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Systèmes culturaux et variabilité pluviométrique à  Kaffrine : la riziculture pluviale entre baisse pluviométrique et infertilité des terres arables.

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par Mouhamadou Moustapha SYLLA
Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal - Master 1 2015
  

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UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS

UFR : LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

SECTION : GEOGRAPHIE////// OPTION : ECOSYSTEMES ET ENVIRONNEMENT

MEMOIRE DE MASTER I

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE
PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET
INFERTILITE DES TERRES ARABLES

Présenté par :
MOUHAMADOU MOUSTAPHA SYLLA
Sous la Direction de :
Dr ANDRE D'ALMEIDA

ANNEE ACADEMIQUE : 2014/2015

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

1

 

Dédicace

louanges à allah, seigneur de l'univers, pour toute la grâce et la miséricorde qu'il nous accorde.

Paix salut et bénédiction au meilleur des hommes le prophète MOUHAMMAD (PSL)

Dieuredieuf Cheikh AHMADOU BAMBA KHADIMUL RASSOUL Dieuredieuf SERIGNE MBACKE ABDOULAHI kuselki et à tous mes frères d'âme.

A la mémoire de mon père BAYE OMAR SYLLA (Que la terre lui soit légère...amen!) a ma courageuse mère FATOU MBOW.

A mes frères Babacar, Cheikh, Baye cheikh, abdoulaye et khadim. a mes soeurs coura, ndéye Coumba, Amy, Rokhaya, Ndéye et Marème

Aux dahiras Mafatihul Bichri angle Serigne Fallou (Mbacké) et Mafatihul Bichri de l'université. a tous les résidents du G6D .A la Promotion 22 Géographie

a eux et à tous j'exprime ma grande reconnaissance et je dédie ce travail.

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

2

 

REMERCIEMENTS

Ce travail de mémoire de master I parachève notre première année de formation de 2éme cycle en section de géographie. Il a été rendu possible grâce à un certain nombre de personne qui nous ont accompagnés durant les différentes étapes de la recherche.

Nous tenons en premier lieu à remercier Dr. ANDRE D'ALMEIDA qui a accepté d'encadrer ce travail. Le vocabulaire me parait peu pour lui témoigner ma profonde reconnaissance. Sa disponibilité, son ouverture, sa rigueur, sa vision prospectives de l'oeuvre scientifique, ont été pour nous une source de motivation. Il n'a ménagé aucun effort pour la réussite de ce travail. Nous associons à ces remerciements l'ensemble des professeurs de la section de Géographie, pour avoir largement contribué à notre formation : Adrien COLY, Mouhamadou Maouloud DIAKHATE, Dah DIENG, Sérigne Modou FALL, Fatou Maria DRAME, Boubou Aldiouma SY ,Sidy Mohamed SECK ,Oumar DIOP, Cheikh SARR, Cheikh Samba WADE, Boubakar BA et Ansoumana Bodian. A la secrétaire Madame Ndiaye.

Qu'il nous soit permis de remercier des gens humbles, modestes et disponibles qui ont apporté chacun selon ses compétences, une pierre à la construction de l'édifice. Nous pensons à M. Omar Mbengue (DRDR Kaffrine), M. Diouf (ABSD SRDR Kaffrine) pour nous avoir facilité un accès à leurs services de documentation. A la famille d'accueil à Kaffrine, je veux dire la famille Diop particulièrement à Badara qui a été un guide et un conseiller.

Nous remercions tous ceux qui de près ou de loin, ont participé à l'élaboration du travail.

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

3

 

SOMMAIRE

DEDICACE 1

REMERCIEMENTS 2

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ..6

LISTE DES ILLUSTRATIONS .8

AVANT-PROPOS 10

INTRODUCTION GENERALE 11

I. La région administrative de Kaffrine 11

1. La région de Kaffrine : une histoire de longue durée .13

2. Présentation de la zone d'étude et de ses atouts .14

II. La riziculture au Sénégal .15

1. Historique du riz au Sénégal ...15

2. Riz et économie .16

3. La riziculture pluviale 17
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE, OPERATOIRE ET

METHODOLOGIQUE

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET OPERATOIRE

I. Problématique et éléments de problématiques

19

19

.20

1. Problème de recherche

20

2. Questions de recherche

21

3. Intérêt et justification de sujet

.21

4. Délimitation du champ de l'étude

21

5. Objectifs de recherche

.22

 

6. Hypothèses de recherche

.22

II. Cadre opératoire

23

1. Définition conceptuelle

23

2. Définition opérationnelle

.24

 

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE

.25

I. Méthodes de collectes de données

.26

1. La phase documentaire

26

2. La phase de terrain

.26

 

CHAPITRE 3 : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DE LA BAISSE DE LA PLUVIOMETRIE ET DE L'INFERTILITE DES TERRES

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

4

 

a) Protocole d'enquêtes 27

b) Le choix du modèle du questionnaire .27

c) Les principes de base de l'élaboration du questionnaire 27

d) La structuration du questionnaire 27

e) Questionnaire testée auprès des riziculteurs 28

II. Méthodes de traitement des données 30

1. Traitement statistique .30

2. Traitement graphique 31

3. Traitement cartographique .31

DEUXIEME PARTIE : SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE PLUVIALE ENTRE

BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES .32

CHAPITRE 1 : LE RIZ : UNE CEREALE PARTICULIERE 32

I. Historique, physiologie et variétés de riz .34

1. Historique .34

2. Physiologie 35

3. Variétés 39

II. La culture du riz à Kaffrine 41

1. Les variétés cultivées .42

2. Les acteurs .48
CHAPITRE 2 : LES CONTRAINTES DE LA RIZICULTURE PLUVIALE A KAFFRINE

I. Les contraintes physiques de la riziculture pluviale 53

1. La baisse de la pluviométrie 53

2. L'érosion 56

II. Les contraintes liées à l'infertilité des terres 58

1. L'acidification .59

2. L'appauvrissement des sols en éléments nutritifs 59

3. La dégradation biologique 59

4. Les systèmes à faibles intrants .59

5. Les systèmes intensifs 60

6. Les mauvaises habitudes 61

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

5

 

I. Les impacts socio-économiques 64

II. Les impacts environnementaux 66
CHAPITRE 4 : LES SOLUTIONS PRECONISEES POUR UNE MEILLEUR GESTION DES TERRES AFIN DE RELANCER ET D'ACCELERER LA CADENCE DE LA PRODUCTION RIZICOLE A KAFFRINE

CONCLUSION GENERALE 72

BIBLIOGRAPHIE 74

 

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PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

6

 

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

L.M.D : Licence Master Doctorat

TER : Travail d'Etude et de Recherche

UFR : Unité de Formation et de recherche

LSH : Lettres et sciences Humaines

UGB : Université Gaston Berger

UCAD : Université Cheikh Anta DIOP

DRDR : Division Régionale de Développement Rurale

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

IREFC : Inspection Régionale des Eaux et Forêts et de la Chasse

ANAMS : Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal

LOASP : Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale

DSRP2 : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

SCA : Stratégie de Croissance Accélérée

PNAR : Programme Nationale d'Autosuffisance en Riz

PRACAS : Programme de Relancement et d'Accélération à Cadence

de l'Agriculture du Sénégal

FAO: Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et

l'alimentation

RGPHAE : Recensement Général de la Population et de l'Habitat, de

l'Agriculture et de l'Elevage

ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest (Centre du Riz en Afrique de l'Ouest)

ISRA : Institut National de Recherche Agricole

7

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

FNRAA : Fonds National pour la Recherche Agricole et Agro-alimentaire

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ONCAD : Office National de Coopération et d'Assistance au Développement

PAFA : Programme d'Appui aux Filières Agricoles

PASA : Programme d'Appui à la Sécurité Alimentaire

SRSD : Service Régional de la Statistique et de la Démographie PPAAO : Programme de Productivité Agricole de l'Afrique de l'Ouest

8

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

GRAPHIQUES

GRAPHIQUE N°1 : Localisation de la région de Kaffrine

GRAPHIQUE N°2 : carte administrative de la région de Kaffrine

GRAHIQUE N°3 : Schéma conceptuel de l'étude

GRAPHIQUE N°4 : Un type moderne de plant de riz pluvial GRAPHIQUE N°5 : Phases de croissance d'un plant de riz pluvial GRAPHIQUE N°6 : Evolution départementale de la pluviométrie GRAHIQUE N°7 : Evolution départementale du nombre jour de pluie GRAPHIQUE N°8 : Evolution régionale de la pluviométrie GRAPHIQUE N°9 : Evolution de la production du riz de 2009 à 2014

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

9

 

TABLEAUX

TABLEAU N°1 : classification du riz

TABLEAU N°2 : Sahel 108 description générale

TABLEAU N°3 : NERICA description générale

TABLEAU N°4 : Répartition des équipements agricoles selon le département en 2013

TABLEAU N°5 : Cumul (en mm) et nombre de jour de pluie par département entre

2009 et 2013

TABLEAU N°6 : Production régionale du riz de 2099 à 2014

PHOTOS

PHOTO N°1 : UN PLANT DE RIZ

PHOTO N°2 : Sol dénudé, exposé à l'érosion hydrique

PHOTO 3 : un champ pâturé par des boeufs

 

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PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

10

 

AVANT-PROPOS

Dans le cadre du LMD, la partie recherche de la mission Enseignement -Formation - Recherche a pris une place importante. La réorganisation du travail est faite au sein de laboratoires et d'équipes de recherches.

Le laboratoire de la section de géographie (LEIDI) est structuré autour de trois équipes de recherches : Ecosystèmes et environnement, Espaces et sociétés rurales, Espaces et sociétés urbaines. Ce travail s'inscrit dans les travaux de l'équipe de recherche Ecosystème et environnement.

Il est essentiellement méthodologique. Ainsi il retrace en grande partie les différentes techniques de collectes et de traitement des informations.

Cette étape préliminaire permettra d'aboutir à quelques résultats. Ces résultats seront complétés et approfondis en master II.

 

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE
PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

11

 

INTRODUCTION GENERALE

LOI n° 2008-14 du 18 mars 2008 modifiant la loi n° 72-02 du 1er février 1972 portant sur organisation de l'Administration territoriale.

EXPOSE DES MOTIFS

Le découpage du territoire national en espaces offrant des potentialités relativement différentes s'accompagne souvent de disparités régionales plus ou moins importantes qu'il convient de corriger progressivement. C'est ce qui explique que, de 7 en 1960, le nombre de régions a progressivement évolué en passant à 8 en 1976, puis à 10 en 1984 et enfin à 11 en 2002. La région joue dans l'architecture administrative du Sénégal des fonctions d'impulsion, de programmation et de coordination des actions de l'Etat et des Collectivités locales. De ce fait elle a pour mission d'oeuvrer à l'accélération du développement économique du pays tout en rapprochant les pouvoirs de décision de la base. Il est établi aujourd'hui que les régions de Kolda, de Kaolack et de Tambacounda, dans leur configuration actuelle, ne remplissent pas correctement ces fonctions de proximité en raison principalement de l'étendue de leur territoire. En effet, avec leur 95.995 km2 elles couvrent à elles seules plus de 48 % du territoire national, soit 15.436 km2 pour Kaolack, 21.089 km2 pour Kolda et 59.468 km2 pour Tambacounda. Cette forte dispersion territoriale a comme conséquence : l'inefficacité de l'action administrative, une insuffisante mise en valeur des ressources locales, l'effritement de la cohésion sociale, de développement d'un sentiment de non appartenance à la même communauté, etc. Aussi, pour y remédier est-il proposé de redécouper chacune des régions de Kolda, de Kaolack et de Tambacounda en deux pôles régionaux distincts en érigeant les actuels départements de Sédhiou, de Kaffrine et de Kédougou en régions.

I. La région administrative de Kaffrine

Ancien Département de la région de Kaolack, la région de Kaffrine est née des réformes administratives de 2008. Elle appartient à la zone sahélienne du sud et à la zone soudanienne du nord. D'une superficie de 11181 km2, soit près de trois fois la superficie de l'actuelle région de Kaolack, elle est l'une des cinq régions les plus vastes du Sénégal. Sa population est estimée à 566 332 habitants en 2013 (ANSD. RGPHAE 2013). La région de Kaffrine est limitée, au nord, par les régions de Matam, Louga, Diourbel et Fatick, au sud, par la

 

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PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

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République de Gambie, à l'est, par la région de Tambacounda, à l'ouest, par la région de Kaolack.

SOURCE : SYLLA M.M 2015

GRAPHIQUE N°1 : LOCALISATION DE LA REGION DE KAFFRINE

 

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SOURCE : ANSD/SRSD Kaffrine 2013

GRAPHIQUE N°2 : carte administrative de la région de Kaffrine

1. La région de Kaffrine : une histoire de longue durée

La ville de Kaffrine a été fondée vers 1602 par des populations venues de Namandirou (ville historique qui n'existe plus, elle se trouvait entre le Sénégal et le Mali. Auparavant elle portait le nom de Ndukumane et s'était une vaste région qui s'étendait de Kaffrine (ville actuelle) jusqu'aux limites actuelles de la localité de Koussanar (Région de Tamba). Le Ndukumane était constitué de Nguer, Birkelane, Pakala, Bambouck, de Mandakh et Hoddar. La première capitale du Ndukumane était Mbelbouck. Kaffrine dépendait de Kahone qui était à l'époque la capitale du Saloum. Les rois qui régnaient au trône portaient le titre de Beuleup Ndukumane

 

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ou roi du Ndukumane. Le nom de Kaffrine qui signifie "non croyant en langue arabe et socé"

lui a été donné du fait de leur refus d'embrasser surtout à la religion musulmane.

2. Présentation de la zone d'étude et de ses atouts

a)Géographie

Kaffrine est une localité située au coeur du Sénégal, sur l'axe Dakar-Tambacounda, à 250 Km de la capitale. Elle est limitée au Nord/Ouest par Gossas et Mbacké, au Sud par la Gambie, à l'Est par Tamba; Matam-Linguère. Le climat est de type Sahélien avec une longue saison sèche et une saison des pluies de 3 mois. Il est pratiquement chaud et sec avec une forte influence de l'harmattan. Les sols sont de type Dior. Les populations de la ville s'adonnent principalement à l'agriculture, l'élevage et le commerce. Les principales productions agricoles sont le mil et l'arachide (DRDR KAFFRINE).

La région a un relief plat. Sur le plan du réseau hydrographique, elle comprend deux cours d'eau : le Baobolong affluent du fleuve Gambie et le prolongement du nord du Saloum, couvrant le département de Birkelane. Il existe aussi des nappes superficielles, des nappes semi profondes (100 à 200 m) et des nappes profondes (200 à 300 m). De type soudano-sahélien, le climat se caractérise par des températures moyennes élevées, d'avril à juillet (entre des minima de 15 à 18°et des maxima de 35 à 40°). L'année est subdivisée en deux principales saisons : une saison sèche allant de novembre à mai et une saison des pluies allant de juin à octobre. Se situant entre les isohyètes 800 et 900 mm, la région est ainsi assez bien arrosée. La végétation de type soudano sahélien est constituée de savanes arbustives et arborées, de pseudo steppes arbustives, d'îlots de forêts claires. Il convient de signaler que la végétation est marquée par une dégradation continuelle.

b)ECONOMIE

Les Grandes activités économiques tournent autour de l'agriculture, de l'élevage et du commerce. Ville du centre des terres neuves "KAFFRINE" joue un rôle important dans l'économie de la région. Les activités agropastorales occupent 75% de la population.

La région de Kaffrine n'est pas bien dotée sur le plan socioéconomique. L'incidence de la pauvreté se situe à 63,8 % tandis qu'elle est de 46,7% au niveau national. L'activité économique régionale est principalement dominée par l'agriculture, l'élevage et l'exploitation

 

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forestière. Toutefois, l'artisanat, le commerce et le transport sont des secteurs assez dynamiques.

L'agriculture occupe 75% de la population régionale. Les principales cultures vivrières sont les mil sounas, le sorgho, le maïs, etc. Des cultures de rente (l'arachide) et des cultures maraîchères (tomate, gombo, aubergine, bissap, courge, oignons, chou, pomme de terre, haricot vert, etc.) sont également pratiquées dans la région (DRDR KAFFRINE).

II. La riziculture au Sénégal

Face à l'accroissement démographique et à l'urbanisation croissante, le Gouvernement du Sénégal a fait de l'augmentation de la production agricole nationale, une préoccupation majeure.

Dans ce cadre, en référence à la Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) et aux choix formulés dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP2) et à ceux contenus dans la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA), l'option politique stratégique a été prise d'assurer l'autonomie alimentaire du pays en riz à l'horizon 2012, par la production agricole locale.

Ainsi, la promotion de la riziculture locale pour satisfaire la demande nationale relève d'une option stratégique de l'Etat, confortée par les incertitudes du marché international du riz et les potentialités exceptionnelles dont dispose le Sénégal en ressources naturelles (eau abondante, terres aptes à la riziculture, climat favorable autorisant deux cultures par an).

1. Historique du riz au Sénégal

Durant la période coloniale, la filière arachidière s'est développée de façon soutenue du fait de l'existence de débouchés et d'infrastructures appropriées. Ceci s'est fait au détriment des cultures vivrières nécessitant, notamment entre les deux guerres mondiales, le recours à des importations de riz d'Asie, de plus en plus importantes.

Traditionnellement, le riz est cultivé en Basse Casamance. Durant la période coloniale, il était utilisé pour payer l'impôt et pour participer à l'effort de guerre. Plus tard, Il est devenu dans certains milieux Diola un des critères de richesse. Cependant, du fait de la baisse de la pluviométrie et de l'abandon des rizières suite à l'apparition des phénomènes d'acidification et

Si le Sénégal avait produit tout le riz qu'il a consommé en 2007, le taux de croissance du PIB réel serait passé de 5,5 % à 8 % et le déficit de sa balance commerciale serait réduit de 16 %.

 

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de salinisation des terres, on a noté une régression de la riziculture pluviale pratiquée dans les zones de bas-fond au profit des zones de plateau.

Mais au fil du temps, les populations sénégalaises se sont accommodées à la consommation du riz à tel point que le Sénégal est devenu un des plus gros importateurs de brisures de riz en Afrique de l'Ouest après le Nigéria.

La libéralisation du prix du riz, intervenue en juin 1994, va entraîner la disparition du circuit officiel. La réorganisation du secteur rizicole s'est traduite par la mise en place d'un nouveau schéma de commercialisation depuis 2003, caractérisé par la responsabilisation du producteur. En effet, les différents acteurs qui interviennent dans le processus de commercialisation sont les producteurs, les transformateurs, les transporteurs, les intermédiaires et les commerçants (PNAR, 2009).

2. Riz et économie

La création d'un environnement attractif pour susciter l'intérêt du secteur privé dans le développement de la filière riz, la production d'un riz de qualité, l'augmentation de la productivité et de la production rizicole en vue de parvenir à l'autosuffisance constituent des défis majeurs à relever par l'Etat du Sénégal et les acteurs de la filière.

Le climat favorable à la double riziculture, le retour progressif des Bailleurs de Fonds qui investissent de plus en plus dans la riziculture et le contexte actuel du marché international du riz constituent de grandes opportunités à saisir (PNAR, 2009).

Au Sénégal, 33 % de l'apport en calories de la population dépendent du riz, alors qu'à l'échelle mondiale, ce ratio ne dépasse pas les 20 %. Aussi, le Sénégalais consacre- t- il 10 % de ses ressources financières à l'achat de cette denrée.

En 2007, la consommation apparente en riz au Sénégal était de 800 000 tonnes, avec 106 milliards de F CFA pour les importations nettes. Le riz, à lui seul, est responsable pour 16 % du déficit de la balance commerciale et ce phénomène a tendance à s'amplifier dans le temps car la production nationale progresse moins vite que la consommation qu'elle ne couvrait qu'à hauteur de 20% seulement.

 

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En outre, 200 000 emplois directs auraient été créés en zone irriguée (République du Sénégal-FAO (2006).

De plus, la production de 1,2 million de tonnes de paddy serait réalisée, soit 250 000 tonnes de son et 1 million de tonnes de paille pouvant alimenter plus de 600 mille têtes de bovins pendant 6 mois, compte non tenu de l'utilisation faite actuellement de la balle pour la production d'agglomérés comme combustibles en substitution au charbon de bois.

3. La riziculture pluviale

Pendant la campagne d'hivernage 2008, la riziculture pluviale a occupé 78 000 ha et contribué pour 150 000 tonnes de riz-paddy, soit 30% de la production nationale ; la production

annuelle moyenne était de l'ordre de 40 000 tonnes avant la GOANA.

Elle est pratiquée dans la région naturelle de la Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda),

les régions de Tambacounda, de Kédougou, de Fatick, de Kaffrine et de Kaolack.

La riziculture pluviale se caractérise par : (i) les opérations culturales et de post-récolte qui se font manuellement ; (ii) la faible utilisation d'intrants ; (iii) les faibles rendements ; (iv) sa pratique par les femmes essentiellement.

Ses principales contraintes sont :

- la salinisation et l'acidification des terres ;

- l'ensablement des bas - fonds ;

- un déficit de mécanisation ;

- un déficit, voire une absence de financement et d'encadrement ;

- des pluies de plus en plus erratiques ;

- un manque de semences de qualité et de variétés adaptées.

Dans ces régions, ce sont les producteurs, constitués en majorité de femmes qui, en plus des activités de production du paddy, font le décorticage et le conditionnement pour l'autoconsommation essentiellement. Les activités de prestations de service comme la vente des intrants, la transformation et la commercialisation sont presque inexistantes en tant que

 

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segments bien distincts (.Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire, DAPS/JICA, (2006)

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PREMIERE PARTIE :

CADRE THEORIQUE, OPERATOIRE ET

METHODOLOGIQUE

CHAPITRE 1 :

CADRE THEORIQUE ET OPERATOIRE

 

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I. Problématique et éléments de problématiques

1. Problème de recherche

Le Sénégal couvre une superficie de 196.722 km2 et se situe en grande partie dans la zone sahelo-soudanienne au climat de type semi-aride tropical. Le pays est subdivisé sur la base des caractéristiques climatiques, édaphiques et floristiques en six grandes zones agro-géographiques. On distingue : la zone du fleuve Sénégal, la zone des Niayes, la zone du Bassin arachidier, la zone sylvo-pastorale, la zone de la Casamance et la zone du Centre-Est et Sud-est. Ainsi, les terres arables représentent 3,8 millions d'hectares, soit environ 20% de la superficie du pays. Selon le Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA), ces terres sont inégalement réparties dans les zones agro-géographiques : 57% dans le Bassin arachidier, 20% en Casamance, 10% au Sénégal Oriental, 8% au Fleuve Sénégal, 4% dans la zone sylvo-pastorale (Ferlo) et 1% dans les Niayes. La superficie annuelle cultivée est de l'ordre de 2,5 millions d'hectares. Seulement 2% des superficies sont consacrés aux cultures irriguées, développées principalement dans la vallée du Fleuve Sénégal. Tous systèmes de production confondus, les quatre grandes cultures céréalières pratiquées sont, par ordre d'importance des superficies cultivées, le mil/sorgho (environ 1 million d'ha avec un rendement moyen de 0,6 t/ha), le riz (96000 ha à 2,3 tonnes/ha) et le maïs (70 000 ha à 0,9 tonne/ha). Les importations de riz s'élèvent à environ 700000 à 800000 tonnes/an (moyenne annuelle des cinq dernières années). La production de paddy, pour la même période, est passée de 193 000 tonnes à 270 000 tonnes. Le Sénégal est actuellement, avec une consommation de riz de 90 kg par habitant, l'un des plus gros consommateurs de riz de l'Afrique de l'Ouest. C'est fort de ce constat que les autorités étatiques appuient et soutiennent la riziculture dans tout le territoire national notamment à Kaffrine. Ancien Département de la région de Kaolack, la région de Kaffrine est née des réformes administratives de 2008. Elle appartient à la zone sahélienne du sud et à la zone soudanienne du nord. D'une superficie de 11181 km2, soit près de trois fois la superficie de l'actuelle région de Kaolack, elle est l'une des cinq régions les plus vastes du Sénégal. Sa population est estimée à 558 041 habitants en 2010.

L'évolution climatique récente au Sénégal se traduit par : (i) une diminution de l'ordre de 30% de la pluviométrie ; (ii) une augmentation des températures de l'ordre 0,9°C ; (iii) une aridification de plus en plus importante de la partie nord ; (iv) une tendance forte vers l'aridité des régions centrales et (v) une tendance plus ou moins forte vers la semi aridité des régions

 

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méridionales (Sagna, Pascal. 2008). Etant entendu ces projections obtenues à la base de recherche scientifique, la riziculture à Kaffrine est donc extirpée par les paramètres météorologiques qui occupent une place prépondérante dans la floraison des cultures et donc d'assurer « une autosuffisance alimentaire en riz à l'horizon 2017 ». L'étude de la pluviométrie ainsi qu'aux autres modalités météorologiques justifie la baisse ou l'échec des campagnes agricoles à Kaffrine.

2. Questions de recherche

Comment la baisse de la pluviométrie constitue-t-elle un handicap au développement rizicole à Kaffrine ?

Qu'est ce qui justifie l'infertilité des terres à Kaffrine ?

3. Intérêt et justification de sujet

Etant donné la rareté des études sur le riz et les paramètres météorologiques à Kaffrine, ce sujet constitue une participation au développement scientifique. Il relate d'une part les répercussions de la diminution des pluies sur la riziculture et d'autre part des facteurs d'infertilité des terres rizicoles. Le riz est la première céréale la plus consommée au Sénégal où l'essentiel est importé. Vu ce poids sur les besoins sociaux et sur l'économie, les autorités étatiques tentent des campagnes rizicoles dans toutes les terres disponibles et où la culture du riz sera mieux adaptée. De là, une étude de faisabilité et de réussite s'impose et dévient pour un chercheur une chance à saisir pour participer à la décision. Ce mémoire est donc une aide à la décision aux autorités publiques pour savoir quelles peuvent être les perturbations de la riziculture à Kaffrine.

4. Délimitation du champ de l'étude

Le champ de l'étude peut être délimité dans le temps et dans l'espace. Elle intègre les différents paramètres qui régissent le fonctionnement de l'espace étudié.

Dans le temps, ce travail s'inscrit dans le cadre des politiques de restructuration de la riziculture pluviale. Cette dernière occupe une place importante dans le nouvelle politique agricole en l'occurrence le PRACAS.

 

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Dans l'espace, ce mémoire s'intègre dans le fonctionnement naturel de la région de Kaffrine et du bassin arachidier en général. Le Bassin arachidier (avec ses parties septentrionale et méridionale), constitué des départements de Thiès, Fatick et Kaffrine, a un grand poids démographique et ses exploitations agricoles et ses communautés villageoises ont été sévèrement affectées par la crise arachidière. La zone a été marquée par une sécheresse persistante au cours des dernières décennies.

Les conditions climatiques ont accéléré la dégradation des écosystèmes, accentué l'épuisement du patrimoine foncier (fertilité des sols et ressources ligneuses) et la faible régénération des sols, avec l'acidification des sols des hautes terres (tannes) et la salinisation des bas-fonds, comme aussi, dans la partie côtière, l'invasion marine dans le fleuve Saloum, la dégradation des mangroves et la pollution marine (Bonfiglioli A, janvier 2010).

5. Objectifs de recherche


·

Objectif Général :

Notre TER se fixe comme objectif général de contribuer à la prise en compte des réalités naturelles avant toute politique agricole dans le bassin arachidier plus précisément dans la région de Kaffrine.

· Objectifs spécifiques :

Cet objectif général est subdivisé en objectifs spécifiques :

- Voir l'évolution de la pluviométrie dans la région

- Etudier l'impact des paramètres météorologiques sur la riziculture, sur la vie sociale et

sur l'économie

6. Hypothèses de recherche

La baisse de la pluviométrie, constatée depuis la décennie 1973-1983 marquée par des sécheresses successives, est un frein à la bonne culture du riz à Kaffrine.

Les paramètres météorologiques (vent, humidité relative, température) accélèrent le processus d'infertilité des terres destinées à l'agriculture en général et à la riziculture en particulier.

 

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II. Cadre opératoire

Le cadre opératoire correspond à l'analyse et l'opérationnalisation des concepts. D'après YAO (2003), en science sociale, le symbole le plus usuel du langage est le concept. Il permet d'exprimer un point de vue sur une réalité, sert de pierre angulaire sur laquelle se monte la théorie. Les définitions servent à clarifier et à préciser un concept. En général, deux genres de définitions existent : une définition conceptuelle et une définition opérationnelle. Une définition conceptuelle est celle qui a recours à d'autres concepts pour clarifier ce qui doit être défini.

1. Définition conceptuelle

Notre thématique dégage trois concepts fondamentaux : riziculture pluviale, pluviométrie et aridification, qui méritent des définitions précises.

Riziculture pluviale :

Il existe deux types de riziculture pluviale :

La riziculture pluviale stricte dans laquelle l'alimentation hydrique du riz se fait exclusivement à partir de l'eau des pluies, sans intervention aucune d'une nappe d'eau phréatique. Elle est pratiquée sur trois groupes de sol (BERTRAND, 1973) :

i)

 

Sur les versants

« sols rouges » profonds au centre du plateau ;

ii) « sols beiges »

iii) « sols ocres »

Ces sols sont acides, pauvres en matière organique, avec une faible capacité de rétention de l'eau due à une texture grossière, une sensibilité à l'érosion, une capacité d'échange cationique défavorable, de fortes carences en éléments nutritifs (N, P, K).

La riziculture pluviale avec nappe où l'alimentation hydrique se fait en plus à partir d'une nappe phréatique peu profonde qui devient sub-affleurante dès le début du mois de septembre, c'est à dire au moment des besoins maxima en eau des variétés, qui doivent avoir des cycles végétatifs de 110 jours au maximum. Elle est pratiquée sur des « sols gris hydro morphes exondés », qui sont acides, possédant une stabilité structurale moyennement bonne (SYLLA, 1985).

 

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Pluviométrie :

La pluviométrie est l'étude des précipitations, de leur nature (pluie neige grésil brouillard) et distribution, et des techniques utilisées pour leur mesure. Plusieurs instruments sont utilisées à cette fin, dont le pluviomètre et le pluviographe est le plus connu.la mesure peut s'effectuer sous diverses unités, selon que le type de précipitations est solides ou liquides, mais elle est ramenée en mm d'équivalence en eau par m2 de surface pour fin de comparaison. Toutes précipitations de moins de 0,1 est qualifiées de trace (Pinot Jean-Pierre, vocabulaire géomorphologique).

Aridification

L'aridité est un phénomène climatique impliquant une pluviométrie faible. Etant une notion spatiale, une région peut être qualifiée d'aride et non une période. Elle est d'ailleurs marquée sur près de 30% de terres continentales bien que réparties sur diverses latitudes. L'aridification est le changement de climat graduel ou brutal conduisant à une situation d'aridité (Pinot Jean-Pierre, vocabulaire géomorphologique).

2. Définition opérationnelle

NIVEAUX

D'HYPOTHESES

VARIABLES

INDICATEURS

Hypothèse 1 : Baisse de la pluie

Précipitations

Quantité en mm

Hypothèse 2 : facteurs

d'infertilité des terres

vent, températures, humidité relative,

Direction, temps

Ce tableau propose une traduction des concepts et définitions théoriques en variables mesurables. Les variables permettent de préciser les hypothèses à travers l'identification précise des facteurs de la dynamique. Les indicateurs constituent des unités de mesure des variables.

 

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CHAPITRE 2 :

METHODOLOGIE

Pour atteindre les objectifs fixés par la présente étude, une méthodologie qui combine aussi bien les approches quantitatives que qualitatives s'impose.

Chaque activité a suscité la réalisation d'un protocole de terrain qui a permis de définir les techniques utilisées dans les enquêtes, dans l'échantillonnage.

 

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I. Méthodes de collecte de données

Cette phase s'est effectuée à l'aide des outils suivant : la revue documentaire, les enquêtes, l'échantillonnage par prélèvement, les stations météorologiques. Ces outils ont été utilisés dans deux principales phases de la recherche : La phase documentaire et la phase de terrain.

1. La phase documentaire

La phase documentaire s'est déroulée durant toute la durée de la recherche. En effet les sources documentaires ont aidé à circonscrire le champ de l'étude. Elle nous a permis de de construire les grandes lignes de la problématique, de préciser les objectifs et les hypothèses de recherche afin de déterminer les méthodes de collectes et d'analyse des données. Elle s'est essentiellement tenue dans la bibliothèque universitaire de l'université de Gaston Berger de Saint-Louis, à l'inspection régionale des eaux et forêts et de la chasse, à l'hôtel de ville de la commune de Kaffrine, à l'agence de la météorologie du Sénégal, à la direction régionale du développement rural et à l'agence nationale de la statistique et de la démographie.

En substance, l'état de la littérature a montré quelques insuffisances. On note l'absence de document qui aborde à la fois de la baisse de la pluviométrie et de l'infertilité des terres rizicoles exclusivement de la région de Kaffrine. La plupart des auteurs se focalise dans l'étude du bassin arachidier en général.

Ce modeste travail est donc une contribution sinon la première à s'occuper à la riziculture pluviale à Kaffrine suivant l'impact de la baisse des pluies et du phénomène d'aridité des sols.

De surcroit, les publications sur riziculture à Kaffrine s'intéressent de la production ou de la consommation c'est-à-dire les réalités dans la culture ou de l'organisation des marchés d'évacuation.

2. La phase de terrain

Elle s'est effectuée sur la base d'un calendrier des activités de terrain. L'objet des visites tourne autour des enquêtes, d'échantillonnage.

 

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a) Protocole d'enquêtes

Nous avons effectué des enquêtes sur la base d'un questionnaire testé auprès des riziculteurs de la région. Pour élaborer ce questionnaire nous sommes passés par les étapes suivantes :

? choix du modèle du questionnaire

? les principes de base de l'élaboration du questionnaire,

? la structuration du questionnaire.

b) Le choix du modèle du questionnaire

Le questionnaire est un instrument privilégié pour la collecte des données de premières mains. Il peut se présenter sous plusieurs formes (questionnaire par correspondance, guide d'entretien par interview direct, etc.) Nous avons choisi le questionnaire que rempli l'enquêté sous la supervision d'un enquêteur.

Le questionnaire a été élaboré suivant des principes.

c) Les principes de base de l'élaboration du questionnaire

Il est élaboré sur la base des hypothèses posées et permet de recueillir le maximum d'information pour leur vérification. Le questionnaire élaboré cible la seconde hypothèse du travail.

d) La structuration du questionnaire

Il est caractérisé par trois grands types de questions :

- des questions ouvertes où on laisse la liberté à l'interviewé de s'étendre sur la question et d'aborder des aspects que la recherche n'avait pas prévus,

- des questions fermées qui obligent le répondant à confiner ses réponses dans un cadre précis,

- des questions semi-ouvertes qui combinent les besoins de structurer les réponses de l'enquêté avec des informations plus libres.

De manière générale notre questionnaire est présenté sous forme d'entonnoir, c'est-à-dire qu'on part des questions simples aux questions difficiles. Les grands thèmes qui le composent sont les suivants : Identification de l'enquêter et des questions se portant sur les éléments de

 

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contraintes sur les espaces rizicoles. Il s'agit entre autres de la mise en valeur des parcelles, de l'ampleur du phénomène d'aridification, du rapport d'infertilité et baisse de la production, ensablement et risques environnementaux et enfin infertilité et solutions.

e) Questionnaire testée auprès des riziculteurs

1

2

3

4

5

6

7

8

3

10

I. Identification de la Population

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Heure d'entretien :

8h-12h : 12h-15h :
15h-18h :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ethnie :

Wolof : sérère :
Peulh

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3:Sexe :

Masculin : féminin :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Situation matrimoniale :

Célibataire : Marié (e) :

Divorcé (e) : Veuf (ve) :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Activité principale : Foyer :

Agriculture :

Elevage : pêche :

Cueillette : artisanat :

Fonctionnaire : autres :

 
 

Quelle est la taille de vos parcelles ?

<1ha : 1ha : >1ha :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Combien de parcelles avez-vous mis en valeur ?

Une : deux : trois :

Ampleur du phénomène

Etes-vous confronter au problème d'ensablement ?

Oui : non

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Quelles sont les zones touchées par ce phénomène ?

Parcelle : pistes de production :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Comment jugez l'ampleur de ce phénomène ?

Très fort : fort : moyen :

faible très faible :

infertilité et baisse de la production

 

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A combien estimez-vous votre production moyenne annuelle ?

<1t : 1t : >1t :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Combien évaluez-vous vos pertes en superficie ?

<1ha : 1ha : >1ha :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Enregistrer vous une baisse progressive de votre production ?

Oui : non :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Si oui quelles sont les causes de cette baisse ?

Ensablement : salinisation : manque
d'eau :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A combien estimez-vous vos pertes en termes d'argent ?

Beaucoup : peu :

infertilité et risques environnementaux

Quel changement écologique avez-vous constaté depuis le début de l'infertilité ?

Majeur : mineur :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Y'a-t-il des espèces végétales qui ont disparu ?

Oui : non :

infertilité et solutions

Selon vous quelle est la cause de l'ensablement ?

Baisse des pluies autres :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L'infertilité vous contraint-il à choisir d'autres cultures?

Oui : non :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Quelles solutions apportez-vous ? Utilisation massive d'intrants : recours à d'autres activités :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Est-ce que ces mesures sont efficaces ?

Oui : non :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Qu'est que l'Etat fait pour vous ? Distribution d'intrants :

subventions : mesures de protections :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Comment jugez-vous l'intervention de l'Etat ?

Très efficace : efficace :

moyen : faible :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Que suggérez-vous aux décideurs ?

+ d'intrants : + d'argent :
+ de protection :

 

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En résumé, ce mémoire s'est appesantit sur une démarche agro-climatique et à une démarche socio-anthropologique.

GRAHIQUE N°3 : Schéma conceptuel de l'étude

II. Méthodes de traitement des données

Nous avons utilisée trois types de traitements : Traitement statistique, graphique et cartographique.

1. Traitement statistique

Il commence par le rassemblement des données statistiques issues de nos différents outils de collecte d'informations. Il s'agit des données collectées au DRDR Kaffrine, à l'ANSD SRDR Kaffrine qui concerne particulièrement la pluviométrie et l'évolution de la culture du riz (superficie, rendement et production). Mais également les résultats de nos enquêtes auprès des riziculteurs.

 

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2.Traitement graphique

Il correspond à l'utilisation des méthodes parascientifiques (Classement, critique, choix des formules statistiques et des graphiques).

L'exploitation des données est entièrement faite à l'aide du logiciel EXCEL.

3.Le traitement cartographique

La carte de situation de la zone d'étude et de localisation des sites de travail à l'aide du

logiciel ARCVIEW.

 

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DEUXIEME PARTIE :

LA RIZICULTURE PLUVIALE DANS LA

REGION DE KAFFRINE : ENTRE BAISSE

PLUVIOMETRIQUE ET ARIDIFIATION

DES TERRES

CHAPITRE 1 :

LE RIZ : UNE CEREALE PARTICULIERE

 

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PHOTO : UN PLANT DE RIZ Source : Wikipédia

Le riz est une céréale de la famille des poacées (anciennement graminées), cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon. Il désigne l'ensemble des plantes du genre Oryza, parmi lesquelles les deux seules espèces cultigènes, qui sont cultivées le plus souvent dans des champs plus ou moins inondés appelés rizière : Oryza sativa (appelé couramment « riz asiatique ») et Oryza glaberrima (appelé couramment « riz ouest-africain » ou « riz de Casamance »).

Dans le langage courant, le terme de riz désigne le plus souvent ses grains, qui sont un élément fondamental de l'alimentation de nombreuses populations du monde, notamment en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. C'est la première céréale mondiale pour l'alimentation humaine, la deuxième après le maïs pour le tonnage récolté.

 

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Le riz est l'aliment de base de la cuisine asiatique, chinoise, indienne et japonaise notamment, mais également des régions d'Afrique occidentale (Clément et al 1997).

La terminologie reflète l'histoire du riz. Le mot désignant le riz est initié dans une langue orientale, le chinois ou le sanskrit. En passant par le grec, il est devenu oruza. Le latin le transforme en oryza, l'arabe en eruz, puis l'espagnol et le portugais en arroz et l'italien en riso. Au XIIIe siècle, il prend la forme de ris en français, avant de se fixer en riz. En Afrique de l'Ouest, là où préexistait une riziculture indigène, le riz est souvent désigné à partir d'une racine mandingue Malo/Maro ; ailleurs, les racines arabes ou portugaises eruz / arroz prédominent ((Jeanguyot & Ahmadi, 2005).

I. Historique, physiologie et variétés de riz

1. Historique

Les traces archéologiques de la domestication du riz remontent à 8000 av JC, dans la partie médiane de la vallée du fleuve Yangzi. Au moins deux domestications indépendantes auraient eu lieu, au sud de l'Himalaya (Est de l'Inde, Myanmar ou Thaïlande), d'une part, au sud de la Chine, d'autre part (Sweeney & McCouch, 2007). Confucius (ca. 551 - 479 av. J.-C.) porte le riz en grande considération « Un bol de riz avec de l'eau et le coude pour oreiller, voilà un état qui a sa satisfaction ». Il se répand en Extrême-Orient puis vers le Moyen Orient. Sa culture en Iran et en Syrie remonte à 400 av. J.-C. Il est ramené de Perse en Grèce par Alexandre le Grand (Jeanguyot & Ahmadi, 2005). Pline l'Ancien le décrit en reprenant Sophocle et Théophraste « les Indiens ... leur nourriture favorite est le riz, avec lequel ils préparent la ptisane que les autres nations préparent avec l'orge. Les feuilles du riz sont charnues, semblables à celles du poireau, mais plus larges ; la tige est haute d'une coudée, la fleur pourpre, la racine ronde comme une perle ».

La riziculture est introduite en Espagne par les Maures au VIIIe siècle. Puis, à partir des rizières des deltas espagnols du Guadiana et du Guadalquivir, des essais d'acclimatation sont faits en Italie, dans la plaine du Pô (XVe s.). En France, les premières tentatives de cultures du riz sont réalisées en Camargue et dans les marais de l'Ouest à la fin du XVIe siècle, sous l'impulsion d'Henri IV, de Sully et d'Olivier de Serres. Cependant ce n'est qu'avec l'endiguement du delta du Rhône contre les crues en 1864 qu'Étienne Noël Godefoy aménage la première rizière, dans le but de dessaler le sol pour le préparer à d'autres cultures. Il faudra

 

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attendre la deuxième guerre mondiale et l'occupation de l'Indochine française par le Japon pour que la production de riz irrigué se développe en France métropolitaine, en Camargue alors qu'elle avait été initiée dès les années 20 dans les colonies françaises d'Afrique de l'ouest qui connaissaient déjà d'autres formes de riziculture.

En effet, indépendamment de la diffusion asiatique puis européenne d'Oryza Sativa, l'espèce Oryza glaberrima a été domestiquée très tôt en Afrique de l'Ouest. Les traces archéologiques de la domestication trouvées autour du Lac Tchad remontent à 1800 av J.-C (Klee et al, 2000). Portères (1950) distingue un centre de domestication primaire dans le Delta Central du Niger (au Mali), et un centre secondaire en Sénégambie. A partir du XVIe siècle, les variétés asiatiques d'Oryza sativa amenées par les Portugais se sont ajoutées aux variétés locales.

2. Physiologie

a) Phase végétative

Pendant cette phase, la plante de riz passe par trois étapes:

? le stade de plantule : allant de l'émergence jusqu'à l'apparition de la première talle;

? le stade du tallage: il coïncide avec l'apparition du premier talle (après que cinq

feuilles environ ont poussé sur la tige principale) et dure jusqu'au tallage maximum;

? le stade de l'élongation de la tige: il est notable avant l'initiation paniculaire chez les

variétés à cycle long; ou après celle-ci, chez les variétés à cycle court.

Pour obtenir un bon rendement, il est important de sélectionner des cultivars de riz pluvial appropriés. Ils doivent avoir les caractéristiques suivantes:

· un rendement potentiel élevé et stable;

· des plants de taille semi-naine à intermédiaire (80 à 130 cm);

· 10 à 15 talles productives;

· un nombre moyen de grains par panicule;

· un cycle de croissance court à moyen allant de 100 à 130 jours, selon les pluies;

· de la paille forte et résistance à la verse;

· une plantule vigoureuse;

· des racines profondes, épaisses et denses;

· une tolérance à la sécheresse;

·

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36

 

? une capacité de concurrencer les adventices;

? une résistance aux attaques de: - pyriculariose - helminthosporiose - pourriture à
sclérotes de la gaine - glumes tachetées - mineurs de tige - cicadelles - delphacides - insectes granivores

? tolérance à un taux faible de phosphore, à la toxicité de l'aluminium et du manganèse.

Les cultivars doivent également:

? être bien adaptés aux différents systèmes et milieux culturaux; et répondre à des niveaux modérés d'application d'azote (30 à 60 kg N/ha), de phosphore (15 kg P/ha) et de potassium (15 kg K/ha).

La majorité des cultivateurs de riz pluvial utilisent des variétés traditionnelles, notamment dans la culture itinérante; cependant, de nombreux cultivars améliorés ont également été employés.

GRAPHIQUE N°4 : Un type moderne de plant de riz pluvial SOURCE : IRRI, 1985

 

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b) Phase reproductive

Pendant la phase reproductive, la plante de riz réalise les étapes suivantes :

o l'initiation paniculaire (ou formation de l'ébauche de la panicule), approximativement 70 jours avant la maturité ;

o la montaison, qui intervient environ deux semaines après l'initiation paniculaire: la gaine de la feuille paniculaire commence à gonfler sous l'effet du développement de la panicule;

o l'épiaison, qui est la sortie de la panicule de la gaine de la feuille paniculaire;

o la floraison (ou anthèse) : ouverture des épillets en partant du haut vers le bas de la panicule. Elle intervient, pour toutes les variétés, 25 jours environ après l'initiation paniculaire ; elle se termine par la pollinisation et la fécondation (ADRAO, 1986)

o Le nombre de talles, le nombre de feuilles et la surface foliaire augmentent au cours de la phase végétative.

o Des températures basses, des jours longs et des périodes sèches peuvent allonger la phase végétative.

c) Phase de maturation

Cette phase rassemble les différentes étapes suivantes (ADRAO, 1986):

o le stade laiteux, caractérisé par un état à consistance laiteuse du caryopse; stade où les dégâts d'oiseaux et de piqueurs-suceurs sont à craindre;

o le stade pâteux mou et dur, quand le contenu du grain se solidifie;

o le stade de maturité enfin, lorsque le grain a atteint ses dimensions définitives et perdu toute coloration verte.

GRAPHIQUE N°5 : Phases de croissance d'un plant de riz pluvial SOURCE : IRRI,

 

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39

 

3. Variétés

CLASSIFICATION

REGNE

PLANTAE

SOUS-REGNE

TRACHEOBIONTA

DIVISION

MAGNOLIOPHYTA

CLASSE

LILIOPSIDA

SOUS-CLASSE

COMMELINIDAE

ORDRE

CYPERALES

FAMILLE

POACEAE

TABLEAU N°1 : CLASSIFICATION DU RIZ

Le genre Oryza1 comprend une vingtaine d'espèces différentes. De nombreuses classifications de ces espèces en complexes, en tribus, en séries, etc. ont été proposées, et se recoupent plus ou moins les unes les autres. La classification proposée ici présente l'avantage d'être simple, et reprend les travaux les plus récents. La base de ces classifications est l'organisation du génome (ploïdie, niveau d'homologie des génomes, etc.), mais est cohérente avec les caractéristiques morphologiques observées chez ces différentes espèces.

a) Complexe sativa.

Dans ce groupe se retrouvent les deux espèces de riz cultivées, leurs parents sauvages, et des espèces proches.

? Oryza sativa Linn., le riz cultivé asiatique, une espèce cultigène. ? Oryza sativa

1 La classification proposée ici s'appuie sur une synthèse : Vaughan, D. A., Morishima, H. & Kadowaki, K. (2003) Diversity in the Oryza genus. Current Opinion in Plant Biology, 6 : 139-146

 

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40

 

· Oryza rufipogon, est le parent supposé de l'espèce cultivée Oryza sativa, le riz asiatique. Certains individus de cette espèce sont des plantes annuelles, d'autres sont pérennes. Traditionnellement, la forme annuelle d'Oryza rufipogon était nommée Oryza nivara. Ce nom d'espèce ne doit plus être utilisées aujourd'hui, car les formes annuelles et pérennes sont tout à fait interfertiles, et ne forment pas deux populations distinctes. Afin d'ôter toute ambiguïté, on écrit parfois Oryza rufipogon sensu lato pour désigner cette espèce dans sa nouvelle acception sur la forme pérenne, sur la forme annuelle (ex-Oryza nivara)

· Oryza meridionalis

· Oryza glumaepatula provient d'Amérique du Sud. Cette espèce ne peut pas être distinguée d'Oryza rufipogon sur une base morphologique. Cependant, il s'agit bien d'une espèce différente car les plantes d'Oryza glumaepatula et d'Oryza rufipogon ne sont pas interfertiles.

· Oryza glaberrima, le riz de Casamance. Espèce cultigène[1], il fut vraisemblablement domestiqué en Afrique de l'Ouest à partir de l'espèce sauvage annuelle Oryza barthii. Oryza glaberrima n'est cultivée qu'en Afrique de l'Ouest (du Sénégal jusqu'au lac Tchad) alors qu'Oryza barthii est présent en Afrique de l'Est (Tanzanie) et australe (Zambie).

· Oryza barthii, probable parent sauvage du riz de Casamance (Oryza glaberrima). Cette espèce existe également sous la forme d'adventices dont certaines ont été historiquement nommées Oryza stapfii A. Chev. On trouve aussi dans la littérature le nom Oryza breviligulata qui est synonyme d'Oryza barthii.

· Oryza longistaminata

b) Complexe officinalis

Cet autre grand groupe regroupe des espèces à l`écologie plus diversifiée : on retrouve des espèces poussant au soleil dans des zones inondées de façon permanente ou temporaire, mais aussi des espèces poussant en sous-bois, ou dans des zones non inondées.

· Oryza officinalis

· Oryza minuta

· Oryza rhizomatis

· Oryza eichingeri

·

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· Oryza punctata

· Oryza latifolia

· Oryza alta

· Oryza australiensis

· Oryza grandiglumis

Deux autres groupes plus petits en nombre d'espèces sont décrits dans la littérature :

c) Complexe ridleyi

· Oryza ridleyi Hook.

· Oryza longiglumis

d) Complexe granulata

· Oryza granulata .

· Oryza neocaledonica Morat, une espèce proche de Oryza granulata qui ne pousse qu'en Nouvelle-Calédonie (espèce endémique).

· Oryza meyeriana

Enfin, les deux espèces suivantes ne sont regroupées avec aucune autre :

· Oryza schlechteri Pilqer - Cette espèce est proche du complexe ridleyi, mais n'en ferait pas partie.

· Oryza brachyantha est totalement indépendante.

II. La culture du riz à Kaffrine

Depuis son érection en région administrative, Kaffrine est devenu une zone ciblée par les politiques rizicoles. Bien que faible par rapport aux autres céréales (mil, sorgho, mais...), la riziculture commence à occuper une place de choix dans les politiques agricoles de l'Etat puis que la région en tant que telle est à vocation rizicole. Le souci des autorités étatiques d'assurer une autosuffisance en riz à l'horizon 2017, offre une aide considérable à la filière du riz.

 

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42

 

1.Les variétés cultivées

Les variétés de riz cultivées à Kaffrine sont :

? Sahel 108

? 4 espèces de Nerica : Nerica 1, Nerica 4, Nerica 6 et Nerica L19

? 2 espèces d'Arica : Arica 4 et Arica 5

? Wita 9

? Une espèce locale nommée « EKC » qui aurait une origine gambienne

a) Le SAHEL 108

DESCRIPTION GENERALE

DATE D'HOMOLOGATION

1994

ESPECE

ORYZA SATIVA L.

GROUPE VARIETAL

INDICA

NATURE GENETIQUE

LIGNEE PURE

OBTENTEUR

ISRA-AFRICA RICE

LIEU DE SELECTION

IRRI, PHILIPPINES

 

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43

 

CARACTERISTIQUES D'IDENTIFICATION
Caractéristiques de la plante

Pigmentation anthocyanique des oreillettes
de la feuille :

? Port limbe paniculaire (obs. précoce)

:

? Port limbe paniculaire (obs. tardive) :

Erigé

Cycle 50% d'épiaison

Hiv 76 jours / CSC 86jours

Hauteur tige (panicule non comprise)

90cm

Panicule :

Port : Pendant
Exsertion : Bien saillante
Longueur : 21,5 cm
Aristation : Absente

Caractéristiques du grain

Poids de 1 000 grains

24 gr

Caryopse

Longueur : 7 mm
Forme (de profil) : très Fusiforme
Couleur : Blanchâtre
Arôme : Non parfumé

CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES
et TECHNOLOGIQUES

Vocation culturale

culture irriguée (Vallée du
fleuve Sénégal)

Cycle maturité

Hiv 105 jours / CSC 117 jours

Résistance à la verse

Présente

 

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Résistance à la salinité

Absente

Sensibilité à l'Egrenage

Faible

Rendement potentiel en grains

10 t/ha

Rendement au décorticage

82,3%

Rendement à l'usinage

66,80%

Teneur en amylose

27%

Tenue à la cuisson

Bonne

TABLEAU N°2 : Sahel 108 description générale

b) Le NERICA

Nérica ou NERICA (Nez Rice for Africa) littéralement nouveau riz pour l'Afrique est un cultivar du riz développé par Monty Jones du West Africa Rice Development Association (WARDA) pour améliorer la riziculture en Afrique.

 

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DESCRIPTION GENERALE

Date d'obtention

1994

Date d'homologation

3 Mars 2009

Espèce

Oryza sativa x Oryza glaberrima

Groupe variétal

Hybride Nerica

Nature génétique

Lignée pure

Obtenteur

ISRA-Africa Rice

Lieu de sélection

Bouaké, Côte d'Ivoire

CARACTERISTIQUES D'IDENTIFICATION
Caractéristiques de la plante

Pigmentation anthocyanique des oreillettes
de la feuille

? Port limbe paniculaire (obs. précoce)

:

? Port limbe paniculaire (obs. tardive) :

Erigé

Cycle 50% d'épiaison

70 - 75 jours

Hauteur tige (panicule non comprise)

100 cm

Panicule

· Exsertion : Bien saillante

· Aristation : Absente

Caractéristiques du grain

Poids de 1 000 grains

29grs

 

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Caryopse

· Forme (de profil) : Fusiforme

· Couleur : Blanche

· Arôme : Parfumé

CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES
et TECHNOLOGIQUES

Vocation culturale

culture pluviale (Centre et sud
Sénégal)

Cycle maturité

95 - 100 jours

Résistance aux maladies

Pyriculariose

Résistance à la verse

Présente

Résistance aux insectes

Borers

Rendement potentiel en grains

4,5 t/ha

Rendement à l'usinage

63%

Teneur en amylose

26,6%

Tenue à la cuisson

Bonne

TABLEAU N°3 : NERICA description générale

c) L'ARICA

Une nouvelle génération très performante de variétés de riz a été lancée par le Groupe d'action Sélection et amélioration variétale du riz en Afrique sous la nouvelle marque « ARICA » - qui signifie « Variétés de riz avancées pour l'Afrique ».

Cinq variétés de riz ont, en mai 2013, été déclarées particulièrement appropriées pour le continent africain et ont été classées comme « ARICA - Advanced Rice Varieties for Africa » - qui signifie « Variétés de riz avancées pour l'Afrique ». Les variétés ARICA ont récemment

 

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47

 

été mises au point par des scientifiques du Centre international de recherche sur le riz (AfricaRice) et viennent tout juste d'être identifiées par le Groupe d'action Sélection et amélioration variétale du riz en Afrique. Les variétés ARICA sont considérées comme la prochaine génération de variétés de riz pour l'Afrique, succédant aux variétés NERICA (New Rice for Africa - Nouvelles variétés de riz pour l'Afrique) auxquelles elles seront directement comparées.

Pour être nommée ARICA, une lignée de sélection doit comporter un avantage significatif comparé aux meilleures variétés témoins dans une région pendant trois campagnes, les résultats de l'essai devant mettre en exergue au moins un caractère fort particulier qui fait que cette lignée a une meilleure performance que les variétés existantes. L'avantage des cinq variétés de riz ARICA qui ont été sélectionnées est qu'elles ont des rendements supérieurs aux variétés témoins populaires cultivées dans des écologies de plateaux ou de bas-fonds pluviaux en Afrique :

? Variétés ARICA adaptées à l'écologie de bas-fond pluvial

ARICA 1 a un rendement supérieur d'environ 30 pour cent à celui du NERICA-L19 (en cours d'homologation au Mali).

ARICA 2 a un rendement supérieur d'environ 50 pour cent à celui du NERICA-L19 (en cours d'homologation au Mali et au Nigeria).

ARICA 3 a un rendement supérieur d'environ 30 pour cent à celui du NERICA-L19, avec une bonne qualité de grain, un rendement à l'usinage élevé, un faible aspect crayeux et un temps de cuisson réduit (en cours d'homologation au Mali et au Nigeria).

? Les variétés ARICA adaptées à l'écologie de plateau (utilisées à Kaffrine) :

ARICA 4 a un rendement supérieur d'environ 15 pour cent à celui du NERICA 4 (vient d'être homologuée en Ouganda).

ARICA 5 a un rendement supérieur d'environ 15 pour cent à celui du NERICA 4 (vient d'être homologuée en Ouganda).

MAIRIE

ONG

SYNERGIE

ETAT

PRODUCTEURS

PROJETS

 

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48

 

d) Le WITA 9

Pour un meilleur rendement et une meilleure augmentation de la capacité de production des rizicoles, le Programme de productivité agricole de l'Afrique de l'Ouest (PPAAO) a mis à la disposition des paysans, une nouvelle variété de riz dénommée Wita 9.

Le Wita 9 est une semence certifiée qui respecte toutes les normes de l'Ista en termes de germination, de pureté spécifique, variétale, de test d'humidité (12% pour les pré-bases et bases certifiées), de test d'essai sanitaire et de Tétra sodium.

2. Les acteurs

La filière rizicole se développe grâce à une interconnexion entre les institutions, les autorités locales et les producteurs.

 

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a) L'Etat

L'Etat du Sénégal, dans sa volonté d'améliorer les conditions de vie du monde rural, a mis en oeuvre un ambitieux programme. Ce dit programme vise à équiper le monde rural en matériels agricoles et à leur faciliter l'accès aux intrants agricoles. De ce fait, l'Etat met à leur disposition des matériels agricoles, des semences et des engrais à des prix subventionnés. Ceux-ci à travers la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR).

? Pour ce qui concerne les équipements

La région de Kaffrine occupe une place de choix dans le programme national d'équipement du monde rural. Sur les 7000 semoirs prévus au niveau national, Kaffrine en a reçu 1260 soit 18% ce qui fait de la région, la première en terme d'équipement de ce type de matériel agricole. Dans le même sillage, 18% des houes sine et des presses à huile sont destinés à la région. Pour les houes occidentales, la région se place troisième derrière Louga et Diourbel avec 1125 houes chacun contre 675 pour Kaffrine. La répartition départementale est marquée par une certaine domination de Kaffrine puisque celle-ci est faite suivant le nombre de ménage agricole de chaque département. Ainsi, 33% des semoirs sont pour ce département contre 30% pour Koungheul. Pour tous les autres types d'instrument, c'est le département de Kaffrine qui a reçu le plus grand lot.

Type matériel

Répartition par département

Région

Sénégal

Poids
régional

Birkelane

Kaffrine

Koungheul

Malem Hodar

Semoirs

229

416

380

235

1260

7000

18,0%

Houe sine

131

238

217

134

720

4000

18,0%

Houe occidentale

122

223

204

126

675

5000

13,5%

Charrue

9

17

15

9

50

800

6,3%

Presses à huile

5

8

6

5

24

133

18,0%

Source : Direction Régionale du Développement Rural de Kaffrine, 2013 TABLEAU N°4 : Répartition des équipements agricoles selon le département en 2013

 

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50

 

? Pour ce qui concerne la mise en place des intrants

En plus de l'équipement du monde rural en matériels agricoles, l'Etat a mis à la disposition des producteurs des intrants subventionnés. Pour les engrais, le niveau de subvention varie entre 39% et 53%. Ainsi, pour l'urée, grâce à une subvention de 44,51%, les producteurs achetaient le sac de 50 kg à 6000 FCFA alors celui-ci devait coûter 16200 FCFA.

A l'instar des engrais, les semences mises à la disposition des producteurs ont été subventionnées. De ce fait, le riz pluvial est subventionné de 66,7% (DRDR Kaffrine 2013).

b) La Mairie

La collectivité locale s'intègre dans le cadre de la riziculture pluviale selon trois niveaux :

- Elle supervise les relations entre les différents acteurs pour le maintien des droits et devoirs de chacun

- Elle contrôle les matériels, les équipements et les infrastructures qui participent à la culture

- Elle suit la campagne de l'obtention des engrais à la récolte.

c) Les Projets

Dans la même lancée que l'Etat, les projets tels que le PAFA, le PASA, l'ONCAD, le FNRAA distribuent :

- Des terres (jusqu'à 0,5ha par producteur)

- Des intrants (50 tonnes pour le PAFA cette année) - Des tracteurs et autres équipements agricoles

d) Les ONG

Au-delà l'Etat et les Projets, les ONG sont aussi une source d'équipements, de semences et de fond pour les producteurs. Celles présentent à Kaffrine sont :

- Le World-Vision - L'ONG Symbiose

 

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e) Les Producteurs

Réunis en des Associations, des Groupements, des GIE, les producteurs sont le plus souvent composés de femmes. Elles obtiennent des terres, des matériels agricoles, des semences, des intrants à travers l'Etat, les Projets ou les ONG et assurent exclusivement la production du paddy. Elles reçoivent des formations pré-hivernales et ne s'occupent guère de la vente. Le PAFA par exemple a octroyé 50ha à 100 femmes, soit 0,5ha par femme avec un rendement de 1,5tonnes/demi-hectare.

 

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CHAPITRE 2 :

LES CONTAINTES DE LA RIZICULTURE

PLUVIALE A KAFFRINE

Ce chapitre traitera des incommodités de la culture du riz tout en s'appesantissant sur la baisse de la pluviométrie et sur l'infertilité des terres arables.

 

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I. LES CONTRAINTES PHYSIQUES DE LA RIZICULTURE PLUVIALE

1. La baisse de la pluviométrie

En Kaffrine aussi bien dans le territoire national, on constate une évolution pluviométrique en dents de scie. Cette année-ci la saison des pluies est excédentaire dans d'autre elle est déficitaire. Puisque Kaffrine est érigé en région administrative en 2008, les données pluviométriques ne sont disponibles qu'à partir de 2009.

Départements

2009

2010

2011

2012

2013

Jour

Hauteur

Jour

Hauteur

Jour

Hauteur

Jour

Hauteur

Jour

Hauteur

Birkelane

46

626

57

1060

39

650

51

1027

21

507

Kaffrine

47

722

58

997

38

621

51

780

26

572

Koungheul

45

724

53

1024

31

694

44

845

21

418

Malem Hodar

46

741

46

888

34

500

42

633

20

374

Région

47

706

53

990

36

616

47

795

22

468

SOURCE : Direction Régionale du Développement Rural de Kaffrine, 2013 TABLEAU N°5 : Cumul (en mm) et nombre de jour de pluie par département entre 2009 et 2013

 

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GRAPHIQUE N°6 : Evolution départementale de la pluviométrie

40

70

60

50

30

20

10

0

2009 2010 2011 2012 2013

Birkelane Kaffrine Koungheul Malem Hodar

GRAHIQUE N°7 : Evolution départementale du nombre jour de pluie

 

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55

 

précipitations

Kaffrine

1200

1000

400

800

600

200

0

2099

706

2010

990

2011

616

2012

795

2013

468

GRAPHIQUE N°8 : Evolution régionale de la pluviométrie

 

KAFFRINE

année

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Production du riz en
tonne

2051

361

618

174

274

141

TABLEAU N°6 : Production régionale du riz de 2099 à 2014

production du riz en (t)

production du riz en (t)

2500

2000

1500

1000

500

0

2009

2051

2010

361

2011

618

2012

174

2013

274

2014

141

GRAPHIQUE N°9 : Evolution de la production du riz de 2009 à 2014

 

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56

 

2. L'érosion

La principale cause de la dégradation des terres est l'érosion. L'érosion c'est le détachement de fragment ou de particules de sol ou de roches de leur emplacement initial par l'eau ou par d'autres agents géologiques tels que le vent, les vagues et la glace. L'érosion peut être soit d'origine géologique (érosion géologique), soit d'origine humaine (érosion accélérée ou érosion des sols). L'érosion géologique est un phénomène naturel qui a façonnée la surface de la terre au cours des âges ou ères géologiques. L'érosion accélérée ou érosion des sols due aux diverses sortes d'activités humaines : pratiques agricoles, exploitations forestières, pâturages, constructions de routes et de bâtiments, exploitations minières, etc... tendent à modifier les phénomènes d'érosion, en accélérant souvent de façon considérable le rythme. Dans la plupart des régions habitées du monde, les phénomènes d'érosion et de sédimentation sont fortement influencés par l'homme. En beaucoup de lieux, l'érosion due à l'homme est prédominante alors que l'érosion géologique naturelle est seulement d'importance secondaire. Mais l'érosion qu'elle soit géologique naturelle ou due à l'homme est provoquée par l'eau (érosion hydrique) ou par le vent (érosion éolienne) dans un environnement rural ou urbain et industriel.

Les pressions directes sur les ressources naturelles et les écosystèmes dues aux activités humaines telles que le surpâturage, la surexploitation des terres et le déboisement vont conduire à une réduction du couvert végétal, exposant les sols vulnérables à l'érosion. Le faible teneur en matières organiques et la faible stabilité structurelle des sols va entraîner un déficit en éléments nutritifs et une capacité insuffisante de rétention d'eau, d'où une réduction de la croissance des plantes. On sait que les terres sèches sont particulièrement sensibles à l'érosion. La raréfaction de la végétation risque d'étendre davantage encore la dégradation des sols par rétroaction entre la surface du sol et l'atmosphère. Cela se produit lorsqu'une diminution de la végétation amoindrit l'évaporation et accroît le rayonnement qui se réfléchit vers l'atmosphère (albédo).

La réduction de la formation des nuages et des précipitations qui en résulte provoque une rétroaction qui réduit encore la végétation.

 

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a) Erosion hydrique

Le décapage des sols entrainé par des fortes précipitations a été noté dans la région de Kaffrine. Sous l'effet du battance des gouttes d'eau des pluies et du ruissellement l'horizon superficiel des sols disparaissent tandis que se forment des rigoles qui s'élargissent et donnent naissance à des Bad lands impropres à l'agriculture.

Pendant la pluie, les gouttes d'eau sont dotées d'une énergie capable de déloger les particules solides dépourvues de protection, cela est appelé l'effet splash.

PHOTO N°2 : Sol dénudé, exposé à l'érosion hydrique

b) L'érosion éolienne

L'érosion éolienne est un des mécanismes les plus traumatisants de la dégradation environnementale, notamment par l'appauvrissement textural des sols et par le déplacement de volumes élevés de sable. Les mécanismes éoliens deviennent ainsi, dans cette zone, le principal facteur de vulnérabilité des terres agricoles qui aboutissent à la désertification.

 

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Le seuil d'amorce de l'érosion éolienne ou la rupture d'équilibre entre les ressources naturelles et la pression anthropique exacerbée par les crises climatiques est essentiel à définir, puisqu'il permet d'identifier rapidement dans le temps et dans l'espace les prémices de la dégradation environnementale, avant le stade de dégradation et le stade ultime de désertification.

II. LES CONTRAINTES LIEES A L'INFERTILITE

DES TERRES

Les sols constituent la base du système productif en Afrique subsaharienne. Au Sénégal, il est difficile d'envisager une amélioration de la productivité agricole sans une restauration de la fertilité des sols, naturellement faible et qui s'est dégradée après plusieurs décennies d'exploitation minière. Les premières recherches avaient donc pour objectif de mieux connaître les propriétés des sols. La cartographie alliait le double souci de délimiter l'extension spatiale des types de sol et de déterminer leurs propriétés. Deux tendances se dégageaient : celle de l'ORSTOM (Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération), axée sur la cartographie systématique et la compréhension des mécanismes de pédogenèse, celle de l'IRAT (Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières) et de l'IRHO (Institut de recherches pour les huiles et oléagineux), orientée vers la résolution de problèmes de production agricole identifiés sur le terrain. Conscients de la difficulté de promouvoir des systèmes de production artificialisés, à forts intrants, dans un contexte éco-climatique caractérisé par le risque, les scientifiques ont cherché à comprendre les équilibres agro-écologiques suivant le principe « bien connaître pour bien agir ».

Le sol constitue la base de la production végétale. Que le sol vienne à se dégrader ou même parfois à disparaître, il en résulte immédiatement de profondes modifications de toutes les autres composantes de l'écosystème, pouvant même aller jusqu'à leur disparition. La dégradation est un processus graduel dont les conséquences sont rarement subies par leurs auteurs. Elle touche surtout les générations à venir, d'où la moindre importance accordée à cet aspect par les paysans confrontés à des problèmes de survie.

 

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1.L'acidification

L'acidification résulte pour une bonne part de la décalcification du complexe absorbant. Elle peut induire dans les sols exondés une toxicité aluminique. Un inventaire mené en 1974 donnait une estimation des superficies atteintes par l'acidité (Piéri, 1974, in Bèye, 1977) :

- 25 % de la surface cultivée dans les régions de Thiès et Diourbel ;

- 15 % de la surface cultivée dans le Sine-Saloum ;

- 50 % de la surface cultivée en Casamance continentale ;

- 6 % de la surface cultivée dans le Sénégal-Oriental.

Soit environ 430 000 ha ou 21,50 % du total des terres cultivées.

2.L'appauvrissement des sols en éléments nutritifs

L'appauvrissement des sols en éléments nutritifs est dû au lessivage en profondeur des éléments solubles de la couche humique. La pratique qui consiste à brûler tous les résidus et végétaux présents dans les champs avant le semis est une source de perte importante de carbone et d'azote. Le blocage du phosphore par les oxydes de fer peut entraîner une non-disponibilité des nutriments dans les sols ferralitiques faiblement désaturés et dans les sols dont la fertilité est épuisée à la suite d'une exploitation traditionnelle excessive. L'exportation par les récoltes non compensée (grains, paille, racines) contribue à la baisse inéluctable de fertilité des sols cultivés, surtout si les fanes d'arachide sont exportées vers les élevages urbains et périurbains, comme c'est souvent le cas.

3.La dégradation biologique

La dégradation biologique des sols se traduit par une diminution de la matière organique, et corrélativement par une diminution de la faune et de la microflore. En général plus la culture est intensive, plus elle utilise d'intrants (fertilisants et surtout pesticides) et plus la vie du sol est pauvre. Or dans le sol, l'activité biologique contrôle les processus importants qui déterminent sa fertilité : taux ou vitesse de décomposition, de minéralisation, de dénitrification et de lixiviation. En fait, il y a une étroite relation entre l'activité microbienne et la teneur en eau du sol. Ainsi, il existe un seuil critique de la teneur en eau en dessous

 

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duquel les processus biologiques tels que les taux de diffusion de l'oxygène et des éléments nutritifs sont inhibés (Scholes et al. in Woomer et Swift, 1994). La faiblesse de la fixation symbiotique est souvent due à une forte acidité ou à une forte basicité.

4. Les systèmes à faibles intrants

Les systèmes à faibles intrants englobent les systèmes traditionnels et les systèmes semi-intensifs avec apport d'une fumure minérale légère sans travail du sol. La culture traditionnelle après défrichement affecte profondément les sols : le taux de matière organique baisse considérablement, de 30 % en douze ans et de près de 66 % au bout de quarante-six ans. On constate également une chute de la plupart des indices de richesse chimique des sols (pH, N, Ca, Mg, K, P). Cette évolution chimique s'accompagne d'une compaction et d'une réduction de la porosité due notamment à la baisse de la teneur en matière organique. En effet, il existe des niveaux critiques de matière organique pour le maintien des propriétés physiques des sols (Piéri, 1989). L'évolution des sols en culture traditionnelle après défriche herbacée est voisine de celle relevée après déforestation. Les systèmes traditionnels et semi-intensifs n'assurent le maintien des composantes physiques de la productivité des terres qu'au prix d'une très faible intensité culturale (peu d'années de culture continue suivies de longues années de jachère). Mais les jachères ont tendance soit à disparaître, soit à voir leur durée fortement réduite. L'étude menée dans la région de Kaffrine sur l'évolution des propriétés des sols cultivés sur quarante années fait ressortir une évolution contrastée des sols, liée à leur mode de gestion (Badiane et al. 2000). Les sols cultivés près des habitations, communément appelés champs de case, ou toll keur, qui bénéficient d'un apport régulier de fumure organique sous forme de déjections animales et de déchets ménagers, conservent ou améliorent leur potentiel de production sur les trente à quarante dernières années. Les sols cultivés loin des habitations, les champs de brousse, ou toll diati, sont affectés par une baisse graduelle de leur teneur en matière organique.

On note cependant une plus grande intégration agriculture-élevage, qui est un moyen de compenser la baisse de fertilité des sols par le biais du fumier produit par les animaux. Des contrats de parcage entre agriculteurs et éleveurs sont conclus dans certaines zones. Ils permettent aux agriculteurs de bénéficier de la fumure organique et aux éleveurs d'être rétribués en céréales ou en prêt de terre. La stabulation fumière diffusée par la SODEFITEX (Société nationale de développement des fibres textiles) depuis 1985 repose sur l'amélioration de l'alimentation et de la santé des animaux de trait, qui sont abrités dans un habitat amélioré

 

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favorisant la production d'un fumier de bonne qualité. La vulgarisation de ces étables fumières participe à la transformation d'une agriculture dans laquelle les animaux sont de plus en plus intégrés à l'exploitation et non ajoutés.

5.Les systèmes intensifs

Les systèmes intensifs se caractérisent par des apports de doses relativement importantes d'engrais minéral, de matière organique ou de fumure organo-minérale, en présence de travail du sol. L'évolution des caractéristiques des sols de tels systèmes concerne surtout le pH, le taux de matière organique et les propriétés du sol qui en dépendent, comme la capacité d'échange cationique (Piéri, 1982 ; Cissé, 1986 ; Badiane, 1993). On note une baisse du pH et du taux de calcium et de magnésium échangeables ainsi que l'accumulation d'aluminium échangeable dans les sols. Cette acidification est d'autant plus accentuée que les sols sont plus sableux et les doses d'engrais azoté plus élevées. En effet, le rôle de l'azote minéral dans les sols est central. Il commande notamment les pertes en éléments alcalins. A chaque kilo d'azote déficitaire dans le bilan correspond une perte équivalente de 3 kg de CAO et MgO, ce qui contribue très largement à l'acidification des terres (Piéri, 1991). Il apparaît également que le bilan minéral et le bilan hydrique doivent être couplés pour parvenir à une meilleure estimation quantitative. En effet, le report d'eau d'une saison des pluies à une autre est nettement amélioré par le labour d'enfouissement de fin de cycle (Chopart, 1975). Par ailleurs, un apport de compost, enfoui par un labour, à la dose de 10 t/ha sur le mil entraîne une forte réduction du ruissellement (Pérez et al. 1996).

6.Les mauvaises habitudes

Ce sont les interventions de l'homme qui ont davantage fragilisés et appauvris par des pratiques peu appropriés telles que la mécanisation sur les sols squelettiques, l'abandon de la pratique de la jachère par manque d'espace et surtout la monoculture arachidière qui valut jadis la région de Kaffrine de faire partie du bassin arachidier appelé le Sénégal utile.

a) l'agriculture commerciale :

Dans beaucoup de régions du monde, le développement du capitalisme a été associé, sur le plan agricole, à la production de cultures de rente qui ont été introduites dans les terroirs par le biais de la colonisation .Sur ce, la zone de Kaffrine n'est épargné par ce phénomène.

 

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Ces cultures ont par la suite été maintenues pour permettre aux pays qui les avaient accueillies de participer aux échanges du marché mondial.

Cette forme de mise en valeur repose sur la pratique extensive des cultures (engrais, produits phytosanitaires). Les méthodes extensives ont entrainé une dynamique de défriche très intense et l'abandon le plus souvent de la jachère.

Les sols cultivés sont très exposés à la déflation après les récoltes. Les produits chimiques utilisés de façon répétitive sur de longues années déstructurent les sols, entrainant la salinisation et l'alcalisation .Dans cette région de Kaffrine, les sols Dior se sont progressivement appauvris avec la monoculture de l'arachide.

L'agriculture, est donc rangée dans les activités anthropiques qui s'attaquent aux tapis herbacés et aux ligneux, supprimant progressivement la protection des formations superficielles .Cette activité joue un rôle majeur de la désertification.

b) L'exploitation forestière :

Elle apparait pour le bois et le charbon comme un moyen de survie pour les populations de cette zone rurale dans la mesure où l'agriculture s'est détériorée mais de la succession des mauvaises récoltes et les paysans font recours à d'autres activités qui n'épargnent aucun espace boisé (bas-fonds, bordures des routes, collines de sable, galeries forestières, pourtours des mares etc.). En outre, on assiste dans cette communauté rurale à des défrichements abusifs qui conduisent à une érosion hydrique qui détruit également les sols, à des débordements périodiques des eaux après chaque grosse pluie.

En général, le charbon est vendu à des prix dérisoires, ce qui fait qu'une grande surface boisée doit donc être exploitée pour pouvoir subvenir à ces besoins personnels et familiaux. Sur ce, on assiste à une grande perte de la végétation et de ce fait, accentue les facteurs qui s'attaquent au sol.

 

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CHAPITRE 3 :

LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET

ENVIRONNEMENTAUX DE LA BAISSE DE LA

PLUVIOMETRIE ET DE L'INFERTILITE DES

TERRES ARABLES

Les ressources financières issues de cette activité n'ont jusque-là pas permis la genèse d'autres activités génératrices de revenus. Au niveau du conseil rural, les issus de cette

 

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La sécheresse de la région de Kaffrine depuis les années 70, par exemple, a été liée à une tendance positive de la température équatoriale de surface de la mer dans l'Océan Indien (SST), tandis qu'ENSO a une influence significative sur les précipitations interannuelles. On note de nos jours en moyenne une baisse de 20% entre la période 1951 - 1970 (période humide) et la dernière période de référence 1971 - 2000 entraînant un déplacement des isohyètes vers le Sud (ANSD, 2013). Les températures maximales varient peu pendant l'année à un endroit donné, le coefficient de variation étant inférieur à 10% dans presque tous les cas. Le maximum absolu est de 40° ou 41°, et les moyennes maximales oscillent entre 35 et 38° tandis que le coefficient de variation des températures minimales se situe entre 18 et 23% durant l'année. De fortes valeurs de l'évapotranspiration potentielle (ETP) en raison des températures élevées, des humidités relatives faibles et des vents forts. La persistance des sécheresses à partir des années 1970 entraînant des déficits pluviométriques assez importants et une évolution des isohyètes vers le sud, ce qui fait que la migration est devenue de plus en plus une stratégie face à ces nouvelles conditions climatiques et environnementales précaires. L'analyse de la pluviométrie mensuelle fait également apparaître une répartition aléatoire de la pluviosité en début de la saison des pluies (DRDR, Kaffrine)

Les différentes problématiques climatiques à Kaffrine peu se résumé en :

? Une décroissance régulière de la quantité de pluie, et une grande variation spatio-temporelle,

? Des lignes de grain caractéristiques du Sahel axées du Nord au Sud sur une distance de 500 à 750 Km s'accompagnant souvent de vents forts et de pluies abondantes parfois catastrophiques.

I. Les impacts socio-économiques

L'exploitation forestière est une source importante d'argent, cette importance est perçue par les populations des zones d'exploitation dans la mesure où les rendements de l'agriculture ont baissé.

L'agriculture Sénégalaise est fortement tributaire des conditions pluviométriques qui ne cessent de se dégrader ainsi que des disponibilités en terres productives. L'essentiel de la

 

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activité ne permettent pas la prise en compte de certains cas sociaux, ni la réalisation de certaines politiques forestières (reboisement, recrutement des gardes forestières). Donc cette activité ne contribue pas à la lutte contre la pauvreté.

Les visions différentes de l'exploitation forestière sont à l'origine des différends entre autochtones et exploitants. Diverses modifications du milieu physique sont en cours et ces modifications sont dues en grande partie à l'exploitation forestière, à la dégradation végétale et érosive, l'appauvrissement des sols, assèchement des points d'eau, disparition de la faune. Par exemple dans les zones d'exploitation forestière, sur 50 personnes enquêtées, 45 estiment que le déficit de la production de céréales a pris de l'ampleur depuis l'ouverture des chantiers de coupe. Et tout ceci est lié à la dégradation continue des terres.

Les conséquences de la dégradation des terres sont une diminution de la productivité, des problèmes sociaux économiques y compris des incertitudes relatives à la sécurité alimentaire, un développement limité ainsi que des dommages aux écosystèmes impliquant ainsi une diminution des biens et des bénéfices environnementaux, sociaux, économiques et non matériels pourtant essentiel à la société et au développement.

En effet la migration massive des jeunes est accentuée par la sous production due à la récurrence de la médiocrité des rendements, surtout de l'arachide. Les jeunes font l'exode rural vers Dakar où une fois l'occasion se présente vont braver la mer pour partir vers l'El dorado. Nombreux, sont ceux qui partent dans la vallée du fleuve Sénégal pour pratiquer la culture irriguée du riz ou de l'ognon.

D'autres vont partir en Gambie pour importer des marchandises frauduleuses, une activité beaucoup plus rentable que le fait de cultiver la terre. Même ceux qui ne partent pas durant la saison des pluies vont rejoindre lors de la saison sèche. Aujourd'hui, dans cette zone, vu la baisse des rendements, la migration constitue le seul recours pour pouvoir subvenir à ces besoins et juguler la pauvreté qui guette cette communauté rurale.

Plus grave est l'urbanisation galopante et anarchique, avec une hypertrophie de la ville de Dakar. Ainsi, le Sénégal n'échappe au phénomène de macrocéphalie caractéristique de l'urbanisation de plus en plus accrue, fortement influencée par un exode rural massif en direction de la capitale.

 

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production agricole est à l'actif des cultures pluviales. L'insécurité climatique qui pèse sur cette partie du pays n'est pas seulement le fait de la faiblesse des précipitations et de la brièveté de la saison pluvieuse ; elle est surtout le résultat de l'irrégularité inter et intra annuelle des pluies. La baisse de la production agricole notée au cours de ces 4 dernières années est liée à la celle de la pluviométrie (RNDHS, 2009)

Le GIEC (2007) précise que d'après les projections, les expositions liées aux changements climatiques affecteront probablement la santé de milliers de personnes et, en particulier, celles qui ont une faible capacité d'adaptation, par le biais :

- de malnutrition aggravée et des dérèglements qui s'ensuivent, avec des implications sur la croissance et le développement des enfants ;

- de l'augmentation du nombre de décès, de maladies et d'accidents dus aux canicules, inondations, tempêtes, incendies et sécheresses ;

- de maladies diarrhéiques chroniques plus fréquentes ;

- de la modification de la répartition spatiale de certains vecteurs de maladies infectieuses.

D'après les projections toujours (GIEC, 2007), la baisse de la pluviométrie aura des conséquences mixtes, comme la croissance ou la décroissance de l'extension et du potentiel de transmission du paludisme en Kaffrine.

Les maladies suivantes sont les plus prévalentes à Kaffrine : les maladies à transmission vectorielle (paludisme, qui est une maladie endémo épidémique, est la première cause de mortalité et de morbidité d'une part et d'autre part la fièvre jaune, maladie virale à potentiel hautement épidémique), les maladies liées à l'eau (choléra), les maladies respiratoires (IRA, infections respiratoires aigües) et la méningite cérébro-spinale (Fall, 2009).

II. Les impacts environnementaux

La dégradation des terres est un phénomène qui compromet la durabilité des ressources naturelles si importante pour les conditions de vie des populations. Aussi, après des études dans cette zone, le projet LADA et VISION MONDIALE de Kaffrine ont pu développer et tester des approches et outils d'évaluation de l'état des terres. La dégradation des terres dans cette zone constitue une menace à la production agricole et à la sauvegarde de l'environnement.

 

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Les formations naturelles ont subi de profondes modifications, dues essentiellement à l'aridité du climat, aux sécheresses successives et surtout aux activités humaines. Leur dégradation s'est accentuée avec l'accroissement de la population urbaine qui engendre une demande plus élevée des villes en bois énergie.

Les sécheresses fréquentes, plus que tout autre facteur, ont contribué à fragiliser davantage les écosystèmes, les rendant plus vulnérables à la moindre perturbation et accélèrent le rythme de dégradation des ressources biologiques. Les déficits hydriques qui en ont résulté, ont entraîné une réduction de la production primaire, une modification de la structure du couvert végétal et une réduction massive de la faune sauvage et du cheptel.

La réduction de la jachère a raccourci la période nécessaire aux processus de régénération et a accru la fragmentation des îlots de végétation naturelle qui constituent les « banques de semences ». Le prélèvement de bois à des fins énergétiques estimé à plus de 7 millions de tonnes /an amplifie davantage la perte de la diversité biologique.

 

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CHAPITRE 4 :

LES SOLUTIONS PRECONISEES POUR UNE
MEILLEUR GESTION DES TERRES AFIN DE
RELANCER ET D'ACCELERER LA CADENCE DE LA
PRODUCTION RIZICOLE A KAFFRINE

 

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Face à l'ampleur des impacts de la dégradation des terres cultivables de la région de Kaffrine, les acteurs qui s'active dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage ont pris des mesures pour éradiquer ce fléau. Ces mesures visent l'amélioration de la qualité des terres agricoles et de la production agricole dans cette localité. La fertilisation des terres avec des engrais naturels. Autrement dit les engrais qui proviennent soit des animaux soit de la végétation.

Le système de compostage est une méthode de fertilisation des terres. Le compost est pour la plupart fait à partir d'engrais verts. La nature du substrat organique est rattachée à sa forme primitive de déchets : déchets végétaux (feuilles, branches, pailles, papiers, pulpes, écorces), déchets animaux (fumiers). Pendant le compostage, la décomposition des matières organiques s'effectue suivant des chaînes de transformations naturelles. Les principaux paramètres du compostage sont ceux qui influencent les conditions de vie des microorganismes. Il s'agit du taux d'oxygène lacunaire, de l'humidité, de la température et des caractères physico-chimiques des matières mis en compostage.

Aussi on assiste à une utilisation de fumures d'animaux qui Chez la plupart des paysans, l'emploi de la fumure animale est généralisé. Ils ne se contentent plus de balayer en direction des champs. Les paysans utilisent les détritus du ménage, les excréments des petits ruminants qui sont attachés dans des enclos. Ils utilisent aussi le fumer du gros bétail. En milieu sérère, les bêtes stationnent sur les jachères encloses pendant la saison des pluies tandis qu'en saison sèche, le terroir est abandonné à la vaine pâture. Les bergers attachent le bétail, la nuit, à des piquets qui sont déplacés chaque semaine.

 

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Photo 3 : un champ pâturé par des boeufs Source : BANNE, 2010

En outre, le système de restauration permet une fertilité des terres agricoles. Il nécessite des méthodes très diversifiées parmi lesquelles on a la conservation et la régénération des sols et le reboisement.

La conservation et la régénération des sols consistent à diviser les terres en différentes zones selon leur usage. Les sols les plus stables sont ainsi destinés à des cultures annuelles, alors que sur les autres sont cultivées des plantes vivaces comme l'herbe et les légumineuses, ou encore laissées aux pâturages ou aux forêts. Il existe une autre méthode de conservation, qui consiste à faire alterner différents types de plantes au cours de la rotation des cultures (terres arables). Ce type de culture retient et protège le sol pendant la croissance de la plante, et fournit au sol des matières organiques très utiles lors du labourage. De plus, les méthodes de culture qui laissent des résidus à la surface du sol constituent un progrès déterminant dans l'exploitation des terres. La conservation et la régénération ont été de bonnes méthodes pour la fertilité des terres agricoles de cette localité.

En outre, Le reboisement joue un rôle significatif pour la protection et l'amélioration de la qualité des terres cultivables. Dans certains villages, les populations procèdent au reboisement mais aussi elles interdisent les coupes d'arbres. Ceci est à l'origine de la régénération d'importants périmètres d'arbres tels que les rôniers.

 

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Au total, ces différentes méthodes artisanales entrainent la fertilité des terres agricoles. Le reboisement ou la conservation d'arbres permettent la régénération du sol et notamment la constitution des réserves d'humus qui participe à la fertilisation des terres. Ces dernières deviennent productrices et participent à l'amélioration de la production agricole qui se manifeste par l'augmentation des rendements et ce qui permet de favoriser l'élevage dans cette zone.

Des recherches devront être entreprises, en liaison avec les politiques agricoles, sur la qualité, sur les nouveaux types de riz (Nerica, riz parfumé) et sur les variétés tolérantes aux conditions

 

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CONCLUSION GENERALE

La recherche sur le riz a permis d'élaborer des référentiels techniques pour la conduite de la culture, qui devraient permettre de couvrir les besoins nationaux en riz. Cependant, les performances de la riziculture sont en deçà de ses potentialités du point de vue des rendements, de l'intensité culturale et de la qualité de produit transformé. L'amélioration de la qualité du paddy à la production requiert l'emploi de semences sélectionnées et l'application des techniques culturales appropriées, mais également le suivi d'un calendrier cultural strict pour obtenir un paddy par cuve à une humidité voisine de 14 %. Le riz produit au Sénégal connaît des difficultés liées à sa faible compétitivité, à sa mévente et à la libéralisation de la filière. Cette mévente est généralement liée à la qualité du riz transformé et au riz importé. En conséquence, il est impératif que la filière locale du riz mette l'accent sur la qualité et améliore ses performances, du point de vue tant de la production que de la transformation

Ainsi, la dégradation des terres de cette localité est liée aux changements des facteurs naturels et anthropiques. Ces facteurs naturels et anthropiques de dégradation des terres ont eu des impacts sur l'environnement et sur les populations de cette localité. En effet la dégradation des terres agricoles est à l'origine de la faiblesse de la fertilité des sols conduisant à une baisse significative des productions agricoles. Cela a entraîné une paupérisation grandissante de certaines populations qui ont préféré soit de se déplacer vers d'autres localités, soit de se reconvertir et de pratiquer des activités comme la maçonnerie, la menuiserie etc... Pour pallier à ce fléau, les populations ont adopté des stratégies parmi lesquelles on peut citer : l'amélioration de la qualité des terres agricole, la restauration des sols et l'intensification des cultures de contre saison. En effet pour la fertilisation des terres, les paysans utilisent de la fumure animale provenant des boeufs, des chevaux, des ânes, des chèvres, des moutons et la volaille et aussi du compost. En outre les sols ont été restaurés par les systèmes de reboisement, de conservation et de régénération des sols.

Pour que les acquis de la recherche soient réellement utilisés, un appui devra être apporté aux producteurs afin qu'ils s'approprient les innovations et maîtrisent les itinéraires techniques. Il est également indispensable de leur fournir l'information et la formation qui leur permettront de relever leur niveau de technicité dans la conduite de la culture.

 

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du milieu (salinité, froid, toxicité ferreuse, etc.), ainsi que sur les nouveaux modes de consommation du riz (galettes ou neem, dempeting, riz paddy frais grillé, écrasé et vanné, snacks salés ou sucrés, lait de riz).

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REFERENCES

BIBLIOGRAPHIQUES

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29 PIERI C., 1991. Les bases agronomiques de l'amélioration et du maintien de la fertilité des terres de savanes au sud du Sahara. In : Savanes d'Afrique, terres fertiles ? Actes des rencontres internationales. Ministère de la Coopération, CIRAD, Paris, p. 43-73.

30 RAPPORT NATIONAL SUE LE DEVELOPPEMENT AU SENEGAL, 2009

78

SYSTEMES CULTURAUX ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE A KAFFRINE : LA RIZICULTURE PLUVIALE ENTRE BAISSE PLUVIOMETRIQUE ET INFERTILITE DES TERRES ARABLES

31 RAPPORT DU MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE, janvier 1997. Expérience sénégalaise en matière de lutte contre la désertification, 69p.

32 REPUBLIQUE DU SENEGAL-FAO (2006) Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA, phase I 2006-2010)

33 SECOND G (1985) Relations évolutives chez le genre Oryza et processus de domestication des riz. Thèse de Doctorat d'Etat, Université d'Orsay. 189 p.

34 SYLLA M., 1985. Diagnostic des contraintes édaphiques des sols rizicoles de Djibelor et Katouré pour une efficience des engrais N et PK. ISRA, CRA de Djibelor, Ziguinchor, Sénégal, 134~.

35 TAPSOBA, O., 1997. Caractérisation événementielle des régimes pluviométriques Ouest Africains et de leur récent changement. Thèse de doctorat, Paris (FRA), Université Paris XI, 145 p.

36 TROCHAIN J., 1940.Contribution à l'étude de la végétation du Sénégal Paris, Larose,433 p.

37 VISCHEL T. 2006. Impact de la variabilité pluviométrique de Méso-échelle sur la

réponse des systèmes hydrologiques sahéliens: Modélisation, Simulation et désagrégation, Thèse doctorat, Université Joseph Fourier (FRA), 257 p.






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci