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Histoire du comité de lutte contre la répression au Maroc. Analyse d'une association centrée en Belgique 1972-1995.

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par ZIAD EL BAROUDI
Université Libre de Bruxelles - Master en Histoire finalité Archives et documents 2015
  

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Avant-propos1

Ce mémoire n'aurait pas pu être rédigé sans l'existence du CCRM. Le CCRM et plus largement tous les CLCRM d'Europe ont été le fruit d'un effort collectif. Cet effort collectif a été porté par des hommes et femmes, par des Européens et par des Marocains.

L'action des CLCRM était organisée par ces hommes et femmes mus par un idéal commun de justice et de solidarité. Ce travail était, en plus, effectué sans aucune forme de rétribution. Fournir un tel travail militant sur une vingtaine d'années relève au moins d'une générosité désintéressée, sinon d'une résistance ouverte face à l'oppression politique et à la tyrannie d'Hassan II. Les militants connus et moins connus ont consacré leur temps et leur énergie à soutenir le peuple marocain dans sa lutte contre le régime d'Hassan II. Alors que ce dernier disposait les moyens de sa répression politique, les militants des CLCRM disposaient d'une organisation, des moyens d'action rapide et surtout du courage. Le courage apparaissait comme la première arme de résistance face à la dictature marocaine.

Depuis l'indépendance du Maroc, les enlèvements, les tortures, les incarcérations, les meurtres et les disparitions définitives ont été le lot quotidien du peuple marocain dans le cadre de sa lutte pour la démocratie, la liberté d'expression, la liberté de conscience et la liberté d'opinion. De ce fait, les CLCRM ont relevé un grand défi celui de la lutte contre la répression au Maroc.

Outre le courage, l'entraide permettait aux Marocains du Maroc et d'Europe de combattre la répression politique. Néanmoins, comme le dit l'adage suivant : « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Ainsi, lors des rafles qui frappèrent de plein fouet les militants marocains, qu'ils soient de gauche ou d'extrême gauche, ce sont les femmes, les mères, les filles, les tantes, les grand-mères, les cousines qui sortaient pour manifester et revendiquer la libération immédiate des détenus dans les prisons. En guise d'exemple, citons le combat des femmes proches des militants de l'UMT , de l'UNFP, de l'USFP, d'Ilal Amam et du 23 Mars qui ont aidé ces derniers à échapper à la police, et les femmes de l'extrême gauche, dont Saïda Menbehi*, sûrement la plus forte figure féminine de la résistance au régime d'Hassan II, qui est morte pour son combat en 1977. Ces femmes devaient, parallèlement, pourvoir à l'éducation au sein du foyer à l'heure où leur mari sortait militer pour un Maroc meilleur. La machine répressive ne faisait pas de cadeaux, ainsi pensons aux nombreuses familles marocaines détruites par les actions arbitraires commises par la police marocaine.

Ensuite, citons les cas des femmes des détenus « secrets » dans les centres de détention, les PF ou les bagnes. Parmi ces femmes, évoquons les femmes du capitaine Salah Hachad et du commandant M'barek Touil, Aïda Hachad et Nancy Touil qui ont plaidé jusqu'au bout pour la libération de leur mari et de leur groupe entre 1973 et 1989. Evoquons la mobilisation de la famille Ben Barka qui ne cessa de militer pour connaître le sort de Mehdi Ben Barka disparu depuis 1965. Il y a aussi la famille El

Manouzi, qui, encore aujourd'hui, se mobilise pour connaître le sort d'Houcine El Manouzi disparu depuis 1975. Parmi les femmes des détenus, citons Christine Jouvin* et Jocelyne Laâbi qui luttèrent pour la libération de leur mari : Abraham Serfaty et Abdellatif Laâbi. Parmi les mères qui se sont illustrées dans le combat pour la libération de leurs enfants, citons les mères de Moustapha Belhouari et Moulay Ahmed Douraïdi qui sont sorties avec les mères des détenus lors des manifestations qui ont eu lieu à Marrakech le 1er mai 1984.

Ces mères, ces femmes, ces tantes et ces grand-mères étaient celles qui allaient voir régulièrement les détenus en prison en leur apportant des vivres, de la tendresse et de l'amour comme l'indiquait

« Rahal » dans son témoignage. Sitôt les prisonniers recevaient quelque chose sitôt ils étaient fouillés par les gardes de la prison qui confisquaient tout, même l'amour apporté...

Le présent travail vise à rendre hommage à ces militants marocains, français, belges, néerlandais, allemands, suisses et espagnols, tout en saluant l'action des hommes et femmes de l'ombre qui ont constitué une véritable force organisatrice militante.

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