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Etude de conflits entre parent et filles-mères dans la commune d'Ibanda(ville de Bukavu).Cas du quartier Panzi.

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par Arsene THOMBO
Institut Superieure de Développement Rural( ISDR-BUKAVU) - Licence 2015
  

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INSTITUT SUPERIEURE DE

DEVELOPPEMENT RURAL

ISDR BUKAVU

SUJET: ETUDE DES CONFLITS ENTRE

PARENTS ET FILLES-MERES DANS LA

COMMUNE D'IBANDA(VILLE DE

BUKAVU) CAS DU QUARTIER PANZI

PAR: Arsène THOMBO M

Télephone: +243854369590/0995924650

E-mail: arsenethombo@gmail.com

ANNEE ACADEMIQUE 2015-2016

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O.INTRODUCTION

O.1. Etat de la question

Le phénomène fille-mère ne date pas d'aujourd'hui dans notre société. Il a pris de l'ampleur avec la crise sociale qui frappe la République Démocratique du Congo en général et la ville de Bukavu en particulier depuis plus d'une décennie, tel que nous révèle l'abondante littérature y consacrée. Ce phénomène a attiré l'attention non seulement des scientifiques mais aussi des décideurs politiques et des agents de développement.

1. KAMUNA MUSUL, le considère comme la conséquence sociale des rapports sexuels non contrôlés qui, pour cet auteur, débouchent sur les naissances non désirées. Les enfants qui naissent dans des telles conditions sont souvent mal aimés et au fur et à mesure qu'ils grandissent, ils deviennent insupportables pour la famille en particulier et pour la communauté en général du fait de leur mauvaise conduite.1

2. EVOLOKO, Dans ce même ordre d'idées, a porté son intérêt sur la maternité précoce et la mortalité infantile qui s'en suit. Pour lui, cette triste réalité relève d'une problématique complexe et tient ses racines de la structure socio-économique et culturelle du pays. Il se manifeste en effet une dégradation des valeurs traditionnelles qui entraîne aussi une perversion sexuelle qui, à son tour, favorise de nombreuses naissances hors mariage et la destruction de l'avenir des jeunes filles encore immatures.2

3. SHOMBA KINYAMBA, sur base des attitudes adoptées vis-à-vis de la sexualité préconjugale, catégorise les sociétés congolaises en trois groupes : les sociétés qui tiennent compte de la virginité féminine dont la tendance est la plus répandue et sont caractéristiques des sociétés congolaises précoloniales. C'est le cas de Luba du Kasaï, de Bembe, de lega, de Lunda, de Ngombe, de bashi, de Topoke, de Yaka, de Yansi et autres pour lesquelles la virginité de la fille est exigée. Car elle était considérée comme le symbole d'une bonne éducation et une garantie de fidélité. Pour les membres de ces sociétés, une fille qui arriverait au mariage avec des expériences sexuelles antérieures

1 KAMUNA a M., Le désordre sexuel et l'enfance difficile. Cas de la zone de Katuba, mémoire de licence en sociologie, FSAAP, Université de Lubumbashi, 1995-1996, Lubumbashi

2 EVOLOKO , E., Maternité précoce et mortalité infantile. Cas des zones de Kinshasa et Barumbu en 1982, mémoire de licence en démographie, Université de Kinshasa, octobre 1982.

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pourrait facilement commettre l'adultère. Il lui serait difficile de résister aux sollicitations de ses amants et surtout à celles de l'auteur de la défloration de son hymen.3

4. NKUANZAKA INZANZA, aborde le problème du contrôle de la sexualité, c'est-à-dire sa limitation à la vie de mariage grâce à une discipline sexuelle résultant elle-même d'une continence qui débouche sur l'énergie sociale, force qui agit comme moteur de la civilisation et du développement. Il s'inspire des écrits de Unwin et Sorokin note que la grande liberté sexuelle conduit à la réduction de l'énergie sociale et donc au déclin. Dans une autre de ses publications « in Mouvements et Enjeux Sociaux, Numéro 01, septembre-octobre, 2001 », ce chercheur pense que les naissances non planifiées peuvent avoir sur le développement et le bien-être des individus et des familles des incidences diverses, généralement négatives : la malnutrition et, en général, des risques élevés de mortalité infantile et maternelle, des naissances indésirées et un développement insuffisant, un taux de morbidité accru chez les parents.4

5. A.R. ALLGEIER et ALLGEIER, dans leur étude portant de la maturation féminine en disant que les adolescentes ont tendance à envisager cet événement avec timidité, ce qui fait que l'adolescente ignore son état physique Dans l'identification des rôles sexuels, ces auteurs pensent que le comportement et les caractères perçus comme étant de la masculinité ou de la féminité sont déterminés par le milieu culturel. Se faisant les filles vont aux grés de vague et mettent leurs corps en jeu pour payer leurs frais scolaires et parfois assister financièrement leurs membres de la famille en difficultés ; il se manifeste en effet une dégradation des valeurs traditionnelles qui entrainent aussi une perversion sexuelle.5

Toutes ces études mentionnées ci-dessus ont chacune abordé des problèmes que connaît la société congolaise en général, et celle de Bukavu en particulier, et qui sont à la base de la maternité précoce des jeunes filles ainsi que les conséquences qui en résultent. En ce qui nous concerne, au-delà de ce que dévoilent les études antérieures, nous voulons mettre dans un mouvement d'ensemble cette problématique des filles-mères et des différents conflits qui interviennent au sein des familles, pour analyser les mutations qui affectent la famille dans les agglomérations urbaines.

3 SHOMBA K., Sexualité préconjugale. La virginité féminine dans les sociétés d'hier et de demain, LABOSSA, Lubumbashi, 1983, pp.21-22

4 NKUANZAKA I., La problématique de l'éducation à la vie familiale et sexuelle à l'école, mémoire de DES (inédit), Université de Kinshasa, 1997a.

5 A.R. ALLGIEIR et ALLGEIER, Sexualité humaine, De Boeck Université, Bruxelles, 1982, p. 379.

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A part la recherche précédé par nos ainés scientifiques, notre originalité est basée sur l'étude des conflits entre parent et filles-mères dans les familles d'Ibanda(cas du quartier Panzi), dont nous pensons faire des projections d'identifier les conflits que connaissent différentes familles de la ville de Bukavu en général et en particulier celle du quartier Panzi, ainsi qu'en identifiant les agents, conditions et facteurs déterminants des conflits dans des familles de panzi et en proposant des stratégies pour réduire les conflits familiaux dans le quartier Panzi.

O.2. PROBLEMATIQUE

Parmi les problèmes qui affectent les familles dans plusieurs pays en voie de développement, comme la République Démocratique du Congo, figure la pauvreté due à la baisse des revenus et à la conjoncture économique générale difficile qui contraint les habitants de ces pays, surtout les citadins, à recourir à des stratégies de survie multiples. Cette situation affaiblit la plupart des familles à exercer leurs fonctions, notamment celles d'instance de socialisation et de protection de ses membres.

Le nombre de plus de 300 filles-mères que l'on rencontre dans les ménages de la ville de Bukavu illustre bien cette triste réalité.

L'expansion de ce phénomène à Bukavu suscite des inquiétudes chez les parents qui voient diminuer la probabilité de mariage auquel convergent tous leurs sacrifices et actions éducatives.

Les inquiétudes s'accroissent avec la nouvelle charge sociale que la fille introduit en famille, en cette période où la crise côtoie plusieurs ménages. Selon NGONDO A PITSHIANGA, le phénomène fille-mère a pris des proportions inquiétantes d'autant plus que, d'après ses enquêtes menées à Lubumbashi, un ménage sur quatre en est affecté et trois quarts de ces filles-mères vivent chez leurs parents.6

6 NGONDO A PITSHIANGA, cité par A.R. Allgeieri et Allgeieri Sexualité humaine, De Boeck Université, Bruxelles, 1982, p. 379.

8 IKOME NDA'OMBUN, Jeunesse et sexualité dans la ville de Bukavu. Cas de la prostitution dans la commune d'Ibanda, Travail de fin de cycle en sociologie, Université officielle de Bukavu, 2003, p.5

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En effet, à Bukavu en général et dans la commune d'Ibanda en particulier, ce phénomène prend de l'ampleur du fait que la crise socio-économique qui sévit au pays n'épargne pas cette partie de la ville. Elle contraint les habitants de cette contrée à trouver des mécanismes de survie. Pour beaucoup des filles, l'échange des faveurs sexuelles contre les avantages matériels constitue un moyen de résister à ladite crise. C'est ainsi que s'observe le vagabondage sexuel au sein de la jeunesse congolaise, au risque de compromettre l'avenir de cette catégorie de la population qui est l'avenir de la nation. Ce qui aboutit aux grossesses non désirées, au phénomène de fille-mère et aux autres conséquences déjà mises en exergue par diverses études.7

Cette situation est amplifiée par le fait que la jeunesse de la commune d'Ibanda vit dans la sous information sur les méfaits que peut avoir une sexualité non responsable dans la vie sociale d'un individu. Comme le faisait remarquer IKOME NDA'OMBUN dans son étude sur la jeunesse de panzi, celle-ci reste sous informée en ce qui concerne la sexualité responsable, d'où l'exacerbation du phénomène d'enfants de la rue, la déperdition scolaire, les maladies et infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA, les grossesses précoces, etc. qui aggravent la pauvreté et la désintégration sociale.8 La liste n'est pas exhaustive.

Il sied maintenant de tourner le regard vers un autre fléau qu'entraîne le phénomène fille-mère mais qui n'a pas encore attiré l'attention des analystes sociaux. Il s'agit des conflits familiaux générés par la sexualité non contrôlée ou non responsable qui perturbent l'équilibre familial avec la dislocation et autres ruptures qui s'en suivent.

En effet, dans le quartier Panzi de la commune d'Ibanda la plupart des familles qui ont des filles-mères sont en proie à des conflits qui marquent leur quotidienneté. Ces conflits trouvent souvent leur dénouement dans la violence, la haine, la diffamation, voire dans le divorce des parents dont l'ampleur ne peut laisser indifférent l'analyste social qu'est le sociologue. D'où l'intérêt à circonscrire les motivations qui concourent à leur survenance est à suggérer des

7Nos enquêtes faites sur terrain du12 au 28/10/ 2015 dans le quartier PANZI

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pistes de solution pour que s'édifient à Panzi des familles de développement, oeuvres d'une jeunesse préparée à ses responsabilités familiales et sociales.

A la lumière de ce qui précède, notre préoccupation s'articule autour des trois questions fondamentales suivantes :

y' Quel serait le noeud du problème au sein des familles à Panzi? y' Quels sont les facteurs et les agents qui l'engendrent ? y' Comment y remédier ?

0.3. Hypothèses de travail

Dans notre tentative de réponses aux questions soulevées dans la problématique, nous estimons ce qui suit :

1. La source du conflit serait la nouvelle charge supplémentaire que la fille introduit dans sa famille elle-même démunie suite à la précarité socioéconomique de la famille déjà pauvre.

2. Parmi les déterminants (facteurs et agents) de ces conflits nous pouvons aligner la pauvreté de familles, l'environnement social dans lequel évoluent la famille et les filles-mères elles-mêmes et leurs enfants en tant qu'agents des conflits familiaux.

3. Pour y remédier, il y lieu de mettre à contribution tous les agents qui concourent à la socialisation et la protection de la famille, c'est-à-dire l'Etat, l'Ecole, les Média, l'Eglise et la famille elle-même.

0.4. Objectifs du travail :

4 .1. Objectif général :

L'objectif global de cette étude est d'analyser les conflits entre parent et fille mère qui en découlent dans le quartier Panzi.

4.2. Objectifs spécifiques :

1. Identifier les agents, conditions et facteurs déterminants des conflits dans des familles à panzi suite aux phénomènes fille mère,

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2. Proposer des stratégies à mettre en place pour réduire les conflits familiaux suite à cet état des choses à Panzi,

0.5. Délimitation du sujet

Toute recherche scientifique est délimitée dans le temps et dans l'espace pour rendre abordable l'étude et faciliter l'accès aux données y relatives. , Dans le temps, notre recherche s'étend sur la période qui court du novembre 2015 au juillet 2016. Dans l'espace, l'investigation que nous amorçons porte essentiellement sur la République Démocratique du Congo, en province du Sud-Kivu, dans la ville de Bukavu et spécifiquement au quartier Panzi en commune d'Ibanda.

Par ailleurs, une première observation ordinaire nous a permis de constater que les conflits familiaux sont particulièrement élevés dans ce quartier. Notre souci de comprendre l'essence de la conflictualité qui marque la vie quotidienne des familles à Panzi nous a poussés à nous pencher sur ce sujet et réaliser ainsi notre mémoire de licence.

0.6. Choix et intérêt du sujet

Suite aux difficultés que traversent les familles dans la ville de Bukavu, au nombre de plus en plus croissant des filles qui connaissent une maternité précoce et aux conflits qui surgissent dans des familles du fait de cette situation, le choix porté sur ce sujet se justifie par notre volonté d'analyser et de comprendre les causes profondes de cet état des choses. Ce faisant, nous poursuivons un double intérêt : scientifique et social.

Du point de vue scientifique, notre travail constitue une modeste contribution à la sociologie des conflits. L'analyse des conflits au niveau microsocial que représente la famille peut éclairer la compréhension des grands changements qui affectent la société globale. En outre, la présente étude permettra à coup sûr de comprendre théoriquement le processus de transformation de la famille urbaine soumise à diverses pressions.

Du point de vue social, l'étude apporte d'abord sa modeste contribution à l'analyse des contradictions que renferme notre société; elle apparaît ensuite comme une alarme aussi bien pour les responsables politiques, que pour les agents de développement et les familles pour éveiller leur conscience face aux conflits résultant du phénomène fille-mère et qui fragilisent

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de plus en plus l'institution familiale qui, aux dires des sociologues, constitue le socle de toute société humaine.

0 .7. Esquisse du plan

Outre l'introduction et la conclusion, notre étude est subdivisée en quatre chapitres. Dans le premier chapitre, il sera question des généralités et revue de la littérature sur l'étude des conflits entre parent et filles-mères. Le deuxième traitera de la méthodologie du travail et la brève description du milieu d'étude, le troisième portera sur la présentation et discussion des résultats. Ainsi que le quatrième examinera des axes stratégiques.

0.8. Difficultés rencontrées

Dans la réalisation d'un travail scientifique, à l'instar de celui que nous présentons, le chercheur est toujours confronté à plusieurs difficultés d'ordre scientifique, académique, financier, social, etc. En effet, les difficultés majeures auxquelles nous nous sommes confronté sont liées premièrement à l'accessibilité difficile à certaines données recherchées. Il a été parfois impossible d'entrer en contact avec certains acteurs de conflit pour déterminés d'avance dans notre échantillon. Cependant, par notre savoir-faire et savoir-être, nous avons contourné cette difficulté en utilisant des enquêteurs(es) qui entretiennent des relations informelles avec les dits acteurs ou actrices que nous n'avons pas pu atteindre nous-mêmes. L'analyse de contenu des données, surtout qualitatives, recueillies pendant les interviews, nous a pris beaucoup de temps car il fallait les traiter dans un logiciel Sphinx qui demande trop d'expertise. L'insuffisance de fonds nécessaires pour la saisie et l'impression répétitive des résultats de nos recherches. En effet, nous avons été obligés de quémander chaque fois auprès des connaissances, membres de famille, etc.

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CHAPITRE I : GENERALITES ET REVUE DE LA LITTERATURE

I.1.Définition des concepts clés et termes apparents

A. Du conflit familial

1. Concept de conflit

D'après le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, « le conflit est une rencontre d'éléments, de sentiments contraires, qui s'opposent ; un antagonisme, une discorde, une lutte, une opposition ou un tiraillement ».9

La littérature distingue plusieurs types de conflits dont les conflits d'intérêts, de passions, de générations (entre parents et enfants, adultes et jeunes).

Selon Alain TOURAINE, un conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités dont l'une ou l'autre a tendance à dominer le champ social de l'une des parties.10

Pour J. FREUD, le conflit est un affrontement ou un heurt intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même espèce qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une intention hostile en général, à propos d'un droit et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence qui peut, le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.

Pour SHOMBA, le conflit est une situation dans laquelle deux ou plusieurs êtres ou groupes humains cherchent activement à se contrecarrer les objectifs et à s'empêcher la satisfaction des intérêts jusqu'au point de se faire mal ou de détruire l'autre.11

9 MUNGALA A., Problèmes sociologiques de la jeunesse, Cité par Chandelle Mafuela, cours inédit, L1 et L2, sociologie, SSAP, UNIKIN, 1988.

10MWENE BATENDE, Méthodologie sociologique, Cours inédit de 1ère Licence sociologie, FSSAP, Université de Kinshasa, 2003-2004.

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En définitive, le conflit social apparaît comme un affrontement entre plusieurs groupes sociaux antagonistes, l'objet de tout conflit étant de modifier le rapport de forces existant entre les parties. La valorisation des conflits constitue une aberration dans la mesure où ceux-ci constituent d'abord un élément déstabilisateur et destructeur du système social, quelles que soient leur forme, intensité, durée et ampleur.

Pour ce qui est de notre étude, nous disons que les conflits qui apparaissent dans une famille sont souvent fonction de la qualité des relations qui se tissent entre les jeunes filles et leurs tuteurs, qu'ils soient parents ou autres personnes adultes. Le plus souvent cependant, c'est entre filles et marâtres ou entre filles et tantes (c.-à-d. l'épouse de l'oncle) que les plus de problèmes surgissent. Ces relations sont comprises pour les uns en termes de violence ou d'injustice, pour les autres elles sont vécues comme une forme de privation qu'elles n'acceptent pas. A cause de cela, la maison familiale devient pour beaucoup de ces filles un lieu de souffrances insupportables.

B. Parent

D'après le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert « parent »personne qui a des liens familiaux plus ou moins étroits avec quelqu'un, le père ou la mère, personne qui a des traits communs avec quelqu'un, quelque chose d'autres.12

B. La famille 1. Notion de famille

La famille est considérée comme la première société dans laquelle vit l'individu; elle est la cellule sociale de base. Comme premier groupe d'appartenance de tout individu, elle détermine les types des relations qui se développent entre les membres qui la composent. Ces relations sont généralement des relations de parenté par le sang.

Kuyunsa et Shomba définissent la famille comme étant une unité sociale faite des personnes liées entre elles soit part des liens de sang, soit par des liens de mariage ou par des liens d'adoption. Du point de vue de ses dimensions, on distingue la famille nucléaire ou famille restreinte composée des parents père et mère) et des enfants auxquels l'union des parents a

11 NKUANZAKA I., La problématique de l'éducation à la vie familiale et sexuelle à l'école, mémoire de DES (inédit), Université de Kinshasa, 1997b.

12 Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, nouvelle édition, Paris, 2006,

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donné naissance, et la famille élargie ou famille étendue pouvant dans certains cas s'identifier au clan13

Partant de cette définition, nous comprenons que la famille est à la fois traditionnelle et moderne. Elle est traditionnelle, car selon la tradition africaine, elle est une institution clanique; elle est un groupe élargi non seulement au-delà de la famille restreinte du type occidental et moderne, mais aussi aux morts. En ce sens, la famille restreinte apparaît comme un concept qui sert à penser théoriquement un type de famille; elle ne correspond pas à une réalité concrète. La vraie réalité, celle qui est vécue sur le terrain est la famille élargie. Quant à la famille dite moderne, c'est celle qui est d'inspiration occidentale et qui serait composée uniquement du père, de la mère et des enfants.

Selon MAFUELA, la famille est un groupe social caractérisé par la résidence commune, par la collaboration économique, par la reproduction de l'espèce humaine. Une telle famille inclut, selon l'auteur, des adultes de deux sexes dont deux au moins entretiennent des relations sexuelles socialement approuvés et un ou plusieurs enfants propres ou adopté.14

BEKELSON B pensent que la famille sert à développer un système de valeurs, à socialiser l'enfant, à organiser les relations sexuelles et la reproduction. C'est un lieu privilégié de relations affectives. Elle est, dans nos sociétés, le cadre prioritaire de transmission du patrimoine culturel et financier. C'est le lieu d'apprentissage des rôles les plus fondamentaux et la famille, telle qu'elle fonctionne, contribue, comme la plupart des institutions, à la reproduction du système social existant.15

Pour conclure, nous disons que la famille est un tout composé du père, de la mère et des enfants auxquels ils donnent naissance ou qu'ils adoptent ainsi que de tous les autres membres qui ont un lien consanguin. On rencontre de plus en plus de nos jours des familles qui ne sont composées que d'un parent et des enfants. Ce sont des familles monoparentales où la mère

13 KUYUNSA ET SHOMBA, Dynamique sociale et sous-développement en République Démocratique du Congo, P.U.C., Kinshasa, 2000, p. 24.

14 Chandelle Mafuela, filles-mères et conflits familiaux dans les ménages de Kinshasa, p6 (mémoire inédit 2005u2006)

15 BEKELSON B. : Programme de régularisation des naissances dans le monde, New York (une population concil), 1971, p. 24

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assume, en tant que chef de famille, tous les rôles masculins (autorité, finances) et féminins (tendresses, etc.). C'est le cas des familles des filles-mères.

2. Les fonctions majeures de la famille

Il existe plusieurs fonctions reconnues à la famille; mais pour cette étude, deux catégories de fonctions peuvent être retenues à savoir, les fonctions institutionnelles et les fonctions personnelles

Les fonctions institutionnelles: sont celles qui concernent la famille et le mariage en tant qu'institutions sociales. Ces fonctions sont :

V' La fonction biologique : qui consiste à transmettre la vie humaine et qui est la fonction première du mariage;

V' la fonction économique : Elle consiste à, produire des biens matériels pour la maintenance de la famille et de ses membres;

V' la fonction de protection : il s'agit ici de la sécurité des membres contre les risques de l'existence que la famille est censée assurer;

V' la fonction culturelle ou fonction de socialisation : qui consiste à transmettre les concepts et les valeurs sociales et à modeler les comportements des membres pour les conformer aux normes;

V' la fonction stratificatrice : c'est-à-dire de différenciation des statuts entre le père, la mère, les enfants et tous les autres membres qui composent la famille.

Les fonctions personnelles : concernent la famille en tant que groupe social. Il s'agit des fonctions suivantes :

V' La fonction conjugale : elle concerne l'affectivité entre le mari et la femme, tout ce qui intéresse leur vie et les différents types de leurs rapports;

V' La fonction parentale : ici, Il est question de l'affectivité entre géniteurs et enfants et tout ce que les parents doivent aux enfants et réciproquement, tout ce que les enfants doivent aux parents;

V' La fonction fraternelle : qui concerne l'affectivité entre les enfants frères et/ou soeurs.

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3. La fille - mère ou mère célibataire

La fille-mère est toute personne de sexe féminin, généralement majeure, mais parfois aussi mineure, parent biologique d'un enfant qu'elle élève souvent seule et dont le père n'est pas clairement identifié. Cette fille-mère a légalement le statut de célibataire, mais célibataire mère. A cause du fait qu'elle élève seule son enfant ou ses enfants, elle est considérée comme responsable d'une famille monoparentale, une famille sans père.

La fille - mère serait alors à la fois une enfant sous la direction et le contrôle de ses parents, bénéficiant ainsi de l'affection parentale, et mère d'une petite famille qu'elle entretien ou est censée entretenir. Elle se retrouve ainsi dans une situation ambivalente dont les conséquences sont souvent les conflits au niveau personnel et au niveau familial.

1. Point de vue juridique

La fille-mère est d'abord considérée comme tout être humain et en tant que telle, elle a droit à la vie, droit à la liberté, droit à la sécurité de sa personne, de saisir le tribunal en tant que fille et enfant. Elle a droit à la vie, à l'éducation, à l'habillement, à la nourriture, au logement, à la protection et au mariage comme toute autre personne.

Du point de vue juridique, nous pouvons distinguer trois catégories de filles-mères : la fille-mère mineure, la fille-mère mineure émancipée et la fille-mère adulte.

a) La fille-mère mineure

Partant de sa définition, est mineur tout individu de l'un ou de l'autre sexe qui n'a pas encore atteint l'âge de 18 ans (article 219 du Code de la famille congolais).

La législation congolaise autorise le mariage pour la jeune fille dès l'âge de 16 ans

Cependant, si la mineure est rendue mère en dehors du mariage, on considère qu'il y a eu violation de la loi et cet acte constitue une infraction au regard de la loi et il est punissable comme tel. Le couple formé des mineurs n'a de valeur juridique que s'il est formé sur le principe du mariage civil et coutumier. Dans le cas contraire, la société considère que l'homme n'a pas honoré la famille de la femme et en conséquence n'a aucun droit sur le statut du mariage et l'enfant issu de ce couple est d'office déclaré né hors mariage. Cependant, il

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devra, comme n'importe quel autre enfant, être déclaré à l'Officier de l'état civil de la résidence de sa mère dans les 30 jours qui suivent sa naissance.

Etant donné que la mère est encore mineure non émancipée par cette aventure qui l'a rendue mère célibataire, elle continuera à demeurer sous le toit paternel. Son père ainsi que sa mère doivent subvenir à ses besoins et à ceux de leur petit fils ou petite fille; le contraire serait assimilé à la violation pure et simple de l'article 18 du Code pénal congolais qui, à l'alinéa 2, punit quiconque néglige de nourrir, d'entretenir et d'élever ses enfants selon ses facultés et ses états.

b) La fille-mineure émancipée

Tout mineur est émancipé de plein droit par le mariage, selon l'article 288 du Code de la famille. L'émancipation confère au mineur la pleine capacité. Toutefois, lorsque l'émancipation est accordée par une décision judiciaire, le tribunal peut apporter certaines limitations à la capacité du mineur.

La fille-mère émancipée non seulement par le mariage, mais aussi par une autre voie judiciaire, devient adulte parce qu'elle reste responsable des actes et faits juridiques qu'elle pose. Si elle devient mère célibataire, c'est-à-dire qu'elle a un ou plusieurs enfants nés hors mariage qui ne reçoivent aucune aide du père, la loi l'autorise à ester en justice pour requérir la pleine autorité sur l'enfant, en vertu de l'article 317 du Code de la famille congolais, alinéa 2 qui stipule que « en cas de dissentiment entre le père et la mère, la volonté du père prévaut. Toutefois, la mère a droit de recours devant le tribunal de paix ». La non-application de cette disposition constitue une violation expresse de la loi et punie pénalement.

c) La fille-mère adulte

Nous la qualifions de fille-mère adulte par rapport aux mineures. Elle est adulte parce qu'elle a déjà l'âge de ponctualité, et elle est responsable de ses actes et de leurs conséquences.

2. Point de vue sociologique

Pour comprendre l'expression fille mère au sens sociologique, il convient mieux de dissocier le substantif de son qualificatif et de définir chacun de deux termes distinctement de l'autre.

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D'abord le concept de « fille ». Ce terme désigne toute personne de sexe féminin non-adulte ou qui n'a pas encore atteint l'âge ou un comportement que sa culture juge proche de la maturité. Comme on peut le voir, la définition de « fille » est liée à la fois à l'âge biologique et à la maturité psychique qui peut être précoce dans certaines circonstances.

Le concept de fille renvoie ensuite à l'état matrimonial. Il s'agit dans ce cas de la personne adulte de sexe féminin non mariée. On dit dans le langage courant de cette personne qu'elle est une vieille fille, ou qu'elle a « coiffé la sainte Catherine ».

Quant à la mère, elle est d'abord une parente biologique directe, c'est-à-dire une génitrice. Il peut s'agir ensuite d'une parente éloignée. Dans tous les cas, la mère est appréciée par rapport à une quelconque relation de consanguinité et par rapport à la capacité de donner vie.

Dans ce contexte de définition des termes constitutifs de l'expression la fille -mère, cette dernière devient « toute adolescente qui tombe accidentellement enceinte d'un homme ou d'un jeune homme avec qui elle n'est pas mariée et qui doit plus tard assumer seule ou avec l'aide de sa famille la charge de son enfant. Selon le dictionnaire Larousse, elle est « toute personne célibataire de sexe féminin, peut importe l'âge qu'elle peut avoir par les facteurs endogènes et exogènes pesant sur elle, qui devient déviante et sans contracter le mariage compte déjà un ou plusieurs enfants » Elle est plus généralement définie comme une mère célibataire, c'est-à-dire une femme non mariée qui élève seule son ou ses enfants.

I.2. CADRE THEORIQUE

Pour aborder la présente Etude, nous avons parcouru un certain nombre de théories sur le développement social, afin d'y tirer celle adapté à notre recherche. De cette façon, nous sommes partis de la « théorie des conflits ».

La théorie des conflits a acquis une fonction empirique. Dès que le conflit a été établi comme une réalité dans la société, on a eu recours à une tradition intellectuelle pour pouvoir l'interpréter. L'analyse des conflits sociaux selon cette théorie, repose sur trois aspects .Il s'agit de :

a) Etude de la genèse des conflits : Elle permet d'étudier la dynamique des conflits depuis leur naissance. En d'autres termes cette étude permet d'expliquer le contexte des naissances, relever les causes et les conséquences des conflits.

[16]

b) L'analyse du système d'interaction des acteurs : montre que les acteurs sont libres dans le système auquel ils trouvent. Cependant, ils ont chacun des marges de manoeuvre et de liberté dans leurs positions. Par conséquent, ils peuvent se comporter dans leurs actions de manière coopérative ou de manière agressive.

c) L'étude des systèmes des acteurs : cette étude montre que les acteurs sont autonomes dans les systèmes auxquels ils évoluent. Cependant, les acteurs départ et d'autres recourent à la résistance et à l'insoumission.

Selon ALAIN TOURENE a donné une image harmonieuse de l'organisation sociale. Ce qu'il privilégie, c'est la stabilité qu'entraîne la solidarité. La source des conflits vient de la nature des liens sociaux. Il est établi aujourd'hui que les conflits sont normaux au sens sociologique, c'est-à-dire qu'ils sont inhérents à la vie en société : ils sont des éléments structurels des sociétés modernes. Tout d'abord, en interne, le conflit génère l'existence d'une identité commune au groupe contestataire; ensuite, le mouvement social s'appuie souvent sur un principe de totalité, s'inspirant d'une pensée générique (par exemple, l'intérêt national, la justice sociale, etc.). Ceci a pour résultat de constituer l'essence du groupe, et de le transformer une fois les buts initiaux atteints.16

Nous ne pouvons pas comprendre les autres si nous n'avons pas encore lutté nous-mêmes. Les formes les plus diverses des luttes et des conflits apparaissent surtout dans des compétitions économiques et politiques, dans les guerres et les relations internationales. La prospérité économique est basée sur la lutte politique et militaire.

Il ressort ainsi que l'interprétation sociologique des conflits confère à ces derniers une fonction positive dans la société, malgré les effets négatifs qu'ils comportent parfois. L'évolution normale d'une société peut être vue comme un mouvement constant de ce qui est appelé conflit, ajustement, stabilité ou équilibre et fin de conflit.

I.1.1. Le conflit familial

Il s'agit ici de comprendre les conditions, les facteurs les agents et les fonctions de conflit au sein de la famille.

16 A. TOURAINE, « Les conflits sociaux », in Encyclopédie Universalis, Paris, 1988, p.301.

[17]

Le terme facteur renvoie à un détonateur du changement social ; un facteur est un effet, un élément d'une situation donnée qui du seul fait de sa présence ou par le rôle qu'il joue, occasionne le changement. Les causes du changement apparaissent ainsi les causes qui créent le changement social. Les conditions désignent des éléments de la situation qui favorisent ou défavorisent, activent ou ralentissent, encouragent ou retardent l'influence d'un ou de plusieurs facteurs de changement. Enfin, les agents sont des individus, des groupes, des associations qui introduisent le changement, le favorisent ou s'y opposent.17

L'étude des fonctions présente ceux-ci comme inhérents à toute vie sociale. Les conflits constituent aussi une variable de la vie en société et ils prennent des formes variées et se distinguent par la nature de leurs enjeux.

Lewis A. COSER a démontré le rôle dynamique des conflits au sein des organisations et en a souligné l'utilité. Il estime que les conflits surgissent à la suite de certaines défaillances de l'organisation, en l'occurrence, l'indifférence ou l'incapacité de celle-ci à résoudre certains problèmes considérés comme fondamentaux par un ou plusieurs de ses membres.

I.1.2. La sexualité adolescente

La sexualité adolescente est celle qui se pratique entre les jeunes avant l'âge de la majorité (avant 18 ans). Elle est également le fait que les jeunes pratiquent l'acte sexuel en dehors du mariage, une sexualité illégitime c'est-à-dire, non reconnue par la communauté ou par la tradition ou par la loi. Bref une sexualité irresponsable et dont les conséquences conduisent notamment au phénomène fille-mère.

En effet, à Bukavu, la jeunesse en général et les filles-mères en particulier restent confrontées à plusieurs problèmes. Il s'agit des problèmes liés à l'éducation ou à l'information, problème lié à l'économie, les problèmes d'ordre politique, culturel, de l'environnement physique, etc. L'ensemble de ces problèmes génère comme conséquences, la prolifération des maladies et infections sexuellement transmissibles mais aussi et surtout des grossesses précoces (naissances indésirables) parmi les jeunes.

17 G. ROCHER, Sociologie. Tome 2 : le changement social, Ed.du Seuil, Paris, 1968, p.

[18]

Mais dans cette section, nous mettrons plus l'accent sur la notion de la sexualité des filles-mères comme participante à la théorie de quatre trop et de la moindre application de la contraception par la jeunesse.

1. Notion de la sexualité

La sexualité est l'ensemble des rapports amoureux que les individus entretiennent jusqu'à l'acte sexuel (coït) ; ce qui importe également à signaler est que « la sexualité ne réduit ni une forme de consommation, ni un érotisme divin qui en est opposé ; il est un appel de l'individu à lui-même, à sa libre création, à son plaisir, à son bonheur ».

Elle paraît cependant comme le désir dirigé vers l'autre et vers son désir, désir formé de la combinaison de l'érotisme, de communauté de goût et de reconnaissance de l'autre comme sujet.

Pour NKUANZAKA, la sexualité est une des composantes fondamentales de la personnalité, une des façons d'exister, d'exprimer et de vivre l'amour humain. Par-là, elle fait partie intégrante du développement de la personnalité et de son processus de socialisation. La fonction première et universellement reconnue de la sexualité humaine est la procréation réfléchie dans le cadre d'une union socialement reconnue.18

Selon le petit Larousse illustré, la sexualité signifie : « ensemble des caractères spéciaux, externes ou internes, que présentent les individus et qui sont déterminés par leurs sexes. Ensemble des phénomènes relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction19

En psychologie, la sexualité est un ensemble recouvrant le plaisir lié au fonctionnement de l'appareil génital et le plaisir lié à l'exercice d'une fonction vitale s'accompagnant par étayage d'un plaisir immédiatement sexuel.

Pour les croyants, la sexualité est un don de Dieu, qui voit l'intimité sexuelle dans le cadre du mariage, qui est l'un de ses précieux dons ; elle rend possible la procréation et favorise le développement, dans la tendresse et le plaisir.

18 NKUANZAKA I.A.. « sexualité et progrès social : quels fondements synergiques », in Mouvements et Enjeux Sociaux Numéro 01, , p.12, septembre, octobre, 2001.

19 Le petit Larousse illustré

[19]

Lorsqu'un homme et une femme s'unissent par le mariage, dans la perspective des croyants, ils forment figurément parlant, « une seule chair ». Deux personnes non mariées qui ont des relations sexuelles, appelées dans ce cas fornication, forment elles aussi un seul corps.

La fornication c'est des relations sexuelles sans engagement véritable, non seulement elle sape le respect de soi mais elle peut générer une maladie, une grossesse non désirée et des souffrances affectives.

2. Déterminants de l'émergence du phénomène fille mère dans le monde et en RD Congo

Nous abordons les éléments de la situation à la base de la pratique de la sexualité non contrôlé aux adolescents ou délinquance juvénile au monde et au Congo. Ces éléments sont multiples, mais nous retiendrons ceux que nous estimons avoir une incidence directe sur ces pratiques et en les ajustant à la situation spécifique de la RDC en général et de la ville de Bukavu en particulier.

1. La crise socio-économique

Sur le plan social et économique, la République Démocratique du Congo connaît aujourd'hui une crise multiforme qui s'est amplifiée depuis les années 90.

Cette crise généralisée n'épargne aucun secteur de la vie.

Makwala en 1982 notait que « la période qui va de la zaïrianisation à nos jours est marquée par une crise qui, au zaïre semble avoir pris une coloration particulière. En effet, cette crise y est persistante, globale mais surtout rebelle à toutes les thérapies ».

Il s'agit essentiellement de la crise du secteur formel et le degré de régression de l'économie congolaise tel que d'aucuns parlent de la reconstruction totale de cette dernière, la précarité, le chômage, licenciements...

Depuis les années 80, la crise économique et les politiques d'ajustement structurel se traduisent par une baisse sensible des revenus de population. Cette baisse a concerné les ruraux dans les périodes de chute des prix aux producteurs des produits de rente (café, cacao,

[20]

coton, arachide, huile de palme). Elle concerne aussi les citadins du fait de la réduction des emplois salariés et du blocage du salaire, tant dans les secteurs publics que privés.20

A cette baisse tendancielle s'ajoute un accroissement des instabilités des revenus. La crise en réduisant le revenu des ménages a ralenti le puissant mouvement de scolarisation qui a caractérisé l'Afrique après les indépendances dans certains pays, on a même connu des scolarisations brutes, c'est-à-dire une diminution de l'effectif des enfants scolarisés, alors que la croissance démographique augmente chaque année le nombre de candidats à la scolarisation.21

Depuis 1997, le pays continue à connaître des sérieux problèmes pour son développement. Les deux guerres de 1996 et de 1998, le manque de volonté politique ont conduit le pays au gaspillage des ressources nécessaires à la production, aussi au déclin du secteur agricole, à l'absence de planification, à l'inflation monétaire, à l'insuffisance des crédits budgétaires en faveur des secteurs productifs et sociaux. A ceci, il sied d'ajouter la corruption, la fraude fiscale et douanière sont les maux qui sont à la base de la crise socio-économique de notre pays.

Cette évolution négative de l'économie nationale explique l'accélération de la paupérisation de la population et cela a des répercussions sur le développement du pays. Suite à cette crise, bon nombre de parents sont dans l'impossibilité totale de subvenir aux besoins fondamentaux de leurs enfants. La pauvreté sans croissante qui en résulte entraîne de nombreuses filles adolescentes à se livrer au commerce sexuel.

2. La pauvreté

La pauvreté est aussi la cause majeure d'accroissement des filles mères dans notre pays. Quand elles se trouvent dans les besoins que les parents devraient combler et qu'ils ne

20 Mbaya Mudimba et Fridhelm's, Secteur informel au Congo-Kinshasa: Stratégie pour un développement endogène, Ed. University Africaine, Kinshasa, 1990, p.45

21 Jean Caussy et Jacques VALLIN, Crise et population en Afrique, Crises économiques, Politique d'ajustement et dynamique démographique, Etudes du CEPED, n°13, 1996, p.183

[21]

parviennent pas, la fille peut se décider de se prendre en charge en recourant à la prostitution qui est devenue le troisième commerce mondial après la vente des drogues et le trafic d'armes.

D'après l'UNESCO, l'exploitation et la prostitution qui multiplient le nombre des filles-mères sont de toute évidence liées à la désagrégation de la famille, et le fruit de la misère et de la famine.

La plupart des ménages des fonctionnaires de l'Etat connaissent des perturbations car ils travaillent presque bénévolement et se trouvent sans ressources nécessaires pour subvenir aux besoins de leurs ménages. Les filles vont au gré de vague et mettent leurs corps enjeu pour avoir de quoi manger, de quoi se vêtir pour payer leurs frais scolaires et par- fois pour assister financièrement et matériellement leurs parents et leurs membres de la famille en difficultés.

I.2. Des stratégies à mettre en place pour réduire les conflits familiaux dans les familles à Panzi.

Nous avons pensé, en ce qui concerne, que ce fléau ne pouvait être vaincu que si l'on met dans un mouvement d'ensemble, à travers un dialogue permanent, tous les responsables de l'éducation de la jeunesse, à savoir la famille, l'Etat, l'école, l'église, les mass médias et les jeunes eux-mêmes pour un encadrement efficace et efficient de ces derniers doivent s'acquitter de leurs devoirs . Il est plus utile de conseiller à la personne en souffrance de consulter un psychothérapeute ou d'entamer une psychanalyse, car parfois l'écoute et l'attention que l'on souhaite apporter de l'aider.

I.2.1. Les parents.

Il est important de signaler que la population de la commune d'Ibanda en général et celle du quartier Panzi ont un niveau de vie assez modeste. Cette pauvreté des parents est due à la crise socio-économique, fait que bon nombre des parents ne sont plus à mesure de subvenir à l'éducation et aux besoins de leurs enfants. C'est pourquoi la plupart des gens et adolescents ont tendance à se lancer dans la débrouille et rare sont ceux qui fréquentent l'école ou soit, elles peuvent aller à l'école mais tout en supportant elles-mêmes leurs études parce que certains parents n'ont pas des moyens. Ce qui les entraîne dans la licence sexuelle cause des grossesses précoces dont sont victimes les adolescentes.

[22]

Bien que la crise envahisse nos familles, l'avenir de notre société dépend de l'éducation donnée aux jeunes. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas se décharger de leurs responsabilités du fait de la crise ou la pauvreté, mais doivent se mobiliser pour garantir l'éducation des enfants. Il faut un dialogue franc et ouvert est nécessaire pour que ces derniers ne se confient pas à la rue. Ceci pour amener l'enfant à comprendre que la sexualité n'est pas un sujet tabou et qu'il n'y a rien à cacher aux parents, mais qu'elle n'est pas non plus un jeu d'enfants.

Donc, étant les premiers éducateurs de leurs enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au lieu qu'il se confie à la rue.

Et dans cet effort, il est donc nécessaire pour les parents de ne pas établir la différence entre le garçon et la fille en ce qui concerne la sexualité. Ils doivent expliquer au garçon et à la fille que tout ce qu'il lui arrive est naturelle, mais doivent multiplier des efforts pour domestiquer leurs pulsions et de les magnifier à travers un sentiment plus durable et dire surtout à la fille, bien que la pauvreté est là, elle est appelée à se marier dignement et non de transformer son corps en une marchandise et surtout à la faire comprendre l'intérêt qu'elle a à se préserver avant le mariage pour éviter tous les risques possibles.

I.2.2. L'Etat

Le rôle de l'Etat est de veiller à ce que la vie publique soit une source de prospérité et non de déchéance pour les citoyens. Pour ce faire, il doit garantir un minimum d'aisance nécessaire à tout homme.22

Etant donné que tout travailleur a le droit de jouir du fruit de son travail, ainsi, il faut que le salaire donne la possibilité aux chefs de ménages d'accomplir leurs devoirs vis-à-vis des personnes à leur charge. Si le gouvernement congolais prenait en charge effectivement les études à tous les niveaux, il aurait évité la déperdition scolaire des filles et procédé à l'amélioration des salaires des parents ou aux tuteurs des enfants afin d'éviter les conséquences qui surviennent dans certains ménages.

22 LELOTTE, F.S.J, La solution du problème de la vie, synthèse du catholicisme 5ème cahier ; problèmes sociaux : familles, Etat, bien matériels, Centre international d'études de formation religieuse, Bruxelles, Paris Casteman, Tournai, P.32

[23]

Par ailleurs, il est du devoir de l'Etat d'élaborer une politique d'encadrement et d'emploi au regard du volume de la population active. Ainsi, on aura multiplié les chances à chaque famille de se prendre en charge et de veiller sur les enfants par une éducation appropriée.

Si l'Etat peut organiser des campagnes nationales et des services en faveur des aspects importants concernant la santé de la reproduction de façon efficace, il peut contribuer largement à la correction et à la réduction du comportement sexuel à risque des jeunes et les amener à opter pour une sexualité responsable et raisonnable.

Par ailleurs, il est nécessaire que l'Etat ait le contrôle sur ce que vulgarise la presse pour sauver la morale des jeunes. Ayant un impact important sur le comportement des jeunes, l'exploitation intelligente de médias peut contribuer de manière significative à la promotion d'une meilleure éducation, sinon à son déclin.

Le gouvernement est appelé, enfin, à prendre en charge les jeunes filles. Les consultations préscolaires et prénuptiales sont une grande prévention dont l'Etat doit s'occuper.

I.2.3. L'Ecole

Pour éviter les conflits que les filles - mères engendre dans la famille, il faut que l'école s'occupe de l'éducation sexuelle des enfants adolescents pour les aider à devenir des adultes équilibrés et capables d'assurer la transmission de la culture.

I.2.4. L'Eglise

La religion a aussi une grande influence sur la morale de ses adeptes. Car, l'église est d'une importance capitale pour éviter aux jeunes la confusion en matière de sexualité et autres relations au sein de la famille et dans toute la société. Les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent plus des contraintes morales et font tout ce qu'ils veulent, dans une inversion totale des valeurs morales, où l'immoralité sexuelle et les pratiques contre-nature sont encouragées, notamment par plusieurs adultes. Bref, l'église est aussi appelée à contribuer à l'éducation sexuelle des adolescents.

Ce problème étant plus l'affaire de la société que les adolescentes elles-mêmes, il importe non seulement d'améliorer les services destinés aux adolescents (filles et garçons), mais aussi d'informer les parents, les enseignants et les pouvoirs publics de la nécessité d'agir au moment

[24]

opportun pour protéger l'équilibre reproductif des adolescents, équilibre dont dépend la société de demain. Cette entreprise n'est pas facile, elle exige des mécanismes et des stratégies bien élaborés23.

En définitive, les éducateurs comprendront que l'éducation sexuelle inadaptée et moralement confuse que reçoivent les jeunes auprès des amis à l'école, dans les revues, dans la rue, ou encore à la télévision ne suffit pas ; parce que les informations qu'ils y recueillent, les aident souvent à tomber dans l'immoralité avec toutes les conséquences qui s'en suivent : grossesses précoces, IST et VITT/SIDA.

Alors, les parents et tous ceux qui s'occupent des jeunes sont interpellés à changer des stratégies et parler convenablement de la sexualité aux adolescents. Cela les aidera à faire la différence entre le vrai amour et un simple attrait sexuel, et ils arriveront ainsi à pratiquer la sexualité qu'au mariage ou alors, d'être responsable de tout ce qu'ils veulent ou décident de faire.

23 LELOTTE, F.S.J, Op.cit., p.32

Sols : Le quartier Panzi a un sol argileux provenant de la composition basaltes et des trachytes ayant des couleurs différentes allant du gris-noir au rouge-foncé.

[25]

CHAPITRE II : MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE UTILISEE

Ce deuxième chapitre est consacré à la présentation détaillée des éléments fondamentaux sur lesquels s'est construite notre étude et de la manière dont nous avons abordé celle-ci. D'une part, ce chapitre traite des approches méthodologiques en exposant leur application, autrement dit, l'opérationnalisation de différentes méthodes utilisées dans cette étude. D'autre part, ce chapitre présente la population d'étude, les techniques d'échantillonnage (ou choix des informateurs), de récolte et de traitement des données.

2.1. Brève description de l'environnement physique du milieu d'Etude à Panzi.

2.1. 1. Localisation/ Situation Géographique

V' Superficie, délimitation et coordonnés géographiques

Le quartier Panzi est l'une des trois quartiers que compte la commune d'Ibanda dans la ville de Bukavu, au Sud-Kivu. Il s'étend le long de la route reliant Bukavu-Uvira .Sa superficie est (05Km2.6 are et 10 centiare). Et limité de la manière suivante :

V' Au nord par le quartier Ndendere,

V' Au Sud par les localités de BUHOZI et de Kabungo du territoire de Kabare V' A l'est par la rivière Ruzizi, limité avec la république Rwandaise

V' A l'ouest par la cellule Cahi du quartier Kasha de la commune de Bagira.

2. 1.2. Milieu

2.2.1. Climat :

Le quartier Panzi est dominé par un climat tropical humide tempéré par l'altitude. La température moyenne annuelle est de 20.50C avec une faible amplitude thermique inferieur à 50C. Ce quartier ainsi que la ville connait deux saisons : la saison sèche qui couvre quatre mois, allant de mi-mai à mi-septembre. Pendant cette période, la poussière couvre toute la ville en générale et en particulier le quartier Panzi.

La saison de pluie couvrant la période allant de mi-septembre à mi-mai, soit huit mois, avec une précipitation moyenne d'environs 1307mm/An provoquant des inondations, des érosions et de boue.

? Sondage par l'interview : qui consiste à pratiquer les systèmes de stratège ou stratification pondéré dans la formule d'expérience mathématique.

[26]

Relief : Le quartier Panzi a comme la commune d'Ibanda un relief accidenté constitué des plateaux à forte pentes et de la vallée de la Ruzizi.

Ce quartier ainsi que la ville connait deux saisons : la saison sèche qui couvre quatre mois, allant de juin à Août. Pendant cette période, la poussière couvre toute la ville en générale et en particulier le quartier Panzi.

2.2. Approche méthodologique

Avant d'aborder l'approche méthodologique proprement dite, il sied de préciser que, pour sa réalisation objective, toute recherche scientifique exige le recours à un ensemble de procédés : c'est la (les) méthode(s). Il s'agit d'un « ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontrés et les vérifiés » Aux méthodes de recherche, s'associent des techniques. Celles-ci sont des manières de procéder dans la pratique d'échantillonnage, de récolte et de traitement des données. Pour conduire cette étude, ce travail est le fruit de la combinaison des méthodes, à savoir, la méthode : descriptive, statistique; Et les techniques telle que : l'observation libre, L'interview, Guide d'interview d'enquête. Ainsi que la compilation et la transformation des données recueilli a été fait à l'ordinateur en utilisant l'Excelle et logiciel tel que SPSS dans des analyses.

2.2.1. Matériels utilisés

Pour conduire cette étude, nous avons fait recours aux outils suivants : Stylo, carnet, questionnaire d'enquête, la documentation ainsi que l'ordinateur pour la récolte des donnés et l'analyse de ce données dans le travail.

2.2.2. Procédure de collecte des données

Pour collecter les données nous avons utilisées les méthodes et techniques suivante :

1. Méthode

Cette méthode nous a été utile car elle permet de recueillir des informations d'ordre socio-économique sur les entités administratives, et des services des bases de sondage pour les enquêtés.

[27]

+ La description : celle-ci nous a été utile pour décrire les réalités diverses, et la situation

monographique de la commune d'Ibanda dans la ville de Bukavu et dans le quartier Panzi. + Statistique : Cette méthode nous a aidés dans la quantification, le traitement et

l'interprétation des données recueillies sur le terrain.

2. Technique et outils de l'enquête

· Enquête village : elle permet de recueillir les informations d'ordre socio-économique sur les entités administratives, et des services de bases de sondage pour les enquêtés.

· L'observation libre : Nous avons utilisés cette technique pour voir la manière dont les ménages arrivent à gérer les conflits qui peuvent être enregistrés dans les ménages de notre milieu d'étude.

· L'interview : Elle nous a permis d'échanger des idées avec nos enquêtés, c'est-à-dire les filles et les responsable des ménages du quartier panzi.

· Guide d'enquête : cette technique nous a facilité la récolte des informations au moyen des questions fermés et ouvertes soumises individuellement en garantissant la rapidité dans la récolte des données et en permettant à chaque sujet enquêté de s'exprimer librement dans ses propres termes sur chaque question posée.

2.2.3. Traitement des données.

Les techniques de traitement des données sont des outils indispensables pour examiner les informations quantitatives c'est-à-dire chiffrées et les informations qualitatives c'est-à-dire exprimées par des mots.

En effet, l'efficacité de l'examen des données repose sur la combinaison de techniques de traitement de données qualitatives et quantitatives.

1. Technique de traitement des données qualitatives

Pour analyser les données qualitatives, nous avons utilisé la technique de l'analyse de contenu. Pour nous, l'analyse de contenu est une opération par laquelle, le chercheur examine de manière minutieuse et détaillée, l'ensemble complexe des données recueillies en cherchant la signification profonde de celles-ci. Autrement dit, « l'analyse de contenu est une technique de recherche pour la description objective, systématique, et quantitative du contenu manifeste de communication ayant pour but de les interpréter».24

24 Christophe Lalanne, Sébastien Georges, Christophe Pallier : Statistiques Appliquées _à l'Expérimentation en Sciences Humaines P8-9, 2009

25 M. ASSIE GUY ROGER, Sociologue, S-DRH-M de l'INFPA DR. KOUASSI ROLAND RAOUL, Enseignant-chercheur des universités : cours d'initiation a la methodologie de recherche, 2011

[28]

Le support de l'analyse de contenu est le discours produit dans le processus de communication (entretien) entre nous chercheur et les répondants. Ce fait indique un double objectif que nous avons poursuivi par cette technique : d'un côté, elle tente de dégager la signification de l'énoncé pour l'émetteur, c'est-à-dire sa subjectivité, de l'autre côté, elle cherche à établir la pertinence pour le récepteur, à savoir son objectivité.

L'objectivité de l'énoncé (réponse) est liée à sa nature sociale, car celui-ci transporte des significations pertinentes pour un groupe donné.

2. Technique de traitement des données quantitatives

L'examen des données quantitatives a été mis en oeuvre en recourant aux techniques statistiques. Celles-ci ont consisté à rechercher la fréquence des thèmes ou des blocs de données.25

Cette technique nous a facilités aux récoltes des informations au moyen de questions Ouverte et fermées soumises individuellement en garantissant la capacité dans la récolte de données et en permettant à chaque ménage enquêté de s'exprimer librement dans ses propres termes sur chaque question posée.

2.2.3. Aspects culturel de la population de panzi

Religion : La grande partie de la population du quartier Panzi est d'une croyance chrétienne, nombreux appartiennent à la religion catholique, soit 75%. La religion protestante est représentée à 23%, les témoins de Jéhovah et les musulmans représentent 2%. Ces églises contribuent aussi au progrès du pays par la réalisation de certains projets de développement

Culture et art : Le quartier Panzi regorge plusieurs tribus mais les plus abondantes sont le Lega et les Shi. La population de ce dernier comme seul du Sud-Kivu pratique le système patrilinéaire dont, la monogamie officialisée par la loi congolaise y est en vogue même si la polygamie tolérée par cette loi y est pratiqué.

Il y a également certaines maisons de culture dont les bibliothèques, les salles de spectacles (salles de fêtes) et des cinés vidéos y sont opérationnelles à côté des artistes, sculpteurs des

[29]

oeuvres d'arts à partir de bois, os et ivoire où les artisans tailleurs, forgerons y ont droit de cité.

a) Transport : le quartier Panzi est traversé et desservi par la grande route non asphaltée reliant, la ville de Bukavu au territoire d'Uvira. Cette route connait des embouteillages énormes des véhicules, motos, charrettes et les piétons qui sont confondues à la longueur des journées avec trop de risques d'accidents.

b) Communication : le quartier Panzi est ensuite desservi par tous les réseaux de communication téléphonique, entre autre, Vodacom, Congo Chine télécom(Orange), Airtel, Tigo, etc. et les différentes radios qui émettent dans la ville de Bukavu, les habitants de Panzi captent ces différentes chaines de télévision entre autres VSTV, Digital Congo, RTNC,RTNK et RTVGL.

2.4. Aspects économiques

Agriculture : est quasi- inexistante parce qu'il n'y a pas assez d'espace en ville pour exercer cette activité. Autre fois, la culture des maniocs, des haricots et de maïs se pratiquent dans la vallée de Ruzizi, mais cette partie est déjà destinée à la construction.

Elevage : quant à l'élevage, on essaie d'élever les volailles, les porcs, les caprins et vaches. Il faut signaler que toutes ces espèces élevées sont en divagation. Cet élevage sert pour la consommation familiale et quelque fois pour faire scolarisé des enfants.

Pêche : l'économie du quartier Panzi comme celle de la république démocratique du Congo repose sur la débrouillardise. La population se débrouille en cherchant chaque fois l'activité qui peut procurer les revenus permettant de subvenir à ses besoins du moment. C'est ainsi qu'elle se lance dans les petits commerces, l'entreprenariat, l'artisanat, l'agriculture et l'élevage, etc.

Mais toutes les activités sont de moindre importance, la principale source de revenu est le petit commerce effectué le long de routes. On y voit des boutiques, des kiosques, des pharmacies et des petits lieux appelés « Kasoko » signifiant petit marché de Kamagema qui est en pleine réhabilitation. Les jeunes installent aussi le long de la routé des salons, des ateliers de coutures et des réparations. Dans ce quartier il y a la présence d'un abattoir public des bêtes reconnu sous le nom « ELAKAT ».

26BOUCHARD, cité par thomas M, la problématique de l'articulation du développement entre administration publique et paysannerie, Mémoire ISDR Bukavu, 2015 p20.

[30]

2.2.4. TYPE D'ETUDE

Notre étude est traversable car notre période s'étend sur l'an du novembre 2015 au juillet 2016 et descriptive car elle nous permet de faire une marche ayant pour but d'observer la situation réelle des conflits qui surgissent dans les ménages à Panzi.

2.2.5. POPULATION D'ETUDE

Notre étude porte sur la population du quartier Panzi qui se lève à 89393 Habitant.

2.2.6. ECHANTILLONNAGE ET CRITERES D'INCLUSION

Compte tenu des moyens et du nombre élevé de la population du quartier Nyalukemba dans la ville de Bukavu et de la commune d'Ibanda. Il n'a pas été facile d'atteindre toute la population notre enquête et raison pour laquelle nous utilisons la technique d'échantillonnage aléatoire.

L'échantillonnage choisi dans cette étude n'a pas été tiré au hasard pour avoir des opinions aussi variées proportionnellement à l'effectif. Pour détermine la taille de l'échantillon de la population, nous avons utilisés la table du professeur Alain BOUCHARD qui stipule que quand l'Univers est fini c.-à-d. Inférieur à 100.000 habitant, on applique la formule de la taille corrigé 26

Cependant, la formule pour la taille corrigée d'Alain BOUCHARD s'annonce comme suit : Nc = Taille de l'échantillon corrigée n = Taille pour une population infinie.

La population du quartier Nyalukemba est 75978 habitants. Dans cette population mère, nous avons tirés un échantillon des personnes à l'aide de la formule suivantes :

Nc = Nxn = 89393X96 = 8581728 =95,87 96 habitants

N+n 89393 +96 89489

Notre univers N 89393 N = 89393

[31]

Bernard BEKELSON le définit l'échantillon comme un choix scientifique dans l'ensemble d'une population. Il s'agit d'en prélever une portion car la population toute entière ne peut être examinée en particulier parce qu'elle est trop nombreuse par rapport aux moyens dont dispose le chercheur.27

Il constitue une partie représentative de personnes à interroger au cours d'une enquête sondage. Jacques Maître abonde dans le même sens lorsqu'il parle de sondage, c'est-à-dire de recensements sur les questionnaires d'opinion. A ce sujet, il estime que la théorie statistique des jugements sur l'échantillon permet de résoudre pratiquement le problème que l'on traite.

Pour constituer notre échantillon, nous avons fixé les critères de sélection ci-dessous :

? Avoir une habitation réelle dans la commune d'Ibanda. ? Vivre dans le quartier Panzi.

? Etre réellement fille mère.

2.6.1. Population

Répartition de la population le quartier Panzi a une population hétérogène estimé a environs 89.393 personnes dont 17549 hommes, 19839 femmes, 24177 garçons et 27.678 filles parmi lesquels il y a 150 étranges de différentes nationalités (Rwandaise, Camerounaise, Tanzanienne et Burundaise).

Tableau N°1 : Aspects démographiques de la population du quartier Panzi

CELLULES

POPULATION CONGOLAISE

POPULATION ETRANGERE

TOTAL GENERAL

Homme s

Femme s

Garçon s

Fille s

Total

H

F

G

FI

Total

MAJOR VANGU

3766

4234

5107

5024

18131

02

_

_

_

02

18133

BIZIMANA

1007

1161

1196

1642

5006

_

_

01

_

01

5007

MBEKE

1715

2010

2516

3105

9346

04

01

02

01

08

9354

KAZAROH

3086

3583

4425

5221

16315

11

04

06

07

28

16343

27 BEKELSON B. : Programme de régularisation des naissances dans le monde, New York (une Population concile), 1971, p. 24

[32]

O

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MUSHUNU NU

2772

3041

3639

4191

13643

09

04

12

15

40

13683

MULENGE ZA Ier

3241

3612

4636

5480

16969

08

17

15

09

49

17018

MULENGE ZA II.

1962

2198

2658

3015

9833

05

10

04

03

22

9855

TOTAL

17549

19839

24177

27678

89243

39

22

40

35

150

89393

Source : Rapport annuel du quartier Panzi 2015

figure N °1population congolaise du quartier Panzi

MULENGEZA II.

11%

MULENGEZA Ier

18%

MUSHUNUNU

16%

KAZAROHO

18%

MAJOR VANGU

21%

MBEKE

10%

BIZIMANA

6%

Au vu de cet tableau, nous voyons que la cellule Major Vangu sa population représente 21% de la population totale du quartier panzi, Mulengeza et Kazaroho viennent à la deuxième position car elles ont une population qui représente 18%, la troisième position est occupée par la cellule Mushununu qui compte 16%, Mbeke qui en compte 10% et Bizimana qui ferme la marge comptant une population de 6%. Il faut signaler que les étrangers(e) qui logent le quartier panzi ne sont pas reprises sur cette figure ci-haute.

Tableau 2 : subdivision administrative du quartier Panzi.

NOM DES CELLULES

CHEFS DE CELLULES

NOMBRED'AVENUES

01

MAJOR VANGU

Mr. MUKOMBO BENDERA

17

02

BIZIMANA

KIBIKIBI François

6

[33]

03

MBEKE

MAJALI Adolphe

12

04

KAZAROHO

MWESHWA SANZA

14

05

MUSHUNUNU

Mme NSIMIRE

M'BUHENDWA

12

06

MULENGEZA Ier

NSIKU ZAGABE

14

07

MULENGEZA II.

MUKOKYA JANDA

11

 

TOTAL

 

86

Source : rapport annuel du quartier Panzi 2015

19,8%

8,8%

37,4%

34,1%

17-20 Ans 20-25 Ans 25-30 Ans 30 Ans et plus

Source : Nos enquêtes sur terrain

[34]

TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS

III. 1. DESCRIPTION DE L'ENQUETE

Ce chapitre portera sur la présentation et l'analyse de nos résultats d'enquêtes. Le logiciel Sphinx nous a été utile en traitement de ces données. Nous avons traduit les fréquences exprimées en pourcentages et ceux-ci ont été calculés partant de la taille de l'échantillon. Pour ce qui concerne le traitement des données, nous les ferons dans les histogrammes par pourcentage ou fréquence.

Sexe de l'enquêté(e)

58,8%

41,2%

Masculin

Feminin

Source : nos enquêtes

Commentaire : Départ la figure, nous remarquons que le sexe qui prime est féminin il représente 58,8% car la grande partie de l'enquête concernée de plus les filles-mères et l'autre les parents de ces filles qui représente 41,2%.

Age

[35]

Commentaire : Les données de cette figure nous renseignent que 37,4% de nos enquêté(e) sont âgés de 20 à 25 ans ; 34,1% sont âgées de 17 à 20 ans, 19,8% ont l'âgés de 25à 30ans et enfin 8,8% sont âgés de 30 ans.

Niveau d'instruction

11,0%

29,7%

12,1%

7,7%

39,6%

Primaire

secondaire

Etudes supérieures

Cycle d'orientation

Sans instruction

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : Cette figure indique qu'une proportion élevée de nos enquêté ont fait les études secondaires, soit 39,6%, celles ou ceux qui sont sans instruction représentent 12,1%, 11,0% de nos enquêtés(e) affirment avoir terminé le cycle d'orientation, 7,7% de nos enquêté(e) n'ont fait que les études primaires et enfin 29,7% ont atteint un niveau d'étude supérieure après la première maternité.

profession

25,3%

14,3%

7,7%

9,9%

42,9%

Fonctionnaire

Sans emploi

Chauffeur

Petit commerce

Autres

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : Il ressort de cette figure que 42,9% des parents des filles -mères sont sans emploi la situation qui peut amplifié une désorientation en famille parce que les parents n'auront pas à dire aux enfants et surtout que le papa n'arrive pas à satisfaire le besoin de ces

[36]

enfants( filles et garçons) , 7,7% de nos enquêtés sont chauffeurs de taxi et autres ; ils n'auront pas le temps d'éduquer les enfants car souvent ils arrivent avec retard à la maison, 9,9% sont des fonctionnaires soit de l'Eta soit de privé, 25,3% font le petit commerce et enfin 14,3% assument d'autres fonctions parmi lesquelles nous pouvons citer les boulangers, domestiques, les mécaniciens et d'autres qui ne sont pas cité.

circonstances de la grossesse

Plaisir sexuel consentant

Prise de force par le copain

Prise de drogue sans le savoir

Autre réponse à préciser

24,2%

26,4%

18,7%

5,5%

25,3%

Source : Nos enquêtes sur terrain

Influence des amies (compagnie

Commentaire : la figure montre que 26,4% des filles mères se sont retrouvées grosse par influence de amies ou compagnies ; 24,2% ont étés grosse par prise de force par leur copain, 18,7% ont trouvaient la grossesse en prenant le drogue sans le savoir et le copain s'est restaurer à sa faim, dans la catégorie d'autres réponses à préciser il s'est dégager ce qui suit : Les filles-mères par contre n'ont pas pu éviter la grossesse en dépit de la connaissance qu'elles avaient aussi bien sur leur cycle que sur les méthodes contraceptives. Sans le vouloir, elles se sont retrouvées enceinte parce que ne pouvant pas résister à la pression ou aux bousculades du partenaire, soit aussi parce que ce dernier avait refusé le port du préservatif, soit encore parce qu'elles ont offert les faveurs sexuelles en période d'ovulation par crainte de perdre un partenaire qui leur venait en aide matériellement et/ou financièrement et enfin 25,3% disent qu'elles se sont retrouvée grosse par plaisir sexuel ou encore par leur propre consentement en croyant qu'il n'y aura pas de conséquence après le rapport sexuel.

[37]

Age de grossesse

17,6%

65,9%

16,5%

A moins de 15 ans

Entre 15 et 20 ans

A plus de 20 ans

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : la figure montre que parmi nos enquêtées 65,9% ont eu leur premier enfant à l'âge de 15à 20 ans, 16,5% en ont eu la première grossesse à moins de 15ans et enfin 17,6% des filles ont eu l'enfant à plus de 20 ans. Ces résultats montrent aux yeux de tous que des nombreuses filles - mères ont connu des maternités précoces.

existance de conflits

14,3%

85,7%

Oui

Non

Source : Nos enquêtes :

Commentaire : ces résultats nous montre que 85,7% de nos enquêtées affirment qu'il y a eu conflit dans leur famille suite aux dépenses occasionnée par la grossesse car la famille vis dans une situation modeste de voir venir augmenter une autre charge supplémentaire à la famille et 14,3% de nos enquêtées nient qu'il y a pas eu conflit dans la famille suite aux dépenses de sa grossesse.

[38]

Nombre d'enfants

35,2%

7,7%

57,1%

1Enfant

2 Enfants

Source : Nos enquêtes sur terrain

3 Enfants et plu

Commentaire : Les données de cette figure nous montrent que 57,1% des filles - mères ont déjà accouché un enfant car ces filles croiraient privilégier la relation avec son amant pour des raisons d'être marié, 35,2% de nos filles enquêtées affirment avoir deux enfants et enfin 7,7% de nos filles enquêtée disent qu'ils ont déjà accouché 3 enfants et plus sous le toit parental.

Raisons de la grossesse

5,5%

Crainte d'être abandonnée par le copain Manque d'information Pauvreté des parents Autre réponse à préciser

31,9%

29,7%

33,0%

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : Nous voyons ici que 33,0% des filles - mères avaient peur d'être abandonné par les copains, 31,9% n'ont pas pût éviter leur grossesse par manque d'information (la non maitrise du cycle ovarien), 27% des filles-mères ont eu la grossesse suite à la pauvreté de leurs parents car les parents ne parviennent plus à la rescousse aux besoins de leurs filles et enfin 5,5% des filles-mères évoquent d'autres raisons ayant occasionné la grossesse

[39]

Situation du conjoint

7,7%

26,4%

65,9%

Vivant

Décédé

Inconnu

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : la figure nous renseigne que 65,9% des géniteurs des enfants sont en vie mais ils ne prennent jamais la charge de leurs enfants ce qui peut être aujourd'hui à la base de phénomène enfant de la rue alors que une rue n'a jamais eu ou accouché un enfant; 26,4% des filles - mères ignorent la situation des géniteurs de leurs enfants et enfin 7,7% affirment que leurs géniteurs des enfants sont décédés ; Malgré cette situation la famille du géniteur n'arrive pas à prendre la charge de l'enfant du défunt.

statut matrimonial du pere de ton enfan

Marié

Célibataire

Divorcé

Autre statut à précise

52,7%

5,5%

9,9%

31,9%

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : Départ cette figure nous voyons que 52,7% des filles-mères affirment que le papa ou le géniteur de leurs enfants sont des célibataires, 31,9% de nos enquêtées disent que leurs amants sont des mariés qui engrossent d'autres filles en dehors du mariage, 9,9% disent que ces amants sont des divorcés et enfin 5,5% parlent d'autres statut ; soit inconnu.

[40]

Existence de rélation avec le conjoint

33,0%

Oui

Non

67,0%

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : Dans ce tableau, nous remarquons que 67,0% des filles n'entretiennent plus des relations avec les géniteurs de leur(s) enfant(s) et 33,0% de nos filles affirment continuent à entretenir des relations familiales avec les géniteurs de leurs enfants croyant que le géniteur lui prendra en mariage un jour qui viendra.

Supporteur de la grossesse

8,8%

23,1%

20,9%

47,3%

Vos parents

Le père de ton enfant

Autres amants

Efforts personnels

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : A la lumière de cette figure, il ressort que 47,3% des enquêtées tirent leur source de subsistance auprès de leurs parents, 20,9% de nos enquêtées affirment être prise en charge lors de la grossesse par les géniteurs de leur (s) enfant(s), 8,8% de nos répondantes disent trouvé le moyen par la débrouillardise au prêt des autres amants et enfin 23,1% vivent de la prostitution en faisant l'effort personnels.

[41]

rapport en famille pendantla grossesse

12,1%

25,3%

62,6%

Conflictuel

Harmonieux

Indifférence

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : Ces données de cette figure démontrent que 62,6% des filles - mères étaient en conflit avec leur famille lors de la première grossesse, 12,1% de nos répondantes affirment qu'ils étaient en harmonie avec leur famille et enfin 253% des filles - mères, étaient dans une situation d'indifférence avec sa famille pour des raisons qui leur concerne.

membre en désaccord

22,0%

13,2%

11,0%

24,2%

29,7%

Les deux parents

Le père

la Mère

Frères et soeurs

Autres membres de la famill

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : De cette figure, nous observons que 29,7% des filles - mères sont en conflit avec les deux parents(le père et la mère suite à la survenue de la grossesse), 24,2% des filles sont en conflit ou en désaccord avec leur père, 12% des filles sont en désaccord avec leurs mères, 22,0% avec leurs frères et soeurs et enfin 11,0% de nos filles enquêtées affirment être en conflit avec d'autres membres de la famille, soit le cousin, tante, oncle maternel etc..

[42]

source de desaccord

24,2%

18,7%

57,1%

Votre marginalisation par la famille

Moquerie vis-à-vis de vous

Source : Nos enquêtes sur terrain

La nouvelle charge familiale suite à la présence de votre ou vo Commentaire : Cette figure nous renseigne que les 57,1% des familles enquêtées affirment que les conflits tournent autour de la nouvelle charge (nouveau-né), 24,2% de ces familles affirment qu'elles se sont vues marginalisés suite à la grossesse de leurs filles ou enfant enfin chez 18,7% des filles, ont eu la moquerie des autres membres de la famille leurs conflits tournent autour de la grossesse avant que l'enfant ne soit né.

Besoins satisfait avant la grossesse

17,6%

11,8%

14,7%

17,6%

38,2%

Scolaire

nourriture

Besoin primaire

Habillement

Autres réponses à precise

Source : nos enquêtes sur terrain

Commentaire : la figure montre que 38,2% des parents enquêtés disent qu'ils parvenaient à satisfaire à tous les besoins scolaires de sa fille avant qu'elle soit grosse ou tombé enceinte, 17,6% des parents affirment qu'ils parvenaient toujours à satisfaire aux besoins d'habillement et de nourrir sa fille, 11,8% de ces parents disent qu'ils parvenaient à la satisfaction de besoin primaire de sa fille. La catégorie de autres réponses à préciser à comme réponse le frais de transport, soins de beauté, le crédit téléphonique; bien que les parents répondais à tous ces

[43]

besoins de sa fille, ils (parents) été très choquer de voir sa fille l'on causer la honte en tombant grosse alors qu'elle ne manquer rien, tout été garantie par les parents.

Attitude des parents après la grossesse

Négative

Compréhensive

indifférence

28,6%

23,1%

48,4%

Source : nos enquêtes sur terrain

Commentaire : nous voyons dans cette figure que 48,4% des parent avaient mal compris la nouvellle ennonçant que sa fille est grosse car la famille vu dans la médoicrité encore il y aura une charge supplementaire qui s'ajoutera, 28,6% des parents ont jugé que c'est un acte comprehensif car peut être l'enfant ne l'a pas voulu mais par surprise la surconstance s'est presenter telle qu'elle est et enfin 23,1% des parents disent peu importe la situation qui arrive à sa fille les parents ne voient aucun mal de l'acte que son enfant à poser.

stratégies de redduction de grossesse

27,5%

27,5%

24,2%

20,9%

Améliorer la situation économique des parents Améliorer les services destinés aux adolescents Les parents doivent parler de l'éducation sexuelle des fil Dialogue permanent parents-enfants

Source : Nos enquêtes sur terrain

Commentaire : ces données nous révèlent que 27,5% des parents des filles - mères souhaitent que les parents s'occupent de l'éducation sexuelles des adolescents ou filles, 25% souhaitent que tout parent ait un dialogue ouvert et franc avec son enfant, 22% des parents souhaitent qu'on puisse améliorer la situation socio-économique et enfin 19% souhaitent l'amélioration des services destinés aux adolescents.

[44]

Mécanismes de prise en charge

30,8%

7,7%

3,8%3,8% 3,8%

50,0%

le gouvernement crée des entreprise pour ces filles

Les parent prennent la charge de leurs enfants

scolariser ces filles

sensibiliser les filles suite au méfaits

éviter la mauvaise compagnie

Source : Nos enquêtes sur terrain

Création d'un centre d'encadrement des metier aux fill Commentaire : les données de cette figure montrent que, 50,0% des files disent qu'il faut leur scolariser , 3,8% de filles disent qu'il faut créer un centre d'encadrement de différents métiers qui facilitera leur auto-prise en charge, 9,8% de nos filles enquêtées disent que le gouvernement devrait créer des entreprises qui viendraient en aide aux filles-mères, 30,8% affirment qu'il faut carrément sensibiliser ces filles suite aux méfaits de la sexualité enfin 3,8% des familles disent que les parents doivent prendre la charge de leurs filles ou enfants car une bonne éducation commence en famille pour éviter ces dérapage que font les filles en connivence avec les garçons et enfin 7,7% de nos enquêtés disent que les filles doivent éviter la mauvaise compagnie de peur qu'elle peut être aussi à la base de beaucoup de dérapages.

III.2. DISCUSSION DES RESULTATS

Dans cette partie nous relevons et discutons les principaux résultats de nos enquêtes. Nous dresserons dans le premier point le portrait des enquêtées, puis, dans le deuxième point, nous décrivons les circonstances de survenance des grossesses et, enfin, nous analysons les rapports sociaux qui traversent la vie familiale à la suite de la présence des filles-mères.

1. Portrait des enquêtés.

Départ les résultats de nos enquêtes, il se dégage que la majorité des personnes (filles) interrogées sont des jeunes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans. Et pourtant, nos entretiens avec ces enquêtées ont dévoilé qu'elles ont eu leur première expérience sexuelle à 14 ans et que pour la plupart, la première maternité était intervenue à 15à 20 ans. Aussi, les données des enquêtes montrent qu'en moyenne, les filles-mères interrogées ont 1 enfant.

[45]

C'est pourquoi, à l'âge de 14 à 17 ans, il faut trop des conseils aux filles et aux garçons car c'est l'âge qui demande trop de prudence corporel. Nous constatons que la majorité d'entre elles ont atteint un niveau secondaire (1ère), soit l'université, mais suite au point sexuellement transmissible et le plaisir sexuel leur étude est l'interrompu par la grossesse. Les adolescentes avaient une autre considération avant. Elles étaient vues comme étant des enfants en plein croissance, mais aujourd'hui elles sont toutes adultes parce qu'elles se permettent de tout faire, prétendent connaître tout sur la vie et enfin jusqu'au point d'entretenir des relations sexuelles avec les hommes mariés plus âgés. Appeler dans un langage courant « Sac à main »

Quant à leur origine sociale, il s'avère que la quasi-totalité des enquêtées sont issues des familles modestes comme l'attestent les catégories socio-professionnelles de leurs parents. Ceux-ci sont pour la plupart des fonctionnaires, des chauffeurs, petit commerçant et des sans emploi, dont les maigres revenus ne couvre pas les dépenses familiales. La conjoncture serait les circonstances de la survenance des grossesses de la plupart d'entre elles.

2. Survenance des grossesses

La question ici est d'examiné tous les éléments de la situation qui ont concouru à la survenance de la grossesse qui a rendu mère la fille adulte ou adolescente. Ces éléments sont multiples, mais nous discutons seulement de ceux qui sont significatifs au regard des résultats de nos enquêtes.

A la figure 5. Nous observons que 26,4% des enquêtés affirment que la survenance de la grossesse a été suite à l'influence des amies ou compagnie, 25,3% sont tombées enceinte, comme elles le disent elles-mêmes, par plaisir sexuel. De nos entretiens avec elles, il s'est dégagé que nombreuses en sont arrivées précocement à la grossesse par l'ignorance de leur cycle mensuel. D'ailleurs, c'est au premier coït que certaines d'entre elles s'étaient malheureusement vues enceinte. D'autres filles-mères par contre n'ont pas pu éviter la grossesse en dépit de la connaissance qu'elles avaient aussi bien sur leur cycle que sur les méthodes contraceptives. Sans le vouloir, elles se sont retrouvées enceinte parce que ne pouvant pas résister à la pression ou aux bousculades du partenaire, soit aussi parce que ce dernier avait refusé le port du préservatif, soit encore parce qu'elles ont offert les faveurs sexuelles en période d'ovulation par crainte de perdre un partenaire qui leur venait en aide matériellement et/ou financièrement.

Le premier enjeu est relatif à l'honorabilité de la famille entamée par la grossesse et la maternité de la fille adolescente. Comme nous le savons, l'idéal de tout parent, surtout

[46]

Dans un cas comme dans un autre, certaines enquêtées nous avaient révélé leur intention d'avorter pour échapper aux sanctions parentales, mais elles se sont résignées par manque d'argent pour payer les soins y afférents.

A la figure 7, elle montre clairement qu'à Panzi il y a des conflits suite à la grosse de filles dans leurs familles car c'est une nouvelle charge qui s'ajoute à cette famille qui vit dans la médiocrité.

Terminons ce point par la situation sociale des filles-mères face aux géniteurs de leurs enfants et à leurs belles familles.

Elles sont souvent abandonnées et même méconnues par les auteurs de leurs grossesses et, par voie de conséquence, ne sont pas acceptées par leurs belles familles. Elles vivent ainsi en rupture totale avec leurs anciens amants tel que révèlent nos enquêtes à la figure N° 12. Cet état des choses les contraint à vivre avec leurs enfants sous le toit parental avec toutes les conséquences que cela implique. Quelques-unes parmi elles continuent à entretenir les rapports avec les géniteurs de leurs enfants avec espoir d'être récupérées un jour par la belle famille ou prise en mariage par l'auteur de la grossesse.

3. Filles-mères et conflits familiaux

La survenance de la grossesse chez la fille adolescente ou adulte et sa maternité précoce bouleversent les rapports sociaux au sein de sa famille. Comme nous l'ont montré les résultats des enquêtes, elles génèrent des rapports conflictuels de natures diverses entre les différents acteurs de la vie familiale. Ces conflits brisent naturellement l'harmonie familiale et dans le cas échéant, peuvent entraîner la rupture de la famille tout entière. Nous présenterons d'abord les enjeux de ces conflits et, ensuite, leurs acteurs et leurs manifestations.

a. Enjeux des conflits familiaux

Il ressort de nos entretiens avec les filles-mères et leurs parents que les conflits qui déchirent leurs familles se structurent autour de deux enjeux majeurs d'importance, bien entendu, différents.

[47]

africain, est de marier sa fille suivant les règles établies en la matière. Ce qui procure au parent non seulement l'honneur pour avoir fait preuve d'une bonne éducation assurée à sa fille mais aussi tous les avantages matériels y relatifs au travers de la dot. Mais, la fille adolescente qui tombe enceinte (précocement) et accouche hors mariage (le mariage étant le seul espace idéal où se consomme le sexe) montre par là sa mauvaise éducation et prive les parents de la dot qui aurait couronné tous les sacrifices qu'ils ont consentis en sa faveur. Cette situation des conflits au sein de la famille mettant en désaccord ou en opposition la fille mère et ses parents et les autres membres de la famille.

Le deuxième enjeu tient à la nouvelle charge socio-économique qu'introduit dans la famille la fille-mère. Il sied de rappeler ici que la plupart des familles de la Commune d'Ibanda en général et du quartier Panzi sont d'un faible niveau de vie. C'est par la débrouille qu'elles parviennent à survivre. Si les parents éprouvent déjà des difficultés pour subvenir aux besoins de leurs propres enfants, celles-ci se complexifient davantage avec la maternité d'une fille adolescente qui par ce fait accroît le nombre des personnes en charge. Car comme nous l'avons indiqué dans les pages précédentes, les filles mères ainsi que leurs progénitures sont à charge des parents, les auteurs de leurs grossesses les abandonnant souvent. Cette situation accroît la frustration des parents qui ne savent pas à quel sens se vouer en cette période de haute conjoncture économique. Ainsi, la pauvreté des parents autant qu'elle amène les adolescentes à un feu vert sexuelle qui les rend filles-mères, autant elles suscitent les conflits entre parents et fille-mères.

b. Les agents et la manifestation des conflits. ? Du Conflit

Nous l'avons dit : le phénomène fille mère engendre les conflits dans la famille et brise son harmonie. J. Freud, nous fais savoir : le conflit est un affrontement ou un heurt intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même espèce qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une intention hostile en général, à propos d'un droit et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence qui peut, le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.28 Les affrontements ou les heurts intentionnels surviennent généralement dans les familles à la suite des grossesses et

28 J. FREUD, Sociologie des conflits, PUF, Paris, 1933, p.65.

[48]

maternité précoces des adolescentes. Ils peuvent, s'ils ne sont pas gérés, conduire même à la fragilisation complète de la famille.

Au niveau des familles enquêtées, il s'est dégagé que l'avènement de la fille-mère occasionnait souvent des disputes entre les parents d'une part, et altérait la confiance et la concorde entre ceux-ci et les autres enfants (surtout les autres filles, les frères...). Cela conduit parfois le père à répudier la mère de la fille-mère comme nous l'a révélé trois de nos enquêtées dont les mères avaient subis ce sort. Aussi, ces filles-mères se voient souvent expulsées du toit familial par leurs parents. Les querelles se multiplient au quotidien entre enfants autour de certains avantages qu'ils ne bénéficient plus à cause notamment de la fille-mère. Toute cette conflagration pollue le climat au sein de la famille et anéantit toute possibilité de son épanouissement. Qui sont alors les agents des conflits ?

? des agents impliquent dans le conflit

Les conflits familiaux qui font suite à la présence de la fille-mère impliquent plusieurs acteurs dont l'interaction influe sur la dynamique de la vie familiale. Parmi eux, nous citons :

1. Parents (père et mère de la fille-mère)

La présence d'une fille-mère dans la famille fait naître un conflit entre les parents. Il oppose le père à la mère. Généralement, le père accuse la mère d'être complice de sa fille, d'avoir tût les « bêtises » de sa fille alors qu'elle en était informée, de ne lui avoir pas assuré une bonne éducation. Ces accusations vont jusqu'à de grave incitation telle mère, telle fille. En d'autres termes, pour le père la fille n'a fait que reproduire le comportement de jeunesse de sa mère. Le conflit qui résulte de ces accusations se manifeste soit par des querelles entre les deux parents, soit par des violences verbales (injures) du père à l'endroit, soit par la violence physique (entre parents), soit par une expulsion temporaire ou définitive de la mère du toit conjugal.

Cette attitude du père vis-à-vis de la mère découle de tradition africaine qui responsabilise la femme en général de l'éducation des enfants, surtout des filles. Tout dérapage de leur part lui est directement imputé en dépit des charges qu'elle assume aujourd'hui dans vie urbaine. C'est elle qui est devenue, du fait de la crise socio-économique, l'actrice principale de la vie familiale grâce aux activités qu'elle exerce. Ces activités mettent hors ménage toute la journée l'empêchant d'avoir un contrôle ou suivi sur la vie de ses enfants. L'homme se disculpe, prétextant n'avoir pas le temps à passer à la maison pour dialoguer avec ses enfants (filles). Ce

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malentendu fait que la mère sort toujours victime d'une telle situation; alors que le problème de l'éducation incombe à tous les parents, c'est-à-dire père et mère. Selon que nos résultats l'on démontré qu'il faut un dialogue parents -enfants et pas d'un sujet tabou.

2. Parents et fille-mère

On s'assiste au second degré au conflit entre parents et fille-mère. Ce conflit est dû au fait que les parents accueillent négativement la maternité précoce et hors mariage de leur fille. Au-delà de la charge supplémentaire que cela entraîne pour la famille, Ils (les parents) considèrent que par son acte, la fille-mère les a déshonorés et mérite par conséquent une sanction proportionnelle. Celle-ci va de l'expulsion du toit parental en passant par des privations de tout genre. D'après les parents des filles-mères que nous avons interrogés au cours de nos enquêtes, cette attitude tient à la nécessité de corriger la coupable mais aussi à dissuader toute inefficacité similaire de la part des autres filles.

La figure 17 montre que 38,2% des parents enquêtés disent qu'ils parvenaient à satisfaire à tous les besoins scolaires de sa fille avant qu'elle soit grosse ou tombé enceinte, 17,6% des parents affirment qu'ils parvenaient toujours à satisfaire aux besoins d'habillement et de nourrir sa fille, 11,8% de ces parents disent qu'ils parvenaient à la satisfaction de besoin primaire de sa fille. La catégorie de autres réponses à préciser à comme réponse le frais de transport, soins de beauté, le crédit téléphonique; bien que les parents répondais à tous ces besoins de sa fille, ils été très choquer de voir sa fille l'on causer la honte en tombant grosse alors qu'elle ne manquer rien, tout été garantie par les parents.

La détérioration des relations entre parents et filles-mères fait surgir ainsi un état d'oppression qui occasionne un conflit qui pousse les filles-mères à se considérer comme abandonnées à leur triste sort et prendre les parents pour un ennemi. La persistance de ce conflit amène les filles-mères à se prendre en charge. Cette auto prise en charge peut conduire, malheureusement, à d'autres grossesses.

3. Filles-mères et les autres enfants

Un troisième conflit oppose les filles-mères et les autres enfants. Celui tourne souvent autour des avantages matériels et de l'enfant de la fille-mère. La divergence d'intérêts des unes et des autres engendre des conflits qui brisent la quiétude familiale. Si les autres enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains avantages matériels, notamment la nourriture, les vêtements,

IV.1.MODE DE RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS

[50]

soient accordés en priorité à la progéniture de la fille-mère, celle-ci par contre pense qu'elle est aussi un ayant droit au même titre que les autres enfants de la maison. Aussi, les filles-mères protègent leurs enfants contre les reproches de la part des oncles et tantes qui eux, se voient en droit d'exercer leur autorité sur un enfant de la maison. Toutes ces contradictions ne peuvent que provoquer des heurts entre les filles-mères et leurs frères et soeurs.

Cette ambiance morose créée par la présence des filles-mères dans la plupart des familles de la Commune d'Ibanda, désarticule les rapports familiaux, entraîne des clivages entre membres de la famille, bouscule la sérénité des parents, l'éducation des enfants et freine leur épanouissement.

CHAPITRE IV PERSPECTIVES OU AXES STRATEGIQUES

Tout au long de ce chapitre nous allons montrer comment le phénomène fille-mère entraîne les conflits dans les familles du quartier Panzi dans la Commune d'Ibanda. Notre effort de circonscrire les causes qui est à la base de l'émergence du phénomène fille-mère et des conflits familiaux qui en font suite, nous ouvre les perspectives non pas pour éradiquer les conflits dans les familles, mais pour les réduire au maximum sinon les canaliser afin d'éviter les déchirements qui fragilisent les familles de cette contrée de la ville de Bukavu.

A titre de rappel, la pauvreté des parents et l'effritement de leur autorité, les manques de structures d'encadrement des jeunes, l'influence des média, la licence des jeunes eux-mêmes contribuent à l'émergence du phénomène fille-mère qui, à son tour, engendre les conflits qui désarticulent les familles dans l'univers de nos enquêtes.

La question fondamentale qui se pose à tous les responsables et analystes sociaux est celle de savoir quel est l'avenir de la famille urbaine congolaise de Panzi face à la menace que représente le phénomène fille-mère à la base de multiples conflits qui la déchirent ? La réponse doit être trouvée dans la mise dans une dynamique d'ensemble les parents, l'Etat et les autres agences de socialisation qui sont des véritables responsables de l'encadrement de la jeunesse. Chacun de ces acteurs a un rôle prépondérant à jouer pour que finalement que les jeunes en général et les jeunes filles en particulier soient épargnés des risques qui peuvent détourner leur destin.

29 URY William, comment négocier la paix. Du conflit à la coopération chez soi, au travail et dans le monde. Ed. Nouveaux horizons, Paris, 2001.

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Introduction :

Au début de ce millénaire, il n'est pas de question plus cruciale qui pose à chacun d'entre nous, à titre individuel et à nous tous, collectivement, que de savoir comment coexister sur cette planète. Comment pouvons-nous apprendre à vivre ensemble et gérer de façon constructive nos différents les plus profonds29

W.URY continue en ces termes : « De tous les facteurs dont dépend la réussite d'un mariage, le plus essentiel est la capacité de résoudre ensemble les conflits. Et cela reste vrai pour tous les rapports humains qu'il s'agisse des relations entre amis ou partenaires commerciaux, entre voisins ou nations. Tant de choses dépendent de votre capacité à résoudre nos conflits ; notre bonheur familial, notre réussite professionnelle, l'harmonie de notre vie en collectivité et, en cet âge où plane la menace de destruction massive, la survie de notre espèce nous devons plus que jamais à coopérer ».

IV.2. MODES TRADITIONNELS ET MORDERNES DE RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS

IV.2.1. MODE TRADITIONNEL 1. Les palabres africaines

Le processus utilisé par l'africain s'appelle « les palabres » qui se définissent comme étant un pour parler à l'occasion d'un problème. Elles ont pour but la réconciliation familiale ou ethnique selon la dimension du problème. Les palabres africaines ont les caractéristiques suivantes :

? Le système judiciaire traditionnel est établi au sein d'une communauté ayant des liens étroits qui font que le litige soit examiné par toute la communauté et non pas comme une affaire de deux parties ;

? C'est la restauration de l'harmonie sociale et non la détérioration de la culpabilité qui intéresse la communauté ;

? Tout le processus est volontaire et la décision est basée sur un accord entre les parties ;

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? La mise en application des décisions est basée avant tout sur les pressions sociales et non sur une contrainte formelle ;

? L'acceptation de la décision par les parties est souvent confirmée par des cérémonies ou autres tradition rituelles et symboliques.

? Selon la Bible

La résolution pacifique des conflits réside dans le pardon mutuel à travers la réconciliation en lisant les versets biblique.

IV.2.2.MODES MODERNES

Les modes modernes sont aussi appelés modes alternatifs. Ils constituent la nouvelle justice, ces modes sont : la méditation, la négociation, la facilitation au dialogue, l'arbitrage et la réduction des problèmes par la coopération.

1. La méditation

Est un processus par lequel une tierce partie offre son assistance procédurale afin d'aider des individus ou des groupes en conflits à résoudre leurs différends.

Les procédures de méditation varient d'un pays à l'autre en termes de forme et de principe. En occident, la méditation est normalement une personne indépendante et impartiale qui n'a aucun pouvoir de décision. Dans d'autres sociétés, le médiateur peut être une personne partiale, impliquée dans le conflit qui est acceptée comme médiateur non pas par sa connaissance des techniques de médiations mais parce qu'il est connu et bénéficie de la confiance des parties30. La méditation est volontaire processus dont le succès dépend de la capacité des parties à prendre des décisions. Le médiateur structure le processus de manière à créer un environnement sécurisant qui permet aux parties de discuter de leur conflit et de solutions, qui puissent satisfaire leurs intérêts.

2. La négociation

Est soit un processus compétitif (négociation de positions), soit un effort de collaboration (négociation d'intérêts). Lors de négociation, de position les parties font des propositions et des contre-propositions qui peuvent selon elle constitue une solution au conflit.

30 CRC. Cours d'information en résolution des conflits cité par APAME SAIDI, le cap ; Afrique du Sud, 1998.

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3. La facilitation au dialogue

Est un processus similaire à la médiation ses objectifs. La facilitation au dialogue ne suit cependant pas une procédure strictement définie. Dans ce type de processus, le facilitateur ou le modérateur travaille avec les parties afin d'améliorer leur capacité à communiquer et à résoudre leurs problèmes. Le facilitateur peut être soit une tierce personne, soit l'un des protagonistes du conflit qui s'abstient dès lors à intervenir sur les questions de contenu.

4. L'arbitrage

Est une forme de résolution par laquelle une tierce décide de l'issue du conflit. Les parties désignent un arbitre afin qu'il rende un verdict qui peut être contraignant ou non selon l'accord conclue en début de procédure. L'arbitrage non contraignant est un procédé fréquemment utilisé lorsque les parties se trouvent dans une impasse.

5. La résolution des problèmes par la coopération

Est un processus non assisté qui implique de discussions formelles ou informelles entre groupes ou individu. Les parties déterminent ensemble la nature de leur différend et cherche des solutions créatives pouvant répondre à leurs besoins, désir et inquiétudes. Résoudre les problèmes par la coopération ne nécessite pas de relations particulièrement fortes, mais les parties en présence doivent avoir pris conscience de leurs besoins de coopérer avec l'autre.

IV.3. MODALITE DE RESOLUTION DES CONFLITS DANS LES FOYERS

Les foyers empruntent le processus ci-après pour arriver à résoudre un conflit. Les étapes sont les suivantes :

- La première concerne la connaissance du problème qui fait l'objet du conflit, - Puis on identifie les parties en conflit ;

- Ils essaient de rapprocher les parties en conflits dans un cadre de réconciliation, - Ils organisent des séminaires sur des thèmes relatifs au conflit.

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[55]

Tableau N ° 3. Stratégies efficaces de transformation des conflits au sein des familles à PANZI

EVOLUTION DU
CONFLIT

MOYENS

STRATEGIES

ACTIONS A MENER

TENSION LATENTES

PREVENIR

? Développer un esprit de gestion

rationnelle des familles de Panzi

- Former les dirigeants sur la gestion des familles ;

- Répondre valablement aux besoins des filles

? Adapter les structures et les

textes règlementaires à la réalité actuelle des familles de Panzi

- Réviser tous les textes régissant les familles en

mettant au premier rang les intérêts de tous les enfants sans distinction.

? Enseigner comment vivre en

harmonie avec les autres

- Apprendre à tous les membres des familles et aux

parents les caractéristiques d'un faiseur de paix ;

- Enseigner la tolérance et la non-violence

CONFLIT OUVERT

RESOUDRE

? Bannir l'hypocrisie qui

caractérise les filles

- Multiplier les séances de dialogues et médiation ;

- Créer une culture de la coopération au sein de

famille ;

- Mettre en place une équipe chargé des conseils au
sein de chaque famille.

? L'égalisation

- Recenser toutes les revendications des parties en

conflits ;

- Faire analyser ces revendications ;

- Faire en sorte que les faibles et les forts siègent

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en égalité autour de la table de négociation ;

- Construire un système démocratique fondé sur la
collaboration en promouvant le partage équitable du bien ;

- Faire le suivi de l'application des résolutions
prises lors de négociations

LUTTE POUR L'HARMONIE

CONTENIR

? Le témoignage

- Entre attentif aux signe annonciateurs des

conflits,

- Parler haut et fort de tout conflit détecter et
donner un cri d'alarme ;

 
 
 

- Inciter les filles et parents à parler de tout conflit

qui surgirait

 
 

? La régulation

- Imposer des limites à la violence ;

 
 
 

- Faire respecter certaines règles : que personne ne

tente délibérément de persécuter, menacer ou harceler autrui ;

 
 
 

- Anticiper la violence avant qu'elle ne se

déchaine.

Source : notre conception

[57]

[58]

IV.3.2. PRESENTATION DES ACTEURS DU SYSTEME

SOURCE : Notre conception.

L'ECOLE(3)

LES PARENTS

(1)

L'EGLISE(4)

L'ETAT (2)

Il s'agit d'un cycle que plusieurs acteurs qui mettent leurs forces en combinaison pour produire le changement. Il n'a pas de début ni de fin dans ce cycle chacun concoure selon qu'il doit le faire et selon qu'il peut le faire pour provoquer le développement.

STRATEGIE DES AGENTS INTERVENANT DANS LES CONFLITS

1. Les parents

Il est important de signaler que la population de la commune d'Ibanda en général et celle du quartier Panzi en particulier ont un niveau de vie assez modeste. Cette pauvreté des parents due à la crise socio-économique, fait que bon nombre des parents ne sont plus à mesure de subvenir à l'éducation et aux besoins de leurs enfants. C'est pourquoi la plupart des gens et adolescents ont tendance à se lancer dans la débrouille et rare sont ceux qui fréquentent l'école ou soit, elles peuvent aller à l'école mais tout en supportant elles-mêmes leurs études parce que certains parents n'ont pas des moyens. Ce qui les entraîne dans la licence sexuelle cause des grossesses précoces dont sont victimes les adolescentes.

Bien que la crise envahisse nos familles, l'avenir de notre société dépend de l'éducation donnée aux jeunes. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas se décharger de leurs responsabilités du fait que la crise ou la pauvreté, mais doivent se mobiliser pour garantir l'éducation des enfants. Un dialogue franc et ouvert est nécessaire pour que ces derniers ne se confient pas à la rue. Ceci pour amener l'enfant à comprendre que la sexualité n'est pas un

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sujet tabou et qu'il n'y a rien à cacher aux parents, mais qu'elle n'est pas non plus un jeu d'enfants.

Donc, étant les premiers éducateurs de leurs enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au lieu qu'il se confie à la rue.

Et dans cet effort, il est donc nécessaire pour les parents de ne pas établir la différence entre le garçon et la fille en ce qui concerne la sexualité. Ils doivent expliquer au garçon et à la fille que tout ce qu'il lui arrive est naturelle, mais doivent multiplier des efforts pour dominer leurs instincts sexuels, bien que la pauvreté est là, elle est appelée à se marier dignement et non de transformer son corps en une marchandise et surtout à la faire comprendre l'intérêt qu'elle a à se préserver avant le mariage pour éviter tous les risques possibles.

2. L'Etat

Le rôle de l'Etat est de veiller à ce que la vie publique soit une source de prospérité et non de déchéance pour les citoyens. Pour ce faire, il doit garantir un minimum d'aisance nécessaire à tout homme 31

Etant donné que tout travailleur a le droit de jouir du fruit de son travail, ainsi, il faut que le salaire donne la possibilité aux chefs de ménages d'accomplir leurs devoirs vis-à-vis des personnes à leur charge. Si le gouvernement congolais prenait en charge effectivement les études à tous les niveaux, il aurait évité la déperdition scolaire des filles et procédé à l'amélioration des salaires des parents ou aux tuteurs des enfants afin d'éviter les conséquences qui surviennent dans certains ménages.

Par ailleurs, il est du devoir de l'Etat d'élaborer une politique d'encadrement et d'emploi au regard du volume de la population active. Ainsi, on aura multiplié les chances à chaque famille de se prendre en charge et de veiller sur les enfants par une éducation appropriée.

Si l'Etat peut organiser des campagnes nationales et des services en faveur des aspects importants concernant la santé de la reproduction de façon efficace, il peut contribuer largement à la correction et à la réduction du comportement sexuel à risque des jeunes et les amener à opter pour une sexualité responsable et raisonnable.

31 NKUANZAKA INZANZA, op.cit, thèse, p.249

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Par ailleurs, il est nécessaire que l'Etat ait le contrôle sur ce que vulgarise la presse pour sauver la morale des jeunes. Ayant un impact important sur le comportement des jeunes, l'exploitation intelligente de médias peut contribuer de manière significative à la promotion d'une meilleure éducation, sinon à son déclin.

Le gouvernement est appelé, enfin, à prendre en charge les jeunes filles. Les consultations préscolaires et prénuptiales sont une grande prévention dont l'Etat doit s'occuper.

3. L'Ecole

Pour éviter les conflits que le phénomène des filles - mères engendre dans la famille, il faut que l'école s'occupe de l'éducation sexuelle des enfants adolescents pour les aider à devenir des adultes équilibrés et capables d'assurer la transmission de la culture.

4. L'Eglise

La religion a aussi une grande influence sur la morale de ses adeptes. Car, l'église est d'une importance capitale pour éviter aux jeunes la confusion en matière de sexualité et autres relations au sein de la famille et dans toute la société. Les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent plus des contraintes morales et font tout ce qu'ils veulent, dans une inversion totale des valeurs morales, où l'immoralité sexuelle et les pratiques contre-nature sont encouragées, notamment par plusieurs adultes. Bref, l'église est aussi appelée à contribuer à l'éducation sexuelle des adolescents.

Ce problème étant plus l'affaire de la société que les adolescentes elles-mêmes, il importe non seulement d'améliorer les services destinés aux adolescents (filles et garçons), mais aussi d'informer les parents, les enseignants et les pouvoirs publics de la nécessité d'agir au moment opportun pour protéger l'équilibre reproductif des adolescents, équilibre dont dépend de la société de demain. Cette entreprise n'est pas facile, elles exigent des mécanismes et des stratégies bien élaborés32.

En définitive, les éducateurs comprendront que l'éducation sexuelle inadaptée et moralement confuse que reçoivent les jeunes auprès des amis à l'école, dans les revues, dans la rue, ou encore à la télévision ne suffit pas ; parce que les informations qu'ils y recueillent, les aident

32 NKUANZAKA INZANZA, op.cit, thèse, p.249

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souvent à tomber dans l'immoralité avec toutes les conséquences qui s'en suivent : grossesses précoces, IST et VITT/SIDA.

Alors, les parents Bukavien et tous ceux qui s'occupent des jeunes sont interpellés à changer des stratégies et parler convenablement de la sexualité aux adolescents. Cela les aidera à faire la différence entre le vrai amour et un simple attrait sexuel, et ils arriveront ainsi à pratiquer la sexualité qu'au mariage ou alors, d'être responsable de tout ce qu'ils veulent ou décident de faire.

[62]

CONCLUSION GENERALE

Conclure un travail scientifique n'est pas l'achever, mais c'est une occasion pour le chercheur de faire l'inventaire de ce qui a été l'essentiel des préoccupations et éventuellement, ouvrir d'autres perspectives pour de nouvelles recherches

Au terme de cette étude intitulée « Etude des conflits entre parents et filles-mères dans la commune d'Ibanda : cas du quartier Panzi) », il avait comme objectif :

y' Objectif global : Analyser les conflits entre parent et fille mère qui en découlent dans le quartier Panzi.

y' Les objectifs spécifiques de notre étude été les suivants :

1. Identifier les agents, conditions et facteurs déterminants des conflits dans des familles à panzi suite aux phénomènes fille mère,

2. Proposer des stratégies à mettre en place pour réduire les conflits familiaux suite à cet état des choses à Panzi,

3. Proposer des stratégies à mettre en place pour réduire les conflits familiaux consécutifs au phénomène fille -mère à Panzi. y' Nos hypothèses de recherche :

Dans notre tentative de réponses aux questions soulevées dans la problématique, nous estimons ce qui suit :

? ce phénomène engendre les conflits socioéconomiques parce la jeune fille, introduit des nouveaux rapports sociaux dans la famille et occasionne une charge supplémentaire pour ces familles elles-mêmes démunies.

? Parmi les déterminants (facteurs et agents) de ces conflits nous pouvons aligner la pauvreté de familles, l'environnement social dans lequel évoluent la famille et les filles-mères elles-mêmes et leurs enfants en tant qu'agents des conflits familiaux.

? Pour y remédier, il y lieu de mettre à contribution tous les agents qui concourent à la socialisation et la protection de la famille, c'est-à-dire l'Etat, l'Ecole, les Média, l'Eglise et la famille elle-même.

Nos hypothèses ont été traduites aux résultats à partir de la figure N° 5 jusqu'à la figure N°20 qui parlent de stratégie de réduction du conflit et des mécanismes de prise en charge de ces filles.

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Les résultats ont montré que 85,7% des familles enquêtées ont affirment qu'à Panzi il y a toujours eu des conflits qui se manifeste quand une fille est tombé enceinte. Ce conflit tourne souvent autour des avantages matériels et de l'enfant de la fille-mère. La divergence d'intérêts des unes et des autres engendre des conflits qui brisent la quiétude familiale. Si les autres enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains avantages matériels, notamment la nourriture, les vêtements, soient accordés en priorité à la progéniture de la fille-mère, celle-ci par contre pense qu'elle est aussi un ayant droit au même titre que les autres enfants de la maison. Les résultats ont montré que 57,1% de ce conflit est suite à la nouvelle charge que la fille ajoute à sa famille tout en étant misérable, Il sied de rappeler ici que la plupart des familles de la Commune d'Ibanda en général et du quartier Panzi ont un faible niveau de vie. C'est par la débrouille qu'elles parviennent à survivre. Si les parents éprouvent déjà des difficultés pour subvenir aux besoins de leurs propres enfants, celles-ci se complexifient davantage avec la maternité d'une fille adolescente qui par ce fait accroît le nombre des personnes en charge. Les filles mères ainsi que leurs progénitures (enfants) sont à charge des parents, les auteurs de leurs grossesses les abandonnant souvent. Cette situation accroît la frustration des parents qui ne savent pas à quel sens se vouer en cette période de haute conjoncture économique

Les résultats de la figure N 14 montre que 29,7% des filles étaient en conflit avec les deux parents et 22% de ces filles ont affirmé qu'ils été en conflit avec leurs frères et soeurs. Cette ambiance morose créée par la présence des filles-mères dans la plupart des familles de la Commune d'Ibanda, désarticule les rapports familiaux, entraîne des clivages entre membres de la famille, bouscule la sérénité des parents, l'éducation des enfants et freine leur épanouissement. Les querelles se multiplient au quotidien entre enfants autour de certains avantages qu'ils ne bénéficient plus à cause notamment de la fille-mère. Toute cette conflagration pollue le climat au sein de la famille et anéantit toute possibilité de son épanouissement.

Pour y remédier, à la figure N° 19 et 20. Les résultats ont prouvé que 30,5% des familles ont affirmé qu'il faut une sensibilisation massive des filles sur les méfaits de la sexualité et 50% des filles eux-mêmes ont proposé qu'il une scolarisation. 27,5% ont dit qu'il faut un dialogue permanent entre parents et enfants. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas se décharger de leurs responsabilités du fait que la crise ou la pauvreté, mais doivent se mobiliser pour garantir l'éducation des enfants. Un dialogue franc et ouvert est nécessaire pour que ces

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derniers ne se confient pas à la rue. Ceci pour amener l'enfant à comprendre que la sexualité n'est pas un sujet tabou et qu'il n'y a rien à cacher aux parents, mais qu'elle n'est pas non plus un jeu d'enfants.

Donc, étant les premiers éducateurs de leurs enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au lieu qu'il se confie à la rue.

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BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages

1. TOURAINE, « Les conflits sociaux », in Encyclopédie Universalis, Paris, 1988, p.301.

2. A.R. ALLGIEIR et ALLGEIER, Sexualité humaine, De Boeck Université, N Bruxelles, 1982, p. 379.

3. BEKELSON B. : Programme de régularisation des naissances dans le monde, New York (une population concil), 1971, p. 24

4. Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, nouvelle édition, Paris, 2006,

5. Christophe Lalanne, Sébastien Georges, Christophe Pallier : Statistiques Appliquées à l'Expérimentation en Sciences Humaines P8-9, 2009

6. G. ROCHER, Sociologie. Tome 2 : le changement social, Ed.du Seuil, Paris, 1968, p

7. J. FREUD, Sociologie des conflits, PUF, Paris, 1933, p.65.

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10. Le petit Larousse illustré p. 253

11. LELOTTE, F.S.J, La solution du problème de la vie, synthèse du catholicisme 5ème cahier ; problèmes sociaux : familles, Etat, bien matériels, Centre international d'études de formation religieuse, Bruxelles, Paris Casteman, Tournai, P.32

12. Mbaya Mudimba et Fridhelm's, Secteur informel au Congo-Kinshasa: Stratégie pour un développement endogène, Ed. University Africaine, Kinshasa, 1990, p.45

13. MUNGALA A., Problèmes sociologiques de la jeunesse, Cité par Chandelle Mafuela, cours inédit, L1 et L2, sociologie, SSAP, UNIKIN, 1988.

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15. SHOMBA K., Sexualité préconjugale. La virginité féminine dans les sociétés d'hier et de demain, LABOSSA, Lubumbashi, 1983, pp.21-22

16. Nouveaux horizons, Paris, 2001.

17. NGONDO A PITSHIANGA, cité par A.R. Allgeier et Sexualité humaine, De Boeck Université, Bruxelles, 1982, p. 379.

[66]

18. URY William, comment négocier la paix. Du conflit à la coopération chez soi, au travail et dans le monde. Ed.

II. Thèses et Mémoires

1. EVOLOKO, E., Maternité précoce et mortalité infantile. Cas des zones de Kinshasa et Barumbu en 1982, mémoire de licence en démographie, Université de Kinshasa, octobre 1982

2. IKOME NDA'OMBUN, Jeunesse et sexualité dans la ville de Bukavu. Cas de la prostitution dans la commune d'Ibanda, Travail de fin de cycle en sociologie, Université officielle de Bukavu, 2003, p.5

3. KAMUNA a M., Le désordre sexuel et l'enfance difficile. Cas de la zone de Katuba, mémoire de licence en ociologie, FSAAP, Université de Lubumbashi, 1995-1996, Lubumbashi

4. NKUANZAKA I., La problématique de l'éducation à la vie familiale et sexuelle à l'école, mémoire de DES (inédit), Université de Kinshasa, 1997

III. Cours et séminaires

1. CRC. Cours d'information en résolution des conflits cité par APAME SAIDI, le cap ; Afrique du Sud, 1998.

2. Chandelle Mafuela, filles-mères et conflits familiaux dans les ménages de Kinshasa, p6 (mémoire inédit 2005-2006)

3. M. ASSIE GUY ROGER, Sociologue, S-DRH-M de l'INFPA DR. KOUASSI ROLAND RAOUL, Enseignant-chercheur des universités : cours d'initiation a la methodologie de recherche, 2011

4. MWENE BATENDE, Méthodologie sociologique, Cours inédit de 1ère Licence sociologie, FSSAP, Université de Kinshasa, 2003-2004.

IV. Rapports et autres documents

Nos enquêtes faites sur terrain du12 au 28/10/ 2015 dans le quartier PANZI Source : rapport annuel du quartier Panzi 2015

V. Webographie

www.Google.cd

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TABLE DES MATIERES






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams