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Histoire du comité de lutte contre la répression au Maroc. Analyse d'une association centrée en Belgique 1972-1995.

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par ZIAD EL BAROUDI
Université Libre de Bruxelles - Master en Histoire finalité Archives et documents 2015
  

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Chapitre II : Chronologie de la politique marocaine

A. Le Camp du Palais

Etudier l'histoire des Comités de Lutte contre la Répression au Maroc, dont la section bruxelloise nécessite, de prime abord, d'analyser la nature du système politique marocain. En effet, ce dernier est qualifié de bicéphale, étant représenté par le roi, d'une part, et par le Makhzen, d'autre part. Il est, dès lors, opportun, dans ce chapitre, de survoler l'histoire du système politique marocain précolonial jusqu'à la veille de l'indépendance. Ensuite, tenter de comprendre les acteurs du pouvoir politique au Maroc en mettant en relief les fonctions du Palais, du Makhzen et des partis politiques. Et enfin, il importe de saisir la naissance et le développement de l'appareil sécuritaire au Maroc.

a.1 Le Roi

Anciennement sultan, le roi est le souverain de tout le territoire qui répond à la beia7. Source de toutes légitimités, il est le farouche symbole unificateur de toutes les régions, qu'elles soient arabophones ou berbérophones ; il est le commandant de toutes les forces armées terrestres et navales. Il dispose des personnes de confiance (Wasif), qui bénéficient de sa confiance (tiqa). Il dispose d'un pouvoir d'exception qui ne peut être remis en question, mais bien être accordé à un nombre restreint d'agents d'autorité.

7 La beia répond dans la politique marocaine, à une logique de soumission politique au souverain. En opposition de la siba, qui répond à une logique de non-participation voire de révolte envers le souverain.

9

Ces derniers sont élevés à un statut d'exception (Ahl Al Khassa), à l'inverse de la plèbe relevant d'un statut de droit commun (Ahl Al Amma)8.

Le roi est un maître (Moulay) qui n'interpelle ses sujets qu'en termes de serviteurs (Khuddam). Ilsymbolise depuis plusieurs siècles l'idée du souverain-capitale, et par conséquent, plus que dans la ville, la réalité du chef-lieu réside dans la cour royale. Il représente la communauté des croyants par son titre d'Amir Al Mouminine et, en ce sens, puise son pouvoir d'un droit divin9. Il dispose d'un droit de coercition (qama') en cas de révolte. Il octroie la Grâce (Aman), émet des décrets (dahirs) qui font office de lois aussitôt prononcés10. Le roi personnifie, dans une société où le sentiment religieux reste très vif, le saint- patron de tout le pays. La littérature hagiographique lui prête des pouvoirs de thaumaturgie et de fertilité (baraka)11. Il constitue le point de convergence de toutes les requêtes et intérêts formulés par le Makhzen et par extension de toute la population. Après 1956, le roi demeure le Président du Parlement et du Gouvernement, ce qui lui permet de faire et défaire les majorités parlementaires et de décider ainsi des référendums. Enfin, il assumera après l'indépendance la fonction de Président de la Cour Constitutionnelle et des Chambres Professionnelles12.

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