroun coopère depuis des décennies avec une multitude de pays à travers le monde, qu'est-ce qui expliquerait l'inexistence d'accords de coopération entre ce pays et les partenaires étrangers, à l'exception de la France ? Trois pistes de réflexions se sont offertes à nous, à savoir : qu'il puisse s'agir d'un choix stratégique délibéré du Cameroun, d'une volonté politique inhibée par des lenteurs procédurales, ou alors tout simplement d'une insuffisance de vision stratégique. A l'analyse suite à ce questionnement, l'hypothèse d'une lenteur procédurale semble fort peu plausible, car toute négociation diplomatique mettrait difficilement cinq décennies à aboutir en temps de paix. Il ne saurait non plus s'agir de choix stratégique délibéré, car le Cameroun coopère librement avec des Etats de tous les horizons du globe, dans la formation des hommes et dans l'acquisition du matériel militaire. Le problème de la coopération parait donc être un déficit de planification stratégique. Situation qui limite la visibilité globale de cette coopération sur le long terme. Elle s'en trouve limitée à des actions ponctuelles initiées au cas par cas pour résorber des problèmes ponctuels, limitant de ce fait la prospective. A l'observation, un effectif limité des services du Sous - Chef Etudes Générales et Relations Internationales ne serait pas étranger à cette situation. La redynamisation de la coopération passerait donc par un renforcement de l'EGRI en moyens humains et matériels et par l'élaboration d'un plan stratégique de la coopération militaire à long terme. Nous pouvons de ce fait formuler les recommandations suivantes.

- Renforcer l'EGRI en effectifs et en moyens

- OEuvrer à la formalisation des relations militaires extérieures

- Elaborer une ligne directrice de la coopération militaire

- Collaborer davantage avec les Instituts spécialisés de recherche sur la sécurité

et les organismes pouvant appuyer la défense

- Créer une unité Recherche et Développement au sein de l'Armée.

Des hôpitaux militaires soignent la population civile et des routes sont construites par le génie militaire, mais l'Armée pourrait faire davantage en s'engageant sur le terrain de l'innovation et de la recherche. La coopération militaire constituerait à ces fins un excellent canal de transfert technologique.

59

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

1. MONTBRIAL, Thierry de ; et KLEIN, Jean, Dictionnaire de Stratégie, PUF, Paris, 2000.

2. MOUELLE KOMBI Narcisse, La Politique Etrangère du Cameroun, l'Harmattan, Paris, 1996.

3. OYONO Dieudonné, Avec ou sans la France ? (la politique africaine du Cameroun depuis 1960), l'Harmattan, Paris, 1990

4. ROCHE, Jean-Jacques; Théories des Relations Internationales; Montchrestien, Paris, 1999

5. ZORGBIBE, Charles. Les alliances dans le système mondial, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « perspectives internationales », 1983.

Articles

1. CILLIERS, Jakkie ; « The African Standby Force, an update on progress » ; Institute for Security Studies, n°160; march 2008.

2. HOOP SCHEFFER, Alexandra de, « Alliances Militaires et Sécurité Collective: Contradictions et Convergences » ; in G devin et B. Badie ; Evolutions et tendances. Paris, La Découverte, 2007.

3. LEYMARIE, Philippe; « Des accords de défense nouvelle génération » ; Manière de voir, Le Monde Diplomatique, n°108, décembre 2009-janvier 2010, pp 28-29.

4. MVOMO ELA, Wullson, « Fondements politiques de la doctrine Militaire Camerounaise », in Honneur et Fidélité, 20 mai 2008, pp. 16-17.

5.

60

ONANA MFEGE André - Hubert, « L'Armée de Libération Kamerunaise et sa stratégie révolutionnaire, 1959-1970 », in Outre- Mers, T93, n° 348-349 (2005), pp. 255-269.

6. ZORGBIBE, Charles, « Le pacte Sassou n'guesso et la théorie des alliances », Géostratégiques ; n° 25, octobre 2009, pp. 135-144.

Thèse et rapport

1. ELA ELA, Emmanuel ; La politique de défense du Cameroun depuis 1959 : contraintes et réalités ; thèse de doctorat ; département d'histoire, Université de Nantes (France), 2000.

2. FOMING Rodrigue Boris, La Gestion des Stages à l'étranger au Ministère de la Défense, rapport de stage au ministère de la défense pour l'obtention d'un Master professionnel en diplomatie (IRIC), année académique 2008-2009.

Revues

- Armées d'aujourd'hui ; n°259, avril 2001

- Frères d'armes ; n°246, premier trimestre 2005 (revue de liaison de la coopération militaire et de défense).

- Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHDN), Comprendre La Défense, Economica, Paris, 1999

Sites Web

- www.arcanes-et-rouages-de-la-361.htm

- www.ceri-sciencespo.com/.../hoopscheffer/alliances-07.pdf - www.defense.gouv.fr

- www.strategicsinternational.com /25_09.pdf

ANNEXES

61

62

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE 2

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

REMERCIEMENTS 4

SIGLES ET ABREVIATIONS 6

LISTE DES TABLEAUX 8

RESUME EXECUTIF 9

ABSTRACT 10

INTRODUCTION GENERALE 11

PREMIERE PARTIE 14

DESCRIPTION DU STAGE 14

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU CADRE DU STAGE 15

I- LE MINISTERE DE LA DEFENSE 15

A- ENCADREMENT JURIDIQUE 15

B- PRESENTATION PHYSIQUE 19

II- L'ETAT MAJOR DES ARMEES 19

A- ORGANIGRAMME GENERAL 20

B- LE SCEGRI, LE CONSEILLER DIPLOMATIQUE ET LE SOUS-CHEF PLANS 23

1. LE SCEGRI 23

2. LE CONSEILLER DIPLOMATIQUE 25

3. LE SOUS-CHEF PLANS 25

CHAPITRE 2 : DEROULEMENT DU STAGE 28

I À LE SEJOUR A L'ETAT-MAJOR DES ARMEES. 28

A À PASSAGE CHEZ LE SC/EGRI ET CHEZ LE CONSEILLER DIPLOMATIQUE 28

1.

63

LE SC/EGRI 28

2. LE CONSEILLER DIPLOMATIQUE 29

B- PASSAGE CHEZ LE SOUS-CHEF «PLANS« 30

1. L'ACCUEIL 30

2. LES ACTIVITES 30

II- DECOUVERTES ET DIFFICULTES 31

A. DECOUVERTES 31

1. LA SPECIALISATION AU SEIN DE L'ARMEE 31

2. LE DYNAMISME DE L'ARMEE 32

3. LA HIERARCHIE MILITAIRE 32

a. LES GRADES 33

b. LES APPELLATIONS 34

B- DIFFICULTES RENCONTREES 36

1. L'INCOMPREHENSION 36

2. LE MUTISME 36

3. L'INDISPONIBILITE DES RESPONSABLES MILITAIRES 37

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 37

DEUXIEME PARTIE : LA COOPERATION MILITAIRE CAMEROUNAISE ET LES

ACCORDS DE COOPERATION 38

CHAPITRE 3 :LA COOPERATION MILITAIRE CAMEROUNAISE 39

I- LA COOPERATION AVEC LA FRANCE 39

A- LA FORMATION DES MILITAIRES CAMEROUNAIS DANS LES ECOLES FRANÇAISES. 39

B. L'ASSISTANCE MILITAIRE TECHNIQUE 42

II- LES AUTRES PARTENAIRES 43

A- LES PARTENAIRES AFRICAINS 43

B- LES PARTENAIRES NON AFRICAINS 45

CHAPITRE 4 :LA GESTION DE LA COOPERATION MILITAIRE 47

AU MINISTERE DE LA DEFENSE 47

I- LES LIMITES DANS LA PLANIFICATION STRATEGIQUE 47

A-

64

UN EFFECTIF RELATIVEMENT RESTREINT A L'EGRI 47

B- UNE VISIBILITE LIMITEE DE LA COOPERATION MILITAIRE 49

II- LA NECESSAIRE REDYNAMISATION DE LA COOPERATION MILITAIRE 50

A- LE RENFORCEMENT DES SERVICES DU SC/EGRI 51

B- L'ENGAGEMENT A PLUS DE FORMALISATION DE LA COOPERATION MILITAIRE 52

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 56

CONCLUSION GENERALE 57

BIBLIOGRAPHIE 59

ANNEXES 60

TABLE DES MATIERES 61






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon