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Histoire du comité de lutte contre la répression au Maroc. Analyse d'une association centrée en Belgique 1972-1995.

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par ZIAD EL BAROUDI
Université Libre de Bruxelles - Master en Histoire finalité Archives et documents 2015
  

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a.2 Les premiers rapports du Comité : 1972-1976.

Au Maroc, alors que la défense des détenus politiques était assurée par les avocats Abderrahim Bouabid* et Abderrahim Berrada, le Comité parisien a pu établir des chiffres sur les procès politiques depuis 1964144. Un premier bilan fait le constat, entre 1970 et 1974, que 1000 membres des FAR impliqués de près ou de loin dans les deux coups d'Etat furent traduits en justice en janvier 1972 ; que la même année, 220 membres des Forces aériennes furent arrêtés et jugés à Kénitra au mois de novembre. 11 accusés furent condamnés à mort et 8 condamnations à 20 ans de réclusion furent prononcées. Avec l'interdiction de l'UNEM le 17 janvier 1973, plusieurs membres du SNL ont été détenus jusqu'en 1976.

En mars 1973, plus de 2000 personnes étaient arrêtées, quelquefois par familles entières. Une soixantaine de militants Frontistes (Ilal Amam), professeurs, étudiants et lycéens avaient été arrêtés. Torturés pendant de nombreux mois, ils furent traduits devant le tribunal de Casablanca pour « atteinte à la Sûreté de l'Etat » mais en réalité pour délit d'opinion. En septembre 1973, 159 personnes sont traduites devant le tribunal militaire de Kénitra. A l'issue de ce procès, il y eut 16 condamnations à mort à l'encontre des militants de l'UNFP et d'anciens membres de l'ALM. Ces 16 condamnés seront tous exécutés le

1er novembre 1973 et 7 autres condamnés militaires exécutés en août 1974. Entre septembre 1973 et août 1974, 72 personnes étaient maintenues en détention. Le motif de ces arrestations était justifié par leur appartenance à l'UNFP, alors interdite. Il y a eu 24 condamnations à la réclusion perpétuelle par contumace dont : Abdelaziz Menebhi - frère de Saïda Menebhi* qui mourra des suites d'une grève de la faim dans la prison politique de Kénitra le 11 décembre 1977 - et Abdelwahed Belkbir. Ces deux personnes étant respectivement président et vice- président de l'UNEM. Abdellatif Zeroual*, arrêté en novembre 1974, est décédé à la suite des tortures subies. Le militant communiste et frontiste Abraham

143 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°401, ASCLCRM - Statuts de l'association : Statuts du CLCRM de Paris. Les statuts sont repris en annexe.

144 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°402, ASCLCRM - Communiqués : Communiqué interne relatif au rapport émis par le CLCRM de Paris daté de 1977, pp. 1-5.

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Serfaty* est arrêté aussi en novembre 1974. 20 condamnations à 15 ans de réclusions sont aussi signalées par le Comité de Paris. Cette succession de procès aboutit à une amnistie de plusieurs membres de l'UNFP qui étaient condamnés au procès de Kénitra de septembre 1973. Mais entre-temps, 200 sympathisants frontistes sont arrêtés en novembre 1974.

Malgré la répression politique féroce du régime, cette première mission juridique était un succès. Elle dénonçait une féroce purge dans l'armée et une répression généralisée contre les partis de gauche au Maroc. En conséquence de cette réussite, de nouveaux bureaux des Comités verront le jour en France. Ces nouveaux bureaux permanents sont apparus à Lille, Brest, Rouen, Nantes, Anger, Dijon, Strasbourg, Besançon et Grenoble. En marge de ces comités permanents, des bureaux de « réserve » à Saint-Florent, Perpignan, Nancy et Avignon devaient être activés en cas d'une soudaine dissolution d'un bureau permanent145.

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