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La rationalité comme fondement du bonheur

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par Pasteur MUGISHO
Philosophat Isidore Bakanja (Bukavu) R.D.Congo - Graduat en Philosophie et Sciences Humaines 2016
  

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I. 1.2. La gloire et les honneurs

La jouissance matérielle dont nous venions de parler est consommation. C'est-à-dire qu'on sent, on goûte le plaisir et on conclut que c'est un bien. C'est l'expérience sensible du bien dans une vie passive. Au dessus d'un tel bien se trouve un autre qui est plus grand. Il s'agit de la gloire et des honneurs. Aristote montre que ce sont les hommes en politique ou dans la vie active qui recherchent les honneurs et la gloire comme biens suprêmes.

Au fait, la vie politique est une vie active et se distingue nettement de la vie pleine de jouissance matérielle. Elle est active car elle comporte différentes actions nécessaires mais qui ne sont que des moyens pour atteindre le souverain bien. Ces actions sont les suivantes : la justice, le droit, la liberté, l'égalité etc. Justice et droit, liberté et égalité ; voilà les biens qui méritent l'estime publique et qui devraient être poursuivis, recherchés par les politiciens car désirés au moins par les sages si pas par tous. Mais on remarque avec Aristote que ces biens sont négligés en politique et même dans la vie active pour ne chercher que les honneurs, les vaines gloires et les puissances hégémoniques. Pourtant pour Saint Thomas : ni les richesses, ni les honneurs, ni la renommée, ni la gloire, ni la puissance, ni quelque bien du corps, ni quelque bien créé ne peut fonder la béatitude15(*).

Supérieurs aux plaisirs charnels, sans doute, la gloire, la puissance (hégémonie) et l'honneur sont des biens que l'homme désire, cherche et peut obtenir dans la vie politique et active. Rechercher et jouir de ces biens est facile car il suffit d'en avoir les moyens pour se les procurer quand et comme l'on veut, mais ils ne peuvent être des souverains biens pour deux raisons. D'une part, ils sont, même en les obtenant et en en jouissant avec succès, des déviations de l'idéal d'une vie politique proprement dite. Ce dernier devrait être la lutte pour la justice et le droit, pour la liberté et l'égalité. C'est-à-dire la gestion de la cité et la promotion du bien-être de tous. Mais l'inclination de l'esprit fléchit cet idéal dans une recherche des intérêts personnels. D'autre part, ces biens ainsi recherchés, ne sont que des moyens pour atteindre des biens supérieurs quelconques et jamais des fins en soi. Qu'on le sache ou pas, qu'on le veule ou pas, gloire et honneur, puissance et hégémonie et tous les biens liés à la vie politique ou active sont en vue d'un résultat extérieur. Le plus souvent c'est en vue du bonheur.

Mais peut-on traiter ce deuxième genre de vie d'irrationnel comme celui des plaisirs et des passions ? Disons immédiatement avec Aristote que ce n'est pas possible parce qu'on ne peut s'imaginer un homme à la conduite de la cité qui soit totalement irrationnel. Le fait même qu'il soit homme et d'un rang social quelconque prouve l'usage et la capacité quelconque d'une certaine rationalité. Seulement que le bien poursuivi n'étant pas totalement conforme à la vertu, cela crée la possibilité d'une entrave de la raison droite. Ceci car, pour Aristote, la partie rationnelle de l'âme est double : « on y distinguera la partie qui possède la raison en propre et par elle-même, et la partie qui entend la raison comme on entend la voix d'un père bienveillant »16(*). Ce qui veut dire que l'âme est source à la fois des activités (comme la contemplation) qui se rattachent plus directement à la partie qui possède la raison en soi et d'autres activités (comme le travail manuel) qui trouvent leur base dans la partie qui obéit à la raison proprement dite. En plus, de ces activités, celles qui se fondent sur la raison en soi sont plus préférables à celles qui n'ont que la possibilité d'obéir à la raison car dans ce processus d'obéissance, on peut se heurter à un empêchement, une entrave liés à l'inclination et à la faiblesse humaine. Les activités de la vie politique et active que nous avions traitées comme deuxième genre de vie font partie de ces activités qui obéissent à la raison. Cela étant, les biens produits de ce genre de vie, bien qu'ils ne soient pas irrationnels, manque la suffisance à soi qu'on trouve dans les activités de la raison propre. Par conséquent ces biens ne sont pas des biens supérieurs dont il est question dans le point suivant.

* 15 Thomas d'Aquin, somme Théologique, op.cit.,( Ia, IIae, Q2, art. 1-8), pp.24-32.

* 16 Aristote, Ethique à Nicomaque, op. cit. p. 74.

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