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L'informatique décisionnelle appliquée à  l'agriculture


par Abdoulahi Mariko
PPA-ESGI - Ingénieur d'affaires en solutions technologiques complexe 2018
  

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VIII. L'agriculteur de demain

Pionnier de l'agronomie française, Olivier de Serre est un jeune agriculteur ardéchois. Au seizième siècle il introduit de nouvelles plantes (Maïs, Houblons, Garance) venues du Nouveau Monde dans sa plantation d'une centaine d'hectares qu'il transforme en ferme modèle en y installant des moulins du pradel et cultive

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ses plantes en utilisant des techniques jusque-là inconnues dans les pratiques courantes. Les Serres viennent d'ouvrir une ère nouvelle dans l'histoire de l'agriculture. Suivi par d'autres agriculteurs en quête d'innovation et qui remplaceront les plantes d'Olivier par de la culture de navets ou des mêmes plantes de la famille des Papilionacées (plantes sous forme herbacée), tout en gardant les mêmes techniques de culture.

Olivier de Serre est aujourd'hui considéré comme le père de l'agronomie française.

Evidemment, ni Olivier de Serre, ni les quelques agriculteurs qui lui ont emboité le pas, n'avaient le sentiment d'être les précurseurs de ce qu'est devenu l'agriculture d'aujourd'hui.1

Ils étaient des curieux voulant tester des méthodes nouvelles pour enrichir leurs techniques existantes. Ils étaient loin de s'imaginer cinq siècles plus tard être considérés comme les pionniers d'une véritable révolution agricole.

L'agriculteur d'aujourd'hui se retrouve exactement dans le contexte de ses prédécesseurs.

Ils se retrouvent face à un inconnu incertain dont ils n'ont aucune, mais duquel ils sont conscients de pouvoir tirer du profit et améliorer leurs pratiques actuelles. Ainsi, ils sont nombreux aujourd'hui à suivre et à étudier de près les solutions proposées par les technologies d'information.

Toutes fois, les solutions numériques dans le domaine agricole sont bien exposées et cette transparence permet aux agriculteurs de se projeter dans l'avenir en considérant l'intégration de ses solutions nouvelles dans l'évolution de leur activité.

En effet, 46% des agriculteurs considèrent en 2016 que le numérique sera l'avenir de leur activité2.

1. « Vers un Big bang agricole ? Révolution numérique en agriculture. », Jean-Marie Séronie, Editions France Agricoles 2016.

2. Etude IPSO cité par Arthur L. journaliste, www.objetconnecte.com

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Il faut par ailleurs noter qu'actuellement le monde agricole a adopté les technologies liées à l'IoT (Internet of Things) autrement dit les objets connectés.

Exemple : considérons le cas de Bob, un éleveur breton. Il s'est trouvé une nouvelle manie, chaque matin pendant son café il ne quitte pas des yeux l'écran de son smartphone. En effet, ce mobile qu'il utilise pour faire des appels, envoyer des messages et gérer son agenda, vient d'acquérir une nouvelle valeur pour Bob parce qu'il vient de faire installer un tout nouveau système IoT pour superviser son élevage et le tableau de bord de ce système complexe tient dans son smartphone.

Ainsi, chaque matin Bob suit en temps réel les indicateurs de santé de ses animaux grâce à un thermomètre encapsulé dans le bolus ingéré dans la panse de chaque animal.

Grâce à ce système et depuis son téléphone Bob peut suivre la quantité de lait et la qualité de traite pour chaque quartier de mamelle grâce à son robot de trait qui lui envoie les données en temps réel.

Cet exemple montre le degré de pénétration de l'internet des objets dans le secteur agricole.

Ces applications visent à s'améliorer et à intégrer d'autres systèmes de traitement de données pour converger vers un système des systèmes.

Cependant, des agriculteurs comme Bob sont à l'évolution du numérique dans leur domaine ce qu'Olivier de Serre était la révolution agricole. Ils sont les précurseurs d'une nouvelle révolution avec « R » de l'agriculture qui va s'appuyer sur les nouvelles technologies d'informations.

L'agriculteur aujourd'hui reste conscient de l'apport potentiel de la technologie dans son secteur. C'est donc naturellement qu'il s'intéresse à cette technologie.

Le ministère de l'Agriculture nous présente les chiffres clés de l'agriculture connectée comme suit :

Fig. 11

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Fig. 11 : agriculture.gouv.fr « Les chiffres clés de l'agriculture connectée »

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Nous constatons que l'agriculteur aujourd'hui, s'est familiarisé avec les technologies de l'internet, démarche PAC (Politique Agricole Commune) en ligne, utilisation d'applications professionnelles, un accès à internet et il a un avis positif quant à l'utilité des nouvelles technologies pour l'agriculture.

Avec l'évolution de la technologie, les agriculteurs voient peu à peu leurs habitudes et leur métier évoluer.

Ces nouvelles méthodes vont les pousser à changer leur mode de raisonnement pour créer de nouveaux concepts innovants et créateurs de valeur.

La pertinence des réflexions sur l'application de la dimension numérique à l'agriculture déterminera l'amplitude de ce que nous pouvons considérer comme la troisième révolution industrielle.

PARTIE 3 : DE NOUVELLES PRATIQUES GRACE AUX

DONNEES ET AU DECISIONNEL

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Le développement de la société d'information a conduit à la modification de nos habitudes et a favorisé l'apparition de nouveaux services qui simplifient non seulement la vie des consommateurs, mais aussi s'adaptent à leur pouvoir d'achat en offrant des services qui sont à moindre cout dans un environnement plus confortable par rapport aux offres classiques sur le marché.

Beaucoup de systèmes en place se trouvent aujourd'hui en difficulté face à cette révolution numérique. L'un des exemples les plus flagrants est celui des transports de personnes.

Les sociétés de taxis ont longtemps gardé un monopole sur ce secteur grâce à un système de licence qui leur garantit la maitrise de toute concurrence. Seulement, depuis quelques années sont d'abord apparues les VTC (véhicule de Tourismes avec chauffeur), un service plus accessible et plus à l'écoute du client.

En effet, en alliant la capacité des plateformes web et la technologie mobile ce nouveau service permet à ses clients de commander et de choisir un type de véhicule qui correspond à leur besoin et plus important encore de connaitre le montant exact de la course avant même la prise en charge ; finis donc le coup d'oeil au compteur des taxis lorsque son budget est limité. Encore mieux, les payements se font automatiquement grâce au moyen de paiement que le client a renseigné dans son espace membre de l'application mobile qui propose le VTC ; une fois encore fini les détours au guichet de banque pour faire un retrait d'argent pour payer les frais du taxi, car le chauffeur ne dispose pas de moyens de prendre les règlements par carte. Ces nouveaux systèmes de transport, contraire à ce que peut laisser croire le concept sur lequel ils se basent, brassent une quantité énorme de données en temps réel, ce sont des algorithmes puissants qui sont mis en oeuvre pour par exemple déterminer la disponibilité en un temps donné de tous les véhicules disponibles sans client, ceux qui sont occupés ou qui ne sont pas en services pour ensuite géolocaliser le client et le mettre en relation avec les chauffeurs les plus proches de lui. Et pour offrir au client un service particulier, il est possible de suivre le trajet en temps réel via son smartphone ce qui est un gage de sécurité.

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Nous sommes sans aucun doute face à un cas de disruption favorisé par la révolution numérique qui concerne aujourd'hui tous les domaines de la vie politico-socioéconomique.

Dans l'agriculture, cette transformation se manifeste à plusieurs échelles et contribue à transformer à petit feu les métiers des acteurs agricoles.

I. 52

Impact de la révolution numérique et de la masse de données dans le domaine agricole

Les conséquences de ces moyens techniques dans le secteur agricole peuvent être facilement identifiables dans certains secteurs agricoles car ayant déjà fait leur apparition dans d'autres domaines.

II. Le développement de l'économie du partage

Une plateforme d'échange et de partage met en relation des agriculteurs pour leur permettre de répondre mutuellement aux besoins des uns et des autres. Ce concept s'illustre par deux entreprises qui sont « WeFarme UP » 1 et « VotreMachine » 2 ces start-ups gèrent respectivement les plateformes wefarmup.com et votremachine.com tous deux spécialisées dans la location de matériels agricoles entre agriculteurs.

Ce service permet ainsi aux agriculteurs d'amortir l'investissement du matériel qu'il n'utilise pas pendant une période déterminée, d'un autre côté, au-delà du prêt de matériel les deux parties s'enrichissent de l'expérience de chacun sur l'utilisation de l'outil, agrandissent leur réseau de contacts. L'offre sur ces deux plateformes est assez mature, car ils proposent des moyens pour sécuriser l'échange entre les agriculteurs, il s'agit le plus souvent d'assurance incluse dans la procédure de location, de moyens de paiement qui passe par les plateformes sécuriser des banques, un système de recueil de la satisfaction des deux parties qui s'évalueront entre eux.

1. WeFarm UP : www.wefarmup.com site de location de matériel agricole

2. Votremachine.com : Site de location de matériel agricole, certaines avec chauffeur, et avec possibilité de suivi GPS en temps réel.

Par ailleurs, votremachine.com va jusqu'à proposer le suivi en temps réel du matériel prêté et donne aussi le choix de proposer des machines avec chauffeur. Ainsi, il est possible de louer une machine pour un autre agriculteur qui va l'utiliser dans son champ, sans pour autant perdre des yeux cette machine ou mieux encore l'agriculteur qui est consommateur peut devenir prestataire de service.

Ces services apparaissent comme des opportunités pour les agriculteurs qui bénéficient de revenus supplémentaires, de flexibilité et de transparence.

Ces services offrent également la sécurité, cet aspect mérite d'être un plus approfondi, car il fait intervenir un aspect nouveau dans la relation d'échange. En effet, ce n'est plus l'entreprise qui est garante de la fiabilité d'un utilisateur, elle s'appuie sur la force du groupe, notamment via leur système d'évaluation qui permet aux clients de la plateforme qui veut prêter ou louer du matériel de se faire une idée de la personne en face suite aux avis laissés sur elle.

Dans ce cas il devient impossible de prêter une machine défectueuse par exemple, car l'agriculteur qui loue le matériel a vite fait de dénoncer la mauvaise qualité du matériel et ce retour sera accessible à tous les utilisateurs de la plateforme, qui n'auront donc pas confiance au service de ce préteur. Au contraire, la personne dont le matériel est performant recueillera des avis positifs et se construira une notoriété sur la base de ces derniers.

III. Les réseaux sociaux comme vecteurs de connaissances

Les agriculteurs ont saisi l'opportunité qui leur est offerte par les moyens de communication simple et rapide. Ainsi, certains d'entre eux ont décidé de s'aventurer « Par-dessus de la haie » 1 et apporter leur pierre à l'édifice de la révolution en marche.

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1. pardessusdelahaie.com : réseau social des associations de développement agricole et rural.

Pardessuslahaie.net est le premier réseau social cent pour cent agricole. Comme tout réseau social, l'objectif est de créer un réseau solide d'agriculteurs afin de favoriser le partage rapide d'informations et les bonnes pratiques. Son ambition est d'abolir les barrières entre acteurs agricoles liées à la distance ou à la différence de métiers, la plateforme vise aussi à capitaliser sur les connaissances pour créer un espace de référence.

Le site « pardessusdelahaie » est aujourd'hui utilisé à titre privé par les agriculteurs, son évolution logique serait surement axée sur une utilisation professionnelle pour créer un cadre propice à une communication directe et efficace entre clients, fournisseurs et entre pairs.

Ce type de plateforme montre une réelle plus-value pour le développement du secteur agricole.

Cependant, force est de constater que la ruée vers ses réseaux n'est pas aussi satisfaisante au vu des moyens à disposition. En effet, la plateforme « Pardessuslahaie.com » depuis sa création en 2014 ne recense que 868 personnes inscrites et un total de 2 716 249 visiteurs unique1.

Ce faible intérêt pour les plateformes spécialisées s'explique, d'une part, par la présence de géants des réseaux sociaux tels que Facebook qui offre plus de fonctionnalité et de flexibilité technique que les plateformes qui se développent souvent avec des moyens limités.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry