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La question des réfugiés à  Djibouti. Analyse et perspectives.

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par mohamed ahmed ali
université soa yaoundé 2 - Master 2 2015
  

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V . LA REVUE DE LA LITTERATURE

Aujourd'hui, les problèmes de refugiés soulèvent des préoccupations qui ne se limitent pas à la dimension humanitaire et aux droits de l'homme ; ils mettent en jeu des questions fondamentales liées à la paix et à la sécurité internationale. Ainsi, depuis deux décennies la Somalie est un Etat en faillite et cette situation dramatique a provoqué les déplacements de refugiés vers les pays limitrophes, la république de Djibouti est devenue la destination de prédilection des refugiés.

Pour mieux appréhender la problématique de réfugiés dans son ensemble, il sera intéressant d'étudier et d'analyser les différentes thèses avancées par certains auteurs contemporains.

Dans l'ouvrage intitulé 18(*) «  population réfugiés de l'exil au retour », deux éditeurs scientifiques Luc Cambrézy et véronique Lassaily Jacob relatent que les migrations internationales sont devenues l'un des enjeux majeurs des rapports entre les Etats. Dans ce cadre, les mouvements de réfugiés et de déplacés liés aux conflits politiques, identitaires ou territoriaux témoignent de la fragilité de construction nationales encore si souvent contestes. Les principales modalités d'accueil des réfugiés montrent bien les obstacles à l'intégration comme les limites d'une assistance humanitaires dont l'action reste plus curative que préventive. Cette position est soutenable dans la mesure où l'auteur démontre que l'assistance humanitaire porté aux refugiés présentent des limites et la résolution des problèmes de refugiés passent par la recherche d'une solution durable à ce drame social. C'est-à-dire traiter les causes profondes des conflits en privilégiant la prévention et cette thèse correspond bien à la recherche que l'on mène.

Dans la revue échos- Géo intitulé 19(*) « Les réfugiés dans le monde entre protection et illégalité »Olivier CLOCHARD docteur en géographie, dit que, les distributions spatiales des réfugiés et des personnes déplacées dans le monde soulignent que les Etats occidentaux ne sont pas les pays d'accueil qui reçoivent le plus grand nombre de personnes en quête d'une protection dans le Monde. Il existe un fort déséquilibre démographique entre des États tels l'Iran, le Soudan, la République Démographique du Congo et des pays développés où les requérants sont relativement peu nombreux (Danemark, France, Grande Bretagne...). Par ailleurs, les réfugiés théoriquement protégés par la convention de Genève de 1951, sont en pratique de plus en plus considérés par les États européens, comme des migrants illégaux et traités comme tels. Au cours de ces dernières années, l'image du réfugié fait en effet de plus en plus l'objet d'un usage intempestif dans le langage commun, dès lors que ces exilés franchissent les frontières de l'Union européenne.

L'auteur brosse légèrement la problématique de la question de réfugiés et ses conséquences pour l'Europe mais sa position mériterait un approfondissement pour résoudre la question de refugiés. Car il ne fait pas distinction entre les réfugiés et les migrants économiques. Toutefois, il dévoile un sentiment d'injustice affiché par les Européens à l'endroit des refugiés pourtant protégé par la convention de Genève. Mais il était utile de qualifier ce phénomène répulsif comme étant une politique xénophobe.

Dans la revue économie &humanisme, intitulé20(*)  l'urgence humanitaire, et après, JEAN FRANCOIS MATTEI dit en marge du préambule que ; « après la survie, il est impératif d'assurer la vie, pour que chacun ait la vie devant soi » Il dit que ; le pouvoir de l'action humanitaire n'est ni idéologique, ni politique. Il est dans sa capacité à ré humaniser la vie, parce que l'action n'est pleinement humanitaire que lorsqu'elle incarne cette insurrection intime contre ce qui humilie ; lorsqu'elle relaie cette volonté inflexible à renforcer les liens avec tous les reprouvés de nos sociétés, dans le monde ou à nos portes. Lorsqu'elle plonge au coeur des interrogatoires éthiques qui bousculent notre temps. Lorsqu'elle suscite cette onde de courage et de force qui grandit chacune et chacun de ceux qui s'y investissent.

Cette position est parfois plausible dans la mesure où elle explique le degré substantiel de l'urgence humanitaire pour revaloriser l'action humanitaire qui est perturbée par l'égoïsme de l'homme. Car le principe de l'action humanitaire suscite toujours l'impartialité et la neutralité qui redonne toute son importance à l'action humanitaire.

Rorden Wilklinson21(*) expose dans un premier temps le drame humanitaire sans précédent dans lequel, hommes, femmes et enfants sont victimes dans le Darfour. Selon l'auteur, ce drame montre combien il est nécessaire pour les Africains de régler les problèmes africains à l'africaine. Ensuite dans un second temps, il souligne une nette inégalité observée dans la gestion des réfugiés, entre ceux de l'Afrique et ceux de l'Europe. Parlant donc de cette inégalité, il souligne que les réfugiés des pays du Nord sont bien assistés et bien protégés que ceux des pays du Sud, alors qu'ils sont tous soumis aux mêmes instruments de gestion et sont régis par les mêmes instruments juridiques.

Le point de vue de Mr Wilkinson est intéressant, mais pour soutenir sa thèse il ne prend pas en compte le volet culturel et religieux pour mieux s'attaquer aux causes profondes des inégalités qui pèsent sur la question de réfugiés dans le monde lorsque les refugiés viennent du pays du tiers monde particulièrement. Mais il est intéressant de dire que l'Afrique doit prend son destin en main pour régler les problèmes africains sous la bannière panafricaniste.

John Steinbruner22(*) va plus loin dans la recherche des solutions aux problèmes du réfugié. Pour lui, si les conflits perdurent et créent autant de problèmes tant dans les pays d'origine que dans les pays d'asile, c'est parce que la «  communauté internationale n'a développé ni principes, ni mécanismes de rétablissement de l'ordre civil là où il a cessé d'exister dans un Etat souverain. Il déplore à cet effet l'inexistence d'une politique d'actions préventives et d'interventions efficaces en cas de crise. Il parle de « principe de légitimité » qui consiste à rétablir dans les pays producteurs des réfugiés, l'Etat de droit et l'ordre constitutionnel dans des circonstances où ils ont cessé de fonctionner. A ce titre, il revient à la communauté internationale d'y veiller, car selon l'auteur, toute action efficace doit avoir un caractère largement international. Par ailleurs, il précise qu'une telle politique de résolution du problème des réfugiés doit s'appuyer simultanément sur une large diversité de traditions politiques et culturelles. Finalement, il parle de « la dimension opérationnelle ». Elle consiste à envisager des solutions de manières préventives. En effet, les mesures préventives apportent des solutions durables pour résoudre la problématique des réfugiés.

Certes, John Steinbruner touche un point très important concernant les problèmes de refugiés dans le monde mais pour lui la résolution des problèmes de refugiés relève de la communauté internationale. Ceci n'est pas le cas, car chaque pays est souverain pour adopter des stratégies pour mettre en place des instruments et structures, pour gérer la question de refugiés. Cependant on peut toujours considérer que la communauté internationale met les moyens qu'il faut pour gérer la situation dramatique de réfugiés dans le monde.

Afrique relance 23(*)(2007) pose la situation inhumaine des réfugiés dans les pays d'accueil en Afrique. Rapportant l'interview à lui accordée par madame Ogata SADAKO directrice d'alors du HCR à Genève, Afrique relance fait mention de l'aggravation des problèmes des réfugiés comme échec persistant de la communauté internationale d'éliminer les préjudices, la persécution, la pauvreté et d'autres causes profondes des conflits et des déplacements massifs des populations. Aussi, précise la revue, la communauté internationale a la tentation d'ignorer le problème, car l'histoire a montré que les déplacements de populations ne sont pas seulement une conséquence, mais aussi une cause des conflits. Sans la garantie d'une situation sécuritaire satisfaisante, il ne peut y avoir de la paix et de la stabilité. Présentant enfin la situation aggravante dans laquelle la Sous région ouest-africaine s'est plongée à cause de la recrudescence des conflits où plus d'un tiers des réfugiés et de personnes déplacés du continent se trouvent en Afrique de l'Ouest vers la fin des années 90, Afrique relance jette un regard sur les pays d'asile et elle constate que ces personnes (les réfugiés) sont accueillies par des petits pays déjà pauvres, comme la Guinée qui ne sont pas à même de gérer ces afflux. Pour finir, la revue annonce, sans aucun engagement, la recherche des solutions durables pour les réfugiés de l'Afrique.

Afrique relance aborde une situation intéressante et factuelle de la problématique des refugiés en mettant l'accent sur les flux et la gestion de refugiés en Afrique mais les causes profondes des problèmes de réfugiés ne sont pas étudié car pour espérer une résolution pertinente, il faut privilégier un approche globale basé sur la bonne gouvernance, une sécurité collective et un développement socio-économique.

Le rapport publié24(*) sur le site www. Panos_ao.org, (2002) a analysé la situation des réfugiés dans les pays d'accueil en Afrique. "Une longue et dramatique errance" fut le titre de l'analyse. Elle a abordé les cas des traitements inhumains dont sont victimes les réfugiés sur le continent. Considérés en effet comme des parias, les réfugiés africains ne bénéficient pas du minimum tant sur le plan assistance que sur le plan protection. Le cas des milliers de réfugiés libériens et sierra léonais a été évoqué en guise d'exemple. Par ailleurs, interrogeant les mesures de gestion des conflits en Afrique, le document y identifie une faiblesse des mécanismes régionaux de gestion et y souligne sa non-intégration dans cette dimension des réfugiés. Il propose à cet effet la redéfinition des politiques d'intervention et d'assistance et des prises en charge propres. Enfin, un appel est lancé aux institutions africaines à prendre leurs responsabilités au lieu d'attendre tout de la communauté internationale qui ne réagit, selon le document, que par intérêt.

Le présent rapport fait une analyse très intéressante sur le drame des refugiés en mettant l'accent sur la redéfinition des politiques d'intervention et d'assistance sur la prise en charge des refugiés et il pointe du doigt les faiblesses des mécanismes régionaux africains.

Mais, il est à souligner que les mécanismes africains régionaux interviennent pour promouvoir la paix et à la sécurité, l'exemple de l'AMISOM en Somalie est illustrant tout en sachant que l'ONU a connu un échec cuisant en Somalie. Donc, il est intéressant de promouvoir la paix en amont pour barrer la route aux conflits provoquant des flux de migratoires en Afrique.

En définitive, les travaux scientifiques antérieures consacrent une lecture divergente sur la question de refugiés dans son ensemble, mais il est intéressant de dire que les problèmes de refugiés constituent un mal contemporain. Cependant une bonne stratégie et un mécanisme conséquente peut résoudre les problèmes de refugiés en Afrique et il est important de souligner que les acteurs nationaux et internationaux travaillent en synergie pour répondre à la crise humanitaire.

* 18 Résumé de l'ouvrage « population réfugiés de l'exil au retour éditions de l'IRD collection colloques et séminaires paris éditeurs scientifiques.

* 19 Extrait échos -géographie publié par Olivier CLOCHARD p.16

* 20 Extrait de la revue économie &humanisme publiée sur le numéro 375 Déc 2005

* 21 Rorden Wilklinson, Analyse théorique sur la situation des réfugiés en Afrique, en l'occurrence ceux du Darfour Brooks Word povery institute (BWP1) 2009.

* 22 Steinbruner John,forrester jason,perspectives on civil ; a review of cuurent thinking,in william j. lahnerman ,Military intervention: case in context for the twenty first century,Oxford ,Rowman & littlefield publishers 2004,pp3-19.

* 23Revue et site d'information développé par les Nations Unies. Département de l'information de l'organisation des Nations unis. Il propose une information synthétique sur la problématique du développement en Afrique et les actions qui son menés pour y remédier. Créée en 1987, les thèmes abordés : réformes économique, endettement, éducation et santé, amélioration de la condition de la femme, conflits et troubles civils, démocratisation, aide investissement, échange commerciaux, intégration régionales..etc

* 24 Panos «  une longue et dramatique errance », rapport publié sur le site www.panos_ao.org,2002.

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