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à‰tat des lieux de l'oeuvre des ONG internationales dans la région centre du Cameroun de 1960 à  2010.

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par Judith Tsafack
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2013
  

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Paragraphe B) Environnement et partenariat

Evaluer l'effectivité de la participation des OING dans le développement de la région du Centre nécessite que l'on prenne également en considération non seulement l'environnement dans lequel évoluent ces dernières, mais aussi la nature et même la qualité des partenariats noués avec les divers acteurs impliqués dans la réalisation de leurs différentes actions.

1) Description de l'environnement

Dans le Centre, le cadre dans lequel se déploient les diverses OING regorge de particularités et de spécificités dont la nature se répercute systématiquement sur la qualité et même la portée des actions menées. Ainsi, il convient de dresser le portrait de cet environnement en ressortant principalement ses aspects singuliers, aussi bien sur les plans juridique et politique, qu'économique, voire social.

? Environnement politico-juridique

Du point de vue juridique, l'exercice des activités des OING a connu une certaine évolution au cours de notre période d'étude. En effet, ce n'est qu'en 1967 que la loi n°67/LF/19 du 12 juin 1967 sur la liberté d'association entre en vigueur. Elle constitue alors le fondement de l'oeuvre des OING au Cameroun, et servira de référence quant à leurs modalités d'existence et même de fonctionnement, et ce, pendant plus d'une vingtaine d'années. Suite au vent de démocratisation qui va souffler sur l'ensemble du continent dans les années 90, la loi n°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association viendra abroger la précédente. Elle opère une distinction entre d'une part les associations étrangères (dont les OING) et les associations religieuses qui sont soumises au régime d'autorisation, et d'autre part les autres associations fonctionnant quant à elles sous le régime de la déclaration.63 Elle sera modifiée et complétée par la loi n°99/011 du 20 juillet 1999 qui

63 Loi N° 090/50 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association au Cameroun, Op Cit.

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précisera que : « Les partis politiques, les syndicats, les associations sportives et les organisations non gouvernementales sont régies par des textes particuliers » (Article 5 (4) nouveau).

? Environnement socio-économique

Le Cameroun est progressivement sorti de son évolution politico-économique timorée des années 1960 pour engager une décennie de croissance forte entre 1975 et 1986. Au cours de cette période, il engage une tentative de modernisation et de développement essentiellement basée sur l'action directe ou indirecte de l'Etat. En dépit des transformations suscitées par cette croissance, le Cameroun ne parvient pas toujours à utiliser de manière optimale ses ressources agricoles ou minières (cacao, café, coton, bois, pétrole, etc.) pour moderniser et diversifier son économie et pour la faire asseoir sur un appareil industriel modernisateur et mobilisateur. Progressivement, la crise s'installe entre 1985 et 1986, conduisant à un long processus d'ajustement structurel entre 1988 et 2008 dont le pays aura beaucoup de mal à sortir. En 1994, dévaluation du Franc CFA contribuera à l'accentuation de la détérioration économique du Cameroun. Même après avoir récupéré une certaine marge de manoeuvre avec l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE en mai 2006, le pays ne s'est pas toujours installé dans une véritable stratégie autonome de sortie de la crise par une politique économique de post-ajustement. Ces évènements ont contraint le Pays à réaliser prioritairement les objectifs d'équilibre des finances publiques, au détriment des préoccupations d'industrialisation visant la création de la valeur ajoutée et des besoins sociaux des populations.

2) Les différents partenariats

Dans l'accomplissement de leurs diverses tâches, les ONG n'agissent pas nécessairement de manière solitaire. Elles peuvent s'associer soit à l'administration publique à travers ses démembrements ministériels, soit à d'autres organisations non gouvernementales, qu'elles soient internationales ou nationales, soit aux organisations internationales (OI).

? Partenariat OING À Etat

Le partenariat avec l'Etat (départements ministériels, services déconcentrés, collectivités territoriales décentralisées) est primordial pour toute action des ONG présentes sur le territoire national. En réalité, la principale raison d'être de ces structures dans notre

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pays est de soutenir le gouvernement dans la réalisation de ses principales missions, en vue de la promotion d'un véritable développement économique et social. A cet effet, elles se situent comme des partenaires privilégiés de l'action gouvernementale dans leurs divers domaines d'intervention. S'il est vrai que le mouvement associatif constitue un secteur à part entière ayant ses propres structures et motivations, il est cependant caractérisé par un intérêt constant pour les politiques publiques L'étude réalisée montre que la grande majorité de ces structures juge fructueux le partenariat avec l'Etat. Les rapports entre les OING installées dans le Centre du pays et l'Etat camerounais restent très dynamiques. Le fait que ces structures appuient les autorités nationales dans leurs politiques de développement ne remet aucunement en cause leur autonomie. En effet, les OING agissent conformément à leur identité. Les résultats de l'enquête ont montré que 64% de ces organisations étaient de type anglo-saxon, c'est-à-dire que leur fonctionnement est indépendant de leurs Etats d'origine. Le partenariat ainsi établi est une collaboration égalitaire où chacune des parties apporte sa contribution dans la poursuite des objectifs fixés. Dans le cas de certaines structures assez spécialisées, elles effectuent un travail d'expertise qui permet d'éclairer l'action publique et préciser des pistes d'intervention claires. D'autres par contre disposent d'une solide expérience et de capacités reconnues pour des travaux de terrain.

Du point de vue financier, il a été constaté que la majeure partie du financement de ces structures provenait soit des fonds propres, soit des dons privés, soit des financements octroyés par des organisations internationales pour la réalisation des projets précis. Certes, l'Etat accorde des subventions à travers ses départements ministériels qui interviennent dans des domaines spécifiques, mais cette contribution reste marginale. Les OING dans le Centre ont ainsi conservé toute leur autonomie financière vis-à-vis de l'Etat.

Faire le constat d'une telle synergie n'exclue en rien l'existence des points de discorde, de la perplexité, de la suspicion entre ces deux entités. En réalité, il faut reconnaître que la perception réciproque des acteurs OING/Etat a évolué avec le temps. Si les débuts ont été marqués par une certaine méfiance envers ces organisations étrangères, ce climat quelque peu ombrageux a progressivement cédé le pas à une amélioration et une harmonisation des rapports. Néanmoins, les procédures règlementaires et administratives constituent encore un obstacle pour certaines organisations qui les trouvent complexe, bien que la plupart des responsables se réservent de les commenter. La question de la gouvernance reste également un point soucieux pour les OING qui financent des activités menées par l'Etat dans le cadre de ce partenariat.

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? Partenariat OING À OING

Outre la collaboration qu'elles établissent avec l'Etat, ces structures ont mis en place des partenariats avec d'autres OING, afin de mener des actions coordonnées, et donc plus efficaces, quoi que cette forme de collaboration soit plutôt timide. Plusieurs causes peuvent justifier un tel rapprochement. D'une part, la nature toujours limitée des budgets face aux activités à mener. En réalité, les tâches à exécuter demandent la mobilisation de moyens colossaux en termes financiers et logistiques. En plus, il est fréquent de remarquer que plusieurs organisations interviennent dans des domaines très similaires. Afin de promouvoir une utilisation plus efficiente de leurs ressources, chacune se consacre alors à des tâches spécifiques, mais complémentaires à celles effectuées par les autres.

D'autre part, le rapprochement entre ces différentes structures peut s'expliquer par la pluralité des leurs compétences. Puisqu'elles interviennent dans des domaines variés, une seule d'entre elles ne pourrait couvrir complètement un projet qui nécessite des expertises diverses. Alors chacune y participera selon ses compétences.

Toutefois, il faut relever que cette collaboration n'a pas toujours été de mise. En effet, elle a été quelque fois perturbée par la course aux financements qui amenait les OING à se cacher mutuellement des informations sur les bailleurs, les fonds alloués aux projets, etc. Cependant, quelques responsables d'OING nous ont rapporté que ces relations se sont améliorées au fil du temps. En effet, ces acteurs comprennent de plus en plus la nécessité d'une meilleure coordination de leurs actions.

Sous l'initiative de Barro Famari, Directeur National de Plan Cameroon, un forum de concertation des OING a été crée au Cameroun 2012 et vise entre autres le partage des informations, la coordination des actions, le renforcement des capacités du personnel des organisations membres. Il s'agit jusqu'ici d'un regroupement informel, accessible à toutes les OING opérant au Cameroun.

A côté de ces formes de collaboration sus-évoquées, un autre type de partenariat liant OING et OI prend progressivement de l'ampleur.

? Partenariat OING - OI

Dans le cadre de cette étude, nous entendons par OI, principalement la Banque Mondiale et certaines organisations du système des Nations Unies. Le partenariat OING À OI est très développé au Cameroun surtout pour des organisations (OING et OI) qui interviennent dans les mêmes domaines.

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Nous avons ici quelques exemples de projets qui sont le fruit d'un partenariat OING-OI réalisés pour certains dans la région du Centre et autres régions du Cameroun pour d'autres : le Projet Violence Against Girls financé par ONU Femmes et mis en oeuvre par Plan Cameroon ; le Projet d'Appui au Secteur Educatif au Cameroun, financement de la Banque Mondiale au gouvernement camerounais et mis en oeuvre par plusieurs OING entre autres Plan Cameroon, Catholic Relief services ; le Projet d'Assistance aux refugies urbains de Yaoundé et ses environs, financé par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et mis en oeuvre par Plan Cameroon, pour ne citer que ceux-là.

Cette autre forme de partenariat prend de l'ampleur et concerne des projets aux ressources considérables. On constate ainsi une certaine complémentarité entre les organisations nées de conventions internationales et les organisations qui sont des entités non étatiques. Dans cette forme de partenariat, les OI fournissent les ressources financières tandis que les OING se chargent de la mise en oeuvre du projet.

S'il est vrai que l'étude de la participation effective des OING au développement de la région Centre du Cameroun passe par une catégorisation de ces dernières et les rapports qu'elles entretiennent avec leurs différents partenaires, la prise en compte des actions concrètes qu'elles réalisent constitue la clé de voûte de cette analyse.

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