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La rationalité comme fondement du bonheur

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par Pasteur MUGISHO
Philosophat Isidore Bakanja (Bukavu) R.D.Congo - Graduat en Philosophie et Sciences Humaines 2016
  

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II.2. LA LIBERTE MORALE

La liberté morale ou liberté intérieure reçoit souvent des définitions variées selon les doctrines éthiques. On peut généralement la comprendre comme le « fondement ontologique de la conscience individuelle en tant qu'elle se connait par l'action », ou par des mots plus simples, « possibilité de choisir effectivement entre plusieurs actions conformément à leur nature et à leur suite »45(*). En ce sens, l'esprit subjectif est libre indéfiniment. C'est-à-dire que l'homme libre est dans ce cas celui qui a simplement la capacité de faire ou de ne pas faire quelque chose sans autre intervention que seule de sa propre volonté. La liberté se confond donc au libre arbitre, mais au risque de se nier elle-même, car dans ce cas très général, elle reste suspendue, toute décision extérieure devenant une atteinte à elle. Or, même selon le sens commun la liberté n'est pas toujours totale ou neutre, elle peut parfois accepter une prédestination ou un déterminisme. C'est le même cas pour l'activité rationnelle lorsqu'elle souscrit à la liberté comme principe.

Parlons maintenant de la liberté comme principe de l'activité rationnelle chez Aristote. La liberté a, chez Aristote, un accent à la fois morale et politique. Elle se présente comme un défis à relever par l'homme vertueux tout comme par l'homme vulgaire. C'est le libre-arbitre où chacun est libre de faire ou de ne pas faire le bien ou le mal. C'est là que la liberté est un défis car pour le stagirite « si faire le bien ou le mal dépend de nous seuls, ne pas faire le bien ou le mal en dépend tout aussi complètement » et c'est là qu'on entend également par être bons ou mauvais en parlant des hommes.46(*) Le risque le plus périlleux lors de la confrontation de ce défis, ce que chacun agit souvent en croyant qu'il fait du bien. Pourtant Aristote nous averti déjà de distinguer le vertueux du vicieux par leurs actes : l'homme vertueux voit le vrai dans toutes les choses « parce qu'il en est comme la règle et la mesure » et c'est là « sa plus grande supériorité. Mais pour le vulgaire, l'erreur en général vient du plaisir, qui parait être le bien sans l'être réellement. Le vulgaire choisit le plaisir qu'il prend pour le bien ; et il fuit la peine, qu'il prend pour mal »47(*). Etre vertueux alors est un acte de vérité fait en liberté mais surtout qui nous rend plus libre. Ne disons-nous pas souvent que « la vérité nous rendra libre » ? En abordant un autre aspect, nous pouvons voir que la liberté est attachée au " faire ", à l'agir humain. Lorsque les hommes interagissent, la liberté dont il s'agit n'est plus seulement intérieure, elle revêt encore le caractère moral mais s'y ajoute l'aspect politique. Dans ce cas la liberté se définit comme : un pouvoir ou possibilité d'agir dans une société organisée selon sa propre détermination, dans la limite des règles. L'activité rationnelle de l'homme dans son interaction avec l'autre, avec la nature ou avec le transcendant devra donc tenir compte de cet autre principe qu'est la liberté vue sous différentes acceptions.

Mais qu'il s'agisse de la liberté au sens moral ou au sens politique, au niveau individuel ou collectif, elle n'est jamais totale ou définitive. Nous l'avons dit précédemment en passant, qu'elle accepte parfois une certaine prédestination ou un certain déterminisme naturel ou social. Lorsqu'elle est morale et ne concerne qu'un seul individu, la liberté suit par exemple la voix de la conscience qui appelle souvent à la responsabilité, à accomplir son devoir et surtout à être vertueux. Quand elle concerne une collectivité, la liberté va de paire avec la loi, la norme ou la contrainte sociales.

* 45 Gérard le Grand, Dictionnaire de Philosophie, Bordas, Paris, 1983, p.158.

* 46 Aristote, Ethique à Nicomaque, op. cit. p. 123.

* 47Aristote, Ethique à Nicomaque, op.cit., p.122.

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