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La coopération militaire camerounaise: enjeux et fonctionnement

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par Hassan NJIFON NJOYA
Université de Yaoundé II - Soa - Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes 2010
  

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B- L'engagement à plus de formalisation de la coopération militaire

L'engagement à plus de formalisation nécessiterait l'élaboration d'un plan stratégique de la coopération militaire. Elaborer un plan stratégique pour la coopération militaire camerounaise reviendrait à établir un feuille de route globale de la défense nationale à court, moyen et long terme, puis à initier et à négocier des accords de coopération en fonction de ces besoins. L'établissement d'une feuille de route globale de la défense présuppose l'intégration de celle-ci dans un contexte beaucoup plus large, prenant en compte la conjoncture internationale, l'économie nationale, les objectifs stratégiques vitaux à la survie de l'Etat et les ambitions militaires. Toutes choses qui dépendent de l'autorité politique. En dressant un état général des besoins de défense à court, moyen et long terme dans le cadre de la formation, de l'équipement et de la maintenance logistique et prenant en compte l'évolution technologique et les potentialités qu'offrent les différents partenaires, le Cameroun établirait une feuille de route claire et durable pour sa politique extérieure de défense. Cette feuille de route aurait pour but à terme de tendre vers une autonomie stratégique générale à partir d'autonomies partielles. Secteur après secteur, le Cameroun essaierait de conquérir une certaine autonomie à travers un transfert de compétences et de technologies.

Fig.4.1. Evolution d'une coopération ponctuelle à une coopération harmonisée

 
 
 
 
 
 

Actions
ponctuelles de
coopération

 

Mise en réseau des
actions de
coopération

 

Organisation d'une
coopération militaire
harmonisée et
dynamique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : compilé par l'auteur

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Le processus consisterait à : partir des actions de coopération isolées, établir des passerelles entre elles pour créer un réseau ou une coopération en grillage. Ensuite, passer du réseau d'actions de coopération à l'organisation d'une coopération militaire plus élaborée, uniforme et dynamique au service du développement.

En clair, la coopération militaire est un tout. Une fois que les besoins au sein des différentes branches de l'armée sont identifiés, ils devraient être centralisés par un système de communication et de collaboration inter services. Ensuite, les priorités seraient classées et les partenaires les plus à même d'y répondre, ciblés. Enfin, surviendrait la phase d'initiation des accords par la partie camerounaise qui approcherait les différents partenaires pour engager des négociations. Au cas où ces négociations aboutiraient à la signature d'accords de coopération, il serait juste d'établir un système de suivi de l'application des termes desdits accords et de leur évaluation continue.

La création d'une unité de Recherche et Développement au sein de l'armée serait salutaire. L'unité Recherche et Développement aurait pour rôle d'analyser les systèmes politiques, l'évolution technologique, la conjoncture sécuritaire nationale et internationale, de centraliser les besoins de l'armée en temps réel afin de projeter une armée ultra moderne. Elle pourrait de ce fait servir de think tank ou de « boite noire » à la hiérarchie politique et militaire du Cameroun. Au service du Chef de l'Etat, du Ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense, de l'Etat Major des Armées et des Etats majors des différentes branches de l'armée, elle se chargerait de faire des propositions à la hiérarchie politique et militaire autant qu'elle accomplirait des missions à elle confiées par la hiérarchie. Par ailleurs, l'Armée dispose d'énormes ressources humaines qui lui permettraient d'être une puissante machine de développement. Elle possède des compétences dans multiples domaines dont: la médecine, la mécanique, l'informatique, l'électronique, le génie, les ingénieries, les sciences humaines et technologiques etc. Il suffirait de les mettre ensemble et de les harmoniser au coeur d'un organe qui serait le centre nerveux de l'innovation et d'y mettre les moyens nécessaires à la production industrielle. En l'absence de guerre, la bataille de l'Armée est celle du développement à travers des oeuvres à portée sociale. Des hôpitaux militaires soignent la population civile et des routes sont construites par le génie militaire, mais l'Armée pourrait faire davantage en s'engageant sur le terrain de l'innovation et de la recherche. La coopération militaire constituerait à ces fins un excellent canal de transfert technologique.

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Fig.4.2. Proposition de fonctionnement d'une éventuelle unité de Recherche et Développement

Décisions de
l'Autorité politique
et initiation des
actions à
entreprendre

Décrets Arrêtés Actions Accords Etc.

CEMA

EMAT
EMAA
EMM

Collaboration

PRESIDENT DE
LA REPUBLIQUE

Ministre de
la Défense

Instructions

R & D

Propositions

Suivi de l'application

Les Etat-Majors adressent leurs préoccupations

Centralisation des
besoins et analyses
en fonction des
choix politiques,
puis propositions

Source : compilé par l'auteur

55

Pour ce qui est du fonctionnement de l'unité Recherche et Développement, les Etats-majors des différentes branches de l'Armée adressent leurs préoccupations à l'unité. Celle-ci centralise les besoins reçus et procède aux analyses géostratégiques en fonction des options politiques et des instructions de la hiérarchie. Elle se charge ensuite de les proposer au Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense pour répercussion auprès du Chef de l'Etat et prise de décision. Le Chef d'Etat-Major des Armées y travaillerait en collaboration avec le Ministre. Une fois que les décisions sont arrêtés, des dispositions devraient être prises pour le suivi de leur application. En outre, le centre aurait pour activité quotidienne la recherche prospective et l'innovation dans divers domaines, et à ce titre constituerait une force de proposition de l'Armée aux questions de paix et de développement. L'unité Recherche et développement aurait la latitude de collaborer avec d'autres centres de Recherches dans les domaines les plus variés, à l'image du partenariat entre l'Université de Yaoundé II-Soa et le Ministère de la Défense. La doctrine stratégique de l'Armée camerounaise, axée sur la paix et le développement ne s'en trouverait que davantage confortée et matérialisée.

RECOMMANDATIONS

- Renforcer l'EGRI en effectifs et en moyens

- OEuvrer à la formalisation des relations militaires extérieures

- Elaborer une ligne directrice de la coopération militaire

- Collaborer davantage avec les Instituts spécialisés de recherche sur la sécurité

et les organismes pouvant appuyer la défense

- Créer une unité Recherche et Développement au sein de l'Armée.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo