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Formation en informatique. Ouverture sociale et sexisme. Le cas Epitech.

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par Clémentine Pirlot
Université Paris VII Diderot - Master II Sociologie et Anthropologie option genre et developpement 2013
  

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3. Une forme de précarité ?

P. Cingolani préfère parler des précarités plutôt que de la précarité, car le concept recouvre plusieurs acceptions. Il me semble que l'emploi des étudiant.e.s d'Epitech en auto-entrepreneur.e est, dans certains cas, une forme de travail précaire. L'emploi précaire « concerne généralement des emplois peu qualifiés et une rémunération plus irrégulière » et implique souvent un « déficit plus ou moins grand de protection » (Cingolani, 2005). La précarité contemporaine se distingue de la précarité des siècles passés par « la manière dont les intermittences et les incertitudes sont sous la pression directe de la monnaie, sous la contrainte directe du marché, tandis que l'Etat et ses dispositifs sociaux apparaissent comme les seuls recours devant ces contraintes. » Dans les emplois précaires, « l'intermittence des temps produit une rupture dans l'unité du collectif de travail et [...] la possibilité du licenciement, ou de la menace de la fin de mission, un moyen de sujétion du salarié », la discontinuité devenant ainsi un « instrument de commandement et de subordination. » P. Cingolani rappelle que « la précarité n'est pas seulement un fait objectif mais relève d'une expérience et d'une activité subjective. »

Le statut d'auto-entrepreneur.e a été décrit comme permettant une plus grande liberté et flexibilité des travailleuse.eur.s, mais pour Cingolani, « Il n'y a pas de précarité qui soit une liberté, ceux qui le disent à droite ou à gauche se bercent et bercent d'illusion. La précarité est une contradiction. Elle est telle parce que la discontinuité est un enjeu divisé, entre, d'un côté, sa compréhension néomanagériale en termes de subordination, de flexibilité et de réduction des sécurités. »

Epitech a donc bien compris ce qu'elle avait à gagner en utilisant ce nouveau statut et illustre les nouvelles dérives des entreprises pour lesquelles « La précarité n'est autre que la discontinuité assujettie à la seule logique managériale, rendue outil d'assujettissement dans le perspective de la fructification économique » (Cingolani 2005).

On peut parler d'une forme de précarité pour l'emploi des étudiant.e.s d'Epitech car « la précarité désigne souvent un type d'emplois, dits atypiques ou hors normes par rapport au modèle de l'emploi à temps plein à durée indéterminée [...]. Mais elle touche aussi au travail, c'est à dire, au contenu des activités, et aux conditions de travail (horaires, pénibilité, manque de reconnaissance). » (Bresson, 2010). De mauvaises conditions de travail « favorisent la généralisation d'un sentiment d'insécurité sociale » et ne permettent pas aux étudiant.e.s de vivre normalement leur scolarité et leur implication dans l'école.

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