CHAPITRE I. LES GENERALITES
I.1.Etat des connaissances
Le changement climatique est sans équivoque. On note
déjà, à l'échelle du globe, une hausse des
températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une
fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du
niveau moyen de la mer (GIEC, 2007). Il est l'un des défis les plus
complexes de notre jeune siècle. Aucun pays n'est à l'abri de ses
effets (Wolrd Bank, 2010).
En effet, la température moyenne à la surface
de la Terre a déjà augmenté de 0,6°C au 20ème
siècle. Selon les modèles climatiques et les hypothèses
d'évolution des émissions de CO2, le réchauffement mondial
sera compris en moyenne entre 1,4 et 5,8°C au 21ème siècle
(GIEC, 2007). Le niveau moyen de la mer a augmenté de 0,17 mètres
au 20ème siècle, il est prévu pour le 21ème
siècle une augmentation comprise entre 0,18 et 0,59 mètres (GIEC,
2007).
Globalement, la distribution des précipitations
quotidiennes pourrait évoluer dans le sens d'une augmentation de la
proportion de pluies torrentielles (VellingaetVerseveld, 2000). L'Afrique, bien
qu'il ait le moins contribué aux changements climatiques, c'est le
continent le plus vulnérable à ces changements parce que la
pauvreté, qui y est généralisée, restreint ses
capacités d'adaptation (Gondard-Delcroix et Rousseau, 2004). La plupart
des scénarii de changement climatique prévoit pour l'Afrique une
diminution des précipitations qui varie de 0,5 à 40% avec une
moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025 (Adgeretal., 2005a). Les
précipitations annuelles devront diminuer dans une grande partie de
l'Afrique méditerranéenne, le nord du Sahara et en Afrique
australe (Christensen et al., 2007), alors que les projections de
l'évolution de la pluviométrie dans le Sahel, sur la côte
guinéenne, et le sud du Sahara restent incertaines (Christensen etal.,
2007).
Cependant, les conséquences souvent néfastes
sur l'agriculture, se feront sentir à toutes les latitudes, en
particulier dans les pays en développement (COPEIAA, 2006), avec des
répercussions négatives sur la sécurité alimentaire
(FAO, 2008). Pour bon nombre de pays en voie de développement, une
augmentation de 1°C pourrait réduire de 10 % les récoltes de
céréales, dont le maïs. On estime que la production de
céréales dans les tropiques pourrait baisser de 30 % au cours des
50 prochaines années (Hodgeet al, 2005). En Afrique, d'ici 2020, 75
à 250 millions de personnes devraient souffrir d'un stress hydrique
accentué par les changements climatiques; dans certains pays, le
rendement de l'agriculture pluviale pourrait chuter de 50 % d'ici 2020. Selon
plusieurs scénarii climatiques, la superficie des terres arides et
semi-arides pourrait augmenter de 5 à 8 % d'ici à 2080 (GIEC,
2007).
D'où, sans mesures d'adaptation appropriées,
les systèmes agro-sylvo-pastoraux et halieutiques seront fortement
fragilisés (Sarr, 2010).Par ailleurs, certains experts de la
communauté internationale de développement pensent qu'examiner le
passé permet d'avoir une bonne idée de la manière dont les
agriculteurs pourraient réagir dans le futur (Smit et al., 2009).Les
stratégies pour améliorer les capacités d'adaptations
locales sont désormais nécessaires, pour minimiser les impacts
potentiels du climat et assurer la stabilité régionale de la
production alimentaire (Rosenzweig et Tubiello, 2007).
Par exemple, au Mali, grâce à l'assistance
agro-hydro-météorologique aux communautés rurales comme
stratégie d'adaptation, la production a augmenté en moyenne de
42% pour le mil, 35% pour le sorgho et 68% pour le maïs, dans toute la
zone couverte par ces activités (Konate et al., 2003).
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