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La CIRGL et la résolution de la crise au Burundi. Portée et limite.

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par Yannick NKODIA
Université de Lubumbashi - Licence 2015
  

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2. Faiblesses de la médiation régionale

L'organe central de l'OUA créé en 1993 pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, a été remplacé par le conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'union africaine (UA), lequel a été officiellement lancé au niveau des chefs d'Etat à l'occasion de la journée de l'Afrique le 25 Mai 2004, au seigle de l'organisation, et ce, après un long travail conceptuel ainsi que d'intenses consultations entre Etats membres de l'Union.

Les analyses internes du centre de gestion des conflits de l'OUA ont d'abord déterminé les faiblesses de l'organe central du mécanisme avant de formuler un certain nombre de suggestions visant à améliorer la capacité opérationnelle de cet instrument.59

Ces faiblesses sont dues :

- A la qualité de membre de l'organe central qui n'était pas basée sur des critères établis, mais déterminée à la faveur de l'élection des membres du bureau de la de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement par le seul jeu de la rotation et de la réparation géographique ; les réunions de l'organe central au niveau des ambassadeurs étaient mal préparées, voire banalisées.

- Les rares réunions de cet organe au niveau des ministres ou des chefs d'Etat n'étaient pas convoquées au moment opportun ( éclatement d'une crise ou gestion de situations conflictuelles), mais se tenaient presque de manière routière en marge des session ordinaires de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement ou du conseil des ministres, d'où le manque d'effectivité des réunions ; la présence au cours des réunions de l'organe central des représentants des parties au conflit, voire leur participation au débat, avait pour conséquence de dissuader les membres de cet organe d'évoquer les « questions qui fâchent » ; quand ils n'étaient pas rappelés à l'ordre pour atteindre aux principes de « souveraineté » et de « non - ingérence ».

59 OUA (secrétariat général) 2001

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- L'incapacité pour l'organe centrale d'intervenir dans une situation conflictuelle sans l'accord de parties concernées avait pour résultat de limiter ses prérogatives et de paralyser son action ;

- Le mandat de l'organe central manquait de clarté en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix ;

- L'absence de volonté politique et d'engagements concrets allait de pair avec la faiblesse des moyens (financières, logistiques, humains) pour faire face aux situations d'urgence.

- L'implication directe ou soumise de certains pays membres dans l'émergence et/ou l'exacerbation des conflits ainsi que les interférences des puissances extra - africaines compliquaient considérablement la recherche de solutions aux conflits, l'occultation de la réalité des faits, les approches démagogiques et les considérations d'intérêt à court terme empêchaient l'organe central de prendre des décisions objectives, équilibrées et réalistes ; le fonctionnement de l'organe central était aussi caractérisé par une difficulté d'échanges d'informations en temps opportun en raison des obstacles à la communication sur l'ensemble du continent africaine et par l'absence d'un réseau crédible de suivi des conflits qui aurait pu, par le biais des points focaux, renforcer l'efficacité du système d'alerte rapide ;

- L'élaboration de rapports peu objectifs, voire orientés, sur les conflits était courante.

En effet, ces rapports étaient rédigés de manière à ce qu'ils

soient plus conformes aux attentes d'une ambassade donnée et de son gouvernement et ne reflétaient pas forcément les faits réels des conflits. cette attitude avait pour impact négatif de détourner l'attention de l'organe central des vrais problèmes concernant les causes des conflits ainsi que les rôles des différents acteurs dans leur genèse et dans leur évolution, le manque d'efficacité , de crédibilité et d'objectivité des missions d'enquête, d'information ou d'évaluation dépêchées par l'OUA dans les capacités des pays touchés par des conflits internes avait pour conséquence la rédaction de rapports peu équilibrés qui favorisaient les seuls de vue exprimés par les gouvernements et qui occultaient ainsi ceux des autres parties aux conflits ;

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- De nombreuses difficultés entravaient la mise en oeuvre des décisions prises par l'organe central, à savoir des décisions ambiguës, un manque de moyens , des processus de suivi inadaptés ou encore le reniement par les parties au conflit des engagements auxquels elles avaient souscrit ;

- La faiblesse et le caractère peu incisif des décisions adoptées par l'organe central faisaient que l'on se limitaient à des constats, à des exhortations ou à des appels du fait que le mécanisme n'avaient aucun pouvoir de rétention ou de sanction sur les parties réfractaires à la mise en oeuvre des accords de paix ;

- La nature ethnique et /ou confessionnelle de certains conflits internes impliquait immanquablement l'émergence de solidarités transfrontalières dans un contient ou le sentiment ethnique ou religieux semble souvent plus fort que l'identité nationale :

- Le manque de consensus était clairement établi sur les questions de paix et de sécurité pour au moins trois raisons : la prolifération des conflits, les influences extra - africaines ainsi que l'absence d'un cadre se référant à des valeurs et des normes communes qui pouvaient orienter les travaux de l'organe central ;

- Le manque de règles de procédure appropriées entravait le fonctionnement de l'organe central, notamment en termes de quorum. C'est ainsi que l'absence régulière de ce dernier a contribué à l'annulation de nombreuses réunions alors que les conflits et les crises sur le continent apparaissaient quotidiennement et que leurs solutions ne pouvaient attendre que le quorum soit réalisé.

Ces faiblesses ont été clairement évoquées dans l'étude réalisée en l'an 2000, pour l'International Peace Academy60, par Margaret vogt et Monde MUYANGWA, qui ont fort pertinemment conclu :

? D'une part, que l'OUA était restée en acteur périphérique dans la plupart des conflits du fait l'ampleur de la tâche, de son manque d'expérience dans le domaine deleur gestion, des contraintes organisationnelles et financières, ainsi que de l'absence de consensus

60Mujangwa et vogt (2000),p32

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international sur les rôles impartis respectivement à l'organisation des nations Unies (ONU) et à l'OUA ;

? D'autre part, que les principes consacrés par la charte de l'OUA limitaient son rôle dans la gestion des conflits, dans la mesure où le respect de la souveraineté nationale entravait une intervention effective dans les conflits interne.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon