WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Une agriculture urbaine durable à  Kigali (Rwanda)

( Télécharger le fichier original )
par Felicien SEBUHINJA
Universite du Maine (France) - Masterà¢â‚¬â„¢s degree en politiques territoriales et developpement durable 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V.8. Différentes visions de l'agriculture urbaine et ses espaces

Répondant à diverses pressions spécifiques, chaque type de territoire se forme selon sa dynamique et ses composantes sociales internes propres. Dans les faits, la réaction du milieu (urbain et agricole) aux forces et pressions internes et externes contribue à définir la trajectoire qui primera dans un territoire agricole donné. Les interactions spécifiques entre les systèmes agricoles urbains et l'environnement dans lequel ils se déroulent créent des opportunités spécifiques diverses au travers desquelles, on peut identifier trois types d'agriculture (Janin et Perron, 2005): l'agriculture des grands espaces ; l'agriculture des espaces confinés dans les espaces urbains denses et une agriculture de reliance dans les espaces intermédiaires.

V.8.1. Agriculture des grands espaces

L'agriculture des grands espaces se trouve dans les entités lui offrant de `'grands espaces'' avec des potentiels agronomiques et de relief favorable. Les recettes tirées de l'activité agricole sont suffisamment importantes pour justifier le maintien des terres dans le secteur, et il n'existe guère de pressions en faveur d'une urbanisation. Les terres peuvent être mises hors production par les exploitants agricoles, mais elles ne sont généralement pas vendues et peuvent de nouveau être mises en exploitation si les conditions économiques le justifient.

La gestion de ces terres peut également être modifiée soit en raison de leur affectation à la production de cultures différentes, soit en vue d'intensifier la production d'un produit agricole donné. Elle est orientée vers la production de masse et nécessite des ressources spatiales importantes pour atteindre une dimension économique suffisante. Ces agricultures sont sensibles aux disponibilités en ressources spatiales liées à l'espace-support : foncier, degré de liberté des flux, niveau d'indépendance par rapport au voisinage,...

V.8.2. Agriculture des espaces confinés

A l'intérieur de la zone urbaine, l'agriculture urbaine se pratique dans les interstices du bâti à l'intérieur du périmètre urbain. Il s'agit d'espaces inconstructibles du fait de leur vocation agricole affirmée et juridiquement consolidée, ou bien de terres en exploitation temporaire, en attendant une valorisation suffisante pour réaliser la rente foncière. En outre, en vue de leur 36

développement ultérieur, les zones urbaines comportent une "réserve de terres", dans laquelle on observe souvent des activités agricoles, d'où la présence d'un nombre significatif d'exploitations à l'intérieur des limites des agglomérations.

En situation plus urbaine dominent des tissus d'exploitation orientés vers des productions se satisfaisant d'espaces plus confinés parce que moins gourmandes en ressources spatiales. Ces agricultures d'espaces «confinés» dans l'urbain ont la capacité d'inscrire plus facilement leur fonction de production dans les tissus urbains. Souvent, la réaction des agriculteurs concernés consiste à affirmer leur fonction économique dans une logique de défense des ressources spatiales (foncier, lutte contre le morcellement...).Cette stratégie est d'autant plus facilement reconnue que ces formes d'agriculture sont une pièce du projet identitaire de la collectivité. Ce sont essentiellement des productions à haute valeur ajoutée telles que le maraîchage et l'horticulture.

Au Nord comme au Sud, la culture en zones denses se heurte au manque d'espaces : l'agriculture verticale prend alors le relais, hors-sols, dans les centres-villes. Des cultures en sacs ont ainsi été développées dans les bidonvilles de Nairobi (Kenya) par l'ONG Solidarités et les expériences de potagers sur les toits fleurissent au Canada. En version technologique et futuriste, des prototypes de serre biologique verticale en ville laissent penser qu'il serait possible de produire, pour une occupation au sol d'un hectare, l'équivalent de 10 hectares cultivés. Des architectes planchent très sérieusement sur l'idée de tours agricoles pour cultiver dans les étages ( Grollier K., 2009)

Plusieurs facteurs sont en jeu. En premier lieu, étant donné l'avantage que lui procure sa localisation, le foncier coûte plus cher. Toutes les études foncières montrent que la différence entre le prix de la terre à vocation agricole et celle qui est promise, à court et moyen terme, à la construction, est considérable. La valeur peut être multipliée par un facteur qui varie de 20 à plus de 300 (Donadieu, 2004). D'autre part, la terre y est généralement de meilleure qualité, de nombreux sites urbains s'étant initialement développés dans les zones les plus favorables à l'agriculture. En deuxième lieu, les types d'activité agricole pratiqués sur ces espaces ont généralement une meilleure productivité par hectare, mais demandent également une importante main-d'oeuvre par hectare et atteignent un niveau d'efficience minimale sur une superficie relativement faible. En troisième lieu, enfin, contrairement à ce qui se passe pour les exploitations plus éloignées, les ménages agricoles vivant à proximité immédiate des

zones urbaines sont largement en mesure d'allouer leur main-d'oeuvre à des activités non 37

agricoles. Autrement dit, les exploitations à temps partiel sont plus fréquentes, et les ménages travaillant à temps partiel ont généralement des exploitations de plus petite taille du fait qu'ils disposent de moins de main-d'oeuvre pour l'agriculture.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein