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Analyse des déterminants de la croissance économique au Burkina Faso. Quelles perspectives pour une croissance soutenue ?

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par Edouard KABORE
ENAM-Burkina Faso - Conseiller des Affaires Economiques 2011
  

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1- Les facteurs démographiques

La population burkinabè croît à un rythme annuel de l'ordre de 3,1%(DGEP) depuis 2000. Ce qui correspond à un rajeunissement démographique. La pyramide des âges de la population laisse voir une base très large caractérisant ainsi le niveau élevé de la force de travail que dispose le pays.

Dès lors se pose la question de savoir les conséquences d'une telle augmentation démographique sur la croissance économique.

Selon la théorie du cycle de vie, un rajeunissement excessif de la population devrait, toutes choses égales par ailleurs, provoquer une baisse du taux d'épargne et donc une moindre croissance.

Une population jeune implique des investissements massifs en matière de dépenses sociales (éducation et santé) dont les résultats en termes de croissance n'apparaîtront qu'avec un délai important tandis que les charges sont immédiates. Ces dépenses, dont les effets sur la croissance sont différés, peuvent évincer des dépenses à effets sur la croissance plus immédiats et donc, réduire le rythme de croissance, au moins à court terme.

Dans le cas du Burkina Faso où l'hypothèse de la fécondité exogène est la plus appropriée, un taux de fécondité élevé, toutes choses égales par ailleurs, réduit le taux de croissance du produit par tête en abaissant le niveau de la production par travailleur à l'état régulier (Barro et Sala-I-Martin, 1996).

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Quand la croissance démographique s'accompagne d'un accroissement de la densité de population, on pourrait s'attendre à un effet Boserup (1965). C'est-à-dire que la croissance démographique pourrait entraîner une intensification des cultures rendue possible par des innovations agricoles. Or, cet effet n'est pas observé avec netteté au moins jusqu'à ces dernières années. Plusieurs explications peuvent être avancées : l'insuffisance d'infrastructures de base, l'accès difficile au crédit, le coût des intrants, la formation insuffisante, les incertitudes sur les droits de propriété, les aléas du climat, etc. Cependant, depuis quelques temps, on a pu constater des augmentations de rendements importants pour certaines productions agricoles et notamment le riz ; il est difficile d'apprécier le caractère durable de ce phénomène évidemment essentiel. Nous examinons ensuite les effets des facteurs climatiques sur la croissance.

2- Les facteurs climatiques et la croissance

La situation climatique peut être considérée comme un intrant agricole naturel qui agit fortement sur la production et qui, à ce titre, influence l'ensemble de l'économie (Lecaillon et Morrisson, 1985). On peut saisir les facteurs climatiques à travers le niveau des précipitations. Mais, il est insuffisant de considérer la hauteur de pluie annuelle cumulée en différents points du territoire afin de mettre en évidence l'effet du climat sur l'agriculture. En effet, des conditions climatiques favorables à l'agriculture dépendent autant, sinon plus, de la répartition dans le temps des pluies que des hauteurs d'eau annuelles cumulées. Aussi, paraît-il préférable, en raison de l'étroite corrélation entre le climat(pluviométrie) du Burkina Faso et la production agricole, de retenir comme variable approchée de l'environnement climatique la croissance de la production céréalière au niveau national.

Une pluviométrie favorable à la production agricole participe activement à la production intérieure et par ricochet à la croissance économique. Le graphique ci-dessous met en relation la croissance du PIB et celle de la production céréalière7.

7 Confer annexe 5 pour la représentation graphique exclusive.

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Graphique 5: croissance comparée du PIB réel et de la production céréalière au Burkina Faso de 1980 à 2011

-20

-40

40

80

60

20

0

croissance comparée du PIB réel et de la production céréalière

Croissance du PIB (% annuel) taux production céréalière

Source : données WDI (2010).

Le graphique ci-dessus révèle le lien entre la pluviométrie et l'accroissement de la création de richesse au Burkina Faso en indiquant les grands épisodes de chocs climatiques défavorables (2009, 2007,2004, 2001,...). En effet, même si les variations négatives de la production céréalière ne coïncident pas toujours avec des taux de croissance négative du PIB, on remarque la simultanéité de la formation des pics. Ce qui traduit bien la vulnérabilité de l'économie nationale aux aléas climatiques.

Nous examinons ensuite l'impact de l'environnement extérieur sur la croissance. B- Les facteurs d'environnement international et la croissance

Le Burkina Faso est un petit pays très ouvert sur l'extérieur et donc soumis à l'influence de l'environnement international sur lequel il a peu de prise. Celui-ci est constitué entre autres par l'évolution des termes de l'échange et de l'aide. Aussi, convient-il d'examiner dans quelle mesure ces différents facteurs d'environnement international ont pu contribuer à la croissance économique ?

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand