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Pays du sud dilemme entre croissance économique et protection de l'environnement. ex de l'ile maurice.


par Dany Techer
Université de La Réunion - Maîtrise economie appliquée  2017
  

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Introduction générale

A l'orée du XXI° siècle, La protection de l'environnement est devenue un enjeu mondial. Le point d'orgue fut atteint le 15 décembre 2015 lorsque le 1er accord universel pour la défense du climat fut avalisé par 195 pays et par l'Union européenne dans le cadre de la COP 21 (sous la présidence de la France). Les pays signataires s'engagèrent à réduire les émissions de gaz à effet de serres et à fortiori à contenir le réchauffement climatique. L'objectif poursuivi par la cohorte de partenaires est de limiter le réchauffement de la température à 2 degrés à l'horizon de 2100. Les mesures qui ont été prises en 2015 ont pris du temps à faire consensus, longtemps elles ont fait l'objet de blocages, la conférence de Copenhague en 2009 en fut la parfaite illustration, beaucoup de pays en développement considéraient que les conditions d'applications étaient bien trop drastiques et qu'elles étaient attentatoires à leur développement économique, or les pays du nord avait dans leur globalité déjà atteint un niveau de développement satisfaisant.

Par ailleurs Les économistes ont longtemps considéré que l'économie était dissociable de la nature, que leur logique était différente. L'accent a longtemps été mis sur la rentabilité et le développement économique indépendamment du renouvellement des ressources naturelles. Peu d'économistes se posaient la question de savoir si la biosphère était capable

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de se reproduire puisque que très peu pensaient que l'économie découlait de la transformation de la nature.

C'est à partir des années 70 que les économistes se sont posé la question de savoir si la biosphère serait capable de se régénérer indéfiniment pour poursuivre le développement économique. Le club de Rome en 1972 met en exergue les limites de l'impact de la croissance économique sur l'environnement avec son 1er rapport (le rapport MEADOWS). Les regards se portent à la fois sur les ressources épuisables telles que le gaz ou le pétrole mais également sur les ressources renouvelables telles que l'ivoires d'éléphants ou baleines, la plupart des animaux menacés d'extinction.

Les problèmes environnementaux prédominant dans les années 70 sont des phénomènes de pollution de l'air ou des sols. Les scientifiques pensaient que c'était des phénomènes locaux, réversibles qu'il n'y aurait pas de « contagion » à l'ensemble du globe terrestre si des mesures de dépollution étaient prises.

Mais les années 80 vont mettre en lumière la complexité des problèmes environnementaux. En effet les scientifiques observent une diminution de la couche d'ozone, et une exacerbation des émissions de gaz à effet de serre sur l'ensemble du globe terrestre. Dès lors le problème ne doit plus être traité de façon localisé, mais en concertation avec l'ensemble des pays. C'est à partir de ce moment que les économistes s'interrogent sur la durabilité du développement économique. Le terme de développement durable apparait pour la première fois lors de la « commission mondiale sur l'environnement et le développement » de l'organisation des nations unies en 1987 via le rapport Brundtland. Les acteurs mesurent alors les enjeux, l'économie doit être pensée de façon consubstantielle avec l'environnement pour répondre aux besoins des générations présentes, sans compromettre les chances des générations futures.

Le protocole de Kyoto en 1997 va être pour la première fois (après la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique 1992) le théâtre d'une mise en application de mesures visant à réduire l'émissions de 6 gaz à effet de serres (dioxyde de carbone, méthane, l'oxyde nitreux, l'hydro fluocarbure, les hydrocarbures perfluorés, et l'hexafluorure de soufre). Le principal écueil de ce protocole est que les pays qui l'ont ratifié sont majoritairement des pays du nord (développés), les Etats-Unis ne l'ont d'ailleurs jamais mis en application car ils n'ont jamais ratifié la convention.

Les années 80 et 90 ont donc symbolisés la prise de conscience de l'ensemble des gouvernements du monde (majoritairement des pays développés), mais également les atermoiements et les tergiversations en matière d'application de mesures concrètes.

Il convient à présent d'analyser la terminologie du sujet d'étude.

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La protection de l'environnement selon la loi du N°76-629 du 10 juillet 1976 est « la mise en oeuvre des moyens destinés à prévenir, diminuer ou éliminer les atteintes de toutes sortes d'origine naturelle ou artificielle ». Autrement dit c'est limiter ou obérer l'impact négatif des hommes sur leur environnement.

La définition susvisée est plutôt de caractère scientifique nous allons donc tenter de donner une définition plus économique. La protection de l'environnement est « l'ensemble des instruments économiques visant à modifier le comportement des agents vis-à-vis de l'environnement ». Il faut bien comprendre que l'activité économique va engendrer des couts (notamment sur l'environnement en termes de pollution par ex) que l'on appelle externalité. Les externalités ce sont « les effets externes ou non voulus provoqués par le comportement d'un agent et qui impactent de façons négative ou positive la satisfaction d'autres agents ». Il y' a 2 façons de lutter contre les externalités :

- Via les instruments politiques : en outre il s'agit d'internaliser les externalités selon le principe payeur -pollueur d'A. PIGOU. Les externalités ne sont pas prises en compte lors du calcul de la production (produit intérieur brut), pour A. Pigou il faut analyser les couts (déséconomies externes) et les bénéfices (économies externes) qu'ils engendrent pour l'ensemble de la société, c'est les couts sociaux ou les bénéfices sociaux. Le principe du payeur polluer sous-tend qu'un système de taxation serais mis en place, et les agents qui pollueraient devrait indemniser les autres agents victimes de la pollution. Cela permettrait de maximiser le bien-être social.

- Via des instruments d'ordre institutionnel il s'agit de promouvoir des règlements qui ne permettent ou limitent l'apparition d'externalité (dans le cas de la pollution limiter la circulation automobile lors de journées sous tension c'est le cas à Paris par ex).

Il s'agit à présent de se concentrer sur le phénomène de croissance économique.

François PERROUX Définit la croissance comme « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues du produit global net en termes réels ». Le produit global net signifie qu'il faut soustraire les amortissements du produit global sur une année. Le terme périodes longues met en évidence que la croissance économique est un processus de long terme qui est cumulatif. En effet s'il y'a une évolution du Pib sur une période courte et que ce processus n'est pas durable il s'agira alors d'une expansion. L'expansion peut être annulé par une phase récessive (croissance atone), l'expansion met en exergue le fait que l'activité

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économique est cyclique. Le cycle le plus notoire est celui de l'économiste Kuznets.

Source: Fundation for the study of cycles

Ce sont des cycles qui durent maximum 25 ans. Les principales phases sont l'expansion la croissance, la récession, la dépression puis à nouveau l'expansion ainsi de suite.

Enfin la notion de terme réel sous-tend que la composante inflationniste doit être expurgé. On réfléchit en terme réel et non en termes de prix relatifs (la variation de la production causé par une augmentation du niveau général des prix, ou par la variation du taux de change ne veut rien dire). Si un pays dont la croissance nominal est de 5% et dont le taux d'inflation est aux alentours de 3% alors le taux de croissance réel sera de 2%.

Selon A SILEM en 1991 La croissance se définit comme « l'augmentation durable du revenu national supérieure à l'accroissement de la population d'un pays ou d'un groupe de pays ». C'est une définition qui apporte à l'analyse le facteur démographique. En outre l'augmentation du revenu sur une période donnée doit être supérieure à la croissance démographique sur la période. Dans de telles conditions il ne peut y'avoir de croissance que si le revenu par tête augmente. Dans cette configuration la croissance est « intensive » elle démontre que le niveau de vie a augmenté, à contrario la croissance est « extensive » lorsque le revenu par tête n'a pas augmenté et que le produit global croit dans le même temps. Par ailleurs il ne faut pas confondre croissance économique et développement. Le développement est un phénomène multidimensionnel auquel d'autres facteurs comme l'éducation et la santé sont prises en compte. La croissance est cependant une condition nécessaire au développement bien que pas suffisante, c'est donc un préalable.

Nous allons maintenant nous intéresser au concept de pays du sud.

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Par analogie les pays du sud s'opposent aux pays du nord qui sont riche et ont atteint un niveau de développement satisfaisant. Les pays du sud ont connu des appellations différentes depuis les années 60 et la reconnaissance d'un troisième bloc (face au bloc de l'ouest et de l'est soviétique). Ils étaient alors affublés de tiers monde, expression crée par A.SAUVY (démographe) en référence au tiers-états dans la société des ordres en France. Les pays du Sud ont été qualifiés ensuite de pays en voie de développement, ou encore de pays les moins avancés du monde concernant les pays dont les indicateurs de développement étaient pusillanimes. Face à ces expressions surannées et inappropriées le terme plus consensuel de pays en développement a été adopté.

Les pays en développement sont cependant assez hétéroclites, il convient donc de distinguer les pays émergents d'envergure internationale comme le Brésil, la Russie, la Chine et l'Inde (les bric) dont le revenu par tête est entre 15 000 et 20 000 euros par an. Il Y'a aussi les pays émergents d'envergure régionale (Afrique du sud, Thaïlande) dont le revenu par tête est compris entre 10 000 et 15 000 euros par an. Cette classification de pays en développement comporte également les pays à « revenu intermédiaire » c'est le cas de l'ile Maurice ou du Vietnam, leur revenu par tête est compris entre 2000 et 10 000 euros par an. Enfin nous avons les pays les moins avancés du monde dont le revenu par tête est inférieur à 500 euros annuellement, c'est le cas de Madagascar ou d'Haïti notamment.

Dans la théorie macroéconomique traditionnelle, le sous-développement de ces pays en développement serait constitutif uniquement d'un retard. Si l'on se place dans le cadre de cette analyse il suffirait que les pays en développement parviennent à grimper le long d'une flèche de temps unique. La parfaite illustration de ce paradigme est la théorie du take off de Rostow. Cette théorie analyse le développement sur le socle de 5 étapes historiques allant de la société traditionnelle jusqu'à l'ère de consommation de masse (Le take off étant la 3ème étape, l'étape du décollage, la société qui dépasse de nombreux blocages). Cette théorie souffre cependant de plusieurs points faibles, elle est trop descriptive, elle est fidèle au développement des Etats-Unis ou de l'Europe, elle n'est pas transposable à l'ensemble des pays du sud. Bien d'autres théories (l'incomplétude des marchés, le double déficit des pays en développement) expliquent que les pays du sud ont un retard de développement cependant l'objet de notre étude n'est pas d'expliquer de manière exhaustive les raisons de ce retard. Par ailleurs plusieurs auteurs ont écrit sur l'économie du développement tel que Paul ROSENSTEIN-RODAN, Arthur LEWIS, Albert HIRSHMAN, François PERROUX, Harvey LEIBEISTEIN, Gunnar MYRDAL.

Dans cette étude Nous cherchons à démontrer que la croissance économique et la protection de l'environnement peuvent constituer un véritable dilemme pour les économies en développement. Protéger l'environnement et rechercher la croissance du produit brut globale paraît antinomique. En effet protéger l'environnement peut avoir des répercussions négatives sur l'activité économique par des mesures coercitives sur le plan fiscal ou social.

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Par ex mettre en place une taxe Carbonne pour les entreprises les plus polluantes. On va donc essayer de savoir comment les pays du sud peuvent t'ils protéger l'environnement sans non plus obérer leur chance de développement économique, sur quels secteurs peuvent t'ils s'appuyer ?

Quant à la dégradation de l'environnement nous nous limiterons aux phénomènes de pollutions atmosphériques des sols ou de l'eau, à l'utilisation excessive des ressources naturelles, mais également au changement climatique et aux effets néfastes de la pollution sur la santé des hommes.

Au-delà de leur relation négative apparente la croissance économique et la protection de l'environnement ne peuvent-elles pas converger ? Autrement dit la croissance économique nuit elle nécessairement à la protection de l'environnement ? Dans quelles mesures les pays du sud peuvent-ils continuer leur développement économique tout en ne dégradant pas l'environnement ?

Afin de répondre à ce corpus de questions nous verrons dans une première partie les relations entre croissance économique et protection de l'environnement : Théories, concepts et fondements, puis dans une seconde partie plus pratique l'application aux pays du sud.

Partie 1) Relations entre croissance économique et protection de l'environnement : théories, concepts et fondements.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille