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Agriculture et croissance économique dans les pays de la CEMAC

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par AZAKI MAHAMAT
Université de Ngaoundéré - Master II 2014
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland

MINISTRY OF HIGHER EDUCATION

THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT

ECONOMICS DEPARTMENT

251659776

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

UNIVERSITE DE NGAOUNDERE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT D'ECONOMIE

251658752

251660800

PR

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE EN VUE DE L'OBTENTION DU MASTER RECHERCHE EN SCIENCES ECONOMIQUES

AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC

251661824

Rédigé Par :

MAHAMAT AZAKI

Licencié en Economie Monétaire et Bancaire
MATRICULE : 10C369EG

Sous la direction du :

Pr SAHA JEANCLAUDE

Agrégé de Sciences Economiques

ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015

251657728

SOMMAIRE

SOMMAIRE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES GRAPHIQUES vii

RESUME viii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION GENERALE 1

PARTIE I : CADRE D'ANALYSE ET PRESENTATION DU SOUS SECTEUR AGRICOLE DANS LA CEMAC 17

CHAPITRE I : CADRE MACROECONOMIQUE D'ANALYSE DE L'AGRICULTURE 19

SECTION I : L'AGRICULTURE DANS LA COMPTABILITE NATIONALE 19

SECTION II : LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU EVELOPPEMENT ECONOMIQUE 27

CHAPITRE II : L'AGRICULTURE DANS LA CEMAC 34

SECTION I : L'ETAT DU SOUS SECTEUR AGRICOLE 34

SECTION II : LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE 41

PARTIE II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC 53

CHAPITRE III : TECHNIQUES D'ESTIMATION DU ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : METHODOLOGIE 55

SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE NEO-CLASSIQUE 55

SECTION II : DONNEES D'ETUDE ET MODELE D'ESTIMATION 62

CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA CEMAC 70

SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 70

SECTION II : IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES 84

CONCLUSION GENERALE 90

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 92

ANNEXES 95

TABLE DES MATIERES 111

DEDICACE

Je dédie ce modeste travail à mon feu père AZAKI ADOUM

251656704

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail qui nous a demandé de l'endurance, l'heure est venue pour nous d'exprimer notre profonde gratitude à l'endroit de ceux qui, de près ou de loin ont participé à la réalisation de ce travail.

Ø Nous tenons tout d'abord à remercier Allah de nous avoir accordé santé, courage et persévérance ;

Ø Nous exprimons notre profonde gratitude à l'endroit du Pr. SAHA JEAN CLAUDE, mon directeur de mémoire, pour sa disponibilité, son écoute, et surtout sa rigueur en faveur d'un travail toujours repensé qui nous ont été très précieux ;

Ø Nous ne saurons oublier le corps enseignant de la Faculté car ce travail est aussi la somme algébrique des formations reçues durant notre parcours ;

Ø A mon cher grand frère ADOUM AZAKI qui a sacrifié toute sa vie pour notre éducation et qui n'a jamais cessé de jouer le rôle d'un père pour nous ;

Ø A mes frères et soeurs, HALIME AZAKI, FATIME AZAKI, MAIMOUNA AZAKI, SALEH AZAKI, ABDOULAYE AZAKI, ADAMA AZAKI, MOUSSA AZAKI, HAROUN AZAKI, ainsi qu'à mes cousins et cousines IDRISS MAHAMAT, SABOURA, MAHAMAT AHMAT, DANNA qui m'ont toujours encouragé ;

Ø A ma chère mère KOUBRAH ISSAKHA et mes tantes ACHE MOUSSA, MINA ASSAFI, ZARA ASSAFI, HAOUA, HANAN DJADID, RAHMATA CHADRA, FANNE CHADRA sans oublier FATME DJABA qui n'ont jamais cessé de m'aider ;

Ø Mes camarades de la même promotion 2014-2015, à tous mes voisines et voisins de la cité DON CORLEONE II ;

Ø Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail, qu'ils s'en trouvent ici remerciés.

LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

ADLI

Agricultural Demand-Led Industrialisation

BEAC

Banque des Etats de l'Afrique Centrale

BM

Banque Mondiale

CEBEVIRAH

Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques

CEMAC

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

DSRP

Document Stratégique de Réduction de Pauvreté

FAO

Food and Agriculture Organization

ha

Hectare

IDE

Investissement Direct Etranger

LSDV

Least Square Dummy Variables

MCG

Moindres Carrés Généralisés

MCO

MoindresCarrésOrdinaires

Naf

Nomenclature d'activités françaises

OMD

Objectifs du Millénaire pour le Développement

PIB

Produit Intérieur Brut

PIBRH

Produit Intérieur Brut par Habitant

PMA

Pays les Moins Avancés

PME

Petite et Moyennes Entreprises

PMI

Petites et Moyennes Industries

PRASAC

Pôle Régional de Recherche Appliquée au développement des Savanes d'Afrique Centrale

RCA

République centrafricaine

RNB

Revenu National Brut

RND

Revenu National Disponible

TVA

Taxe sur la Valeur Ajoutée

UDEAC

Union Douanière et Economique des Etats de l'Afrique Centrale

VA

Valeur Ajoutée

VAAGR

Valeur Ajoutée du sous secteur Agricole

VAIND

Valeur Ajoutée du secteur Industriel

VECM

Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur

WDI

World DevelopmentIndicator

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Données démographiques 2

Tableau 2 : Évolution de la part de l'agriculture dans le PIB des pays de la CEMAC 37

Tableau 3 : les principales cultures de rente des pays de la CEMAC 39

Tableau 4 : Présentation des variables et leurs signes attendus 62

Tableau 5 : Stationnarité des variables 71

Tableau 6 : Test de spécification des équations et choix du modèle approprié 72

Tableau 7 : Résultats des estimations par pays (modèle 1) 74

Tableau 8 : Résultats des estimations du modèle 1 75

Tableau 9 : Test de spécification des équations et choix du modèle approprié 80

Tableau 10 : Résultats des estimations par pays (modèle 2) 81

Tableau 11 : Résultats des estimations du modèle 2 82

LISTE DES GRAPHIQUES

Figure 1 : Évolution de la part de l'agriculture dans le PIB de la CEMAC 2

RESUME

De nombreuses études ont montré le rôle de l'agriculture dans le processus de développement économique. Pour les physiocrates, l'agriculture est indispensable au développement ; elle fournit des ressources nécessaires au développement économique. Ainsi, ce travail a pour objectif principal de montrer l'interaction entre l'agriculture et la croissance économique dans la zone CEMAC. Grace au modèle classique (Solow, 1965), nous avons pu estimer et tester nos hypothèses. Il en ressort de cette estimation que l'agriculture contribue positivement à la formation du PIB en CEMAC. Cependant, nous avons également montré que la dynamique du secteur agricole influence positivement le secteur industriel en CEMAC.

Mots clés : agriculture, croissance économique, secteur agricole, secteur industriel, CEMAC.

ABSTRACT

Many studies have shown the role of agriculture in the economic development process. For the physiocrats, agriculture is essential for development; it provides the necessary resources for economic development. Thus, this work's main objective is to show the interaction between agriculture and economic growth in the Economic and Monetary Community of Central Africa (EMCCA) zone. Thanks to the classic model (Solow, 1965), we were able to estimate and test our hypotheses. It follows from this estimate that agriculture does contribute positively to the GDP in the EMCCA. However, we have also shown that the dynamics of the agricultural sector positively influencing the industrial sector in EMCCA.

Keywords: agriculture, economic growth, agriculture, industry, EMCCA.

INTRODUCTION GENERALE

251653632

I.CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

Theodore Schultz entama son discours d'acceptation du prix Nobel d'économie de 1979 en faisant l'observation suivante :

« Pour la plupart, les habitants de la planète sont pauvres ; par conséquent, étudier l'économie de la pauvreté nous apporterait beaucoup de renseignements sur les principes économiques qui comptent vraiment. Partout dans le monde, les pauvres tirent en majorité leur revenu dans l'agriculture ; par conséquent, étudier l'économie agricole nous apporterait beaucoup de renseignements sur l'économie de la pauvreté » (Schultz, 1979).

Après sa création le 16 mars 1994 à N'Djamena au Tchad, sur les cendres de l'Union Douanière et Economique des Etats de l'Afrique Centrale (UDEAC), la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) est un outil d'intégration et de développement socioéconomique et un espace de solidarité entre les six pays de l'Afrique centrale en voie de développement qui en sont membres: le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), la République du Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad.

La zone CEMAC s'étend du nord au sud, entre le 24e degré de latitude nord et le 5e degré de latitude sud et de l'ouest à l'est, entre le 8e et le 28e degré de longitude est. Elle couvre une superficie totale de plus de 3.000.000 Km2 dont 1.284.000 pour le seul Tchad.

La sous-région est dotée d'abondantes ressources naturelles, aussi riches que diversifiées. On y rencontre cinq grandes zones agro-écologiques:

Ø La zone saharienne : c'est une zone désertique représentée uniquement au Tchad où elle couvre 60% du territoire au nord, soit 770.400 Km². Elle est caractérisée par une pluviométrie variant de 0 à 300 mm du nord vers le sud et une végétation (quand il y en a) de steppes ou pseudo steppes. Les sols nus, caractérisés par des dunes, occupent les confins septentrionaux de la zone. A ce niveau, les points de végétation se rencontrent essentiellement dans des oasis où existent des palmeraies, puis des parcours clairsemés, utilisés pour des élevages camelins et caprins nomades.

Ø La zone sahélienne : c'est une zone relativement sèche, caractérisée par une pluviométrie allant de 300 à 700 mm. La végétation est constituée d'un tapis herbacé composé en grande partie de graminées et parsemé d'arbustes, en particulier des épineux. Une petite partie de l'extrême nord du Cameroun et presque le tiers du territoire tchadien font partie de cette zone.

Ø La zone soudano-sahélienne : dans cette zone, la pluviométrie est généralement comprise entre 700 et 1 000 mm et peut, dans certains cas, atteindre et dépasser 1 200 mm. La végétation y est constituée de vastes savanes arbustives. C'est une zone de transition entre les régions sèches et les régionshumides. Elle est représentée dans trois pays: le nord du Cameroun, la RCA et le sud du Tchad.

Ø La zone soudano-guinéenne : cette zone est également une zone de transition, mais elle est plus humide que la précédente. Elle est caractérisée par une pluviométrie allant de 1 200 à 1 600 mm et une végétation constituée de hautes savanes boisées et de forêts clairsemées. Cette zone agro-écologique se retrouve dans la partie centrale du Cameroun, la partie ouest et centrale de la RCA, le sud-ouest du Congo et le sud du Gabon.

Ø La zone forestière: c'est la zone de climat équatorial, fortement humide. Elle est caractérisée par une pluviométrie comprise généralement entre 1 600 et 2 500 mm, pouvant atteindre jusqu'à 4 000 mm, comme c'est le cas dans les provinces du littoral et du sud-ouest du Cameroun. La végétation est constituée de forêts plus ou moins denses. Cette zone couvre les parties sud du Cameroun et de la RCA, le nord et le centre du Congo, une partie importante du Gabon et tout le territoire de la Guinée équatoriale.

La diversité du climat est un facteur explicatif important de la diversité des cultures agricoles dans les pays de la CEMAC. Cependant, l'un des thèmes d'actualité largement débattus dans le monde entier est celui du rôle de l'agriculture dans le développement des Pays les Moins Avancés (PMA). L'analyse de l'importance de l'agriculture dans la réduction de la pauvreté dans ces pays a fait l'objet de plusieurs études. Ces études ont montré que dans les pays en développement, l'agriculture est considérée comme le pilier de l'économie et le secteur productif le plus important à travers le rôle crucial qu'elle joue dans le produit intérieur brut (PIB).

En effet, elle reste l'activité majeure en milieu rural, milieu dans lequel la population était estimée en 2001 à 56 % de la population totale par la FAO. Elle constitue même le principal secteur de l'économie des pays de la CEMAC car elle occupe près de 64% de la population active et contribue à l'ordre de 25% à la formation du PIB. En outre, la croissance du surplus agricole est considérée par certains économistes comme la condition de base du développement économique. D'autres économistes considèrent que pour les pays sous-développés c'est l'industrialisation qui en fournissant des techniques modernes permet le développement de l'agriculture. Une troisième catégorie d'économistes soutient le principe selon lequel il faut « marcher sur ses deux jambes ». Du point de vue de l'analyse économique, l'agriculture a retenu l'attention de plusieurs acteurs tout au long de l'histoire : les auteurs romains, les agrariens mercantilistes français, les physiocrates, les ingénieures agronomes français, etc.

Block (1999) a utilisé la méthode des multiplicateurs sectoriels pour montrer que la croissance dans le secteur agricole est primordiale à la promotion de la croissance économique en Ethiopie, Par ailleurs, Fan et alii. (2000) dans leur analyse ont débouché sur l'importance de l'amélioration technologique et des infrastructures rurales dans la stimulation de la croissance en Inde.

Le secteur agricole joue un rôle important dans l'amorçage du développement économique des pays de la CEMAC et, comme l'affirme Bella (2009), c'est un secteur en amont des autres secteurs d'activités car il fournit des ressources nécessaires à leur développement. En définitive, l'agriculture occupe, ipso facto, une place capitale et constitue le moteur de l'économie des pays en voie de développement et spécialement dans la CEMAC. Car une agriculture soutenue et rigoureuse est indispensable pour une croissance économique.

Bien que plusieurs chercheurs aient accordé un intérêt particulier à la relation agriculture-croissance économique, peu d'études empiriques sont faites, notamment en ce qui concerne les pays de la CEMAC.

Cette place particulière de l'agriculture dans l'économie des pays de la CEMAC justifie l'intérêt qui a été porté au thème : « agriculture et croissance économique dans les pays de la CEMAC ».

Ce mémoire a pour problématique d'analyser empiriquement non seulement la contribution de l'agriculture à la croissance économique, mais aussi la dynamique du sous-secteur agricole sur celle du secteur industriel dans le but de suggérer des politiques économiques pour une croissance durable.

Depuis quelques décennies, cette agriculture considérée comme la cheville ouvrière de l'économie de l'Afrique subsaharienne connaît quelques difficultés liées aux facteurs institutionnels, politiques et structurels. Conscients de ces difficultés, les gouvernants de plusieurs pays ont procédé à des réformes en vue de restituer à l'agriculture son rôle historique. A cette fin, les pays de la CEMAC par exemple, dans le souci de développer l'agriculture qui constitue le moteur de l'économie, ont souligné la nécessité de disposer d'un cadre cohérent pour, soit l'élaboration, soit l'harmonisation de leurs politiques agricoles nationales. La décision a été prise en 1999 lors de la conférence des chefs d'Etat à Malabo avec pour but de préparer une stratégie agricole commune pour les pays de la sous-région. Les chefs d'Etat ont opté pour une démarche constituée de plusieurs étapes dans le cadre de l'élaboration de cette stratégie afin d'aboutir à la réalisation à terme d'une politique communautaire pour l'agriculture.

La problématique du développement du secteur agricole en vue d'un développement économique et social durable est plus que jamais d'actualité et une réflexion approfondie sur la question s'impose. C'est donc à juste titre qu'on peut se demander quel est l'impact du secteur agricole sur la croissance économique des pays de la CEMAC ?

De cette question principale découle deux autres questions subsidiaires à savoir :

1- Quelle est la contribution de l'agriculture au PIB des pays de la CEMAC ?

2- Quel impact l'agriculture a-t-elle eu sur le développement du secteur industriel dans les pays de la CEAMAC ?

La présente étude essaye d'apporter des réponses à ces interrogations.

II.OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Objectif principal

Cette étude a pour objectif principal d'évaluer l'impact du sous-secteur agricole sur la croissance économique des pays de la CEMAC.

Objectifs spécifiques

Pour aboutir à l'objectif principal, les objectifs spécifiques fixés dans le cadre de cette étude sont au nombre de deux (2) et se résument comme suit :

Ø analyser la contribution de l'agriculture à la croissance du PIB ;

Ø estimer la corrélation entre l'agriculture et le secteur industriel.

III.HYPOTHESES DE RECHERCHE

Les deux hypothèses suivantes sont posées :

Hypothèse 1 : l'agriculture contribue positivement à la formation du PIB des pays de la CEMAC ;

Hypothèse 2 : la dynamique du secteur agricole influence positivement celle du secteur industriel.

IV.REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

Nous organisons cette revue de la littérature en deux parties. La première partie s'intéresse à la revue de la littérature théorique, et la deuxième partie passe en revue la littérature empirique.

Revue de la littérature de la première hypothèse

Avant les années 1950, certains auteurs ont estimé que la croissance agricole a précédé celle de l'industrie. C'est ainsi que les historiens de la révolution industrielle ont affirmé que la révolution agricole a précédé la révolution industrielle par un décalage de cinquante à soixante années. En 1767, à l'aube de la révolution industrielle, Mill affirmait que la productivité de l'agriculteur limite la taille du secteur industriel1(*). A partir de 1950, les économistes considéraient de plus en plus le secteur agricole comme un secteur retardé dans l'économie, générateur d'un surplus de main d'oeuvre tel que l'a formalisé Lewis (1955). L'intérêt était porté sur la croissance résultant du secteur non agricole. Le secteur agricole devait fournir à ce dernier les éléments nécessaires à son expansion. À cet effet, les physiocrates reconnaissaient que l'importance d'un surplus agricole était essentielle pour la bonne santé des finances publiques et le niveau de l'activité économique.

Pour Lewis (1955), l'agriculture est source de formation du capital. Elle libère la main d'oeuvre faiblement productive pour alimenter les autres secteurs notamment l'industrie en constituant ainsi un marché pour les produits industriels fournisseurs des devises permettant de financer les importations.

Selon Bella (2009), le secteur agricole, de par son potentiel de profits, attire des Investissements Directs Etrangers (IDE), créant de ce fait des emplois et ouvrant de nouveaux créneaux d'investissements au profit des entrepreneurs locaux pour une augmentation de la production locale. Dans ce même ordre d'idée, la Banque Mondiale (2008) estime que l'agriculture contribue au développement de plusieurs manières. D'abord, en tant qu'activité économique, « l'agriculture peut alimenter la croissance de l'économie nationale, offrir des opportunités d'investissement au secteur privé et être le principal moteur des industries apparentées et de l'économie rurale non agricole ». Ensuite, les industries et les services associés à l'agriculture dans les chaînes de valeur contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB dans les pays en mutation et les pays urbanisés. Enfin, elle pense que l'agriculture constitue un instrument de développement unique en tant qu'activité économique, moyen de subsistance et fournisseur de services environnementaux.

Pour la B.M. (2008), la manière dont l'agriculture favorise le développement diffère d'un pays à un autre selon la façon dont chaque pays l'utilise pour alimenter la croissance et réduire la pauvreté. Dans les pays à vocation agricole à l'instar des pays d'Afrique sub-saharienne, l'agriculture est le principal moteur de la croissance. Dans les pays en mutation tels que la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Maroc et la Roumanie, elle n'est plus un facteur primordial de la croissance économique ; elle contribue en moyenne pour seulement 7 % à l'augmentation du PIB. Dans les pays urbanisés, la contribution directe de l'agriculture à la croissance économique est encore plus réduite (5 % de l'augmentation du PIB, en moyenne).

Kuznets (1964) pour sa part, distingue quatre voies par lesquelles l'agriculture concourt au développement économique. D'abord, à travers ses produits, l'agriculture est source de nourriture. Elle permet d'alimenter la main d'oeuvre des autres secteurs. Elle procure à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole productif fournira des produits bon marché. D'où une amélioration du niveau de rémunération réelle et donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus, l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du PIB. Ensuite, le secteur agricole peut constituer une demande de biens industriels et des services. Une amélioration de la productivité dans ce secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde paysan et par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole peut ainsi faciliter l'émergence de nouveaux débouchés pour les industries. En outre, l'agriculture est source de devises pour l'ensemble de l'économie à travers l'exportation de ses produits. Ces devises peuvent permettre d'importer des machines et matières premières dont a besoin l'industrie pour se développer. Enfin, l'agriculture dégage le plus souvent un surplus de main d'oeuvre qui est considérée comme un important facteur de production aux autres secteurs, notamment l'industrie.

Bako (2011) s'est intéressé aux problèmes de financement de l'agriculture burkinabé en mettant en exergue les potentialités et les défis de cette agriculture afin d'appréhender les besoins de financement du secteur et d'analyser les problèmes de son financement. Une analyse économétrique réalisée à partir d'un modèle à correction d'erreur a révélé qu'il existe une relation de long terme entre la production agricole et les financements publics et que ces financements ont un impact positif à court et à long terme sur la croissance agricole. Les simulations réalisées montrent qu'à partir d'un taux de croissance des financements publics agricoles de 9% sur la période 2009-2015, le pays pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de réduction de la faim.

Revue de la littérature de la deuxième hypothèse

Peu d'études empiriques ont porté sur la corrélation entre le sous-secteur agricole et le secteur industriel, de même qu'avec le PIB. Ces quelques études qui ont été réalisées établissent une corrélation positive entre l'agriculture (en amont), le secteur industriel et le PIB (en aval). C'est ainsi que Yao (2000) a démontré par la méthode de cointégration qu'en Chine, l'agriculture a entraîné la croissance du secteur industriel, et la croissance du secteur non agricole n'a pas d'effet sur le secteur agricole.

Katircioglu (2006) a mené les mêmes études dans la partie nord de Chypre afin d'établir le sens de causalité selon Granger entre les taux de croissance du PIB réel et du PIB réel agricole. Dans une deuxième étude, il a recherché la cointégration et les relations causales entre les différents secteurs d'activité de Chypre du nord. En utilisant les valeurs en logarithme du PIB réel, du PIB réel agricole, du PIB réel industriel et du PIB réel des services, il trouve que l'agriculture reste encore l'épine dorsale de l'économie de ce pays et qu'elle a une relation d'équilibre à long terme avec la croissance économique et donne la direction du développement de l'industrie.

Bella (2009) a abouti aux résultats contraires à ceux de Katircioglu (2006) pour le Cameroun. Par l'estimation d'un modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM), il trouve qu'il existe une relation de long terme entre les taux de croissance du PIB réel par tête, des PIB réel agricole, industriel et des services. Cette relation de long terme montre qu'une hausse du PIB réel agricole a eu en moyenne une baisse du PIB réel par tête. Les estimations révèlent également que le développement du secteur agricole n'a pas causé celui des autres secteurs.

V.METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Nous présenterons dans cette partie tout d'abord la définition des variables et la source des données, en suite la méthode de réalisation de l'objectif spécifique 1 et enfin la méthode de réalisation de l'objectif spécifique 2.

1.Les variables et les données

Les variables

Les variables suivantes seront utilisées dans le modèle qu'on utilisera dans ce document : le produit intérieur brut réel par tête, le capital physique par tête, la valeur ajoutée du sous-secteur agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel. Parmi ces variables, on distingue les variables à expliquer et les variables explicatives.

Les variables à expliquer

Ø Produit Intérieur Brut par tête (PIBRH)

Le Produit intérieur brut ou P.I.B. est défini comme étant la somme des valeurs ajoutées réalisées à l'intérieur d'un pays par l'ensemble des branches d'activité [auxquelles on ajoute la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits de douane], pour une période donnée, indépendamment de la nationalité des entreprises qui s'y trouvent.

L'utilisation de la valeur ajoutée permet d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés pour la production.

Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au revenu par habitant.

Ø La valeur ajoutée du secteur industriel (VAIND)

Elle comprend la valeur ajoutée dans les mines, la fabrication (qui fait aussi l'état d'un sous-groupe distinct), la construction, l'électricité, l'eau et le gaz.

Les variables explicatives

Ø Le capital physique par tête (k)

Le capital physique désigne l'ensemble des biens physiques produits dans le passé et utilisés pour la production présente ou future. Le stock de capital physique provient de l'accumulation des investissements réalisés par les entreprises, les ménages et l'Etat au cours du temps. Il reflète les capacités de production futures d'un pays. Il est mesuré par la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF)

Ø La valeur ajoutée du sous-secteur agricole (VAAGR)

D'après la Banque Mondiale, l'agriculture englobe la foresterie, la chasse, la pêche ainsi que les cultures et la production animale. La valeur ajoutée agricole est la production nette du sous-secteuragricole après avoir additionné tous les sortants et soustrait tous les entrants.

Toutes ces variables sont quantitatives c'est-à-dire elles se mesurent en chiffre.

La source des données

Toutes les données utilisées dans ce modèle sont annuelles. Elles sont extraites des bases de données de World DevelopmentIndicator (WDI) 2014 et de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et couvrent la période de 1995-2013 soit 19 ans. La table des données est présentée en annexe 1.

Ces données sont compilées dans Excel 2013 et analysées en utilisant deux logiciels économétriques : Eviews 8.0 et Stata 11.

2.Méthode de réalisation de l'objectif spécifique 1

La mesure de l'impact de l'agriculture sur l'économie des pays de la CEMAC se fera à l'aide d'un modèle économétrique. Il s'agit d'estimer une relation entre les performances économiques du sous-secteur agricole et celles du secteur industriel, et de l'économie en général.

Le modèle utilisé dans ce document repose sur une fonction de production classique dont la forme générale est :

Yt = F (Kt, Lt) (1)

Ytdésigne l'output global, Ktle capital,Lt le travail et t, le temps. En divisant l'output par L, on obtient :

Yt/Lt = F (Kt/Lt, 1)

AvecYt/Ltqui est le produit par tête ; on peut le noter yt

Kt/Ltest le capital par tête ; on peut le notekt

La fonction de production s'écrit alors de la façon suivante :

yt = f (kt) (2)

ytdésigne le PIB réel par habitant (PIBRH) et kt, le capital par tête à la période t.

L'objectif de l'étude menée à conduit à introduire d'autres variables dans ce modèle, notamment la valeur ajoutée du sous-secteur agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel. Finalement la fonction devient :

PIBRHt = f (kt, VAAGRt, VAINDt) (3)

Les variables VAAGRtetVAINDt désignent respectivement la valeur ajoutée du sous-secteur agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel.

On peut aussi écrire l'équation (3) sous la forme linéaire suivante :

LOGPIBHt= â01LOGkt2LOGVAAGRt3LOGVAINDt+?t (4)

Dans l'équation (4) l'operateur LOG représente le logarithme ; â0 est le terme constant mesurant l'influence sur la variable expliquée de toutes les autres variables qui ont été omises dans la spécification du modèle ; â1, â2et â3 sont les paramètres du modèle ou encore les coefficients de régression et ?t représente toutes les formes d'erreurs liées au modèle c'est-à-dire erreur de spécification, erreur de mesure, erreur de fluctuation d'échantillonnage, etc. La distribution du terme d'erreur suit une loi normale centrée réduite, c'est-à-dire ?t N (0, 1).

L'équation (4) sert à analyser la contribution de l'agriculture à la formation du PIB des pays de la CEMAC. Elle nous permettra de réaliser l'objectif spécifique 1 de ce travail. Les variables qui nous intéressent le plus ici sont le capital physique et la valeur ajoute du sous-secteur agricole. Les signes attendus de leurs coefficients sont tous positifs.

3.Méthode de réalisation de l'objectif spécifique 2

En permutant le PIB réel par habitant et la valeur ajoutée du secteur industriel, on obtient :

VAINDt = f (kt, PIBRHt, VAAGRt) (5)

Ou encore:

LOGVAINDt01LOGkt2LOGPIBHt3LOGVAAGRt+Et (6)

Avec : l'operateurLOGqui est le logarithme ; á0le terme constant ; á1, á2 et á3représentent les paramètres etEtle terme d'erreur.

L'équation (6) sert à estimer la dynamique du sous-secteur agricole sur le secteur industriel.Elle nous permettra de réaliser l'objectif spécifique 2. La variable qui nous intéresse le plus ici est la valeur ajoutée du sous-secteur agricole, le signe attendu de son coefficient est positif.

VI.PLAN DU TRAVAIL

Le plan de rédaction de cette étude est constitué de deux parties principales : la première partie traite essentiellement le cadre d'analyse du sous-secteur agricole et présente l'état de ce sous-secteur dans la CEMAC. Nous mettrons en évidence, au travers du premier chapitre, le cadre macroéconomique d'analyse de l'agriculture (CHAPITRE I). Le second chapitre est essentiellement consacré à l'agriculture dans les pays de la CEMAC (CHAPITRE II). La deuxième partie de cette étude est consacrée à l'analyse empirique. Pour ce faire, nous allons dans un premier temps présenter la méthodologie de l'estimation de notre modèle au travers de l'outil économétrique (CHAPITRE III) et dans un deuxième temps, nous présenterons les résultats et leurs interprétations, ainsi que les recommandations des politiques économiques (CHAPITRE IV).

PARTIE I : ETUDE DU LIEN THEORIQUE ENTRE AGRICOLE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA CEMAC

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L'agriculture  est un secteur d'activité dont la fonction est de produire un  revenu financier à partir de l'exploitation de la  terre( culture), de la  forêt ( sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières ( aquaculturepêche), de l'animal de ferme ( élevage) et de l'animal sauvage ( chasse). Elle constitue le principal secteur de l'économie des pays de la CEMAC car elle occupe près de 64% de la population active et contribue à l'ordre de 25% à la formation du PIB.

Il convient de comprendre par conséquent l'importance que revêt le sous-secteur agricole pour l'économie des pays de la CEMAC. Pour saisir l'impact de ce sous-secteur sur la croissance économique de la CEMAC, nous avons trouvé opportun de présenter d'une part le cadre macroéconomique d'analyse de l'agriculture (chapitre I) et d'autre part l'agriculture dans la CEMAC (chapitre II).

CHAPITRE I : CADRE MACROECONOMIQUE D'ANALYSE DE L'AGRICULTURE

L'agriculture est une activité économique consistant à produire des denrées alimentaires et certaines matières premières. Historiquement, elle est considérée comme le premier secteur économique (avec la pêche, l'élevage et l'exploitation agricole). Dans la classification de l'activité économique en trois secteurs d'Alan B. Fisher et Colin Clark, elle constitue, avec la sylviculture et la pêche, le secteur primaire. Pour les physiocrates, la seule activité réellement productive est l'agriculture. La terre multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines.

Ainsi, la première section de ce chapitre porte sur la place de l'agriculture dans la comptabilité nationale. La deuxième section quant à elle présente le rôle de l'agriculture dans le processus du développement économique.

SECTION I : L'AGRICULTURE DANS LA COMPTABILITE NATIONALE

L'agriculture occupe une place importante dans la comptabilité nationale. Ainsi, nous présenterons, dans cette partie, le domaine de la comptabilité nationale d'une part ; et d'autre part, l'architecture du compte de l'agriculture.

I. LE CHAMP DE LA COMPTABILITE NATIONALE

Dans ce paragraphe, il est question pour nous de présenter, en premier lieu, les principaux concepts et variables de la comptabilité nationale, et en second lieu ses principes et son importance.

I-1- Les principaux concepts et variables de la comptabilité nationale

La comptabilité nationale est la description macroéconomique du cycle du revenu national selon le principe de la comptabilité en partie double et au moyen d'une séquence de comptes montrant les rapports entre les diverses variables économiques. Elle est généralement constituée des valeurs ajoutées (VA) brutes ; du produit intérieur brut (PIB) ; du revenu national brut ; de l'épargne brute, la formation brute de capital et prêt net ; emprunt net/prêt net dans les comptes financiers ; variation des valeurs nettes.

Dans une économie, le total des ressources des biens et services est égal au total des emplois (ressources totales = emplois totaux). Dans la comptabilité nationale la VA brute est considérée comme la valeur de tous les biens et services qui sont produits au cours d'une production donnée mais qui ne sont pas consommés immédiatement dans le processus de production de cette période. Par conséquent, elle représente la valeur de tous les biens et services disponibles pour les différents emplois autres que la consommation intermédiaire. Elle s'obtient de la façon suivante :

VA brute = production-consommation intermédiaire (1)

Elle peut encore être calculée comme suit :

VA brute = consommation finale + formation brute de capital + exportations-importations (2)

La consommation intermédiaire, la consommation finale et la formation brute du capital fixe évoquées dans les équations ci-dessus correspondent aux emplois mesurés du point de vue du consommateur ou de l'acheteur. Leur valeur tient compte des impôts et subventions sur les biens et services. Lorsque les impôts sur les produits augmentent, les subventions sur les produits font baisser les prix dont doivent s'acquitter les consommateurs. Cependant, la production mesurée du point de vue des producteurs, c'est-à-dire correspondant au montant qu'ils doivent recevoir et qui ne tiennent pas compte de l'ensemble des impôts et droits sur les biens et services, mais incorporant les subventions sur biens et services. Donc, il faut ajouter les impôts sur biens et services à la production et déduire de celle-ci les subventions pour obtenir une évaluation uniforme des offres et des emplois (production + impôts - subventions-consommation intermédiaire = consommation finale + formation brute de capital + exportations-importations).

S'agissant du PIB, il correspond à l'ensemble des biens et services produits sur le territoire national quelle que soit la nationalité des producteurs. Pour l'expliquer, on peut totaliser la valeur de la production de la consommation intermédiaire des diverses branches d'activité économique. D'où :

PIB = production + impôts - subventions-consommation intermédiaire

La production diminuée de la consommation intermédiaire peut être remplacée par la VA brute. On obtient :

PIB=VA brute + impôts-subventions

Le PIB peut aussi être considéré comme la valeur de tous les biens et services disponibles pour les différents emplois finals à l'intérieur d'un pays ou pour les exportations. On obtient donc le PIB mesuré à partir des dépenses :

PIB = consommation finale + formation brute de capital + exportations-importations

Il peut également être calculé comme la somme des rémunérations des salariés, des impôts et diminué des subventions et de l'excédent brut d'exploitation/revenu mixte.

PIB = rémunérations des salariés + impôts - subventions-excédent brut d'exploitation/revenu mixte

Outre la VA brute et le PIB, la comptabilité nationale intègre également le revenu national brut (RNB). Ce revenu cherche à mesurer le revenu net reçu par les résidents en raison des facteurs de production dont ils sont propriétaires (main d'oeuvre, actifs non produits et capital). Il se formule de la façon suivante :

RNB = PIB + rémunération des salariés et revenu de la propriété provenant du reste du monde-rémunération des salariés et revenu de la propriété allant au reste du monde

De même, le revenu national disponible (RND) peut être défini comme suit :

RND brut = RNB + transferts courants du reste du monde-transferts courant au reste du monde

Concernant les trois variables (épargne brute, formation brute de capital et prêt net), l'épargne brute et formation brute de capital sont étroitement liées au prêt net. L'épargne brute est définie comme la différence entre le RND brut et la consommation finale. Par contre, la différence entre l'épargne brute augmentée de transfert net de capitaux et la formation brute de capital représente l'emprunt net du reste du monde ou les prêts nets au reste du monde.

Mathématiquement elles se présentent comme suit :

Epargne brute = RND brut-consommation finale

Prêt net (+)/emprunt net(-) = épargne brute + transfert net de capital-formation brute de capital

Cependant, l'emprunt net/prêt net apparaît aussi dans les opérations sur l'actif/passif financier avec le reste du monde. Il est également la différence entre l'acquisition nette d'actif financier et l'encours net de passif (devises, effets, prêts, etc.).

Prêt net (+)/emprunt net (-) = acquisition nette d'actif financier-encours net de passif

Enfin, la valeur nette peut être définie comme la différence entre la valeur totale des actifs, financiers et non financiers, et la valeur totale de passif de l'économie étudiée. Elle mesure la richesse nette de la nation. Les variations de la valeur nette mesurent les variations de la richesse de cette nation. Elles sont égales à la différence entre les variations de la valeur totale des actifs et les variations de la valeur totale des passifs. En plus des variations de la valeur nette dues aux fluctuations des prix qui modifient la valeur attribuée aux actifs et aux passifs ou ayant une cause naturelle, par exemple les découvertes des ressources naturelles, l'appauvrissement de ces ressources ou les destructions dues à des catastrophes naturelles, les variations des valeurs nettes dues aux activités et opérations économiques sont égales au total de l'épargne brute et de transfert net des capitaux de l'étranger.

I-2- Les principes et importances de la comptabilité nationale

Les comptes provenant de la comptabilité nationale reposent en général sur sept grands principes :

- Représentation et analyse du circuit économique national ;

- Evaluation des opérations qui ont lieu entre les différents agents économiques ;

- Suivi de la marche de l'économie nationale ;

- Technique comptable exhaustive, cohérente et homogène ;

- Outil indispensable à la modélisation et à la prévision ;

- Comparaisons internationales, inter-temporelles et inter-régionales ;

- Indicateurs importants de la conduite de la politique économique, comme le taux de croissance annuelle ou trimestrielle de l'économie.

En plus des principes énumérés ci-dessus, la comptabilité nationale considérée comme une technique de synthèse statistique dont l'objet est de fournir une représentation quantifiée de l'économie d'un pays, est importante pour ce pays.

Elle a deux vocations principales: modéliser et étudier l'activité économique d'un pays donné pendant une durée précise (la plupart du temps un an) d'une part ; et prévoir l'évolution d'une conjoncture, d'autre part. La comptabilité nationale peut ainsi être un outil de prévision pour aider un gouvernement à trouver des solutions ou à relancer la consommation par exemple. Les comptes nationaux sont publiés par trimestre ou par année.

La comptabilité nationale joue un rôle fondamental dans la vie économique des pays, notamment par l'intermédiairede son agrégat le plus connu : le PIB.

II. ARCHITECTURE DU COMPTE DE L'AGRICULTURE

Le compte de l'agriculture est l'un des comptes les plus significatifs de la comptabilité nationale. Présenter le domaine et la séquence du compte d'agriculture, tel sera l'ossature de ce paragraphe.

II-1- Le domaine décrit par le compte de l'agriculture

Le système de comptabilité nationale vise à produire un cadre cohérent afin de comparer et de combiner les différentes évaluations. Pour élaborer les comptes nationaux, l'on doit acquérir une définition précise des concepts et des méthodes d'élaboration.

En effet, le compte de l'agriculture constitue une extension des travaux de comptabilité nationale menés pour l'ensemble de l'économie. Ce compte établit une description spécifique et plus détaillée de l'activité agricole, tout en restant cohérent du point de vue de la comptabilité nationale.

Il se réduit à faire une analyse des comptes de la branche agricole. Le but recherché est de décrire les opérations économiques découlant de la mise en oeuvre d'une activité agricole, c'est-à-dire le processus de production agricole et le revenu qui en découle. Il s'abstient d'analyser l'ensemble du revenu des unités engagées dans une production agricole (notamment des ménages agricoles), dans la mesure où ces unités peuvent avoir d'autres formes de revenu ou de charge que celles décrites dans le compte de l'agriculture.

Ainsi, les activités spécifiques du compte de l'agriculture sont considérées comme telles lorsque la combinaison des moyens tels l'équipement, la main d'oeuvre, les procédés de fabrications ou les réseaux d'information, aboutissent à la création des biens ou des services déterminés. Dans la Nomenclature d'activités françaises (Naf), la division 01 « agriculture » recouvre les activités suivantes :

- La culture des végétaux : la culture de céréale et plantes industrielles, le maraîchage, l'horticulture et les pépinières, la culture fruitière ;

- L'élevage d'animaux : il regroupe l'élevage des chevaux de course, des chevaux de selle, d'animaux de compagnie, d'animaux des eaux

- La culture des végétaux associée à l'élevage d'animaux ;

- Les services annexes à l'agriculture : ils recouvrent les services rendus par les entreprises de travaux agricoles, les coopératives d'utilisation en commune de matériel agricole, les centres d'insémination artificielle et autres entreprises de service à l'élevage ;

- La chasse : chasse, piégeage, reproduction du gibier, activités des services annexes.

Nous pouvons également réaliser une répartition de la branche d'activité agricole :

ü Les activités agricoles des unités agricoles ;

ü Les activités secondaires non agricoles non séparables des unités agricoles.

II-2- La séquence du compte de l'agriculture

Le compte de l'agriculture se présente sous forme d'une séquence de comptes qui décrit la formation de la VA dégagée par les unités agricoles et sa distribution sous forme de revenu primaire. La séquence comprend trois comptes : le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu d'entreprise.

- Le compte de production enregistre en ressources la production et en emploi la consommation intermédiaire. Le solde comptable est la VA, qui peut être calculée avant ou après déduction de la consommation du capital fixe (VA brute ou nette). En déduisant de la VA les autres impôts sur la production et en y ajoutant les subventions d'exploitation, on obtient la VA au coût des facteurs. La VA nette au coût des facteurs, dénommée « résultat agricole » constitue le résultat des facteurs de production ;

- Le compte d'exploitation quant à lui décrit la répartition de revenu issu du processus de production entre facteur de production « travail » et « capital », après prélèvement fiscal ou attribution des subventions par les administrations publiques. Il enregistre en ressources la VA et les subventions d'exploitation, en emploi la rémunération des salariés et les impôts sur la production. Le solde comptable correspond au revenu dégagé par les unités du fait de l'utilisation de leur activité dans le processus de production. Ce solde qui présente la rémunération du capital est généralement appelé « excédent d'exploitation » ;

- Le compte de revenu d'entreprise, pour sa part, permet de mesurer un revenu propre du concept de profit courant avant distribution et impôt sur le revenu, tel qu'il est habituellement utilisé en comptabilité privée. Il enregistre en ressources l'excédent d'exploitation ou le revenu mixte, et en emploi les intérêts et charges locatives sur terres agricoles versées au titre de l'activité productive. En principe les intérêts reçus par les unités agricoles au titre de leur activité productive figurent également en ressources. En revanche les intérêts fictifs sur les dépôts viennent en contre partie des consommations intermédiaires des services d'intermédiation financière indirectement mesurée sur les dépôts.

SECTION II : LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

L'agriculture peut exercer plusieurs fonctions dans l'économie globale et, selon le processus de développement choisi, jouer un rôle plus ou moins important. Pour analyser le rôle de l'agriculture dans le processus de développement, il est utile de faire appel à la théorie du surplus (le réservoir de la main d'oeuvre agricole comme carburant de la croissance économique) et les vertus agricoles pour le développement.

I. LA TEORIE DU SURPLUS : LE RESERVOIR DE LA MAIN D'OEUVRE AGRICOLE COMME CARBURANT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Nous présenterons dans ce paragraphe les fondements, les modalités du transfert du surplus vers l'industrie et les enrichissements de la théorie du surplus.

I-1- Les fondements et modalités du transfert du surplus vers l'industrie

Ce sous paragraphe est subdivisé en deux : d'une part les fondements de la théorie du surplus ; et d'autre part, le transfert du surplus vers l'industrie.

I-1-a- Les fondements de la théorie du surplus

Cette théorie se fonde sur les travaux d'Arthur Lewis (1954), inspirés par l'économie politique classique. A long terme, l'accumulation de capital dépend de la part du profit par rapport au salaire et à la rente foncière. Quand cette part augmente, l'accumulation s'accélère et le pays se développe. Lewis propose une théorie dans laquelle la mise au travail de l'excédent de manoeuvre agricole permet d'engendrer des profits croissants. L'analyse part du dualisme des économies, qui est le trait central des économies en développement : un secteur agricole traditionnel de subsistance disposant d'un excédent structurel de main d'oeuvre coexistant avec le secteur moderne capitaliste en gestation. La productivité marginale du travail est nulle dans le secteur agricole : sa production ne se réduit pas quand on lui soustrait la force du travail en excédent. L'excédent potentiel de main d'oeuvre résulte de l'effet combiné de la croissance démographique, du progrès technique dans le secteur agricole et de l'extension de droit de propriété, et il doit être impérativement libéré afin d'asseoir les bases de l'industrialisation.

I-1-b- Les modalités du transfert du surplus vers l'industrie

La transition agricole s'appuie sur les facteurs structurels affectant la demande. L'amélioration de la productivité agricole permet une baisse des coûts de productions agricoles, qui se traduit par une baisse des prix relatifs agricoles. En effet, selon la loi d'Engel, l'élasticité revenue de la demande des produits alimentaires étant inférieure à l'amélioration de la productivité, l'agriculture profite à l'industrie : la baisse des prix agricoles n'est intégralement absorbée que par une augmentation équivalente de la demande en produits agricoles, qui se reportent sur les produits industriels. Une augmentation des revenus se traduit alors par une augmentation de la demande des produits industriels et des services et une diminution des prix relatifs des biens alimentaires. Ceci facilite beaucoup la main d'oeuvre agricole excédentaire vers le secteur industriel, dans lequel la productivité marginale de la main d'oeuvre est positive.

La demande de la main d'oeuvre croit jusqu'à ce que la productivité marginale égalise le taux de salaire courant égal à un salaire de subsistance. Le sous-secteur agricole engendre alors des profits croissants jusqu'à ce que tout le surplus de la main d'oeuvre soit absorbé par le secteur industriel. Les profits sont alors réinjectés dans le secteur, augmentant la demande de main d'oeuvre. Le progrès technique, permettant d'augmenter la productivité marginale du secteur capitalistique, aboutit également à ce résultat. A partir de ce moment, l'offre de la main d'oeuvre devient élastique au salaire courant : elle s'accroit avec le salaire courant. L'économie est désormais développée.

Si les profits n'atteignent pas un niveau suffisant, le processus de transfert peut être bloqué. C'est le cas lorsque, par exemple, la demande de biens de subsistance devient forte et qu'il faut envisager d'introduire des méthodes capitalistiques dans l'agriculture. Les deux secteurs doivent donc se partager les profits. Ou encore lorsque le rapport prix des biens du secteur moderne par rapport aux biens de subsistance, fixant le salaire courant, diminue. Cela augmente en effet le salaire de subsistance et limite les transferts vers l'industrie.

I-2- Les enrichissements de la théorie du surplus

La théorie du surplus de main d'oeuvre repose sur deux hypothèses fortes :

- Ce surplus induit une stabilité du salaire tant que ce surplus n'est pas résorbé ;

- La productivité marginale du travail est nulle dans le secteur traditionnel.

Ces hypothèses peuvent être critiquables. En fait, l'excédent de la main d'oeuvre peut être considéré comme un véritable réservoir de main d'oeuvre pour les périodes intenses (récolte...). L'articulation agriculture/industrie et urbain/rural mériterait d'être réactualisée : les activités rurales ne sont pas uniquement agricoles.

Dans tous les cas, l'une des conditions de transition agricole est bien l'augmentation du revenu national grâce à l'essor des activités industrielles modernes, et la théorie standard est peu loquace sur les conditions de cet essor : s'il est bloqué, le surplus de la main d'oeuvre agricole en surnombre vient nourrir l'essor d'un secteur informel urbain peu productif et peu innovateur ; ce qui bloque la croissance.

Les économistes classiques expliquent le déclin relatif à l'agriculture par le jeu de la demande grâce à l'évolution des prix relatifs. Cependant, il semble que les facteurs d'offre aient aussi un rôle majeur à jouer. La dotation des facteurs (capital humain et physique) est en effet importante, comme le suggère la théorie suivante (Rybczynski, 1955) : « pour une valeur donnée de rapport des prix de produit, l'augmentation du rapport capital/travail engendre une augmentation de la production du secteur le plus intensif en capital par rapport au secteur le mois intensif. Inversement, la diminution du rapport capital/travail engendre une diminution relative du rapport entre les deux secteurs. »

Martin et Warr (1994) postulent que l'accumulation de capital est l'élément prépondérant dans l'explication du déclin agricole relatif, plus encore que l'évolution des prix relatifs (les effets de la demande) ou le progrès technique.

II. VERTUSAGRICOLESPOURLE DEVELOPPEMENT

Dans ce paragraphe nous présenterons les perspectives réelles pour l'agriculture de favoriser une croissance équilibrée et l'impact de cette agriculture sur la pauvreté.

II-1- Les perspectives réelles pour l'agriculture vers une croissance équilibrée

Etant donné que le développement ne se résume pas à la seule croissance économique du PIB, celle-ci n'en constitue pas moins un pilier fondamental. Ainsi, on distingue communément différents leviers par lesquels l'agriculture peut être mobilisée efficacement au service d'une croissance plus forte.

Les travaux de Johnston et Mellor (1961) ont mis en avant les effets de liaison ou d'entrainement par lesquels tout point de croissance agricole se démultiplie dans l'économie toute entière (notion de multiplicateur de croissance)2(*). Ces effets de liaison sont au coeur de l'approche ADLI (Agricultural Demand-Led Industrialisation) popularisée par Adelman (1984) et ont donné lieu à la littérature abondante. Plusieurs effets d'entrainements sont envisagés :

- Effets de liaisons intersectorielles, en aval dans l'industrie agro-alimentaire qui bénéficie des produits moins onéreux, et en amont via la consommation accrue d'intrant ;

- Effets-revenus sur la consommation (entrainant la consommation d'autres biens que les biens agricoles).

La quantification de ces effets multiplicateurs est assez délicate, et son principe même est d'ailleurs contesté par certains auteurs, comme Collier et Dercon (2014), qui le mettent en doute, en particulier dans le cas d'une économie ouverte. Parmi les études récentes, Hagblade (2007) les évalue à un niveau assez élevé. Mais d'autres études sont plus nuancées. Nul ne semble cependant infirmer que ces effets au moins aussi fort (et le plus souvent supérieur) que dans les secteurs non agricoles. On peut dès lors parler, pour les décideurs politiques, de pari raisonnable sur l'agriculture.

A ces effets de liaison aval-amont et « effets revenus », on peut ajouter l'existence d'un effet sur les salaires. Celui-ci tient au fait qu'une productivité accrue des secteurs de subsistances non échangeables sur le marché international permet de maintenir les salaires nominaux bas, ce qui sert les autres secteurs soumis à la concurrence.

II-2- L'impact de l'agriculture sur la pauvreté

L'étude de Christiansen et al. (2008), portant sur les pays en développement souligne que l'agriculture est généralement efficace en matière de lutte contre la pauvreté. Cette efficacité relative n'a toutefois rien d'automatique et plusieurs conditions doivent être réunies pour que la croissance de la production agricole se traduise en réduction significative de la pauvreté. On peut citer en particulier le désenclavement des territoires structurellement défavorisés pour éviter l'isolement de petits producteurs, l'accès à des marchés fonctionnant correctement et au gain de productivité, notamment via des technologies adaptées, et l'accès des paysans aux actifs (eau, terre, crédit, etc.).

Selon la Banque Mondiale, trois modes de sortie de la pauvreté en zone rurale peuvent être distingués : la spécialisation agricole, la diversification vers les activités rurales non agricoles ou la migration vers des zones urbaines ou à l'étranger. Il s'avère souvent que ces voies de sortie ne peuvent être que théoriques.

CONCLUSION

En somme, il était question dans ce chapitre de développer le cadre d'analyse de l'agriculture. Au regard de tout ce qui précède, il ressort que l'agriculture occupe une place prépondérante dans la comptabilité nationale d'un pays et qu'elle a un rôle incontournable dans le processus du développement économique.

CHAPITRE II : L'AGRICULTURE DANS LA CEMAC

La CEMAC dispose des potentialités agricoles énormes qui ne demandent qu'à être mises en valeur. En effet, en dehors du nord Cameroun et du Tchad, qui connaissent parfois des problèmes de sécheresse, la zone jouit de conditions naturelles très favorables à l'agriculture. Malgré ces potentialités, l'insécurité alimentaire et la pauvreté ne cessent d'accroitre dans la sous-région.

Pour s'en convaincre, nous présenterons en première section l'état du sous-secteur agricole et en deuxième section, les politiques agricoles mises en oeuvre.

SECTION I : L'ETAT DU SOUS SECTEUR AGRICOLE

L'agriculture est reconnue comme le secteur qui contribue le plus à la croissance économique en zone CEMAC. Ainsi, dans cette partie nous mettrons en évidence, d'une part les insuffisances de la production agricole ; et d'autre part, le niveau de la consommation agricole en zone CEMAC.

I. LA CRISE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

Nous évoquerons dans ce paragraphe la situation des acteurs et celle de la production agricole.

I-1- La situation des acteurs de production agricole

La situation socio-économique de la zone CEMAC est caractérisée par la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Ces deux phénomènes sociaux déjà très répandus dans la CEMAC se sont aggravés durant les dix dernières années à cause des crises socio-économiques qui se sont révélées comme étant la cause et la conséquence des problèmes militaro-politiques qui ont secoué la plupart des pays membres de la CEMAC et les pays voisins.

Le niveau de revenu moyen par habitant pour la zone CEMAC est comparable à celui des autres zones moins avancées, et on constate une forte variation entre les pays et les différents groupes sociaux au sein de chaque pays. Les données sur le PIB moyen par habitant montrent qu'elles variaient entre 250 US $ et 498 US $ durant la période 2000-2003. La répartition de ce revenu entre les groupes sociaux dans les différents pays membres est presque similaire. Environ 20% des plus pauvres dans ces pays ont moins de 5% de revenu, tandis que 20% des plus riches contrôlent plus de 60% de revenu.

En dépit de la bonne tenue que présentent les indicateurs macroéconomiques des Etas de la CEMAC, la situation sociale ne cesse de se dégrader. La pauvreté reste importante. Elle touche plus de 30% de la population de la région.

I-2- La situation de la production agricole

Le secteur agricole de la zone CEMAC a été fort intimidé tant en terme de croissance de la production qu'en terme de productivité de main d'oeuvre et celle de la terre au cours de la période allant de 1966-2007.

La production agricole totale dans la zone CEMAC a connu un taux de croissance modeste passant de 0,09% par an durant la période 1990-1993 à 0,92% par an durant la période 2000-2003. Le taux de croissance de la production végétale est remonté de -0,37% par an entre 1966-1992 à 0,65% en 2000-2007. On constate également que le taux de croissance de la production agricole enregistré dans la zone est de loin inférieur au taux de croissance démographique de l'ordre de 3,0% par an et au taux de croissance de la production agricole de 6,0% par an retenu par la déclaration du millénaire comme étant nécessaire pour la réduction de la pauvreté et de la faim. Toutefois, le taux de croissance de la production agricole varie fortement entre les différents pays membres de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale. Avant 1993, le taux de croissance de la production agricole variait entre 2,40% au Cameroun à -2,97% en Guinée Equatoriale. Après cette année il était de 4,30% au Tchad contre -2,45% en Guinée Equatoriale. La modeste performance de l'activité agricole explique dans une large mesure l'aggravation de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire observée dans la sous-région CEMAC caractérisée par une forte croissance démographique.

Parlant de la sécurité alimentaire, elle est devenue une des préoccupations majeures de l'humanité d'autant plus que la lutte contre la pauvreté et la faim est un des objectifs du millénaire pour le développement. La faim demeure un grand problème pour l'humanité, en particulier pour les pays de la CEMAC.

Tableau 1 : Données démographiques

 

Cameroun

RCA

Congo

Gabon

Guinée Equat.

Tchad

CEMAC

Population totale (millions)

15,0

3,4

2,8

1,2

0,5

7,6

30,5

Taux de croissance (%)

2,8

2,5

3,2

2,0

2,4

2,5

2,7

Population rurale (millions)

9,3

2,2

1,5

0,3

0,3

6,0

19,6

Source : BEAC

Cet accroissement de la population urbaine comporte deux aspects contradictoires : le principal avantage est le fait que cette population constitue pour les producteurs agricoles un débouché. Son accroissement devrait donc profiter aux ruraux qui doivent accroître la production et satisfaire les besoins des consommateurs urbains et répondre à la pression supplémentaire sur les denrées alimentaires. Par contre, l'urbanisation croissante se fait au détriment de la population rurale qui se voit privée de ses bras les plus solides, l'exode rural étant d'avantage alimenté par les jeunes qui rêvent d'une vie meilleure en ville.

Tableau 2 : Évolution de la part de l'agriculture dans le PIB
des pays de la CEMAC

 

1996

2002

Cameroun

32,88

28,21

RCA

52,58

54,93

Congo

9,40

6,14

Gabon

7,94

7,42

Guinée Equat.

39,14

4,32

Tchad

38,83

35,09

Source : BEAC

Figure 1 : Évolution de la part de l'agriculture dans le PIB de la
CEMAC

Source : CEMAC, 2003

Dans le graphique ci-dessus, on constate que l'agriculture n'a pas vraiment contribué à la formation du PIB au Congo (6,14%), Gabon (7,42%) et Guinée Equatoriale (4,32%) en l'an 2002.

S'agissant de la productivité de la main d'oeuvre agricole et de la terre, il convient de préciser que le coût de transaction constitue trois paramètres importants qui déterminent la compétitivité et la rentabilité de l'agriculture et, de ce fait, le succès de la lutte contre la faim et la pauvreté. En acceptant que la productivité de céréale, racine et tubercule occupe l'essentiel du temps alloué aux activités agricoles, le niveau de la productivité moyenne de la main d'oeuvre agricole reste largement faible et de loin inférieur à la moyenne africaine et mondiale. Concernant la productivité de la terre, le niveau de rendement des cultures reste très bas dans la zone CEMAC comparé au niveau moyen dans le monde.

La faible productivité de l'agriculture des pays membres de la CEMAC est la résultante d'une politique inadéquate en matière d'investissement dans tous les facteurs contribuant à l'amélioration de la productivité agricole. Parmi ces facteurs, l'utilisation négligeable des engrais chimiques, le manque de maitrise de l'eau, l'utilisation fort limitée des semences améliorées, et la prédominance des pratiques culturales non éprouvées, constituent la principale cause de la faible productivité de l'agriculture dans la zone CEMAC.

II. LA CONSOMMATION AGRICOLE EN ZONE CEMAC

Ici, nous nous focaliserons sur la situation des échanges et la transformation des produits agricoles en zone CEMAC.

II-1- La situation des échanges agricole en CEMAC

Les économies nationales ont influencé les orientations de la sous-région CEMAC en matière des définitions des politiques et d'organisation du commerce des produits. Les efforts sont d'avantage portés sur l'organisation des filières des produits destinés à l'exportation vers l'Europe plutôt que sur celles des produits consommés localement.

A l'échelle nationale, les pouvoirs publics ont créé des organisations officielles de commercialisation chargées de la collecte et de la distribution des produits agricoles. Ces structures fonctionnaient dans le temps suivant les conditions variables et selon les objectifs qui leur étaient assignés.

Au niveau sous régional, les échanges ne sont pas limités à l'absence du cadre réglementaire et juridique fonctionnel entre les Etats membres de la sous-région mais plutôt à des obstacles physiques. Ces échanges demeurent très limités et pratiqués de façon informelle et presque exclusivement à travers les marchés frontaliers. Il importe de souligner que les estimations concernant ces échanges sont approximatives, ce qui reflète l'une des graves insuffisances des données auxquelles il y a lieu de remédier. Cependant, malgré l'incertitude de ces données, ce commerce est beaucoup plus substantiel que ne le laissent voir les statistiques officielles. Il est généralement constitué des produits agricoles et alimentaires. Plus de 60 produits vivriers à l'état primaire sont échangés au niveau intra-régional. Ces produits subissent à l'exportation des contraintes administratives trop longues et trop lourdes qui ne font que contribuer au blocage des échanges de la CEMAC.

Les échanges internationaux vers l'Europe concernent particulièrement les produits de rente ; entre autres la banane, le coton, le café, le cacao etc. Chaque pays pratique au moins une des principales cultures de rente comme nous le voyons au tableau ci-dessous et le Cameroun pratique presque toutes les cultures de rente de la zone.

Tableau 3 : les principales cultures de rente des pays de la CEMAC

Pays

Cultures

Cameroun

RCA

Congo

Gabon

Guinée Equatoriale

Tchad

Cacao

X

 

X

X

X

 

Café

X

X

X

X

X

 

Caoutchouc

X

 
 

X

 
 

Banane

X

 
 
 
 
 

Coton

X

X

 
 
 

X

Thé

X

 
 
 
 
 

Huile de palme

X

X

 
 
 
 

Tabac

 

X

 
 
 
 

Source : Construction de l'auteur à partir des données du rapport économique
CEMAC 2004

Dans la CEMAC,  les échanges agricoles représentent seulement 28% de l'ensemble des échanges intra-zone en 2003. Pour avoir une échelle de comparaison, ces mêmes échanges représentent plus de 75% du commerce au sein de l'union européenne. Les échanges sont marqués par de fortes disparités. Le Cameroun concentre à lui seul 70% du commerce intra-régional. Les produits alimentaires échangés sont peu diversifiés sur le plan de leur composition et de leur destination.

Nous constatons que la majorité de ces produits ne sont pas transformés au niveau de la sous-région. En théorie, pour un développement économique durable, il est capital pour un pays de transformer ses matières premières (produits agricoles) sur place ; ce qui n'est pas le cas dans la sous-région CEMAC.

II-2- La transformation des produits agricoles

Les filières industrielles se développent timidement dans la sous-région. Elles sont concentrées principalement dans le domaine brassicole, dans les usines de cigarettes, de sucrerie, les usines de pâtes alimentaires, de ciments, d'huile de table, etc. Certaines productions locales alimentent les industries de la sous-région. C'est le cas du cacao pour le chocolat, du tabac pour les usines de cigarettes, de la canne à sucre pour les sucreries. Pour les pays de la CEMAC, le développement des industries manufacturées contribuera à l'expansion du tissu industriel. Ceci permet aux pays de la sous-région d'abandonner le schéma récurrent de l'importation des produits manufacturés et de pouvoir les produire eux-mêmes. Limitant ainsi la dépendance vis-à-vis des pays industrialisés.

Les pays de la CEMAC sont moins avancés, pourtant ils regorgent d'un potentiel énorme en ressources naturelles comme le cacao, le café, etc. L'insuffisance des industries constitue un frein au développement de la zone.

SECTION II : LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE

Compte tenu de la faible productivité agricole de la sous-région, les autorités ont opté pour une politique agricole commune. Malgré cette stratégie, les pays membres de la CEMAC ont chacun adopté une politique nationale spécifique à leur contexte.

I. LES POLITIQUES COMMUNES

Tour à tour, nous mettrons l'accent sur la raison d'être d'une politique agricole commune et sur la description de cette politique en zone CEMAC.

I-1- La raison d'être d'une stratégie agricole commune

Le secteur rural en général et les agricultures familiales, en particulier, se présentent encore comme le principal gisement d'emploi et de création de richesses et de revenus dans la sous-région. L'histoire du développement agricole montre qu'outre sa distribution directe à la croissance, le secteur agricole participe grâce à ses liens intersectoriels multiformes, à la croissance d'autres secteurs de l'économie et contribue significativement à la réduction de la pauvreté et de la faim. Les données récentes relèvent une croissance accrue et durable de la production agricole. Celle-ci résulte non seulement d'une augmentation soutenue de la productivité de la main d'oeuvre et de la terre ; mais aussi d'une diminution sensible du coût de production et de transaction. Ce qui contribue largement à la lutte contre la faim et la pauvreté tant en milieu rural qu'en milieu urbain. Ces données indiquent également que l'accès équitable aux ressources, notamment la terre, la compétence, le crédit, le marché, restent une condition indispensable dans la lutte contre la pauvreté et la faim.

Dans ce contexte, l'élaboration et la mise en oeuvre de la stratégie agricole commune ont un rôle essentiel pour assurer un développement agricole pérenne et cohérent. Parmi les grandes thématiques de la stratégie agricole commune, on note : la construction d'un cadre macroéconomique incitateur, la contractualisation autour des ressources multi-usage, le développement des politiques favorables à l'émergence des services pérennes (conseil, crédit, approvisionnement et commercialisation, recherche-développement, etc.), l'organisation des marchés (au niveau régional) et des filières.

La stratégie agricole commune doit créer les conditions d'une croissance largement répartie et durable de la productivité agricole, accompagnée d'une diminution des prix des denrées alimentaires, afin d'obtenir une réduction sensible de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté au niveau des ménages. Ainsi, une stratégie commune doit rappeler que : le manque d'infrastructure entraine des coûts de transactions très élevés et augmente les risques d'isolement ; la dégradation des ressources naturelles continue à un rythme accéléré, provoquant ainsi la détérioration de l'environnement physique. L'accès des femmes à l'éducation, la terre, la technologie, le crédit et la protection sociale constituent la clé du développement de la zone CEMAC et aussi un acte de justice sociale.

Enfin, la stratégie agricole commune vise à appuyer le développement technique et économique durable des agricultures familiales des pays de la sous-région avec un double objectif de réduction de la pauvreté et une augmentation de la croissance.

I-2- Les politiques agricoles communes de la CEMAC

Elles visent à améliorer les performances du secteur agricole régional, marquées par une faible productivité, un très faible rythme d'accroissement de la production agricole. En effet, la satisfaction des besoins alimentaires des populations passe en premier lieu par l'augmentation substantielle de la production régionale. Pour cela, un certain nombre d'actions ont été entrepris pour atteindre cet objectif :

- Le renforcement et la dynamisation de la recherche agricole et la vulgarisation des technologies innovantes et adaptées aux conditions agro-écologiques des différents pays, permettant de faire face aux effets de la variabilité et au changement climatique. Cette action pose la nécessité de doter les systèmes nationaux et régionaux (PRASAC, CEBEVIRAH) de ressources humaines et financières conséquentes et d'assurer la coordination de leurs interventions ;

- La facilitation de l'accès aux intrants (engrais, semences améliorées, produits vétérinaires) et autres facteurs de productions (matériels agricoles, technologies innovantes) des petits producteurs, éleveurs, pêcheurs et autres exploitants forestiers. A cet effet, il s'agit de mettre en place des incitations conséquentes telles que les subventions, les fonds de garantie, la bonification de taux d'intérêt et la densification des réseaux de distributeurs ;

- La mise en place d'un programme régional de restauration de la fertilité des sols, notamment à travers la mise en place d'un projet de formation des producteurs sur la gestion intégrée de la fertilité des terres agricoles ;

- Le développement de nouvelles chaines de VA, qui passe, entre autres par la diversification de la production, la promotion de nouvelles filières d'agriculture et d'élevage, de la transformation agro-alimentaire ainsi que par la mise en conformité des normes sanitaires et phytosanitaires ;

- La facilitation de l'accès des producteurs aux ressources productives, notamment la terre. Cette action implique une harmonisation et une coordination des politiques foncières des Etats membres, la sécurisation foncière, et la facilitation de l'accès des femmes aux terres de bonne qualité ;

- Le renforcement des structures nationales de statistiques agricoles aux moyens de la promotion d'opérations statistiques régulières (recensements et enquêtes agricoles), et du développement des systèmes d'alerte et d'informations sur la sécurité alimentaire ;

- Le développement des infrastructures rurales et agricoles (retenues d'eau, périmètres irrigués, hydraulique villageoise, pistes rurales, magasins de stockage des produits, etc.) ;

- Le renforcement de la formation professionnelle des exploitants, formation intégrant les dimensions production, transformation, mise en marché et managériales des exploitations agricoles familiales,

II. LES SPECIFICITES DES POLITIQUES NATIONALES

Outre les politiques agricoles communes, les pays de la zone CEMAC ont opté individuellement pour une stratégie spécifique à leur contexte.

II-1- Le Cameroun

Le Cameroun a adopté une politique agricole dite de deuxième génération impulsée par son gouvernement. Il entend mettre en oeuvre un vaste programme d'accroissement de la production agricole en vue de répondre aussi bien au besoin alimentaire des populations qu'aux exigences d'une agriculture industrialisée. La modernisation de l'appareil de production se trouve être la voie sans laquelle la volonté de redynamisation du monde rural ne peut se faire. Elle passe par la facilitation de l'accès aux facteurs de productions que sont la terre, l'eau, les intrants agricoles entre autres, la promotion des innovations technologiques à travers le renforcement de la liaison recherche/vulgarisation, et la dynamique de la compétitivité dans les filières de production.

Le lancement de l'appel à la manifestation d'intérêt pour la mise en place d'une usine de production d'engrais était l'une des préinscriptions urgentes du chef de l'Etat lors du comice agropastoral d'Ebolowa en vue de remédier à certaines difficultés qui minent le monde rural telles que le manque de matériel végétal amélioré et la médiocrité de la productivité des terres.

Cette initiative rentre également en droite ligne des recommandations du programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine, à savoir la création dans chaque sous-région d'une usine de production d'engrais en fonction des avantages comparatifs en termes de ressources naturelles disponibles. Elle permettra en outre au Cameroun de continuer à tenir son rôle naturel de poumon de l'Afrique centrale en approvisionnant toute la sous-région, qui, il faut souligner, ne dispose pas encore de ce type d'industrie.

II-2- La Centrafrique

En Centrafrique, le pire a été évité en matière d'insécurité alimentaire. En dépit du lourd impact de la crise sur le monde rural, les paysans ont réussi à planter grâce à l'aide internationale. Pas de famine dans les campagnes, mais beaucoup de paysans restent dans une situation fragile car la production agricole est loin d'être exceptionnelle.

La République centrafricaine considère l'agriculture comme l'un des moteurs de la croissance économique nécessaire à sa reconstruction et à la réduction de la pauvreté. Le pays dispose d'importante ressource naturelle et de conditions climatiques favorables aux activités agricoles ; ces potentialités ne sont pas encore pleinement exploitées. Pour favoriser la pleine exploitation de ces potentialités, il a adopté une politique dite DSRP (Document stratégique de réduction de pauvreté) en monde rural. Ce document a pour principal objectif de rehausser la productivité agricole en milieu rural, construire des infrastructures économiques permettant de favoriser la production agricole, favoriser l'organisation des acteurs, augmenter la capacité des structures d'appui au monde rural.

II-3- Le Congo

Dans un pays très défavorisé, où l'Etat et l'aide internationale sont peu présents voire absents, l'agriculture joue un rôle crucial pour les personnes les plus démunies. Elle représente le moyen de se nourrir et un potentiel de revenu. Au niveau du territoire, l'agriculture est vitale pour la sécurité alimentaire de la population et pour l'emploi. A condition qu'elle soit structurée et qu'elle réponde aux exigences d'un marché, elle peut constituer un fort levier pour toute une communauté ou tout un pays tel que le Congo.

La République du Congo dispose d'une situation géographique exceptionnelle favorable à l'agriculture. Toutefois, le secteur agricole a traversé une longue période de déclin. L'agriculture familiale de ce pays assure plus de 90% de la production nationale et couvre 80% des superficies cultivées. Cette agriculture ne peut couvrir les besoins alimentaires de la population en raison de la faible productivité. Au regard de ce déficit, le gouvernement congolais a adopté plusieurs stratégies pour développer le sous-secteur agricole :

- Le renforcement de la gestion des ressources foncières par l'adoption d'un code foncier agricole et la confection d'une cartographie ;

- L'amélioration de l'accessibilité aux zones de production et de condition de vie en zone rurale à travers le développement d'infrastructure socio-économique de base ;

- L'amélioration de l'offre de travail et le renforcement du marché du travail agricole à travers la création des centres de formation professionnelle ;

- Le renforcement de la gouvernance du secteur et l'appui au secteur privée ;

- La planification stratégique du secteur par le ministère sectoriel concerné ;

- L'adoption d'un cadre réglementaire pour fixer des normes de qualité environnementale incluant les études d'impact environnemental des projets proposés, pour favoriser le développement durable du secteur, tout en préservant le patrimoine environnemental.

II-4- Le Gabon

L'agriculture est à l'honneur au Gabon. Tous les secteurs économiques sont soutenus et traditionnellement financés pour atteindre les objectifs fixés. La stratégie privilégie une production de qualité, pour revenir à ce qui a fait le succès de l'agriculture gabonaise dans les années 1970.

Pour accroitre la contribution de l'agriculture à l'augmentation du PIB du Gabon, le pays s'est doté d'une politique d'accompagnement des microprojets avec notamment la création des coopératives agricoles et le renforcement du secteur de commercialisation et de conditionnement. Celle-ci permettra de : renforcer le secteur de la commercialisation ; améliorer le conditionnement des produits agricoles ; augmenter le rendement (création d'un parc de tracteurs équipés) ; développer une agriculture de compétition mécanisée et moderne ; réduire l'exode rural ; renforcer le cadre juridique de l'exploitation agraire.

En effet, l'ambition du Gabon est triple :

- Porter la contribution de l'agriculture de 5% à 20% du PIB d'ici 2020 ;

- Assurer l'autosuffisance alimentaire du pays ;

- Ne plus être tributaire des importations alimentaires étrangères pour sa sécurité alimentaire.

Pour mener à bien ces objectifs, six axes stratégiques ont été mis en place pour un programme agricole par le gouvernement gabonais :

- Information et communication sur le programme agricole de sécurité alimentaire et de croissance ;

- Renforcement des capacités des auteurs et appui à la recherche agricole ;

- Large disponibilité et diffusion de la matière végétale ;

- Promotion des pôles de productions intensives ;

- Soutien à l'organisation de la collecte et de la commercialisation des produits ;

- Appui à l'accès au financement des activités agricoles.

Outre ces six axes, le Gabon a également lancé une politique agricole nationale destinée à régénérer l'industrie du cacao et du café. Actuellement, le Gabon produit environ 300 tonnes du café et du cacao exportées vers les pays de l'union européenne et les Etats-Unis. Cette politique de réhabilitation devrait augmenter la capacité de production du Gabon en matière de produits de rente.

II-5- La Guinée Equatoriale

La production agricole de la Guinée ne recouvre plus les besoins alimentaires de la population ni en volume de production ni en valeur nutritive. Le pays doit recourir à des fortes importations à partir des pays voisins pour combler ses déficits et pour cela l'un des objectifs du gouvernement est d'utiliser les revenus provenant de l'activité pétrolière pour le développement des secteurs tels que l'agriculture et l'industrie et atteindre ainsi une plus grande autosuffisance. On distingue deux types d'agriculture dans ce pays :

- Une agriculture de subsistance orientée vers la production de yuca, igname, arachide, etc., généralement pour une autoconsommation de la famille. C'est une agriculture extensive, traditionnelle et de faible productivité pratiquée par les petits agriculteurs appliquant des méthodes de culture traditionnelle. La culture des aliments de base s'est réalisée jusqu'à maintenant par un système de production traditionnelle, sans application d'engrais et imposant l'ouverture des nouvelles parcelles après un ou deux ans de culture pour remplacer les parcelles épuisées ;

- Une agriculture intensive orientée vers l'exportation. Elle vise à la production des principaux produits agricoles de rente (cacao et café) et est réalisée principalement par les sociétés privées

Pour développer ces deux types d'agriculture le gouvernement Equato-guinéen a mis en place plusieurs techniques :

- La création des fermes modèles à gestion privée pour produire tout ce qui est importé à l'extérieur ;

- Apprendre les techniques modernes des cultures aux paysans ;

- Offrir à chacun les moyens de pratiquer dans sa plantation familiale une agriculture de seconde génération ;

- Distribuer des semences, des fertilisants et des outils.

II-6- Le Tchad

Le Tchad dispose d'un large éventail de potentialités humaines et agronomiques permettant l'accroissement durable du niveau de la production et la réduction de la pauvreté. Mais de nombreuses contraintes d'ordre institutionnel, technique et naturel limitent les performances du sous-secteur agricole. Il s'agit entre autres :

- Des moyens d'intervention du ministère de l'agriculture relativement limités tant au niveau des ressources humaines où le vieillissement est très préoccupant, qu'au niveau des infrastructures, des équipements, etc. ;

- Des services d'appui en milieu rural faiblement représentés sur le terrain, malgré la redéfinition du rôle de l'Etat et la proposition du nouveau cadre institutionnel pour le développement rural ;

- Des outils financiers nécessaires à la modernisation des exportations agricoles et la promotion des PME/PMI en milieu rural qui font défaut ;

- Du mauvais état des infrastructures de transport, en particulier des pistes rurales ne facilitant pas l'accès des produits au marché intérieur et extérieur ;

- De la taxation des intrants et équipements agricoles jugés très lourds par les opérateurs du secteur et autres taxes informelles ponctionnées en toute illégalité, pénalisant les performances du système de commercialisation et la compétitivité des produits agricoles ;

- De la production vivrière nationale faible et peu diversifiée, avec des rendements pour les céréales présentant moins de la moitié de ceux des pays à niveau de développement similaire ;

- Du secteur coton qui constituait la principale culture de rente et une source des devises importantes pour le pays mais qui a du mal à s'ajuster aux contraintes économiques et commerciales internationales.

Pour remédier à tous ces maux le gouvernement tchadien a entrepris plusieurs actions :

ü Renforcer les capacités des services d'appui, des organisations des producteurs et des petites exploitations familiales ;

ü Sécuriser les productions par la promotion de la maitrise de l'eau à travers divers types d'aménagements ;

ü Réduire les pertes importantes post-récoltes pour accroitre les disponibilités alimentaires ;

ü Améliorer les techniques de transformation post-récolte des produits agricoles, le stockage et la commercialisation en créant un environnement attrayant ;

ü Améliorer la productivité des cultures porteuses notamment l'ail, l'oignon, l'arachide, les fruits et légumes avec comme objectif l'amélioration des revenus des producteurs par la promotion et la structuration de ces filières et la dynamisation du système d'information sur le marché ;

ü Promouvoir le développement des services de proximité en appuyant la décentralisation et la responsabilisation ;

ü Relancer les activités de la filière coton et l'amélioration de sa productivité avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations dans le cadre COTONTCHAD/SN ;

ü Renforcer les capacités des acteurs du développement agricole ;

ü Accompagner les évolutions institutionnelles actuelles afin d'assurer les services de proximité efficace aux producteurs ;

ü Résorber le déficit en produits vivriers et particulièrement celui en céréale à travers une production céréalière moyenne de 2300.000 tonnes et plus/an par le passage à des rendements du riz de 2 tonnes/ha actuellement à 3,3 tonnes/ha ;

ü Poursuivre les activités de relance et d'amélioration de la productivité de la filière coton, avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations.

CONCLUSION

Grosso modo, il était question pour nous dans ce second chapitre de présenter le concept de l'agriculture dans la sous-région CEMAC. Au regard de tout ce qui précède, il en ressort que l'état du sous-secteuragricole reconnait une insuffisance en matière de production. Cette crise alimentaire va amener les Etats membres de la CEMAC à adopter une stratégie agricole commune afin de remédier à cette dépression.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Cette première partie nous a permis de définir le cadre conceptuel et théorique de notre étude. Ainsi, au premier chapitre nous avons présenté la place de l'agriculture dans la comptabilité nationale et son rôle dans le processus du développement économique. Le second chapitre est consacré essentiellement à l'agriculture dans la CEMAC. Pour cela, nous avons présenté en premier l'état même de ce sous-secteur et en deuxième lieu les stratégies mises en oeuvre.

PARTIE II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC

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Dans cette partie, nous allons indiquer la démarche méthodologique de cette étude et procéder à l'analyse économétrique de l'impact de l'agriculture sur la croissance économique des pays de la CEMAC. Ainsi, le troisième chapitre consacré à la démarche méthodologique précisera la spécification du modèle de base, les données utilisées ainsi que les méthodes et les techniques d'estimation économétrique.

Le quatrième chapitre analysera l'effet de l'agriculture sur la croissance économique des pays de la CEMAC en utilisant différents tests économétriques. En effet, il s'agit de tester économétriquement les deux hypothèses suivantes : H: l'agriculture contribue positivement et suffisamment à la formation du PIB des pays de la CEMAC ; H: la dynamique du secteur agricole influence positivement celle du secteur industriel. Ce chapitre sera clôturé par les implications de politiques économiques pour la CEMAC.

CHAPITRE III : TECHNIQUES D'ESTIMATION DU ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : METHODOLOGIE

Le secteur agricole joue un rôle important dans l'amorçage du développement économique d'un pays, c'est un secteur en amont des autres secteurs d'activités car il fournit des ressources nécessaires à leur développement. Ce chapitre est consacré aux présentations du modèle et des différents tests qui seront utilisés dans le chapitre suivant. Nous aborderons d'une part la spécification du modèle néo-classique en section I et d'autre part les données d'études et mode d'estimation feront l'objet de la section II.

SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE NEO-CLASSIQUE

Dans le cadre économétrique, un modèle consiste en une présentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équation dont les variables sont des grandeurs économique. Un modèle peut être aussi définit comme une présentation schématique et partielle d'une réalité naturellement plus complexe. Cette section présente d'une part le modèle néo-classique et d'autre part les variables de ce modèle et les signes attendus de chaque coefficient.

I. LE MODELE NEO-CLASSIQUE

Dans ce paragraphe nous aborderons la structure de base du modèle néo-classique et la forme fonctionnelle de ce modèle.

I-1- La structure de base

La version de base du modèle classique considère une économie fermée qui produit un seul bien et utilise le travail et le capital. Elle considère le progrès technique comme une donnée et le taux d'épargne comme étant exogène3(*). Il n'y a pas d'Etat, il y a un nombre fixe de firmes dans l'économie, chacune ayant la même technologie de production.

Formellement le modèle se focalise sur quatre (4) variables :

- Flux de production qui est noté Y ;

- Le stock de capital K ;

- Nombre de travailleurs L ;

- Le savoir (connaissance) ou l'efficacité du travail noté A.

L'économie combine le travail, le capital et le savoir pour produire. La fonction de production agrégée est donc donnée par :

Y=F (K, AL)

Où le capital et le travail sont supposés globalement complémentaires (Edgeworth) (FK,L>0).

Trois caractéristiques de la fonction de production peuvent être notées :

- Parce que K et L sont des variables de stock, de façon stricte ce sont les taux de flux de service de ces facteurs ;

- Le temps n'entre pas directement dans la fonction mais est plutôt pris en compte seulement à travers K, L et A. C'est-à-dire la production varie au cours du temps seulement si les inputs de production varient ;

- A et L entrent dans la fonction de façon multiplicative. AL désigne la quantité effective de travail et de progrès technique qui entre dans la fonction est considéré comme augmentant le travail ou neutre au sens de Harrod.

I-2- La forme fonctionnelle du modèle

Le modèle utilisé pour notre travail repose sur une fonction de production classique où on ne prend pas en compte le progrès technique. On a donc la fonction suivante :

Yt = F (Kt, Lt) (1)

Ytdésigne l'output global, Ktle capital,Ltle travail et t, le temps. En divisant l'output par L, on obtient :

Yt/Lt = F (Kt/Lt, 1)

AvecYt/Ltqui est le produit partête ; on peut le noteryt

Kt/Ltest le capital par tête ; on peut le noterkt

La fonction de production s'écrit alors de la façon suivante :

yt = f (kt) (2)

ytdésigne le PIB réel par habitant (PIBRH) et kt, le capital par tête à la période t.

I-2-a- Le modèle de réalisation de l'objectif spécifique 1

L'objectif de l'étude menée à conduit à introduire d'autres variables dans ce modèle, notamment les PIB sectoriels. Finalement la fonction devient :

PIBRHt = f (kt, VAAGRt, VAINDt,) (3)

Les variables VAAGRt et VAINDt, désignent respectivement la valeur ajoutée du sous-secteur agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel.

On peut aussi écrire l'équation (3) sous la forme linéaire suivante :

LOGPIBHt= â0 + â1LOGkt + â2LOGVAAGRt + â3LOGVAINDt + ?t (4)

Dans l'équation (4) l'operateur LOG représente le logarithme ; â0 est le terme constant mesurant l'influence sur la variable expliquée de toutes les autres variables qui ont été omises dans la spécification du modèle ; â1, â2 et â3 sont les paramètres du modèle ou encore les coefficients de régression et ?t représente toutes les formes d'erreurs liées au modèle c'est-à-dire erreur de spécification, erreur de mesure, erreur de fluctuation d'échantillonnage, etc. La distribution du terme d'erreur suit une loi normale centrée réduite c'est-à-dire ?t N (0, 1).

I-2-b- Le modèle de réalisation de l'objectif spécifique 2

En permutant le PIB réel par habitant et la valeur ajoutée du secteur industriel, on obtient :

VAINDt = f (kt, PIBRHt, VAAGRt) (5)

Ou encore:

LOGVAINDt= á0 + á1LOGkt + á2LOGPIBHt + á3LOGVAAGRt + Et (6)

Avec : l'operateur LOG qui est le logarithme, á0 le terme constant, á1, á2 etá3 représentent les paramètres et Et le terme d'erreur. Il est important de rappeler que la distribution du terme d'erreur suit toujours une loi normale centrée réduite.

II. LA PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE ET SIGNES ATTENDUS

Nous présentons dans ce paragraphe les variables d'une part et d'autre part nous donnons le signe attendu de chaque coefficient.

II-1- La présentation des variables

II-1-a- Les variables à expliquer

Les variables à expliquer de nos équations sont le PIB par habitant et la valeur ajoutée du secteur industriel.

- Variable à expliquer de l'objectif spécifique 1 : le PIB par habitant

Le Produit intérieur brut ou P.I.B. est défini comme étant la somme des valeurs ajoutées réalisées à l'intérieur d'un pays par l'ensemble des branches d'activité [auxquelles on ajoute la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits de douane], pour une période donnée, indépendamment de la nationalité des entreprises qui s'y trouvent.

L'utilisation de la valeur ajoutée permet d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés pour la production.

Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au revenu par habitant.

Katircioglu (2006) a mené une étude dans la partie nord de Chypre en établissant le sens de causalité selon Granger entre les taux de croissance du PIB réel et du PIB réel agricole. Dans une deuxième étude, il a recherché la cointégration et les relations causales entre les différents secteurs d'activité, il trouve que l'agriculture a une relation d'équilibre à long terme avec la croissance économique et donne la direction du développement de l'industrie.

- Variable à expliquer de l'objectif spécifique 2 : la valeur ajoutée du secteur industriel

La valeur ajoutée du secteur industriel comprend la valeur ajoutée dans les mines, la fabrication, l'eau, la construction et le gaz.

Selon Yao (2000) le PIB agricole entraine la croissance du secteur industriel et le secteur non agricole n'a pas eu d'effet sur l'agriculture.

II-1-b- Les variables explicatives

Comme pour les variables à expliquer, nous avons les variables explicatives de l'objectif spécifique 1 et 2 :

- Variables explicatives de l'objectif spécifique 1 :

· Le capital physique : Le capital physique désigne l'ensemble des biens physiques produits dans le passé et utilisés pour la production présente ou future. Le stock de capital physique provient de l'accumulation des investissements réalisés par les entreprises, les ménages et l'Etat au cours du temps. Il reflète les capacités de production futures d'un pays. Il est mesuré par la formation brute du capital fixe ;

· La valeur ajoutée du sous-secteur agricole : D'après la Banque Mondiale, l'agriculture englobe la foresterie, la chasse, la pêche ainsi que les cultures et la production animale ;

· La valeur ajoutée du secteur industriel comprend la valeur ajoutée dans les mines, la fabrication, etc.

- Variables explicatives de l'objectif spécifique 2 :

· Le capital physique : il désigne l'ensemble des biens physiques produits dans le passé et utilisés pour la production présente ou future. Il est mesuré par la formation brute du capital fixe ;

· Le PIB par habitant : c'est un indicateur du niveau d'activité économique. Il est parfois utilisé pour mesurer approximativement le revenu par tête ;

· La valeur ajoutée du sous-secteur agricole : c'est la production nette agricole après avoir additionné tous les sortants et soustrait tous les entrants.

II-2- Les signes attendus des paramètres du modèle

II-2-a- Les paramètres de l'objectif spécifique 1

Les variables explicatives présentées plus haut (objectif spécifique 1) influencent positivement la croissance économique (PIB par tête).

Les paramètres associés aux différentes variables explicatives sont â1, â2 etâ3. Ils représentent respectivement le capital physique, la valeur ajoutée agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel. Les signes attendus de ces trois paramètres sont tous positifs.

II-2-b- Les paramètres de l'objectif spécifique 2

Les variables explicatives de l'objectif spécifique 2 présentées ci-dessus influencent positivement la dynamique du secteur industriel.

Les paramètres reliés aux différentes variables explicatives sontá1, á2 etá3. Ils représentent respectivement le capital physique, le PIB par habitant et la valeur ajoutée agricole. Les signes attendus de ces paramètres sont tous positifs.

Tableau 4 : Présentation des variables et leurs signesattendus

Variables explicatives

Signes attendus des différents paramètres associés aux variables explicatives

Capital physique (k)

Positif (+)

PIB par tête (PIBH)

Positif (+)

Valeur ajoutée agricole (VAAGR)

Positif (+)

Valeur ajoutée du secteur industriel (VAIND)

Positif (+)

Source : Construction de l'auteur à partir de la théorie économique

SECTION II :DONNEESD'ETUDE ET MODELED'ESTIMATION

Nous présenterons dans cette section la source, le traitement et la méthode d'estimation.

I. SOURCE ET TRAITEMENTDES DONNEES

Nous donnons d'une part la source de nos données et d'autre part nous présenterons le traitement des données.

I-1- La sourcedes données

Toutes les données utilisées dans ce modèle sont annuelles. Elles sont extraites des bases de données de World DevelopmentIndicator (WDI) 2014 et de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et couvrent la période de 1995-2013 soit 19 ans. La table des données est présentée en annexe 1.

Ces données sont compilées dans Excel 2013 et analysées en utilisant deux logiciels économétriques : Eviews 8.0 et Stata 11.

I-2- Le traitement des données

Nous développerons dans ce sous paragraphe les différents tests qui seront utilisés pour notre estimation.

I-2-a- Le test de stationnarité

Avant de lancer les estimations, il importe dans chaque travail de recherche d'effectuer un test de stationnarité. Ce test permet d'identifier les caractéristiques stochastiques d'une série chronologique4(*). C'est-à-dire qu'on ne peut identifier les caractéristiques stochastiques d'une série chronologique que si elle est stationnaire. Ainsi, lorsquelesvariablesnesontpasstationnaires,l'estimationdescoefficientsparlaméthodedesmoindrescarrésordinaires(MCO)etlestestsusuelsdest-Studentsetf-Fishernesontpasvalides. Ceci dit, les coefficients estimés ne convergent pas vers leur vraie valeur. On dira ainsi que les régressions sont fallacieuse. En d'autres termes, une série est dite non stationnaire lorsque sa moyenne et sa variance ne sont pas constantes dans le temps.

Nous commençons à tester l'hypothèse nulle

Ho: de non stationnarité

Contre l'hypothèse alternative

H1: de stationnarité

Pour étudier la stationnarité des variables, on utilise un test de racine unitaire. Parmi les tests de racine unitaire en panel existants, nous utilisons le test de Levin, Lin et Chu. Les tests de racine unitaire en panel de Levin, Lin et Chu (LLC) sont utilisés en raison de leur simplicité ; ils sont réalisés à partir des seuils de la loi normale centrée réduite, contrairement au cas des séries temporelles.

La règle de décision (accepter ou rejette l'hypothèse nulle) consiste à comparer la statistique de LLC (tp*) par rapport au seuil de la loi normale centrée réduite N(0,1) à 5% en valeur absolue. Ainsi :

Ø Si tp*<N(0,1) en valeur absolue on accepte l'hypothèse alternative. La série considérée est alors stationnaire;

Ø Si tp*> N(0,1) en valeur absolue on accepte l'hypothèse nulle et la série considérée est non-stationnaire.

I-2-b- Le test d'hétéroscédasticité

L'hétéroscédasticité qualifie des données qui n'ont pas une variance constante. Elle ne biaise pas l'estimation des coefficients, mais l'inférence habituelle n'est plus valide puisque les écarts-types trouvés ne sont pas les bons. L'hétéroscédasticité est une situation rencontrée fréquemment dans les données, il est donc important de la détecter et de la corriger.

Il existe plusieurs tests pour détecter l'hétéroscédasticité. Parmi ces tests on distingue entre autres : le test de Goldfeld-Quandt ; le test de Gleisjer ; le test de White ; le test de Breusch-Pagan ; etc.

Pour notre travail, on utilise le test de Breusch-Pagan.

Les hypothèses sont formulées de la manière suivante :

H: il n'y a pas d'hétéroscédasticité (homoscédasticité)

Contre

H: il y a hétéroscédasticité

Le test de Breush-Pagan utilise la statistique nR2 et suit une loi de Chi2 à k-1 degré de liberté, k étant le nombre de variables explicatives y compris la constante.

La règle de décision est la suivante :

- Si nR2 ? ÷2lu (k-1) on accepte l'hypothèse nulle, et on considère que les erreurs sont homoscédastiques ;

- Si nR2 > ÷2lu (k-1) on accepte l'hypothèse alternative, et on considère que les erreurs sont hétéroscédastiques.

Pour corriger l'hétéroscédasticité, il existe deux solutions :

- Paramétriser la matrice de variance-covariance des erreurs (MCG)

- Utiliser les MCO et corriger les écarts-types par la méthode d'Eicker-White.

Pour notre travail nous optons pour la méthode d'Eicker-White. Cette méthode consiste à effectuer une régression par les MCO et calculer les variances robustes.

I-2-c- Le test d'autocorrélation

L'autocorrélation concerne les erreurs : et = Yt - . Il y a autocorrélation toutes les fois où on peut trouver un coefficient de corrélation linéaire significativement différent de zéro (0) entre la chronologie des résidus et cette même chronologie décalée d'un ou de plusieurs pas de temps. Ce phénomène d'autocorrélation est très fréquent dans le modèle estimé avec des séries chronologiques.

Le test le plus utilisé pour détecter une autocorrélation est le test de Durbin-Watson (DW). Ces auteurs proposent la statistique suivante :

DW=

On peut aussi approximer la statistique de DW de la façon suivante :

DW = 2(1-

Avec avec | =1

est l'estimation par les MCO

Les critères de décision sont les suivants :

Ø Si 0, il y a absence de corrélation dans les résidus, alors le
DW 2 ;

Ø Si 1, il y a une forte autocorrélation positive dans les résidus, alors le DW 0 ;

Ø Si -1, il y a une forte autocorrélation négative dans les résidus, alors le DW 4

La limite de ce test est qu'il ne prend que les autocorrélations d'ordre 1. Pour remédier à ce problème on peut utiliser les résultats de la fonction d'autocorrélation. Chaque autocorrélation peut être testée par un test classique de signification de Student.

Les hypothèses sont formulées de la façon suivante :

H: il n'y a pas d'autocorrélation

Contre

H: il y a autocorrélation

La règle de décision est la suivante :

Ø Si tcalculé est inférieur à tlu, on accepte l'hypothèse nulle, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autocorrélation ;

Ø Si tcalculé est plutôt supérieur à tlu, on accepte l'hypothèse alternative, alors il y a autocorrélation.

II. LA METHODE D'ESTIMATION

Dans cette partie nous développerons le test à effet fixe ; le test à effet aléatoire et le test de Hausman.

II-1- Le test à effet fixe

Le modèle à effet fixe suppose que les relations entre la variable dépendante et les variables explicatives sont identique pour tous les individus. Ce modèle présente une structure des résidus qui vérifient les hypothèses standards des MCO. Il s'agit en fait d'un modèle classique avec des variables indicatrices (en anglais LSDV5(*) = Least Square Dummy Variables).

La méthode d'estimation des paramètres va dépendre de la structure des termes d'erreurs :

· Si les erreurs sont homoscédastiques c'est-à-dire la covariance des erreurs est nulle ; on utilise la méthode des MCO sur les variables indicatrices (LSDV)

· Si par contre les erreurs sont hétéroscédastiques ; on utilise la méthode des Moindres Carrés Généralisés (MCG) sur les variables indicatrices (LSDV).

II-2- Le test à effet aléatoire

Ce test suppose que la relation entre la variable à expliquer et les variables explicatives ne soit plus fixe mais aléatoire, l'effet individuel n'est plus un paramètre fixe mais une variable aléatoire.Ce modèle consiste à décomposer le terme d'erreur de la manière suivante : ?it = á0i + ët + vit d'où le nom donné aussi à ce type de modèle : modèle à erreur composée (error components model).

Avec á0i les effets individuels aléatoires ; ët les effets temporels identiques et enfin vit le terme d'erreur qui est orthogonal aux effets individuels et temporels.

La méthode d'estimation adéquate pour le modèle à effets aléatoire est celle des MCG.

II-3- Le test de Hausman

Le test de spécification de Hausman (1978) nous permettra de porter un choix entre le modèle à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. En effet, dans le cas où l'on est en présence d'effets fixes significatifs et d'effets aléatoire également significatifs, le choix du modèle le plus approprié relève de la statistique de Hausman et de sa p-value. Ainsi, lorsque la probabilité du test est inférieure à un des seuils conventionnels choisis (1%, 5% ou 10%), la préférence va au modèle à effets fixes.

Le test de spécification de Hausman repose sur le corps d'hypothèses suivant :

H: E (ui|Xi)=0, les estimateurs du modèle sont non biaisés ; nous sommes en présence d'un effet fixe ;

Contre

H: E (ui|Xi) ?0, les estimateurs du modèle sont biaisés ; nous sommes en présence d'un effet aléatoire.

CONCLUSION

En somme, il était question dans ce chapitre pour nous de développer la spécification du modèle néo-classique en présentant le modèle de base de Solow et en spécifiant le modèle d'une part. Et d'autre part, d'expliquer tous les tests qui seront utilisés à la suite de notre travail.

CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA CEMAC

Dans le but de confronter la théorie sur la contribution de l'agriculture à la croissance économique, nous examinerons ici sa performance dans une analyse de régression économétrique. Le modèle théorique développé dans le chapitre précédent nous permet de construire une relation entre la variable agriculture et certaines variables macroéconomiques.

Nous procéderons dans ce chapitre à la présentation et analyse des résultats d'une part et d'autre part aux implications des politiques économiques pour la CEMAC.

SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Il s'agit ici de présenter les résultats des différents tests ainsi que l'estimation. Ces résultats sont issus d'un traitement sur deux logiciels économétriques ; Eviews 8.0 et Stata 11, et concernant les données choisies au préalables et compilées sur Excel 2013.

La première partie de cette section est consacrée à l'estimation de l'agriculture à la formation du PIB des pays de la CEMAC et la deuxième partie à l'estimation de l'agriculture sur la dynamique du secteur industriel.

I. MESURE DE LA CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE A LA FORMATION DU PIB DES PAYS DE LA CEMAC

Il est question pour nous dans ce paragraphe de présenter les résultats des différents tests évoqués au chapitre précédent pour la vérification économétrique de nos différentes hypothèses.

I-1- Résultats du test de stationnarité

Avant de procéder à l'estimation du modèle, il convient de s'assurer de la stationnarité des séries observées, car, lorsque les variables ne sont pas stationnaires, l'estimation des coefficients par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) et les tests usuels (Student et Fisher) ne sont pas valide.

Pour effectuer le test de stationnarité des variables de nos modèles, nous utiliserons le test de racine unitaire et plus précisément le test de Levin, Lin & Chu à partir du logiciel Eviews 8.0. La statistique obtenue a été comparée à la valeur critique de la loi normale centrée réduite au seuil de 5% en valeur absolue.

Tableau 5 : Stationnarité des variables

Variables

Statistique de Levin, Lin & Chu

Statistiques de la loi normale

Ordre d'intégration

PIB par habitant (PIBH)

1.01633

1,64

I(0)

Capital physique (k)

0.39512

1,64

I(0)

Valeur ajoutée agricole (VAAGR)

-0.01432

1,64

I(0)

Valeur ajoutée industrielle (VAIND)

-0.00846

1,64

I(0)

Source : Construction de l'auteur à partir des résultats du logiciel Eviews 8.0

Au seuil de 5% (|1,64|) nous rejetons l'hypothèse de non stationnarité. Toutes nos variables sont stationnaires. Car la statistique de LLC de toutes les variables est inférieure au seuil de la loi normale centrée réduite à 5% (pour les résultats complets voir annexe 2).

Il n'est donc pasnécessaire de faire le test de cointégration car ce test ne s'applique qu'aux variables non stationnaires.

I-2- Résultats du test de Hausman

Dans la présente étude, nous avons effectué le test de Hausman sur les deux équations du modèle (annexe 5.1 et annexe 5.2), après avoir fait le test de Fisher d'effet fixes (annexe 6.1 et annexe 6.2) et le test de Breush-Pagan d'effets aléatoires (annexe 7.1 et annexe 7.2).

Tableau 6 : Test de spécification des équations et choix du modèle approprié

Tests


Modèle

Fischer (effet fixe)

Breush-Pagan (effet aléatoire)

Hausman

Choix du modèle

Equation 1

F(3,105)=71,62
Prob>F=0,000

Wald Chi2(3)=183,95
Prob>Chi2=0,000

Chi2(3)=125,66
Prob>Chi2=0,000

Modèle à effets fixes

Equation 2

F(3,105)=65,90
Prob>F=0,000

Wald Chi2(3)=203,91
Prob>Chi2=0,000

Chi2(3)=21,38
Prob>Chi2=0,000

Modèle à effets fixes

Source : Auteur à partir des résultats du logiciel STATA 11

L'analyse des résultats de ces tests nous recommande le choix du modèle à effets fixes pour l'estimation de deux équations. Car les probabilités de ces différents tests sont inférieures à 5%.

I-3- Résultat du test d'autocorrélation

La valeur de Rho (ñ ) tend vers 0, la statistique de Durbin-Watson (DW = 1,66) tend vers 2, on conclue donc qu'il y a autocorrélation entre les résidus (cf. annexe 4).

I-4- Résultat du test d'hétéroscédasticité des erreurs

Pour le modèle à effets fixes, la statistique du test d'hétéroscédasticité est donnée par l'expression nR2, avec n le nombre total d'observations et R2 le coefficient de détermination de la régression.

R2 = 0,66 ; N = 6 et T = 19, le nombre totale d'observations est donc :
n = N x T = 114 ; k = 4 ; nR2 = 75,25.

Au seuil de 1%, on a nR2 = 75,25 > ÷2lu (3) = 11,345.

On rejette l'hypothèse nulle et on conclue que les erreurs sont hétéroscédastique (voir annexe 3.1).

Ainsi, il est donc important de corriger l'hétéroscédasticité des erreurs par la méthode d'Eicker-White (annexe 3.2). Cette méthode consiste à effectuer une régression par les MCO d'une part et calculer les variances robustes d'autre part comme nous l'avons évoqué au chapitre précédent.

Il est important de signaler que l'inconvénient de cette méthode est qu'elle gonfle les écarts-types et réduit la puissance des tests.

I-5- Résultats des estimations

Avant de présenter les résultats de l'estimation pour la CEMAC, nous allons présenter d'abord ceux de l'estimation de chaque pays membre de la sous-région.

· La régression par pays

Le tableau ci-dessus présente les résultats de l'estimation pour chaque pays (annexe 8.1).

Tableau 7 : Résultats des estimations par pays (modèle 1)

PAYS



VRBLES



CAMEROUN



CENTRAFRIQ



CONGO



GABON



GUINEE EQUATRLE



TCHAD

 

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob


C

-7,27

0,02

-7,98

0,00

-4,12

0,26

-9,60

0,00

-22,48

0,06

-9,09

0,00


LOG(k)

0,62***

0,00

-0,18

0,10

1,33***

0,00

0,19***

0,00

0,43*

0,08

-0,14***

0,00


LOG(VAAGR)

0,07

0,46

0,33

0,10

-0,87**

0,02

0,33***

0,00

1,23

0,17

0,57***

0,00


LOG(VAIND)

-0,05

0,73

0,55**

0,03

0,03

0,75

0,32***

0,00

0,09

0,97

0,30***

0,00


R2

0,7825

0,8052

0,8711

0,9934

0,6864

0,9957

R2 Ajusté

0,7359

0,7662

0,8453

0,9921

0,6237

0,9948

Prob(F-Statistic)

0,0000

0,0000

0,0000

0,0000

0,0004

0,0000

(***), (**) et (*) significatifs respectivement à 1%, 5% et 10%

Source : Construction de l'auteur à partir du logiciel Eviews 8.0

Dans les 6 pays de la CEMAC, les valeurs de Ret R2 ajusté montrent que les variables choisies du modèle théorique ont bien une influence sur la variable expliquée ; on peut donc dire que la qualité d'ajustement du modèle est bonne. On peut aussi dire que pour un R2=0,78, ceci indique tout simplement que 78% des variables prises en compte dans ce modèle sont susceptibles d'expliquer la variable dépendante. De plus, la probabilité de Fisher montre que le modèle est globalement significatif.

On constate que les valeurs du coefficient associé au logarithme du capital physique sont positives dans 4 pays (Cameroun, Congo, Gabon et Guinée Equatoriale) et négatives dans 2 pays (Centrafrique et Tchad). Il faut ajouter que le capital physique par tête est significatif au seuil de 5% dans ces pays à l'exception de la Centrafrique et de la Guinée Equatoriale.

Les élasticités du logarithme du PIB par tête par rapport au logarithme de la valeur ajoutée du secteur agricole sont respectivement 0,07 ; 0,33 ; -0,87 ; 0,33 ; 1,23 ; 0,57 pour le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Ce qui signifie, si la valeur ajoutée du secteur agricole augmente de 1% dans ces pays, alors le Logarithme du PIB par tête augmente respectivement de 0,07% ; 0,03% ; -0,87% ; 0,33% ; 1,23% et 0,57%. La valeur ajoutée du sous-secteur agricole est significative au seuil de 5% dans trois pays (Congo, Gabon et Tchad) et non significative dans le reste des pays de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique et Guinée Equatoriale).

Le secteur industriel à une influence positive sur le PIB par tête dans la sous-région CEMAC hormis le Cameroun où l'influence est négative et non significative.

· La régression pour la CEMAC

Tableau 8 : Résultats des estimations du modèle 1

Variable dépendante : LOG(PIBH)

Variables explicatives

Coeff.

Prob.

C

-7,9475***

0,000

LOG(k)

0,4363***

0,000

LOG(VAAGR)

0,0131

0,889

LOG(VAIND)

0,2921***

0,000

Spécification : Modèle à effets fixes
Nombre d'observation = 114
R2 (Within) = 0,6717
Test de Fischer : F(5,105) = 43,37 Prob> F = 0,000
*** : Significatif au seuil de 1%

Source : Construction de l'auteur à partir du logiciel STATA 11

Le tableau ci-dessus présente l'estimation de l'équation 1. Il en ressort que le modèle est globalement significatif (Prob>F = 0,000?1%) au seuil de 1%. Le R2 est de 0,67 ; la variabilité des variables explicatives de l'équation explique 67% de la variabilité du PIB par tête (pour un résultat complet voir annexe 6.1).

Le modèle qui permet d'analyser la contribution de l'agriculture à la formation du PIB des pays de la CEMAC s'écrit de la façon suivante :

LOGPIBHt = â0 + â1LOGkt + â2LOGVA AGRt+ â3LOGVA INDt+ ?t

Le modèle estimé s'écrit comme suit :

= -7,94+ 0,43LOGkt + 0,01LOGVA GAR + 0,29LOGVA IND

L'estimation ci-dessus montre que toutes les variables affectent positivement la formation du PIB dans les pays de la CEMAC. Il en ressort que tous les coefficients sont significatifs au seuil de 1% à l'exception du coefficient associé à la variable Logarithme de la valeur ajoutée agricole [LOG(VAAGR)].

On peut remarquer que toutes les variables sont conformes à la théorie économique et aux résultats empiriques qui stipulent que l'agriculture est un facteur important au processus du développement économique. Ainsi :

Au Cameroun :

- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a contribué en moyenne à 23,96% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2000 et 2005, elle a contribué en moyenne à 21,36% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2005 et 2010, elle a contribué en moyenne à 24,01% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2010 et 2013, elle a contribué en moyenne à 24,99% au PIB chaque année.

En Centrafrique :

- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a contribué en moyenne à 52,08% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2000 et 2005, elle a contribué en moyenne à 54,45% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2005 et 2010, elle a contribué en moyenne à 54,82% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2010 et 2013, elle a contribué en moyenne à 54,46% au PIB chaque année.

Au Congo :

- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a contribué en moyenne à 8,86% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2000 et 2005, elle a contribué en moyenne à 5,61% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2005 et 2010, elle a contribué en moyenne à 4,14% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2010 et 2013, elle a contribué en moyenne à 3,60% au PIB chaque année.

Au Gabon :

- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a contribué en moyenne à 7,14% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2000 et 2005, elle a contribué en moyenne à 5,87% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2005 et 2010, elle a contribué en moyenne à 4,69% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2010 et 2013, elle a contribué en moyenne à 3,93% au PIB chaque année.

En Guinée Equatoriale :

- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a contribué en moyenne à 68,65% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2000 et 2005, elle a contribué en moyenne à 65,09% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2005 et 2010, elle a contribué en moyenne à 58,40% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2010 et 2013, elle a contribué en moyenne à 5,94% au PIB chaque année.

Au Tchad :

- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a contribué en moyenne à 39,61% au PIB chaque année ;

- Entre les années 2000 et 2005, elle a contribué en moyenne à 39,24% au PIB de chaque année ;

- Entre les années 2005 et 2010, elle a contribué en moyenne à 54,11% au PIB de chaque année ;

- Entre les années 2010 et 2013, elle a contribué en moyenne à 54,10% au PIB de chaque année.

Dans l'ensemble de la sous-région CEMAC, une augmentation de 1% de la valeur ajoutée du secteur agricole entraine une augmentation de 0,01% du PIB par tête.

En conclusion, les résultats nous montrent que l'agriculture contribue positivement à la croissance économique des pays de la CEMAC. Ces résultats confortent les conclusions de Block (1999) et bien d'autres (Fan et alii., 2000 ; Bella, 2009).

D'où la validation de notre première hypothèse :

Hypothèse 1 : l'agriculture contribue positivement et suffisamment à la formation du PIB des pays de la CEMAC.

Notre première hypothèse ayant été validée, nous pouvons maintenant passer à la seconde hypothèse.

II. AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

Dans ce paragraphe nous ne présenterons pas les résultats de tous les tests (test de stationnarité ; test d'hétéroscédasticité et le test d'autocorrélation), car le deuxième modèle (seconde équation) comprend les mêmes variables que le premier, sauf que dans le deuxième modèle la variable dépendante est la valeur ajoutée du secteur industriel. On va s'arrêter au test de Hausman et choisir soit le test à effet fixe soit le test à effet aléatoire. Tout dépend des résultats du test de Hausman.

II-1- Le test de Hausman

Nous avons effectué le test de Hausman sur la deuxième équation du modèle (annexe 5.2), après avoir fait le test de Fisher d'effet fixes (annexe 6.2) et le test de Breush-Pagan d'effets aléatoires (annexe 7.2).

Tableau 9 : Test de spécification des équations et choix du modèle approprié

Tests

Modèle

Fischer (effet fixe)

Breush-Pagan (effet aléatoire)

Hausman

Choix du modèle

Equation 2

F(3,105)=65,90
Prob>F=0,000

Wald Chi2(3)=203,91
Prob>Chi2=0,000

Chi2(3)=21,38
Prob>Chi2=0,000

Modèle à effets fixes

Source : Auteur à partir des résultats du logiciel STATA 11

L'analyse des résultats de ces tests nous recommande le choix du modèle à effets fixes pour l'estimation du modèle 2. Car les probabilités des ces différents tests sont inférieures à 5%.

II-2- Résultats des estimations

Avant de présenter les résultats de l'estimation pour la CEMAC, nous présenterons d'abord ceux de l'estimation de chaque pays membre de la sous-région.

· La régression par pays

Le tableau ci-dessus présente les résultats de l'estimation pour chaque pays (annexe 8.2).

Tableau 10 : Résultats des estimations par pays (modèle 2)

PAYS



VRBLES



CAMEROUN


CENTRAFRIQUE



CONGO



GABON



GUINEE EQUATRLE



TCHAD

 

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob

Coeff

Prob


C

6,47

0,26

6,94

0,00

-4,42

0,64

17,02

0,00

-34,47

0,00

26,75

0,00


LOG(PIBH)

-0,15

0,73

0,45**

0,03

0,20

0,75

2,16***

0,00

0,08

0,97

2,88***

0,00

LOG(k)

0,25

0,42

0,25**

0,01

0,05

0,95

-0,37***

0,00

0,24

0,31

0,50***

0,00

LOG(VAAGR)

0,50***

0,00

0,22

0,23

1,20

0,24

-0,27

0,42

2,70***

0,00

-1,62***

0,00


R2

0,6663

0,9224

0,4936

0,9780

0,8629

0,9751

R2 ajustée

0,5948

0,9069

0,3924

0,9736

0,8354

0,9702

Prob(F-Statistic)

0,0012***

0,0000***

0,0146**

0,0000***

0,0000***

0,0000***

(***), (**): Significatifs respectivement au seuil de 1% et 5%

Source : Construction de l'auteur à partir du logiciel Eviews 8.0

Les valeurs de Ret R2 ajusté dans les 6 pays de la CEMAC à l'exception du Congomontrent que les variables choisies du modèle théorique ont bien une influence sur la variable expliquée ; on peut donc dire que la qualité d'ajustement du modèle est bonne. De plus, la probabilité de Fisher montre que le modèle est globalement significatif au seuil de 1% et 5%.

Le logarithme du PIB par tête influence positivement le logarithme de la valeur ajoutée du secteur industriel dans l'ensemble de la sous-région à l'acception du Cameroun où ce logarithme influence négativement le logarithme de la valeur ajoutée du secteur industriel et qui est aussi non significatif.

On constate que le capital physique par tête est non significatif au Cameroun ; Congo et Guinée Equatoriale, et significatif au Gabon ; Tchad et Centrafrique. Il influence positivement l'industrie à l'exception du Gabon où cette influence est négative.

Le sous-secteur agricole influence positivement la dynamique du secteur industriel dans la majorité des pays. Bien que cette relation se soit révélée négative au Gabon et au Tchad, elle n'est pas significative au Gabon et significative au Tchad. Malgré que la corrélation soit positive au Congo et en Centrafrique, elle n'est pas significative. Dans les pays de la CEMAC, les élasticités du secteur industriel par rapport à l'agriculture sont respectivement 0,50 ; 0,22 ; 1,20 ; -0,27 ; 2,70 ; -1,62 pour le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Ce qui signifie, si le logarithme de la valeur ajoutée du secteur agricole augmente de 1% dans ces pays, alors le logarithme de la valeur ajoutée du secteur industriel augmente respectivement de 0,50% ; 0,22% ; 1,20% ; -0,27% ; 2,70% et -1,62%.

· La régression pour la CEMAC

Tableau 11 : Résultats des estimations du modèle 2

Variable dépendante : LOG(VAIND)

Variables explicatives

Coeff.

Prob.

C

1,6063

0,470

LOG(PIBH)

0,5973***

0,000

LOG(k)

0,1136

0,328

LOG(VAAGR)

0,6348***

0,000

Spécification : Modèle à effets fixes
Nombre d'observation = 114
R2 (Within) = 0,6531
Test de Fischer : F(5,105) = 13,64 Prob> F = 0,000

*** : Significatif au seuil de 1%

Source : Construction de l'auteur à partir du logiciel STATA 11

Le tableau précedent présente l'estimation de l'équation 2. Il en ressort que le modèle est globalement significatif (Prob>F = 0,000?1%) au seuil de 1%. Le R2 est de 0,65 ; la variabilité des variables explicatives de l'équation explique 65% de la variabilité de la valeur ajoutée du secteur industriel.

L'équation qui permet d'estimer la dynamique du sous-secteur agricole sur celle du secteur industriel s'écrit de la façon suivante :

LOGVAINDt= á0 + á1LOGPIBHt + á2LOGKt + á3LOGVAAGRt + Et

Le modèle estimé s'écrit comme suit :

t = 1,60+ 0,59LOGPIBHt + 0,11LOGk + 0,63LOGVAAGRt

L'estimation de l'équation ci-dessus montre que la variable logarithme de la valeur ajoutée agricole (LOGVAAGR) affecte positivement la dynamique du secteur industriel. Ces résultats sont aussi conformes aux prédictions empiriques de la plupart des travaux. En effet, l'estimation d'un modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM) par Yao (2000) et Katircioglu (2006) aboutissent à une relation positive entre le sous-secteur agricole et le secteur industriel.

Etant donné la significativité et le signe attendu de la variable logarithme de la valeur ajoutée agricole, notre deuxième hypothèse se trouve ainsi valider :

Hypothèse 2 : la dynamique du secteur agricole influence positivement celle du secteur industriel

Notre deuxième hypothèse ayant été aussi validée, nous pouvons maintenant passer aux implications des politiques économiques.

SECTION II : IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES

Compte tenu des résultats obtenus, quelques recommandations de politiques économiques seront proposées pour chaque pays et pour la sous-région en vue de permettre aux autorités de la CEMAC de mieux améliorer le sous-secteur agricole dans le processus du développement de leurs pays. Il est important de signaler qu'il n'y a pas de solutions de types prêt-à-porter identiques pour tous, mais en fonction des résultats on peut formuler quelques suggestions.

I. RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES PAR PAYS

Il s'agit ici de donner quelques recommandations des politiques économiques par pays afin que les 6 Etats membres de la CEMAC puissent chacun améliorer son sous-secteur agricole pour un bon processus d'un développement économique.

I-1- Le Cameroun

Afin d'améliorer le sous-secteur agricole, le gouvernement camerounais se doit :

Ø D'augmenter le budget alloué au sous-secteur agricole même si ce sous-secteur influence positivement la formation du PIB et de la valeur ajoutée du secteur industriel dans ce pays ;

Ø D'augmenter l'importance de la compétitivité des petits exploitants agricoles.

I-2- La Centrafrique

Pour rendre son sous-secteur agricole, le gouvernement centrafricain doit :

Ø Majorer le budget alloué au sous-secteur agricole afin que ce secteur puisse contribuer au développement économique de ce pays ;

Ø Introduire un accompagnement de l'agriculture périurbaine afin de réduire l'insécurité alimentaire.

I-3- Le Congo

Afin d'améliorer la part de l'agriculture dans le processus du développement économique, le gouvernement congolais doit :

Ø Octroyer un budget important au sous-secteur agricole, car au regard des résultats (résultats de la première hypothèse) on constate que ce sous-secteur influence négativement la formation du PIB dans ce pays ;

Ø Augmenter à tout prix la production agricole en améliorant l'agriculture familiale avec des tracteurs.

I-4- Le Gabon

Au regard des résultats, le Gabon a presque le même problème que le Congo. Pour ce faire, les autorités gabonaises doivent :

Ø Augmenter aussi le budget alloué au sous-secteur agricole afin que la dynamique de ce sous-secteur influence positivement celle de l'industrie ;

Ø Améliorer la coordination de leur politique en matière de développement rural (par exemple en actualisant certaines politiques agricoles).

I-5- La Guinée Equatoriale

La Guinée Equatoriale n'est pas dans la même situation que les deux pays précédents, car la valeur ajoutée du sous-secteur agricole influence positivementla formation du PIB et la valeur ajoutée du secteur industriel d'après les résultats économétrique. Mais pour améliorer davantage ce sous-secteur le gouvernement Equato-guinéen se doit :

Ø D'allouer un budget plus important au sous-secteur agricole afin d'augmenter sa contribution dans les autres secteurs de l'économie ;

Ø D'aider les systèmes ruraux à mieux s'adapter aux évolutions du contexte (climat, environnement, démographie, marché, etc.).

I-6- Le Tchad

Le Tchad est un pays sub-saharien, totalement enclavé et plus de la moitié de son territoire est désertique. Faire de l'agriculture dans ce pays n'est pas chose facile. Le gouvernement tchadien a pu échapper à ce problème, mais pour faire mieux les autorités publiques doivent :

Ø Accorder une part importante du budget à l'agriculture, car ce dernier ne contribue pas positivement à la dynamique du secteur industriel ;

Ø Transformer plus radicalement les systèmes de production, par des aménagements à grande échelle.

II. RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES DANS LA SOUS REGION

Dans l'ensemble, les résultats fournissent un certain nombre d'implications en termes de politiques économiques. Ils indiquent que l'importance des variables économiques ne doit pas être minimisée si les pays de la CEMAC veulent améliorer la contribution du sous-secteur agricole dans la formation du PIB et relever le niveau de leur croissance économique. Nous avons identifié quelques mesures d'amélioration du sous-secteur agricole afin d'accroitre le processus du développement économique dans la sous-région. Ces solutions ne sont pas une prédiction de l'avenir. Elles sont faites à partir du diagnostic des résultats économétrique présentés plus haut.

II-1-Moderniser l'agriculture

Avant de se lancer à la modernisation de l'agriculture, il faut que chaque pays membre de la CEMAC puisse augmenter le budget alloué au sous-secteur agricole afin de stimuler la croissance de l'ensemble de l'économie, y compris des secteurs non agricoles qui vendent leurs produits aux populations rurales.

Les politiques qui conduisent à la réalisation de cet objectif doivent viser une augmentation forte de la production agricole par une transformation rapide du monde rural. Les changements souhaités doivent aussi passer par une intensification de la production et l'agrandissement de la taille des exploitations.

En effet, la faible relation positive entre l'agriculture et la croissance économique constatée dans les résultats économétriques plus hauts exige que des actions doivent être menées à l'avantage du développement du sous-secteur agricole. Pour ce faire il faut moderniser l'agriculture familiale en mettant des tracteurs à la disposition des agriculteurs afin d'améliorer leur production. Cela va permettre à l'agriculture familiale de maintenir une production élevée et vendre afin d'échapper à l'autoconsommation.

Les pays membres de la CEMAC doivent porter leur attention sur des industries de transformation des produits agricoles pour moderniser ce secteur. Car aujourd'hui un produit ne peut être compétitif que s'il est transformé sur place. La modernisation de l'agriculture doit aussi passer par la construction des routes praticables afin que les agriculteurs puissent acheminer leur produit au marché.

II-2- Améliorer les politiques agricoles communes

L'importance relative du secteur agricole dans l'ensemble de l'économie est l'un des principaux facteurs déterminants de la place accordée à la réforme des politiques agricoles parmi les priorités politiques d'un gouvernement. Les politiques agricoles communes de la CEMAC sont bonnes mais elles ne sont pas suffisantes pour permettre au sous-secteur agricole de décoller. Il faut une forte intervention des Etats de la CEMAC dans l'agriculture, car écrire une stratégie est une chose mais n'est pas intervenir pour son adoption en est une autre. Dans les politiques agricoles communes de la sous-région, les engrais sont subventionnés ainsi que l'utilisation des tracteurs. Mais si on voie de plus près, ce politiques n'ont cependant ni améliorer la productivité agricole ni la situation des agriculteurs de sorte que ce sont principalement les gros agriculteurs qui ont bénéficié le plus des subventions. Pour ce faire, les Etats membres de la CEMAC doivent mettre en place un comité de suivi indépendant afin que tout ce qui est écrit dans les politiques agricoles communes soit respecté et tout le monde doit en bénéficier des subventions sans exception. Enfin, il faut penser à la création d'une banque agricole pour chaque pays membre de la CEMAC et une banque agricole commune.

CONCLUSION

Au terme de ce chapitre, nous retiendrons d'une part après présentation des résultats des tests économétriques en données de panel, que la CEMAC bénéficie d'un faible impact positif de la valeur ajoutée du sous-secteur agricole sur la formation du PIB. Elle bénéficie aussi d'un impact positif de la valeur ajoutée agricole sur la dynamique du secteur industriel. A la lumière de la théorie économique nous avons dégagé d'autre part un certain nombre de recommandations des politiques économiques : la modernisation de l'agriculture et l'amélioration des politiques agricoles communes.

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

La deuxième partie de cette étude avait pour objectif d'évaluer l'impact de l'agriculture sur la croissance économique des pays de la CEMAC. Pour y parvenir, nous avons présenté dans un premier temps la méthode d'estimation de nos modèles et dans un deuxième temps les résultats issus des différentes estimations afin de dégager des recommandations de politique économique.

CONCLUSION GENERALE

Le développement économique implique notamment le passage d'une économie agricole à une économie industrielle et de service. Parmi les facteurs essentiels au processus du développement, l'interaction entre le sous-secteur agricole et le secteur industriel est beaucoup plus privilégiée. A priori, les économistes partagent le même avis pour considérer que l'agriculture et l'industrie s'entraînent mutuellement à travers les surplus dégagés par le secteur agricole comme préalable au démarrage économique. A ce sujet, on retrouve les travaux de nombreux auteurs comme Block (1999), Fan et alii. (2000) et Bella (2009) pour ne citer que ceux-là. Leurs travaux reposent sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle la croissance dans le secteur agricole est primordiale à la promotion de la croissance économique.

Dans le cas particulier de la CEMAC il apparaît que le secteur agricole contribue à la formation du PIB.et à la dynamique du secteur industriel. Cependant, lorsque les pays sont repartis individuellement, l'effet du sous-secteur agricole varie d'un pays à un autre.

L'objectif de cette étude était d'évaluer l'impact du sous-secteur agricole sur la croissance économique des pays de la CEMAC d'une part et d'autre parte la dynamique de ce sous-secteur sur celle de l'industrie.

Deux hypothèses ont guidé cette recherche : la première stipulait que l'agriculture contribue positivement à la formation des pays de la CEMAC et la seconde stipulait que la dynamique du sous-secteur agricole entraine celle du secteur industriel.

A côté des potentialités que l'agriculture regorge, il y a des contraintes d'ordre national, technique, financier, économique, organisationnel, etc. qui entravent le développement du secteur. Les pluies sont rares, irrégulières et mal reparties et les sols sont pauvres et impropres à la culture. Les producteurs sont en grande majorité analphabètes avec un faible niveau d'efficacité et dépourvus de moyens adéquats pour une modernisation des systèmes de production. Généralement l'agriculture est faiblement mécanisée et les fertilisants sont sous utilisés dans le processus de production. La déficience des infrastructures routières empêche la valorisation des produits agricoles et entrave leur commercialisation. Ces réalités appellent à plus d'effort de la part des décideurs en vue de promouvoir le développement du secteur agricole et ipso facto, la croissance économique durable.

Il est important de rappeler que notre travail comporte des insuffisances tant sur le fond que sur la forme dont il faudrait tenir compte dans les recherches futures : les données de notre étude ne proviennent pas de la même source ; certaines proviennent de la base de données de WDI et d'autres de la BEAC. Nous n'avons pas pu trouver des données sur la valeur ajoutée du secteur tertiaire sur une longue période, ce qui nous a conduit à prendre en compte seulement la valeur ajoutée agricole.

Bien que  l'objectif visé soit atteint, ce travail constitue une recherche préliminaire qui sert de point de repère pour les recherches futures plus approfondies. Dans le prolongement de ce travail, d'autres questions importantes qui pourraient servir de recherche seraient par exemple l'efficacité des intrants agricoles ou l'impact des investissements agricoles sur le niveau de vie des populations.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

Annexe 1 : Données de l'étude

Annexe 2 : Stationnarité des variables de l'étude

Annexe 3 : Hétéroscédasticité des résidus

Annexe 4 : Autocorrélation des résidus

Annexe 5 : Le test de Hausman

Annexe 6 : Le modèle à effets fixes

Annexe 7 : Le modèle à effets aléatoires

Annexe 8 : La régression par pays

Annexe 1 : Données d'étude (toutes ces données sont en US $ Courant)

Pays

Années

PIBH

k

VA AGR

VA IND

CAMEROUN

1995

626,955746

1161211545

1918648334

2544874233

CAMEROUN

1996

679,777381

1385910070

2128435199

2783956095

CAMEROUN

1997

668,996218

1488919276

2249475638

2778209602

CAMEROUN

1998

637,390826

1448817823

2253380747

2598876762

CAMEROUN

1999

675,950159

1558197926

2366747833

3117381516

CAMEROUN

2000

583,094859

1581438994

1900966236

3093108203

CAMEROUN

2001

589,165139

1994047666

1969453931

2896494630

CAMEROUN

2002

648,298761

2194387967

2224746307

3217702720

CAMEROUN

2003

790,895343

2353408839

2742772091

3866405338

CAMEROUN

2004

892,525739

3216682442

2991653229

4481654781

CAMEROUN

2005

914,55312

2781630122

3157536664

4907784546

CAMEROUN

2006

964,601535

2566946191

3473770046

5491784884

CAMEROUN

2007

1069,85683

3072694269

3923240342

6176338258

CAMEROUN

2008

1211,30419

4159176227

266482916

703692907

CAMEROUN

2009

1102,52039

3623226124

271772878

1199582355

CAMEROUN

2010

1090,61907

3681429025

1382658030

1582180319

CAMEROUN

2011

1204,69821

4875634238

1791296316

2108454575

CAMEROUN

2012

1166,91341

4886354767

354063386

2214907376

CAMEROUN

2013

386,530892

1378047819

1132617560

2445203978

CENTRAFRIQUE

1995

340,50474

157482216

491495089

224294006

CENTRAFRIQUE

1996

300,806324

73317020,5

505512211

163003819

CENTRAFRIQUE

1997

273,814488

94526118,1

482153105

128524818

CENTRAFRIQUE

1998

276,529353

106530742

498564480

129278364

CENTRAFRIQUE

1999

280,003087

129551912

482845234

134709315

CENTRAFRIQUE

2000

251,35264

101256183

452683271

127100471

CENTRAFRIQUE

2001

251,571807

95427456,2

475474530

127592762

CENTRAFRIQUE

2002

263,159703

95420553,3

504618573

131583178

CENTRAFRIQUE

2003

297,614387

72998928,2

618535519

148814340

CENTRAFRIQUE

2004

326,197313

86519618,2

668177918

169191720

CENTRAFRIQUE

2005

340,907867

131928347

698146538

181150975

CENTRAFRIQUE

2006

365,497083

149476914

767888491

198192109

CENTRAFRIQUE

2007

413,481439

169947100

869182993

229968732

CENTRAFRIQUE

2008

474,389479

230374697

1043470033

250363046

CENTRAFRIQUE

2009

464,513231

223587601

1012353888

253934885

CENTRAFRIQUE

2010

456,563409

280188650

998743281

254408386

CENTRAFRIQUE

2011

498,780067

328822086

1149730790

288403863

CENTRAFRIQUE

2012

482,669727

320247424

1119151089

282862535

CENTRAFRIQUE

2013

329,719201

26094745,8

293968235

85791829,2

CONGO

1995

777,761597

773878530

221176697

949416998

CONGO

1996

908,179499

833105220

228324592

1317167039

CONGO

1997

806,966776

516419079

212277714

1320781998

CONGO

1998

658,306776

520206927

213576779

897870000

CONGO

1999

773,182046

653728386

196686975

1442262875

CONGO

2000

1029,97458

728535513

170792208

2323251574

CONGO

2001

871,670943

736472907

162065156

1829917511

CONGO

2002

919,687014

706907947

189099327

1912227485

CONGO

2003

1039,3798

912083483

219373591

2138505383

CONGO

2004

1347,87091

1046887059

256111850

3061795402

CONGO

2005

1718,10082

1228979769

276604383

4375430121

CONGO

2006

2120,09785

1672461722

306182881

5837172943

CONGO

2007

2233,30825

1831096051

363263231

6148340544

CONGO

2008

3059,22653

2170553081

436050201

9180497863

CONGO

2009

2401,29816

2159794753

432274976

6822630341

CONGO

2010

2920,40671

2464397628

459949910

9051203454

CONGO

2011

3414,05471

3645711737

488035238

1041588743

CONGO

2012

3153,73946

806159489

140922553

677357846

CONGO

2013

289,498097

240188741

171585736

804784260

GABON

1995

4589,49672

1155568064

398278327

2596622433

GABON

1996

5135,78991

1414908674

403868671

3152560529

GABON

1997

4683,27845

1638598929

384464237

2857953628

GABON

1998

3843,39582

1773534830

314771492

1934225896

GABON

1999

3899,08664

1220238825

340101178

2276274120

GABON

2000

4135,25406

1109966762

314898134

2850937697

GABON

2001

3754,36392

1211644806

300257078

2419654606

GABON

2002

3836,79668

1208803028

300148552

2549540998

GABON

2003

4601,60445

1450453386

367515287

3149172422

GABON

2004

5328,48519

1750972592

404516648

3969449742

GABON

2005

6281,95468

1846704163

423532687

5316908780

GABON

2006

6756,27116

2469983943

471609609

5839659125

GABON

2007

7994,30483

2997024084

560741030

6971748174

GABON

2008

10577,9168

3654695830

636617778

1,0083E+10

GABON

2009

7919,71089

3031879637

644898775

6397199329

GABON

2010

9321,95587

4352109842

591630661

8659564502

GABON

2011

11768,6063

5796703595

714951257

1,2008E+10

GABON

2012

11256,5228

5696896003

717108844

1,1424E+10

GABON

2013

2430,619

207120150

314663998

1871459773

GUINEE EQ

1995

371,14036

1506037,66

83099370,1

43874725,2

GUINEE EQ

1996

567,6601

14025433,8

93608305,7

124327432

GUINEE EQ

1997

1056,13238

1881507,5

115250545

338033841

GUINEE EQ

1998

936,815256

13649612,1

97965634,6

300194029

GUINEE EQ

1999

1736,5007

2403815,75

111418055

694170217

GUINEE EQ

2000

2398,4933

12066666,7

120523679

1055135887

GUINEE EQ

2001

3247,55355

12683333,3

122954250

1511030838

GUINEE EQ

2002

3893,29744

14772893,1

134571876

1874483783

GUINEE EQ

2003

5192,7693

14042857,1

159663713

2585293154

GUINEE EQ

2004

8943,67629

85884664,1

211836983

4772941092

GUINEE EQ

2005

13612,8479

76715613,9

213008921

7705096108

GUINEE EQ

2006

15451,1997

66331021,5

263955997

8992619147

GUINEE EQ

2007

19660,0804

58908510,6

334112285

1,18E+10

GUINEE EQ

2008

23511,0971

55938906,3

365391536

1,4554E+10

GUINEE EQ

2009

15300,6997

52915514,2

369345751

9344828697

GUINEE EQ

2010

17612,7579

47982854,8

465799926

1,0901E+10

GUINEE EQ

2011

23473,4356

15662107,6

530870924

1,5019E+10

GUINEE EQ

2012

24035,7061

14646412,6

75630892,9

34942067,6

GUINEE EQ

2013

385,819446

13629786,4

70986554,3

43874725,2

TCHAD

1995

207,141431

190752803

506920640

192928586

TCHAD

1996

222,737508

325490014

603524728

200065478

TCHAD

1997

206,970087

300979348

592306023

211114211

TCHAD

1998

225,88337

295467354

680556176

224592663

TCHAD

1999

191,764697

210119832

584231803

187451054

TCHAD

2000

166,851345

322357094

563789247

151146717

TCHAD

2001

198,279113

688018923

688789179

223636647

TCHAD

2002

221,833734

1195677491

753367522

283431758

TCHAD

2003

293,910179

1426399111

883560770

640749543

TCHAD

2004

456,794431

1072115738

1010894106

2029776327

TCHAD

2005

663,709697

1408054029

3576843503

614095855

TCHAD

2006

716,638996

1694347697

4139449112

744774079

TCHAD

2007

807,78157

1857151687

4723064905

838391939

TCHAD

2008

938,471829

2261027506

5651103468

1083708825

TCHAD

2009

813,75603

2616128473

4307440734

1222375253

TCHAD

2010

909,299907

3622013382

5536211300

1275520808

TCHAD

2011

1006,31977

3499933457

6223604665

1532798501

TCHAD

2012

1035,25795

3420778010

6964762008

1584832506

TCHAD

2013

172,348098

122822457

338230586

162531396

Annexe 2 : Stationnarité des variables de l'étude

Annexe 2.1 : Le produit intérieur brut par tête (PIBH)

Panel unit root test: Summary 

 

Series: LOG(PIBH)

 
 

Date: 11/24/15 Time: 09:15

 

Sample: 1995 2013

 
 

Exogenous variables: Individualeffects

User-specifiedlags: 0

 
 

Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel

Balanced observations for each test 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-

 

Method

Statistic

Prob.**

sections

Obs

Null: Unit root (assumes common unit root process) 

Levin, Lin & Chu t*

 1.01633

 0.8453

 6

 108

 
 
 
 
 

Null: Unit root (assumes individual unit root process) 

Im, Pesaran and Shin W-stat 

 0.26283

 0.6037

 6

 108

ADF - Fisher Chi-square

 7.42090

 0.8286

 6

 108

PP - Fisher Chi-square

 7.86335

 0.7957

 6

 108

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

** Probabilities for Fisher tests are computed using an asymptotic Chi

        -square distribution. All other tests assume asymptotic normality.

Annexe 2.2: Le capital physique par tête (k)

Panel unit root test: Summary 

 

Series: LOG(k)

 
 

Date: 11/24/15 Time: 09:16

 

Sample: 1995 2013

 
 

Exogenous variables: Individualeffects

User-specifiedlags: 0

 
 

Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel

Balanced observations for each test 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-

 

Method

Statistic

Prob.**

sections

Obs

Null: Unit root (assumes common unit root process) 

Levin, Lin & Chu t*

 0.39512

 0.6536

 6

 108

 
 
 
 
 

Null: Unit root (assumes individual unit root process) 

Im, Pesaran and Shin W-stat 

-0.86926

 0.1924

 6

 108

ADF - Fisher Chi-square

 14.2809

 0.2831

 6

 108

PP - Fisher Chi-square

 14.2493

 0.2851

 6

 108

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

** Probabilities for Fisher tests are computed using an asymptotic Chi

        -square distribution. All other tests assume asymptotic normality.

Annexe 2.3: La valeur ajoutée agricole (VAAGR)

Panel unit root test: Summary 

 

Series: LOG(VAAGR)

 
 

Date: 11/24/15 Time: 09:17

 

Sample: 1995 2013

 
 

Exogenous variables: Individualeffects

User-specifiedlags: 0

 
 

Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel

Balanced observations for each test 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-

 

Method

Statistic

Prob.**

sections

Obs

Null: Unit root (assumes common unit root process) 

Levin, Lin & Chu t*

-0.01432

 0.4943

 6

 108

 
 
 
 
 

Null: Unit root (assumes individual unit root process) 

Im, Pesaran and Shin W-stat 

-0.47844

 0.3162

 6

 108

ADF - Fisher Chi-square

 11.3282

 0.5010

 6

 108

PP - Fisher Chi-square

 11.2573

 0.5070

 6

 108

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

** Probabilities for Fisher tests are computed using an asymptotic Chi

        -square distribution. All other tests assume asymptotic normality.

Annexe 2.4: La valeurajoutéeindustrielle

Panel unit root test: Summary 

 

Series: LOG(VAIND)

 
 

Date: 11/24/15 Time: 09:18

 

Sample: 1995 2013

 
 

Exogenous variables: Individualeffects

User-specifiedlags: 0

 
 

Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel

Balanced observations for each test 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-

 

Method

Statistic

Prob.**

sections

Obs

Null: Unit root (assumes common unit root process) 

Levin, Lin & Chu t*

-0.00846

 0.4966

 6

 108

 
 
 
 
 

Null: Unit root (assumes individual unit root process) 

Im, Pesaran and Shin W-stat 

-0.58949

 0.2778

 6

 108

ADF - Fisher Chi-square

 11.6791

 0.4718

 6

 108

PP - Fisher Chi-square

 12.0094

 0.4449

 6

 108

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

** Probabilities for Fisher tests are computed using an asymptotic Chi

        -square distribution. All other tests assume asymptotic normality.

Annexe 3: Hétéroscédasticité

Annexe 3.1: Detection de l'hétéroscédasticité

Annexe 3.2: Correction de l'hétéroscédasticité

Annexe 4: Test d'autocorrélation

Annexe 5: Le test de Hausman

Annexe 5.1: Le modèle 1

Annexe 5.2: Le modèle 2

Annexe 6: Le test à effet fixe

Annexe 6.1 : Le modèle 1

Annexe 6.2 : Le modèle 2

Annexe 7 : Le test à effet aléatoire

Annexe 7.1: Le modèle 1

Annexe 7.2 : Le modèle 2

Annexe 8 : La régression par pays

Annexe 8.1 : Le modèle 1

Le Cameroun

Dependent Variable: LOG(PIBH)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 13:07

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 18

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-7.271906

2.894763

-2.512090

0.0249

LOG(k)

0.629203

0.093519

6.728047

0.0000

LOG(VAAGR)

0.074368

0.098574

0.754438

0.4631

LOG(VAIND)

-0.055417

0.159558

-0.347313

0.7335

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.782559

    Meandependent var

6.661619

Adjusted R-squared

0.735964

    S.D. dependent var

0.308111

S.E. of regression

0.158321

    Akaike info criterion

-0.655253

Sumsquaredresid

0.350918

    Schwarz criterion

-0.457393

Log likelihood

9.897281

    Hannan-Quinn criter.

-0.627971

F-statistic

16.79506

    Durbin-Watson stat

0.852528

Prob(F-statistic)

0.000065

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La Centrafrique

Dependent Variable: LOG(PIBH)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 13:10

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-7.989513

2.022864

-3.949605

0.0013

LOG(k)

-0.187584

0.108595

-1.727369

0.1046

LOG(VAAGR)

0.336151

0.196146

1.713780

0.1072

LOG(VAIND)

0.553722

0.244927

2.260769

0.0391

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.805220

    Meandependent var

5.836373

Adjusted R-squared

0.766264

    S.D. dependent var

0.237766

S.E. of regression

0.114951

    Akaike info criterion

-1.303965

Sumsquaredresid

0.198205

    Schwarz criterion

-1.105135

Log likelihood

16.38766

    Hannan-Quinn criter.

-1.270315

F-statistic

20.67003

    Durbin-Watson stat

0.602080

Prob(F-statistic)

0.000014

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Congo

Dependent Variable: LOG(PIBH)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 13:13

 
 

Sample (adjusted): 1995 2013

 
 

Included observations: 19 afteradjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-4.129327

3.576847

-1.154460

0.2664

LOG(k)

1.330105

0.196374

6.773310

0.0000

LOG(VAAGR)

-0.877146

0.350229

-2.504493

0.0243

LOG(VAIND)

0.032426

0.101888

0.318253

0.7547

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.871144

    Meandependent var

7.181814

Adjusted R-squared

0.845373

    S.D. dependent var

0.670108

S.E. of regression

0.263504

    Akaike info criterion

0.355166

Sumsquaredresid

1.041514

    Schwarz criterion

0.553995

Log likelihood

0.625924

    Hannan-Quinn criter.

0.388816

F-statistic

33.80314

    Durbin-Watson stat

1.688345

Prob(F-statistic)

0.000001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La Gabon

Dependent Variable: LOG(PIBH)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 13:17

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-9.608223

1.004410

-9.566037

0.0000

LOG(k)

0.199413

0.023655

8.429884

0.0000

LOG(VAAGR)

0.339839

0.100023

3.397619

0.0040

LOG(VAIND)

0.326669

0.054439

6.000622

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.993451

    Meandependent var

8.642470

Adjusted R-squared

0.992141

    S.D. dependent var

0.439696

S.E. of regression

0.038979

    Akaike info criterion

-3.466933

Sumsquaredresid

0.022790

    Schwarz criterion

-3.268103

Log likelihood

36.93586

    Hannan-Quinn criter.

-3.433283

F-statistic

758.4810

    Durbin-Watson stat

1.409853

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La Guinée Equatoriale

Dependent Variable: LOG(PIBH)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 13:20

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-22.48795

11.50906

-1.953935

0.0696

LOG(k)

0.437820

0.238422

1.836320

0.0862

LOG(VAAGR)

1.235518

0.862764

1.432046

0.1726

LOG(VAIND)

0.009096

0.274264

0.033164

0.9740

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.686446

    Meandependent var

8.418194

Adjusted R-squared

0.623736

    S.D. dependent var

1.482908

S.E. of regression

0.909622

    Akaike info criterion

2.833088

Sumsquaredresid

12.41118

    Schwarz criterion

3.031917

Log likelihood

-22.91434

    Hannan-Quinn criter.

2.866738

F-statistic

10.94624

    Durbin-Watson stat

2.263070

Prob(F-statistic)

0.000460

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Tchad

Dependent Variable: LOG(PIBH)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 13:22

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-9.092103

0.269347

-33.75609

0.0000

LOG(k)

-0.148685

0.030927

-4.807640

0.0002

LOG(VAAGR)

0.571035

0.026907

21.22223

0.0000

LOG(VAIND)

0.302760

0.029830

10.14959

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.995747

    Meandependent var

5.973460

Adjusted R-squared

0.994896

    S.D. dependent var

0.716814

S.E. of regression

0.051212

    Akaike info criterion

-2.921034

Sumsquaredresid

0.039340

    Schwarz criterion

-2.722205

Log likelihood

31.74982

    Hannan-Quinn criter.

-2.887384

F-statistic

1170.508

    Durbin-Watson stat

1.264152

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe 8.2 : Le modèle 2

Le Cameroun

Dependent Variable: LOG(VAIND)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 17:37

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 18

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

6.473873

5.551838

1.166078

0.2631

LOG(PIBH)

-0.154152

0.443841

-0.347313

0.7335

LOG(k)

0.256170

0.313532

0.817045

0.4276

LOG(VAAGR)

0.508613

0.098236

5.177471

0.0001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.666315

    Meandependent var

21.80529

Adjusted R-squared

0.594812

    S.D. dependent var

0.414825

S.E. of regression

0.264054

    Akaike info criterion

0.367805

Sumsquaredresid

0.976144

    Schwarz criterion

0.565665

Log likelihood

0.689758

    Hannan-Quinn criter.

0.395087

F-statistic

9.318600

    Durbin-Watson stat

1.381874

Prob(F-statistic)

0.001217

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La Centrafrique

Dependent Variable: LOG(VAIND)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 17:40

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

6.945918

1.924235

3.609703

0.0026

LOG(PIBH)

0.458971

0.203015

2.260769

0.0391

LOG(k)

0.252089

0.086503

2.914215

0.0107

LOG(VAAGR)

0.229157

0.186100

1.231367

0.2371

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.922482

    Meandependent var

18.97982

Adjusted R-squared

0.906978

    S.D. dependent var

0.343135

S.E. of regression

0.104654

    Akaike info criterion

-1.491642

Sumsquaredresid

0.164288

    Schwarz criterion

-1.292812

Log likelihood

18.17059

    Hannan-Quinn criter.

-1.457992

F-statistic

59.50082

    Durbin-Watson stat

0.648560

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Congo

Dependent Variable: LOG(VAIND)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 17:42

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-4.420933

9.357223

-0.472462

0.6434

LOG(PIBH)

0.206840

0.649924

0.318253

0.7547

LOG(k)

0.053721

0.999071

0.053771

0.9578

LOG(VAAGR)

1.207809

1.006159

1.200416

0.2486

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.493684

    Meandependent var

21.54251

Adjusted R-squared

0.392421

    S.D. dependent var

0.853798

S.E. of regression

0.665513

    Akaike info criterion

2.208147

Sumsquaredresid

6.643617

    Schwarz criterion

2.406977

Log likelihood

-16.97740

    Hannan-Quinn criter.

2.241797

F-statistic

4.875262

    Durbin-Watson stat

1.189661

Prob(F-statistic)

0.014620

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Gabon

Dependent Variable: LOG(VAIND)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 17:43

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

17.02278

5.297994

3.213061

0.0058

LOG(PIBH)

2.160979

0.360126

6.000622

0.0000

LOG(k)

-0.376874

0.108489

-3.473844

0.0034

LOG(VAAGR)

-0.276584

0.334686

-0.826400

0.4215

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.978069

    Meandependent var

22.15898

Adjusted R-squared

0.973683

    S.D. dependent var

0.617990

S.E. of regression

0.100254

    Akaike info criterion

-1.577564

Sumsquaredresid

0.150762

    Schwarz criterion

-1.378735

Log likelihood

18.98686

    Hannan-Quinn criter.

-1.543914

F-statistic

222.9892

    Durbin-Watson stat

0.498756

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La Guinée Equatoriale

Dependent Variable: LOG(VAIND)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 17:46

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-34.47760

8.247253

-4.180495

0.0008

LOG(PIBH)

0.008061

0.243057

0.033164

0.9740

LOG(k)

0.248560

0.239965

1.035819

0.3167

LOG(VAAGR)

2.707521

0.511018

5.298289

0.0001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.862909

    Meandependent var

21.03801

Adjusted R-squared

0.835491

    S.D. dependent var

2.111231

S.E. of regression

0.856308

    Akaike info criterion

2.712291

Sumsquaredresid

10.99896

    Schwarz criterion

2.911120

Log likelihood

-21.76676

    Hannan-Quinn criter.

2.745941

F-statistic

31.47224

    Durbin-Watson stat

0.368156

Prob(F-statistic)

0.000001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Tchad

Dependent Variable: LOG(VAIND)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 11/24/15 Time: 17:48

 
 

Sample: 1995 2013

 
 

Included observations: 19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

26.75755

2.332580

11.47123

0.0000

LOG(PIBH)

2.883131

0.284064

10.14959

0.0000

LOG(k)

0.501541

0.079835

6.282200

0.0000

LOG(VAAGR)

-1.622767

0.195832

-8.286509

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.975178

    Meandependent var

20.00084

Adjusted R-squared

0.970214

    S.D. dependent var

0.915686

S.E. of regression

0.158035

    Akaike info criterion

-0.667342

Sumsquaredresid

0.374624

    Schwarz criterion

-0.468512

Log likelihood

10.33975

    Hannan-Quinn criter.

-0.633692

F-statistic

196.4376

    Durbin-Watson stat

1.651577

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES GRAPHIQUES vii

RESUME viii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION GENERALE 1

I- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 2

II- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 7

III- HYPOTHESES DE RECHERCHE 7

IV- REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE 7

V- METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 11

VI- PLAN DU TRAVAIL 15

PARTIE I : CADRE D'ANALYSE ET PRESENTATION DU SOUS SECTEUR AGRICOLE DANS LA CEMAC 17

CHAPITRE I : CADRE MACROECONOMIQUE D'ANALYSE DE L'AGRICULTURE 19

SECTION I : L'AGRICULTURE DANS LA COMPTABILITE NATIONALE 19

I- LE CHAMP DE LA COMPTABILITE NATIONALE 19

I-1- Les principaux concepts et variables de la comptabilité nationale 20

I-2- Les principes et importances de la comptabilité nationale 23

II- ARCHITECTURE DU COMPTE DE L'AGRICULTURE 24

II-1- Le domaine décrit par le compte de l'agriculture 24

II-2- La séquence du compte de l'agriculture 26

SECTION II : LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE 27

I- LA TEORIE DU SURPLUS : LE RESERVOIR DE LA MAIN D'OEUVRE AGRICOLE COMME CARBURANT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE 28

I-1- Les fondements et modalités du transfert du surplus vers l'industrie 28

I-2- Les enrichissements de la théorie du surplus 30

II- VERTUSAGRICOLESPOURLE DEVELOPPEMENT 31

II-1- Les perspectives réelles pour l'agriculture vers une croissance équilibrée 31

II-2- L'impact de l'agriculture sur la pauvreté 32

CHAPITRE II : L'AGRICULTURE DANS LA CEMAC 34

SECTION I : L'ETAT DU SOUS SECTEUR AGRICOLE 34

I- LA CRISE DE LA PRODUCTION AGRICOLE 34

I-1- La situation des acteurs de production agricole 34

I-2- La situation de la production agricole 35

II- LA CONSOMMATION AGRICOLE EN ZONE CEMAC 38

II-1- La situation des échanges agricole en CEMAC 38

II-2- La transformation des produits agricoles 40

SECTION II : LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE 41

I- LES POLITIQUES COMMUNES 41

I-1- La raison d'être d'une stratégie agricole commune 41

I-2- Les politiques agricoles communes de la CEMAC 42

II- LES SPECIFICITES DES POLITIQUES NATIONALES 44

II-1- Le Cameroun 44

II-2- La Centrafrique 45

II-3- Le Congo 46

II-4- Le Gabon 47

II-5- La Guinée Equatoriale 48

II-6- Le Tchad 49

PARTIE II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC 53

CHAPITRE III : TECHNIQUES D'ESTIMATION DU ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : METHODOLOGIE 55

SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE NEO-CLASSIQUE 55

I- LE MODELE NEO-CLASSIQUE 55

I-1- La structure de base 56

I-2- La forme fonctionnelle du modèle 57

II- LA PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE ET SIGNES ATTENDUS 59

II-1- La présentation des variables 59

II-2- Les signes attendus des paramètres du modèle 61

SECTION II : DONNEES D'ETUDE ET MODELE D'ESTIMATION 62

I- SOURCE ET TRAITEMENT DES DONNEES 62

I-1- La source des données 62

I-2- Le traitement des données 63

II- LA METHODE D'ESTIMATION 67

II-1- Le test à effet fixe 67

II-2- Le test à effet aléatoire 68

II-3- Le test de Hausman 68

CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA CEMAC 70

SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 70

I- MESURE DE LA CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE A LA FORMATION DU PIB DES PAYS DE LA CEMAC 70

I-1- Résultats du test de stationnarité 71

I-2- Résultats du test de Hausman 72

I-3- Résultat du test d'autocorrélation 72

I-4- Résultat du test d'hétéroscédasticité des erreurs 72

I-5- Résultats des estimations 73

II- AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL 79

II-1- Le test de Hausman 79

II-2- Résultats des estimations 80

SECTION II : IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES 84

I- RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES PAR PAYS 84

I-1- Le Cameroun 84

I-2- La Centrafrique 85

I-3- Le Congo 85

I-4- Le Gabon 85

I-5- La Guinée Equatoriale 85

I-6- Le Tchad 86

II- RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES DANS LA SOUS REGION 86

II-1-Moderniser l'agriculture 87

II-2- Améliorer les politiques agricoles communes 88

CONCLUSION GENERALE 90

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 92

ANNEXES 95

TABLE DES MATIERES 111

* 1 Confère Bella (2009).

* 2Cetermedésignelefaitquel'accroissementd'uneuroduPIBagricoleaugmentelePIBtotaldeplusd'uneuro.

* 3 Plus précisément, le modèle considère la fonction d'épargne comme une donnée.

* 4 Une série chronologique est stationnaire si elle ne comporte ni tendance ni saisonnalité.

* 5 L'estimateur LSDV consiste à appliquer la méthode des MCO sur le modèle avec variables indicatrices spécifiques pour chaque individu.






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