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Potentialités touristiques et développement dans la communes d'Ifangni (sud-est) du Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Akambi camelle AMORE
Université d'Abomey Calavi - Maîtrise 2014
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

(FLASH)

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

(DGAT)

MEMOIRE DE MAITRISE

OPTION : AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

THEME

POTENTIALITES TOURISTIQUES ET
DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE
D'IFANGNI (Sud Est du Bénin)

Présenté par :
AMORE A. Camelle

Sous la direction de :

Dr Sédéhou Edouard KOUTINHOUIN

&

Dr François José QUENUM

Maîtres assistants à l'UAC

Soutenu, le 28 / 03 / 2014

1

2

SOMMAIRE

Dédicace 3

Remerciements 4
Sigles & acronymes 5

Résumé 6

Abstract 6

Introduction . 7

CHAPITRE I : CADRES GEOGRAPHIQUE, THEORIQUE ET APPROCHE 10

METHODOLOGIQUE

1.1. Cadre théorique .

10

1.2. Cadre géographique .. 14

1.3. Approche méthodologique 23

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DU TOURISME DANS LA COMMUNE

D'IFANGNI . 34

2.1. Ressources culturelles et sites d'intérêt touristique . 34

2.2. Place actuelle du tourisme dans la commune d'Ifangni . 54

2.3. Flux des touristes de la commune d'Ifangni 61

CHAPITRE III : PROBLEMES ET PROPOSITION POUR UNE DYNAMISATION DU TOURISME DANS LA COMMUNE D'IFANGNI

64

3.1. Problèmes liés au développement du tourisme dans la commune d'Ifangni 64

3.2. Propositions 74

3.3.1. Valorisation du patrimoine culturel et développement local . 77

3.3.2. Moyens pour convaincre les populations .. 78

3.3.3. Actions de valorisation . 78

3.3.4. Stratégies pour valoriser le patrimoine immatériel culturel de la commune d'Ifangni 79

Conclusion 82

Bibliographie 84

Liste des figures 87

Liste des tableaux 87

Liste des photos 87

Annexe . 89

Table des matières 96

DEDICACE

3

A ma mère ADJOHAN Noëllie et à mon père AMORE Robert.

4

REMERCIEMENTS

Au terme du présent travail, nous voudrions exprimer toute notre gratitude et nos remerciements à nos maîtres de mémoire, le Docteur Edouard S. KOUTINHOUIN et le Docteur François José QUENUM, Maîtres-Assistants au Département de Géographie et Aménagement du Territoire, qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté de suivre jusqu'à terme ce travail. Leurs observations, leurs recommandations et leurs conseils nous ont été d'une grande utilité.

Nos reconnaissances vont aussi à l'endroit :

V' de tout le corps professoral du département de géographie et aménagement du territoire, pour le savoir et les connaissances transmis ;

V' de monsieur Max MEHINTO et de monsieur Marius ATTALI pour leurs concours et leurs conseils ;

V' de monsieur et de madame AZONYASSOU, pour leurs soutiens indéfectibles ;

V' des autorités de la direction des services techniques de la mairie d'Ifangni, pour leur disponibilité permanente ;

V' de monsieur et madame Hounsou HOUSSOU, qui ont donné un souffle nouveau à ce travail alors qu'il allait s'étouffer dans les ronces du découragement et de l'épuisement ;

V' de monsieur Michel BOHOUMBO, pour sa franche collaboration;

V' de mes frères et soeurs pour leurs différentes aides ;

V' de monsieur Aser S. HONVO, qui a tenu à voir finir ce travail ;

V' de mes parents et de mes frères et soeurs qui ont tenu avec une volonté ferme et un soutien indéfectible à ce que ce travail aboutisse.

Nous remercions également toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont apporté leurs précieuses contributions, et grâce auxquelles ce travail a pu être réalisé.

5

SIGLES ET ACRONYMES

AEV : Adduction d'Eau Villageoise

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

CA : Chef d'Arrondissement

CCIB : Chambre du Commerce et de l'Industrie du Bénin

DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire

ENS : Ecole Normale Supérieure

EPA : Ecole du Patrimoine Africain

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

OMT : Organisation Mondiale du Tourisme

PCD : Plan du Développement Communal

PDCA : Promotion et Développement des Cultures Africaines

PIB : Produit Intérieur Brut

PUF : Presses Universitaires de France

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation.

UAC : Université d'Abomey-Calavi

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UIOOPT : Union Internationale des Organismes Officiels de Propagande

Touristique

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization / Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

VTE : Visa Touristique Entente

6

Résumé

La commune d'Ifangni riche en valeurs culturelles et cultuelles grâce à ses palais royaux, ses temples vodoun, ses places de divinités et forêts sacrées n'a encore bénéficié d'aucun aménagement approprié pouvant faire d'elle un pôle de développement touristique.

L'objectif de la présente étude est de contribuer à une meilleure connaissance des potentialités touristiques et de leur importance dans le développement durable de la commune d'Ifangni.

L'étude s'est déroulée dans 08 villages des deux arrondissements, dans lesquels les activités de pêche sont plus intenses. L'approche méthodologique qui a conduit aux résultats s'est déroulée en trois phases : la recherche documentaire, les enquêtes de terrain et le traitement et analyse des données. Un échantillon de 393 personnes a été enquêté. L'échantillonnage adopté pour cette étude est de type raisonné.

L'analyse des résultats a permis de noter que parmi les potentiels sites dont dispose la commune d'Ifangni, les palais royaux, les places des divinités et les temples vodoun sont plus fréquentés grâce aux poids historiques qu'ils portent. Le seul hôtel de la commune peine à se faire fréquenter.

Mots clés : Commune d'Ifangni ; valeurs culturelles ; tourisme ; potentialités touristiques, développement touristique

Abstract

The commune of Ifangni rich in cultural and cultuelles values thanks to its royal palates, its temples vodoun, its places of divinities and forests crowned did not profit yet from a suitable installation being able to make of it a tourist development pole.

The objective of this study is to contribute to a better knowledge of the tourist potentialities and their importance in the durable development of the commune of Ifangni.

The study proceeded in 08 villages of the two districts, in which the activities of fishing are more intense. The methodological approach which led to the results is unrolled in three phases: the information retrieval, the investigations of ground and the treatment and analyze data. A sample of 393 people was surveyed in a reasoned way.

The analysis of the results made it possible to note that among the potentials sites available to the commune of Ifangni, the palates royal, the places of the divinities and the temples vodoun are attended thanks to the historical weight than they carry.The only hotel of the common sorrow to be made attend.

Key words : Ifangni; cultural and cultuelles values; tourism; tourist potentialities; tourist development.

7

INTRODUCTION

La croissance économique mondiale induit une organisation rationnelle du travail. Le temps réservé aux loisirs occupe de plus en plus, en particulier dans les pays développés, une place de choix dans cette organisation et le secteur du tourisme apparaît comme celui qui accueille le plus grand nombre de ces travailleurs en quête d'évasion. La demande sans cesse croissante dans ce secteur a fait du tourisme ce que les économistes appellent la « nouvelle économie » ou la « société des loisirs » (Boyer, 1996).

Le tourisme est une activité ancienne, qui a pris au XXe siècle une dimension planétaire. Il constitue désormais un secteur économique fondamental dans de nombreux pays développés comme dans des pays en développement, qui en font un facteur essentiel de leur développement (Elegbe, 2001).

D'après l'O.M.T. les voyages internationaux se situent à la troisième place dans le classement des « grands » secteurs du commerce mondial. Le chiffre d'affaires du tourisme n'est précédé que par ceux des industries du pétrole et de l'automobile. Mais aujourd'hui, le tourisme représente la première industrie de service dans le monde.

Nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur du développement économique et social d'un pays. Ce secteur est la principale source de créations d'emplois dans un grand nombre de pays, non seulement dans l'industrie touristique elle-même mais aussi, par effets d'entraînement, dans d'autres secteurs (Mesplier, 1995).

Selon Vellas (1985), l'impact économique du tourisme et des voyages est également considérable puisqu'ils sont à l'origine de la croissance de l'investissement en infrastructures et qu'ils constituent une source de devises d'une grande importance non soumises à des obligations d'achat et à des paiements déterminés. De même, à cause de sa nature diversifiée, le tourisme touche pratiquement tous les domaines de l'activité économique, il exerce une

8

grande influence sur les autres secteurs tels que l'agriculture, la construction, l'artisanat, le commerce et surtout les services de transport.

Le secteur touristique est le principal consommateur des produits de l'artisanat local, rural et urbain ainsi que pour le mobilier et l'équipement de base. L'effet de tourisme ne s'arrête pas ici, il touche aussi la société. Car il est un moyen de communication et d'échange culturel entre les peuples surtout dans les pays de séjour plus spécialement dans le tourisme de masse.

L'industrie touristique est devenue de nos jours un facteur important de développement économique de par sa contribution aux économies nationales (l'OMT, 2009). Selon le Conseil Mondial du Tourisme et des Voyages (2010), elle a dépassé celle de l'automobile, de l'électronique et de l'agriculture. Cette industrie emploie près de 200 millions de personnes, sert plus d'un demi-milliard de touristes chaque année et génère selon la même source une force économique annuelle évaluée entre 2 et 3,5 trillion $US. De ce fait, bon nombre de pays dont les pays en voie de développement considèrent ce secteur comme une solution simple et rapide pour surmonter leurs difficultés économiques. Pour ce faire ils optent pour l'exploitation et la promotion des ressources afin de s'attirer davantage de touristes de ce marché très concurrentiel. Selon l'OMT (2010), les touristes étaient 700 millions en 2008 et seront un milliard en 2010 et 1,6 milliard en 2020. Cette activité rapporta pour les pays du sud 185 milliards de dollars de recettes en 2009.

Dans ces pays et plus particulièrement ceux d'Afrique, la réduction de la pauvreté figure au premier rang des priorités. Et pour y parvenir, le tourisme semble se présenter comme une arme de choix. Il entraine le plus souvent des bénéfices sociaux (adduction d'eau, électricité, meilleurs systèmes de communication, de meilleures routes, etc.), culturels et financiers directement partagés par les membres des communautés locales (Houndonougbo, 2006).

Au vu de la croissance de diverses économies de créateurs d'emplois à travers le monde tant du secteur privé que du public (Gazes, 1989), il est donc

9

impérieux que le secteur touristique bénéficie d'une attention particulière. Il doit être mis au premier rang des principaux piliers de développement de notre pays et de nos communes. De plus, il entraine souvent des bénéficiaires sociaux culturels et financiers directement partagés par les membres des communautés locales.

La commune d'Ifangni regorge d'énormes potentialités touristiques importantes pouvant permettre son développement. Il s'agit en l'occurrence des places des divinités, des palais royaux, des temples vodoun, des forêts sacrées, des rivières sacrées, etc. Toutes ces potentialités témoignent de la grande richesse du patrimoine culturel de la localité. Mais malgré cette diversité culturelle, le tourisme n'est pas développé dans cette commune.

Face à cette situation, un certain nombre de questions se posent.

? Quelles sont les potentialités touristiques dont dispose la commune d'Ifangni ?

? Quel revenu procure le tourisme dans cette commune ?

? Quelles sont les contraintes et menaces liées à l'aménagement touristique de la commune d'Ifangni ?

C'est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons choisi de travailler sur le présent sujet intitulé : « Potentialités touristiques et développement de la commune d'Ifangni »

Ce travail s'articule autour de trois chapitres. Le premier chapitre présente le cadre théorique, géographique et l'approche méthodologique, le deuxième chapitre met en exergue les fondements physiques et humains des activités touristiques dans la commune d'Ifangni. Enfin, le troisième chapitre traite des potentialités touristiques et des problèmes liés au développement du patrimoine culturel de la commune d'Ifangni.

10

CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, GEOGRAPHIQUE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE

Le développement de ce thème, impose une bonne connaissance du milieu. La prise en compte du cadre théorique, géographique et de l'approche méthodologique s'avère alors indispensable.

1.1. Cadre théorique

Cette partie met en exergue la problématique qui sous tend le choix de ce sujet, les hypothèses, les objectifs, l'état des connaissances et la clarification conceptuelle.

1.1.1. Problématique

Le tourisme constitue l'une des meilleures opportunités de développement économiques (STI, 1996). Selon l'OMT (1980) citée par Assani, le tourisme est devenu un phénomène de civilisation.... L'ampleur qu'il a acquise l'a fait passer du plan limite d'un plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et économique. En Indonésie, il est une composante importante de l'activité économique et un des premiers rapporteurs de devises du pays avec un archipel de plus de 17 000 habitants alors qu'au Québec, il représente le 1/5 des produits d'exportation en importance (OMT, 2009).

Les touristes sont aujourd'hui plus nombreux à découvrir la diversité et la richesse du patrimoine culturel et naturel de la planète.

Le tourisme mondial a connu son plus fort taux de croissance en l'an 2002, évalué à 8,7% (OMT, 2004). Selon la même source, l'Afrique quant à elle seule, a enregistré une croissance significative de son industrie touristique avec 6,4% de visiteurs.

Selon les statistiques de l'OMT, les recettes du tourisme en 2007 ont été de 857 milliards de dollars US. Cette importante quantité de devises hisse le tourisme au deuxième rang des activités économiques mondiales après le secteur pétrolier. L'année 2007 a dépassé les attentes avec les voyages des touristes internationaux qui ont atteint 908 millions, soit une progression de 6% par

11

comparaison à l'année 2006. En 2001, le nombre de touristes internationaux dans le monde a atteint 925 millions (Zoulin, 2001). C'est un secteur en pleine évolution malgré le terrorisme, les catastrophes naturelles, les menaces sanitaires, la hausse des coûts du pétrole, les fluctuations des taux de change, les incertitudes économiques et politiques de ces dernières années. Grand pourvoyeur d'emplois et de revenus, le tourisme permet à un nombre important de demandeurs d'emplois de trouver du travail et d'accéder à un niveau de revenu non négligeable. Malheureusement, le continent africain ne tire que 4% des flux touristiques mondiaux contre 60% pour l'Europe et 18% pour l'Amérique. Les statistiques de l'OMT révèlent que de ces 4%, l'Afrique du Nord détient une grande part (près de 50%) alors que l'Afrique de l'ouest ne reçoit que 8% environ du nombre des touristes qui visitent le continent. (Agbatchi, 1999).

Des statistiques produites par la CCIB, on retient que le Bénin est la cinquième destination ouest-africaine après le Ghana, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Nigéria. Notre pays n'accueille qu'environ 200.000 touristes par an pour des recettes d'environ 58 milliards de francs CFA. Malgré cette recette annuelle, le tourisme est une activité peu développée au Bénin qui dispose pourtant de nombreuses potentialités (Elegbe, 2001). En effet, depuis l'indépendance à nos jours, peu d'efforts soutenus ont été fournis pour faire du tourisme une activité viable alors que le pays dispose de ressources naturelles, artistiques, culturelles et cultuelles remarquables qui offrent de réelles possibilités pour son développement. Reconnu pour son hospitalité légendaire, le Bénin fascine le visiteur sur toute l'étendue de son territoire avec ses plages, villages lacustres, musées, chutes et massifs montagneux, ses réserves de faune et de flore. La valorisation de ses richesses de son histoire et de la diversité de sa culture (berceau du vodoun) ouvrira la voie à un développement exceptionnel du secteur touristique béninois (Affolabi, 1999).

12

Ainsi le Bénin, pays de l'Afrique subsaharienne, dispose de ressources touristiques riches et variées parmi lesquelles la cité lacustre de Ganvié, les musées et les palais royaux, les cultes traditionnelles, les champs et danses comme le genre oral Guèlèdè, les parcs nationaux et réserves de faune de la région septentrionale (parc Pendjari et parc W), le littoral au sable fin, le temple de pythons de Ouidah, les chutes de Tanougoun et de Kota.

Selon le rapport sur l'état de l'économie nationale réalisé par la cellule macroéconomique de la présidence de la République du Bénin en 2008, le secteur touristique représentait en 2006, 1,3% du PIB non agricole et 0,93 % du PIB marchand. Il génère environ 70 000 emplois directs et indirects, soit 6 % du total de la population active au Bénin. C'est donc un secteur vital dans l'économie nationale.

La commune d'Ifangni regorge d'énormes potentialités touristiques de grande importance connues sur le plan national et même international et pouvant constituer une source de devises pour la population. Il s'agit en l'occurrence de la source naturelle d'eau "Odo Okédjéré" à Zian et "Iguidi" dans l'arrondissement de Lagbè utilisée pour la guérison de certaines maladies. Les paysages des forêts marécageuses abritant différentes espèces animales dont les singes au ventre rouge, les forêts sacrées, les palais royaux d'Ifangni et de Latchè à Kitigbo, le grand fétiche lègba de Daagbé et bien d'autres attraits touristiques qui sont très peu connus et valorisés.

L'atout majeur du tourisme à Ifangni c'est la richesse et la variété de ses attraits naturels, des manifestations culturelles et de la diversité des divinités. Plusieurs localités de la commune d'Ifangni sont attrayantes de par leurs richesses touristiques naturelles et culturelles. Malgré la diversité de ces potentialités touristiques, le tourisme est très peu développé et l'on note une mauvaise organisation des activités touristiques. Ainsi au regard de cette opportunité touristique qui végète dans l'abandon et dans la mauvaise

13

organisation, il est très urgent de la mettre en valeur pour des rentrées de devises pour la commune.

Pourquoi les sites les plus connus de la commune d'Ifangni n'attirent pas beaucoup de touristes ?

Les conditions d'accessibilités constituent-elles les causes principales de cette situation ?

Quelles solutions idoines adéquates pourrait-on adopter pour mieux promouvoir le tourisme dans cette commune ?

Voila autant de préoccupations qui amènent à réfléchir sur la question. 1.1.2. Hypothèses

Des hypothèses suivantes ont été formulées, en réponses provisoires à ces interrogations

? La commune d'Ifangni dispose d'énormes potentialités touristiques très peu valorisées ;

? l'activité touristique ne contribue pas au développement et à l'épanouissement de la population ;

? le tourisme peut constituer la base du développement de la commune d'Ifangni.

1.1.3. Objectifs

L'objectif global de cette recherche est de contribuer à une meilleure exploitation des potentialités touristiques aux fins d'un réel développement durable de la commune d'Ifangni.

De façon spécifique, il s'agit :

? de recenser toutes les potentialités touristiques de la commune d'Ifangni et d'analyser leur valorisation;

? d'évaluer les activités touristiques et leur impact socio-économique sur le développement de la commune d'Ifangni ;

14

? de définir des circuits et itinéraires de visites touristiques et de proposer une politique de développement durable du tourisme dans la commune. 1.3. Cadre géographique

La Commune d'Ifangni est située au sud-est du Bénin dans le département du plateau. Elle est limitée au sud par la Commune d'Adjarra, à l'ouest par les Communes d'Avrankou et de Sakété, au nord par la Commune de Sakété et à l'Est par le Nigéria. Elle s'étend sur 242 km2 soit 0,21% de la superficie nationale. Elle compte 33 villages administratifs et 8 quartiers de ville répartis dans 6 arrondissements à savoir : Ifangni, Banigbé, Lagbè, Daagbé, Tchaada et Ko-koumolou (PDC, 2012-2016). La figure 1 présente la situation géographique de la commune d'Ifangni.

15

 
 

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Kilomètres

 
 
 
 

2°40' 2°46'

+ +

 
 
 

Source: Fond de carte IGN, 2002 Conception: AMORE A. C. Logiciel: Mapinfo LARD, 2013

 
 
 

Figure 1 : Carte de la situation géographique de la commune d'Ifangni

16

1.2.1. Fondements physiques

Il s'agira d'évaluer l'impact du relief, du climat et de la pluviométrie sur les activités touristiques de la commune d'Ifangni.

1.2.1.1. Caractéristiques physiques valorisantes de l'attractivité de la

commune d'Ifangni

V' Relief

La Commune d'Ifangni est située sur le rebord sud-est du plateau de Pobè-Sakété. Elle est marquée par une faible altitude dont la moyenne est de 100 mètres (PDC Ifangni 2012-2016).Elle a un relief peu accidenté entaillé par de petites et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées. Les points les plus élevés de ce plateau d'allure monotone, faiblement incliné au sud, apparaissent autour des localités de Baoudjo, Gbokoutou. Le plateau est dominé à l'Est par le cours d'eau Iguidi (communément appelé Aguidi) qui forme la branche principale recevant de part et d'autre des affluents. Tout cet ensemble subit un climat subéquatorial avec deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.

V' Climat

On y retrouve un climat de type subéquatorial à deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses qui s'alternent au cours de l'année : une grande saison sèche au cours du mois d'août, une petite saison pluvieuse de septembre à novembre et enfin une grande saison sèche de décembre à février et une grande saison pluvieuse de mi-mars à mi-juillet. La Commune est traversée par endroits par des marécages qui sont utilisés pour la production des cultures de contre saison, le maraîchage et l'installation des pépinières d'espèces diversifiées.

Les relevés pluviométriques de Tchaada au Sud et d'Ifangni au Nord montrent que les précipitations connaissent des variations sensibles. En effet, en 2003, on note 1368,4mm de pluie en 73 jours à la station d'Ifangni. Pendant ce temps, celle de Tchaada donne 1390,5 mm, soit une légère croissance. De

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même, la station d'Ifangni enregistre en 2004, 1384,1 mm de pluie en 57 jours et en 2005, cette même station donne 837mm de pluie soit une régression significative. Quant à la station située au sud, on note respectivement en 2004 et en 2005, 1511,2 mm de pluie en 55 jours et 976,2 mm. Il est donc à remarquer que les deux relevés montrent qu'il y a eu des baisses en matière de pluie tant à la station de Tchaada qu'à celle d'Ifangni à partir de 2004 (PDC Ifangni 20122016). L'on pourrait donc déduire qu'entre 2003 et 2004, la Commune d'Ifangni a été bien arrosée.

Il faudrait remarquer que ces stations sont des créations récentes. Ce qui ne nous a pas permis de disposer d'une série de relevés sur une longue période soit environ trente (30) ans, afin de bien apprécier les changements.

V' Sols

On retrouve à Ifangni trois types de sols : les sols des plateaux, les sols ferrallitiques de couleur rouge et à texture sablo argileuse de terre de barre couvrant la quasi-totalité de la Commune. On note en outre des sols des bas-fonds, des sols hydromorphes argileux riches en matières organiques situés dans les zones humides. Quant aux sols de bas de pente, aux sols de coloration brun-clair à texture sableuse et faciles à travailler, ils se retrouvent dans les dépressions fermées et en bordure des bas-fonds et marécages. (PDC Ifangni 2012-2016)

V' Végétation

S'agissant de la végétation, elle est faite d'un couvert composé de reliques de forêts sacrées, de plantations de palmiers à huile, (Elaeis guineensis) d'arbustes et de hautes herbes. La végétation prédominante de la région est le palmier à huile. Les peuplements de palmier à huile sont juxtaposés à une végétation plus fermée peuplée d'essences arbustives, hétérogènes, assez diversifiées avec une strate ligneuse. (PDC Ifangni 2012-2016). Mais aujourd'hui, ce couvert végétal a été progressivement modifié avec les actions anthropiques très dynamiques sur l'environnement.

18

En effet, il est à remarquer que de nos jours, de nombreuses habitations sont apparues au détriment de vastes espaces de couvert végétal autrefois observés. L'agglomération est en grande partie dispersée mais se retrouve groupée dans quelques localités de forte densité et à dominance commerciale : il s'agit par exemple des arrondissements d'Igolo et d'Ifangni.

Par ailleurs, la partie Sud de la Commune est encadrée par des marécages dont un bras se prolonge au Nord-Ouest de la Commune d'étude, vers Sakété.

Une route principale bitumée, complétée par quelques routes non bitumées et des pistes, permettent de desservir d'une part les localités les plus reculées de la Commune et, d'autre part, les autres communes du département. (PDC Ifangni 2012-2016).

1.2.2. Fondements humains et économiques

1.2.2.1. Caractéristiques historiques valorisantes de l'attractivité de la commune d'Ifangni

La société d'Ifangni s'apprécie avec l'histoire de son peuple dès son origine jusqu'à nos jours à travers la toponymie et les caractéristiques démographiques.

1.2.2.1.1. Historique

L'histoire d'Ifangni s'apprécie à partir de la traduction littérale en Nagot du vrai nom de la localité « Ifanran-Ehin » qui à été francisé avec le temps pour devenir Ifangni. En effet, en langue Nagot, Ifanran-Ehin signifie «lieu de médisance ». A l'origine, on raconte que le nom d'Ifangni est attribué à la localité par suite de querelle entre deux frères jumeaux originaires d'Oyo et qui s'appelaient respectivement Kingnidé et Tétédé. A l'issue d'une mésentente intervenue entre eux, dit-on, à cause de la volonté fortement exprimée de l'un et de l'autre d'être roi dans la localité où ils vivaient tous, l'élection de l'un d'eux en la personne de Kingnidé comme roi d'Oyo, consomma la rupture totale entre ceux-ci et le second c'est-à-dire Tétéde dut partir de cette localité pour se faire élire roi à Idéré vers 1800 sous le nom sacramental de « Atèwogboyé ». Il

19

devient ainsi le fondateur et le premier roi de cette localité devenue Ifanran-Ehin aujourd'hui Ifangni (Imotou, 1994)

1.2.2.1.2. Le peuplement de la Commune d'Ifangni

A l'origine, Ifangni était une région de contact de civilisation entre Yoruba de la République de Bénin et ceux du Nigeria et entre les T?linu et les Yoruba de la Commune d'Ifangni.

Selon Tohozin, (1986), les Gunnu qui se sont éparpillés dans notre secteur d'étude « y sont arrivés soit pour mettre en valeur les terres soit pour pratiquer le commerce clandestin des produits pétroliers. L'installation des Gunnu dans cette région est assez récente. En fait, leur base se trouve à Hogbonou.

Pour Codjo (1977), les Tolinu qui sont venus du plateau d'Allada se sont installés dans la palmeraie de Porto-Novo depuis le XIXème siècle sous le règne de Toffa premier ». Ils constituent de nos jours des noyaux très importants, disséminés dans la palmeraie notamment dans la Commune d'Avrankou et à l'Est d'Adjarra. Ils ont émigré d'Avrankou et d'Adjarra pour s'installer dans la Commune d'Ifangni pour des raisons diverses : recherche de travail, problèmes familiaux, relations amicales et conjugales. Ils sont en majorité agriculteurs, contrairement aux Yoruba qui sont dans le commerce.

Par ailleurs, on remarquera que les Béninois et les Nigérians sont liés par l'histoire. En effet, au cours de la période 1874-1908, Ifangni s'étendait jusqu'au fleuve Yéwa au Nigeria. Le royaume d'Ifangni était peuplé des habitants de même culture : les Yoruba. Mais le découpage politique qui est l'oeuvre de la colonisation n'a pas tenu compte des affinités linguistiques qui existaient entre les peuples. Cette situation se remarque un peu partout et est aujourd'hui source de conflits dans quelques pays. Le Rwanda en est un cas d'actualité. (PDC Ifangni 2012- 2016)

La colonisation a donc oeuvré à la division des groupes ethniques liés par un passé commun. Aujourd'hui, le constat est que les populations d'Ifangni ne

20

sont pas différentes de celles de la frontière du Nigeria voisin en terme de pratiques socio-culturelles.

Le peuple Ifangni Tèdo qui signifie `'Nouvelle Halte», situé au Nigeria a les mêmes origines, les mêmes pratiques et les mêmes coutumes que la population actuelle d'Ifangni en République du Bénin. Ce fait explique bien la perméabilité de la frontière artificielle bénino-nigerianne. Même pour maintenir les liens ancestraux, il existe encore aujourd'hui un roi qui représente celui de la partie nigerianne au palais d'Ifangni en République du Bénin (Ogouchi, 1979). 1.2.2.1.3. Données démographiques

? Evolution de la population dans la commune d'Ifangni

Selon les données du RGPH 4, réalisé en 2013, la population d'Ifangni est de 113749 habitants dont 56975 femmes et 56774 hommes avec plus de 70% de ruraux.

L'effectif de la population d'Ifangni est passé de 67 021 en 1992 à 71606 habitants en 2002 soit un taux d'accroissement de 0,66 % entre 1992 et 2002 selon les données du RGPH3. Ce taux est faible par rapport à la moyenne départementale (2,84 %) et nationale (3,25%). Par ailleurs, il pourrait être maintenu jusqu'en 2010 et probablement passé à 1% pour la période 2010-2020 compte tenu de l'essor des activités économiques et de l'attrait de populations (mise en place d'infrastructures et d'équipements pouvant retenir les jeunes).

Figure 2: Dynamique de l'évolution de la population d'Ifangni de 1979 à 2013 Source : RGPH4/INSAE

21

La figure 2 présente l'évolution de la population de la commune d'Ifangni de 1979 à 2013. Par rapport à la répartition spatiale de la population dans la commune d'Ifangni, les arrondissements d'Ifangni et de Banigbé sont les plus peuplés avec une population respective de 21 667 habitants et 16 976 habitants ce qui montre l'inégale répartition de la population dans la commune. Cette situation s'explique surtout par les fonctions économiques et administratives de l'arrondissement d'Ifangni.

Selon les données issues du troisième recensement général de la population et de l'habitation de 2002, la population est dans son ensemble jeune. En effet la tranche d'âge des 0 à 14 ans et celle des 15 ans à 59 ans représentent respectivement 45,74 % et 47,56 % de la population totale. Par contre celle de 60 ans et plus ne fait que 6,69 %. Cette jeunesse de la population influence largement le dynamisme des activités économiques qui se déroulent dans cette localité. Enfin, en ce qui concerne les religions, celles dominantes sont le christianisme (Catholicisme et Protestantisme) : 35%, les religions traditionnelles (26,10%), l'Islam (15,80%) et autres (22,40%). S'agissant des grands groupes socio-culturels d'Ifangni, ils sont essentiellement constitués des Goun et apparentés (64,7% de la population). Ensuite viennent les Yoruba et apparentés (32,3%).

1.2.3. Fondements économiques du tourisme dans la commune d'Ifangni

1.2.3.1. Economie locale et tourisme

La commune d'Ifangni possède un coeur historique très riche et s'identifie à travers la présence de potentialités touristiques, culturelles et sociologiques. Les activités auxquelles s'adonnent les populations sont : la pêche, l'agriculture l'élevage, l'artisanat, la transformation et la commercialisation de certains produits de pêche, le tourisme.

L'activité agricole est plus dominante, mais elle n'est pas la seule. Nous nous intéressons cependant d'abord à elle en raison de son importance vitale :

22

c'est elle qui, en effet, permet aux familles de subvenir à leur besoin alimentaire. L'industrie par contre n'est pas très développée.

1.2.3.2. Agriculture et tourisme

L'apport de l'agriculture au développement du tourisme est très important. Les produits vivriers proposés par les exploitants agricoles attirent bon nombre de citoyens béninois à visiter la région. L'agriculture se place ainsi comme la principale source de revenu pour la majorité des populations (70%) de la Commune d'Ifangni. L'agriculture est de type extensif caractérisée par des rendements culturaux faibles tributaires des aléas climatiques et de la faible utilisation des techniques modernes de production. Les outils sont rudimentaires et les terres pauvres. Les principales cultures sont le maïs, le manioc, l'arachide, la banane, le niébé, le taro, la patate douce et le palmier à huile. Dans les marécages, se développe de plus en plus la production commerciale de plantes (pépinière). Les cultures maraîchères sont très peu développées malgré l'existence d'une grande étendue de terre propice au maraîchage. Ces différentes productions présentent des variations certaines en termes de tonnage qu'il convient d'analyser à partir du tableau I suivant (CeCPA Ifangni 2011-2012). Tableau I: Quelques productions de la Commune d'Ifangni

Productions
(en tonne)

Années

 

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Maïs local

9690

9060

42230

72031

79003

81364

8401

Maïs amélioré

159

193

126

74,1

60,7

40

18

Manioc

57071

32474,5

64876

9929,5

28142

33267,4

35698

Patate douce

304,5

395

681,2

123

267

280

280

Légumes feuilles

612

812

814

138,3

115,17

95

85,5

Arachides

1428,6

1532,9

3471

1650

1050

1735,8

1845,14

Total

69265,1

44467,4

112198,2

83945,9

108637,87

116782,2

46327,64

 

Source : CeCPA Ifangni,2013.

Le tableau I présente les principales productions de la Commune

23

d'Ifangni. Il est question du maïs amélioré, du maïs local, du manioc, de la patate douce, des légumes feuilles et des arachides. Ces différentes productions sont obtenues à partir des deux saisons de l'année et prennent en compte les années 2003, 2004, 2005 et 2006. Cependant, il est à remarquer que l'année 2006 ne présente que la deuxième saison car c'est seulement ces informations qui étaient disponibles. Le commentaire de ce tableau ne prendra donc en compte que les trois premières années dont les productions ont été disponibles, les productions de l'année 2006 ne seront donc pas considérées.

En effet, la quantité de maïs local a connu une grande augmentation en 2005, soit 42230 tonnes contre 9060 l'année précédente et 9690 en 2003. Pendant ce temps, le maïs amélioré enregistre une baisse en 2005 avec 126 tonnes contre 193 tonnes l'année précédente et 159 en 2003. Quant au manioc, les quantités ont connu une évolution en dents de scie comme l'indique le tableau. Enfin, la patate douce, les légumes feuilles et les arachides présentent une évolution croissante de 2003 à 2005.

1.3. Approche méthodologique

L'approche méthodologique utilisée comporte trois volets : la collecte des données, leur traitement et l'analyse des résultats.

1.3.1. Collecte des données

Les données utilisées ont été collectées à travers la recherche documentaire et l'enquête de terrain.

Ce sont d'une part des données quantitatives relatives aux sites touristiques, aux circuits touristiques, à la perception des populations sur l'activités touristiques dans la commune et des problèmes auxquels ils sont confrontés.

1.3.1.1. Recherche documentaire

Elle a consisté en la collecte systématique de tous les ouvrages (généraux et spécifiques), les articles, les revues, les cartes, les graphiques, les plans, les images, les données statistiques, intéressant la question des potentialités

24

touristiques de la commune en général. A cet effet, des centres de documentation, des bibliothèques, des organismes, des institutions, des services (publics ou privés) ont été sillonnés. Le tableau II donne les différents centres sillonnés et les données recueillies.

Tableau II : Synthèse de la recherche documentaire

Centres de
documentation à
bibliothèque

Nature des
documents

Types d'informations
recueillies

Etat et qualité des
informations
recueillies

Bibliothèque de la
FLASH, du CBRST et
de l'ENS

Ouvrages généraux, Mémoires de maitrise, articles...

Informations générales sur le patrimoine culturel et le tourisme

Informations

anciennes mais très

précieuses pour le
sujet

Bibliothèque de l'EPA

Rapports, mémoires, articles, livres...

Informations générale et données disponibles sur le patrimoine culturel

Existence d'une large documentation utile à ce travail

DPC du Ministère de
la culture de
l'Alphabétisation, de
l'Artisanat et de
tourisme

Livres, revues, rapports, articles, livres...

Information générale sur le tourisme et le patrimoine culturel

Existence d'une large documentation utile sur le cadre d'étude

INSAE, ASECNA

Relevés

climatiques et livres...

Statistiques climatiques et données démographiques

Disponibilité de données statistiques récentes

Mairie d'Ifangni

PDC, Livres, articles...

Informations spécifiques sur le milieu d'étude

Existence des documents sur le cadre d'étude

Commission
Nationale Béninoise
pour l'UNESCO

-Articles scientifiques, - Livre, -Rapport...

Informations disponibles sur le patrimoine culturel et le tourisme à caractère méthodologique

Existence d'une large documentation contenant des informations anciennes mais toujours d'actualité

 

Source : Enquête de terrain, février 2013 1.3.12. Revue de littérature

Le thème de tourisme a été abordé par beaucoup d'autres chercheurs sous différents aspects. Hodonou (2006), a montré l'importance et le rôle que joue le tourisme culturel dans le développement économique durable d'une commune.

25

Affolabi (1999), quant à lui, affirme que le développement du secteur touristique est fonction des attraits touristiques de chaque pays, mais aussi des moyens nécessaires pour la mise en valeur de ses potentialités touristiques. Il a présenté quelques types d'aménagements touristiques dans la commune d'Abomey-Calavi.

Chodaton (2004), a indiqué que le tourisme est en pleine croissance dans plusieurs régions du monde et son étude est d'un intérêt théorique et pratique de plus en plus important. Il a analysé les dimensions géographiques du tourisme et mis en évidence les structures et les mécanismes généraux à partir d'une large gamme d'études empiriques.

Agbeti (2002), a montré que la valorisation et la gestion des potentialités touristiques de la commune de Grand-Popo est facteur de la croissance économique. Il a constaté que l'état de pauvreté des populations de cette localité à coté d'innombrables potentialités naturelles, touristiques et socioculturelles existantes est fonction de mauvaise exploitation des dites potentialités. Cette recherche documentaire et la revue de la littérature existante ont permis de définir quelques concepts tels que : aménagement touristique, tourisme, touriste, développement, développement communautaire, développement socio-économique.

Le secteur touristique selon Boyer (1996), représente une composante essentielle de l'aménagement du territoire et du développement local. Le tourisme est un facteur de dynamisme économique et de rayonnement culturel.

Mais le touriste culturel à en croire Pecqueur (2000), est celui dont le voyage s'effectue dans le but de satisfaire des besoins culturels. Le mobile principal de son voyage est la découverte culturelle. Le touriste culturel fait partie, en général, d'une catégorie de visiteurs qui a un bon niveau d'instruction et ressemble à la plupart des visiteurs des musées, monuments et sites historiques. Parmi les pratiquants du tourisme culturel on peut trouver aussi des

26

publics ayant une bonne aisance financière et des membres de professions intellectuelles.

Aux dires de Merlin (2001) sur le tourisme motivé, c'est un genre de consommateurs qui peut être des touristes professionnels de la culture ou des gens qui sont très intéressés par les activités culturelles. Ce sont des touristes qui veulent tout connaître de la culture et ne se limitent pas à un seul domaine ou un seul site patrimonial. La culture est en quelque sorte leur premier centre d'intérêt dans lequel ils cherchent à approfondir leurs connaissances.

1.3.13. Clarification de concepts

Les concepts utilisés dans le cadre de cette étude méritent d'être clarifiés.

? Tourisme : Etymologiquement, il vient du terme anglais « tour » qui signifie voyage, dérivant lui-même du mot français « tour » qui signifie également voyage ou promenade circulaire.

En effet, depuis 1982, Marc Boyer a perçu la difficulté liée à une définition type du concept de tourisme. Pour lui, le plus difficile pour qui veut écrire sur le tourisme est de définir. Il est pourtant indispensable si on tient à le mesurer. Vellas (1985) voit dans le tourisme, le fait de voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où on vit habituellement. L'auteur circonscrit ainsi le tourisme au plaisir qu'éprouve le visiteur. Mais élargissant le champ du concept Frangialli (1997) définit le tourisme comme une forme de loisir dont le contenu économique est le plus évident puisqu'il implique une dépense de transport de l'hébergement.

Dans le même sens, l'OMT (2010), le définit comme « l'ensemble des activités de personnes voyageant vers des endroits pendant moins d'une année consécutivement à des fins de loisirs, d'affaires ou à d'autres fins ».

? Aménagement : action d'aménager ; l'aménagement d'une usine ; aménagement du territoire ; meilleure répartition dans un cadre géographique

27

des activités économiques en fonction des ressources naturelles et humaines (Petit Larousse, 2010)

? Site touristique : d'après le Petit Larousse 2010, c'est un lieu considéré du point de vue de l'harmonie ou du pittoresque et qui attire les touristes.

? Ecotourisme : L'écotourisme est souvent décrit comme une forme de tourisme « à forte motivation ». Il n'y a pas de définition universelle de l'écotourisme, généralement considéré comme un « tourisme favorable à l'environnement » ce qui, sur un plan pratique, est diversement interprété selon le pays (Deprest, 1997).

Selon Vellas (1985), l'écotourisme comme expérience vécue, constitue une façon autre de voyager, représentant un nouveau courant de penser le développement et l'expérience touristiques, il intègre les principes d'un tourisme durable. Ce qui signifie à la fois protection de la nature, respect des identités culturelles et responsabilisation des intervenants locaux et autres.

L'écotourisme, comme paradigme disciplinaire en émergence, chapeaute actuellement plusieurs niveaux d'analyse et d'applications, soit dans une perspective de la demande touristique, de développement de nouveaux produits et services dont certains s'apparentent à du tourisme d'aventure, soit aussi comme stratégie de développement durable et de développement régional (Boyer, 1999).

? Patrimoine : Le patrimoine reflète une certaine image d'un moment donné d'une époque. Sa découverte permet de connaître sa valeur historique et artistique. Il peut raconter l'histoire d'une société, d'un peuple ou d'une civilisation, il peut aussi témoigner de l'état d'esprit des hommes et de leur pensée culturelle. Il donne aux touristes la chance de découvrir une vraie culture et une vraie histoire qui a eu lieu. Même si les monuments et ruines ne sont pas tous bien conservés, ils peuvent encore raconter leurs histoires et leurs cultures (Mesplier, 1995).

28

Le tourisme culturel offre aux touristes l'opportunité de découvrir les faces inexplorées du patrimoine : les faces cachées.

? Relation patrimoine et touristes : Selon Merlin (2001), le tourisme culturel peut aussi, non pas seulement dévoiler les faces cachées du patrimoine, mais aussi faire une relation entre celui-ci et les touristes. Tout monument ou site est attaché à une civilisation, une société ou une culture. Grâce au patrimoine, les touristes peuvent connaître les valeurs du passé.

1.3.2. Enquêtes de terrain

Une préparation technique, matérielle et logistique a précédé la collecte des données. Cette enquête est menée en plusieurs étapes à l'aide des fiches d'enquêtes (questionnaires).

L'enquête est basée sur quatre (04) questionnaires différents. Le questionnaire I (en annexe) est adressé aux responsables en charge du tourisme dans la commune d'Ifangni pour recueillir des informations relatives au poids d'attraction de ces centres et aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. Le questionnaire II en (annexe) est adressé aux autorités locales, aux gestionnaires des sites et aux guides touristiques des centres d'attraction de loisirs pour recueillir des informations identiques à celles qui précèdent. Le questionnaire III est adressé aux populations des villages ou quartiers pour recueillir les informations relatives à ce qu'ils gagnent du séjour des touristes, les divinités/fétiches qui existent dans leurs localités et que les touristes aiment visiter. Le dernier questionnaire est adressé aux touristes en visite dans la commune pour recenser les sites touristiques qu'ils visitent le plus ; les raisons du choix de cette commune, la périodicité de leur visite, leur impression sur les sites visités.

1.3.2. 1. Matériels, outils et techniques de collecte des données

? Matériels et outils

Les outils de collecte de données utilisées sont :

29

V' Le questionnaire utilisé pour recueillir des informations de façon directe auprès des populations cibles (les entretiens avec les autorités locales, les gestionnaires des sites et les guides touristiques ont porté sur la date de la mise en exploitation des sites touristiques, les programmes d'aménagement pour un meilleur développement du tourisme, les revenus économiques liés au tourisme, les sites touristiques reconnus non valorisés, les potentiels sites non reconnus et pouvant être valorisés.) ;

V' le guide d'entretien dont l'usage a permis de recueillir des informations complémentaires auprès des autorités locales et des personnes ressources dans la Commune;

- la grille d'observation utilisée dans la collecte des informations au cours de l'observation directe en milieu réel.

Les matériels de collecte sont composés d'un appareil photo et d'un GPS Magellan utilisé pour la prise des coordonnées géographiques des sites touristiques répertoriés.

V' Techniques de collecte des données

Les techniques utilisées pour recueillir les données nécessaires sur les potentialités touristiques de la commune d'Ifangni sont multiples. Au nombre de ces techniques se trouvent :

- la méthode des itinéraires qui a permis d'identifier les principales personnes ressources ;

- l'observation directe qui a permis de porter un jugement sur certains aspects liés aux travaux de recherche. Il s'agit par exemple d'observer l'état du site touristique et de cocher ce qu'il faut sur la grille d'observation ;

- l'administration de questionnaire qui a permis de recueillir auprès des populations cible et des personnes ressources des informations sur les difficultés liées aux activités touristiques dans la commune d'Ifangni.

30

- l'entretien avec les personnes ressources impliquées (les chefs de divinités,

gestionnaires des sites et les guides touristiques) au moyen de guide d'entretien soigneusement établi. Cette technique a permis aux cibles concernées d'avoir une liberté d'expression, ce qui a favorisé le recueil d'un maximum d'informations.

1.3.2. 2. Echantillonnage

Ici, l'échantillonnage est de type raisonné. Les acteurs intervenant dans la valorisation du patrimoine culturel ont été privilégiés lors des enquêtes. Les enquêtes par questionnaire et par entretien individuel ou collectif ont porté sur une population formée d'autorités locales, des rois, des chefs de collectivités et des divinités, des gestionnaires des sites touristiques et des guides touristiques.

L'enquête s'est déroulée dans tous les arrondissements de la commune pendant les mois de Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août et Septembre. De ce fait, les villages qui disposent de sites touristiques majeures tels que : Ifangni-centre, Dan, Djègoun-Nago, Gblogblo, Adanmayi, Daagbé, Doké, Kétoukpè ont été priorisés. Le tableau III ci-dessous présente les

Arrondissements

Population

Population

Nbre de

Pourcentage

 

cible total

enquêtée

fiches
traitées

(%)

Ifangni

861

84

77

9,75 %

 

catégories des personnes enquêtées et leur effectif. Tableau III : Distribution de l'échantillon

31

Banigbé

1244

42

31

3,37 %

Daagbé

1075

100

89

9,30 %

Lagbé

772

55

49

7,12 %

Tchaada

495

35

33

7,07 %

Ko Koumolou

603

88

79

14 ,59 %

Total

5050

404

358

8,00 %

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

De l'examen de ce tableau, il ressort que 358 personnes ont été enquêtées. De plus, au titre des personnes ressources, il a été choisi et enquêté un total de 35 personnes dont :

- 12 autorités locales constituées de 4 Chefs d'Arrondissements (CA) et 08 chefs de village ;

- 08 cadres, techniciens et autres agents de la mairie ;

- 14 chefs de divinités ;

- 01 roi (le roi d'Ifangni).

Au total 393 personnes ont été interrogées. Deux questionnaires ont été élaborés :

? 01 à l'endroit des autorités locales, des gestionnaires des sites et des guides touristiques (20 fiches traitées) ;

? 01 à l'endroit des chefs de divinité et des autorités en charge du tourisme dans la commune d'Ifangni (53 fiches traitées) ;

? 01 à l'endroit des populations des villages (285 fiches traitées) ;

? 01 à l'endroit des touristes en visite dans la ville (35 fiches traitées). 1.3.2. 3. Traitement et analyse des données

Il a été premièrement procédé à une codification des données. Ce travail consiste à affecter un chiffre à chaque élément afin de constituer une base de données accessibles à l'outil informatique. Les données qualitatives sont traitées par le logiciel Word. Quant aux données quantitatives, elles ont été saisies dans le logiciel Excel. Le logiciel Excel a été utilisé pour le calcul des moyennes, la réalisation des tableaux et des diagrammes. Le logiciel Arc View à été utilisé

32

pour la réalisation des cartes. Le modèle SWOT a permis de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau d'un domaine. Les français traduisent SWOT par FFOM : forces et faiblesses (facteurs internes), opportunité et menaces (facteurs externes). Il a permis d'analyser les forces en présence dans le milieu d'étude, les opportunités touristiques dont dispose la commune d'Ifangni dont il faudra tenir compte.

Tableau IV : Facteurs favorables au développement du tourisme inspiré du modèle SWOT

Forces

 


·
·
·
·
·
·

Existence des attraits touristiques diversifiés Pôle commercial de forte influence

Forte fréquentation des sites touristiques Situation géographique stratégique

Peu de contraintes sociales et traditionnelles Peu de contraintes naturelles

 
 


·

Forte croissance démographique

 
 


·

Existence de documents de planification du développement au niveau local (PDC, PDU)

 
 


·

Disponibilité de terrains favorables à l'urbanisation

 
 


·


·

faiblesse des dépenses afférentes aux loisirs par les autochtones manque d'intérêt aux produits touristiques

 
 


·

Réseau routier secondaire en mauvais état de praticabilité

 
 


·

Faible couverture du réseau de la SBEE

Faiblesses

 


·

Faible couverture en eau potable

 
 


·

Existence de zones enclavées

 
 


·

Faible mise en oeuvre des prescriptions des documents de planification existant sur le tourisme

 
 


·

Accès difficile à certains sites et couvents à caractère sacré

 
 


·

Traversée de la commune par la route inter-Etat Porto-Novo-

 
 
 

Igolo très fréquentée

Opportunités

 


·

Existence de projet et programme d'appui au développement de la commune (PDDC, PAEFCOM, FADEC, PNDCC,...)

 
 


·

Proximité avec la ville de la ville de Porto-Novo

 
 


·

Non maîtrise des flux routiers

Menaces

 


·


·

Non maîtrise des eaux de ruissellements Déficit énergétique et hydraulique

 
 


·

Manque de moyens financiers

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

33

Il ressort de l'analyse de ce tableau IV que la commune d'Ifangni à l'instar d'autres communes du Bénin dispose de plus d'atouts que de contraintes pour le développement du tourisme.

Notons que les données recueillies au cours de la recherche documentaire, des enquêtes de terrain et des interviews sont traitées de deux manières.

Le premier traitement a abouti à la constitution d'une base de données qui regroupe les données relatives:

? aux équipements touristiques, industriels, marchands, de loisirs, de transport ;

? à la qualité et aux types de logement ;

? aux flux des visiteurs dans les centres touristiques et hôteliers ;

? aux lieux de provenance des locataires des maisons locatives ;

? aux effectifs des petites et moyennes entreprises et industries évoluant dans le secteur formel dans la commune d'Ifangni.

Ensuite, il y a eu le calcul de la moyenne de l'effectif des visiteurs des centres touristiques et hôteliers pour analyser l'évolution de l'effectif des touristes dans ces différents centres.

34

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DU TOURISME DANS LA
COMMUNE D'IFANGNI

La commune d'Ifangni constitue un centre d'intérêts pour le tourisme et le loisir. De par sa beauté naturelle, la diversité de sa faune et sa flore ainsi que de nombre de vestiges historiques et culturels, elle est aussi un lieu du Vodoun. Cette commune dispose de ressources et potentialités qui constituent les atouts sur lesquels elle peut se développer.

2.1. Ressources culturelles et sites d'intérêt touristique

Au regard de l'usage fait du terme « attractivité du territoire » qui correspond à la capacité à attirer et à séduire des visiteurs et touristes assoiffés de connaissances par la valorisation de la commune (politiques culturelles, développement touristique, marketing, etc.) dans ses dimensions symbolique et mémorielle et d'autre part les investisseurs, quatre facteurs d'attractivité sont identifiés. Il s'agit du tourisme culturel, des loisirs, du logement et du commerce.

2.1.1. Atouts et potentialités matériels touristiques

Le tourisme culturel est ce facteur d'attractivité qui s'appuie sur le patrimoine matériel culturel riche et diversifié, constitué d'infrastructures touristiques et culturelles capables d'attirer des visiteurs de divers horizons animés par des motivations culturelles et géographiques et aussi par le goût de l'exotisme.

Le recensement des équipements du tourisme culturel est établi selon une typologie qui permet d'obtenir quatre grands types d'équipements. Il s'agit des places de divinités, des palais royaux, des temples vodoun accessibles et des foyers de tissage et de sculpture.

2.1.1.1. Potentialités touristiques naturelles

? « Odo okédjré » C'est une source naturelle d'eau qui se situe à Zian dans l'arrondissement de Lagbè. Elle constitue un élément majeur du tourisme. Elle

35

est remarquable par la présence des espèces végétales qui offrent aux touristes un environnement splendide. C'est un beau et pittoresque paysage qui donne aux visiteurs une quiétude certaine. Ce milieu possède un énorme potentiel d'attraction et constitue un lieu privilégié pour le loisir et le divertissement. Cette source d'eau possède des vertus thérapeutiques très efficaces aux dires des populations, ce qui reste à être vérifié scientifiquement. Mais le constat est triste aujourd'hui ce lieu n'est pas du tout aménagé. La photo 1, nous montre cette source d'eau.

Photo 1: La source naturelle d'eau "Odo okédjré" de Zian Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

? « Iguidi » C'est une vallée encaissée qui forme la branche principale recevant de part et d'autre des affluents. Elle se situe dans l'arrondissement de Lagbè. Cette vallée est occupée par des forêts marécageuses de palmiers raphia, de joncs, et d'autres essences utiles. Elles sont utilisées pour la production des cultures de contre saison, le maraîchage et l'installation des pépinières d'espèces diversifiées. Elle est remarquable par son esthétique ; la végétation de mangrove constitue un paysage attrayant pour les touristes. La mangrove constitue l'une des curiosités qui donne au milieu une beauté splendide. Avec les nombreux passages entre les racines échasses, une visite à l'intérieur de

36

cette belle forêt de mangrove bien touffue permet de se rendre compte qu'il s'agit d'un écosystème impressionnant car elle abrite et constitue et/ou une frayère pour de nombreuses espèces de faunes et de flores. La photo 2, nous présente cette source d'eau.

Photo 2 : La vallée encaissée de "Iguidi" dans l'arrondissement de Lagbè Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Il faut noter également qu'à l'intérieur de cette mangrove, des circuits de

recherches et d'observation peuvent être organisés.

2.1.1.2. Potentialités socio-culturelles

Les ressources socioculturelles sont de trois catégories à savoir :

- les forêts sacrées ;

- les ressources culturelles ;

- les ressources artistiques.

? Forêts sacrées

Les forêts sacrées existent dans presque tous les villages de

l'arrondissement de Daagbé en particulier dans les villages des Anagonu. Elles

peuvent être classées en deux catégories :

37

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

w' les forêts sacrées réservées à recueillir les cadavres de ceux qui sont tués

par des vodun (Ogu, Aylo, etc.) et les cadavres des adeptes de certains vodun (Giri, Gåm?do). Elles reçoivent des offrandes. Il s'agit de Igbo-moceri à Adamayi et de Igbo-Giri à Gblogblo. Mais, Igbo-moceri a été

détruite. Aujourd'hui, cette place abrite le CEG de Daagbé.

w' les forêts sacrées dans lesquelles ne pénètrent que les initiés du vodun. Il s'agit de la forêt sacrée du vodun Oro dans les villages de la commune

d'Ifangni : Adanmayi, Kétoukpè, Daagbé Nago, Jegu Nago, Dã et

Gblogblo et celles de Abiku dans les villages de Daagbé Nago et Gblogblo, Ifangni-centre, etc. Toutes ces forêts abritent un vodoun que les populations vénèrent. La photo 3, montre la façade principale de la forêt sacrée d'Ifangni-centre.

w' w' w' w' w' w' w' w' w'

w' Photo 3: La façade principale de la forêt sacrée d'Oro d'Ifangni-
centre

Les ressources culturelles sont

constituées des divinités w' Ressources culturelles des Anagonu, des Gunu,

des T?linu et des Ajaranu. Elles sont essentiellement collectives : divinités de

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village, de collectivité ou de famille (résultats enquête de terrain, février 2013). Elles sont situées devant des maisons, dans des maisons ou dans des places publiques. Elles regroupent toujours autour d'elles, un groupe de chefs religieux traditionnels, d'adeptes spécifiques qui respectent leurs interdits et célèbrent leurs cultes. Elles sont considérées comme faisant partie du monde des esprits mais matérialisées par des objets de la nature : des mottes de terre, métal, temples, arbres spécifiques. C'est à ces divinités que la plupart des habitants de Daagbé se confient dans leur vie quotidienne. C'est Dieu qui a créé les divinités que nous adorons, répondent habituellement les chefs religieux et les dignitaires quand nous les interrogeons. Les divinités suscitent et requièrent tout le respect, la vénération, l'adoration et la crainte nécessaires et réclament des attitudes dignes et convenables. Les habitants se prosternent devant les divinités pour exprimer leur soumission. Dans les rituels du culte vodun, chaque vodun a ses rites et traditions. On leur offre des sacrifices selon leurs exigences respectives. Dans tous les villages de l'arrondissement, nous trouvons au moins un temple de vodun. Ce qui est plus remarquable, c'est la présence permanente dans les villages de Tolågba ou de Lågba.

En outre, les villages de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo semblent être les hauts lieux du vodun dans l'arrondissement de Daagbé. En effet, c'est dans ces trois villages que nous trouvons la plupart des temples et couvents des divinités. Ce sont ces trois villages qui recèlent un grand nombre de divinités. Les entretiens avec les chefs religieux nous ont permis de répartir ces divinités suivant deux catégories à savoir le panthéon Nago et le panthéon Gun-T?li-Ajaranu puis de connaître la signification et le rôle de certaines d'entre elles.

? Palais royaux

Les vastes résidences du roi, les palais retracent l'histoire royale, culturelle et religieuse des différents rois. Dans la commune d'Ifangni, on retrouve le palais du Roi d'Ifangni et le palais du Roi Guidimadjègbè de la localité Lachè à Kitigbo dans l'arrondissement de Ko-Koumolou.

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? Palais du Roi d'Ifangni-centre

Encore appelé palais d'Oba Aniwajoyé, ce palais représente un témoignage physique d'une partie de l'histoire du Bénin. Il est situé dans le quartier Odofin C'est un site d'intérêt artistique et culturel. Abandonné un moment après la mort du 1er Roi en 1908 le roi Atéwo-Gboyé, il est enfin occupé à partir de 1976. Il comprend la résidence du Roi, la salle de justice ou tribunal, la prison, la résidence des reines, les temples de kapokiers sacrés, l'observatoire permettant au Roi d'assister et de contempler les cérémonies religieuses. Grâce à l'architecture royale et aux objets royaux qui s'y trouvent, il attire plusieurs visiteurs.

? Le palais du Roi Guidimadjègbè Agbantchékon

Il est situé dans la localité Lachè à Kitigbo dans l'arrondissement de Ko-Koumolou. Il s'étend sur une superficie d'environ 1575 m2 et est bordé au nord par une piste d'accès, au sud par la place publique de Migbèwè, à l'ouest par l'Ecole Primaire Publique de Migbèwè et à l'est par une piste menant vers des habitations privées. Il est composé d'un lieu de culte, de deux atriums, d'un couloir périphérique et de six temples dédiés à d'illustres personnages du royaume. Ce palais peut accueillir pour une visite guidée de touristes.

Le tableau V à la page ci-dessous résume les caractéristiques des deux palais royaux accessibles dans la commune d'Ifangni.

Tableau V: Les caractéristiques des deux palais royaux accessibles

Centres touristiques

Palais du Roi d'Ifangni

Palais du Roi Guidimadjègbè

Localisation

Ifangni-centre

Lachè à Kitigbo

Date de mise en
service

Depuis 1900

21 mars 2011

Superficie

1900 m2

1675m2

Cadre Bâti

bâtiments royaux (résidence du

roi, salle de justice, prison,
temples...)

1 lieu de culte, 2 atriums, 6

temples....

Prestations de
services

- Visite guidée du site

- Histoire royale

-Exposition des objets royaux

- Visite guidée du site

- Histoire du quartier Lachè -Exposition des objets royaux

 

Accès facile grâce à une voie

Accès facile grâce à une voie

 

40

Accessibilité

pavée praticable

praticable

Accueil

Ouvert tous les jours

Ouvert tous les jours

Fréquentation

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

A travers ce tableau, on retient que les 2 palais accessibles de la commune offrent généralement comme prestations de service : la visite guidée du site, l`histoire du site et l'exposition des objets royaux. Ces palais sont plus ou moins accessibles aux visiteurs tous les jours après une négociation avec les guides.

? Temples vodoun

Le temple est une enceinte au mur d'argile ou en terre battue où l'on entre par une porte unique s'ouvrant généralement sur une place extérieure plus ou moins spacieuse plantée d'un ou de plusieurs arbres dont l'ombre abrite les tam-tams au jour des réjouissances. Il existe plusieurs temples qui abritent les vodoun c'est-à-dire des divinités protectrices qui assurent l'intercession entre les vivants et l'être suprême et aussi le bien être de leurs adeptes. Il existe plusieurs temples de vodoun dispersés dans la commune d'Ifangni. Les temples les plus

accessibles dans la commune d'Ifangni sont : « Itcha-Ibédji »,
« Oduduwa », « Egun-gun », « Oro », « Zangbéto », etc.

? Temples vodouns et panthéons Nago de la commune d'Ifangni

Les divinités du panthéon Nago sont plus collectives (divinités de village) que familiales. Elles sont situées dans un même espace de la place publique. Les divinités les plus importantes de ce panthéon sont :

? Lågba : c'est un vodun public et responsable de tout le village. C'est un

vodun de communication et d'ouverture. Il est considéré comme le gardien du village. Il assure le contrôle et la maîtrise des voies de communication du monde divin. Sans lui, aucune communication ne peut avoir lieu entre le Dieu suprême et les autres divinités. C'est pourquoi il est installé à l'entrée du sanctuaire des autres divinités. Ainsi, il reçoit les premières offrandes. Divinité très puissante pour conjurer les sorts, il est le protecteur des habitations, des

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routes et des carrefours. Il est adoré par les habitants de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo.

? Giri : C'est une divinité à laquelle on adhère pour se protéger contre les envoûtements et la sorcellerie, la maladie, pour assurer son épanouissement, la richesse et la fécondité. On la rencontre à Gblogblo où elle est installée dans une forêt sacrée devant laquelle se trouve son couvent bien bâti en dur et couvert de tuiles. A Jegu Nago son site est installé dans une rivière appelée

Giri-T?kpa. Les morts de ses adeptes sont inhumés dans la forêt sacrée

(`'Igbo-giri`') à Gblogblo. Ce vodun interdit la culture de l'arachide, l'élevage de la chèvre, la torréfaction de l'arachide et la cérémonie de Egun dans le village de Gblogblo. Autour de cette divinité, gravitent d'autres telles que

Yakle-Baba, Bl?, Gbodo, Agale, Ogu, Lågba et Abiku.

? Arê: C'est une divinité donatrice. On la retrouve à Ita-Okpo à Daagbé. C'est un fétiche auquel on fait recours en cas d'infertilité d'un couple. Nombre de touristes qui vivent des situations d'infertilité et qui sont informés de l'importance de cette divinité dans la commune, viennent pour faire des sacrifices à cette divinité. La photo 4, présente le cadre bâti du fétiche Arê à Ita-Okpo à Daagbé.

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Photo 4: Temple divinité Arê à Daagbé

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

? Oduduwa : C'est un vodun porte-bonheur. Sa préférence est le blanc. Ses femmes sont reconnues à la naissance par une sorte de bouton greffé sur les deux (02) oreilles. Celles-ci doivent plus tard subir les rites de cette divinité pour devenir par la suite ses adeptes.

Celle qui est chargée de lui présenter des offrandes, s'habille en tout blanc. Elle s'appelle Agben?. Ses offrandes sont constituées de sept (07) boeufs, de porcs, de cabris, d'ignames, de colas, d'huile rouge, de haricot, etc. La photo 5, montre cette divinité à Jegu Nago. Cette divinité se retrouve aussi à Madouro.

Photo 5 : Temple divinité Oduduwa à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

? Agåm?do : Cette divinité est installée dans une forêt sacrée à Jegu Nago. Tous ceux qui naissent avec six doigts sont immédiatement considérés comme ses adeptes et doivent subir une initiation. Quand ceux-ci meurent, leur corps doit être inhumé dans la même forêt sacrée que cette divinité.

? Obatak?: C'est le vodun qui incarne le dernier roi de Jegu Nago. Il s'est enfoncé dans la terre suite à une colère. Il est adoré par les habitants de ce

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village. La photo 6, nous présente la divinité représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu Nago.

Photo 6: La divinité représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu Nago

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Les buttes qu'on voit sur cette photo représentent ce qu'est devenu le roi Obatak?, après s'être enfoncé dans le sol. Ces deux buttes montent en surface pendant la saison pluvieuse et s'enfonce dans le sol pendant la saison sèche. C'est un lieu qui sert de cadre pour le tourisme.

? Kp?dada : C'est le vodun qui protège les habitants et le village contre la guerre et les envahisseurs au temps des rois. Il est aussi installé dans une forêt sacrée à Jegu Nago. Il continue d'être adoré par les habitants de ce village.

? Abiku : Installé dans la forêt sacrée à Daagbe Nago et à Gblogblo, ce vodun permet de libérer les hommes, femmes et enfants des mauvais esprits qui peuvent les attaquer et les empêcher d'avoir de conjoint (e) quand ils n'ont pas subi les rites de cette divinité.

? Naseyi : C'est une divinité qui donne des enfants. Les adeptes de cette

divinité sont appelés "daså".

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? ?ba-caaga : Cette divinité est considérée comme le père des divinités de Daagbe. C'est elle qui gouverne les termitières dans ce village.

? Itcha-Ibédji : C'est une divinité protectrice des jumeaux. Dans aucune population de la commune même en Afrique, la venue au monde des jumeaux n'est considérée comme une naissance ordinaire. On leur accorde une attention qui atteste un profond respect, et même d'une adoration pour eux. Ils sont considérés comme des êtres parfaits. Après leur venue au monde la maman doit pratiquer des rites devants cette divinité pour les fortifier. L'animal symbole de leur existence est le singe. La divinité Itcha-bédji à Jegu Nago. La photo 7, nous présente le siège de la divinité Itcha-bédji dans l'arrondissement de Daagbé.

Photo 7 : La divinité Itcha-bédji à Dagbé Nago Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Sur cette photo on constate des marques sur le mur, elles témoignent du nombre de jumeaux qu'il y a eu dans cette lignée. C'est devant cette divinité qu'on vient implorer la bénédiction des jumeaux disparus sur les couples qui n'ont pas encore la chance d'avoir un enfant.

? Toula-kétu : C'est une divinité qui est basée sur le système de divination "ifa". Elle permet aux adeptes d'invoquer Orunmila, la divinité de la sagesse,

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des prophéties et de l'éthique. Dans cette divinité on trouve Eshu, qui a la charge de la justice spirituelle, du transport. Cette dernière prête son autorité à l'oracle dans le but de clarifier le futur et de fournir des pistes à ceux qui cherchent des conseils. La photo 8 présente la divinité toula dans son cadre bâti à kétoukpè dans l'arrondissement de Tchaada.

Photo 8: Le siège de la divinité Toula-kétu à kétoukp Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Le temple de cette divinité est une enceinte au mur d'argile où l'on entre par une porte unique s'ouvrant généralement sur une place extérieure plus ou moins spacieuse plantée d'un ou de plusieurs arbres dont l'ombre abrite les instruments au jour des réjouissances.

Le tableau VI suivant résume les caractéristiques des temples de divinité accessibles pour les touristes dans la commune d'Ifangni.

Tableau VI : Les caractéristiques des temples de divinités accessibles aux touristes dans la commune d'Ifangni

Centres
touristiques

Place de la divinité
Lågba

Place de la divinité

Giri

Place de la divinité
?loun

Place de la divinité
Toula-kétu

Place de la divinité
Itcha-Ibédji

Place de la divinité
Oduduwa

Localisation

Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo.

Jegu Nago

Jegu Nago

Kétoukpè

Jegu Djèdjè

Jegu Nago et à
madouro.

Date de mise en
service

Depuis 1956

Au 18é siècle

En 1896

Depuis 1999

En 1960

Vers 1920

Superficie

1600 m2

1805m2

20.000m2

368 m2

845 m2

1240 m2

Cadre Bâti

bâtiments simple

(résidence du panthéon et quelques accessoires...)

bâtiment abritant le

fétiche, 1 lieu de

culte, 2 atriums, 6
temples....

bâtiment abritant "oloun" 1 lieu de culte, des atriums et des tam-tams

bâtiment abritant le

fétiche "toula" 1

lieu de culte, des
atriums et des tam-

tams

3 lieux de culte, 2

bâtiment abritant

"oduduwa" 1 lieu de culte, des atriums et des tam-tams

Prestations de
services

- Visite guidée du site - Histoire du lieu et du village

-Exposition des objets
sacrés

- Visite guidée du lieu

- Histoire du village - Exposition des objets sacrés

- Visite guidée du site

- Histoire du lieu

- Visite guidée du site

- Histoire des bienfaits du fétiche

- Visite guidée du site

- Histoire du village

- Exposition des objets royaux

- Visite guidée du site

- Histoire du village - Exposition des objets royaux

Accessibilité

Accès difficile

Accès difficile

Accès très difficile

Accès peu facile grâce à une ruelle praticable

Accès peu facile

Accès très difficile

Accueil

Ouvert tous les jours

Ouvert tous les jours

Ouvert tous les
jours

Ouvert tous les

jours

Ouvert tous les

jours

Ouvert tous les

jours

Fréquentation

Visiteurs nationaux et

étrangers

Visiteurs nationaux

et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

Visiteurs nationaux et étrangers

 

46

Source : Enquête de terrain, février 2013

47

2.1.2. Patrimoine culturel immatériel : Manifestations culturelles à
caractère touristique

? Egun : C'est le vodun représentant les ancêtres. Ce sont ceux qui sont morts et qui retournent à leur milieu d'origine où ils ont vécu. Le retour des ancêtres dans leur famille donne lieu à des réjouissances populaires. Les familles des ancêtres où l'esprit du mort a vécu, le reçoivent et l'accueillent favorablement. ? Gålådå est une société secrète. Le masque Gålådå est un masque sacré, sculpté dans le bois et porté par un initié. La photo 9 présente quelques masques Gålådå, un héritage culturel touristique de la commune.

Photo 9 : Des masques Gålådå, un héritage culturel touristique Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Les hommes qui portent ces masques sont vêtus de riches costumes chatoyants appelés `'Itei`'. Ils portent des cloches aux pieds puis tiennent deux grelots. Les Gålådå sortent afin de mettre de l'ordre dans la société : si la pluie ne tombe pas, par exemple, ou en cas de maladie. Elles sont précédées de grandes cérémonies de nuit, "åfå". Les manifestations Gålådå sont fréquentes dans le village de Daagbé Nago plus précisément dans les quartiers Isalè et Oke-

Ag?. Ils dansent pour rechercher un gagnant à travers la beauté du masque et les pas de la danse que présente le porteur du masque. La danse se fait à la place

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publique Ita-Okpo. Ces manifestations ont aussi lieu pour attirer de la pluie ou à l'occasion de la mort d'un membre de leur secte ou pour une fête rituelle annuelle. La société Gålådå rend aussi hommage aux pouvoirs spirituels des

femmes âgées, désignées affectueusement par l'expression "aw? iya·" (nos mères). La photo 10, nous présente un spectacle gålådå à Daagbé Nago.

Photo 10: Un spectacle gålådå à Daagbé Nago

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

Ici chaque événement culturel du gålådå est patiemment préparé et attendu par la communauté dont les membres viennent pour communier et communiquer à travers le rituel du "åfå".

? Oro : C'est une société secrète réservée uniquement aux hommes initiés.

? Joru : C'est une société secrète réservée uniquement aux hommes les plus

âgés. Elle est considérée comme la divinité du roi.

2.1.2.1. Panthéon Gun-T?li-Ajaranu

Ici, les divinités sont plus familiales que collectives.

? Dã : C'est le serpent porteur de chance et de bonheur. Le blanc est sa couleur

préférée et ses offrandes sont constituées de colas blancs, du miel, poulet. Il est représenté sous la forme d'un double arc-en-ciel, sorte de serpent céleste. Il est le maître de l'argent et il aide à la découverte des trésors.

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? Daagbé : C'est le python. Son culte était surtout répandu à Dã. Là, le serpent

avait son temple où l'on pouvait voir quelques pythons se faufiler dans les rues, dans les champs et dans les maisons. Mais après la mort de Dãgbeklun?

(prêtre de Dãgbé), cette divinité est abandonnée.

? Sakpata : C'est le dieu de la terre, de la maladie plus particulièrement de la variole mais aussi de la guérison. Il utilise la variole pour réprimer ceux qui transgressent les interdits. Les adeptes hommes et femmes portent à la main les attributs de leur appartenance au culte du vodun Sakpata.

? To- Lågba: Il se trouve à l'entrée de chaque village. Il est représenté par une figure un peu étrange et impressionnante. C'est la divinité la plus proche des populations, à qui elles peuvent raconter leurs difficultés et lui faire de promesses dans le désir d'obtenir satisfaction.

? B?sa : C'est un vodun qui donne des enfants et tout ce qu'on lui demande sur promesse. Ses adeptes subissent une initiation sur trois (03) ans. Après celle-ci, ils ne portent plus de chemise jusqu'à la fin de leur vie. Ce sont les cicatrices qu'ils ont reçues au couvent qui constituent leur chemise. Celle qui arrose la divinité est appelée Yasi. Le chef religieux est appelé Hunnon hweti? et porte un chapeau à quatre tranches.

? Kuvit?: Ils sont sollicités et priés pour aider au succès et à l'épanouissement du vivant, en lui communiquant l'énergie vitale, la vertu et les moyens nécessaires à la réalisation heureuse de tel ou tel projet, faveur ou situation. On a aussi recours à eux pour protéger un vivant incriminé, contrarié ou menacé en détournant de lui les malheurs ou difficultés qui planent et pèsent sur sa vie, sa profession, son avenir, son destin. Ils indiquent à leurs descendants la voie à suivre, les lois à respecter, les interdits à ne pas enfreindre. Ils ne cessent de diriger la communauté familiale des vivants en surveillant la conduite de chacun. La photo 11, nous présente un "égun-gun" rencontré à Ita-Soumba.

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Photo 11 : Un "égun-gun" rencontré à Ita-Soumba

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

En plus de ces divinités, il existe aussi une société secrète : le Zãgbet?.

? Les Zãgbet? : ils sont des masques fantômes. Ils sont considérés comme

gardiens de nuit. Ils sont sympathiques et respectés. Le jour, tout le monde peut les voir et assister à leurs spectacles mais quand ils sortent la nuit, on dit qu'ils sont "tombés" et seuls les initiés sont autorisés à les voir ou à circuler cette nuit, surtout dans les parages où ils sont tombés. Ils sont présents dans

les villages de Daagbé Jåji, , Jegu Jåji, Adãmayi, etc. La photo 12 montre un spectacle de Zãgbetos à gbaodjo.

Photo 12:Démonstration des "zangbéto" au cours de la fête du vodun Prise de vue : AMORE Camelle, janvier 2013

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Cette photo 12 montre un spectacle de Zãgbeto à l'occasion de la fête du vodun. Ces Zãgbeto émerveillent la foule qui s'adonne au spectacle. C'est un

spectacle de jour auquel tout le monde est autorisé à participer.

Le tableau VII, présente le rôle de quelques sociétés secrètes et leur période de célébration.

Tableau VII: Rôle de quelques sociétés secrètes et leur période de célébration

Dénomination

Rôle de la de la divinité

Période de célébration

Oro

-Dieu du vent qui souffle -Protège la production

Août-Septembre

Ogou

Divinité du fer et de la guerre

Tous les ans

gbeto

Gardien de nuit

Toute l'année

Sortie des tambours
royaux

Purifie le village des mauvais esprits

Circonstancielle

Egun-gun

Retour des morts ou réincarnation d'un

ancien aïeul déjà décédé et qui, invoqué
par les siens revient sur terre aux fin de les aider à résoudre un certain nombre de problèmes

Tous les 3 ans (Février-Mars)

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

2.1.2.2. Divinités communes aux deux panthéons

Les divinités communes aux deux panthéons sont : ogu et Shango

y' Ogu : c'est le dieu du fer et de la guerre. Selon les Gunu, lorsqu'on est protégé par cette divinité, on ne peut pas mourir par accident, et de par tout ce qui est lié au fer, au feu et à l'eau.

y' Shango : Dieu de l'orage, on l'invoque soit pour faire venir la pluie ou pour se protéger contre un ennemi. Il n'hésite pas à punir sévèrement les transgressions. Elle est représentée par la couleur rouge et blanche. Cette divinité aime qu'on lui sacrifie des taureaux, elle aime également le gombo (légume capsulé, conique, vert et poilu, produit par le quiabeiro "hibiscus esculentus"). La photo 13, montre ses adeptes, habillés en rouge, portant à la main un grand éventail en peau et de la hachette, symbole de cette divinité. Ils dansent avec un pot de flamme sur la tête ou en main. La photo 13 présente une cérémonie des adeptes Shango.

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Photo 13: Adepte du vodun Shango à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, janvier 2013

Sur cette photo, on voit une adepte de la divinité Shango dans un habillement particulier, qui danse avec un pot de feu sur la tête. Sa danse et son pot magique impressionnent toute la foule qui la suit pour mieux découvrir sa prestation. La photo 14 présente la divinité Shango de Jegu Nago.

Photo 14: Divinité Shango à Jegu Nago Prise de vue : AMORE Camelle, janvier 2013

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2.1.3. Tourisme et patrimoine culturel immatériel à Ifangni

A chaque région sa culture et chaque saison sa chanson, et le département du plateau plus précisément la commune d'Ifangni peut se targuer d'avoir son propre festival : "Orunmila" opportunité touristique pour la commune. Depuis 2010, le festival régional des masques et danses traditionnelles " Orunmila" rassemble dans la commune d'Ifangni les communautés Nago et Yorouba autour d'un concept culturel dénommé " Orunmila". C'est une initiative de l'ONG Promotion et Développement des Cultures Africaines (PDCA) de Soumaïla Soulé beaucoup plus connu sous le nom de Kowo Okpè. Le festival "Orunmila" est une sorte de retrouvailles des populations du département du plateau qui y viennent non pour des raisons politiques mais avec des objectifs bien précis : valoriser leur identité et patrimoine culturel surtout immatériel. A l'occasion de la troisième édition les peuples de l'aire culturelle Nago-yorouba ont saisi l'occasion pour faire connaitre leur patrimoine culturel immatériel. Pour la troisième fois de suite, la commune d'Ifangni a vibré aux couleurs et aux sons d'une manifestation culturelle qui a connu la participation de nombreux festivaliers en provenance du Nigéria et bien d'autres pays de l'Europe.

2.1.4. Sites touristiques répertoriés dans la commune d'Ifangni

La commune d'Ifangni dispose de quelques sites touristiques généralement non aménagés. Les sites touristiques identifiés au cours des enquêtes sont répertoriés selon leur intérêt.

L'analyse de la figure 3 révèle que les infrastructures hôtelières sont presque inexistantes. On retrouve néanmoins un motel " Ayélawadjè " et un hôtel " Assiko ". On note deux palais royaux, le palais royal d'Ifangni-centre et le palais du Roi Guidimadjègbè à Lachè. On remarque un embarcadère à Doké dans l'arrondissement de Banigbé. La plupart des places de divinité, des temples vodoun, des foyers de sculpture sont concentrés dans l'arrondissement de Daagbé. La figure 3 présente la carte des sites touristiques répertoriés par la mairie.

Figure 3: Carte des sites touristiques répertoriés de la commune d'Ifangni

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2.1.5. Artisanat et tourisme dans la commune d'Ifangni

La composante artistique tire sa valeur des formes, couleurs et du style de la réalisation comme la sculpture, les oeuvres d'art ou la décoration. La valeur artistique n'est pas éternelle comme celle historique, elle dépend des goûts de chaque touriste et de sa façon de voir les choses. Elle aussi relative aux critères et exigences de chaque époque et chaque société. L'élément d'appréciation de la valeur artistique provient de l'observation.

L'artisanat de la localité est riche et varié et attire beaucoup de visiteurs curieux. Il offre des objets d'art divers. Certaines collectivités ont gardé l'art traditionnel à l'étape originelle. Plusieurs spécialistes s'occupent de la vannerie (paniers et nattes), de la forge (gongs, coupe-coupe, fusils artisanaux, houes) et de la sculpture sur bois (masques, objets de divinité, tambours).

Photo 15 : Un foyer de tissage à Akadja Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

C'est surtout dans le village de Daagbé Nago que ces manifestations artistiques sont les plus répandues. Les spécialistes inspirés des cultes de divinité et héros fabriquent des masques Gålådå, des statuettes représentant des hommes et des femmes, des statuettes pour représenter les jumeaux qui sont morts, des masques pour les adeptes de Shango, des masques plats pour d'autres régions

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que les gens viennent reproduire, des "Atåfa" pour les "Bok?n?", des "Ajikpã"

pour se distraire et des différents oiseaux pour décorer la maison et bien d'autres objets. Il faut noter que ces artistes font un travail formidable.

2.2. Place actuelle du tourisme dans la communal

2.2.1. Place du tourisme dans le plan de développement communal d'Ifangni

Dans le plan de développement communal d'Ifangni deuxième génération (Novembre 2011), la vision et les orientations stratégiques d'Ifangni ont été définies : d'ici à l'an 2020, Ifangni sera une commune dynamique, un cadre de référence avec des infrastructures et des équipements suffisants, un rayonnement culturel et touristique où les potentialités valorisées assureront aux populations un niveau de vie décent et une qualité de vie digne des sociétés modernes.

Sur cette base, cinq orientations stratégiques de développement ont été retenues pour la commune d'Ifangni et se présentent comme suit :

- mobiliser les populations et valoriser l'existence des partenaires au développement pour doter la commune d'infrastructures socioéconomiques adéquates ;

- promouvoir les produits touristiques de la commune ;

- lever les contraintes d'équipements et de financement pour favoriser le développement des activités rurales, commerciales et la promotion des petites et moyennes entreprises/ industries;

- valoriser le patrimoine culturel et historique, le paysage lagunaire et marin pour développer l'écotourisme, les loisirs et le sport;

- construire des équipements culturels et cultuels dans la commune;

- réhabiliter les principaux sites touristiques de la commune.

Il est heureux de remarquer que le 4e point met un accent particulier sur le développement de l'industrie touristique en général. Et il faut souligner que tous les autres points évoqués apportent des conditions plus propices au développement de ce secteur. Cela est de bon augure et traduit l'importance du

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tourisme pour le développement de la commune en même temps qu'une conscience plus accrue des autorités locales sur l'enjeu du tourisme dans le processus du développement local. Dans le plan du développement communal, quatre projets ont été formulés pour le développement de l'industrie touristique. On a :

Projet 1 : Aménagement des sites et circuits touristiques

Projet 2 : Promotion des produits touristiques

Projet 3 : Promotion des actions culturelles

Projet 4 : Amélioration des prestations sportives

De plus, le programme prend en compte certaines mesures très utiles pour

la promotion du tourisme culturel dans la commune d'Ifangni mais l'envergure de la tâche à accomplir pour y parvenir reste à être mieux cernée et à approfondir.

En somme, la nature a fait de la commune d'Ifangni un milieu propice au développement du tourisme. Les deux palais royaux, les temples vodoun, les places de divinités, les sources d'eau naturelles avec un écosystème de mangrove riche en espèces fauniques et floristiques offrent de sérieuses pportunités d'éco-tourisme. Plus encore, la commune d'Ifangni dispose d'une richesse touristique spontanée à travers son histoire, sa culture et sa civilisation. Toutes les potentialités du tourisme culturel d'Ifangni sont loin d'être valorisées au mieux. Et ce secteur où foisonnent de nombreuses initiatives tant privées qu'officielles est loin d'atteindre son apogée. Toutefois le tourisme culturel a son importance socio-économique bien que celle-ci ne puisse s'évaluer avec justesse.

2.2.2. Fréquentation des établissements touristiques

Le questionnaire adressé aux responsables des centres en l'occurrence ceux des palais et temples de divinités de la commune d'Ifangni a permis de recueillir les données relatives à la fréquentation des lieux d'attractivité par les visiteurs. Elles concernent les années 2000 à 2006 car celles des autres années

58

ne sont pas disponibles). La figure 6, nous montre l'évolution de l'effectif annuel des visiteurs nationaux et étrangers sur quelques sites d'attrait touristique.

Figure 4 : Evolution de l'effectif des visiteurs nationaux et étrangers

Source : Enquête de terrain, mars 2013

L'examen de ce graphique montre l'évolution de l'effectif des visiteurs nationaux comme étrangers de 2000 à 2006. Il fait ressortir l'évolution de l'effectif des visiteurs nationaux et étrangers en dents de scie dans un sens que l'on pourrait qualifier de positif.

Pour le palais royal d'Ifangni, on constate que l'évolution des touristes de 2000 à 2003 a connu une augmentation considérable et passe d'environ 300 visiteurs à 500 visiteurs.

2.2.3. Evaluation de l'attractivité liée aux loisirs

Pour évaluer l'attractivité des loisirs, deux critères sont retenus. Il s'agit de : - la catégorie d'étoile et la capacité d'accueil des établissements hôteliers ; - la fréquentation des établissements hôteliers.

2.2.3.1. Equipements hôteliers

Les équipements hôteliers sont des établissements commerciaux d'hébergements homologués qui offrent des chambres et des appartements meublés en location soit à une clientèle de passage ou soit à une clientèle qui

59

effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois. Ils peuvent comporter un service de restauration.

La commune dispose de deux types d'équipements hôteliers de différentes catégories allant d'une étoile à deux étoiles. Il s'agit d'un hôtel et d'un motel.

? Hôtel Assiko de la mairie d'Ifangni

Selon le lexique de la géographie touristique de la France, l'hôtel est défini comme un établissement commercial d'hébergement classé, qui offre des chambres ou des appartements meublés en location à une clientèle de passage ou à une clientèle qui effectue un séjour à la journée, à la semaine ou au mois mais qui, sauf exception, n'y élit pas domicile. Il peut comporter un service de restauration. Il est exploité toute l'année en permanence ou seulement pendant une ou plusieurs saisons.

L'hôtel de la commune est de la catégorie d'une étoile : L'hôtel de catégorie 1 étoile est un hôtel simple mais propre, avec au moins eau courante chaude et froide dans toutes les chambres ; bain ou douche, WC à l'étage pour les chambres sans salle de bains. En plus des mesures de sécurité prévues, l'hôtel doit disposer d'une cabine téléphonique, d'un téléphone public avec numéro SOS accessible à toute heure en cas d'urgence, d'un poste téléviseur couleur et d'un poste radio dans la chambre ou dans l'espace d'accueil. Le tableau VIII montre les caractéristiques de l'hôtel Assiko de la commune.

Tableau VIII: Les caractéristiques du motel d'Ifangni

Hôtel

Localisation

Date de mise en service

Nombre de chambres

Prestations de services

Catégorie d'étoile

Hôtel Assiko

Arrondissement d'Ifangni-centre

Février 2010

11

Restauration Hébergement

1

 

Source : Enquête de terrain, Avril 2013

La photo 16 présente la façade principale de l'hôtel d'Ifangni.

60

Photo 16: Façade principale de l'hôtel Assiko d'Ifangni-centre

Prise de vue : AMORE Camelle, février 2013

L'hôtel d'Ifangni a hébergé en moyenne, durant les années 2011 et 2012, 572 visiteurs. Ce chiffre record obtenu pourrait être lié au site d'implantation du motel, à la qualité des chambres (11) et surtout à la piscine qu'il offre à ses visiteurs.

? Motel d'Ifangni

Selon le lexique de la géographie touristique de la France, les motels de tourisme (1, 2 ou 3 étoiles) sont définis comme des établissements commerciaux d'hébergement classés qui sont ouverts de manière permanente ou saisonnière et sont constitués de chambres ou d'appartements meublés offerts en location à la journée, à la semaine ou au mois, à une clientèle touristique qui n'y élit pas domicile. Ils sont dotés d'un parc ou d'un jardin et sont en principe situés hors des villes. Les motels offrent des unités de logement indépendantes avec sanitaire complet.

A Ifangni, le motel rencontré est de catégorie 1 étoile. Ce motel est un établissement commercial d'hébergement simples mais propres qui comportent des chambres tout au moins ventilées et une douche pour la toilette. L'offre des prestations est réduite au minimum. Ce type de motel est apprécié pour ses prix

61

bon marché. Il s'adresse à une clientèle peu exigeante. Le tableau IX montre les caractéristiques du motel d'Ifangni-centre.

Tableau IX: Les caractéristiques du motel d'Ifangni

Le motel

Localisation

Date de mise en service

Nombre de chambres

Prestations de services

Catégorie d'étoile

Le motel Ayélawadjè

Arrondissement
d'Ifangni-centre

23/12/1995

12

Restauration Hébergement

1

 

Source : Enquête de terrain, Avril 2013

2.3. Flux des touristes de la commune d'Ifangni

L'attrait qu'exercent les palais, les temples et les patrimoines

architecturaux sur les populations est très significatif de telle sorte que ces sites culturels sont visités presque tous les jours par les visiteurs nationaux (élèves, étudiants, chercheurs) et surtout les touristes étrangers. Mais malheureusement ces sites ne détiennent pas de répertoires des visiteurs (données des visiteurs de passage) pour permettre d'apprécier avec exactitude l'attrait des lieux. Nos entretiens avec les guides révèlent que ces lieux culturels reçoivent en moyenne par an mille cinq cents (1.500) visiteurs dont environ six cent (600) touristes étrangers. La figure 5 montre en proportion variable le taux de fréquentation des nationaux et des étrangers.

Figure 5: Fréquence de visites des nationaux et des étrangers sur les sites touristiques

Source : Enquête de terrain, février 2013

62

L'examen de cette figure nous montre que les visiteurs nationaux sont plus fréquents (soit 60%) que les visiteurs étranger.

Les différents équipements touristiques (Palais royaux, temples de vodoun, autres patrimoines architecturaux) reçoivent régulièrement la visite des touristes (nationaux et étrangers). Parmi ces différents équipements touristiques, le palais royal d'Ifangni-centre et les place de divinités sont les plus visités. La figure 6 montre le taux de fréquentation de quelques sites touristiques

Figure 6: Taux de fréquentation de quelques sites touristiques dans la commune d'Ifangni

Source : Enquête de terrain, février 2013

De cette figure, on peut retenir que le palais royal d'Ifangni-centre est plus fréquenté soit 58%, ensuite les places de divinités avec une proportion de 33% et enfin les temples vodoun.

Outre ces divinités, il y a dans les villages de la commune d'Ifangni des sociétés secrètes notamment Egun, Gålådå, Oro et Joru.

Conclusion partielle :

La commune d'Ifangni dispose d'un patrimoine matériel et immatériel riche et diversifié, constitué de sites historique, culturel et naturel. Parmi ces sites, certains sont facilement accessibles et reçoivent régulièrement la visite des

63

touristes. Ce sont surtout les musées, les palais, certains temples et les manifestations culturelles à caractère touristique. De l'analyse de l'effectif des touristes qui visitent ces différents établissements touristiques facilement accessibles, il ressort que leur nombre s'accroît continuellement mais se fait à un rythme lent. Sur l'ensemble de ces établissements touristiques, on remarque que les musées reçoivent plus de visiteurs (nationaux et étrangers).

64

CHAPITRE III : PROPOSITIONS POUR UNE DYNAMISATION DU TOURISME DANS LA COMMUNE D'IFANGNI

Ce chapitre met en évidence les sites touristiques dignes d'intérêts, les manifestations culturelles et cultuelles périodiques dignes d'intérêts touristiques, propose des itinéraires touristiques et évoque les problèmes liés au développement du tourisme dans la commune d'Ifangni. Enfin ce chapitre, expose les conditions et les mesures nécessaires à toute politique de développement durable du tourisme dans la commune d'Ifangni.

3.1. Tourisme fondé sur les atouts et potentialités significatifs dans la

commune d'Ifangni

Dans la commune d'Ifangni, le tourisme est basé sur des sites touristiques dignes d'intérêts et les manifestations culturelles et cultuelles périodiquement organisées.

3.1.1. Sites touristiques dignes d'intérêts

Le tourisme est un secteur important sur lequel la commune pourrait s'appuyer pour assurer son développement plurisectoriel. Les sites touristiques dignes d'intérêts sont riches et variés. L'attrait qu'exercent les palais, les temples et les patrimoines culturels immatériels sur les populations est très significatif. Dans l'ensemble les sites dignes d'intérêts sont : les sites naturels ; les ressources socioculturelles (les forêts sacrées, les ressources culturelles, les ressources artistiques) et les temples vodouns et panthéons Nago de la commune. La figure 7 présente la carte des sites touristiques sélectionnés et dignes d'intérêts de la commune d'Ifangni.

 
 
 
 

2°38' 2°45'

I

I

6°40'

6°34'

 

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COMMUNE DE SAKETE-
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NIGERIA

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65

Figure 7 : Carte des sites touristiques sélectionnés de la commune d'Ifangni

66

3.1.2. Manifestation culturelles et cultuelles périodiques dignes d'intérêts touristiques

Au nombre des manifestations culturelles et cultuelles périodiques organisées et qui exercent une attractivité sur la population et même au-delà, on peut retenir d'après les enquêtes : les cérémonies de démonstration des zangbéto, la fête d'Oro, la sortie des Guèlèdè, les réjouissances des Egun-gun, les solennités d'Efè qui marquent la fin de la fête d'Oro. Le tableau X présente les caractéristiques et programmations des manifestations culturelles et cultuelles de la commune d'Ifangni.

Tableau X: Caractéristiques et programmations des manifestations culturelles et cultuelles de la commune d'Ifangni

Manifestations
culturelles et cultuelles

Caractéristiques

Programmations des manifestations

Zangbéto

- Protège le village ou la ville contre les forces du mal et les esprits malveillants.

- Il dénonce les pratiques rétrogrades
comme le vol, le viol, le brigandage, etc.

- Il est joué pour marquer une
manifestation culturelle.

Peut être organisé

pendant les vacances pour les touristes

Oro

- dieu du vent, marque la fin des récoltes - Protège les récoltes et fertilise la terre. - Purifie le village des mauvais sorts.

Août - Septembre

Guèlèdè

- Restaure la cohésion sociale mise en péril par les comportements néfastes.

- Retrace l'histoire et les mythes des
peuples yorouba-nago.

- se célèbre la nuit sur une place publique

Peut être organisé

pendant les vacances et à tous moment pour les touristes

Egun-gun

- Réincarnation d'un ancien aïeul déjà décédé

- Aide les humains à conjurer les mauvais esprits

* Fête Ibè Agan : Février - Mars (tous les 3ans)

* à tous moment

Efè

- Annonce la sortie des Guèlèdè

- Purifie le village

- Sa sortie marque la fin de la fête d'Oro

Septembre

 

Source : Enquête de terrain, mars 2013

67

3.1.3. Propositions d'itinéraires touristiques

Les itinéraires sont des parcours de visites à travers une ville ou une région. Ils permettent aux visiteurs de connaître les sites historiques et de parcourir toutes les attractions culturelles ou au moins celles les plus connues qui existent. Ils permettent de découvrir l'ensemble des sites de toute une région ou tout un territoire. Ils permettent également de donner une image du patrimoine plus vaste que celle limitée à quelques visites. Dans la commune d'Ifangni, deux trajectoires touristiques sont très souvent empruntés. Ces itinéraires touristiques sont rarement encadrés par des agences de voyages. La figure 8 montre des propositions d'itinéraires touristiques de la commune d'Ifangni.

68

6°40

6°34'

2°38' 2°45'

6°40'

6°34'

 

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Route touristique 1

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~} Route touristique 2

Route touristique 3 Limite d'Etat

----
· Limite de commune +

- Limite d'arrondissement

Route principale Route secondaire Marché

a Hôtel / Motel

0, Divinité

t Place des divinités

Palais royal

(c) Source d'eau naturelle
Embarcadère

e Temple Vodoun

Foyer de tissage

I Foyer de sculpture

! Forêt sacrée

0 Chef-lieu de commune

· Chef-lieu d'arrondissement

A Village

 
 
 
 
 

Figure 8 : Propositions d'itinéraires touristiques de la commune d'Ifangni

69

L'analyse de cette figure montre l'existence de trois routes touristiques. La première part de l'arrondissement de Daagbé parcourt les villages de Akadja, Gblogblo, Djègou Nago via les arrondissements de Ko koumolou et de Tchaada pour rejoindre les arrondissements de Banigbé et d'Ifangni-centre. La seconde route part de Djègou-Nago à Daagbé passe par Doké avant de rejoindre Ifangni-centre et Lagbè. La dernière route touristique concerne la visite des forêts sacrées de la commune.

Par ailleurs, le développement du tourisme engendre des effets multiformes touchant les sociétés et les systèmes économiques. Ils ne sont pas toujours quantifiables, apparaissent contradictoires, de sorte qu'un bilan global est difficile à établir. Les pays d'accueil n'en profitent pas nécessairement, et peuvent même voir leur dépendance accrue. Le tourisme crée directement des emplois, mais une part élevée relève du travail saisonnier. Indirectement, il contribue au fonctionnement de nombreuses autres branches économiques. Les populations d'accueil profitent de débouchés accrus ou de l'apparition de métiers nouveaux. Mais, le tourisme peut tout aussi bien accélérer la disparition des activités avec lesquelles il entre en concurrence pour l'espace ou la main-d'oeuvre. C'est l'emploi qui explique que les espaces touristiques sont souvent dynamiques sur le plan démographique.

? Choix des sites touristiques significatifs et définition des différents circuits touristiques

Pour permettre aux touristes de mieux découvrir et jouir des potentialités touristiques de la commune d'Ifangni, un certain nombre d'itinéraires peuvent être élaborés et mis en oeuvre afin d'éviter les pertes de temps et les risques de se perdre sur le terrain. Cet itinéraire est l'ensemble des sites touristiques significatifs à visiter suivant un schéma bien défini.

- Route Touristique n°1 : Visite des arrondissements d'Ifangni-centre, de Banigbé, de Ko-Koumolou, de Tchaada et de Daagbé (cf route touristique 1).

70

Cette étape est marquée par la visite de l'hôtel Asiko et du motel Ayélawadjè, des temples vodouns, des places des divinités (Zangbéto, Dan ). La vue panoramique des fermes de lapins et d'aulacodes à Ko-Koumolou, des singes à ventre rouge et des cultures maraîchères, constitue une autre attraction dans cet arrondissement. Le touriste peut également admirer les palais royaux d'Ifangni- centre et de Latchè à Kitigbo, les marchés et les danses folkloriques (Bolodjo, Ahangéré, Guèlèdè... ). Le visiteur peut également choisir la route n°2 - Route Touristique n°2 : visite des arrondissements de Daagbé, Banigbé,

Ifangni-centre et Lagbè.

Cette étape est schématisée par la route touristique n°2. Le touriste peut visiter les places des divinités (Lègba , Giri ,Oduduwa...) , des temples vodouns, des ateliers de sculpture sur bois , l'embacadère , les sources d'eaux naturelles « Odo Ekedjéré » et « Iguidi ». Le touriste a le privilège de visiter aussi les ateliers de vannerie, de fabrication de bambou à Daagbé. Enfin, il peut visiter l'usine traditionnelle de fabrication d'huile de palme à Loko-Koukou. Le dernier itinéraire proposé est la route n°3

- Route Touristique n°3 : visite des forêts sacrées de la commune ( cf route touristique n°3)

Cette visite par le touriste concerne dans sa majeure partie les forêts sacrées de la commune. Celle-ci peut être marquée par des arrêts au niveau des couvents (Oro , Egungun , Zangbéto , Guèlèdè...). Cette visite peut être clôturée par des manifestations ou des danses de quelques divinités ( Egun-gun, Zangbéto...)

La figure 9 présente le mécanisme de l'apport du tourisme dans le développement socio-économique dans la commune d'Ifangni.

Mairie d'Ifangni

Sites aménagés

Touriste

Vendeurs

Ouvriers

Agents Hôtels

Artisanat

Marché

71

Développement socio-

économique et communautaire

Figure 9: Mécanisme de l'apport du tourisme dans le développement socio-économique dans la commune d'Ifangni

Source : Enquête de terrain, février 2013

Cette figure montre en termes d'apport de revenus, la place de choix qu'occupe le tourisme dans le développement socio-économique dans la commune d'Ifangni. Plusieurs acteurs profitent de ce secteur. En effet, le tourisme ici fait appel aux services des hôtels et des marchés. Ceux-ci à leurs tours sollicitent la contribution des vendeurs et des ouvriers pour satisfaire aux demandes du tourisme. La mairie quant à elle aménage les sites ce qui participe développement socio-économique et communautaire.

3.2. Problèmes liés au développement du tourisme dans la commune

d'Ifangni

Nombreuses contraintes sociales handicapent le développement du secteur touristique dans cette commune. Au nombre de celles-ci nous pouvons citer :

72

? L'accès à certains sites et couvents à caractère sacré (temples de vodoun, forêt sacrées) est strictement interdit aux non initiés et aux touristes. Les couvents, les lieux sacrés et historiques font de la commune d'Ifangni, une cité touristique et culturelle qui pourrait attirer beaucoup de visiteurs. Ces interdits constituent un frein à l'essor de ce secteur.

? Les querelles intestines à divers niveaux dans la commune ralentissent probablement le développement du tourisme. La propriété de certains sites est chaque fois disputée entre les autorités municipales et les chefs traditionnels ou familiaux.

De plus, les projets touristiques se heurtent également à des obstacles notamment le problème foncier. A tout cela s'ajoutent les actes d'incivisme et de vandalisme de certains citoyens de la commune qui détruisent allègrement ou volent les statues et autres objets d'arts. L'arrondissement d'Ifangni-centre est aussi une localité historique où les autochtones n'aiment pas investir. A tous ces obstacles s'ajoutent :

? la banalisation du Ministère en charge du tourisme, ce qui se justifie par la faiblesse du budget annuel alloué au secteur ;

? la mauvaise gestion des sites touristiques (les retombées financières de ces sites sont la propriété exclusive d'individus ou des collectivités détentrices de sites) ;

? la cherté de l'hébergement par rapport à la qualité de l'offre.

3.2.1. Pesanteurs socioculturelles et organisationnelles

3.2.1.1. Pesanteurs socioculturelles

Sur le plan culturel, il est interdit de toucher certains objets. Ils sont gardés dans leur état séculaire. On ne cherche pas à les étudier et voir s'il faut leur apporter une quelconque amélioration. C'est ce qui se passe avec les temples vodoun de l'arrondissement de Daagbé. Ils ne sont pas accessibles aux profanes. Seuls les initiés et parfois leurs proches peuvent entrer dans ces lieux.

73

Un autre problème lié au développement du tourisme la commune d'Ifangni est la faiblesse des dépenses afférentes aux loisirs par les autochtones. Cela s'explique par le fait que le tourisme est perçu d'une façon générale par le béninois comme une denrée de luxe réservée à l'étranger surtout le Blanc. Or il n'y a pas de week-end où ne s'organisent des cérémonies traditionnelles dans la commune. Ces cérémonies sont aussi sources d'attraits touristiques surtout pour les internationaux. Il ne s'agit pas de renoncer à ces dernières mais de les réorganiser afin d'apporter une plus-value au tourisme.

Cette faiblesse de dépenses consacrées au tourisme se justifie dans un certain sens puisqu'il existe de très grandes distorsions entre le pouvoir d'achat des populations et les coûts des produits touristiques. Mais une analyse minutieuse du phénomène permet de comprendre que le facteur pouvoir d'achat n'explique pas tout.

Le manque d'intérêt aux produits touristiques est aussi imputable à la mentalité des populations qui accordent souvent peu de temps aux loisirs. Même si l'on pouvait croire que parfois ces cérémonies sont des occasions pour certains de se distraire, l'objectif premier de ces populations n'est pas la distraction mais plutôt le respect de la culture.

3.2.1.2. Pesanteurs organisationnelles

Sur le plan organisationnel, il faut une vulgarisation des textes régissant les activités touristiques pour la mise en valeur des sites de la commune.

En effet, les populations locales ignorent qu'il y a des réglementations en matière de tourisme. Même au niveau des gérants d'établissements accueillant les touristes, bon nombre d'entre eux ne connaissent pas parfaitement la règlementation du tourisme au Bénin. Ces faiblesses sont de nature à retarder le décollage touristique dans la commune d'Ifangni. Il est à noter le décalage qui existe souvent entre les mesures administratives et juridiques et la situation réelle surtout économique des populations locales. Il y a souvent une inadaptation des textes aux réalités du milieu. Ceci ne fait que décourager les

74

plus audacieux qui veulent se lancer dans le tourisme. C'est le cas des lenteurs dans le traitement des dossiers pour l'ouverture des établissements touristiques. Ceci provient en partie de la concentration des centres de décision à Cotonou en ce qui concerne le tourisme.

Le manque de personnel qualifié pour la promotion du tourisme constitue un goulot d'étranglement pour le développement du tourisme dans la commune d'Ifangni et partant du tourisme au Bénin. Au niveau de la Direction Départementale de la Culture de l'Artisanat et du Tourisme (DDCAT) et de la Direction Département du Tourisme (DDT), le manque de moyens matériels, humains et financiers est souvent utilisé pour expliquer ces problèmes. Car, il est illusoire de considérer le tourisme comme un appendice des activités commerciales et le voir se développer sans aide. A tous ces problèmes, viennent s'ajouter ceux des infrastructures routières et des moyens de communication.

3.3. Suggestions

? A l'endroit des autorités locales

L'importance des guides dans la pratique du tourisme est indispensable. La commune d'Ifangni ne dispose d'aucune structure qui forme des guides. Seul le musée d'histoire en dispose et quelques uns sont envoyés par le Ministère de la Culture de l'Artisanat et du tourisme, mais leurs actions se limitent à leur structure.

Pour un bon décollage du tourisme, il urge de sélectionner des jeunes gens ayant un niveau intellectuel donné (au moins le niveau de la classe de terminale) dans tous les villages. Ces jeunes doivent être bien formés dans les langues étrangères telles que : l'anglais, le portugais et l'espagnol car la plupart des touristes qui viennent ne parlent que ces différentes langues. Cette formation permettrait aux visiteurs d'avoir les mêmes explications des différents sites et éviterait les problèmes conflictuels entre les jeunes de la ville et guides venus d'ailleurs. Les jeunes seront rémunérés par leur employeur (la Mairie). Ceux-ci

75

pourraient subvenir à leurs besoins vitaux et par ricochet c'est la commune qui

en sortirait grandie.

Ainsi il est urgent pour la mairie :

r de sensibiliser la population en général et en particulier les conducteurs de

taxi motos sur la conduite à tenir envers les touristes ;

r d'installer des poubelles à ordures sur tous les sites et quelques endroits de la

commune;

r de former de petites associations de femmes balayeuses pour rendre propres

les sites ;

r de créer une agence de voyage pour accueillir les touristes juste à leur

descente d'avion.

r de créer une école du patrimoine culturel ;

r de créer un site web qui pourrait montrer les attraits touristiques de la

commune et les itinéraires touristiques à eux proposés ;

r l'aménagement de l'embarcadère de Doké serait très indispensable car il

faciliterait le tourisme dans les villages lacustres du Nigéria et pourrait

permettre à la commune de bénéficier des retombées de l'écotourisme ;

r de même, la promotion du patrimoine culturel passe par : le recrutement et la

formation des guides garants de l'histoire ;

r la dotation des centres touristiques en matériels audiovisuels et

informatiques ;

r la création d'un site web pour valoriser le patrimoine culturel de la

commune ;

r l'appui financier et régulier de l'Etat à l'endroit des centres touristiques ;

r la promotion de l'artisanat et activités culturelles ;

r l'organisation des foires et des manifestations culturelles...

Cette promotion culturelle permettra de vendre l'image culturelle de la

commune dans le monde entier. Le tableau XI présente des propositions de

solutions pour la valorisation du patrimoine touristique à Ifangni.

76

Tableau XI : Propositions de solutions pour la valorisation du patrimoine touristique à Ifangni

AMENAGEMENT DES SITES

HEBERGEMENT

TRANSPORTS

ANIMATION

Protection et entretien des sites

· Désherbage régulier

· Respect de la capacité de charge des sites

· Définition des seuils de tolérance

· Maîtrise des effets environnementaux des aménagements (pollution érosion.)

· Aménagement des marchés pittoresques.

- Cibler des sites pittoresques - Promouvoir un habitat intégré S'inspirer de l'habitat local - Utiliser les matériaux locaux - Veiller à une bonne orientation

des hébergements pour une

meilleure aération

- Prévoir des espaces de camping - Choisir l'emplacement : en retrait par rapport aux sites pour minimiser les risques de dénaturation.

- Route :

· Améliorer leur praticabilité en les rechargeant en début de saison pluvieuse

· Créer des agences de voyages location de voiture, de moto, de vélos...)

· Améliorer les transports en commun

- Organiser des festivals d'art et de culture pendant la saison touristique.

- Former des groupes folkloriques.

- Créer des ateliers d'animation aux danses populaires.

- Avoir des ateliers d'histoires et de contes animés par des personnes ressources.

- Aménager les aires de sports et de loisirs.

ACTIVITES NOUVELLES

MAIN D'OEUVRE

AUTRES ATOUTS

SOURCE DE
FINANCEMENT

- Artisanat

· Création de villages artisanaux

· Aide financière aux artisans

· Cultures maraichères pour les besoins de restauration des touristes

- Elevage, aviculture, apiculture, sylviculture....

- Prioriser la main d'oeuvre locale.

· Former des guides et auxiliaires
touristiques

- Rechercher des professionnels - Organiser des séminaires de recyclage et de mise à niveau.

- Publicité

· Guide, prospectus et dépliants, affiche, pancartes

· Assistance aux foires et salon de tourisme

- Problème d'électricité :

· Nécessité de groupes électrogènes - Approvisionnement en eau potable :

Forage de puits modernes

- Eau

- Autorités municipales - ONG

· Association de développement et groupements privés :

· Subventions

· Dons

· investissements

 

Source : Enquête de terrain, février 2013

77

> A l'endroit de l'Etat :

Les autorités gouvernemental peuvent être sollicitées dans le développement et l'exploitation des produits touristiques par :

· la création de centre de promotion du tourisme au niveau local ;

· l'éducation et la formation de groupes spécifiques de la population et des organisations privées du secteur y compris le personnel intervenant dans le secteur touristique local (il s'agit du personnel des services d'hébergement et de restauration, les conservateurs du patrimoine culturel et tous les agents intervenant dans la gestion des ressources touristiques) ;

· l'encouragement de la recherche sur le tourisme au niveau local en procédant à l'identification des potentialités touristiques, l'adaptation des produits existants en tenant compte de la mise en valeur du patrimoine culturel, des biens historiques et artisanaux ;

· l'amélioration des systèmes d'information sur le tourisme par la collecte, l'analyse, la diffusion et l'exploitation des données statistiques ;

· l'encouragement de la co-entreprise dans le secteur touristique à Ifangni ;

Pour que le développement du tourisme dans la commune soit une réalité et qu'il favorise le développement de la commune, des actions prioritaires pouvant permettre d'atteindre l'objectif du développement de la commune ont été identifiées.

3.3.1. Valorisation du patrimoine culturel et développement local

Nous avons estimé qu'après avoir recensé les ressources, il convient de les évaluer pour voir celles qu'il faut mettre sur le marché touristique. Les résultats des enquêtes révèlent que les attraits culturels regroupent les temples vodun, les forêts sacrées, les divinités et des cérémonies. Les attraits les plus importants se trouvent dans les villages de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo. Ce sont des ressources qui peuvent motiver la venue des touristes dans cette partie du Sud Bénin. Nous pensons que la visite de ces produits culturels serait l'une des

78

activités d'intérêt touristique à développer dans l'arrondissement de Daagbé. A ce titre, les ateliers de sculpture, de tissage de natte et des bambous, les forêts sacrées, le paysage des bas-fonds, les divinités, les danses vodun, les danses Gålådå, les danses Egun et les spectacles de Zãgbet? sont des ressources à

valoriser au point de développer des activités touristiques. Les touristes peuvent trouver dans l'arrondissement par exemple de Daagbé des sites plus attrayants que ceux d'autres localités du pays qui ont les mêmes ressources.

3.3.2. Moyens pour convaincre les populations

C'est le moment opportun de sensibiliser les populations sur l'importance de la valeur de ces ressources culturelles et les amener à adhérer à l'idée selon laquelle la valorisation de leur patrimoine culturel peut servir à la réduction de la pauvreté dans la localité. Mieux, il importe de les convaincre que le tourisme favorise aussi l'embauche des jeunes et des femmes pour certains travaux (gardiens, agents d'entretien, des guides touristiques, etc.). Il crée des débouchés dans l'artisanat et favorise la vente des produits artisanaux. L'exploitation de ces produits culturels pourra augmenter les revenus des villages où se trouvent ces éléments. C'est de cette manière que l'on peut procéder pour amener les populations à adhérer à une telle idée de valorisation des éléments du patrimoine culturel local.

3.3.3. Actions de valorisation

Sur la base des ressources recensées dans les différents villages de la commune d'Ifangni, nous avons déterminé les sites d'intérêt touristique. En fonction de la position des sites qui recèlent les attraits culturels, deux types d'actions majeures peuvent être concrétisés.

Le premier type d'actions porte sur les infrastructures de viabilisation de ces sites. Ce sont prioritairement, l'ouverture, la réalisation et l'aménagement des voies d'accès à ces sites, l'alimentation en électricité, l'alimentation en eau potable, l'installation des lignes téléphoniques, et d'autres moyens de

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communication, la protection des sites, la création des espaces verts et la sensibilisation des populations sur les intérêts touristiques de la localité.

Le deuxième type d'actions majeures est lié à l'aménagement des sites. L'aménagement public le plus important dans cet arrondissement de Daagbé par rapport aux sites touristiques identifiés est celui de la réalisation des voies d'accès appropriées à ces sites. Nous pensons particulièrement qu'il est important de goudronner la voie Ketukpå-Gblogblo et d'élargir les pistes qui mènent à ces sites, principalement ceux de Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo puis les entretenir. Cette possibilité présente un plus grand avantage, celui du désenclavement des ressources d'intérêt touristique, surtout que les divinités des trois villages précités sont regroupées dans un même espace dans chacun de ces villages.

Dans la valorisation de ces sites, il est important à long terme d'édifier un monument sur chacun des trois plus importants sites à savoir : Daagbé Nago, Jegu Nago et Gblogblo.

Le palais royal d'Ifangni-centre, de Lachè et de Jegu Nago peut être réhabilité et réaffecté aux activités de tourisme.

3.3.4. Stratégies pour valoriser le patrimoine immatériel culturel de la commune d'Ifangni

La commune d'Ifangni est dotée d'un patrimoine culturel extrêmement riche et varié, et si son patrimoine matériel (masques, statuettes, textiles..) en a longtemps été la facette la plus connue, son patrimoine immatériel (rituels, danses traditionnelles, musiques, tradition orale ...) mérite d'être valorisé et avoir une attention particulière du fait de l'extraordinaire potentiel de développement qu'il représente. Nous pensons pour mettre en valeur cette richesse culturelle immatérielle, qu'il est urgent :

? de créer un conservatoire de danses cérémonielles royales et populaire d'Ifangni. Ce conservatoire de danses cérémonielles et royales d'Ifangni aura pour mission la sauvegarde et la redynamisation de deux éléments essentiels du

80

patrimoine culturel immatériel de l'aire sociogéographique nago : la musique et les danses cérémonielles, royales ou populaires menacées d'extinction. Cette école aura aussi pour mission la promotion de danses sacrées aussi bien au plan national qu'international. Le conservatoire s'attèlera à transmettre cette richesse culturelle à ses apprenants qu'il recrutera tous les ans sur concours dans les établissements scolaires d'Ifangni. Les écoliers et élèves, recrutés suivront une formation artistique de cinq ans, à raison de 3 à 5 mois par année scolaire et au rythme de quatre heures par semaine. Cette formation peut être sanctionnée par le Certificat d'Aptitude Artistique avec diverses options : la formation axée sur la redécouverte des principes des chants et danses (Bolodjo, Ahanguéré, Chèkèrè, Arogbadjo,...), l'éducation physique (assouplissement et équilibre du corps, renforcement de la cheville), l'histoire de l'art, l'initiation à la lecture et l'écriture de la langue Nago ;

? de mettre l'accent sur la formation (tout comme l'atelier de renforcement des capacités des acteurs du patrimoine culturel immatériel tenu le 5 décembre 2011 à l'école du patrimoine africain EPA à Porto-Novo) et le rôle de la mairie d'Ifangni dans la mise en place des mesures nécessaires à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur leur territoire, comme l'adoption d'une politique générale, la désignation d'organismes compétents, la promotion d'études scientifiques, ou encore la mise en place de mesures juridiques, techniques et administratives. Le rôle des communautés dans l'identification et la transmission du patrimoine culturel immatériel serait également mis en avant tout au long de la formation, ainsi que l'importance de la sauvegarde de ce patrimoine pour le développement ; mobiliser les autorités et les collectivités locales pour entreprendre l'inventaire de ces musiques traditionnelles. Celles-ci regroupent une vaste diversité de traditions et de genres qui remplissent des fonctions sociales, spirituelles et culturelles fondamentales pour la cohésion sociale. Les communautés concernées verront leurs capacités renforcées pour inventorier et gérer de manière durable une base de données sur les musiques

81

traditionnelles et les savoir-faire artisanaux associés, afin de renforcer la viabilité de ces musiques et leur transmission aux générations futures. La base de données fournira également d'importantes sources pour la recherche, l'éducation et la promotion des artistes traditionnels de la commune d'Ifangni.

82

Conclusion

Le secteur touristique de la commune d'Ifangni regorge d'énormes potentialités touristiques (physiques, naturelles, historiques et culturelles). La diversité ethnique est à l'origine de cette richesse culturelle. Celle-ci se manifeste par le nombre de temples vodun et la variété des pratiques culturelles.

La présente étude qui vise à contribuer à une meilleure connaissance des potentialités touristiques et de leur importance dans le développement durable de la commune d'Ifangni constitue l'objectif général visé au cours de notre recherche. Les résultats de la présente étude mettent en lumière tant les points forts que les points faibles liés aux différents facteurs d'attractivité du tourisme.

Ainsi la force du tourisme culturel réside dans son offre culturelle riche et diversifiée qui est constituée d'équipements et de sites culturels (sources d'eau naturelles, palais royaux accessibles, temples vodoun, ...). Ces équipements et sites culturels sont des lieux d'attrait des touristes. Malheureusement, beaucoup d'entre eux ne sont pas accessibles aux touristes à cause de leur caractère sacré, de l'état dégradé des voies et surtout de celui des bâtiments. Malgré ce patrimoine riche et diversifié de la commune, la force d'attraction du tourisme culturel se limite presque aux nationaux car il n'attire qu'un nombre infime de touristes étrangers venus au Bénin (des touristes étrangers venus au Bénin au cours de cette année). C'est un effectif faible qui interpelle tous les responsables de la commune en charge du tourisme, de la culture et de l'artisanat.

Quant aux loisirs, le manque de centres et d'équipements de loisirs est criard. Les rares centres existants sont sous-équipés et souffrent d'aménagements appropriés. Les quelques équipements de loisirs implantés sont mal entretenus. Ces faiblesses identifiées constituent une entrave aux loisirs, une entrave qui bloque la commune dans sa mission d'attirer les touristes. Ces faiblesses liées au facteur « les loisirs » justifient d'ailleurs l'incapacité de la ville à attirer les touristes étrangers. Au-delà de cette incapacité à attirer les touristes étrangers, la commune est limitée dans ses efforts à attirer ses propres

83

fils et surtout les populations des autres communes du Bénin pour ses activités de loisirs.

La valorisation de ce patrimoine culturel contribuera à la connaissance des cultures anciennes, à la préservation, au maintien et au développement des activités traditionnelles en voie de disparition et surtout à l'autogestion par les populations concernées. Il s'agira de maintenir l'ardeur permanente de la culture ancienne traditionnelle chez les intervenants, de s'informer sur l'évolution du patrimoine culturel dans le monde puis d'essayer de mettre les nouvelles méthodes en les appliquant tout en tenant compte des réalités du milieu. Les expositions doivent être fréquemment renouvelées afin de retenir l'attention des visiteurs sur ces sites.

Il résulte du bilan obtenu après nos recherches sur le terrain que la commune d'Ifangni dispose de potentialités touristiques naturelles et socioculturelles importantes qui devraient constituer un élan de développement pour les autorités locales dans le contexte actuel de la décentralisation. Ainsi au regard du répertoire des sites touristiques, des différentes opportunités touristiques, ont peut affirmer que la première hypothèse de cette étude est confirmée. Mais il y a des difficultés et des problèmes qui constituent les faiblesses de l'industrie touristique de la commune d'Ifangni et l'empêche d'apporter des revenus consistants au budget de la mairie. La deuxième hypothèse se trouve aussi confirmée. La troisième hypothèse est confirmée aussi, dans la mesure où pour résoudre ces problèmes et permettre un meilleur développement du tourisme dans le secteur d'étude, il faut réorganiser ce secteur d'activité en situant les responsabilités de chaque acteur. La mise en application de ces actions proposées favoriserait l'essor du tourisme dans la commune d'Ifangni.

84

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11- Deprest F. (1997) Enquête sur le tourisme de masse, l'écologie face au territoire, Paris, Belin, p. 6.

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Direction générale du trésor et de la politique économique de France (Avril 2004), l'attractivité de l'agglomération de l'Île de France, 138 p.

13- E.P.A. (septembre 2002) Quels débouchés touristiques pour le patrimoine culturel immobilier en Afrique, 75 p.

14- Elegbe A.A., (2001), Tourisme dans les départements de l'Ouémé et du Plateau : Diagnostic et stratégies de promotion FLASH, Université d'Abomey Calavi, 101p.

15- Fabrice H., (2004) Investissement International et politiques d'attractivité, Economica, 324 Pages.

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19- Hounkonnou G. J. B., (2001) Evolution du tourisme au BENIN : approche géographique. Mémoire de maitrise à Abomey Calavi, UAC/FLASH/DGAT, 78p

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21- Mairie d'Ifangni (2005), Plan du développement Municipal d'Ifangni (2005 - 2009).

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24- Michel. F. (1998) touristes, sociétés. L'harmattan, paris, 376p

25- OMT (1983) : Etude sur l'appréciation et la valeur sociale des investissements du tourisme, 32 p.

26- OMT (1985) : Rôle des opérateurs touristiques transnationaux dans le développement du tourisme 6ème session du 17-26 sept 1985, 21p.

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Oussou M. C., (1988) Les équipements touristiques à Cotonou. Analyse cartographique. Mémoire de maitrise de géographie.UNB /FLASH/DGAT, 108 p

28- Pecqueur B., (2000) : Le développement local : pour une économie des territoires, Paris, La découverte et Syros, 62 p.

29- Sego S.B., (1993) Potentialités et contraintes de la valorisation des sites touristiques dans le Borgou nord .Mémoire de maîtrise en Géographie (UNB).

30- Vellas F., (1985) Economie et politique du tourisme international, Paris, Economica, 78 p.

31- Zoulin A., (2001) : Etude géographique des palais royaux : importance dans le tourisme, Mémoire de maitrise de géographie à Abomey Calavi, UAC/FLASH/DGAT, 91 p.

87

LISTES DES TABLEAUX, PHOTOS ET FIGURES

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de la situation géographique de la commune d'Ifangni

Figure 2: Dynamique de l'évolution de la population d'Ifangni de 1979 à 2013

Figure 3: Carte des sites touristiques répertoriés de la commune d'Ifangni

Figure 4 : Evolution de l'effectif des visiteurs nationaux et étrangers

Figure 5 : Fréquence de visites des nationaux et des étrangers sur les sites touristiques

Figure 6 : Taux de fréquentation de quelques sites touristiques dans la commune

d'Ifangni

Figure 7 : Taux de fréquentation des principaux marchés de la commune d'Ifangni

Figure 8 : Carte des sites touristiques sélectionnés de la commune d'Ifangni

Figure 9 : Itinéraires touristiques de la commune d'Ifangni

Figure 10: Mécanisme de l'apport du tourisme dans le développement socio-

économique dans la commune d'Ifangni

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Quelques productions de la Commune d'Ifangni

Tableau II : Synthèse de la recherche documentaire

Tableau III : Distribution de l'échantillon

Tableau IV : La matrice SWOT pour la formulation des stratégies

Tableau V: Les caractéristiques des deux palais royaux accessibles

Tableau VI : Les caractéristiques des temples de divinités accessibles aux touristes

dans la commune d'Ifangni

Tableau VII: Rôle de quelques sociétés secrètes et leur période de célébration

Tableau VIII: Les caractéristiques du motel d'Ifangni

Tableau IX: Les caractéristiques du motel d'Ifangni

Tableau X: Les différents marchés de la commune

Tableau XI : Propositions de solutions pour la valorisation du patrimoine touristique à

Ifangni

Tableau XII : Caractéristiques et programmations des manifestations culturelles et

cultuelles de la commune d'Ifangni

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: La source naturelle d'eau "Odo okédjré" de Zian

Photo 2 : La vallée encaissée de "Iguidi" dans l'arrondissement de Lagbè Photo 3: La façade principale de la forêt sacrée d'Oro d'Ifangni-centre Photo 4: Temple divinité Oloun à Jegu Nago

Photo 5 : Temple divinité Oduduwa à Jegu Nago

Photo 6: La divinité représentant le roi enfoncé dans le sol à Jegu Nago

88

Photo 7 : La divinité Itcha-bédji à Daagbé Nago

Photo 8: Le siège de la divinité Toula-kétu à kétoukpè

Photo 9 : Des masques Gålådå, un héritage culturel touristique

Photo 10: Un spectacle gålådå à Daagbé Nago

Photo 11 : Un "égun-gun" rencontré à Ita-Soumba

Photo 12: Démonstration de danse vodun "zangbéto" au cours de la fête du vodun

Photo 13: Adepte du vodun Shango à Jegu Nago

Photo 14: Divinité Shango à Jegu Nago

Photo 15 : Un foyer de tissage à Akadja

Photo 16: Façade principale de l'hôtel Assiko d'Ifangni-centre

89

ANNEXES

90

Cadres institutionnel et réglementaire du tourisme

V' Cadre institutionnel

Au niveau international, le cadre du tourisme a été tracé par les Nations Unies à travers la création de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dont les statuts ont été adoptés le 27 septembre 1970 à Mexico par l'Union Internationale des Organismes Officiels de Propagande Touristique (UIOOT). Au niveau régional, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), accorde une grande importance au secteur du tourisme. Dans son Traité révisé l'instituant, l'article 22 a été consacré à la création de la Commission Technique : Transports, Communications et Tourisme. Au niveau sous-régional, l'Union Economique et Monétaire ouest Africaine (UEMOA) s'est intéressée au tourisme en créant en son sein, un Commissariat chargé de l'Aménagement du territoire communautaire, des Transports et du Tourisme. Au niveau national, l'organisation de l'activité touristique est aujourd'hui effective et animée par trois Directions Techniques et des structures connexes à savoir :

· la Direction du Développement Touristique ;

· la Direction des Professions et des Etablissements Touristiques ;

· la Direction de l'Animation et de la Promotion Touristiques ;

· le Conseil National du Tourisme ;

· le Fonds de Développement et de Promotion Touristiques ;

· la Cellule d'Exécution du Projet de la Route des pêches. V' Cadre réglementaire

A ce niveau, la réglementation du tourisme a été rendue effective sur le plan international, régional, sous-régional et national par :

91

y' le Code Mondial d'Ethique du Tourisme adopté en juillet 2001 par le Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) et entériné par l'Assemblée Générale des Nations Unies dans sa Résolution A/RES/56/212 du 21 décembre 2001 ;

y' l'Article 34 du Chapitre VII du Traité révisé instituant la CEDEAO précisant les attributions du tourisme ;

y' la Politique Commune du Tourisme et du Code d'Investissement Touristique de l'UEMOA adoptés lors de la Conférence des Experts tenue à Ouagadougou du 12 au 15 décembre 2007 ;

y' la Convention N°004/CE/98 relative à l'institution du Visa Touristique Entente (VTE) signée à Cotonou le 13 août 1998 par le Conseil de l'Entente ;

y' la Revue de la législation en matière de tourisme au Bénin.

92

POTENTIALITES TOURISTIQUES ET DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D'IFANGNI (Sud Est du Bénin)

Contexte

Le présent questionnaire est réalisé dans le cadre de nos travaux de recherche de mémoire de maîtrise en Aménagement du territoire de la faculté des Lettre Arts et Sciences Humaines (FLASH). Nous le soumettons à votre attention et souhaitons votre collaboration dans le but d'avoir des renseignements utiles.

FICHE N°1 : A L'ENDROIT DES AUTORITéS EN CHARGE DU TOURISME DANS LA COMMUNE D'IFANGNI

GENERALITES

Date

Arrondissement Village

Quartier

Nom et prénoms

Ethnie : Gun Yoruba Tori Nago Autre

Lieu de résidence .

Age : = 20ans >20 ans < 40ans

Niveau d'instruction : analphabète primaire secondaire supérieur

Sexe : Masculin Féminin

1- La commune d'Ifangni dispose t-elle des sites touristiques reconnus ? a-veuillez-nous citer ceux qui sont valorisés

b- Les sites touristiques reconnus non valorisés

c- Les potentiels sites non reconnus et pouvant être valorisés.

d- Autres attraits touristiques à valoriser dans la commune d'Ifangni.

2- Quand ces sites ont été valorisés ?

3- En a-t-on tenu compte dans le choix des sites et de leur aménagement ?

Oui Non

4- Qu'est-ce qui est prévu pour attirer et fidéliser les touristes dans la commune

d'Ifangni ?

5- Existe-t-il des guides touristes officiels dans la commune ?

Oui Non

6- Si non pourquoi ?

7- Si oui reçoivent-ils une formation adéquate ?

Oui Non
pourquoi ?

8- Sont-ils bien rémunérés ?

Oui Non

9- Quelles les activités qui accompagnent ce secteur dans la commune ? Pêche agriculture élevage commerce artisanat saliculture autres

10- A-t- on prévu des campagnes de sensibilisation des populations pour les préparer à avoir de bon comportements d'accueil aux touristes ?

93

POTENTIALITES TOURISTIQUES ET DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D'IFANGNI (Sud Est du Bénin)

Contexte

Le présent questionnaire est réalisé dans le cadre de nos travaux de recherche de mémoire de maîtrise en Aménagement du territoire de la faculté des Lettre Arts et Sciences Humaines (FLASH). Nous le soumettons à votre attention et souhaitons votre collaboration dans le but d'avoir des renseignements utiles.

FICHE N°1 : A L'ENDROIT DES AUTORITéS LOCALES, AUX GESTIONNAIRES DES SITES ET AUX GUIDES TOURISTIQUES

GENERALITES

Date

Arrondissement Village

Quartier

Nom et prénoms

Ethnie : Gun Yoruba Torri Nago Autre

Lieu de résidence .

Age : = 20ans >20 ans < 40ans

Niveau d'instruction : analphabète primaire secondaire supérieur

Sexe : Masculin Féminin

1- Depuis quand les sites touristiques ont-ils été mis en exploitation ?

2- Qui est chargé de la gestion de ces sites ? Mairie Etat famille royale

3- Avez-vous une saison touristique ?

Oui Non

4- Si oui à quelle période ?

5- Quelles sont les nationalités des touristes qui vous fréquentent dans la commune ?

6- Les Béninois visitent les sites ?

Oui Non

7- Si non pourquoi ?

8- Existe-t-il des retombées économiques ?

9- Qui assure leur gestion ?

10- La promotion du tourisme est-elle indispensable pour votre commune ?

Oui Non

11- Etes-vous satisfaits de ce que vous offrez aux touristes ?

Oui Non Que faire ?

12- Existe-t-il des dispositifs pour assurer leur sécurité ?

Oui Non

13- Le tourisme génère-t-il des emplois pour votre ville ?

Oui Non

14- Avez-vous des programmes d'aménagement pour un meilleur développement du tourisme ?

Oui Non

15- Si oui lesquels ?

94

POTENTIALITES TOURISTIQUES ET DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D'IFANGNI (Sud Est du Bénin)

Contexte

Le présent questionnaire est réalisé dans le cadre de nos travaux de recherche de mémoire de maîtrise en Aménagement du territoire de la faculté des Lettre Arts et Sciences Humaines (FLASH). Nous le soumettons à votre attention et souhaitons votre collaboration dans le but d'avoir des renseignements utiles.

FICHE N°1 : A L'ENDROIT DES POPULATIONS DES VILLAGES OU

QUARTIERS

GENERALITES

Date

Arrondissement

Village Quartier

Nom et prénoms

Ethnie : Gun Yoruba Torri Nago Autre

Lieu de résidence .

Age : = 20ans >20 ans < 40ans

Niveau d'instruction : analphabète primaire secondaire supérieur

Sexe : Masculin Féminin

1- Quelles sont les activités que vous pratiquez dans votre village /quartier ? Pêche Agriculture Elevage Commerce Tourisme Saliculture Artisanat

2- Quelle est l'activité prédominante ?

Agriculture Commerce Elevage Artisanat Tourisme Saliculture .

3- Quelles sont les manifestations culturelles qui se déroulent dans votre village /quartier ?

4- Les touristes viennent-ils souvent dans votre village/quartier ?

Pas du tout Pas souvent Régulièrement Abondamment

5- Quelle est la durée de leur séjour ?

Jours . Mois

6- Ou restent-ils ?

Motel Hôtel Autorités locales Famille d'accueil

7- Qu'est ce que vous gagnez de leur séjour ?

8- A qui profite le plus l'arrivée d'un touriste ?

9- Existe-t-il des personnes qui travaillent dans le secteur touristique dans votre

village /quartier de? Oui Non

10- Existe-t-il des moyens de navigation dans votre village ?

Pirogue Barques motorisées Autres à préciser

11- Leur présence perturbe-t- elle vos activités

Oui Non si oui comment ?

12- Souhaiteriez-vous que les touristes viennent davantage ?

Oui Non

13- Quels sites apprécient-ils le plus ?

14- Pourquoi ?

15- Quelles sont les divinités/fétiches qui existent dans votre village/quartier de?

95

POTENTIALITES TOURISTIQUES ET DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D'IFANGNI (Sud Est du Bénin)

Contexte

Le présent questionnaire est réalisé dans le cadre de nos travaux de recherche de mémoire de maîtrise en Aménagement du territoire de la faculté des Lettre Arts et Sciences Humaines (FLASH). Nous le soumettons à votre attention et souhaitons votre collaboration dans le but d'avoir des renseignements utiles.

FICHE N°1 : A L' ENDROIT DES TOURISTES EN VISITE DANS LA COMMUNE D'IFANGNI

GENERALITES

Date

Arrondissement Village

Quartier

Nom et prénoms

Ethnie : Gun Yoruba Torri Nago Autre

Lieu de résidence .

Age : = 20ans >20 ans < 40ans

Niveau d'instruction : analphabète primaire secondaire supérieur

Sexe : Masculin Féminin

1- Quels sont les attraits touristiques qui vous poussent à visiter la commune d'Ifangni ?

2- Pour quelles raisons avez-vous choisi la commune d'Ifangni ?

3- Quelle est la périodicité de votre visite ?

4- Pourquoi avez-vous choisi le Bénin plutôt que autres destinations

touristiques ?

5- Le Bénin est-il une bonne destination touristique ?

Oui Non Si non pourquoi ?

6- Quels sont les sites touristiques que vous avez visités dans cette commune?

7- Quelles impressions avez-vous de ces sites ?

8- Quel est le site qui vous impressionné ? pourquoi ?

9- Etes-vous satisfaits de votre visite touristique dans la commune ?

Oui Non Si non pourquoi ?

10- Combien dépensez-vous en moyenne pour votre :

Hébergement f cfa vos visites .f cfa achats d'objets d'arts f cfa

11- Votre sécurité est-elle assurée ?

12- Combien de temps avez-vous déjà fait ou désirez-vous faire

ici ? pourquoi .

13- Comment trouvez-vous les infrastructures routières sur ces sites ?

14- Qu'est-ce qu'on peut faire un meilleur développement du tourisme dans cette commune?.

15- Quels sont les obstacles que vous rencontrez quand vous venez en visite touristique dans la commune d'Ifangni ?

96

TABLE DES MATIERES

Dédicace 3

Remerciements 4

Sigles & acronymes 5

Résumé 6

Abstract 6

Introduction . 7
CHAPITRE I : CADRES GEOGRAPHIQUE, THEORIQUE ET APPROCHE

METHODOLOGIQUE 10

1.1. Cadre théorique . 10
1.1.1.Problématique 10

1.1.2. Hypothèses 13

1.1.3. Objectifs 13

1.4. Cadre géographique .. 14

1.2.1. Fondements physiques . 16

1.2.1.1. Caractéristiques physiques valorisantes de l'attractivité de la commune d'Ifangni 16

1' Relief .. 16

1' Climat 16

1' Sols . 17

1' Végétation . 17

1.2.2. Fondements humains et économiques 18
1.2.2.1. Caractéristiques historiques valorisantes de l'attractivité de la commune d'Ifangni 18

1.2.2.1.1. Historique 18

1.2.2.1.2. Le peuplement de la Commune d'Ifangni 19

1.2.2.1.3. Données démographiques . 20

1.2.3. Fondements économiques du tourisme dans la commune d'Ifangni 21

1.2.3.1. Economie locale et tourisme 21

1.2.3.2. Agriculture et tourisme 22

1.3. Approche méthodologique 23

1.3.1. Collecte des données 23

1.3.1.1. Recherche documentaire 23

1.3.12. Revue de littérature 24

1.3.13. Clarification de concepts 26

1.3.2. Enquêtes de terrain 28

1.3.2. 1. Matériels, outils et techniques de collecte des données 28

1' Matériels et outils 28

1' Techniques de collecte des données 29

1.3.2. 2. Echantillonnage 30

97

1.3.2. 3. Traitement et analyse des données 31

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DU TOURISME DANS LA COMMUNE

D'IFANGNI . 34

2.1. Ressources culturelles et sites d'intérêt touristique 34

2.1.1. Atouts et potentialités matériels touristiques 34

2.1.1.1. Potentialités touristiques naturelles 34

2.1.1.2. Potentialités socio-culturelles 36

ü Forêts sacrées . . .

36

ü Ressources culturelles 37

® Palais royaux . 38

® Temples vodoun 40

® Temples vodouns et panthéons Nago de la commune d'Ifangni .. 40

2.1.2. Patrimoine culturel immatériel : Manifestations culturelles à caractère touristique 47

2.1.2.1. Panthéon Gun-T?li-Ajaranu 48

2.1.2.2. Divinités communes aux deux panthéons . 51

2.1.3. Tourisme et patrimoine culturel immatériel à Ifangni 53

2.1.4. Sites touristiques répertoriés dans la commune d'Ifangni 53

2.1.5. Artisanat et tourisme dans la commune d'Ifangni 55

2.2. Place actuelle du tourisme dans la commune d'Ifangni . 56

2.2.1. Place du tourisme dans le plan de développement communal d'Ifangni . 56

2.2.2. Fréquentation des établissements touristiques 57

2.2.3. Evaluation de l'attractivité liée aux loisirs 58

2.2.3.1. Equipements hôteliers 58

59

® Motel d'Ifangni 60

2.3. Flux des touristes de la commune d'Ifangni 61

...

® Hôtel Assiko de la mairie d'Ifangni

CHAPITRE III : PROPOSITION POUR UNE DYNAMISATION DU TOURISME DANS LA COMMUNE D'IFANGNI

64

3.1. Tourisme fondé sur les atouts et potentialités significatifs dans la commune d'Ifangni 64

3.1.1. Sites touristiques dignes d'intérêts 64

3.1.2. Manifestation culturelles et cultuelles périodiques dignes d'intérêts touristiques.... 66

3.1.3. Propositions d'itinéraires touristiques . 67

3.2. Problèmes liés au développement du tourisme dans la commune d'Ifangni . 71

3.2.1. Pesanteurs socioculturelles et organisationnelles 72

3.2.1.1. Pesanteurs socioculturelles 72

3.2.1.2. Pesanteurs organisationnelles 73

3.3. Suggestions 74

3.3.1. Valorisation du patrimoine culturel et développement local . 77

3.3.2. Moyens pour convaincre les populations .. 78

98

3.3.3. Actions de valorisation . 78

3.3.4. Stratégies pour valoriser le patrimoine immatériel culturel de la commune d'Ifangni 79

Conclusion 82

Bibliographie 84

Liste des figures 87

Liste des tableaux 87

Liste des photos 87

Annexe . 89






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo