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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit dans les institutions de microfinance camerounaises. Cas d'Afib S.A.

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par Jafarou MOUNKAME NDAM
école supérieure de gestion /université de dschang - Master 2  0000
  

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix - Travail - Patrie Peace - Work - Fatherland

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR MINISTRY OF HIGHER EDUCATION

ECOLE SUPERIEURE DE GESTION

SUJET :
GESTION DE L'ASYMETRIE D'INFORMATION ET
REDUCTION DU RISQUE DE CREDIT DANS LES
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
CAMEROUNAISES : CAS D'AFIB S.A

Mémoire rédigé en vue de l'obtention du Master II Professionnel

Filière : Commerciale et de Gestion
Spécialité : BANQUE ET FINANCE
Rédigé par :

MOUNKAME NDAM Jafarou

Titulaire d'uneLicence professionnelle en Banque Assurance

Sous la direction :

Professionnelle de : ACADEMIQUE DE :

M.MESSIENA Emmanuel PR.KAMDEM David

Chef d'agence d'AFIB S.A enseignant à l'Université

Douala de Douala

Décembre 2016

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page I

Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

Sommaire

Introductiongénérale ..1

CHAPITRE 1 : Asymétrie d'information et risque de crédit : clarification et mise en relation

des concepts 7

Section 1 : définition des concepts .7

Section 2 : Mise en relation de l'asymétrie d'information et le risque de crédit dans les

établissements de microfinance 10

CHAPITRE 2 : Gestion de l'asymétrie d'informations et la réduction du risque de crédit en

microfinance : une revue de la littérature .20

Section 1 : Revue des travaux théoriques sur la gestion de l'asymétrie d'informations et la

réduction du risque de crédit dans une IMF .20

Section 2 : Revue des travaux empiriques sur la gestion de l'asymétrie d'informations et la

réduction du risque de crédit dans une IMF .29

CHAPITRE 3 : Présentation générale de l'Ace Finance of Business S.A et le problème

d'asymétrie 40

Section 1 : Création, organisation, fonctionnement et produits financiers d'AFIB S.A ..40

Section 2 : Problème d'asymétrie d'information et cause du risque de crédit dans à

AFIB .51
Chapitre 4 : Approche méthodologique et proposition d'un système de réduction de

l'asymétrie d'information à AFIB S.A 54

Section 1 : Approche méthodologique de l'étude de la gestion de l'asymétrie d'information et

la réduction du risque de crédit à AFIB S.A 54

Section 2 : Présentation des résultats de l'étude et suggestions 66

Conclusion générale .75

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page II

Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

A

Toute ma famille

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page III

Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

Remerciements

Un travail comme celui-ci nécessite des nombreuses ressources qu'une personne peut difficilement détenir. Dès lors, celui qui le réalise se trouve toujours redevable vis-à-vis d'autres personnes.

Je veux ici m'acquitter d'un devoir de reconnaissance et de gratitude en remerciant tout particulièrementmon encadreur académique le Professeur KAMDEM David enseignant à l'Université de Douala, pour la confiance qu'il a su m'accorder tout au long de ce travail et pour son encadrement judicieux qui a orienté ce travail vers les aspects essentiels de la problématique.

Qu'il me soit permis de remercier le Dr Tchieuzing pour son apport dans les calculs de la Régression Logistique.

Je tiens à remercier M. MESSIENA Emmanuel mon encadreur professionnel, pour sa disponibilité et son soutien constant ; et à tout le personnel d'AFIB d'agence de douala pour leur accueil et disponibilité.

Par la même occasion, je veux dire merci à tous les enseignants de l'Ecole Supérieure de Gestion (ESG), de douala, chacun pour sa contribution particulière à ma formation. Le souhait que je me formule est qu'ils se sentent fiers de ce produit de leur travail que je suis. Je m'en veux si je ne dit pas un mot de remerciement à l'endroit de notre jury, qui a fait l'honneur d'évaluer notre travail.

Je remercie la famille NJOUNDIYIMOUN et ma tante Marie, dont le dévouement et les marques d'affections créent en moi un climat favorable à la réflexion et pour leur soutien inconditionnel.

Mes pensées les plus affectueuses vont à l'endroit de mes parents pour leur soutien inconditionnel et leur patience, ce mémoire est le fruit de leurs sacrifices et aides incessantes à mon endroit.

A tous mes camarades de promotion, pour tous les meilleurs moments passés avec eux et pour leur soutien moral infaillible tout au long de ces deux années.

A tous ceux qui ont participé, à quelque titre que ce soit à la réalisation de ce travail, je dis merci du fond du coeur.

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page IV

Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

Liste des abréviations et sigles

AFIB S.A: Ace Finance of Business S.A

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

IMF / EMF : Institution ou Etablissement de Microfinance

ONG : Organisations Non Gouvernementales

PME/ TPE : Très ou Petites et Moyennes Entreprises

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page V

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Liste des tableaux et figures

Figure 1 : explication de l'asymétrie d'information, des coûts de transaction et la cause du

risque de crédit dans les IMF 20

Tableau1 : définition des variables 68

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Résumé

L'asymétrie d'information constitue un problème crucial pour les institutions financières. Sa présence dans la relation de crédit entre le prêteur et l'emprunteur est à l'origine des coûts supplémentaires. Notamment, les coûts de transaction (coûts d'opportunités, coûts de surveillances, coûts de collecte d'informations, coûts de traitement d'information.), qui viennent grever le prix des services aux clients. Bien plus, l'asymétrie d'information favorise l'augmentation du risque de crédit, car dans le cadre d'une opération de crédit la sélection adverse et l'aléa moral empêchent le prêteur à évaluer avec exactitude la situation financière des clients. De ce fait, notre travail a pour objectif de montrer comment on peut réduire le risque de crédit par une gestion efficiente de l'asymétrie d'information. Cependant, nous avons utilisé une approche qualitative sur la base de 100 dossiers de crédit accordés sur deux ans à AFIB, à travers la méthode de la régression logistique. Nous essayons de tester par les modèles Probit et Logit, l'impact des variables indépendantes (la garantie, l'ancienneté, l'historique de compte, l'exclusivité de financement, la confiance.), sur la prédiction du risque de crédit dans les IMF. Nous sommes parvenus aux résultats suivants. Avec le modèle Probit on a l'historique de compte qui permet d'expliquer le risque de crédit au seuil de 5%.On peut ajouter l'exclusivité de financement au seuil de 10%. Par contre, avec le modèle Logit on constate qu'au seuil de 5% l'ancienneté, l'historique de compte et l'exclusivité de financement permettent de prédire le risque de crédit. Globalement la méthode de régression logistique permetd'expliquer au moins 58 % du risque de crédit dans cette structure, et nous permet de dire que s'il elle était appliquée elle aurait dû prédire les 65% d'impayés enregistrés à AFIB sur les deux années 2014 et 2015. Pour réduire le risque de crédit et l'asymétrie informationnelle dans les IMF, nous recommandons aux IMF d'adopter le système de la finance de proximité où prévaut la politique de know your Customer et de l'accompagnement des clients après obtention du crédit. Le rationnement des clients présentant les signes du risque. Le rationnement partiel permet de réduire le risque de crédit et aussi permet à l'institution de poursuivre son activité afin d'être rentable.Les échanges des informations entre la microfinance et sa clientèle à travers la relation de long terme, facilite la connaissance du client, elle permet aussi de maîtriser son écosystème.Une autre politique est la prise des garanties, qui est la plus sollicitée par les IMF et la plus connue de tous, car les garanties permettent de donner le signal sur la qualité de l'emprunteur.

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page VII

Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

Abstract

The information asymmetry is a crucial and important issue for financial institutions. Its presence in the credit relationship between the borrower and the lender is at the origin of additional costs. In particular, transaction costs (opportunity costs, monitoring costs, collection and processing costs etc.), which add to the costs of services to customers. Moreover, the information asymmetry induce credit risk increase, because in the context of a credit operation. Adverse selection and moral hazard prevent the lender from accurately assessing customers. As a result, our study aims to show how to reduce credit risk through an efficient management of information asymmetry in Microfinance institutions. However, we use a qualitative approach, based on 100 credit files granted during two years by AFIB Ltd, through logistic regression method. We attempt to test by PROBIT and LOGIT models the impact of independent variables (guarantee, seniority, account history, trust, financing exclusivity, etc.), on the explanation or the prediction of credit risk in Microfinance institutions. The results obtained are the following. With the PROBIT model, the history of the account history can explains credit risk at the 5 % level. We can add financing exclusivity at the 10 % level. On the other hand, with LOGIT model, at the 5% level we have only account history, financing exclusivity, seniority predict credit risk. Globally, logistic method permits to explain at least 58% credit risk in that Microfinance institution, it permit us to say that, if the method was apply he due to predict the 65% of unpaid in AFIB during two years (2014-2015). However, in Oder to reduce credit risk and information asymmetry in microfinance institutions, we recommend, that microfinance advocate proximity finance where the policy «know your customer» and coaching customer's after tacking credit, partial rationing of customer with signs of risk. Partial rationing reduces credit risk and also allows the institution to continue its activity in order to be profitable; the long-term relationship between microfinance and its customer which, through exchange of information, manages knows its customers, control or masters its ecosystem. Another, policy is the tacking of guarantee, which more be solicited by MFIs, because collateral can greatly permit to give the indicator on the quality of the customer.

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page 1

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INTRODUCTIONGENERALE

Le nouveau cadre institutionnel mis en place dans les pays de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et utilisé par la Banque des Etats de l'Afrique de Centrale (BEAC) dans la conduite de la politique monétaire de l'union, n'a fait que favoriser le développement d'un système financier informel, plus proche des petites et moyennes entreprises (PME) et des micro-entreprises. Il faut reconnaître que ces « établissements de crédits » de taille très modeste ont pu mobiliser des ressources très importantes qui ont donné un poids non négligeable aux activités de la micro finance. Le Cameroun peut être cité à titre de pays phare dans cette expansion rapide de la finance décentralisée. Le développement du secteur de la micro finance est dû, essentiellement, aux institutions mutualistes et/ou coopératives, aux institutions de crédit-épargne, aux organisations non gouvernementales (ONG) et à certaines structures d'appui. Les IMF sont devenues une composante importante de l'architecture financière dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique et en particulier dans La CEMAC en raison de la masse d'argent brassée.

Ainsi, la création du réseau Cameroon coopérative crédit union league (CAMCCUL), en 1963 a marqué le début de l'activité de micro finance au Cameroun. Mais son explosion dans les années 90, se présente ainsi comme une réponse à la crise économique de la deuxième moitié des années 80. En effet, cette crise a eu pour conséquence dans le secteur financier local, la faillite de la plupart des banques classiques. Les restructurations qui en ont suivi ont provoqué non seulement la réduction du réseau bancaire local mais aussi et surtout l'exclusion d'une couche sociale importante des guichets des banques classiques, toutes ces conséquences ont favorisé la création des nombreux établissements de microfinance et de cette situation, il est revenu alors aux IMF de prendre le relais et d'assurer le financement des micro-entrepreneurs qui autres fois sont exclus par les grandes Banques locales.

Au Cameroun notamment, la microfinance a pris de l'ampleur ces dernières années d'après les dossiers du Ministère des Finances (MINFI 2014), on compte près de 500 EMF agréés en fin 2012.Les dépôts de la clientèle sont estimés à 454,5 milliards alors qu'ils

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page 2

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n'étaient que de 54 milliards en 2001. Et l'encours de crédits quant à eux, sont estimés à 239,8 milliards en fin 2012 alors qu'ils n'étaient que de 9 milliards en 2001.De ce constat, on ne peut dire de la microfinance qu'elle est en nette progression de part les statistiques que nous venons d'évoquer. Bien plus, elle devientun véritable pourvoyeur d'emplois dans la mesure où et grâce aux multiples agences qui se créent dans tout le pays,elle emploie près de 15000 personnes.De même, elle a déjà montré dans nombreux pays qu'elle peut changer la vie des millions d'individus en leur permettant de créer des emplois et d'échapper ainsi à la misère. L'engouement suscité par ce secteur lui a favorisé un positionnement stratégique au milieu de nombreuses actions soutenues par les bailleurs de fonds et l'Etat en faveur du développement.

Ainsi, plusieurs IMF sont créés dans le but de fournir des services financiers aux personnes à faibles revenus, tout en assurant leurs pérennités. L'activité de la microfinance est basée sur la collecte de l'épargne, le crédit, le transfert d'argent, la micro-assurance, etc. Ses principales activités tournent autour de la collecte de l'épargne et de l'octroi de crédit, qui est l'un des éléments névralgique d'une IMF, son importance vient du fait qu'il génère l'essentiel des revenus par le biais des intérêts que les emprunteurs payent. Ces revenus servent à la majeure partie à couvrir ses coûts de fonctionnement. Cette activité permet à l'institution de générer un profit qui assure sa viabilité financièreet sa pérennité.

Toutefois, malgré les prouesses de la microfinance, ont a pu dénombrer entre autre quelques insuffisances que l'expansion peut cacher. Parmi lesquelles, on peut citer le problème de gouvernance, la gestion du risque de crédits inadaptée lié à des nombreux crédits non performants, le non respect des ratios liquidité, de couverture d'immobilisation et de couverture des risques, une méconnaissance des dispositions réglementaires ;et comme le confirme l'Expert de la microfinance M. NDAM en ces termes « J'ai relevé pour le compte du ministère des Finances une enquête dans le cadre de la microfinance. J'ai été sidéré de constater qu'il y avait des IMF qui ne connaissaient même pas la réglementation applicable dans leur secteur »1, une faiblesse dans les dispositifs du contrôle interne, etc. De cette situation, nous pouvons dire que le secteur de la microfinance reste encore fragile, elle est confirmée par les récentes faillites, COFINEST, CAPCOL et la FIFFA de 2011.

Cependant, l'une des causes de faillites des institutions financières relève de l'asymétrie d'information qu'il existe dans la relation entre l'institution de microfinance et

1Les dossiers du MINFI 2014, rapporté par Brice R. Mbodiam, pp 50.

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ses clients lors des opérations de crédit.Les gestionnaires de clientèle étant tenus dans l'exercice de leurs activités par des obligations de résultats et de la rentabilité de leurs portefeuilles sont parfois obligés d'accorder du crédit à une clientèle qu'ils ne maîtrisent pas toujours très bien. Favorisant ainsi en nombre grandissant les crédits non performants avec un taux d'impayés souvent élevé. Le phénomène d'asymétrie d'information donne naissance à deux problèmes qui sont :l'anti sélection (qui se caractérise une situation dans laquelle l'emprunteur cache à son vis-à-vis les informations sur la rentabilité de son projet avant la conclusion du contrat de prêt), et l'aléa moral (qui se caractérise par une situation d'incertitude après la conclusion du contrat entre les parties), ces situations conduisent en une mauvaise appréciation du risque que peut représenter l'emprunteur. D'où la recrudescence des risques de crédits dans les IMF et les rendent par la suite très vulnérables.Se faisant, la présence de l'asymétrie d'information entre les IMF et les clients fait que le financement d'un projet soit problématique du fait du comportement opportuniste et de la rationalité limitée qui caractérisent l'environnement économique conduit le plus souvent à des contrats incomplets.

Bien,le risque de crédit dû au problème d'asymétrie d'information est défini comme l'un des risques auquel une IMF est confrontée, il correspond à la probabilité que l'emprunteur nerembourse ni le principal,ni les intérêts dû selon les clauses du contrat. Le crédit a pour conséquence la dispersion de l'argent des épargnants entre les mains d'une multitude d'emprunteurs. Cette situation rend la gestion de la fonction crédit très complexe et parfois difficile. Ainsi, plusieurs institutions ont commencé à enregistrer des taux de crédits impayés non négligeables, Ce qui a entrainé avec le manque de rigueur la faillite des plusieurs établissements bancaires avant la crise des années 80. Cependant, la notion d'asymétrie d'information est une réalité ancienne même si elle n'est entrée que tardivement dans la théorie économique.D'après la théorie de l'asymétrie d'information, le prêteur fait face à une complexité dans l'évaluation durisque de l'emprunteur lors d'une opération de crédit du fait d'un manque d'informations notoire entre les deux parties.

En revanche, les emprunteurs connaissent parfaitement la probabilité de réussite de leurprojet et dissimulent donc les parties trop risquées au prêteur dans la quête du financement. Il y a donc une asymétrie d'information qui va provoquer une antisélection. Cette situation pousse le prêteur qui veut se protéger à augmenter le taux d'intérêt sur les crédits, cette hausse du taux d'intérêt sur les crédits produit plutôt l'effet inverse car elle chasse les bons emprunteurs sur le marché et laisse les mauvais emprunteurs qui connaissent

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très bien leurs risques. Pour les établissements de microfinance ces risques sont davantage importants, surtout dans le contexte africain où il existe une insuffisance voire une absence de données financières sur les emprunteurs(Guérin 2002)2. Il s'avère alors important de savoirquels sont les éléments sur lesquels se fondent la décision d'offre de crédit des responsables des institutions de microfinance face au risque de la clientèle.C'est avec beaucoup d'enthousiasme et de curiosité que nous nous sommes proposés de prendre comme sujet de mémoire: « Gestion de l'asymétrie d'informationet réduction du risque de crédit dans les Institutions de microfinancecamerounaises : cas d'AFIB S.A ».

Toutefois, L'asymétrie d'information caractérise la nature de la relation entre l'IMF et sa clientèle, cette asymétrie est encore accentuée dans la relation du crédit car le client qui sollicite du financement ne dévoile pas toujours toutes les informations de son projet à l'établissement de crédit de peur de voir le financement lui être refusé. De ce fait, on se pose la question de savoir.Quel est l'impact de la gestion de l'asymétrie d'informationsur la réduction du risque de crédità AFIB S.A ?Ou encore,la gestion de l'asymétrie d'informationpeut-elle permettre de réduirele risque de crédit à AFIB ?Ce sont là quelques interrogations auxquelles nous aimerions apporter des éléments de réponse au terme de notre mémoire. Letravailquant àlui, va consister en une phase théorique dans laquelle nous allons exposer une revue de la littérature sur la gestion du problème d'asymétrie d'information afin de réduire le risque de non remboursement dont est victime les IMF et en une phase empirique où nous allons réaliser une étude sur la gestionde l'asymétrie d'informationet la réduction du risque de crédit dans un EMF :cas d'AFIB S.A. De fait, son but premier est de nous permettre de réduirele risque de crédit à AFIB S.A, par une gestion efficientede l'asymétrie d'information; ceci afin de rentabiliser le portefeuille d'engagements d'AFIB et d'assurer la pérennité de l'institution, à l'aide des outils d'évaluation qui seront cités en dessous. Les suggestions qui seront faites au terme de cette analyse viendront parfaire notre travail en question.

2Guérin, I, (2002), « Systèmes de micro finance et gestion de l'information: médiation, détournement et appropriation de l'information », in Drumaux, A, Mattijs, J. (éd) Défis de l'information et pilotage des entreprises, AUF, Jouves, P221-235.

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page 5

Gestion de l'asymétrie d'information et réduction du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas d'AFIB S.A

Le choix du secteur de la microfinance comme champ de cette étude peut se comprendre par rapport à son importance à la fois économique et sociale dans le secteur financier Camerounais. En effet, il nous a semblé que ce soit là l'un des secteurs dans lequel l'on enregistre le plus de frémissements en cette période. L'on peut être tenté de dire que c'est le secteur le plus dynamique de l'économie camerounaise à l'heure actuelle. Sur le plan social, il emploie aussi une part importante de la main d'oeuvre locale.

Au-delà de la réponse que nous devons apporter à notre questionnement de départ ce travail devra d'abord permettre de satisfaire un double intérêt.

? Le premier est d'abord académique, rentrant dans le cadre de notre formation en Banque du cycle Master de l'école supérieure de gestion (ESG), de Douala. Cette recherche nous donne l'occasion d'intégrer les connaissances théoriques acquises tout au long de notre formation à ESG et les données du terrain. Ainsi la synthèse de ce travail sera présentée et soutenue comme mémoire de fin de formation en contribution partielle de l'obtention du Master II en Ingénierie Financière et Comptable option Banque et Finance.

? Le second intérêt est d'ordre professionnel. Sur ce plan ce travail devra aider les établissements de micro finance et AFIB en particulier à considérer sous un jour nouveau et avec un oeil critique, sa gestion du risque de crédit dû au problème d'asymétrie d'information,des coûts de transaction qu'elle engendre dans le processus d'octroi de crédit, ceci en vu de mieux cerner les risques de défauts que cache les clients, de manière à minimiser l'exposition de l'institution aux divers risques et à réduire sa vulnérabilité.Au bout du compte ce travail servira ou aidera AFIB à réduire l'exposition aux risques de crédits et d'envisager la mise en place d'un système qui lui permettra de mieux détecter les risques de défaut dans ses engagementsà travers l'analyse des différentes variables explicatives qui sont retenues dans le cadre de ce travail pour prédire ou expliquer le risque de défaut sur les crédits accordés.Ainsi, pour orienter notre mémoire nous formulons l'hypothèse de base suivante. La gestion efficiente de l'asymétrie d'informationpermet de réduire à un seuil acceptable le risque de crédit à AFIB. Elle facilite la connaissance de l'emprunteur, de son activité et de son comportement, ses intentions etévite de sélectionner le mauvais risque.

Pour mener à bien notre étude nous allons utiliser une approche qualitative à travers l'analyse des différentes variables explicatives qui sont retenues pour mesurer (expliquer, prédire, évaluer), le risque de défaut ceci pour montrer que la gestionefficiente de l'asymétrie

Mémoire rédigé et présenté par MOUNKAME NDAM Jafarou Page 6

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d'informationpermet de réduire le risque de crédit. Bien plus, nous avons choisi de nous servir du modèle de (Abdelwahed Omri et Meryem Bellouma2004,2008). Bienévidemment, nous lui apporterons des améliorations empruntées à d'autres auteurs en Finance. Nous allons utiliser les variablesindépendantes telles que : la taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise, l'exclusivité de financement, le ratio de liquidité réduite, le levier financier, la garantie,la confiance,l'autofinancement, la communication, l'ancienneté dans la relation, le secteur d'activité, la forme juridique.

Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont issues de l'ensemble des dossiers de crédit émis par les TPE et PME. Le tirage va nous permettre de constituer un échantillon de 100 clients sur une période de deux ans. Cette étude va permettre de collecter les informations sur les modules tels que cité en dessus : la garantie, l'exclusivité de financement,la taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise, l'autofinancement, etc.Nous allons utiliser la technique d'échantillonnage non aléatoire (échantillonnage par quotas), pour collecter les données.

Dans le cadre de notre travail, nous avons organisé notre réflexion en deux grandes parties. La première partie va nous permettre de présenter la gestion de l'asymétrie d'informationet la réduction le risque de crédit dans un EMF dans approche théorique. Cela est fait dans but de définir le concept de l'asymétrie d'information du sujet, et le lien entre l'asymétrie d'information et le risque de crédit, et présenté une revue de la littérature du sujet. La deuxième partie quant à elle, est centrée sur l'étude empirique de la gestion de l'asymétrie d'informationet la réduction le risque de crédit dans un EMF à travers la méthode qualitative et l'analyse des différentes variables explicatives. Chaque partie est subdivisée en deux chapitres.

.

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CHAPITRE 1 :ASYMETRIE D'INFORMATION ET RISQUE DE CREDIT : CLARIFICATION ET MISE EN RELATION DES CONCEPTS

Les asymétries d'information dans la relationIMF et clients sont liées à des situations de divergence d'intérêts, ici chacun d'entre les acteurs veut se protéger contre une situation défavorable émanant de l'action de l'autre. Notamment au moment du financement, car l'agent de crédit qui n'a pas les informations suffisantes sur son client, ne sais pas le risque qu'il représente et dans ce cas est obligé d'engager certains coûts pour se couvrir ; d'où les coûts de transaction.

Section 1 :définitiondes concepts

La relation de financement entre le prêteur (le principal) et son client (l'agent) est marquée par une asymétrie informationnelle. Chacun d'entre les deux acteurs voulant maximiser son espérance de gain, s'use de toutes techniques. Cependant, dans cette situation l'agent détient et garde pour lui toutes informations.

A) Définition de l'asymétrie d'information

L'asymétrie d'information traduit une situation dans laquelle,les deux agents engagés dans une transaction, ne détiennent pas équitablement les mêmes informations au même moment ; un agent détient plus d'information que l'autre(AKERLOF, 1970).

D'après le Centre de ressources en Economie Gestion (académie Versailles) « L'asymétrie d'information permet d'analyser des comportements et des situations courantes de l'économie de marché. Le plus clair du temps, on constate que sur le marché de crédit, un des deux acteurs dispose d'une meilleure information, il en sait plus que l'autre sur les conditions de l'échange (qualitédu produit, travail fourni.). Cela contredit donc l'hypothèse de transparence de l'information du modèle standard de concurrence pure et parfaite. Des

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individus rationnels qui maximisent leur utilité, sont donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui risquent de compromettre le fonctionnement efficace du marché. »3

En économie, l'asymétrie d'information caractériseun échange dans lequel certains participants disposent des informations que d'autres n'ont pas. L'asymétrie d'information peut avoir deux origines, elle peut provenir soit du fait d'un partenaire disposant d'information de plus que l'autre, soit des coûts d'obtention de l'information et ces derniers entraînent probablement le phénomène de rationnement de crédit(Jensen et Meckling, 1976), cité par (NGONGANG, 2015)4. L'asymétrie d'information trouve ses origines dans les facteurs comportementaux humains que sont la recherche de l'intérêt personnel par la ruse et la rationalité limitée. Ce phénomène apparaît quand une partie au contrat dissimule à l'autre partie des informations particulières qu'elle est la seule à connaître dans le but de maximiser son gain.

La notion de l'asymétrie d'information estcaractérisée par une asymétrie ex-ante entre le prêteur et l'emprunteur, car le prêteur est dans l'incapacité d'évaluer la demande de crédit faite par l'emprunteur. Ce qui fait donc naître le phénomène d'anti sélection (Stiglitz et Weiss, 1981), situation qui fait que le prêteur rationne l'offre de crédit pour se protéger,et d'une asymétrie ex-post quand après l'obtention du prêt, l'emprunteur détourne celui-ci de son objet.Dans une situation d'aléa moral, les actions mises en oeuvre ne peuvent être discernées, le prêteur n'a pas la possibilité de contrôler l'emprunteur.

B) Définition de la microfinance

La microfinance est la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. Parmi les produits financiers de la microfinance nous avons trois éléments qui sont.

3 CREG-2016

4Dagobert NGONGANG, (2015), « asymétrie d'information et rationnement du crédit bancaire dans les pme camerounaises », Journal of Academic Finance (J.A.F.), N° 5 fall, pp 40-59.

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- Le microcrédit représente une part assez substantielle de l'activité des Institutions de microfinance (IMF) et se définit comme un prêt de faible ampleur accordé à des personnes ayant un accès limité aux crédits bancaires afin qu'elles puissent créer leurs propres activités ; - La micro-assurance est un système par lequel un individu, un commerce ou une autre organisation effectue un paiement pour partager le risque ;

- La micro-épargne concerne des services de dépôt qui permettent à un individu d'engranger de faibles sommes d'argent pour une utilisation future. Souvent dépourvus de crédit minimal, les comptes d'épargne permettent aux ménages de mettre de l'argent de côté afin de faire face à des dépenses imprévues ou de planifier de futurs investissements (ZAHRAOUI, 2006)5.

D'après (Attali et al. 2007), citéepar (Kablan S., 2012)6, la microfinanceest l'ensembledes dispositifs permettant d'offrir des crédits de faible montant (microcrédits) à des familles pauvres pour les amener à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent.), et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'huià l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. La microfinance trouve une solution aux réticences des banques face aux difficultés de rentabiliser des prêts de faible montants et les coûts de transaction énorme que cela engendrerait.

La notion de la microfinance est ambiguë car les Anglos saxons englobent sous le vocable de « l'ensemble des mécanismes financiers mis sur pied pour fournir des services d'épargnes et de crédit aux petites et micro entreprises (TPE) »7 y compris les institutions exerçants une activité financière informelle comme les tontines, les mutuelles, les ONG, etc. La microfinance regroupe l'ensemble des opérations réalisées par le système de financement

5ZAHRAOUI, O, (2006), Microfinance et Pauvreté au Maroc : Outils d'évaluation et Impact, pp, 1-39.

6Sandrine Kablan,efficacité des institutions de micro finance en UEMOA : une approche

outreach-intermédiation financière. 2012. <halshs-00710206>

7 Labie M., « La théorie du champ en micro finance : perspectives d'application», Notes de recherche n° 98-66

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alternatif de financement, autrement dit les institutions dont les transactions sont de faibles montants.8

C) Risque de crédit

Le risque de crédit : est la perte du capital ou des intérêts attachés un crédit lorsqu'un client ne respecte pas les échéances prévues à l'avance. Dans une institution de microfinance, chaque prêt est assorti d'un risque de crédit. En effet, chacun de prêts de taille réduite représente généralement un pourcentage du portefeuille total. Néanmoins, le crédit accordé par une IMF étant généralement de courte durée et presque non garanti, les portefeuilles de ces prêts tendent à être plus volatiles et leur qualité peut se détériorer plus rapidement que dans des institutions financières traditionnelles. C'est pourquoi les IMF doivent absolument surveiller étroitement la qualité de leur portefeuille.

Le risque de crédit est encore définit comme le risque de défaut de remboursement de l'emprunteur. Le niveau du risque est fonction de l'estimation du risque de défaut, il prend plusieurs formes ou appellation (risque de contrepartie, risque de défaillance), dans la transaction sur les marchés de crédits. Le risque de non remboursement est évalué par des primes de risque (spreads), qui traduit en termes monétaires la vraisemblance de la réalisation du risque de non remboursement. Cependant, le produit de l'institution se fait en fonction du risque qu'elle assume.

On distingue trois types de risques de crédit.

? Le risque de défaillance ou de défaut, correspond au refus ou l'incapacité du débiteur de remplir ou d'assurer à temps les obligations financières contractuelles en vers les créanciers au titre d'intérêts ou du principal de la dette contractée.

? Le risque de dégradation de la qualité du crédit, se traduit par la dégradation de la qualité financière de l'emprunteur, qui accroît la probabilité de défaut. Cependant, la dégradation de l'emprunteur est traduite par une hausse de la prime (le spread de crédit) qui peut être de façon globale sur le portefeuille ou de façon séparée.

? Le risque de recouvrement, se définit comme la perte enregistrée après la survenance du défaut. Le recouvrement est porté sur le principal et des intérêts après déduction du

8Célestin MAYOUKOU, La micro finance en Afrique Centrale état des lieux et perspectives de développement* .IRED-CARE-CEDIMES, Université de Rouen. TFD 59-60/juillet 2000-octobre 2000

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montant des garanties préalablement recueillies. Le taux de recouvrement, constitue une source d'incertitude pour l'institutiondans la mesure où, il est déterminé à travers plusieurs facteurs (la durée de la procédure, la valeur résiduelle de la garantie, la liste des créanciers). Certes, les définitions suivantes nous ont permis de comprendre les concepts ci-dessus, quant n'ai t-il de son lien avec l'asymétrie d'information dans le secteur de la micro finance.Ce développement constituera la section deux de ce chapitre.

Section 2 : mise en relation entre l'asymétrie d'informationet le risque de crédit dans les établissements de microfinance

Le marché du crédit de la microfinanceest caractérisé par une incertitude. Les informations qu'on y trouve sont imparfaites et asymétriques. Ceci, parce que la clientèle qui vient solliciter le crédit ne fournit pas toutes informations sur son projet à l'institution et aussi, parce que l'environnement où les deux évoluent ne pas favorable à la prévision d'un éventuel risque de non remboursement.Bien plus, la présence de l'asymétrie d'information entre la microfinance et son client ; pousse le prêteur à se protéger contre un éventuel risque de crédit par le renchérissement du prix des servicesrendus c'est-à-dire par l'augmentation du taux d'intérêt. Ce qui entraine les coûts de transaction importants que les potentiels emprunteurs n'arrivent pas toujours à supporter, d'où le risque de crédit.

A) Les caractéristiques de l'asymétrie d'information

L'asymétrie d'information est un terme utilisé dans le cadre de l'exécution d'une transaction ou de l'entretien d'une relation commerciale entre deux parties, où une partie détient pour elle les informations sur la chose qui fait l'objet de la transaction et la cache à son vis-à-vis. C'est suite à la démonstration de (AKERLOF, 1970)9, sur le marché de la vente des voitures d'occasion, où les vendeurs connaissent mieux que l'acheteur la qualité des voitures qu'ils vendent. Cet exemple démontre que l'on peut aboutir à une sélection adverse ou anti sélection des mauvais produits au détriment des bons, et aussi de l'aléa moral après la transaction. La présence de l'asymétrie d'information dans une transaction peut détériorer le

9AKERLOF, G., (1970), « the Market of the lemons», EncyclopædiaUniversalis.

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bon fonctionnement des marchés. Notamment, les vendeurs se protègent soit en garantissant aux consommateurs la bonne qualité des leurs produits ou de retirer leurs voitures du marché.

De même, l'asymétrie qui touche le secteur de l'assurance est caractérisée par l'impossibilité de l'assureur de connaître les qualités intrinsèques des personnes qui veulent se couvrir contre un éventuel risque. Dans la tarification, la pratique de la prime moyenne pour l'ensemble des assurés sera préjudiciable pour la compagnie dans la mesure où, les dépenses engagées par les assurés à risque élevé représentent beaucoup plus en volume et en valeur, que celles retenues dans l'hypothèse d'un risque moyen. Un tel choix leur est favorable. Cependant, les assurés représentant moins de risque vont sortir du marché. L'anti sélection, est donc le fait de ne pas assurer un grand nombre de personnes potentiels du fait de la hausse de la prime par rapport au risque.Le manque d'information a permis à la compagnie de ne pas cerner les types de risques. Se faisant l'asymétrie informationnelle ressort deux concepts qui sont l'anti sélection et l'aléa moral.

La présence du risque de crédit provient de l'asymétrie d'information qui rend difficile l'évaluation des emprunteurs. La capacité de l'institution de microfinance à collecter les informations sensibles et à bien les gérer dans les processus d'octroi de crédits, peut réduire l'exposition au risque de crédit. L'information dans la relation de crédit est asymétriquement distribuée, on conçoit aisément que l'emprunteur est mieux informé sur les paramètres qui vont déterminer la rentabilité de son projet, de la conjoncture de son secteur et de son risque d'exploitation que le prêteur. Bien plus, l'asymétrie d'information crée les problèmes d'anti sélection ou la sélection adverse et d'aléa morald'où une augmentation des coûts du crédit pour rémunérer le risque.

1) L'anti sélection

L'anti sélection provient du fait d'un manque d'informations qui se déclare au moment de la signature du contrat (ex-ante). Lorsque les acheteurs ne cernent pas la qualité de biens qu'ils désirent acheter, et que les vendeurs surestiment la qualité de leurs produits afin de les vendre à un prix le plus élevé possible. Les acheteurs ne peuvent donc ni avoir confiance dans les déclarations des vendeurs, ni déduire qu'un prix élevé signifie une bonne qualité. Dans un tel cadre, les vendeurs de biens de bonne qualité, qui valent effectivement un prix élevé,

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peuvent être dans l'impossibilité de vendre leur produit à leur véritable prix dans la mesure où les acheteurs doutent de sa qualité.

La sélection adverse se traduit par le fait qu'en cas d'augmentation du taux d'intérêt, seuls les projets les plus risqués mais en principe les plus rémunérateurs sont compatibles avec le financement par emprunt. De ce fait, les taux élevés n'attirent que les emprunteurs les plus risqués. Dans le contexte de la microfinance, l'incitation adverse implique que, après avoir contracté un crédit à un coût élevé, les emprunteurs sont incités à mettre en oeuvre les projets les plus risqués afin d'améliorer leurs gains.

Ainsi dans le cadre de la relation de crédit, l'emprunteur est le seul capable d'évaluer les probabilités de succès de son projet d'investissement au moment où il veut le financement. Il sait pertinemment sur la réussite de son projet, et aussi s'il sera en mesure de rembourser ses dettes ou non, et le prêteur ne peut estimer la probabilité de résultat du projet et du remboursement sans engager des coûts d'où les coûts de transaction quoi seront développés dans la suite de notre travail. L'anti sélection apparaît quand les paramètres du prêt empêchent le prêteur de distinguer les critères de choix. Il est incapable de distinguer le risque que représente chaque emprunteur. En appliquant les critères généraux aux prêts il va attirer les mauvais emprunteurs et les bons vont quitter le marché. Le phénomène d'anti sélection soulève deux hypothèses, dans lesquelles.

? Premièrement les emprunteurs de bonne qualité doivent prendre des mesures pour se signaler aux prêteurs (IMF) on parle de (l'équilibre de signalement). A travers des variables financières ou signal, les bons emprunteurs ont intérêt à annoncer publiquement les informations qui permettent aux IMF de distinguer leurs projets de ceux de moins bomme qualité. D'après (Leland et Pyle, 1977), citée par (Rim, 2012), l'asymétrie d'information qui caractérise les marchés des capitaux sont prononcées. Les emprunteurs qui ont une meilleure connaissance des paramètres de leurs projets, doivent communiquer aux IMF toutes informations qu'elles gagneraient à connaître. En effet, (Akerlof, 1970) dans son modèle d'application d'un prix moyen à tous les emprunteurs, aurait comme conséquence de chasser les emprunteurs de bonne qualité. Toutefois, Pyle et Leland préconisent comme solution à ce problème, le fait pour l'emprunteur d'investir une part importante de son patrimoine dans le projet, action qui au vue de l'institution est considérée comme un signal fort, et traduit l'attachement de l'emprunteur à la réussite de son projet.

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? Deuxièmement les prêteurs doivent inciter les emprunteurs par des mécanismes qui les amènent à relever leur véritable nature, (l'équilibre séparant). Quand l'emprunteur reçoit un prêt après un filtrage (utilisation d'une technologie de filtrage séparant les bons des mauvais). Pour (Wang et Williamson, 1993),les coûts de sélection (sreeningcosts) découlant de l'asymétrie d'information ex-ante sont bien plus importants que les coûts de vérification (vérification and auditingcosts), liés à l'asymétrie d'information ex-post. De là ils préconisent aux prêteurs de filtrer les emprunteurs sur le marché de crédit.

2) L'aléa moral

Dans le cas d'anti sélection l'asymétrie d'information intervient avant ou ex-ante, au moment de la conclusion du contrat, elle concerne la nature et la qualité des biens offerts sur le marché.Mais, il est difficile d'anticiper le comportement de l'acheteur après avoir acheté (ex-post). On parle alors d'un comportement caché, ou de l'aléa moral. Cetteabsence de connaissance parfaite du comportement après achat conduit à une situation où le marché ne peut être traité de façon globale. Chaque cas devient un cas particulier. Notamment, un autre exemple est souvent cité dans le secteur de l'assurance, celui de l'assurance contre l'incendie et le vol. Ici, on se demande si l'assuré prendra encore le soin de se protéger contre les risques qu'il a couvert. La réponse qui s'en suit est que trop d'assurances favorisent la perte de précautions. En plus, c'est le casOù l'emprunteur peut cacher un phénomène survenu après la conclusion du contrat de prêt et peut influencer négativement le remboursement. Cette situation empêche l'évaluation de la qualité de l'emprunteur et de la décision d'octroi de crédit.

Bien, l'aléa moral modifie la nature de l'équilibre par rapport à celui observé là où les comportements sont rationnels et prévisibles. On distingue une de situation. Où, l'individu non informé (le principal) ne peut apprécier l'action de son partenaire (l'agent). Celui-ci est donc tenté de se comporter dans son propre intérêt et d'annoncer au principal non informé que les mauvais résultats sont le fait d'événements indépendants de sa volonté. Par exemple, l'effort des travailleurs est généralement imparfaitement observable et ceux-ci peuvent avoir intérêt à profiter de cet état de fait pour tirer au flanc et déclarer que les mauvaises performances ne sont pas la conséquence d'un relâchement de leur effort (CREG 2016). Le problème est donc différent de celui rencontré dans le cas d'anti sélection, où l'individu non

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informé doit sélectionner un bon partenaire ou un bon produit. Le moyen de résoudre le problème du risque moral est donc de trouver une procédure incitative, tandis que le moyen de résoudre le problème de l'anti sélection est de trouver une procédure permettant d'obtenir une information sur une qualité intrinsèque d'un produit ou d'un individu. Comme on vient de le suggérer, les problèmes liés à l'aléa moral sont en général étudiés dans le cadre de modèles (principal-agent). Le problème du principal est de trouver une procédure qui incite l'agent à agir dans l'intérêt du principal. Il peut notamment choisir d'investir dans des techniques de contrôle direct de l'action des agents qui ne sont pas infaillibles, il peut aussi imposer des contrats qui instaurent une compétition sur les résultats, ou encore proposer aux agents de collaborer sur une longue période : la durée de la relation permet de mieux connaître l'effort moyen fourni par l'agent.

Se faisant, dans une relation de crédit, la situation d'aléa moral apparaît dès lors que l'emprunteur qui a unemeilleure information que le prêteur sur son activité une fois en possession du prêt, change les caractéristiques du projet et agit différemment de ce qui est prévu par le contrat de prêt(Stiglitz et Weiss, 1981).

Sur le terrain, l'aléa moral prend différent formes. Premièrement l'emprunteur peut supporter des risques excessifs dans son activité, profitant du fait que le prêteur ne pourra évaluer ces risques sans engager d'importants coûts. Deuxièmement le phénomène d'aléa moral se traduit par la dissimulation des résultats de l'activité de l'emprunteur et troisièmement il apparaît sous la forme d'une insuffisance de la qualité de gestion de l'emprunteur et notamment de la maîtrise des coûts. Sous l'angle de la théorie d'agence, on voit que la relation entre le prêteur (le principal) et l'emprunteur (l'agent) est négativement affectée par le comportement opportuniste de ce dernier, après la signature du contrat. Le prêteur va alors chercher se protéger contre ce genre de comportement, et s'intéresse a la forme optimale de prêt (le contrat de dette standard) GALE et HELLWIG (1985), dans le quel le prêteur reçoit un paiement fixe (non contingent aux résultats) lorsque l'emprunteur ne fait pas faillite ou la valeur résiduelle de son investissement dans le cas contraire.

Le client peut tenter d'exploiter l'avantage dont il dispose pour agir de manière opportuniste. L'institution fait donc face à unrisque de substitution des actifs ou d'aléa moral (Stiglitz et Weiss, 1981). Une fois le prêt accordé, le rendement du projet dépend de l'action de l'emprunteur, de son comportement et de l'effort fourni. L'emprunteur, après l'attribution du crédit, peut entreprendre des activités risquées menant à l'échec du projet financé. Il est incité

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soit à choisir un projet plus risqué que le projet objet du financement Stiglitzet Weiss(1981), Stiglitz(1990), citée par (RIM, 2012), soit à fournir de moindres efforts pour réussir son projet(Innes, 1990, 1993), citée par (RIM, 2012). L'aléa moral résulte ainsi d'un non-respect des termes du contrat.

Certes, l'emprunteur peut allouer les fonds prêtésà des fins plus risquées que prévu, soit pour son usage personnel soit pour investir dans des projets non rentables susceptibles de renforcer sa richesse personnelle. Il se trouve ainsi dans l'impossibilité d'honorer son engagement envers l'institution de microfinance. En augmentant son exposition au risque, il augmente l'exposition de l'institution de microfinance au risque de crédit. Comportement qui est préjudiciable au prêteur, car la probabilité de remboursement du crédit est nulle. Ce manqued'informations peut impliquer une mauvaise allocation de crédit et expose l'institution de microfinance à un important risque de crédit. Certes, l'aléa moral ou comportement ex-postse produit à l'échéance du contrat. L'emprunteur peut par mauvaise foi choisir de ne pas honorer ses engagements enversl'institution de microfinance. Un autre élément qui vient encore accentuer le risque de crédit dans les IMF est celui des coûts de transaction.

B) La présence des coûts de transaction dans les opérations de crédit

Les asymétries d'information entrainent la présence des coûts de transaction dans les transactions financières entre l'IMF et ses clients. Les coûts de transaction dans la relation entre institution de microfinance et sa clientèle et, fait aussi partie des éléments qui alourdissent le risque de crédit, car il nécessite des frais supplémentaires en dehors du principal que le client doit payer.

Toutefois, les coûts de transaction du point de vue de (CHUENG 1990), cité par (MAZEN, 2013), sont un ensemble des coûts institutionnels incluant les coûts d'informations, de négociation, de rédaction et d'exécution des contrats, de délimitation, et respect des droits de propriété, de contrôle des résultats de propriété. C'est encore, les coûts de fonctionnements du système d'échange et plus précisément dans le cadre d'une économie de marché. C'est suite aux travaux de Coase (1937), pionnier de l'approche transactionnelle, qui relève qu'il ya un coût de fonctionnement du marché. En créant une entreprise on repartie les ressources. Les coûts de transaction tout comme l'asymétrie d'information, se distinguent d'un coût de transaction de type ex-ante qui sont associés à la rédaction, la négociation, et les garanties, les coûts de transaction de type ex-post qui interviennent après la conclusion du contrat.

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L'origine des coûts transaction entre le prêteur et l'emprunteur sont ainsi liés aux facteurs comportementaux de l'homme que sont la rationalité limité et l'opportunisme. Les coûts sont conçus comme le prolongement des théories fondées sur la notion de l'asymétrie d'information.

1) La rationalité limitée

Elle est l'incapacité de l'homme de ne pas fonctionner de façon rationnelle. L'agent économique agit dans l'incertitude et manque d'informations car ses capacités sont limitées. Elle explique les obstacles rencontrés par les agents économiques dans l'élaboration des contrats complets. Se faisant la relation entre le prêteur et l'emprunteur est sujette de rationalité limitée, pour le prêteur, elle se manifeste par l'incertitude qui caractérise les états futurs de la nature au moment de la conclusion du contrat de prêt. En effet, le contrat garantie une relation qui s'inscrit dans le temps et porte sur l'échange d'une épargne constitué ex-ante par une créance dont la valeur va se réaliser après ex-post, au vu de la solvabilité et de la situation financière de l'emprunteur. Cet état de chose est incertain et difficilement probabilisable au moment de la conclusion du contrat le rend incomplet dans la mesure où toutes les éventualités ne sont pris en compte. (Chevalier,1992), relève deux sortes de rationalité limitée (relative et absolue). Dans le cadre de la première (relative), le prêteur se heurte à des limites en essayant de collecter et de traiter les informations nécessaires à l'échange. La seconde (absolue), est liée à l'incertitude qui caractérise l'avenir. Cela conduit les agents à conclure des contrats imparfaits et à l'origine du comportement opportuniste de l'emprunteur durant le contrat.

2) L'opportunisme

L'opportunisme est le comportement de recherche de l'intérêt personnel par le moyen de la ruse de la tromperie (Williamson, 1986), cité par(Gardès N.& Maque I., 2009)10. Il est suscité par la tentation d'un gain supérieur à ce que prévoit le contrat. En effet, l'emprunteur peut être motivé par sa volonté de non remboursement total ou partiel du prêt ainsi que par la réaffectation des fonds à l'insu du prêteur vers une utilisation plus risquée et différente de ce

10N. Gardès,I. Maque, (2008),« La compétence relationnelle: une réponse à l'opportunisme des relations banque/entreprise »,IUT Département GEA, BAYONNE, ,Institut de gestion, La Rochelle.

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que le contrat prévoit. C'est un acte de mauvaise foi où l'emprunteur dégage un profit individuel supérieur à celui prévu dans le contrat (Lobez, 1997). L'opportunisme fait aussi référence à deux types : Le type ex-ante avec la volonté de l'emprunteur de tromper délibérément son cocontractant et de type ex-post qui est adapté à une situation non prévisible, il ya un caractère auto régulateur dans le sens où il sous tend un comportement opportuniste dès lors qu'il existe un risque dans le quel certains s'y livrent. Le risque d'opportunisme accroît les coûts de transaction.

Se faisant, les coûts de transaction sont, déterminés par : l'incertitude, la fréquence des transactions et la spécificité des actifs.

Les asymétries d'information et les coûts de transaction sont à l'origine de l'augmentation du risque de crédit dans les IMF. L'emprunteur dans ses élans cache au prêteur un certains nombre d'informations sensibles dans le processus d'octroi de crédit. Cette situation impacte donc le bon déroulement du remboursement. De même, l'asymétrie d'information qui cause l'augmentation des coûts de transaction, constitue un véritable facteur de risque majeur dans la mesure où la cible des IMF est caractérisée par une activité informelle, l'absence d'outils fiables pour une information financière de qualité(NDIAYE K., 2012). Etant dans l'impossibilité d'évaluer ses clients, les IMF pour se couvrir contre le risque de crédit renchérissent le prix des services d'où une augmentation des coûts de transaction. Mais alors, vu la vulnérabilité des clients de la microfinance l'augmentation des coûts de transaction est la conséquence du non remboursement de la majorité de crédit accordé dans la mesure où le poids de la dette vient parfois dépasser la capacité productive ou générer le revenu.

L'asymétrie d'information constitue un véritable facteur d'augmentation du risque de crédit dans les institutions financières, il se traduit par le risque moral dont fait face l'institution. Il est de deux ordres. La sélection adverse (ex ante), dû aux actions de l'emprunteur avant la réalisation du défaut et l'aléa moral (ex post), dû aux actions de l'emprunteur après la réalisation du défaut. Bien plus, selon la nature du risque auquel

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l'institution fait face, elle est dans l'incapacité d'observer les agissements des clients, ni de déterminer le but ou l'objet du prêt (Touré F., 2013)11.

Ce chapitre, s'est intéressé à la définition des mots clés et aussi à la présentation du lien qui existe entre l'asymétrie informationnelle et l'augmentation du risque de crédit dans les institutions de microfinance. Cette notion engendre les problèmes de sélection adverse et l'aléa moral dans les choix de financements et aussi les coûts de transactions (rationalité limité etl'opportunisme). Cependant, le problème d'information asymétrique augmente le risque de crédit dont est victime les IMF. Le développement de la revue de la littérature des travaux sur la gestion de l'asymétrie d'information et de la réduction du risque de crédit fait l'objet du chapitre deux.

Figure 1 :explication de l'asymétrie d'information et les coûts de transaction : la cause du risque de crédit dans les IMF.

Conséquence

Anti-sélection

Aléa moral (Ex-post)

Rationalité limité

Opportunisme

Asymétrie d'information

Ex-ante

à la conclusion du contrat

à l'échéance du contrat

EX-post

Information cachée

Comportementcaché

Coûts de transaction

Temps

Causes

Risque de crédit

Source : auteur

11Fatoumata A dite Woybi Touré(c), MODELE DE PROBABILITE DE DEFAUT DES PRETS DES BANQUES CANADIENES,HEC Montréal, décembre, 2013.

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CHAPITRE 2 :GESTION DE L'ASYMETRIE D'INFORMATIONS ET LA
REDUCTION DU RISQUE DE CREDIT EN MICROFINANCE : UNE REVUE DE
LA LITTERATURE

La gestion de l'asymétrie d'information dans cette relation de financement entre une IMF et le client demeure un problème important pour l'ensemble des acteurs. Le marché du crédit est caractérisé par des informations asymétriques entre les agents, c'est dire l'incapacité à produire, à traiter une information pertinente et parfaite. Dans cette situation, plusieurs auteurs ce sont illustrés pour donner des solutions à ce phénomène.

Section 1 : Revuedes travauxthéoriquessur la gestion de l'asymétrie d'informations et la réduction du risque de crédit dans une IMF

La microfinance reste un des secteurs de financement la plus sollicitée par des très petites entreprises (TPE). Cependant, ce secteur est confronté à des risques de crédit sur l'ensemble des dossiers qui sont financés. Toutefois, il ressort de la littérature que le risque de crédit dont souffre le secteur de la microfinance relève du fait de l'asymétrieinformationnelle qui caractérise le secteur. Les emprunteurs qui s'y livrent ne donnent pas assez d'informations sur leur activité, et leur ambition après le prêt.Cependant, pour le développement de cette section nous allons adopter une approche mixte intégrant à la fois une approche transactionnelle et une approche relationnelle dans la gestion de l'asymétrie informationnelle qui caractérise la relation de crédit entre l'institution de microfinance et sa clientèle.

A) La Gestion des asymétries d'information par l'approche transactionnelle

C'est une approche qui fait appel à l'utilisation intense des informations « hard » sur la base des données financières par une appréciation quantitative de l'emprunteur et son projet.

1) La prise des garanties

Le financement des TPE par les IMF est lié à une contrainte informationnelle, cette contrainte limite l'accès au financement à ces TPE. Cependant, l'optique de réduction de

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l'asymétrie informationnelle (sélection adverse et aléa moral), et le risque de crédit dans la relation entre l'IMF et sa clientèle par une hausse du taux d'intérêtne fait qu'attirer les mauvais emprunteurs aux projets les plus risqués. (STIGLITZ ET WEISS, 1981), cité par(Mazen, 2013), reconnaissent l'existence de l'asymétrie d'information entre les deux parties, la hausse du taux d'intérêt ne peut être une variable d'ajustement de l'offre et de la demande de crédit et l'effet de l'augmentation de taux d'intérêtne vient en aucune façon réduire le problème informationnel. Pour stiglitz et weiss la réduction du risque associé aux mauvais payeurs passe par une diminution de la taille du prêt et une réduction du taux d'intérêt. Néanmoins, l'usage de garanties rend l'information moins asymétrique car l'augmentation de la garantie par une diminution du taux d'intérêt fait fuir les mauvais emprunteurs (contrat séparant).qui instaure un niveau de remboursement à tous les clients. En investissant dans la technologie de sélection des projets, les IMF évaluent le degré de leurs clients. (BANGOURA L., 2010).

La garantie est l'un des moyens qui permet aux prêteurs de résoudre le manque d'informations dans une transaction, elle dévoile le degré d'engagement de l'emprunteur, et fait naître un climat de confiance entre les deux parties, dans la mesure où la valeur de cette dernière est considérée comme une présomption au remboursement du crédit. Elle permet à l'emprunteur de s'engager dans des projets moins risqués. L'IMF peut ainsi, limiter le risque d'aléa moral et le montant des pertes potentielles pour le prêteur.

De même, la garantie permet de trouver une solution au problème d'anti sélection qui provient de la meilleure information détenue par l'emprunteur par rapport aux IMF avant toute décision de prêt. En effet, c'est un véritable signal qui apporte de l'information aux IMF.Elle les aide à obtenir de l'emprunteur des informations privées détenues par ce dernier. Car les bons emprunteurs sont plus incités à accepter de fournir une garantie en échange d'un taux d'intérêt faible sur le prêt que les mauvais emprunteurs. Ainsi, pour discriminer afin de savoir la qualité des emprunteurs, le prêteur choisira soit un taux d'intérêt faible ou élevé12. L'emprunteur de bonne qualité choisit donc le prêt sécurisé, dans la mesure où, il représente

12Mazen G., (2013),Le Rôle des Liens Sociaux et de la Confiance sur le Financement Bancaire des PME : Une étude exploratoire, Gestion et Management, Université de Bretagne occidentale-BREST, Français.

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un risque faible de défaut. Ainsi, de la garantie est attachée une grande probabilité de remboursement des prêts. (Blazy et Weill, 2006), cité par (Mazen G., 2013).

2) Les contrats de crédit groupe et prêts solidaires

La relation de crédit qui lie un EMF et ses clients est entravée par une asymétrie d'information, le risque de sélection des mauvais emprunteurs est très élevé. La majorité de la clientèle est composée des TPE qui fonctionnent sans véritable organisation, pas de comptabilité, pas de documents de gestion nécessaire à l'appréciation de l'activité. Contexte qui rend très difficile la collecte des informations sur les clients, et nécessite de coûts exorbitants pour les IMF (Guérin, 2000). Et, pas d'éléments pour favoriser la véritable évaluation des clients, de la faisabilité du projet, des coûtsde gestion. (NOVAK M., 2005). Ce pendant pour financer les clients et réduire le risque de l'asymétrie informationnelle et même les coûts de transactions entre les deux parties.

Les contrats de crédits groupes ou solidaires sont proposés aux membresd'une même communauté(C.ESSOMBA AMBASSA et AL, (2013), NDIAYE K., 2012), qui est basé sur un système d'autocontrôle du groupe et réduit le risque de défaillance. Selon Guérin cité par (ESSOMBA, 2013), le prêt groupes à responsabilité conjointe est un moyen qui permet de remédier au problème d'asymétrie d'information et le risque de crédit dont est victime les IMF. L'octroi du crédit à des groupes sociaux présente une garantie de remboursement et réduit de fait le risque d'une sélection adverse car la responsabilité collective est un instrument de sélection des membres du groupe (Ghatak, 1999) cité par (ESSOMBA C., 2013).Les actions menées en faveur de la réduction des risques d'aléa-moral sont menées par les membres du groupe de crédit de caution solidaire et le garant selon la nature du contrat de crédit. La réduction de l'aléa moral suite à l'obtention du crédit incombe aux membres du groupe solidaire, ceci dans l'espoir de bénéficier d'un nouveau prêt.

Le prêt groupe est l'une des innovations majeure en microfinance, dans la mesure où la responsabilité reste conjointe par les membres du groupe. Selon (Morduch, 1999), cité par (François S., 2011), les mécanismes de prêts groupes constituent des réponses appropriées pour réduire les asymétries d'information. En effet, l'illustration de MUHMMAD YUNUS avec la Grameen Bank13 en 1976 au Bangladesh en est bon exemple (Stiglitz, 1990), cité par

13Grameen Bank: une institution pionnière dans le microcrédit au Bangladesh.

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(TCHAKOUNTE H. et Nekhili M.,2012), cette innovation implique un modèle d'incitation au contrôle où les membres du groupe se surveillent ceci est dû à l'enracinement social entre les membres, et un modèle d'incitation au remboursement par l'instauration d'un système de sanction sociale entre les consignataires ceci dans le but de renforcer la capacité de remboursement du groupe.

De même le prêt groupe est une innovation notoire dans la microfinance par rapport au prêt individuel (Standard). La responsabilité sociale entre les membres anime tout le groupe. En effet,(François S., 2011), le prêt groupe montre comment le problème d'anti sélection est résolu dans les IMF, juste sur la base des liens sociaux, car les membres se connaissent parfaitement (quartier, village), la qualité des membres du groupe garantie le prêt dans le présent et dans le futur. Se faisant, on observe une grande souplesse dans la surveillance après l'obtention du prêt car garantir le remboursement incombe les membres, selon (Stiglitz, Varian, 1990), (Banerjee et al, 1994), cité par (François, 2011), la responsabilité conjointe (le Peer monitoring) réduit le risque d'aléa moral et garantie le remboursement. Selon (Guérin I., 2001), cité par (DZAKA T., 2009), le crédit donné au groupe donne des droits et des obligations, qui les contraints à utiliser le crédit obtenu à bon escient. Elle avance en soutenant que le crédit de groupe donne le droit de regard autres membres, ceci permet de réduire l'aléa moral donc est victime l'IMF et favorise cependant la baisse des coûts de surveillance ou du monitoring. La proximité (géographique et religieuse) entre les membres dans le crédit de groupe a un apport considérable dans la réduction de l'asymétrie d'information dans les IMF dans la mesure où les membres se connaissent et parviennent à homogénéiser le risque car les emprunteurs ont le plus souvent le même profil. En plus, le crédit groupe constitue une offre nécessaire et utile dans le portefeuille des IMF dans la mesure où il permet de réduire plusieurs coûts, bref il contribue à la réalisation des économies d'échelle.

3) Le rationnement de crédit

Les institutions de microfinance demeurent la seule source de financement externe la plus sollicitée par les très petites entreprises. Pourtant, l'accès au crédit semble difficile pour elles. Le système d'information des TPE est très opaque (Ngongang, 2015), que celui des

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grandes entreprises. Cependant les informations qu'elles fournissent sont moins fiables, moins pertinentes et avec beaucoup d'irrégularités. Par conséquent, leurs relations avec les IMF sont caractérisées par une asymétrie d'information. Cet état des choses engendre le rationnement de crédit, dans la mesure où les IMF se protègent contre le risque de défaut de leurs parts.

Le rationnement de crédit intervient quand le montant demandé excède le montant offert. D'après Yan cité par (Ngongang, 2015), le rationnement existe si l'offre du prêteur ne satisfait pas en totalité la demande de l'emprunteur. (Ngongang, 2015), essaye d'expliquer que le rationnement crédit.Premièrement par l'opacité informationnelle, qui se traduit par l'incapacité du prêteur à comprendre les caractéristiques du risque du projet dû au manque d'informations financières complètes, fiables et disponibles. D'après, (Ang, 2001 ; Besanko et Kanatas, 1993) cité par lui le taille et la jeunesse de ses entreprises expliquent cette situation. Ce pendant, le non fourniture d'informations quantitatives et qualitatives aux prêteurs est à l'origine du rationnement. Et deuxième par le risque de substitution grandissant le projet développé par les TPE dans la mesure où le risque de défaillance ne pas calculé avant son implémentation. Selon, (Persais, 2004) cité par (Ngongang, 2015), l'incertitude du projet et la qualité de l'emprunteur facilitent le rationnement. En effet, (Kraten et Weber, 2001), soulignent que le risque de substitution d'actifs dans les TPE ne donne pas une vision à long terme sur la relation contractuelle après obtention du crédit, augmente de ce fait le risque de non remboursement. Cette situation accentue le rationnement, dans la mesure où le risque de perte pour le prêteur est probable.

(Kalaba, 2006), le problème de ce financement des TPE est avant tout lié à une contrainte informationnelle, puisqu'elles moins prévisibles, plus opaques et moins fiables, raison du rationnement. Selon (Stiglitz et Zeiss, 1981), l'incertitude et l'asymétrie informationnelle qui caractérisent le marché de crédit, conduisent les institutions de microfinance de procéder au rationnement du crédit aux TPE, une façon de se protéger contre les risques d'anti sélection et d'aléa moral.

Pour (charreaux, 1987), le rationnement de crédit vient résoudre le problème de sélection adverse qui se manifeste chez le prêteur par son incapacité de distinguer les bons des mauvais emprunteurs avant l'octroi de crédit, et aussi de la rationalité limité qui par le caractère inachevé du contrat de prêt ne permet pas au prêteur connaître les intentions de l'emprunteur et aussi de ce qu'il va gagner.

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De même, (C. Essomba AMBASSA, Nocheh et G.TEUGULA, 2013),

l'absence d'informations sur les caractéristiques des micro-entrepreneurs poussent les IMF à utiliser la hausse du taux d'intérêt pour se protéger ou à réduire les montants des crédits initialement demandés, par le client. Le rationnement du crédit dans les IMF est la réponse à la gestion de l'anti sélection et de l'aléa moral. En plus le rationnement est un outil privilégié pour les acteurs de la microfinance pour discriminer ou différencier les emprunteurs qui représentent un risque élevé pour les prêteurs, (Fall, LANHA, 2013). Néanmoins, dans le but de ne pas affecter négativement le portefeuille des engagements, les EMF mettent en place des stratégies pour sélectionner les projets les plus porteurs.

De fait, (Madoui et Boukri, 2009), Le manque d'information, lacrainte des entrepreneurs à la communication et la vulnérabilité de ces petites entreprises, les institutions de crédit leur associent généralement un risque plus élevé. Leur accorder des crédits entraine donc plus de coûts. En d'autres termes, faute d'une bonne connaissance de ces entrepreneurs, le risque qui leur est attribué est souvent surévalué, et dans cette condition, ils se retrouvent discriminés et rationnés sur le marché du crédit. Ainsi, l'immense majorité des TPE n'ont pas accès au crédit. La problématique de leur financement demeure encore un obstacle majeur à leur survie et croissance. Ici, principalement la contrainte liée à l'existence d'une forte asymétrie d'information entre les deux parties, et qui caractérise, en général, le phénomène de rationnement. Les emprunteurs possèdent plus d'informations que les prêteurs, sur les caractéristiques et les chances de réussite de leurs projets. À cette raison, il convient de rajouter le manque de fiabilité des documents comptables, les IMF sont parfois incapables d'évaluer la probabilité de défaut des projets concernés, et elles refusent d'allouer les ressources pour lesquelles elles sollicitent. Les TPE forment ainsi un milieu difficilement appréhendable(Caprio et Honohan, 1991).

B) La Gestion des asymétries d'information par l'approche relationnelle

C'est une approche qui fait appel à l'utilisation intense des informations « soft» par une appréciation qualificative de l'emprunteur et son projet.

1) la relation de long terme

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Du point de vue de (Carey, Post et Sharpe, 1998) cité par (N. Eber, 2001) « une relation de crédit de long terme entre une banque et une firme est commeune répétition dans le temps d'offres et de demandes de crédit émanant respectivement de la banque et de la firme pour le financement des projets d'investissement successifs de cette dernière »14

La relation de long terme entre l'institution de microfinance et le client, se matérialise par la transformation des risques à moindre coûts, au travers la fonction de production des informations par l'institution elle même. Elle est souvent décrite comme un élément favorable à la disponibilité des financements pour les firmes. Larelation de crédit de long terme entre le prêteur et l'emprunteur, est une perspective très riche, porteuse d'espérance dans la mesure où elle prend en compte l'asymétrie informationnelle et la théorie des coûts de transactions.

(Eber, 1999), la relation entre le prêteur et l'emprunteur est caractérisée par la capacité du prêteur à tirer les informations privées avec le temps, de la santé financière de son client, ceci par une répétition de contacts. Les informations retenues sur le client permettent à l'institution d'adapter les offres de services au profil de son client. Ainsi la relation de long terme est basée sur la durée et l'étendue, avec le nombre de services offerts, le volume d'informations recueillies par l'institution financière. Tout de même, La relation de long terme contribue à l'amélioration de l'offre et de services financiers tout en réduisant de façon significative les coûts de collecte d'informations (Haubrich, 1989, Eber, 1999).

Seoln(Gershenkrom, 1962), la relation de long terme entre prêteur et clients est un élément de prospérité des firmes dans la mesure où elles bénéficient du financement à des conditions avantageuses étant donné la réduction de l'asymétrie informationnelle due à la manipulation des comptes, l'accumulation de manière endogène des informations privées et pertinentes sur le client, la gestion de son projet, et sa rentabilité. De même, (Haubrich, 1989), pense que la relation de long terme présente un avantage pour le client que l'institution dans la mesure où le risque est partagé et que le client bénéficie du crédit et que l'institution améliore son score et économise les coûts de collecte des informations.

1- 14Eber, N., (2001), « Les relations bancaires de long terme. Une revue de la littérature», Revue d'économie politique, (Vol. 111), pp.195-246.

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De fait,(Stiglitz et Weiss, 1981), pensent que la présence d'une asymétrie d'information entre l'entreprise et le prêteur conduit ce dernierà se méfier de l'emprunteur, etainsi à rationner parfois l'accès au crédit d'entreprises viables. Il paraît alors assez naturel que l'existence de relations de long terme entre le prêteur et l'emprunteur atténue ce phénomène. En effet, le suivi des relations commerciales dans le temps permet aux IMF d'acquérir progressivement davantage d'information sur l'emprunteur, et donc de réduire cet écart informationnel avec lui, tant en ce qui concerne leur rendement que leurs stratégies d'investissement. La relation deconfiance ainsi créée amènera les IMF à prêter plus facilement à leurs clients privilégiés en cas de besoins. En plus, (Mayer 1988, Hoshi, Kashyap et Sharfstein 1990, Elsas et Krahnen 1998), la relation de long terme est un véritable soutien des entreprises dans ce cas l'IMF détient sur les clients les informations sensibles et facilite l'accès au crédit.

L'entretien d'une relation de long terme entre prêteur et emprunteur est un facteur déterminant de réduction de l'asymétrie d'informations. Le prêteur, à travers la manipulation des comptes accumule les informations de manière endogène les informations privées et pertinentes sur les clients, de la gestion d'entreprise, sur la rentabilité. Cette longue relation amène le prêteur à accorder des prêts plus facilement à ses clients (Berger et Udell 1992).

Selon (Ferrary, 1999), cité par Simon. Cornée, la confiance et plus largement le capital social, revêt un caractère primordial dans la relation de crédit mais peu d'études empiriques ont été conduites sur ce thème à ce jour. (Berger et Udell, 995), on doit prendre en considération dans une relation de crédit la durée et l'étendue de la relation dans la mesure oùla disponibilité du crédit est positivement corrélée avec la durée de la relation.

Aussi, (ONNGENA et SMITH, 2000), l'entretien de la relation de long terme permet au prêteur d'accroitre des renseignements sur les clients puisque la relation se poursuit au delà de la simple exécution d'une transaction financière, ils retiennent deux aspects pour définir la relation ; la première est temporelle et se vérifie par l'ancienneté des contrats existants entre les parties et la seconde se réfère à l'étendue de la relation e se caractérise par le nombre de services financiers dont a bénéficié le client.

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2) La confiance

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Bien que, la confiance soit un phénomène difficile à cerner. La confiance dans le contexte de la relation de crédit, se traduit par l'échange d'informations privées, du fait de l'entretien des relations étroites entre l'institution et son client, qui débouche par une économie des coûts de recherche d'informations. La confiance permet à l'institution de baisser les coûts de transaction, dû à l'étroitesse de la relation et à l'échange d'informations, (Bzeouichh et Boudabbous, 2011). La confiance entraine pour l'institution la baisse du taux de non remboursement du crédit, tout en réduisant l'asymétrie d'information entre les parties. D'après (Servet, 19969), cité par (Bzeouichh et Boudabbous, 2011), « L'exemple des systèmes tontiniers est capable d'illustrer cette idée; la confiance est fonction de la proximité spatiale, culturelle ou relationnelle. Dans cette perspective, la confiance et la réputation sont des mécanismes qui permettent de réduire l'asymétrie d'information et, par conséquent, la probabilité de défaillance. ». De même, la confiance est une garantie qui vient rassurer le prêteur du remboursement de son prêt et permet tout de même de diminuer la prime du risque MAYOUKOU (1997)15.

La confiance est un véritable remède aux asymétries d'information, elle permet d'économiser les coûts de contrôle et de surveillance. Le partage de confiance entre les parties au contrat leur permet le d'accéder aux informations de manière très rapide et à moindre coût. Elle garantie la poursuite du contrat tout en assurant d'autres bénéfices par transactions futures et fait renoncer à des comportements opportunistes.

La confiance est le concept sur lequel se base l'activité de la finance éthique, la sélection des projets à financer ne s'appui pas seulement sur la viabilité financière.Mais aussiet surtout les informations qualitatives obtenues d'une relation de proximité entre les parties. Dans ce cas la garantie est la responsabilité sociale de l'emprunteur16.

D'après (AROW, 1995), cité par (WOTTO A., et al, 2001), la confiance et un additif nécessaire au système d'incitation de la transaction, elle intervient comme solution aux problèmes non prévus dans le contrat, et réduit les coûts de transaction. La confiance vient garantir les idées cognitives de l'agent économique dans un contexte d'incertitude de prise en compte de l'asymétrie d'information et d'opportunisme caractérisépar le calcul de gains au détriment de son partenaire (WOTTO A., et al, 2011).

15C. MAYOUKOU, (1997), « la construction sociale de la confiance », Finance et Société, Association d'économie financière, p.848.

16 Simon CORNNE, Les Déterminants de l'Efficience d'un Marché du Crédit Solidaire : une Analyse Via la Finance Comportementale, IGR-IAE de Rennes, Université de Rennes 1.

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Section 2 : Revuedes travaux empiriques sur la gestion de l'asymétrie d'informations et la réduction du risque de crédit dans une IMF

L'intérêt de section est de présenter les grands travaux qui ont permis de réduire l'asymétrie d'information entre le prêteur et l'emprunteur ceci dans le but de réduire le risque de crédit dont est victime les IMF.

A) Revuesdes travaux empiriques sur la gestion de l'asymétrie d'information

1) Approche empirique du rationnement de crédit

Le rationnement de crédit, est l'une des solutions développées par les institutions financières pour réduirel'asymétrie d'information dans la relation de clientèle entre le prêteur et l'emprunteur. Cependant, (Oubdi et Amrhar, 2013), à travers leur article sur le rationnement de crédit dans la ville d'Agadir, montrent par le modèle bi-varié et sur la base d'un échantillon composé de 80 PME que le rationnement touche beaucoup plus les jeunes entreprises. Par ailleurs le modèle d'analyse bi-varié a permis d'obtenir des variables suivantes : l'âge du gestionnaire, le secteur d'activité, le chiffre d'affaires, la taille et l'âge de l'entreprise. Les variables retenues, sont des variables déterminantes pour la réduction de l'asymétrie d'information. De fait le modèle Probit a permis de rendre le résultat objectif, et a donné un taux de rationnement de 25% des entreprises majoritairement les entreprises découragées par le crédit.

De même,dans son article (Ngongang, 2015), utilise les travaux de (Tuan, 2009), pour mesurer le rationnement dont est victime les TPE, il met tour à tour en exergue la nature des documents comptables et le comportement de l'emprunteur face à la dette. En effet, il relève au total 82,8 % d'entrepreneurs qui sont rationnés. En plus dans cette étude les jeunes entreprises qui ne tiennent pas de comptabilité fiable sont rationnées à 87,81 %, et quant aux entreprises qui ne remboursent pas les dettes sont rationnées à 93,75%, il montre dans le tableau 8 de la page 51 que le pourcentage de rationnement est très élevé. De même, les TPE camerounaises sont rationnées pour plusieurs raisons ; elles sont très jeunes et manquent de garantie, à hauteur de 96,8 % (Ngongang, 2015). Dans son étude il mesure l'apport des parts des items. L'autre raison concerne les flux de trésorerie qui sont très insuffisantes. En somme,

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l'auteur relève que le fort taux du rationnement des TPE camerounaises est dû au caractère opaque et l'incertitude liée au projet d'investissement ; le manque des documents comptables fiables, la petitesse des TPE sont des facteurs qui justifient le rationnement et par là augmente le risque de défaut.

Bien plus, (Psillaki M., 1995), met en évidence les travaux de (Stiglitz et Weiss, 1981), où les auteurs montrent que le taux ne peut équilibrer le marché, pour eux l'équilibre du marché est établit par le rationnement, puis que le taux est en relation avec le groupe d'emprunteurs. Elle dit que le modèle de (Stiglitz, Weiss et al, 1981) s'explique par le fait que le financement par les institutions de microfinance demeure la principale source de financement des TPE (Yoncourt et Morois, 1990). De même, elle considère que les emprunteurs ne sont pas de même, il doit avoir une multiplicité de prix sur le marché. Pour cela Stiglitz et weiss mettent en évidence deux firmes, où la firme risquée est représentée par (h) et la firme peu risquée est représentée (v) avec le taux de rendement de la moyen (r). L'augmentation du taux de rendement de la banque par l'augmentation du taux d'intérêt n'est pas une fonction monotone Stiglitz de Weiss cité par (Psillaki M., 1995), car elle vérifie « la sélection adverse » et « l'aléa moral » quand l'offre de crédit est considérée comme fonction croissante du taux rendement (s), et quand le taux d'intérêt décroit jusqu'à un niveau et en présence d'information imparfaite, l'institution financière doit rationner pour garder les emprunteurs moins risqués. Le modèle explique que certains emprunteurs ne peuvent pas emprunter à n'importe quel taux. Cependant, le risque de défaillance est une fonction décroissante de l'augmentation de la taille de l'entreprise, Maria montre dans son étude que le rationnement est dû au fait que les TPE sont beaucoup plus défaillantes que les grandes entreprises.

Encore, l'autre forme de rationnement développée par (Stiglitz, Weiss et al, 1981) cité par (Psillaki M., 1995), est de diviser les emprunteurs en groupe et donné à chaque groupe des caractéristiques selon le critère de risque. La méthode est dite de redlining17 qui permet d'exclure un ou plusieurs groupes du marché de crédit (Psillaki M., 1995). De même, dans cette méthode Stiglitz de Weiss cité par Psillaki pensent que, pour qu'il ait équilibre sur le marché, il faut une distribution de prix, étant donné que l'espérance moyenne du revenu n'est pas une fonction monotone du taux d'intérêt. L'équilibre du marché peut se caractériser soit par un tauxd'intérêt unique ou égal au taux qui solde le marché (????). Ainsi l'institution peut

17C'est-à-dirediscriminer financièrement à l'encontre de quelqu'un.

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considérer deux taux r1 et r2 (où r1r1 caractérise le fort taux de demande de crédit etr2 le fort taux d'offre de crédit). Par contre, il existe une distribution des fonds prêtables aux emprunteurs, de sorte que celui qui n'emprunte pas au taux r1 puisse emprunter au tauxr2. Toutefois, les emprunteurs dont leurs taux d'emprunts se situent entre r1e tr2 seront rationner au taux (r??), P.Maria (1995), voir(annexe 1).

Le rationnement est la conséquence d'un manque d'information des IMF sur le risque que représente l'emprunteur. Bien que, la collecte d'information soit coûteuse et indisponible, il demeure indispensable pour une IMF d'y faire recourt. En effet, le rationnement présente une solution d'asymétrie d'information (Stiglitz et Weiss, 1981), et les TPE très opaques accèdent difficilement au financement (Rajan et Petersen, 1994) cité par (Buisson et Alexandre, 2014).

Cependant, dans leur article(Buisson et Alexandre, 2014), démontrent que les prêteurs pendant la crise ont rationné les TPEtrès jeunes qui dégagent moins de cash flow, moins de garanties possible pour se protéger. Les EMF fixent un taux d'intérêt moyen ou rationnent les emprunteurs qui semblent plus risqués. Ils montrent à l'aide d'un échantillon de 3957 PME françaises sur la période de 2000-2008 afin de montrer le taux des TPErationnées. Dans cette étude empirique ils ressortent que le rationnement est un déséquilibre entre l'offre et la demande de crédit. Par une approche similaire de celle de (Antanasova et Wilson, 2004 ; Steijvers, 2008) sur les firmes britanniques et belges. Ils ont cité les travaux de (Berger et Udell, 1992, 1995, 2002) qui pour montrer le rationnement ont adopté une approche sur la base de l'étude des prêts commerciaux, les travaux de (Rajan et Petersen, 1994) sur la théorie des prêts hiérarchiques de (Myers et Majluf, 1984).Pour ces auteurs la firme peut utiliser quarte sources de financement quand elle a un projet à financerl'autofinancement ; le financement par les institutions financières, le crédit fournisseur et les fonds propres externes, et que le financement par le crédit fournisseur est à court terme destiné à financer le cycle d'exploitation de la firme. De fait, ils montrent que y faire recourt est un indicateur de rationnement du crédit par les institutions financières. En effet, elle est coûteuse et sollicitée quand la firme ne peut pas bénéficier du crédit classique. Les travaux de (Cieply et Paranque, 1998) sur l'estimation de l'équation de la fonction d'offre et celle de demande en situation de déséquilibre. Dans leur analyse, ils ont choisi les facteurs qui sont susceptibles d'influencer l'offre et la demande de crédit, et les variables pertinentes telles que l'analyse financière et les ratios financiers afin de montrer les risques que peuvent subir les prêteurs.

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Ce pendant, ils ressortent à partir du modèle de déséquilibre trois équations. (L'équation de la fonction de l'offre, l'équation de la fonction de la demande, l'équation de la fonction de transaction.). En effet, pour déterminer le nombre des firmes contraintes financièrement, on compare la valeur ajustée de l'offre et de la demande de crédit par le modèle de déséquilibre. Si pour une firme (i) la demande de crédit est plus élevée que l'offre au temps (t), alors la firme est rationnée pour cette période. La méthode d'estimation donne la possibilité à une firme de passer de sous-échantillon (rationnée vers non rationnée) avec l'évolution du temps. En somme, les résultats montrent que sur la période de 2000-2007 environ 45 % des firmes sont rationnées, et un rationnement renforcé en 2008 de 49,1 %. Il ressort que les PME sont rationnées du fait de leur jeunesse, dégagent moins de cash flow, et le manque de garanties.

2) Approche empirique des contrats de crédit groupe

Les contrats groupes sont un des moyens de réduction de l'asymétrie informationnelle et le risque de crédit qui caractérisent la relation entre le prêteur et l'emprunteur. Cependant, la responsabilité conjointe des emprunteurs est le principe qui caractérise le prêt collectif. Cette forme de prêt est développée dans les IMF, afin de résoudre le problème de la gestion de l'information et la gestion du risque de crédit.les membres ont la responsabilité d'assurer la bonne marche du contrat de prêt tout en faisant un contrôle « ex-ante » et « ex-post » du contrat. L'approche du prêt collectif est une autre solution aux problèmes asymétrique de l'information et le risque de crédit dont souffrent les IMF et AFIB en particulier. D'ailleurs si nous croyons (Stiglitz, 1990), citée par (Guérin I., 2000),«Aujourd'hui, l'importance acquise par ce type d'approche, notamment dans sur le continent asiatique et dans la mouvance de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui la microfinance.». (Guérin, 2000),dans cet article, elle a placé au centre de son étude la responsabilité collective des emprunteurs, en reprenant pour le Projet de Promotion du Petit Crédit Rural (PPPCR) au Burkina-Faso et La convention «crédits rotatifs» du Crédit Mutuel du Sénégal, le modèle de la Gramen Bank, qui préconise la solidarité conjointe du groupe. Le groupe généralement composé de quatre à cinq personnes qui habitent le même quartier ou le même village (le principe de la responsabilité conjointe sectorielle). Les groupes sont mutuellement responsables, si un groupe est défaillant tout le village est privé du nouveau prêt. Cette étude a ressorti les résultats suivants. La garantie dans

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les deux cas relève de la responsabilité conjointe et sectorielle où l'auto gestion permet de réduirel'asymétrie informationnelle et le risque de crédit. En somme, le taux de remboursement est élevé soit 98 % pour le PPPCR à l'échéance et 95 % à l'échéance ou 98 % à six mois (voire annexe 2). Certes le collectif permet aux personnes non solvables d'accéder au crédit, et permet à l'institution de palier au problème informationnel et du risque de crédit.

(TCHAKOUNTE, 2012), montre sur la base des travaux de (Zeller, 1998), que sur un échantillon de 148 groupes de crédit à Madagascar que l'existence de liens sociaux entre les membres du groupes facilite le remboursement du crédit, et que les groupes fortement régulés avec des systèmes de sanction permet d'améliorer la capacité de remboursement du crédit. L'auteur montre encore à la suite des travaux de (Sharma et Zeller, 1997), sur la base d'un échantillon de 128 groupes de crédit financés par trois IMF au Bangladesh trouvent un taux de remboursement chez les groupes formés à l'initiative des membres. (DZAKA, 2009), montre que le crédit groupe a un effet positif sur le taux de remboursement et la réduction de l'asymétrie d'information, il montre dans étude à travers la régression par le moindre carré ordinaire que le crédit groupe a une incidence positive sur le taux de remboursement.

3) Approche empirique de la relation de long terme

La relation de long terme est un des moyens prisé par les IMF pour réduire l'asymétrie d'information. Cette action consiste à réduire l'exposition des EMF au risque de crédit. De fait, plusieurs travaux ce sont succédés à cet effet.

(Auria, 1999), cité par (Omri et Bellouma, 2008), montre que la relation de long terme entre emprunteur et prêteur fait naître un climat de confiance, et même en cas de crise la firme peut toujours continuer à bénéficier du financement sur la base de la confiance. Cet auteur sur la base d'un échantillon de 2000 entreprises italiennes, avance que l'étroitesse de la relation a un effet significatif sur la réduction de l'asymétrie d'information et sur le taux d'intérêt facturé lors d'une opération de prêt (Harhoff et Tkörting, 1998). Par ailleurs, ils citent (Lehman et Neuberger, 2002), qui montrent également sur la base d'un échantillon composé de 1200 entreprises non cotées que la relation entre prêteur et emprunteur traduit le degré de confiance qui ont un effet sur le niveau de risque que peut assumer le prêteur et facilite l'accès au crédit. Ils ont cité les travaux de (Chan et al, Boyd, Prescott, 1986) ; (Rajan et Petersen,

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1994), (Berger et Udell, 1995), (Meryer,1998), (Manoj et Edmister, 1999), (Omri et Bellouma, 2004).Cependant, la relation de long terme permet au prêteur de toucher du doigt la réalité du projet de l'emprunteur, de voir les vices cachées et ses intentions(Bellouma et Omri, 2008). En effet, (Bellouma et Omri, 2008), sur la base d'un échantillon de 74 PME tunisiennes non cotées sur la période 1998-2002 ont testé l'impact de la qualité de la relation prêteur et emprunteur sur la réduction de l'asymétrie est sur la prime du risque de crédit, avec les variables telles que la confiance, l'ancienneté de la relation, la taille de la firme. Ils avancent l'idée selon la quelle la relation de long terme entre les deux parties au contrat entraine la réduction de l'asymétrie informationnelle à travers les échanges informations et fait naître un climat de confiance. Par conséquent, l'intensité de la relation de long terme réduit le coût de collecte d'informations pour l'institution, ce qui entraine une diminution du taux de crédit.

De fait la relation de long terme permet au prêteur d'exercer un contrôle sur l'emprunteur. En effet, (Vale, 1993) cité par (Eber, 2001), le prêteur exerce un contrôle sur le client quand il possède un compte chez lui. Ainsi l'activité de gestion de comptes du client permet donc à l'institution de perfectionner le contrôle sur l'emprunteur afin de détecter les risques qui s'y trouvent. Se faisant, ce modèle donne la possibilité de savoir choisir le risque par l'observation des mouvements des comptes qu'elle détient. Plusieurs auteurs ce sont illustrés à ce sujet (Cole, 1998), (Degryse et Cayseele, 2000). La détention d'un compte de dépôt serait préalable à l'obtention du prêt et permet à l'institution d'avoir la main misesur l'emprunteur.

D'après (Aubrich, 1998), cité par (Eber, 2001), la relation de long terme permet à l'institution de contrôler l'emprunteur tout en accumulant les informations sur lui qui sur la base des tests statistiquesfiables permettent d'avoir une idée claire sur le client. L'évaluation ne nécessite pas un déplacement, avec un avantage que la collecte informations ne demande pas des coûts supplémentaires puisque le client est évalué sur la base des informations passées. D'ailleurs (Webb, 1992), montre dans son modèle bi-périodique explique la relation de long terme réduit l'asymétrie informationnelle sur le marché du crédit, notamment la sélection adverse. C'est un modèle révélateur de qualité de l'emprunteur puisque le remboursement en période 1 conditionne l'obtention du crédit en période 2.

(Eber, 1999) citée par (Rim, 2012), qui a testé empiriquement sur 250 institutions financières françaises durant la période allant de 1988 à 1992. Qui trouve que les relations à

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long terme impliquent une diminution des coûts opératoires des IMF. Cependant, Il conclut que de telles relations permettent aux IMF d'économiser des coûts de contrôle. De même, en se basant sur un échantillon de 1309 firmes françaises pour la période allant de 1986 à 1990, (Bourdieu et Colin, 1993) découvrent que les relations suivies entre l'institution financière et la firme contribuent à réduire les imperfections d'informations. En effet (Maria, 1995), l'entretien de la relation de long terme permet à l'institution de réduire l'incertitude inhérente à la qualité de l'emprunteur, en fondant son jugement sur les données objectives (le scoring). D'ailleurs elle corrobore en disant ceci la relation de long terme permet à l'institution de disposer d'informations plus précise et accroît l'efficacité des opérations d'évaluation du risque.

B) Limites des travaux de la revue empirique sur la gestion de l'asymétrie d'information

Mais alors, malgré les réussites des travaux empiriques sur la réduction du risque de crédit par une maîtrise ou gestion efficiente de l'asymétrie d'information entre l'institution financière et son client, on a pu néanmoins relever quelques limites qui montrent que beaucoup restent à faire pour parfaire ces travaux.

1) Limite des travaux sur le rationnement de crédit

Les études sur le rationnement montrent que le processus n'est pas aisé car les données sur la demande et l'offre ne sont pas directement observables d'où une estimation approximative, cette situation rend la procédure très complexe. Cependant, dans l'étude de (Oubdi et Amrhar, 2013) et(Ngongang, 2015), démontrent l'insuffisance d'entreprises retenues pour tester le phénomène est réduit (80) et (93) PME ne sont pas significatifs pour conclure sur le nombre des rationnés dans une grande ville. Toutefois, on constate que dans l'étude toutes les catégories préalablement définies ne sont prises en compte notamment la première catégorie composée des firmes qui n'ont pas essayé d'obtenir du crédit et deuxième catégorie composée des entreprises qui n'ont pas essayé de demander de crédit parce qu'elles sont découragées. Les auteurs déplorent le manque de temps pour intégrer la variable des entreprises découragées dans le modèle ce qui pousse à se demander si une étude n'est pas préparée avant son implémentation ?

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Toutefois,(Ngongang, 2015), relève que la méthodologie Boule de neige retenue pour l'évaluation n'a pas facilité la construction des résultats. En somme, on relève que cet enseignement s'est basé uniquement sur l'effectif du personnel pour étudier le phénomène du rationnement, ignorant toutes les données sur le chiffre d'affaires, le total du bilan, la taille de l'entreprise,, l'âge de l'entreprise et son gestionnaire, qui sont variables déterminantes de probabilité élevé d'obtention de prêt pour la continuité de l'exploitation.

Par ailleurs (Buisson et Alexandre, 2014), dans leur étude sur le rationnement des PME françaises ont pris pour méthode d'évaluation l'analyse financière et le calcul des ratios. Toutefois ils ont ignorés l'aspect subjectif du contrat se rapportant à la collecte d'information privées et pertinentes sur les emprunteurs et aussi la qualité et la durée de la relation de crédit et de la confiance que l'échange d'information suscite entre les parties. Raison pour la quelle dans cette étude le pourcentage des entreprises rationnées est très élevé. De même, dans son mémoire (Buisson, 2009), les données utilisées pour étude sont sans renseignement sur l'indépendance des PMEpar rapport à un groupe, et l'échantillon semble contenir des PME non indépendantes peuvent biaiser les résultats. Alors l'estimation du modèle de déséquilibre par le moindre carré n'est pas aisé du fait des hypothèses fortes que application implique.

2) Limite des travaux sur la relation de long terme

La relation de long terme entre l'institution et son client présente des avantages pour les deux parties dans la mesure où le coût de collecte d'information est réduit et que le client bénéficie d'un financement souple et adapté à ses besoins. Mais aussi et surtout certaines limites. De fait,(Omri et Bellouma, 2008), tentent de réfuter la présence d'une rente informationnelle dans la relation de long terme dont est victime les clients fidèles de l'institution, et nous savons pertinemment que la relation de long terme permet à l'institution d'exercer un pouvoir de monopôle sur ses clients et sont enclins à des captures informationnelles qui à la suite d'acquisition d'informations pertinentes sur le client est souvent matérialisé par une hausse du taux d'intérêt. A cet effet,(Kanatas et Venezia, 1989) cité par (Eber, 2001), montrent que le prêteur mieux informé que les autres prêteurs potentiels, détient un avantage informationnel qu'il possède pendant la longue relation de crédit. L'acquisition d'information et cependant l'augmentation du taux d'intérêtoffert implique le monopôle.

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De plus, la longue relation de crédit entraine le laxisme de l'institution de crédit face au contrôle, ici le client reçoit le crédit au-delà de la somme prévue dans le contrat et quand il n'a pas remboursé le précédent il en bénéficie encore. Alors, (Eber, 2001), reprend ses idées de 1999et montre que la relation de long terme peut effectivement conduire le prêteur à relâcher le contrôle de leurs anciens clients, ce qui conduit à un accroissement du risque de portefeuille.

D'après (Hellwig, 1977) cité par (Eber, 2001), la longue relation de crédit amène l'institution financière à refinancer l'emprunteur d'un montant plus élevé encore même quand il présente déjà les signes de faillite étant donné leur relation il aura du financement. (Dewatripont et Maskin, 1995), cité par (Eber, 2001), emboite le pas en soutenant que la relation de terme avec le client, conduit l'institution financière à assouplir les contraintes budgétaires « soft-budget constraint » a l'emprunt c'est-à-dire que l'institution est souvent obligée à accorder un crédit supplémentaire même en situation délicate au client, ceci dans l'espoir de remboursement des crédits passés. Elle considère la maladie financière de son client comme passagère et que les profits futur couvriront leurs dettes. Alors, les charges liées à la notion de soft-budget constraint, proviennent du manque de rigidité de la de l'IMF.

Bien plus, la relation étroite entre l'IMF et sa clientèle peut être un facteur qui vient alourdir le risque de crédit dans la mesure où, elle s'engage envers elle et lui apporte le soutient même en cas de difficultés financières. La confiance née de la longue relation entre l'institution de microfinance et ses clients attenue également le contrôleexercé par le chargé de crédit et sa capacité d'évaluation du risque de l'entreprise emprunteuse. On observe un comportement laxiste de la part de l'institution qui sous l'hypothèse de la fidélisation des anciens clients accorde du financement aux entreprises très risquées.

3) Limite des travaux sur contrat de crédit groupe

Dans les contrats de crédit groupe, le contrôle entre les membres n'est pas bien exécuté du fait d'un manque de leader pour cordonner et suivre les autres membres afin de les motiver à la réussite du prêt. De fait, la satisfaction de la collectivité qui passe avant la satisfaction individuelle n'est pas souvent la motivation des autres membres du groupe où prévaut qu'a même une part importante d'égoïsme personnel. En plus dans le contrat groupe l'IMF est un observateur passif. Bien plus, dans le contrat de crédit groupe les besoins de

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financement entre les membres peuvent être différents ce qui se limite au niveau du montant accordé qui est généralement très faible. En plus, dans les contrats de crédit groupe, les ententes sécrètes possibles entre les membres peuvent rendre la surveillance mutuelle moins effective. Mais alors, (DZAKA, 2009), avance que la constitution du groupe de crédit n'exclu pas toujours le problème de sélection adverse. (Lanha, 2004), pense que les IMF ne contrôlent pas souvent le groupe de crédit, ils avancent souvent l'idée d'une responsabilité conjointe entre les membres et ignorés l'hypothèse que ce sont les hommes qui peuvent se réunir en sachant à l'avance qu'ils ne vont pas rembourser. La proximité n'est pas aussi suffisante pour réduire l'aléa moral et assurer une bonne sélection car les clients qui se regroupent peuvent avoir un risque très élevé. C'est n'est pas aussi un dispositif de sélection a priori car les IMF ne peuvent pas évaluer la solvabilité du groupe le remboursement du crédit.

En somme, ce chapitre s'est intéressé à présenter la revue de la littérature sur la gestion de l'asymétrie d'information et la réduction du risque de crédit dans les IMF. Ce chapitre à trouver les éléments de réponse développer tant dans les recherches théoriques que dans les recherches empiriques. Les IMF ont une certaine expérience dans l'évaluation des emprunteurs, car elles disposent d'une source d'information spécifique. Afin de lever l'asymétrie d'information, les IMF procèdent de plusieurs manières : par le rationnement de crédit, les contrats de prêt groupe, la prise des garanties et la relation de long terme leur permettant de se procurer d'informations privées sur la qualité et les intentions de l'emprunteur. Nous avons montré l'avantage que le prêteur peut tirer de sa relation avecsa clientèle.

Bien que le problème d'asymétrie informationnelle ait fait l'objet de plusieurs recherches théoriques et empiriques. Etudier l'asymétrie d'information dans la perspective de la réduction du risque de crédit à attirer peu d'attention,la plupart des travaux se sont intéressés à étudier la disponibilité du financement, la baisse du taux d'intérêt dans le contexte d'asymétrie d'information, etc.

Nous avons constaté peu d'études centrées sur une institution financière particulière(traité le problème au cas par cas) et non toujours de traiter le problème d'asymétrie informationnelle au niveau national. Un autre problème vient du fait que le secteur de la micro finance ait fait l'objet de très peu d'études sur les problèmes des informations asymétriques.

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Nous avons cherché au cours de cette première partie de présenter l'asymétrie d'information dans la relation entre l'institution de micro finance et son client, nous avons montré que l'asymétrie d'information donne naissance aux problèmes d'anti sélection qui intervient avant toute conclusion de contrat caractérisé par l'asymétrie ex-ante et l'aléa moral qui se caractérise par l'incapacité du prêteur à contrôler son client après la conclusion du contrat, on le qualifie de l'asymétrie ex-post. De même, étant donné l'état imprévisible du futur l'institution engage des frais pour chercher à réduire cette asymétrie d'information et est confronté à un autre problème qui est celui des coûts de transaction, qui comme l'symétrie est sont caractérisés par : la rationalité limité et l'opportunisme.

Cependant la littérature théorique et empirique a développé quelques pistes pour résoudre le problème 'asymétrie d'information dans la relation de financement qui lie les deux parties. Mais alors a présenté quelques limites. Par ailleurs les travaux antérieurs ce sont intéressés à étudier le taux d'intérêt sur la relation de crédit, la disponibilité du financement, au niveau national, très peu ce sont focalisés à étudier l'effet de la gestion de l'asymétrie d'information sur le risque de crédit ou de défaut. Notre travail dans la cadre de la deuxième partie va chercher à contribuer empiriquement à évaluer l'impact de la gestion de l'asymétrie d'information sur le risque de défaut dans un EMF, cas particulier d'AFIB S.A.

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CHAPITRE 3 : PRESENTATION GENERALE DE L'ACE FINANCE OF BUSINESS
S.A ET LE PROBLEME d'ASYMETRIE

Challenger dans le secteur de la microfinance, l'ace finance of business S.A (AFIB S.A), est un établissement de microfinance de deuxième catégorie, qui accorde du crédit à des personnes exclues du secteur bancaire classique. En plus, du crédit elle accorde à sa clientèle d'autres services comme : l'épargne, la domiciliation des compte, le transfert d'argent, le change, etc. De ce fait, dans le cadre de ce chapitre, nous allons présenter AFIB dans son historique et ses objectifs, son organisation, son fonctionnement et ses produits offerts.

Section 1 : création,organisation, fonctionnement et produits financiers d'AFIB S.A

Cette section a pour mission principale de présenter l'institution dans sa généralité tout en présentant les différents services et aussi de présenter les différents produits qu'elle propose à sa clientèle.

A) Création,évolution et organisation

1) Historique et missions

La ACE FINANCE OF BUSINESS S.A (AFIB), est un Etablissement de Microfinance (EMF) de 2ième catégorie, au capital de 674 444 000 F CFA agréé par le Ministère des Finances Camerounais suivant « Arrêté N° 07/414/CF/MINFI du 14 Mai 2007 », et immatriculé au registre spécial du Conseil National du Crédit (N° EMF/2011/0016). Elle est née de l'association des Chefs d'Entreprise (ACE A JEUDI) se réunissant tous les Jeudis, créé en 2003, ayant eu une existence légale en 2004 composé de trente (30) Chefs d'Entreprises Camerounais, d'horizons divers. Cette Association se fixe comme objectif la promotion du développement économique et social du Cameroun. En son sein, elle a créé AFIB qui permet le financement des activités des petites et moyennes entreprises, notamment le financement des marchés publics et le renforcement des fonds de roulement. Dans le domaine social, elle développe le crédit à la consommation grâce à son

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actionnariat et son réseau d'entreprises partenaires. Depuis sa création AFIB compte trois agences dans trois régions différentes : siège social et direction à Yaoundé face commissariat central N°1, l'agence de Bafoussam face maison du parti immeuble UCCAO et l'agence de Douala au carrefour idéal. De même,elle a su adapté les produits aux besoins de la clientèle cible.

Par ailleurs, AFIB a développé différents partenariats notamment avec Allianz Finance qui propose du direct cash ou du mobile money et le Crédit Foncier du Cameroun (CFC) qui à travers le produit « Un Ménage un Toit » accompagne le client à l'acquisition d'un logement. Cette association a aussi pour but d'assurer au maximum l'équilibre social de tout camerounais quelque soit son niveau de vie.Par ailleurs, AFIB a pour ambition d'étendre son réseau dans la région du Grand Nord, dans la ville de Bertoua et dans des zones rurales telles que Dschang.Cependant, AFIB s'est fixée des objectifs suivent.

Comme tout établissement de microfinance de deuxième catégorie, AFIB SA a comme missions : oeuvrer pour le renforcement du développement de l'économie nationale ; participer à la création d'emploi,mettre à la disposition de la population des financements adaptés à leurs besoins ; fournir les services financiers de qualité aux populations exclues des Banques classiques; Améliorer la qualité du service rendu aux clients et la sauvegarde de leurs dépôts, sécuriser les fonds des clients et de nouer avec eux une relation solide.

2) Organisation et fonctionnement

Dans cette partie nous distinguons les organes décisionnels et les organes opérationnels qui veillent à la bonne marche de l'institution.

a) Organes décisionnels

Nous entendons par organes décisionnels les services qui prennent des résolutions. Parmi ces organes nous pouvons citer entres autres ;

Dans son organisation, l'accent est mis sur l'amélioration de la qualité de service rendu aux clients et la sauvegarde de leurs dépôts. Pour cette raison,elle attribue également un certain nombre de fonctions administratives et de gestion aux différents services de l'institution. La politique de gestion mise en place implique à chaque niveau hiérarchique des responsabilités, Cette stratégie a pu se justifier par la combinaison de toutes les compétences

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et énergies capables de donner vie aux ambitions d'AFIB, tout en assurant que les actions sont planifiées. Elle est composée de l'organisation institutionnelle et technique

? L'organisation institutionnelle comprend :

-L'assemblé générale des membres (AG) : Elle réunit tous les actionnaires d'AFIB S.A qui sont au nombre de trente, et constitue l'organe suprême de délibération et de décision. Elle est souveraine et ses décisions s'appliquent à tous convoquée par le conseil d'administration, toute décision (résolution) prise par elle doit être conforme à la loi d'AFIB SA, aux statuts et règlement intérieur d'AFIB SA.

-Le conseil d'Administration (CA) :Il est présidé par le président du conseil d'administration assisté d'un vice-président. Le conseil d'administration est un organe de gestion, seule l'assemblée générale peut limiter et augmenter ses compétences ; il est composé d'au moins neuf (09) membres et au plus douze (12) membres. Il est chargé de convoquer l'assemblée générale, de recruter, de nommer et de licencier les cadres. Il doit prendre toutes les mesures nécessaires à la sauvegarde des fonds, avoir, stocks, bien et équipement. Il peut déléguer une partie de ces pouvoirs au président du conseil d'administration et au directeur général, on retrouve également ;

? Le commissaire au compte : il vérifie et dresse un rapport à l'attention du conseil d'administration et de l'assemblée générale.

? Le comité de crédit : désigné parmi le personnel cadre d'AFIB et de l'assemblée générale , il est chargé d'étudier et d'approuver ou non les demandes de crédit émanant des clients.

.

-Le conseil de surveillance : c'est l'organe suprême de contrôle, il contrôle et veille sur la bonne gestion des caisses et de budget voté, ce conseil a le pouvoir de vérifier la régularité et l'exactitude des opérations de l'institution, il contrôle les dossiers de crédit afin de surveiller le remboursement des prêts et du contrôle de gestion (02 commissaires aux comptes agrées).

-La direction générale : qui coordonne l'ensemble des directions (commercial, exploitation, ressources humaines, etc.). Elle est responsable de la déclinaison de la stratégie de l'entreprise au niveau de toutes ses activités.Elle a aussi pour rôle de contrôler, vérifier et signer tous les dossiers de crédits elle représente l'institution lors des assemblées générales.

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Cependant, elle demande des explications aux autres directions en cas d'anomalies et d'irrégularités constatés. Elle est aussi soumise au contrôle des gestionnaires qui peuvent consulter tous les dossiers de nature à leur faciliter le travail.

-Le comité de crédit : Il est chargé de décider (d'accorder, d'ajourner, de refuser) les dossiers de crédit présentés par l'agent de crédit. Il veille aussi à ce que l'emprunteur respecte ses engagements et en particulier rembourse régulièrement son crédit, il suit le remboursement des prêts accordés et assure l'animation des agents de crédit en organisant des réunions périodique, afin d'informer et sensibiliser sur le recouvrement.

-le département audit interne :Il s'assure régulièrement de la bonne conduite de l'activité des différents services de la collecte dans les normes de l'information comptable et financière, des politiques de crédits ; vérifie le respect des normes en matière de risque ; formule des recommandations visant à l'amélioration de l'efficience et du rendement des services ; veille à la protection du patrimoine d'AFIB SA ; suit l'exécution des différents budgets ; fait des rapprochements et des analyses dans le but d'éviter des malversations par les employés lors des imputations comptables.

b) Organes opérationnels

Nous entendons par organes opérationnels les services qui se chargent d'exécuter les résolutions prises par les organes décisionnels. Nous avons entre autre :

-le service commercial et marketing : Il est chargé de vendre l'image et les produits d'AFIB SA auprès du public ;assure la coordination des activités commerciales sur le réseau ; le suivi des opérations bancaires sur le réseau ; la communication externe et interne, le marketing, la coordination des activités de gestion de trésorerie des comptes clients.

-le service administratif et comptable : Il est chargé de centraliser toutes les opérations comptables de la direction générale etdes agences et s'assure de leur traitement informatique ; il supervise l'établissement de tous les états financiers périodiques ; de la gestion des stocks des valeurs bancaires ; du pointage des journées comptables ; du traitement des salaires du privé (salaire et frais de gestion) ; de l'état de rapprochement bancaire ; du suivie de déclaration TVA et de l'archivage des journées comptables ; gère la caisse interne (caisse crée pour les petites dépenses d'un montant inférieur à 3000FCFA en faveur du personnel).

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-Le service Informatique : Il assure la maintenance du parc informatique ; de gérer tous les équipements Informatiques ; installe les logiciels bureautiques ; installe les paramètres et configure un pro-logiciel bancaires ; mets à la disposition des utilisateurs des données comptables ; consolide les données bancaires du réseau.

- les services Juridiques, Engagement, Recouvrement et du contentieux :Il est chargé de donner les conseils pratiques a la rédaction des contrats civils, commerciaux et autres engagements pris ou à prendre par AFIB SA ; il donne un avis sur l'aspect de tout nouveau produit ; assure le suivi des différentsdébiteurs en utilisant des ressources et des outils mis à sa disposition par AFIB SA , en rapport avec la politique de recouvrement AFIB SA ; de se mettre en rapport avec les correspondants juridiques afin d'établir des procédures de recouvrement ; assure le recouvrement des crédits et découverts impayés depuis au moins 90 jours après acompte de la date d'échéance ; contrôle des amortissements et provisions pour crédit non récupérables ; informe, encadre et conseille les différents services impliqués dans le processus d'octroi des crédits sur les conséquences et difficultés résultant d'une mauvaise analyse de dossier de demande de crédit / découvert ; négocie les remboursements ; assiste le service commercial et marketing dans les activités telles que la collectes des fonds, les ouvertures des comptes dans les limites définies par la direction générale.

- Le service de la caisse :Service ayant la charge de percevoir les fonds déposés par les clients (versements) et aussi le paiement des clients (retrait). A cet effet, la caissière doit faire attention à toutes les opérations qu'elle exécute afin d'éviter les erreurs de caisse. Elle doit afficher le même comportement que le guichetier(e) s'occuper plutôt des opérations suivantes : contrôler les billets à l'encaissement ; tenir le cahier d'arrêt de caisse ; s'assurer en fin de journée que la caisse est juste ; recevoir tous les versements espèces et exécuter tous les paiements ; tenir le coffre-fort conjointement avec le chef d'agence ; procéder aux opérations de change et de transfert.

- Le service des opérations :Placé sous l'autorité du chef d'agence, il le seconde dans ses fonctions. Il est chargé de la bonne exécution de l'ensemble des tâches administratives et supervise le travail de chaque employé ; il doit vérifier l'arrimage entre le solde caisse(physique) et le solde comptable en tant que chef service de caisse ; la mise en place des crédits accordés, l'état des engagements ; du traitement des opérations inter agence, des bons

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caisse, des dépôts à termes, des effets de commerce, des cautions de soumission des marchés publics ; autorise les paiements suivant les montants réglementés par la hiérarchie.

- Le servicede la clientèle :Il est chargé de l'ouverture des comptes ; veille sur les engagements à travers le traitement des dossiers de crédit et du recouvrement des créances ; suit l'application de la politique des crédits ; s'occupe de la revue quotidienne de la liste des comptes en anomalie.

-Le service du guichet : Compte tenu du fait qu'il est le premier contact entre AFIB SA et le client, il accueille les usagés, apporter tous les renseignements nécessaire au client ; ouvre les comptes, aide les clients à établir les reçus de versements, de retrait et les chèques ; le guichetier(e) doit également exécuter avec attention, conscience professionnelle les taches suivantes : transmettre les dossiers aux différents services interne concernés, gérer les rendezvous et harmoniser différentes rencontre du directeur générale avec les clients et les tiers.

B) les différents produits et services proposés à la clientèle

AFIB a pour objectif de proposer des services financiers de qualité à sa clientèle. Son offre de produits et service vise la gestion sûre et rentable de leur épargne et la mise en place des financements adaptés à leur besoins. De ce fait, elle propose tour à tour à sa clientèle des produits suivants.

1) Les produits proposés à la clientèle

? Types de comptes

Lescomptes d'épargne

L'épargne est définit comme la partie du revenu qui n'est pas destinée à la consommation et est réservée pour une utilisation future. Ce pendant AFIB offre plusieurs formules d'épargne à sa clientèle, on peut citer entre autre :

Le compte d'épargne particulier ; il donne la possibilité à un client qui a un excédent de revenu de mettre dans le compte auprès d'AFIB, avec un taux de rémunération de 6% l'an. C'est un compte qui ne concerne que les personnes physiques. Par ailleurs pour ce compte,leminimum est de 15000 F CFA, deux photos 4*4, une photocopie de la carte nationale d'identité (CNI) et un plan de localisation.

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Le compte d'épargne association ou tontine ; crée pour des associations ou groupe de personnes dans le but de mettre en sécurité leurs fonds, il ne génère pas d'intérêt et n'est jamais débiteur. Par ailleurs pour ce compte, leminimum est de 15000 F CFA, deux photos 4*4 des mandataires, une photocopie de la CNIdes mandataires, autorisation de création et le procès verbalde l'assemblée générale ayant élu les membres du bureau et un plan de localisation.

Le compte d'épargne d'investissement ;il donne la possibilité aux clients qui ne peuvent mobiliser des grosses sommes pour la réalisation de leurs projets d'épargner afin de les réaliser dans le futur. Cependant, c'est une formule qui permet au client de bénéficier d'un crédit égal au multiple de la somme épargnée. Il nécessite à l'ouverture un minimum de 25000 F CFA, un taux d'intérêt négocié de 3% l'an et versement constant.

Epargne journalière ; cette formule donne la possibilité aux petits épargnants de pourvoir épargner une somme constante tous les jours et avec la possibilité d'entrée en possession à tout moment.Ce type de compte ne nécessite pas de frais à l'ouverture.

Les comptes chèques :

Les comptes chèque particulier : ce type de compte est ouvert par les particuliers généralement les hommes d'affaires pour leur opérations personnelles, ils ont la possibilité de déposer les chèques banques pour l'encaissement sur ces comptes et l'institution se charge de déposer à la banque et encaisse à la place du client. Il ne produit pas d'intérêts mais supporte plutôt des charges chaque fin du mois. Pour ce type de compte il faut un minimum de 25000 F CFA à l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI et un plan de localisation.

Les comptes chèque salarié : dans ce compte,l'on rencontre généralement les salariés du secteur privé et les fonctionnaires. Il permet à AFIB de virer les salaires de leurs clients. Néanmoins, ces comptes ne nécessitent pas d'un minimum à l'ouverture, mais plutôt les charges, pour chaque tranche de 25 000 fcfa AFIB prélève une somme de 250 fcfa. Pour son ouverture il faut, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI et un plan de localisation, dernier bulletin de solde, l'attestation de présence effective au travail, la décision de mise en retraite en cas de pension.

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Les comptes courants : encore appelés comptes entreprises, ils concernent les sociétés, les établissements commerciaux et certains organismes. Ils offrent la possibilité aux clients de bénéficier des opérations de crédits tels que les remises d'effets à l'escompte, les facilités de caisse et les avances sur fonds.

Lescomptes courants des entreprises individuelles et Les comptes courants SARL :ces comptes permettentaux entrepreneurs qui ont des micro-entreprises de bénéficier des services financiers et de déposer les chèques pour encaissement à la Banque. Alors il faut un minimum de 100000 F CFA à l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI du gérant, un plan de localisation, une photocopie (de titre de patente, du registre de commerce, de la carte de contribuable). Et une expédition des statuts de PV de l'AG ayant élu le gérant.

Les comptes courants sociétés anonymes :ces comptes permettent aux entrepreneurs qui ont des micro-entreprises de bénéficier des services financiers (des versements, retraits et crédits) et de déposer les chèques pour encaissement à la Banque. Alors il faut un minimum de 100000 F CFA à l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI du Directeur, un plan de localisation, une photocopie (de titre de patente, du registre de commerce, de la carte de contribuable), une expédition des statuts PV de l'AG ayant élu le conseil d'administration,PV de l'AG ayant élu le président du conseil d'administration (PCA), un acte de délégation de pouvoir.

Les produits de la finance Islamique (PFI) : ce sont l'ensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes de la Charia, qui supposent l'interdiction de l'intérêt, de l'incertitude, de la spéculation, l'interdiction d'investir dans des secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, les paris mutuels, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits. Pour ces types comptes, on a :

Le compte d'épargne islamique : compte qui donne la possibilité aux musulmans de faire de l'épargne tout en respectant les principes de la charia (non production d'intérêts).Par ailleurs pour ce compte, leminimum est de 15000 F CFA, deux photos 4*4, une photocopie de la carte nationale d'identité (CNI) et un plan de localisation.

Le compte courant islamique : pour les entreprises qui respectent les principes de la charia. Alors il faut un minimum de 100000 F CFA à l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI du Directeur, un plan de localisation, une photocopie (de titre de

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patente, du registre de commerce, de la carte de contribuable), une expédition des statuts PV de l'AG ayant élu le conseil d'administration,PV de l'AG ayant élu le président du conseil d'administration (PCA), un acte de délégation de pouvoir.

Les placements : c'est la possibilité qu'AFIB donne à ses clients de pouvoir faire une épargne importante pour la réalisation des grosses oeuvres dans le futur, elle propose entre autre ;

Les Bons de caisse (BDC) : En souscrivant un bon de caisse, le particulier met à la disposition d'AFIB des fonds dans une perspective de placement et dont le retrait est convenu à échéance dit. Somme qui sera majorée d'intérêts pendant la durée de prêt, pouvant être précomptés ou post comptés, ils ne supportent aucune taxe. Cependant la souscription d'un bon de caisse exige un minimum de 500000 F CFA à la souscription et d'une durée minimale de 3 mois.

Le dépôt à terme(DAT) : c'est est une somme d'argent mis à la disposition d'AFIB par la clientèle et dont le retrait est convenu à une échéance déterminée. Il supporte les charges. Ici les intérêts sont post comptés et négociables en fonction du placement. Cependant le minimum à la souscription est de 500000 F CFA et d'une durée minimale d'un 1 an.

? Les crédits

Le crédit est l'opération par la quelle AFIB met ou promet de mettre à la disposition de ses clients des fonds pour la poursuite de leurs activité. Cependant, AFIB offre plusieurs variables de crédit à sa clientèle partant du découvert au crédit d'investissement et du crédit spécifique comme le créditwomenBooster.

-Le découvert : est considéré comme un crédit de trésorerie consenti à un client particulier sur une courte durée afin combler le décalage d'une rentrée des fonds. Le taux de ce genre de crédit est de 2% du montant accordé.

- Crédits scolaires ;

- Crédits de consommation ; - Crédit d'investissement ;

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- Le crédit « womenBooster » : est un système de microcrédit accordé aux femmes pratiquant de petits métiers.Il est conçu pour apporter une aide aux femmes ayant une activité à faibles revenus en leur permettant de maximiser leur production afin qu'elles réalisent des bénéfices supplémentaires d'une part, et d'autre part, d'encourager celles qui sont volontaires et n'ont pas les moyens de commencer une activité ou à créer des petits métiers. De ce fait, ce crédit se veut un moteur pour l'épanouissement de la femme camerounaise. De même, le secteur informel animé par les femmes des associations villageoises, parfois regroupées en Groupements d'Intérêts Communs (GIC) regorge des potentialités à développer. Cette catégorie de consommateur, faute de garantie est exclue du système bancaire classique pourtant elle a aussi besoin du crédit devant avoir un effet de levier indiscutable. A travers un mécanisme de gestion assez souple et adapté, nous encourageons ainsi l'entreprenariat féminin ou alors des petites activités qui, incontestablement deviennent des gros consommateurs par la suite.

-Le crédit « Un Ménage Un Toit » : en partenariat avec le CFC,AFIB aide ses clients à réaliser leurs projets immobiliers en les accompagnants, techniquement et financièrement, grâce à leur expertise. « Obtenez un financement et construisez la maison de vos rêves », ceci est la devise de ce crédit. En plus, il présente l'avantage de faciliter l'acquisition d'un terrain (bâti ou non), achever ou améliorer le confort d'une maison aux clients à faible revenu. Cependant, les ciblessont les investisseurs et partenaires sociaux, les fonctionnaires, les retraités, les associations légalisées, salariés du secteur parapublic ou privé, taximen, bayam-sellam, Etc. En effet,le crédit « Un Ménage Un Toit » se repose sur un préalable apport personnel (condition indispensable à l'obtention du prêt CFC), obtenir des plans et devis, faire vos études de sols, obtenir un titre foncier, faire une levée topographique, obtenir un dossier de permis de bâtir, monter un dossier technique, maitrise d'ouvrage à réaliser, suivi de vos chantiers.

2) les services

Pour les services nous avons ;

Les Versements (espèces et déplacés) et retraits (déplacés et espèces) qui permettent aux clients d'effectuer les mouvements de versement et de retrait dans leurs comptes quelque soit l'agence dans laquelle ils se trouvent.

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La mise à disposition(MAD)qui permet aux clients d'AFIB de mettre une certaine somme d'argent par le débit de leurs comptes à la disposition d'un tiers.

Le transfert Western union est un moyen fiable d'envoi d'argent à ses proches. Cependant, dans le but de satisfaire ses clients et non clients,AFIB effectue les services western union. Ainsi, ce service apporte un soutien considérable aux bénéficiaires et est reparti dans les trois agences que compte AFIB.

Le virement interne : il faut entendre par là, toute opération affectant deux comptes des clients dans les agences différentes ou dans une même agence. Cette opération peut aussi concerner deux comptes d'un même client, et est toujours initiée par les clients qui ont des comptes.

Les encaissements des chèques : c'est l'opération par la quelleAFIB se charge de déposer les chèques de ses clients pour encaissement à la banque. Les frais liés à cette opération est de 2000 F

3) Les garanties ou suretés

AFIB, comme toutes les institutions financières qui font du crédit à ses clients, se protège contre un éventuel risque de non remboursement des clients. De fait, cette opération de sécurisation du crédit passe par la prise des garanties. Les garanties retenues par AFIB sont de plusieurs ordres, on a les suretés personnelles (cautionnement et l'aval), les suretés réelles (le nantissement, le gage et l'hypothèque), l'assurance crédit, la domiciliation de traitement et de salaire.

4) La concurrence

Les récentes fermetures des quelques établissements de microfinance ces dernières années ont rendu le secteur très concurrentiel, en ce sens que les clients sont devenus très exigeants très réticents vis-à-vis de ceux qui restent. Alors il revient aux établissements demontrer qu'ils ne vont pas faire faillite. Cependant, les concurrentes d'AFIB sont : la SOFINA S.A, ADVANS, ACEP, le Crédit communautaire d'Afrique (CCA), la Financial House, EB-ACCION, MIGEC, MUPPECI, FIRST TRUST, etc.

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Section 2 : le problèmed'asymétrie d'informationet cause du risque de crédit dans à AFIB S.A

Nous avons dans le cadre de notre étude relevé certains éléments qui expliquent le choix de notre sujet de mémoire. Il est important pour nous de rappeler que toute l'activité d'intermédiation est liée à un risque ou à une asymétrie d'information, chacune des parties au contrat veut tirer de la faiblesse de l'autre. Encore, la relation institution de microfinance et les micro-entreprises est plus asymétrique que celle des grandes entreprises à cause de leurs opacités

L'asymétrie d'information est la situation dans la quelle une partie au contrat cache à son vis-à-vis, les informations que s'il est au courant va l'empêcher de s'exécuter. Les institutions de microfinance subissent deux types ou formes d'asymétries d'informations : l'asymétrie d'information liée à l'environnement économique et l'asymétrie liée au fait de l'emprunteur.

A) l'asymétrie d'information liée au fait de l'environnement économique

Cette forme d'asymétrie d'informationne relève pas des actions de l'une partie, les deux paries subissent la conséquence de sa réalisation. Nous pouvons citer à cet effet : le risque pays ; les pays politiquement instables constituent un grand risque pour les agents économiques plus encore pour les institutions financières qui ont financé les entreprises du pays, dans la mesure où la situation peut dégénérer à tout moment et elles perdent donc leur capital. Le secteur d'activité qui n'est pas réglementé est toujours à la merci d'un éventuel risque, la chute du prix des produits qui ont fait l'objet d'un prêt, etc. cette forme d'asymétrie ne pas l'objet de notre étude.

B) l'asymétrie liée au fait de l'emprunteur

L'asymétrie d'information liée à l'activité d'intermédiation est due au fait de l'emprunteur. Nous prenons le cas, d'un client qui vient nous voir pour solliciter un financement de 10 000 000 F CFA, ceci dans l'optique de faire une plantation de cacao, il fournit toutes les pièces nécessaires pour un prêt, et son gestionnaire constate après le financement que le client a pris de l'argent pour autre chose que sa plantation. Situation que elle est connue avant il n'aurait pas eu le prêt. Cependant il ya des cas où le client relise le projet pour le quel il a demandé le prêt et le banquier se rend compte après que le terrain de la plantation n'appartient pas au client et qu'il en contentieux.

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La difficulté vient aussi du fait de l'opacité des micro-entreprises avec les quelles les IMF fonctionnent, où elles ont le plus souvent trois comptes de résultats en fin d'exercice, un pour le fisc, l'autre pour l'institution de crédit et le dernier pour ses actionnaires. Le caractère incertain et imprévisible amène à ne pas connaître sa vraie nature, car toutes les informations sensibles sont cachées ou dissimulées. L'environnement peu transparent caractérise l'existence de certaines entreprises d'où on se demande le nombre de faux bilans dans leurs fonctionnements, la non transparence dans le fonctionnement fait que les informations qu'elles produisent sont inadéquates avec les informations qu'on leurs demandent. L'incertitude caractérise les informations fournies. Les informations comptables ne permettent pas de calculer la valeur des ces entreprises.

Le marché de crédit des TPE n'est pas efficient dans ce sens qu'elles ne produisent pas les informations dont on a besoin pour les évaluer. Toutefois, l'incertitude est grande, même quand on demande les garanties, elles ne sont toujours à porté de main.

Une autre situation émane du fait qu'AFIB travaille beaucoup plus avec les prestataires de services qui apportent les bons de commande à financer. On sait d'ailleurs que la durée d'un bon est 90 jours. Mais le cadre des bons en faveur de l'Etat où on a financé les travaux de réaménagement à l'Université de Douala avec au moins 10 millions de francs depuis 2014, est resté impayé jusqu'à nos jours et le client soutient qu'il va encaisser avant de rembourser. Ce sont des situations qui conduisent à un véritable problème de trésorerie, est cela est dû à une mauvaise appréciation de l'agent de crédit.

Un client demande un prêt pour un remboursement unique à la fin du mois, en justifiant que le prêt est destiné à faire dédouaner sa marchandise au port. De ce fait sur la base de la confiance qui existe entre les deux parties, il obtient le prêt sans problème, toutefois à l'échéance il ne se signale même pas et après un mois de l'échéance qu'il revient demander le moratoire. Cette situation montre le caractère imprévisible et incertain des clients.

En somme la relation entre le prêteur et l'emprunteur est caractérisée par l'incertitude, la transparence, la pertinence des informations fournies par divers clients, d'où la flambée du risque de crédit dû a une mauvaise appréciation de la qualité du client.

Ce chapitre nous a permis de comprendre l'environnement d'AFIB, son organisation, son fonctionnement et les différents services qu'elle offre à sa clientèle. Toutefois elle nous a permis de voir que l'asymétrie qui caractérise l'activité des IMF provient soit l'asymétrie

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d'information liée à l'environnement économique et l'asymétrie liée à l'emprunteur. Cette asymétrie augmente le risque de crédit à AFIB.

Toutefois avec la méthode qualitative à travers les variables explicatives retenues pour apprécier le risque de crédit est appliquée au quatrième chapitre,nous allons à réduire le risque de crédit du portefeuille d'engagements d'AFIB, afin d'accroître sa rentabilité.

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CHAPITRE 4 :APPROCHE METHODOLOGIQUE ET PROPOSITION D'UN
SYSTEME DE REDUCTION DE L'ASYMETRIE D'INFORMATIONA AFIB S.A

L'objectif de ce dernier chapitre de notre mémoire est de nous pencher sur une étude empirique, sur la réduction du risque de crédit c'est-à-dire le risque de non remboursement de crédit par la gestion efficiente de l'asymétrie d'information à AFIB S.A. Se faisant, nous allons utiliser la méthode qualitative pour tester empiriquement notre idée de départ,qui est celle de la réduction du risque de crédit à AFIBpar une gestion efficiente de l'asymétrie d'information dans sa relation avecsa clientèle.

Section 1 :approche méthodologique de l'étude sur la gestion de l'asymétrie d'information et la réduction du risque de crédit à AFIB S.A

A) la méthode d'analyse, la source des données, les techniques de collecte et de traitement des données

Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour l'utilisation d'une approche qualitative.Nous voulons monter à travers la méthode retenue que la gestion efficiente de l'asymétrie d'information a un impact significatif sur la réduction du risque de crédit dans les IMF.Notre étude,a comme base d'analyse les 100 anciens dossiers de crédits accordés aux TPE et PME mis à notre disposition à AFIB S.A. Afin de vérifier le pouvoir explicatif des variables descriptives retenues pour la gestion efficiente de l'asymétrie d'information sur la réduction du risque de non remboursement. Les techniquesde collecte de données utilisées sont la technique d'échantillonnage non aléatoire (échantillonnage par quotas),l'entretienauprès des agents de crédits d'AFIB sur la méthode d'évaluation du risque de crédit, afin de vérifier s'ils mobilisent les mécanismes incitatifs et de contrôle pour mieux gérer le risque.Nous allons procéder par l'analyse des variables explicatives pour tester leur pourvoir explicatif sur la réduction du risque de crédit.(L'âge de l'entreprise, la taille de, l'entreprise, l'évolution du chiffre d'affaires, la valeur des garanties, la durée de la relation. Ainsi, notre travail s'inspire du modèle (Omri et Bellouma, 2004, 2008).

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1) la variable expliquée

Le risque de crédit(Risk), est la variable expliquée et que sa présence est du à une asymétrie d'information qui existe entre le prêteur et l'emprunteur. Le risque de crédit est considéré si après trois mois de l'échéance le crédit n'est pas remboursé, ceci parce que notre travail traite du crédit d'exploitation ou de court terme. Cependant le risque de crédit est une variable binaire et prend la valeur 1 en cas de non remboursement à l'échéance et 0 si non.

2) Les variables explicatives

- La forme juridique (FJ) : la forme juridique a une influence sur les informations privées détenues par les dirigeants, de leur incitation et de leur capacité à déporter le risque sur les institutions financières. (Elsas et Krahnen, 1998), cité par (Omri et Bellouma, 2004). En effet le risque de crédit est plus élevé en ce qui concerne les sociétés anonymes (SA) que les sociétés à responsabilité limité (SARL) dans la mesure où elles restreignent l'accès aux institutions financières aux biens privés des propriétaires en cas de non respect des engagements préalablement conclus. Mais alors, dans le cadre de notre étude l'entreprise la plus risquée qu'elle soit une SA ou une SARLest celle d'une société unipersonnelle où le capital est concentré entre les mains d'une personne et qu'on soit dans l'impossibilité defaire la différenceentre les fonds privés et le capital de l'entreprise. Et une entreprise à capital ouvert entre plusieurs actionnaires présente un risque de défaut moins élevé. Cependant la forme juridique de l'entreprise est mesurée par une variable binaire, égale à 1 si la société est à capital ouvert entre plusieurs actionnaires et 0 si elle est une société unipersonnelle. Nous escomptons pour cette variable un signe négatif.

- Le secteur d'activité (SEC): le secteur d'activité peut expliquer le risque de non remboursement de crédit, comme pensent (Omri etBellouma, 2008), le secteur d'activité est une variable très connue par les institutions financières et peut les orienter dans la prise de décision d'octroi de crédit. Il renseigne sur la dangerosité du projet et motive la décision du prêteur. Bien plus, la prospérité régnante, dans un secteur n'est fonction de la conjoncture économique et des changements de l'environnement en termes de menaces et d'opportunités, étant donné que certains d'activité sont sensibles à la conjoncture économique et sont considérés comme plus risqués par les institutions financières. Cette variable est incluse dans notre étude pour montrer la différence des entreprises qui composent le portefeuille de crédit d'AFIB. Elle incorpore les entreprises faisant dans le secteur de service et les entreprises

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industrielles. Alors, c'est une variable binaire qui prend la valeur 1 si l'entreprise opère dans le secteur des services, et 0 si l'entreprise opère dans le secteur industriel. Nous escomptons pour cette variable un signe négatif.

- L'ancienneté dans la relation(ANC) : la relation de long terme permet à l'institution d'accumuler les informations sur l'emprunteur. Elle est un bon indicateur qui renseigne sur la capacité de l'entreprise à honorer ses engagements, sur sa moralité et ses intentions. Bien plus, elle donne une idée claire sur l'emprunteur, sur la base des informations préalablement recueillies, car l'IMF connait depuis long temps son client et peut comprendre ce que le client a l'intention de cacher.Afin de mieux évaluer son niveau de risque de crédit. De ce fait, nous pouvons dire que plus la relation dure dans le temps, plus le prêteur connait l'emprunteur et plus le risque de crédit devient faible. Elle est une variable binaire et prend la valeur 1 quand la relation va au-delà de deux ans, et 0 sinon. Elle correspond à la différence entre la date où on bénéficier du premier crédit et la date d'entrée en relation avec l'institution. Le signe escompté pour cette variable est négatif dans la mesure où on connait son vis-à-vis.

- La confiance (CNF) : la confiance est une variable importante dans le cadre de l'activité d'intermédiation financière qui est caractérisée par une asymétrie d'information. Bien plus, elle est un peu comme un remède qui vient penser les problèmes d'incertitudes dans les transactions financières. D'après (Rivaud et Danset, 1996), citée par (Rim, 2012),La confiance mutuelle entre le prêteur et l'emprunteur augmente leur capacité à communiquer et aide à réduire le risque de crédit, puisse que la décision du crédit est prise sur la base d'information exacte et précise. Certes, la confiance se construit au cours de la relation entre les institutions et les clientset émerged'informations privées accumulées dans le temps. Aussi, la confiance est associée à une grande capacité de production d'informations sur son vis-à-vis, et une meilleure connaissance de l'emprunteur, de ses intentions, bref elle est révélatrice de la qualité de l'emprunteur et traduit un risque de crédit très faible.Par conséquent d'après les travaux (Omri et Bellouma, 2008), elle est une variable binaire et prend la valeur 1 si le chargé d'affaires est très satisfait de la prestation de son client. et 0 autrement. Le signe escompté pour la confiance mutuelle entre le prêteur et son client est négatif dans la mesure où l'institution maîtrise son client a travers les informations sensibles qu'il a sur lui. (Voir Annexe 4).

- La communication (COM) : la communication est aussi une variable qui aide à la prise de décision, la multiplication de contact direct entre les deux parties amène à échanger

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sur les caractéristiques de l'entreprise. D'après (Omri et M. Bellouma, 2004), la fragilité du système informationnel accentue le risque de crédit que les entreprises présentent, car elles hésitent à communiquer que ce soit pour des raisons fiscales ou concurrentielles. La communication permet de lever le doute qui perse sur les TPE. Elle est une variable binaire, et prend la valeur 1 si l'entreprise est en contact permanent avec le chargé d'affaires et que la décision du crédit émane du face à face, et 0 autrement. Le signe correspondant à la variable communication est négatif.

- L'exclusivité dans le financement (EXC) : elle est importante, car monopolisé le financement permet d'accumuler rapidement les informations nécessaires à l'évaluation du risque que représente le client. En plus, elle est importante dans la consolidation du climat de confiance qui peut exister entre les parties, et renforce la relation de long terme, (Rim, 2012). Aussi, le risque de crédit qui y est attaché est faible. C'est également une variable binaire, qui prend la valeur 1 si l'entreprise bénéficie du financement d'une seule institution financière, et 0 ailleurs. le signe correspondant à cette variable est négatif dans la mesure où le prêteur détient les informations sensibles pour l'évaluation de l'entreprise.

- Historique du compte (HC) : les mouvements d'un compte permettent à l'institution de déterminer la capacité de remboursement d'un client. L'historique du compte renseigne sur le client, et constitue une source d'information très riche pour faciliter l'évaluation de l'emprunteur.Bien plus,l'historique permet au prêteur de surveiller l'emprunteur par les mouvements dans le compte afin de mieux gérer le risque de crédit dans la mesure où il détient les informations sur son client, sa capacité d'épargne, les revenus. (Mester et al, 2007), cité par (Rim, 2012). Par conséquent, elle peut avoir une corrélation négative avec le risque de crédit. Certes, elle est une variable binaire, et prend la valeur 1 si l'emprunteur a un compte d'épargne dans l'institution, ceci partant du fait que c'est un compte qui fonctionne toujours en ligne créditrice ; et 0 ailleurs. Le signe correspondant à cette variable est négatif.

- La taille de l'entreprise (TAI) : le degréd'asymétrie d'information est fonction de la taille de l'entreprise. En effet, les firmes de petites taille sont très opaques et fournissent peu d'informations aux prêteurs ceci est dû aux coûts fixes de divulgation d'informations (la crainte d'un refus de financement). D'ailleurs, la prospérité des entreprises dépend le plus souvent de la réussite d'un projet particulier, ce qui n'est pas le cas avec les grandes entreprises. La taille est présumée donner une idée sur la capacité de l'entreprise à respecter ses engagements et sur le niveau de sa santé financière. Cependant, elle a un impact négatif

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sur le risque de non remboursement. D'après (Omri et Bellouma, 2008), elle est mesurée en prenant en compte le logarithme népérien du total des actifs. Par conséquent, le signe correspondant à la variable taille est négatif.

- L'âge de l'entreprise (AG) : c'est un indicateur qui renseigne sur le palmarès de l'entreprise, sur sa viabilité. Elle prend en compte, l'intervalle de l'année de création et l'année d'étude. En effet, les anciennes entreprises sont moins vulnérables que les nouvelles ; car elles sont plus connues des prêteurs et sont faciles à évaluer et des multiples échanges permettent de réduire l'asymétrie d'information. De fait (Rim, 2012), les jeunes entreprises sont plus risquées que les anciennes, étant donné que les TPE sont parfois très jeunes et leur vulnérabilités sont plus grande. Le signe escompté pour les firmes plus âgées est négatif dans la mesure où elles ont gagnées en expérience.

- Le levier financier (LVR) : le niveau d'endettement d'une firme, est un véritable signal de sa qualité et de son aptitude à honorer ses engagements. De même, le capital composé de fonds propres se traduit par une politique d'investissement conservatrice et moins risquée pour les prêteurs dans la mesure où l'ensemble des pertes sont supportées par les actionnaires. D'après (Omriet Bellouma, 2008), un niveau élevé de dettes traduit un risque important de défaillance. Il est mesuré par le ratio dettes sur les capitaux propres. C'est un véritable facteur explicatif du risque de non remboursement lié à un emprunteur, le taux d'endettement élevé traduit un risque de défaut élevé et prend le signe positif car le taux d'endettement d'une firme traduit la vulnérabilité de cette firme.

- La liquidité réduite (LQR) : elle traduit le rapport des créances sur les dettes à court terme, il permet de mesurer la capacité de remboursement de l'entreprise à court terme. Selon (Berger et Udell, 1995), cité par (Omri et Bellouma, 2008), le niveau de la liquidité dépend de la nature de l'activité et de la vitessede rotation de stock.La variation de stock prouve la bonne santé de l'entreprise, et donc traduit un risque de défaut faible. Par conséquent, il prend le signe moins pour traduit la bonne marche de l'entreprise.

- Les garanties (GRN) : elle une variable binaire qui prend la valeur 1 si l'entreprise fournit plusieurs garanties et 0 sinon. Les garanties sont un bon indicateur d'une firme non risquée. Bien plus, la garantie, permet d'atténuer les problèmes d'anti sélection et de l'aléa moral provenant de l'asymétrie d'information, et réduit le risque de crédit, elles traduisent la bonne qualité de l'emprunteur. Par ailleurs, il existe plusieurs garanties (le nantissement, la caution personnel et solidaire, l'hypothèque), plus la valeur de la garantie est grande et moins

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le risque de crédit est important, dans ce cas elle prend le signe négatif quand la valeur de la garantie va au-delà d'un certain seuil.

- L'autofinancement (AUTO) : l'apport personnel est un bon signal qui traduit l'attachement de l'entreprise à son projet. D'après (Pyle et Leland, 1977), la solution au problème d'asymétrie consiste en ce que les emprunteurs investissent une part importante de leur richesse personnelle dans leur projet, c'est une action qui véhicule un signal positif aux prêteurs sur la valeur de la firme et traduit la confiance que l'emprunteur porte à son projet. C'est un variable binaire qui prend la valeur 1 quand l'entreprise investie une part importante de son capital dans son projet et 0 si non. Pour cette variable nous prévoyons un signe négatif car l'apport du client traduit son attachement à son projet.

B) Choix et mise en oeuvre de la régression logistique

La régression logistique se définit comme étant une technique permettant d'ajuster une surface de régression à des données lorsque la variable dépendante ou expliquée est dichotomique18 afin de faire des associations et de faire des prévisions. Dans notre cas par exemple, nous cherchons à expliquer la réduction du risque de crédit à travers la gestion de l'asymétrie d'information. Nous optons pour une variables dichotomique nominale, ceci parce que la présentation des modalités par une variable dichotomique permet de simplifier le problème. Et dans ce cas nous cherchons àexpliquer le risque de crédit, nous lui donnons la valeur ; Y=1 s'il présence du risque de crédit chez un client et la valeur Y=0 en l'absence du risque de crédit chez un client, elle suit une loi de Bernoulli de paramètre P (présence du risque de crédit). Sa représentation est donc.

Z= U (1, X) - U (0, X) on alors :

Y= 1 s'il ya risque de crédit : Z> 0

Y= 0s'il n'ya risque de crédit Z < 0 ;

Nous voulons étudierla présence du risque dans l'ensemble desdossiers de crédits

accordé parAFIB à sa clientèle. Ainsi, notre décision d'étude du risque de crédit se traduit statistiquement par des probabilités élevées du risque de crédit constaté ces dernières années dans le secteur de la microfinance, notamment à travers les faillites de COFINEST, la FIFFA,

18Une variable dichotomique : est une variable qui ne peut prendre que deux modalités l'une à 0 et l'autre à 1.

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etc. Nos variables explicatives citées plus haut paraissent très logiques pourexpliquer et prédirele phénomène.

Bien plus, la régression logistique est une méthode très utilisée car elle permet de modéliser les variables binaires. Elle est utilisée dans plusieurs domaines comme : la médecine, la sociologie et dans la finance. Dans notre cas elle va permettre de modéliser le risque de crédit autour des variables. Selon (Tenenhaus, 2007), citée par (GUIZANI, 2014), la régression logistique, est un modèle multi varié qui permet d'expliquer sous forme de probabilité le lien entre deux variables. Notamment une variable expliquée qualitative binaire Y appartenant entre (0 ; 1) et une ou plusieurs variables explicatives en expliquant la probabilité que l'événement se produise ou non. Les variables explicatives renseignent sur la survenance du risque. Bien plus, la régression logistique est une technique utilisée pour analyser les déterminants d'une variable, appelée variable expliquée. Cette variable est binaire et prend deux valeurs (1 ; 0). Dans notre travail, les variables explicatives sontdiscrètes.Le recours à une variable binaire est trèspratique pour l'analyse d'une variable qualitative. Généralement, il est simple d'attribuer ainsi la variable qualitative : 0 si le risque n`est présent chez l'individu étudié et 1 si le risque est présent chez ce même individu.

De fait, la régression logistique ou régression par le modèle LOGIT est définit comme : une technique statistique qui a pour objectif, à partir d'un fichier d'observations, deproduire un modèle permettant de prédire les valeurs prises par une variable catégorielle, le plus souvent binaire, à partir d'une série de variables explicatives continues et/ou binaires. (Source : Wikipédia). C'est aussi, une technique permettant d'ajuster une surface de régression à des données lorsque la variable dépendante est dichotomique. Elle est utilisée pour des études qui a pour but de vérifier si des variables indépendantes peuvent prédire une variable dépendante dichotomique, Julie DESJARDINS (2005). La régression logistique renferme plusieurs modèles, notamment :

Le modèle prédictif : c'est un modèle qui conduit à l'élaboration d'instruments de prédiction de l'événement, ceci sur la base d'un ensemble de facteurs. Les facteurs déterminants sont retenus dans ce modèle pour servir à l'élaboration de l'instrument de prédiction.

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1) intérêt et principe

La régression logistique est reliée à la survenueetla non survenued'un événement (modèle dichotomique). Dans notre étude la régression logistique, nous permet d'expliquer l'augmentation du risque de crédit dans les IMF par les variables explicatives telles que : la confiance, la taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise, les garanties, etc. variables qui renseignent sur le comportement des emprunteurs et dévoilent les informations cachées par les emprunteurs, par le fait de l'asymétrie d'information. Bien, la principale finalité du modèle est nous permettre de déterminer un score afin d'identifier les bons et mauvais emprunteurs avant et après toute opération de crédit. Selon, F.N.OBIANG-NDONG (mémoire 2006), l'objectif de la régression logistique est de modéliser l'espérance conditionnelle E (Y/X=x), par l'estimation d'une valeur moyenne de Y pour toute valeur de X. Pour une valeur Y valant 0 ou 1 (loi de Bernoulli), cette valeur moyenne est la probabilité que : Y=1. On a donc :

E (Y/X=x) = Prob (Y=1/X=x).

La régression logistique n'exige pas que les prédicteurs (variables indépendantes), suivent une loi normale, ou soient distribués de façon linéaire, ou encore qu'ils possèdent une variance égale entre chaque groupe. La forme de courbe en « s »est appelé sigmoïde, ou courbe logistique. Si l'on suit l'expression de cette courbe, on peut écrire la fonction logistique E(Y) = pi = prob (Y=1/X=x) sous la forme. Se faisant, si ????représente le statut du risque de crédit pour le???????? client dans notre échantillon de la taille n=100 dossiers de crédit des clients de notre portefeuille (???? =1 si le client présente le risque de crédit ; et ???? = 0 si non),

et ????représente le vecteur prédicteur linéaire de dimension p correspondant. Ce pendant, la régression logistique traduit la relation entre ???? et ????= (??1,??2 ,??3,.....,????), qui en terme de probabilité conditionnelle P(????=1/???? ) pour le statut du risqué de crédit comme suit.

P(???? = 1/???? )

log( 1 - P(???? = 1/???? )) = ??????

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P(x)= ??????+????

1+ ??????+????

Avec â0= ln (p1/p2)

2) Présentation des données

Avant d'exposer les modèles statistiques utilisés, nous allons présenter rapidement les différentes variables sont retenues dans notre étude empirique. (Voir annexe 4).

C) Les modèles économétriques

Nous exposons dans les paragraphes suivants notre démarche empirique sur la régression logistique. Nous utilisons des modèles à variables dépendantes dichotomiques, plus précisément les modèles Probit et Logit.

1) Le modèle PROBIT

Le risque de crédit qui est la variable dépendanteest binaire : c'est à dire une variable compris entre (0 ; 1). Cette variable prend 1 en cas de non remboursement du crédit et 0 sinon. Nous allons expliquer cette dernière par un vecteur de variables explicatives traduisant l'effet de la détention des informations sur l'emprunteur (informations hard et soft), expliquant de fait le risque qui perse sur l'institution. Bien plus, nous allons estimer un modèle de choix où nous cherchons à modéliser une probabilité associé à un événement (y = 1). Nous recourons au modèle Probit. Ce modèle permet de définir la probabilité de défaut de crédit suite à la variation d'un ensemble de variables indépendantes dichotomiques et qualitatives.Soit x l'ensemble des variables indépendantes pour chaque dossier de crédit i. Ainsi, le probit est celui pour lequel (F) est une fonction de répartition qui suit la loi normale centrée réduite. Nous considérons le modèle général suivant. Le probit fait partie d'un ensemble des modèles de régression pour dépendantes des variables dichotomiques.

« Le probit permet de comprendre l'effet d'une variable indépendante sur la probabilité de se retrouver dans un état. On arrive essentiellement au même but que celui de la MCO, c'est-à-dire de «prédire» la valeur d'une variable dépendante à l'aide de variables

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indépendantes (ou explicatives). Néanmoins, dans le cas d'un probit, la variable dépendante est qualitative. »19. Le modèle ressemble à ceci

2

P (Y=1) =???oe v2. exp (- )???? 2 ???? ???-8 ??(??)???? = Ø(????)

Où Ø(????) est une fonction de distribution qui suit une de la loi normale et le terme aléatoire.

???? Suit une distribution normale

D'après (PHUNG, 2009), on observe que si la variable x suit une loi normale de paramètres ??(??, ??), la variable standardisée est donc.

Z = ?? -??est ??(0,1) ??

F(x) =v1??????2/2

2Avec F (x) la fonction de répartition suivant une loi normale de distribution statistique du terme d'erreur, sous la forme suivante :

Prob (????=1/????) =???? =F (??????)

Prob (????=0/????) =1 - ???? =1-F (??????)

La réalisation de (y), qui est la probabilité du non remboursement du crédit est vérifiée par :

Y : 1 si y > 0 ; ou 0 si y = 0

La probabilité que le crédit ne soit pas rembourser est égal à :

????

(???? =

1)

= ???? (??*

>

0) =

???? (???? ??+????

> 0

=

???? (????

>

-??????) =

1

- ????

(????<-??????)

= F (???? ??)

19Estelle Ouellet, S. Leblond et I. B. Ferris, Guide d'Econométrie Appliquée pour Stata pour ENN 3950 et FAS 3900, Université de Montréal, Août 2005.

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La probabilité que le crédit soit rembourser est égale à :

???? (???? =

0)

= ???? (??*

=

0) =

????

(??????+????

= 0

= ???? (????

=

-??????) =

1

- ????

(????

= -??????)

= F (-??????)

2) Le modèle LOGIT

Le modèle LOGIT est le modèle le plus utilisé, il a été lancé par (Daniel et Macfaden, 1974), et (HEKMAN, 1976), en décrivant les modalités économiques prise par une ou plusieurs variables. Le modèle Logit est un modèle qui présente une nature double, premièrement, c'est un modèle de régression où la variable dépendante est binaire ; deuxièmement, il est un modèle alternative a l'analyse discriminante linéaire.

Le modèle Logit vise à prédire puis à décrire à partir d'un ensemble de valeur prises par plusieurs variables indépendantes prédictives ou indépendantes, l'appartenance d'un ensemble de clients à des groupes prédéfinis. Dans le cadre de notre travail, le but est de détecter les clients qui présentent le risque de crédit élevé.

Bien plus, le modèle Logit utilise une répartition logistique pour calculer l'effet de X??(variable indépendante) sur la probabilité associée à une valeur donnée de la variable latente ???? (variable dépendante). De même, le Logit consiste à régresser les variables explicatives non pas sur ð, mais sur la variable transformée : log?(??)/(1 - ??)?.L'expression ?(??)/(1 - ??)? est appelé l'oddde la probabilité (chance que l'événement se réalise). L'idée en amont de cette transformation est assez simple : la relation entre variable expliquée et variable explicative n'est pas une droite mais plutôt une courbe en S. Le modèle s'écrit alors:log?(??)/ (1 - ??)?.= ??0+????????. Avec Xi variables explicatives. La régression logistique permet de combiner plusieurs variables indépendantes sans que l'hypothèse de normalité soit une condition nécessaire

Le logit consiste à régresser les variables explicatives non pas sur ?? mais la variable transformée log?(??)/(1 - ??)?. On la formule général qui la suivante.

F(w) = L(w) = ?????? (??) 1

=

1 +exp (w) 1+exp(-??)

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??

P = (Y =1) 1 R + Ei-- 1+ ~x+ ????= ? (????)
1+e

??p-- x i+expsx

P est la probabilité du processus binomial et est une fonction d'une matrice composée par le vecteur de caractéristique (x) et le vecteur de paramètre exprimé par (??), et le terme aléatoire.

????Suit une distribution de la loi de distribution logistique.

? (????) Suit une distribution de la loi de distribution logistique (Grenee, 1999), cité par (PHUNG, 2009).

En somme la distribution normale a comme médiane 0 et a comme variance 1, et la distribution logistique a comme médiane 0 et a comme variance. Comme selon, (Duguet, 2005),(Hurlin, 2003), L'application de transformation logit permet de travailler sur des valeurs entre [-8 ; +8] bien la probabilité est (0 ; 1)

E (v) = 0, v (??) = ??23 permet de simplifier toute dérivée.

Nous testons le modèle dans les tableaux suivants : Définition des variables

Tableau 1 : définition des variables

Variables

Définitions

RISK

Risque de crédit

FJ

Forme Juridique

SEC

Secteur d'activité

ANC

Ancienneté

CNF

Confiance

COM

Communication

EXC

Exclusivité du financement

HC

Historique du compte

TAI

Taille de l'entreprise

AG

Age de l'entreprise

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LVR

Levier financier

LQR

Liquidité Réduite

GRN

Garanties

AUTO

Autofinancement

Source : Auteur

Section 2 :présentation des résultats de l'étude et suggestions

Cette section a pour objectif de nous montré les résultats qui ressortent de notre analyse empirique, ceci à travers la méthode de régression logistique. Nous avons utilisé les modèles Probit et Logit afin de montrer si les variables indépendantes qui ont été retenues permettent à mieux d'expliquer la variable dépendante qui est le risque de crédit.

A) Présentation des résultats de l'étude

Comme nous l'avons souligné précédemment dans la section de présentation de la méthode utilisée (la régression logistique), avant d'effectuer nos tests dans le tableau de student ceci dans but de voir la significativité des variables. Nous avons utilisé les modèles Probit et Logit afin de prédire ou expliquer le risque de crédit par des variables indépendantes sus citées.

1) Présentation du résultat du modèle PROBIT

Il ressort de l'étude empirique par le modèle probit sur le pouvoir prédictif ou explicatifdes variables indépendantes du risque de crédit les résultats suivants. Nous avons testé la significativité de nos variables au seuil de 5%(*) et 10% (**).

Méthode PROBIT

Dependent Variable: RC Method: ML - BinaryProbit

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Sample: 1901 2000

Included observations: 100

Convergence achievedafter 3 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

Variable

Coefficient

Std. Error z-Statistic

Prob.

FJ

-0.396359

0.330533 -1.199151

0.2305

SA

-0.108829

0.302772 -0.359441

0.7193

AC

0.465103

0.285833 1.627181

0.1037

CO

-0.147105

0.271948 -0.540931

0.5886

COM

-0.326676

0.296036 -1.103502

0.2698

EF

0.553544

0.291102 1.901549

0.0572

HC

0.614732

0.289294 2.124941

0.0336

TE

0.191184

0.271728 0.703585

0.4817

AE

0.163050

0.278069 0.586364

0.5576

LF

-0.371660

0.295533 -1.257595

0.2085

LR

-0.175681

0.291292 -0.603109

0.5464

GR

0.099603

0.284007 0.350706

0.7258

AUTO

-0.021745

0.308137 -0.070571

0.9437

Meandependent var

0.580000

S.D. dependent var

0.496045

S.E. of regression

0.486708

Akaike info criterion

1.465085

Sumsquaredresid

20.60896

Schwarz criterion

1.803757

Log likelihood

-60.25424

Hannan-Quinn criter.

1.602152

Avg. log likelihood

-0.602542

 
 

ObswithDep=0

42

Total obs

100

ObswithDep=1

58

 
 

Nous précisons ici que le modèle d'estimation par le probit, a donné les résultats suivants.

Notre résultat traduit la significativité de la variablehistorique de compte, et montre que c'est un facteur déterminant du risque de non remboursement.Il permet de mieux prédire ou expliquer la probabilité du risque de crédit chez un client. Le signe positif du coefficient attaché à la variable historique de compte est contraire au signe attendu.Le calcul de probabilité nous montre qu'un compte avec une probabilité élevée d'impayés au seuil 5% traduit une augmentation du risque de défaut de 3,36%. Dans notre cas.Comme nous l'avons dit plus haut, l'historique de compte permet au chargé d'affaire de contrôler les mouvements des les comptes du client. De même, il permet au prêteur de déterminer la capacité de remboursement, l'historique du compte des clients constitue une niche d'informations très riche pour le prêteur dans son travail de prédiction et d'explication du risque d'un client. Pareillement, elle fournie des informations sur les défauts de paiements et la capacité d'épargne du client, il est significatif dans la prédiction du risque de crédit dans les

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institutions financières. De ce fait, il permet à l'IMF d'expliquer la situation financière des clients afin de prédire un éventuel défaut de crédit. Dans l'hypothèse où le compte chèque d'un client revient parfois impayé traduit le risque de crédit sur ce dernier.

La significativité de la variableexclusivité de financementimplique que cette est un facteur déterminant du risque de non remboursement dans le cadre de notre étude. Le signe positif du coefficientattaché à la variable exclusivité de financement est contraire au signe prévu. Le calcul de probabilité nous indique qu'une augmentation de l'exclusivité de financement d'une firme au seuil de 10 %, traduit une augmentation du risque de non remboursement ou de défaut de 5,72%. Cette variable a un effet sur la probabilité de défaut d'un client. Accorder le crédit à une firme comme institution de financement principale a un impact sur le risque de crédit d'un client. Nous prenons l'exemple du contexte où le crédit dot a bénéficié le client ne soit pas adapté à la réalité de son activité ou même quand un client en cessation de paiement continue de bénéficier du financement de l'institution augmentant de ce fait les charges du client. La significativité de cette variable rejoint les travaux de (Foglia et al, 1998), citée par (Rim, 2012). Nous avons précisé plus haut qu'elle est une variable déterminante dans la prédiction du risque de crédit. Quand une institution demeure la seule source de financement externe d'un client, elle a la possibilité de collecter les informations sensibles sur ce dernier. Par conséquent, évaluer la capacité de remboursement de son client.

En somme, il ressort de notre analyse que plusieurs variables indépendantes ne sont pas significatives pour expliquer le risque de crédit par le modèle Probit, quant n'est-il du modèle Logit.

2) Présentation du résultat du modèle LOGIT

Il ressort de l'analyse avec le modèle Logit au seuil de 5% (*) que les variables indépendantes suivantes : l'ancienneté dans la relation, l'historique de compte, l'exclusivité de financement sont significatives pour expliquer le risque de crédit à AFIB.

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Méthode LOGIT

Dependent Variable: RC

Method: ML - Binary Extreme Value

Sample: 1901 2000

Included observations: 100

Convergence achievedafter 4 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

Variable

Coefficient

Std. Error z-Statistic

Prob.

FJ

-0.300539

0.383804 -0.783054

0.4336

SA

-0.186985

0.355986 -0.525259

0.5994

AC

0.681295

0.332665 2.047993

0.0406

CO

-0.258671

0.337478 -0.766483

0.4434

COM

-0.299072

0.346357 -0.863480

0.3879

EF

0.758683

0.338722 2.239840

0.0251

HC

0.788447

0.361695 2.179864

0.0293

TE

0.345458

0.333181 1.036849

0.2998

AE

0.147673

0.357581 0.412979

0.6796

LF

-0.404243

0.356524 -1.133846

0.2569

LR

-0.190335

0.349479 -0.544624

0.5860

GR

0.196306

0.362047 0.542210

0.5877

AUTO

-0.009101

0.379578 -0.023975

0.9809

Meandependent var

0.580000

S.D. dependent var

0.496045

S.E. of regression

0.486829

Akaike info criterion

1.468964

Sumsquaredresid

20.61924

Schwarz criterion

1.807637

Log likelihood

-60.44822

Hannan-Quinn criter.

1.606031

Avg. log likelihood

-0.604482

 
 

ObswithDep=0

42

Total obs

100

ObswithDep=1

58

 
 

La variablehistorique de compte est significative pour expliquer le risque de crédit, c'est un facteur déterminant du risque de non remboursement. Il permet de mieux prédire ou expliquer la probabilité du risque de crédit chez un client. Le signe positif du coefficient attaché à la variable historique de compte est contraire au signe attendu. Le calcul de probabilité nous montre un résultat, avec une probabilité élevée d'impayés au seuil 5% traduit une augmentation du risque de défaut de 2,93 % Dans notre cas.Comme nous l'avons dit plus haut, l'historique de compte permet au chargé d'affaire de contrôler les mouvements des les comptes du client. De même, il permet au prêteur de déterminer la capacité de remboursement, l'historique du compte des clients constitue une niche d'informations très riche pour le prêteur dans son travail de prédiction et d'explication du risque d'un client. Pareillement, elle fournie des informations sur les défauts de paiements et la capacité d'épargne du client, il est significatif dans la prédiction du risque de crédit dans les institutions financières. De ce fait, il permet à l'IMF d'expliquer la situation financière des

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clients afin de prédire un éventuel défaut de crédit. Dans l'hypothèse où le compte chèque d'un client revient parfois impayé traduit le risque de crédit sur ce dernier.

La significativité de la variable exclusivité de financement implique que cette variable, est un facteur déterminant du risque de non remboursement dans le cadre de notre étude. Or, le signe positif du coefficient attaché à la variable exclusivité de financement est contraire au signe prévu. Le calcul de probabilité nous indique qu'une augmentation de l'exclusivité de financement d'une firme au seuil de 5 %, traduit une augmentation du risque de non remboursement ou de défaut de 2,51 %. Cette variable a un effet sur la probabilité de défaut d'un client. Accorder le crédit à une firme comme institution de financement principale a un impact sur le risque de crédit d'un client. Nous prenons l'exemple dans le contexte où le crédit dont a bénéficié le client ne soit pas adapté à la réalité de son activité. Nous avons précisé plus haut qu'elle est une variable déterminante dans la prédiction du risque de crédit. Quand une institution demeure la seule source de financement externe d'un client, elle a la possibilité de collecter les informations sensibles sur ce dernier. Par conséquent, évaluer la capacité de remboursement de son client.

La variable ancienneté est significative pour prédire le risque de crédit. L'ancienneté de la relation entre l'institution et ses clients semble l'un des principaux déterminants du risque de crédit dans notre étude. Or, le signe positif est différent à celui prévu. La probabilité de défaut est très importante pour une ancienne relation entre l'institution qu'une nouvelle. Lorsque la relation va au-delà d'une certaine durée quatre ans environ, la probabilité du risque de crédit au seuil de 5 % est de 4,06%.

Ce résultat montre l'engagement de l'institution envers ses anciens clients, même en cas des difficultés financières ils continuent à bénéficier du financement. Bien que, jouissant d'un avantage informationnel, l'institution se comporte de façon laxiste envers ses anciens clients.Le résultat suivant semble à la lumière de ces éléments confirmer indirectement l'hypothèse de la capture informationnelle. Bien plus, les rentes informationnelles procurent à la microfinance un certain pouvoir de marché futur, elle est prêteà financer ses anciens clients même s'ils sont en difficultés financières (risqués), dans la mesure où elle peut compenser ses pertes en exigeant des taux d'intérêt élevés ou même le niveau de garantie élevé.L'intensification de la relation accroît le pouvoir monopolistique de la microfinance et

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son engagement envers ces anciens clients. En définitive, quelque soit l'argument théorique, nous constatons que l'engagement de la microfinance envers ses anciens clients implique le soutien ces derniers même en cas de difficultés. Par conséquent, augmente le risque de crédit.

Globalement, la méthode de régression logistique permet d'expliquer au moins 58 % du risque de crédit dans cette structure.

Bien, le taux d'impayés pour le compte de deux ans à AFIB s'élevait à 65% sur l'ensemble de crédits accordés à la clientèle (TPE et PME). Soit 28,2% du taux d'impayés pour le compte de l'année 2013 et 36,8 %du taux d'impayés pour le compte de l'année 2014. On constate que le taux d'impayés sur deux ans est élevé. Par contre,il ressort des résultats de notre étude qu'on aurait dû réduire ou expliquer globalement le risque de crédit à hauteur de 58 % au cours de ces deux années.Nous constatons que la régression logistique peut aider AFIB à réduire le risque d'impayés, et que les 7 % d'impayés restants seront réduits progressivement. Aussi, on peut se sévir individuellement des variables significatives comme nous démontre les résultats des modèles Probit et Logit pour réduire le risque de crédit.

B) Limites et recommandations

L'intérêt de ce paragraphe est de présenter ce qui n'a pas bien marché afin de faire de projections pour un meilleur travail dans le futur.

1) Limitede l'étude

Parmi les limites de notre travail, nous pouvons mentionner;la non prise en compte de plus ratios comptables et financiers dans les variables explicatives, ceci étant donné le caractère qualitatif et non quantitatif des variables de notre travail.les ratios comptables et financiers qui sont des données objectives, et peuvent donner les chiffres exacts sur la santé financière du client. On retient alors leur fort pouvoirexplicatif du risque de crédit chez un client lors des opérations de crédits.

Le choix des caractéristiques des entreprises, les effets provenant de la taille de notre échantillon sont très limités, des secteurs d'activités, de la taille de ces PME ou TPE sont susceptibles de masquer certains facteurs explicatifs tous ces paramètres ont favorisé la non significativité de la plupart des variables indépendantes qui sur le point théorique sont significatives pour prédire le risque de crédit.

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La régression logistique par les modèle logit et probit accepte une marge d'erreur dans les résultats, cette situation nous pousse à dire que les résultats ne sont pas des chiffres exactes mais plutôt des montants approximés ce qui laisse le doute sur la valeur prédictive de ces modèles. Bien plus, la pertinence de prévision des modèles utilisés dépend des facteurs tels que la taille de l'échantillon, la taille des entreprises.

2) Recommandations de l'étude

Nous pensons que Pour une amélioration de notre travail, nous devons tour à touraugmenter la taille de l'échantillon c'est-à-dire le nombre d'entreprises qui composent notre échantillon soit revu à la hausse, considérer si possible les données sur une durée plus longue.De même, introduire plus de ratios financiers dans les modèles car il ne fait aucun doute que la plupart des données quantitatives sont très crucial dans l'explication du risque de crédit des clients.

Bien plus, pour s'assurer de la qualité globale de nos estimations. Nous devons entre autre utiliser d'autres méthodes statistiques adaptées à la réalité des IMF pour améliorer nos résultats empiriques telle que :la méthode du crédit scoring par exemple.

De même, pour obtenir des résultats plus consistants, notre sujet pourrait être élargi au niveau national afin de tester le phénomène sur un échantillon plus grand.

Globalement, pour une résolution optimale du problème qui a fait l'objet de notre mémoire, nous prévoyons entre autre trois points sur les quels le chargé d'affaires d'AFIB doit se penser pour réduire le risque de crédit et l'asymétrie d'informations.

Premièrement,procédé à un rationnement des PME et TPE qui présente les signes du risque de crédit élevé. Il ressort des études que le rationnement de crédit constitue pour une institution financière l'une des meilleures solutions aux problèmes d'anti-sélection et d'aléa moral. Dans le contexte d'une haute asymétrie.L'institution ne peut se protéger contre un risque éventuel de crédit que par le rationnement puisqu'elle par une obligation de rentabilité et son seul source de revenu est le prix des services sur les crédits qu'elle accorde à la clientèle (intérêt). De même, c'est aussi un moyen utilisé par les institutions financières pour faire faces aux problèmes d'asymétrie d'information avec ses clients, il permet aux institutions financières de limiter d'une manière considérable le risque de crédit qui plane sur

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elles ceci en limitant l'opportunisme des emprunteurs. Comme, le pense (Rouges, 2003), le rationnement est une solution simple et rationnelle pour prévenir le risque de crédit et elle avance en ses termes : « il vaut mieux ne pas prêter dès lors qu'on anticipe un risque élevé que de prêter à un taux élevé et accroître ainsi les effets desincitatifs au remboursement. »20. Par exemple pour l'ensemble de demandes de crédits effectuées par les clients, l'agent de crédit d'AFIB doit accorder un montant moyen à chaque client et tenir compte de son risque.

Deuxièmement, procéder à une politique de proximité avec le client, où prévaut la notion de « know your Customer ». L'échange d'informations entre le client et l'institution financière permet de connaître le client. Le fait d'être très proche du client permet d'acquérir des informations privées sur lui, de mieux l'évalué à moindre coût. Bien plus, cette politique est introduite dans la microfinance comme une mesure permettant de réduire le risque de crédit ; (Servet, 1996, MAYOUKOU, 2000) cité par (ESSOMBA, 2013). De même, par la finance proximité on parvient réduire l'opportunisme dont jouissent les clients dans les opérations de prêt car le chargé d'affaires effectue des descentes sur le terrain de façon régulière et planifiée pendant et après la consommation du crédit. Ceci, afin de s'assurer que le crédit est utilisé pour des fins préalablement définis.Dans cette hypothèse on sait avec qui le client marche, son domicile, et même parfois ce qu'il mange.

Troisièmement, procéder la prise des collatéraux (les garanties), les garanties constituent un signal qui apportent de l'information à la microfinance. Elles aident les IMF à obtenir les informations sensibles et nécessaires sur les clients ; dans ce sens un client moins risqué fournir un nombre important de garanties que de supporter un taux d'intérêt élevé. Selon, (MAKAMURA, 1993), cité par (Rouges, 2003), les IMF peuvent avoir recours aux garanties réelles (hypothèques, gages et nantissements), et personnelles (caution, l'aval) qui se présentent comme un moyen de contrôle des asymétries d'information. Bien, les garanties ont pour fonction le recouvrement des créances de l'institution en cas de non remboursement du crédit. Les garanties conditionnement l'emprunteur à ne pas se lancer dans les projets trop risqués ceci par crainte de les perdre. Aussi, les garanties sont très efficaces pour réduire le

20Rouges, V.,(2003), GESTION BANCAIRE DU RISQUE DE NON-REMBOURSEMENT DES CREDITS AUX ENTREPRISES : UNE REVUE DE LA LITTERATURE, Identification et maîtrise des risques : enjeux pour l'audit, la comptabilité et le contrôle de gestion, Belgique. PP, 1-17.

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risque de sélection adverse et de limiter le risque d'aléa moral. Et, elles permettent ainsi de résoudre les problèmes qui découlent de la meilleure information que détient le client par rapport à l'institution de microfinance avant toute décision de prêt.

En somme, on pourrait éventuellement préconiser la relation de long terme entre l'IMF et ses clients car elle permet d'atténuer le risque de crédit, ceci à travers l'échange d informations sensibles et privées sur les clients. Elle permet aussi d'évaluer les clients afin de cerner les bons et les mauvais. Malgré,ses avantages, elle regorge aussi des inconvénients. Parmi les quels, le comportement laxiste de l'institution envers ses anciens clients et son engagement auprès des entreprises même en cas de tension de trésorerie.

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Conclusion générale

En définitive, il était question pour nous de traiter de la gestion de l'asymétrie et la réduction du risque de crédit dans les IMF camerounaises : cas d'AFIB. Le risque de crédit est le risque principal de toute activité de prêt dans les institutions financières dans leurs missions d'intermédiaire financier. Il part de l'hypothèse de l'existence de l'asymétrie informationnelle dans la relation prêteur-emprunteur. Et qui fait donc naître les problèmes de sélection adverse, de l'aléa moral et celui de l'opportunisme de l'emprunteur, dans la mesure où ce dernier maîtrise et détient pour lui seul les informations sensibles de son projet qu'il cache au prêteur. Bien plus, cette situation rend plus complexe l'évaluation du risque de défaut d'un client. Par conséquent, augmente le risque de crédit dans les IMF. De même, le risque de crédit part du constat d'un retard de remboursement à une perte totale de créance. En effet, le risque de crédit provient du fait de l'insolvabilité de l'emprunteur suite à un comportement opportuniste de sa part ou d'un fait ne relevant pas de sa volonté (problème conjoncturel).

Au terme de notre analyse, il ressort que la gestion efficiente de l'asymétrie d'information permet de réduire le risque de crédit dans les institutions financières. Dans la mesure où elle se base sur les informations recueillies à travers les services fournis à destinations des clients et sur la relation de financement qui les lie aux emprunteurs. Les informations recueillies permettent de traiter et de diminuer les problèmes liés à l'anti sélection, à l'aléa moral et permettent aux IMF de mieux estimer le risque de défaut liés aux prêts accordés. Bien plus, les informations collectées lors de l'accord (études préalables avant le prêt), et le suivi du crédit ont une influence positive sur la gestion du risque. En ce sens que la gestion de l'asymétrie d'information à travers (la relation de long terme, l'ancienneté, la détention de compte, la prise des garanties, etc.), peuvent se traduire par une gestion efficiente du risque de défaut. Dans la mesure où on a recueilli les informations privées, sensibleset objectives qui permettent de mieux cerner la santé financière des clients emprunteurs.

Après une définition des concepts du sujet dans un premier temps, nous avons procédé en une mise en relation entre l'asymétrie d'information et le risque de crédit dans les IMF (chapitre 1), nous avons exploré la revue de la littérature des travaux sur le sujet et nous

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avons relevé les différentes solutions tant sur le plan théorique que sur le plan pratique, qui sont entre autre la prise des garanties, le rationnement du crédit, les contrats de prêts groupes, la relation de long terme, la confiance, etc. (chapitre 2). Nous avons en suite présenté la structure d'accueil et les problèmes asymétriques liés aux opérations de prêts en son sein (chapitre 3).

En fin, nous avons axé notre chapitre 4 sur une étude empirique, qui est celle de savoir si la gestion efficiente de l'asymétrie d'information peut permettre de réduire le risque de crédit entre le prêteur et l'emprunteur dans une institution de microfinance. Nous nous sommes basés sur 100 dossiers de crédits accordés par AFIB à un ensemble des TPE et PME. Les données collectées dans ces dossiers nous ont permis de constituer un ensemble des variables explicatives afin d'expliquer le risque de crédit (variable dépendante) chez un client et d'étudier moyennant une régression logistique (modèles probit et logit), l'apport de la gestion de l'asymétrie dans la réduction du risque de crédit.

Nos résultats nous montrent que le risque de crédit est inhérent à la mauvaise situation financière des entreprises emprunteuses. Dans le modèle probit, nous relevons une relation significative des variables indépendantes telles que l'historique de compteau seuil de 5%, l'exclusivité de financement (qui est le fait pour un emprunteur de ne bénéficier que du financement d'une seule institution.), au seuil de 10%, dans la prédiction du risque de crédit chez un emprunteur. Et, dans le modèle Logit en plus des variables telles que l'historique de compte, l'exclusivité de financement nous avons l'ancienneté de la relation qui est aussi significative au seuil de 5% permettent de mieux appréhender le risque de crédit dans notre structure. Globalement la régression logistique nous a permis d'expliquer au moins 58% de risque de crédit. Et on peut être tenté de dire sans risque de nous tromper que sa mise en oeuvre à AFIB pourrait permettre de réduire d'une façon considérable le risque d'impayés dont elle est victime. Car, d'après notre résultat seul 7% de risque restent sans être expliqués sur les 65% d'impayés initialement constatés.

Certes, les développements entrepris lors de notre travail, nous ont permis de conclure que les institutions financières et AFIB en particulier, sont capables de réduire risque de crédit qui les pousse parfois à la fermeture. Ceci par leur capacité à collecter, à traiter, et à produire les informations capitales pour l'évaluation des clients. Aussi, il ressort de cet enseignement

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que les IMF privilégient le plus souvent la relation de long terme qui pour a vertu la réduction de l'asymétrie d'information entre les IMF et ses clients lors des opérations de prêts. Car sur la base de la proximité et des informations collectées au fil du temps, permettent une meilleure appréciation de la capacité de remboursement du client, et donc facilite l'évaluation du risque de crédit chez les clients.

Tout de même, notre mémoire professionnel reste incomplet par le fait que dans notre démarche nous n'avons pas pris en compted'autres éléments de contrôle des clientstels que son chiffre d'affaires, pour prévenir le risque dans les IMF. Aussi, nous n'avons pasintégré dans l'étude plusieurs ratios comptables et financiers qui fournissent des données objectives pour l'évaluation de chaque client. Toute fois, la taille très petite de notre échantillon n'a pas favorisé l'obtention des résultats plus significatifs qui pourrait se vérifier sur le plan national.

En somme, nous avons projeté pour l'amélioration du risque de crédit et le problème de l'asymétrie d'information dans les IMF camerounaises et à AFIB en particulier ; de procéder au rationnement des clients qui présentent les risques élevés. De promouvoir la finance de proximité entre l'institution et son client ; c'est-à-dire on doit se rapprocher au plus près du client, parce qu'il faut un périmètre de confiance dans lequel on maîtrise son écosystème, l'accompagné afin de réduire au maximum le comportement opportuniste dont manifeste souvent les clients après obtention du prêt. Et la prise des garanties. Il serait intéressant pour nous d'étendre notre étude sur le plan national ce qui permettrait sans doute d'améliorer les résultats obtenus dans le cadre de cet enseignement.Ou bien étudier l'impact de la finance de proximité sur la réduction du risque de crédit dans le contexte d'asymétrie d'information. Voilà en quelques sortes des problèmes qui mériteraient notre attention et sur lesquels les travaux futurs apporteraient plus de lumière.

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Eléments de bibliographie

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10- ESSOMBA, A. C. D., TEUGULA G., (2013), Risque de crédit et gouvernance par la proximité : cas des microcrédits octroyés aux TPE camerounaises, Ve colloque en Microfinance, douala.

11- Fall,F.S.,(2011), « La complémentarité banque/microfinance dans les économies en développement : une perspective théorique », Revue d'économie industrielle, pp. 31-56.

12- Fall, M., LANHAM.,(2013), Anti sélection et institutions de microfinance ; Ve journées internationales de la Microfinance.

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13- Guérin, I., (2000), « Aléa moral et asymétrie d'information : le prêt collectif à responsabilité conjointe », Centre Walras (CNRS -Université Lyon 2), les Revues Economic Notes et Revue Economique, Sienne.

14- Guérin,I., 2002, Systèmes de micro finance et gestion de l'information: médiation, détournement et appropriation de l'information, in Drumaux, A, Mattijs, J. (éd) Défis de l'information et pilotage des entreprises, AUF, Jouves, pp. 221-235.

15- GUIZANI, A.,(2014), Traitement des dossiers refusés dans le processus d'octroi de crédit aux particuliers, Thèse de doctorat, Institut Supérieur de Gestion (Sousse).

16- JABEUR BEN S., (2011), Statut de la faillite en théorie financière : approches théoriques et validation empiriques dans le contexte français, Thèse de doctorat, Université du sud de Toulon var.

17- Kablan, S., (2012), efficacité des institutions de microfinance en UEMOA: une approche outreach-intermédiation financière.

18- Labie, M., La théorie du champ en micro finance : perspectives d'application, Notes de recherche n° 98-66.

19- Les Dossiers du MINFI,(2014), Industries extractives : les splendeurs de la transparence, pp. 44 à 59.

20- MAYOUKOU C., (2000), La micro finance en Afrique Centrale état des lieux et perspectives de développement* .IRED-CARE-CEDIMES, Université de Rouen. TFD, pp. 59-60.

21- Mazen, G., (2013), Le Rôle des Liens Sociaux et de la Confiance sur le Financement Bancaire des PME: Une étude exploratoire, Gestion et Management, Université de Bretagne occidentale-BREST.

22- NDIAYE,K., (2012), le « scoring » en microfinance un outil de gestion de risque, Atelier d'écriture sur la microfinance, programme d'appui à la microfinance (PAMIF).

23- N. Gardès-MCF-UPPA-CREG/IRGO, I. Maque-MCF-UNIVERSITE DE LA ROCHELLE-LR MOS/ IRGO,La compétence relationnelle: une réponse à l'opportunisme des relations banque/entreprise, IUT Département GEA, 17 place Paul Bert, 64100 BAYONNE, Institut de gestion, 39 rue Vaux de Foletier, 17 000 La Rochelle.

24- NTOUTOUME, OBIANG-NDONG, F., (2006), scoring crédit : Application comparative de la Régression Logistique et des Réseaux Neurones, Master Méthodes Statistiques et Econométriques, Université cheik Antadiop.

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25- Omri, A., Meryem, B., (2004), « Le regroupement des demandes de crédits des petites et moyennes entreprises tunisiennes dans le contexte d'asymétrie d'information », Revue internationale P.M.E. : économie et gestion de la petite et moyenne entreprise, vol. 17, n° 2, pp. 43-63.

26- Omri,A., Meryem,B., (2008), « L'impact de la qualité de la Relation Banque-Entreprise sur la prime de risque exigée des entreprises tunisiennes », La Revue des Sciences de Gestion (n°229), pp. 95-102.

27- Ouellet,E., Leblond,S.,Ferris,I. B.,(2005),Guide d'Econométrie Appliquée pour Stata pour ENN 3950 et FAS 3900, Université de Montréal.

28- OUBDI, L., AMRHAR,A., (2013), « Rationnement du crédit en situation d'asymétrie d'information dans les PME de la ville Agadir: Résultats d'une enquête. », 16ème Conférence internationale sur l'Economie Et Gestion Des Réseaux, Economics and Management of Networks,l'ENCG Agadir, Maroc.

29- Psillaki,Maria, (1995),« Rationnement du crédit et PME: une tentative de mise en relation », Revue internationale P.M.E.: économie et gestion de la petite et moyenne entreprise, vol. 8, n°3-4, pp.67-90.

30- Rouges, V.,(2003), gestion bancaire du risque de non-remboursement des crédits aux entreprises : une revue de la littérature identification et maîtrise des risques : enjeux pour l'audit, la comptabilité et le contrôle de gestion, Belgique. PP. CD-Rom.

31- Tchakoute,T.H., Nekhili,M.,(2012),Gestion des risques et performance des institutions de microfinance, 138/ 2e trimestre varia, pp. 127-148.

32- Tchieuzing, R., (2015), Cours sur la Théorie de la Firme Bancaire Master II /UIG-ESG.

33- Tuan-ANH, PHUNG, (2009),rationnement du crédit des PME : cas du Vietnam, Thèse de doctorat, Université Montpellier I.

34- Universalis,(2016), « AKERLOF GEORGE A. (1940- ) », EncyclopædiaUniversalis.

35- Woybi Touré, F., (2013), modèle de probabilité de défaut des prêts des banques canadiennes,mémoire,HEC Montréal.

36- WOTO,T. M. A., DANKOCO,SambaI., KESTEMONT,M. P.,(2011), étude des antécédents de la confiance dans le secteur bancaire au Benin et au Togo, Annales de l'Université Marien NGOUABI, pp. 51-70.

37- www.wikipédia.com

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ANNEXES

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Annexe : 1le rationnement par le taux de réservation ????

Par Maria PSILLAKI p.76 « rationnement du crédit par le taux »

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Annexe 2 : pourcentage de remboursement des prêts groupe

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4

2

1

5

3

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Annexe 3 : figure d'appréciation de la confiance entre le chargé d'affaire et l'emprunteur

Faible

Moyenne

Forte

 
 

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Tables des matières

Sommaire I

Dédicace II

Remerciements .III

Listes des abréviations et sigles IV

Liste des tableaux et figures ..V

Résumé ....VI

Abstract VII

Introductiongénérale ..1

CHAPITRE 1 : asymétrie d'information et le risque de crédit en microfinance 7

Section 1 : définition de l'asymétrie d'information, de la micro-finance et le risque de crédit 7

A- Définition de l'asymétrie d'information 7

B- Définition de la micro finance 8

C- Risque de crédit ..10

Section 2 : Lien entre l'asymétrie d'information et le risque de crédit dans les établissements

de microfinance 10

A- Les caractéristiques de l'asymétrie d'information ..10

1- L'anti sélection 12

2- L'aléa moral 14

B- La présence des coûts de transaction dans les opérations de crédit 16

1- La rationalité limitée 17

2- L'opportunisme 17

CHAPITRE 2 : la revue de la littérature des travaux sur de l'asymétrie d'informations et la

réduction du risque de crédit en microfinance .20

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Section 1 : revues théoriques des grands travaux sur la gestion de l'asymétrie d'informations

et la réduction du risque de crédit dans une IMF

.20

A- La Gestion des asymétries d'information par l'approche transactionnelle

....20

1- La prise des garanties

20

2- Les contrats de crédit groupe et prêts solidaires

..22

3- Le rationnement de crédit

23

 

B- La Gestion des asymétries d'information par l'approche relationnelle

..25

1- la relation de long terme

..25

2- La confiance

27

 

Section 2 : Revues empiriques des grands travaux sur la gestion de l'asymétrie d'information

et la réduction du risque de crédit dans une IMF

.29

A- Revues empiriques des grands travaux sur la gestion de l'asymétrie d'information

.29

1- Approche empirique du rationnement de crédit

29

2- Approche empirique des contrats de crédit groupe

.32

3- Approche empirique de la relation de long terme

33

 

B- Limite des travaux de la revue empirique sur la gestion de l'asymétrie d'information 35

1- Limite des travaux sur le rationnement de crédit 35

2- Limite des travaux sur la relation de long terme 36

3- Limite des travaux sur contrat de crédit groupe .37

CHAPITRE 3 : présentation générale de l'ace finance of business S.A (AFIB S.A) .40

Section 1 : création, organisation, fonctionnement et produits financiers d'AFIB S.A........40

A- Création, évolution et organisation

.40

1- Historique et missions

.40

2- Organisation et fonctionnement

41

 

a- Organes décisionnels

41

b- Organes opérationnels

43

 

B- les différents produits et services proposés à la clientèle

44

1- Les produits proposés à la clientèle

.44

2- les services

49

3- Les garanties ou suretés

50

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4- La concurrence 50

Section 2 : la gestion de l'asymétrie d'information et la réduction du risque de crédit dans

une IMF : Analyse chez AFIB

.51

A- l'asymétrie d'information liée à l'environnement économique

.51

B- l'asymétrie liée au fait de l'emprunteur

..51

 

Chapitre 4 : approche méthodologique de l'étude de la gestion de l'asymétrie d'information et

la réduction du risque de crédit à AFIB S.A et présentation des résultats 54

Section 1 : approche méthodologique de l'étude de la gestion de l'asymétrie d'information et

la réduction du risque de crédit à AFIB S.A 54

A- la méthode d'analyse, la source des données, les techniques de collecte et de traitement des

données

54

1- la variable expliquée

55

2- Les variables explicatives

55

B- Choix et mise en oeuvre de la régression logistique

59

1- intérêt et principe

61

2- Présentation des données

62

C- Les modèles économétriques

62

1- Le modèle PROBIT

.62

2- Le modèle LOGIT

64

 

Section 2 : présentation des résultats de l'étude et suggestions

.66

A- Présentation des résultats de l'étude

...66

1- Présentation du résultat du modèle PROBIT

.....66

2- Présentation du résultat du modèle LOGIT

....68

 

B- Limites et recommandations

71

1- Limite de l'étude

....71

2- Recommandations de l'étude

..72

 

Conclusion générale

75

Eléments de bibliographies

.78

ANNEXES

81






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo