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Production de masse de glossines de qualité. Contribution à  la campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et des trypanosomoses (pattec).

( Télécharger le fichier original )
par Lassan PERCOMA
Institut du Développement Rural/ Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso - Ingénieur du Développement Rural 2006
  

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BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS
SECONDAIRE, SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
(MESSRS)

CENTRE INTERNATIONAL DE
RECHERCHE-DEVELOPPEMENT SUR
L'ELEVAGE EN ZONE SUBHUMIDE

UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BOBO-
DIOULASSO
(UPB)
INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL
(IDR)

UNITE DE RECHERCHE SUR LES BASES BIOLOGIQUES DE LA LUTTE INTEGREE

(URBIO)

DEPARTEMENT : ELEVAGE

.

Présenté en vue de l'obtention du

DIPLOME D'INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL Option Elevage.

THEME :

PRODUCTION DE MASSE DE GLOSSINES DE
QUALITE : CONTRIBUTION A LA CAMPAGNE
PANAFRICAINE D'ERADICATION DE LA MOUCHE
TSE-TSE ET DES TRYPANOSOMOSES (PATTEC)

Glossine avant et après piqûre et succion

Directeur de mémoire : Pr. Adrien BELEM

Maîtres de stage :

Ir. KABORE R. Idrissa. Dr BANCE Z. Augustin

PERCOMA Lassane

Juin 2006

a

EN MEMOIRE.

Le 2 juin 2005 marquait le début des 72 heures de l'ingénieur du développement rural de l'IDR avec au menu : des expositions, un tournoi inter- départements et un match de clôture administration - AMEIDR.

Le 03 juin, après le match de clôture à laquelle j'ai pris part, et après un retour en ville 18 h, en partance pour la maison, j'ai été victime d'un accident de circulation et transféré d'urgence au Centre Hospitalier National Sanon Souro (CHNSS) dans un état inconscient.

Le 04 juin, informés de l'événement, les uns et les autres n'ont ménagé aucun effort pour faire parler leur coeur. C'est le lieu ici pour moi de leur témoigner ma profonde gratitude. Je voudrais citer particulièrement entre autres :

- la Direction de l'IDR dirigé par le Dr ILBOUDO Jean- Baptiste à qui je renouvelle mes vifs remerciements pour son esprit d'ouverture et son humanisme; - Tous les étudiantes et étudiants de l'U.P.B en général, et à mes collègues de l'IDR en particulier les présidents de l'A.N.E.B (SAMPOUGDOU Alexis) et de l'A.E.E.M.B (OUEDRAOGO Harouna);

- les Dr BEOGO Rasmané et KOHOUN Michel du CHNSS,

- mon oncle SAWADOGO Seydou de la Librairie Savadogo et Frères (LISAF) ; - M. SEKO Amadou enseignant béninois;

- Mes frères et soeurs ainsi que tous les autres parents et amis,

Je leur dis merci, merci et merci encore pour leurs soutiens tant financiers que moral, ce qui m'a permis non seulement un retour à l'université après un mois d'absence, mais surtout mon admission au stage de fin de cycle. Je manque vraiment de mots pour leur témoigner toute ma profonde gratitude !

Qu'ALLAH le Tout Puissant leur accorde sa grâce et sa miséricorde.

b

Je dédie ce présent mémoire

· à mon père PERCOMA Koure,

· à ma mère SAVADOGO Bouga.

· à mon grand frère PERCOMA Boukary ;

· à tous mes petits frères & soeurs ;

· à Ir. RAYAISSE ainsi qu'à sa famille ;

· à mon oncle SAWADOGO Seydou ;

· au Dr ILBOUDO J. Baptiste (Directeur de l'IDR) ;
·

· à Allah enfin, lui qui guide nos pas.

c

TABLE DES MATIERES

EN MEMOIRE. a

Remerciements c

Liste des Tableaux ii

LISTE DES FIGURES iv

Sigles et abréviations vi

RESUME vii

ABSTRACT viii

Introduction. 1

CHAPITRE 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 3

1.1. Généralité sur les mouches tsé-tsé. 4

1.1.2 Systématique. 4

1.1.2 Morphologie. 7

1.1.3. Anatomie. 8

1.1.3.1. Appareil digestif. 8

1.1.3.2. Le système circulatoire. 9

1.1.3.3. Le système respiratoire. 9

1.1.3.4. Le système nerveux. 9

1.1.3.5. Le système excréteur. 9

1.1.3.6. Le système reproducteur. 9

1.1.4. Cycle de reproduction. 10

1.1.4.1. L'accouplement. 10

1.1.4.2. La fécondation. 11

1.1.4.3. La larviposition. 12

1.1.4.4. Avortement. 12

1.1.5. Ecologie. 13

1.1.5.1. Facteurs déterminants la répartition des glossines. 13

a. Facteurs abiotiques. 13

b. Facteurs biotiques. 14

1.1.5.2. Distribution des différentes espèces (Annexe 4). 14

1.1.5.3. Répartition géographique des glossines. 15

1.1.6 Rôle vecteur des glossines. 16

d

1.2. Nouvelles méthodes de luttes. 18

1.2.1 Facteurs déterminant la lutte contre les glossines. 18

1.2.1.1 Facteurs socio-économiques. 18

a. Facteurs sociaux. 18

b. Facteurs économiques. 19

1.2.1.2. Facteurs écologiques. 20

1.2.2. Méthodes de luttes. 21

1.2.2.1. Le système des attractifs toxiques (SAT). 21

1.2.2.2 Epandage séquentiel d'insecticides. 24

1.2.2.3 Régulateurs de croissance (Insect Growth Regulators ou IGR). 25

1.2.2.4 Technique de l'insecte stérile (TIS). 26

a. La méthode du lâcher de mâles stériles 26

b. Projets réussis de males stériles. 27

1.3. Tentatives de production de masse des glossines de qualité. 27

Chapitre 2 : MATERIELS ET METHODES 29

2.1. Matériels. 30

2.1.1. Matériel biologique. 30

a. Les glossines 30

b. Le sang. 30

2.1.2. Matériel technique. 31

a. Les cages de contention. 31

b. Autres matériels, 32

2.2. Méthodes. 33

2.2.1 Fréquence de l'alimentation. 33

2.2.1 1. Effet de l'alimentation 3/7jours. 33

2.2.1.2. Effet de l'alimentation 4/7 jours (Lundi - Mardi - jeudi et vendredi). 33

2.2.1.3. Effet de l'alimentation 5/7 jours. 34

2.2.2 Utilisation du sang congelé pour l'alimentation des glossines. 35

2.2.3. Evaluation de l'importance de l'ATP dans l'alimentation sanguine des glossines. 36

2.2.3.1. Quantité de sang absorbée par mouche lors d'un repas sanguin et gain moyen

de poids des femelles. 36
2.2.3 2. Evaluation des paramètres de productivité des femelles en fonction de l'ATP.37

e

2.2.4. Densité optimale des mouches dans les nouvelles cages TPU3. 38

CHAPITRE 3 RESULTAS ET DISCUSSIONS 39

3.1 Résultats. 40

3.1.1. Effet de l'alimentation sur les glossines. 40

3.1.1.1. Effet de l'alimentation sur Glossina palpalis. 40

3.1.1.2. Effet de l'alimentation (3/7jours ou 4/7jours) sur Glossina morsistans

submorsitans. 42

3.1.1.3. Effet de l'alimentation (4/7 jours ou 5 /7 jours) sur G. tachinoides. 44

3.1.2. Utilisation du sang congelé dans l'alimentation artificielle des mouches tsé-tsé. 46

3.1.3. Importance de l'ATP dans l'alimentation des mouches tsé-tsé. 50

3.1.3.1. Quantité de sang absorbé. 50

3.1.3.2. Mortalité des femelles. 51

3.1.3.3. Gain moyen de poids par type de sang. 52

3.1.3.4. Production de pupes et éclosion. 53

3.1.4. Densité optimale. 54

3.2. DISCUSSION. 58

3.2.1. Effet de l'alimentation sur les glossines. 58

3.2.1.1. Effet sur G. palpalis gambiensis. 58

3.2.1.2. Effet de sur G. morsitans submorsitans. 59

3.2.1.3 Effet sur G . tachinoides. 60

3.2.2. Utilisation du sang congelé dans l'alimentation des glossines. 61

3.2.3. Importance de l'ATP dans l'alimentation sanguine des glossines. 63

3.2.3.1. Quantité de sang absorbé. 63

3.2.3.2. Gain moyen de poids des mouches. 64

3.2.4. Densité optimale des glossines par nouvelle cage TPU-3. 66

3.2.4.1. Densité optimale de Glossina palpalis gambiensis. 66

3.2.4.2. Densité optimale de Glossina morsistans submorsitans. 68

3.2.4.3. Densité optimale de Glossina tachinoides 68

3.2.5. Suggestions et perspectives. 69

Conclusion. 70

BIBLIOGRAPHIE. 71

ANNEXES I

i

REMERCIEMENTS

Au terme du stage de fin d'étude à l'IDR, j'aimerais remercier tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation de mon objectif. Entre autres, mes remerciements vont :

- à L'ensemble du corps professoral de l'IDR pour la qualité de leurs enseignements qu'il ma donné. En particulier, j'aimerais remercier du fond du coeur Pr. Adrien BELEM, mon directeur de mémoire pour son soutien, ses remarques et contributions tout au long du stage.

- à Monsieur le directeur général du CIRDES pour m'avoir accepter dans son centre et de ne ménager n'aucun effort pour nous accompagner dans la bonne marche du stage.

- à Ir. KABORE, mon maître de stage qui, malgré son admission à l'AIEA, n'a jamais pas cesser d'être à mes cotés. J'aimerais vraiment le remercier pour son esprit de travail, sa disponibilité, sa détermination au travail bien fait.

- à Ir RAYAISSE pour avoir porter des remarques et corrections à mon document ainsi que pour ses nombreux soutiens ;

- au Dr BANCE, mon second encadreur pour sa volonté au travail bien fait;

- à M. SAWADOGO, chef de personnels du CIRDES pour sa contribution et sa correction ;

- aux Dr BENGALY Zakaria et SIDIBE Issa respectivement chef du département URBIO et directeur scientifique du centre pour ne ménager aucun effort pour nous accompagner dans la bonne marche du stage.

- à SANOU Guy, SANOU Phelix, OUATTARA Bakoffi, KABORE Simom St. Pierre, OUEDRAOGO Deni et SIE Pacome de l'insectarium, pour leurs soutiens et leurs ambiances sans cesse qui nous ont permis de travailler dans la quiétude et la gaieté.

-Aux techniciens de l'U.R.BIO : YONLY Wilfrid pour ses nombreuses contributions, BILA Cène et SANOGO Lacina pour leur esprit de fraternité.

- à A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de stage, qu'il trouve ici ma profonde gratitude

- Merci à vous tous. Que Allah, le gracieux, le miséricordieux vous le rend au centuple.

ii

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Table des matières c

TABLEAU 1 : SYSTHEMATIQUE DES ESPECES ET SOUS ESPECES DE

GLOSSINES. 5

TABLEAU 2 : RESUMER DE LA COMPARAISON DES DIFFERENTES

PRODUCTIONS DE PUPES 41

A p = 5% (SEUIL DE SIGNIFICATIONS° AU COURS DU TEST

D'ALIMENTATION. 41

TABLEAU 3 : NOMBRE MOYEN DE PUPES DE G. palpalis gambiensis PAR

RECOLTE AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION. 42

TABLEAU 4 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES DE G. palpalis

gambiensis AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION.EN (%) 42

TABLEAU : 5 COMPARAISON DES DIFFERENTES PRODUCTIONS DE PUPES

DES FEMELLES ALIMENTEES 3 , 4 ET TEMOIN A 5%. 44

TABLEAU 6 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES DE G.

morsitans submorsitans AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION. 44

TABLEAU 7 :PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES DE G.

tachinoides AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION. 46

TABLEAU 8 : PRODUCTIVITE PAR FEMELLE REPRODUCTIVE AU COURS DU

TEST AU SANG CONGELE. 49

TABLEAU 9 : RESUME DE L'ANALYSE COMPARATIVE DES PRODUCTIONS DE

PUPES DES DIFFERENTS TRAITEMENTS A P = 5% 49

TABLEAU 10 : PRODUCTION MOYENNE DE PUPES PAR RECOLTE ET PAR

TRAITEMENT 50

TABLEAU 11 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES

AU COURS DU TEST AU SANG CONGELE 50

iii

TABLEAU 12 : POIDS (mg) DES FEMELLES A LA NAISSANCE (G. palpalis

gambiensis) 53

TABLEAU 13 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES PAR TYPE

DE SANG. 54

TABLEAU 14 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITES DES FEMELLES PAR

DENSITE (Glossina palpalis gambiensis). 57

TABLEAU 15 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITES DES FEMELLES PAR

DENSITE (G. m. submorsitans). 58

TABLEAU 16 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITES PAR FEMELLE ET PAR

DENSITE (G. tachinoides). 58

iv

LISTE DES FIGURES

Pages

FIGURE 1 : ARMATURE GENITAL : 6

A Mâle, B femelle, C plaques génitales (pg), 6

FiGURE 2 : CLEF DE DISTINCTION DES TROIS SOUS GENRES : a; G.austeni; b;

G. longipalpis; c, G. morsitans; d, G.pallidipes 6

FIGURE 3 : MORPHOLOGIE GENERALE D'UNE MOUCHE TSE-TSE (G.

pallidipse), (SOURCE IRD, 2000 Pollock ; 1982) 7

FIGURE 4 : SYSTEME DIGESTIF D'UNE GLOSSINE, (IRD, 2000) 8

Figure 5 : APPAREILS GENITAUX: A & B: (IRD, 2000) 10

FIGURE 6 : CARTE DE REPARTITION DES GLOSSINES, FAO, 1998. 16

FIGURE 7 : TAUX DE MORTALITE (%) DES FEMELLES DE G. palpalis gambiensis

AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION. 40

FIGURE 8 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTTALITE DES FEMELLES DE G. morsitans submorsitans AU COURS DU TEST DE LA FREQUENCE

D'ALIMENTATION. 43

FIGURE 9 : EVOLUTION DE LA MORTALITE CUMULEE DES FEMELLES DE G. tachinoides AU COURS DU TEST DE RESTRICTION ALIMENTAIRE A 4 ET 5

JOURS /7. 45

FIGURE 10: EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE CUMULATIVE DES

MALES (%) AU COURS DES 30ers JOURS DU TEST AU SANG CONGELE 47

FIGURE 11 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE CUMULATIVE (%) DES

FEMELLES AU COURS DU TEST AU SANG CONGELE. 48

FIGURE 12 : QUANTITE DE SANG ABSORBE PAR FEMELLE. 51

FIGURE 13 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITES DES FEMELLES

NOURRIES AUX SANGS DE BOVINS Sg 1, Sg 2, Sg 3, Sg 4 ET DE PORCS (Sp) 52

FIGURE 14 : GAIN MOYEN DE POIDS PAR FEMELLE ET PAR SANG 53

V

FIGURE 15 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE DES FEMELLES (%) DE Glossina palpalis gambiensis AU COURS DU TEST DE DETERMINATION DE LA

DENSITE OPTIMALE 55

FIGURE 16 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE DES FEMELLES (%) DE Glossina m submorsitans AU COURS DU TEST DE DETERMINATION DE LA

DENSITE OPTIMALE 56

FIGURE 17 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE DES FEMELLES (%) DE Glossina tachinoides AU COURS DU TEST DE DETERMINATION DE LA DENSITE

OPTIMALE 56

SIGLES ET ABREVIATIONS

Abréviations

AIEA ATP CIRAD

CIRDES

CRTA FAO IEMVT OMS PATTEC PMA PMp PPF

PPFJ PPFR PPFRJ PVC Sg

SAT TAA TIS

TPU UA

IGR

VIH/SIDA

vi

Significations

Agence Internationale de l'Energie Atomique.

Adenosine Tri-Phosphate.

Centre coopération International en Recherche Agronomique pour le

Développement.

Centre International de Recherche-Développement sur l'Elevage en zones

Subhumides.

Centre de Recherche sur les Trypanosomoses Africaines.

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Institut d'Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux.

Organisation mondiale de la Santé.

Campagne Panafricaine d'Eradication des Tsé-tsé et des la Trypanosomoses

Production Moyenne d'Avortons

Poids Moyen des pupes (mg).

Production de Pupes par Femelle.

Production de Pupes par Femelle et par Jour.

Production de Pupes par Femelle Reproductive.

Production de Pupes par Femelle Reproductive et par Jour.

Polychlorure de Vinyle.

Sang.

Système des Attractifs Toxiques.

Trypanosomoses Animales Africaines.

Technique de l'Insecte Stérile.

Unité de production des tsé-tsé 3.

Union Africaine.

Régulateurs de croissance des insectes.

Virus de l'Immunodéficience Humaine/Syndrome Immunodéficience

Acquise.

vii

RESUME

En juillet 2000 à Lomé (Togo), l'Union Africaine a approuvé la création d'une campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose (PATTEC). Cette campagne a pour objectif d'améliorer la santé humaine et animale par la création de zones indemnes de glossines. Le lancement officiel de sa première phase a eu lieu en octobre 2001 à Ouagadougou au Burkina Faso. Ce programme s'appuie sur une intégration des méthodes dont celle du lâcher de mâles stériles qui requiert une production de masse de glossines au laboratoire. C'est dans ce cadre que des études sont menées au CIRDES afin d'aider à la résolution progressive des contraintes de production industrielle des glossines. Au total 9903 femelles de glossines dont 6302 G. palpalis gambiensis, 2212 G. morsitans submorsistans et 1389 G. tachinoides ont été utilisées dans la période de septembre 2005 à mai 2006 pour des investigations sur divers aspects très importants de la chaîne de production de masse des glossines. Ces trois espèces ont été soumises à différents régimes alimentaires variant entre 3 et 5 jours par semaine afin de réduire la fréquence d'alimentation des colonies de production qui est actuellement de 6/7 jours. Du sang congelé pendant 5 mois a été utilisé avec rajout ou pas de glucose ou d'ATP pour réduire à terme la dépendance de l'élevage vis-à-vis de la source d'approvisionnement de sang frais. L'effet de l'ATP et de son mode d'administration avant ou après irradiation du sang a été évalué à travers les quantités de sang absorbées ainsi que les productivités de femelles individuelles. Des essais en vue de déterminer la densité optimale des mouches dans les nouvelles cages TPU-3 (Tsetse Production Unit) ont également été réalises. L'analyse statistique des résultats a été faite par la régression binomiale après une transformation en racine carrée. Il n'y a pas de différence significative entre les productions des femelles de G. m. submorsitans alimentées trois, quatre et six fois par semaine (p > 0,05). Cette espèce est donc apte à supporter une diète de 24 à 48 heures sans effets sur les performances de production. Il est cependant préférable d'alimenter G. p. gambiensis et G. tachinoides 4 fois par semaine, bien qu'aucune différence significative n'ait été révélée entre les productions de pupes des femelles alimentées trois, quatre, cinq et six fois par semaine. Aucune différence significative n'a été décelée entre les productions de pupes de femelles nourries aux sangs congelé et frais (p > 0,05). Le sang congelé offre des performances meilleures de production, même sans rajout d'ATP et de glucose et est propice à une production de masse des glossines. L'ATP joue un rôle stimulateur de l'appétit des mouches tsé-tsé, mais n'est pas en revanche, le seul facteur déterminant pour une bonne productivité des femelles. Les réserves nutritives à l'éclosion y sont pour beaucoup. Les essais de stockage dans les cages TPU-3 indiquent une densité optimale de 80 glossines dont 64 femelles et 16 mâles pour chacune des espèces. L'ensemble des résultats obtenus autorise déjà des suggestions en vue d'une amélioration de la production de masse de glossines de qualité, composante importante du succès de la PATTEC.

viii

ABSTRACT

In July, 2000 in Lome/Togo, the African Union approved the PATTEC (Pan African Tsetse and Trypanosomosis Eradication Campaign, which main purpose is to improve human and animal health, by the creation of tsetse free areas. This programme is based on the use of integrated strategies, including sterile males release, which requires tsetse mass rearing facilities. It is in this context that experiments have been conducted in CIRDES, in order to find out solutions to the different constraints to tsetse mass rearing.

From September 2005 to May 2006, about 10 thousands tsetse flies from three species (Glossina palpalis gambiensis, G. tachinoides and Glossina morsitans submorsitans) were used to study the effect of the feeding frequency, the effect of blood quality (frozen blood, addition or not of ATP) and the way of the ATP administration before or after the irradiation of the blood.

In addition, other trials were undertaken to determine the optimal density of tsetse flies in the new TPU-3 cages.

Negative binomial regression has been used for statistical analysis with the Software Stata 6.0 as support.

Concerning the effect of feeding frequency on the production performances of females tsetse, there was no significant difference between Glossina morsitans submorsitans fed, three, four or six times per week (p>0.05), what means that this specie could support one to two days diet without no consequences on the pupae production. Although the same situation was noted with the two other species, one may suggest to feed them four times per week.

Frozen and fresh blood also didn't lead to a significant difference of females' pupae production. Frozen blood offers best production performances, even without ATP and glucose, and is this way more indicated for tsetse feeding in a mass rearing system.

ATP is probably a stimulant of the tsetse appetite but is not the only one determinant factor for females' good productivity. Nutritive reserves at hatching certainly also play an important role.

The TPU-3 essay indicates an optimal density of 64 females for 16 males, that is 80 tsetse per box.

With theses different results, some suggestions could already by made to improve tsetse mass rearing, a key component for success of the PATTEC.

1

Introduction.

L'infestation par la mouche tsé-tsé des zones de hautes potentialités agricoles est l'une des contraintes majeures au développement rural en Afrique au Sud du Sahara (UA, 2000). En effet, la mouche tsé-tsé ou glossine transmet à l'homme et aux animaux par sa piqûre, respectivement la maladie du sommeil et la trypanosomose animale. Selon l'UA (2000), l'infestation glossinienne et l'incidence de la trypanosomose chez l'homme et les animaux domestiques ont atteint ces dernières années, un niveau sans précédent. Elle estime à environ 10 millions de km2 de terre, la superficie infestée par les glossines. Ces terres sont celles qui se prêtent le mieux aux activités agro-pastorales. Dans ces régions, l'OMS (2000) estime que 60 millions de personnes sont exposées aux risques d'être infectées de la maladie du sommeil. Sur 500 000 personnes estimées déjà atteintes, 25 000 meurent chaque année et la situation se détériore rapidement. Plus de 40 000 nouveaux cas sont notifiés chaque année sans compter les nombreux cas non signalés dans les zones inaccessibles et déchirées par la guerre.

La FAO (2000) estime à 3 millions, le nombre de bovins et d'autres animaux domestiques que l'Afrique perd chaque année à cause de la trypanosomose. Pourtant, aucun vaccin n'a encore été trouvé pour prévenir la maladie et aucun nouveau médicament n'est en cours de mise au point (UA, 2000). Les trypanocides actuellement utilisés pour traiter la trypanosomose animale sont de plus en plus rendus inefficaces par une résistance répandue à ces médicaments et certains produits pharmaceutiques utilisés pour traiter la maladie du sommeil sont hautement toxiques selon cette même organisation. L'élimination de l'insecte vecteur est essentielle pour arriver à bout de ce fléau. Les efforts consacrés dans la lutte contre la glossine depuis un siècle, ont toute fois été limités à cause de la réinvasion des zones déjà assainies par les populations de mouches, même résiduelles, des zones avoisinantes (UA, 2000).

A la suite de nombreuses pressions de la part de leurs communautés de prendre des initiatives de lutte et réalisant que les solutions ponctuelles ne résoudront pas le problème, les chefs d'Etats et de gouvernements africains, réunis en session ordinaire à Lomé (Togo) ont approuvé l'idée d'une campagne panafricaine pour l'éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose (PATTEC). Cette structure technique va contribuer à l'amélioration de la santé humaine et animale ainsi qu'à la prospérité en Afrique par la création de zones

2

durablement indemnes de mouches tsé-tsé. Une des méthodes qui a retenu l'attention des experts chargés par la PATTEC d'élaborer la stratégie globale de lutte est la Technique de l'Insecte Stérile (TIS). La TIS a d'abord été expérimentée au Burkina Faso (1975 - 1984), au Nigeria (1984) et en Tanzanie (1976), puis appliquée avec succès sur l'île de Zanzibar (1997).

Cependant, la mise en oeuvre de cette technique requiert la production de masse de mâles stériles de qualité au laboratoire pour des lâchers dans les zones d'intervention. Les experts estiment déjà les besoins en males stériles à plusieurs millions par semaine durant plusieurs années. Ceci justifie les efforts importants consentis au niveau des centres d'élevage en vue d'une résolution rapide des contraintes de production industrielle des glossines. Le taux de reproduction très bas chez la tsé-tsé, les nombreuses manipulations qui jalonnent toujours la chaîne de production et l'assurance d'un approvisionnement en quantité et en qualité du sang pour l'entretien des colonies de mouches constituent l'essentiel des domaines prioritaires de recherche.

Les récentes expériences entreprises dans l'élevage du CIRDES visent logiquement à

terme à une amélioration du système d'élevage et de la qualité des mouches tsé-tsé produites.

Ces travaux portent en particulier sur les aspects suivants :

- l'effet de la fréquence d'alimentation sur les performances des glossines ;

- l'utilisation du sang congelé dans l'alimentation des glossines ;

- l'évaluation de l'importance de l'ATP dans l'alimentation des mouches tsé-tsé;

- la détermination de la densité optimale de mouches dans de nouvelles cages TPU-3

3

CHAPITRE 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.

4

1.1. Généralité sur les mouches tsé-tsé.

1.1.1 Systématique.

Les glossines sont des diptères Brachycères cycloraphes, Schizophores, Calyptérates, proches des Muscidae. Un seul genre, le genre Glossina a été crée pour ces insectes. Des auteurs comme Brue et al, 1966, cité par M. Laird, 1977 ; Pollock, 1982, cité par Sawadogo, 1990 le considèrent comme un genre isolé qui forme à lui seul la famille des Glossinidae.

Selon plusieurs caractéristiques anatomiques (couleur de la partie dorsale de l'abdomen, l'armature mâle et femelle (Fig.1 A et B), le genre Glossina se subdivise en trois sous genres. Au total 23 espèces et 8 sous-espèces appartenant à ces trois sous-genres ont été décrites (Tableau 1).

Sous-genres

Caractéristiques

Espèces et sous espèces

1.- a-G. palpalis gambiensis Robineau Desvoidy. 1830 1. b-G. palpalis gambiensis Vanderplank 1949

2.-G. tachinoides Westwood.1850

3.a-G. pallicera Bigot.1891 3.b-G. pallicera newsteadi Austen.1929

4.a-G. fuscipes Newstead,1910 4.b-G. fuscipes martini Zumpt,1935

4.c-G. fuscipes quanzensis Pires,1948

5-G. caligenea Austen, 1911

Cinq (05) espèces Quatre sous espèces

1.G. longipalpis Wiedman,1830

2.a-G. morsitans morsitans Westwood ,1830 2.b-G. morsitans centralis Marchado,1970 2.c-G. morsitans submorsitans

3.-G. pallidipes Austen,1903

4.-G. austeni Newstead,1912

5.-G. swinnertoni Austen, 1923

Cinq (05) espèces Deux sous espèces

5

TABLEAU 1 : SYSTHEMATIQUE DES ESPECES ET SOUS ESPECES DE GLOSSINES.

Nemorhina

l Taille moyenne (8-10mm)

l Abdomen brun noir

l tarses pattes postérieures brun foncées ou noires

l c' forcipule > reliés par une membrane

connective ; extrémité distale séparée (Fig.2)

l ? 6 plaques génitales avec plaque medio dorsale

l signum uteral absent

l Génotype: 3 paires des chromosomes

 

Glossina str.

l Taille moyenne (8-10mm)

l Abdomen Jaunâtre +taches sombres

l 2 derniers segments des pattes postérieures noirs

l c' forcipule > renflé à l'apex et relié par une membrane connective

l ?6 plaques génitales absence de plaques dorsale

l signum uteral absent

l Génotype: 6 paires de chromosomes+2 chromosomes surnuméraires

 

Austenia

l Taille 11-14mm

l Abdomen brun #177;clair

l 2 derniers segments des pattes postérieures, Brun ou brun noirâtre

l c' forcipule > libres

l ?5 plaques génitales

avec présence de plaques medio dorsale

l présence de signum uteral Génotype : 6 chromosomes étudiés chez deux espèces (G. fusca congolensis- G. brevipalpis)

1.a-G. fusca fusca Walker,1849

1.b-G. fusca congolensis Newstead&Evans,1921

2.a-G .nigrofusca nigrofusca Newstead,1910 2.b-G. nigrofusca hopkinsi Van Emden,1944 3.-G. fuscipleuris Austen,1911 4.-G. severini Newstead,1911 5.-G. vanhoofi Henrard,1952 6-G. nashi Potts.1955

7-G. tabaniformis Weswood,1850 8-G. longipenis Corti,1895 9-G .brevipalpis Newstead,1910 10-G. medicorum Austen, 1911,

11-G. schewtzi Newstead&Evans, 1922

12-G. haningtoni Newstead&Evans, 1922

13- G. frezili Gouteux,1986 treize (13) espèces deux sous espèces

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A B

C

FIGURE 1 ARMATURE GENITAL :

A Mâle, B femelle, C plaques génitales (pg),

Hector (he) ; epandrium : (ep) ; anus : (an) ; Plaque dorsale : (pd) ; plaque medio dorsale : (pmd) plaque anale : (pa) plaque sternale : (ps)

FiGURE 2 CLEF DE DISTINCTION DES TROIS SOUS GENRES : a; G.austeni; b; G.
longipalpis
; c, G. morsitans; d, G.pallidipes

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1.1.2 Morphologie.

La glossine est un diptère de grande taille 6- 16 mm de long. Elle est de teint brun

ou gris brun jamais métallique. Le mâle est généralement plus petit que la femelle. La morphologie générale est celle des mouches (Fig.3). Le corps est subdivisé en trois parties qui sont :

- la tête qui porte les yeux (yeux composés au milieu desquels se trouvent des yeux simples), les antennes et les pièces buccales. Ces pièces buccales sont adaptées à la piqûre si bien que la glossine est classée dans le groupe des Muscidae piqueurs ;

- le thorax qui porte à sa face inférieure les trois paires de pattes, et à son sommet une paire d'ailes. Ces ailes, au repos sont croisées sur le dos de l'abdomen, ce qui donne une forme mince à la glossine. En outre, le thorax porte à la base des ailes deux haltères ou balanciers qui permettent le maintien en équilibre de la mouche lors du vol (Pollock, 1982) ;

- l'abdomen qui comporte huit segments dont sept (7) visibles dorsalement. Chaque segment porte un tergite dorsal rigide et un ternite ventral souple qui peut s'étirer pour permettre à la mouche de recevoir une quantité importante de sang et dans le cas de la femelle de grosses larves. Le huitième segment porte les genitalia mâle et femelle dont la forme et la dimension couplées à la coloration de l'abdomen constituent une base de la systématique.

FIGURE 3 : MORPHOLOGIE GENERALE D'UNE MOUCHE TSE-TSE (G. pallidipse),
(SOURCE IRD, 2000 Pollock ; 1982)

1.1.3. Anatomie.

1.1.3.1. Appareil digestif.

La glossine est un diptère piqueur. Son appareil digestif comprend :

- les glandes salivaires, logées dans l'abdomen se prolongent par un canal salivaire traversant le thorax. Elles se réunissent au niveau de la tête par un canal salivaire qui abouti à l'hypopharynx. L'hors de la piqûre, elle injecte à son hôte de la salive contenant un anticoagulant provenant de ces glandes salivaires ;

- le canal alimentaire qui est l'association du labium et du labre. Il se prolonge par le pharynx ;

- l'oesophage;

-le jabot, poche très extensible servant à stocker provisoirement le sang avant la digestion;

- le proventricule (entre le thorax et l'abdomen). Il fabrique un long manchon, la membrane péritrophique qui enveloppe tout au long de l'intestin en direction de l'intestin moyen ;

- l'intestin moyen dans lequel se déroule le métabolisme du sang ;

- l'intestin postérieur dans lequel l'aliment non digéré se mélange aux produits d'excrétion des tubes de malpighie ;

- l'anus.

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FIGURE 4 : SYSTEME DIGESTIF D'UNE GLOSSINE, (IRD, 2000)

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1.1.3.2. Le système circulatoire.

Il comprend un coeur tubulaire véhiculant un hémolymphe qui assure le transport des

aliments digérés de l'intestin moyen vers le reste du corps.

1.1.3.3. Le système respiratoire.

Il est constitué de tubes (trachées) s'ouvrant sur les faces latérales par des orifices

appelés stigmates.

1.1.3.4. Le système nerveux.

IL coordonne le sens et le comportement de la mouche. Il comprend le cerveau, les ganglions

thoraciques et les nerfs.

1.1.3.5. Le système excréteur.

Il se compose de quatre longs tubes blanchâtres ou jaunâtres, les tubes de Malpighi réunis par

paire sur un canal connecté à la limite entre les segments moyen et postérieur de l'intestin.

1.1.3.6. Le système reproducteur.

Il comprend un organe reproducteur male et un organe reproducteur femelle (Fig. 5)

L'appareil génital mâle est composé de :

- deux testicules ;

- deux glandes accessoires aboutissant à un canal éjaculateur qui débouche dans le

pénis.

L'appareil génital femelle est formé :

- d'un utérus ;

- de deux ovaires comportant chacun deux ovarioles ;

- de deux spermatèques bruns servant à stocker le sperme ;

- des glandes utérines.

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A : APPAREIL GENITAL MALE B : APPAREIL GENITAL FEMELLE

Figure 5 APPAREILS GENITAUX: A & B: (IRD, 2000)

-testicules (ts) ; canal éjaculateur (ce), des accessoires (ga) ovaire droit : (od) ovaire gauche : (og) spermatèques : (sp.) utérus : (ut) glande utérine : (gu) canaux des spermatèques : (cs) oviductes : (ovi)

1.1.4. Cycle de reproduction.

Les glossines se caractérisent par leur mode de reproduction qui a été qualifié par Roubaud (1909) de pupuparité, ce qui les approche des pupipares hématophages (Itard, 2000). Le cycle comprend :

1.1.4.1. L'accouplement.

Dans la nature, les femelles des glossines s'accouplent précocement avant la prise de leurs premiers repas sanguin ou à peu près à l'époque de ce dernier (Pollock, 1982). Le meilleur âge pour l'accouplement est de 3 à 4 jours pour les femelles et 6 à 8 jours pour les mâles (Kaboré, 2003). En général la femelle s'accouple une seule fois au cours duquel elle remplit ses spermatèques de sperme du mâle qui peut y demeurer à l'état actif pendant toute son existence. Cependant, les jeunes femelles (inférieure à 10 jours) peuvent effectuer plusieurs accouplements et remplir progressivement leurs spermatèques (Itard, 2000). Selon Itard (2000), après la première ovulation, il y' a une impossibilité mécanique pour le sperme, lors d'un nouveau accouplement d'atteindre les spermatèques. Les males quant à eux peuvent effectuer jusqu'à 12 à 15 accouplements si ceux-ci sont espacés, mais le pouvoir inséminant diminue à partir de 6 à 7 accouplements (Itard, 1986). L'accouplement peut durer une heure

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ou plus.

L'ovulation normale a lieu après l'accouplement qui stimule le système endocrinien et est absente chez une femelle non accouplée (Dudd, 1971, Odhambo 1971, Ejegie & Davey 1977, Chaudhury et Dhadialla. 1976, Chaudhury et al, 1980, Wall, 1989, Bancé, 2003). Chez les femelles non accouplées, les oeufs se désintègrent éventuellement. Apres l'accouplement, la première ovulation a lieu en moyenne entre le 8e et le 10e jour, suivant l'espèce et les conditions de température. Les ovulations suivantes ont lieu en moyenne tous les neufs ou dix jours dans les premières heures qui suivent une ponte larvaire précédente.

1.1.4.2. La fécondation.

La fécondation est l'union du spermatozoïde et de l'ovule aboutissant à la formation d'une cellule oeuf. Au cours de l'ovulation, le follicule est recouvert de chorion pourvu de micropyle qui sera le point de pénétration du spermatozoïde provenant des spermatèques. La fécondation se fait donc par l'extrémité antérieure. L'oeuf issu de la fécondation séjourne dans l'utérus pendant trois jours environ puis donne naissance à une larve que la femelle conserve dans une poche analogue à l'utérus d'un mammifère. Pendant la vie intra utérine, la larve s'alimente à partir des secrétions des glandes annexées à l'utérus. Trois stades larvaires sont distingués. Ce sont :

- Le stade 1 qui dure 1,5 jours. La larve est toujours enfermée dans le chorion de l'oeuf qu'elle déchirera avec les « dents d'éclosion ». Elle ne possède aucune structure visible sauf les deux stigmates respiratoires. A la fin du stade 1 la larve issue de l'oeuf atteint 1,8 mm (G. morsitans);

- Le stade 2 : après une première mue, la larve commence à se structurer et se nourrit de la sécrétion des glandes lactifères. Il est marqué par un développement et une croissance rapide de la larve qui atteint 4,5mm (G. morsitans), Il dure 2,5 jours ;

- Le stade 3. Une seconde mue aboutit au stade 3 qui est également marqué par un développement et une croissance accélérée. Les lobes polyneustiques initialement blancs deviennent noirs peu avant son expulsion. Ce stade dure 3 jours et la larve atteint 6 à 7mm (G. morsitans).

La durée totale de la vie larvaire est donc de 8-10 jours.

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1.1.4.3. La larviposition.

Les glossines sont des pupipares. La seule différence entre elles et les pupipares vrais réside dans la mobilité de la larve des glossines, qui se déplace activement après son expulsion de l'utérus, alors que la larve des pupipares vrais s'immobilise immédiatement pour la nymphose. Aux températures de 25°c, une femelle donne naissance à une larve entièrement développée tous les 9 à 10 jours sauf la première qui est pondue 17 à 20 jours d'âge (Itard, 1986).

Une femelle peut vivre plus de trois mois et donner naissance à 8 à 10 larves, ce qui représente un taux de production plutôt faible. Les lieux de ponte sont généralement situés à proximité de l'eau en saison sèche et plus éloignés des rives en saison de pluie. La larve a des difficultés de s'enfouir dans le sol si la texture est très fine. La dimension convenable des particules pour un bon enfouissement des larves est comprise entre 1,8mm et 2,5 mm de diamètre. Le taux de larviposition peut doubler dans les quinze minutes qui suivent si la température tend à baisser rapidement (Robinson et al, 1985, Bancé, 2003)

Les larves pondues sont ensuite transformées en pupes. La durée du stade pupal varie selon l'espèce et les conditions climatiques. Selon Itard (2000), cette durée est comprise entre vingt cinq et trente cinq jours dans les régions où la température oscille autour de 25°c. Celle-ci est courte lorsqu'elle aboutit à une femelle.

1.1.4.4. Avortement.

Il arrive souvent que la larve n'atteigne pas sa taille normale et soit expulsée de l'utérus avant terme habituellement. On parle d'avortement et la larve n'est pas viable. Il peut être provoqué par une alimentation insuffisante de la glossine mère, par les manipulations sans précaution de celle-ci ou quand elle entre en contact avec un insecticide.

e) Eclosion.

L'éclosion est l'émergence des mouches adultes du puparium. Elle met fin au stade pupal. La durée du stade pupal dépend de la nymphose qui est fonction de la température et de l'espèce. Cette durée est donnée chez Glossina tachinoides par la formule :

D = 18+e-0,1183m-0,0871M+7,8707 (Laveissière et Penchenier, 2005). D'une manière générale, la durée du stade pupal est comprise entre 25 et 35 jours à 25°c, les femelles ayant une durée de pupaison plus courte que celle des mâles d'environ 2 à 3 jours (Itard, 2000).

La mouche nouvellement éclose et n'ayant pas encore pris son premier repas sanguin est dite ténérale. Elle devient adulte après la prise de celui- ci. Chez les femelles nouvellement

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écloses, les quatre ovarioles sont tous à des stades différents. Le plus grand follicule est dans l'ovariole interne de l'ovaire droit. Le follicule suivant le plus développé est dans l'ovariole interne de l'ovaire gauche, l'ovariole externe de l'ovaire droit ne contient qu'un follicule encore accolé au germanium et l'ovariole externe de l'ovaire gauche ne contient que le germanium. Le mâle quant à lui a son stock spermatique constitué dès l'éclosion mais ne réussit à accoupler avec succès que lorsqu'il est âgé d'environ sept jours.

1.1.5. Ecologie.

1.1.5.1. Facteurs déterminants la répartition des glossines.

En général, deux facteurs conditionnent la répartition des glossines, Il s'agit des facteurs abiotiques et des facteurs biotiques :

a. Facteurs abiotiques.

- La température.

La température est le facteur le plus important qui conditionne l'expansion des glossines. En effet, les glossines vivent bien entre 25° et 26°c et c'est à cette température que sont maintenues les différentes colonies au laboratoire (Pollock, 2000). Si elle s'écarte plus de ce chiffre, en plus ou en moins, la mouche peut souffrir. Au delà de 36°c l`adulte soufre et meurt aux températures supérieures à 38 - 40°c. La mort survient rapidement (en 5 mn) si Glossina morsistans adulte est maintenue à 46°c ; G. tachinoides à 44°c pendant une heure (Pollock, 2000). En deçà de 16°c il ne peut plus se développer normalement. Elle a également un impact sur les pupes : 32°c représente la limite maximale pour leur développement normal et 16°c la limite minimale (Pollock ; 2000).

- La pluviosité et l'humidité,

La pluviosité a une influence indirecte sur la glossine. En effet, elle favorise le maintien de la température, l'humidité et la végétation indispensable à leur vie. L'optimum hygrométrique varie entre 50 à 60% d'humidité pour les espèces savanicoles, 65 à 80% pour les espèces de galeries forestières (Laveissière, 2003). Quant aux pupes, celles de Glossina pallidipes et G. tachinoides peuvent se développer dans des sols assez secs (humidité d'environ 3-40%) tandis que celles de G. palpalis gambiensis exige une humidité d'environ 70%,

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- La végétation.

Un des facteurs déterminant la répartition des glossines est l'ombrage, La végétation joue un rôle triple, Elle offre non seulement un écran aux radiations favorisant le maintien d'une température optimale mais en plus un ombrage pour le repos des glossines, En outre, elle permet le maintien d'une bonne humidité, C'est ainsi que les différentes espèces se trouvent être confinées dans des végétations caractéristiques.

b. Facteurs biotiques.

- Les animaux hôtes.

Chez les glossines, mâles et femelles sont tous hématophages et dépendent des animaux hôtes pour leur nourriture. L'aire de répartition correspond donc à des zones de présence de mammifères. Ce facteur a été mis en évidence lors de l'effet de la flambée de peste bovine qui a frappé en Afrique, entre 1889 et 1896 les animaux nourriciers des glossines (buffle, girafe, élan, potamochère, phacochère) (POLLOCK, 2000). On a assisté à une disparition importante des glossines et leur reconstitution après le fléau.

Les populations de Glossina morsistans submorsistans diminuent quand les densités humaines sont supérieures à 40 habitants/km2, et disparaissent au-delà de 100 habitant/km2 (Cuisance et de la Rocque, 2003).

- L'activité de l'homme.

Il s'agit de l'impact des activités de l'homme sur le milieu biogéographique des glossines entraînant leur redistribution. La croissance démographique et l'augmentation des surfaces cultivées conduisent à une modification de l'habitat naturel des glossines. Les vallées sont de plus en plus occupées par l'homme, dont l'impact sur l'environnement est direct (déboisement, destruction des mammifères sauvages) ou indirect (amplification de l'érosion, surpâturage, occupation des points d'eau), Ces différentes activités entraînent un cantonnement des glossines aux formations végétales compatibles avec leurs exigences.

1.1.5.2. Distribution des différentes espèces (confère Annexe 4).

Les glossines sont inégalement distribuées dans leurs aires de répartition selon leur adaptabilité aux conditions ci-dessus citées:

- Les individus du sous-genre glossina sont strictement liés à la savane. Ils :

· occupent les zones suffisamment boisées (pluviométrie comprise entre 500 à

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1000 mm)

· évitent les zones arides et sahéliennes ;

· reculent dans les régions où l'homme s'établie (Itard, 2000).

C'est un groupe composé d'espèces les plus répandues et leur aire de répartition semble être limitée par les rigueurs de l'hiver dans le sud (Zimbabwe, Botswana) (Pollock, 1982) et au nord de l'Afrique occidentale et centrale par la chaleur sèche.

- Les individus du sous-genre Nemorhina sont confinés au système hydraulique qui se déverse dans l'Atlantique et à celui du haut Nil, en Ethiopie (Itard, 2000). Ils sont absents de l'Afrique de l'Est et toute l'Afrique Australe à partir du 12è et 13è parallèle. Ils occupent les zones forestières de l'Afrique occidentale et centrale où les conditions climatiques et la disponibilité des hôtes sont idéales. En zone de forêt, G. palpalis gambiensis occupe les lisières, les alentours des villages, des champs, des plantations de café et de cacaoyer, G. tachinoides en revanche occupe une zone septentrionale dans les végétations bordant les grands cours d'eau qui pénètrent jusque dans les steppes boisées (Itard, 2000).

- Les individus du sous genre Austenia ont trois modes de répartition :

· Glossina longipenis occupe la savane aride du Kenya et des pays limitrophes ;

· Glossina breviplapis vit dans les fourrées de l'Afrique orientale ;

· Les autres individus du groupe occupent les forêts denses humides équatoriales de basse et moyenne altitudes formées du bloque forestier guinéen et du bloque forestiers nigéro-congolais et dans les zones de transition entre les vraies forêts et la savane boisée ainsi que les îlots forestiers et les grosses galeries forestières. Inféodés à la faune sauvage et très sensibles aux modifications de leurs habitats, ils sont rencontré principalement dans des forêts éloignées des zones d'activités humaines. (Itard, 2000)

1.1.5.3. Répartition géographique des glossines.

Les glossines ou mouches tsé-tsé sont des insectes piqueurs uniquement africains. Ce sont des espèces diurnes existant au sud du Sahara dans la région intertropicale où la température est supérieure à 20°c et la pluviométrie annuelle supérieure à 600 mm. Elles occupent une superficie d'environ dix millions de km2 qui s'étend sur trente sept (37) pays

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(Itard, 2000).

Le climat et la végétation déterminent les limites septentrionales et méridionales de l'aire d'extension des espèces (Itard, 2000). En 1955, Buxton localisait les glossines en Afrique entre le 14è degré de latitude nord et le 29è degré de latitude Sud (Ouédraogo, 1990). Selon la FAO, 1998 cité par Kam (2003), la limite nord de l'aire de répartition suit approximativement 15° de latitude nord et la limite sud correspond à peu près à 20° latitude sud et s'infléchie le long de la côte orientale de l'Afrique pour descendre jusqu'au 30è degré latitude sud (Fig. 6). Cette répartition actuelle s'explique par les différentes modifications de l'habitat naturel des glossines dues aux phénomènes naturels (sécheresse par exemple) et de l'activité humaine (déforestation, feux de brousses, les plantations,...).

FIGURE 6 : CARTE DE REPARTITION DES GLOSSINES, FAO, 1998.

1.1.6 Rôle vecteur des glossines.

La trypanosomose est une affection parasitaire provoquée par la présence dans le plasma sanguin ou dans divers liquides organiques d'un protozoaire flagellé appartenant à la famille des Trypanosomatidae et au genre Trypanosoma. C'est une affection typiquement africaine et prépondérante dans les régions peuplées de glossines. Trois modes de transmissions sont

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connus de la maladie:

- la transmission mécanique par les vecteurs mécaniques tels que les tabanidea et les stomoxes ;

- la transmission sexuelle ;

- la transmission cyclique par les glossines.

Dans les régions où les glossines sont absentes, la transmission no cyclique n'entraîne qu'une faible incidence des trypanosomoses, sauf si la densité des vecteurs mécaniques, dont les fluctuations liées aux variations saisonnières augmentent (Itard, 2000).

L'importance des affections dépend donc essentiellement de la présence des glossines. Les glossines ou mouches tsé-tsé constituent les vrais vecteurs biologiques de la trypanosomose animale africaine. Elles s'infestent lors de la prise de leur repas sanguin sur un hôte malade. Au sein de la glossine, le protiste pour l'homme et l'animal subit un cycle évolutif complexe (transformations et des multiplications) dans le tube digestif et les glandes salivaires aboutissant à l'apparition de formes infectantes dans l'hypopharynx prêtes à être inoculées à un hôte vertébré.

Les trypanosomes dont l'évolution se passe dans la partie antérieure et moyenne du tube digestif appartiennent à la section des salivaria. Elle s'applique à Trypanosoma congolense, T. vivax, T. brucei ainsi qu'aux trypanosomes responsables de la maladie du sommeil (T. b. gambiense et T. b. rhodesiense). Certains autres trypanosomes classés dans la section des stercoraria ont leur développement qui se déroule dans la partie postérieure du tube digestif de l'insecte. La transmission du protiste se fait par les fèces déposés sur la peau et les muqueuses après une piqûre. Ils sont sans importance médicale. C'est le cas de Trypanosoma grayi et T. grayi-like parasites des reptiles (varans et crocodiles). La durée du cycle de développement varie selon les espèces de trypanosomes :

T. vivax effectue un cycle beaucoup plus court qui dure environ 10 à 15 jours. Parasite des bovins, ovins, caprins, dromadaires et chevaux, ce protozoaire évolue successivement dans l'oesophage, le labre et enfin l'hypopharynx. Toutes les espèces de glossines sont susceptibles de le transmettre.

Chez T, congolense, les trypanosomes issus de l'alimentation sanguine de la mouche, après l'intestin moyen remontent les glandes salivaires, gagnent le labre et enfin l'hypopharynx. Son cycle dure dix huit jours et il parasitent de nombreux mammifères domestiques (bovins, moutons, chèvres, dromadaires, chiens et parfois les porcs).

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Les trypanosomes du genre brucei notamment T. brucei gambiense, T. b. rhodesiense et T. b. brucei ont un cycle beaucoup complexe et dure une trentaine de jours. Trois formes sont connues de ces trypanosomes dont la forme courte. Seule cette forme peut se développer chez la glossine une fois ingérée. Après avoir traversé ou contourné la membrane péritrophique, elle se retrouve dans l'espace ecto-périthrophique où elle se différencie en trypomastigote procyclique. Après une division active, elles donneront des mesotrypanosomes dans le pro-ventricule. Ceux ci gagnent la trompe et se différencient ensuite en epimastigotes qui, après une autre division et transformation aboutiront à des formes infectantes (metacycliques) dans les glandes salivaires.

T. b. gambiense est responsable de la maladie du sommeil en Afrique de l'ouest et centrale. Il est transmis par Glossina palpalis et G. tachinoides. T. b. rhodesiense quant à lui est transmis par les glossines du groupe morsistans. Il est responsable de la maladie du sommeil en Afrique de l'Est.

Une glossine infectée reste infectante durant tout le reste de sa vie et peut héberger plusieurs milliers de trypanosomes dont une seule piqûre suffit pour infecter un mammifère, Au sein d'une population de vecteurs, 3 à 10% seulement des glossines seraient capables de transmettre la maladie (Koné, SD).

1.2. Nouvelles méthodes de luttes.

1.2.1 Facteurs déterminant la lutte contre les glossines.

Dans l'histoire de l'Afrique, la Trypanosome Animale Africaine (TAA) transmise par les glossines est considérée comme la plus importante maladie parasitaire qui a retardé son développement agro-pastoral. Cette importance résulte de l'étendue des zones infestées par ces insectes nuisibles et leurs impacts directs et indirects sur le développement socio - économique de l'Afrique.

1.2.1.1 Facteurs socio-économiques. a. Facteurs sociaux.

La trypanosomose humaine est une maladie parasitaire qui sévit uniquement en Afrique au sud du Sahara dans les zones de répartition des glossines. Elle est due à des trypanosomes du groupe brucei (T. b. gambiense et T. b. rhodesiense) et transmise par la

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piqûre de mouches tsé-tsé ou glossines, C'est une maladie qui frappe surtout la population des zones rurales qui dépend exclusivement de l'agriculture, l'élevage, la pêche ainsi que la chasse. Selon l'OUA (2000), 60 millions de personnes, dont seulement 3 à 4 millions sous surveillance médicale sont exposées aux risques trypanosomiens. L'OMS (2000) estime à 500 milles le nombre de personnes déjà atteintes dont 80% meurent chaque année. La situation se détériore rapidement avec 40000 nouveaux cas notifiés chaque année. Par conséquent, la force de travail pour la production agropastorale se trouve considérablement réduite. La maladie du sommeil représente la principale cause de mortalité dans certaines régions de la République Démocratique du Congo (RDC) devant le VIH/SIDA.

b. Facteurs économiques.

« Dans les milieux fragiles soumis à des contraintes multiples, l'animal, qu'il soit domestique ou sauvage, constitue un élément essentiel pour la vie et souvent la survie des individus, des communautés et des peuples avec qui il partage les espaces, les milieux et les ressources » (Monicat (F), cité par de la Rocque (S), Michel (J.F), Cuissance (D) ; 2001). Dans les pays en voie de développement, l'animal est utilisé comme moyen de lutte contre la pauvreté et constitue un élément clé de l'identité socio-culturelle des populations. Cependant, dans le domaine de la production animale, les glossines restent les principaux facteurs limitants en Afrique sub-Saharienne en empêchant ou en gênant sa production sur près de 10 millions de km2 de terres qui offrent pourtant de fortes potentialités fourragères et agricoles. Les experts estiment qu'en l'absence de glossines, il serait possible d'élever 33 millions de têtes de bétail supplémentaire, correspondant à une production potentielle de 0,5 millions de tonnes de viande et 1,6 millions de tonnes de lait par an (Winrock International Institute, 1992 cité par de la Rocque (S), Michel (J.F), Cuissance (D) ; 2001).

Généralement dans les systèmes d'élevage sous risque de trypanosomose, elles entraînent :

- une réduction du vêlage 1 à 12% : races trypanotolerantes ;

- une réduction du vêlage de 11 à 12% races sensibles ;

- une augmentation de la mortalité des veaux : 0 à 10% races tolérantes ; - une augmentation de la mortalité des veaux 10 à 20% races sensibles.

En outre, dans ces zones, la perte de production de viande est de 30%, celle du lait, de 40%. La puissance du travail est réduite du tiers et un paysan élève deux fois moins de boeufs de

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traits et cultive trois fois moins de surface (Swallow, 1998), En Asie, on estime à 50% la culture agricole bénéficiant d'animaux de trait. En Afrique, la proportion est de 5 à 10%. En conséquence, l'Afrique pourrait perdre tous les ans 4,5 milliards de production agricole (FAO, 2000).

Par ailleurs, l'usage des trypanocides préventifs et curatifs pour le maintien de la santé animale est fréquent avec pour corollaire, l'émergence de problèmes de chimiorésistance. Environ 35 millions de doses de trypanocides préventifs (d'une valeur de 35 millions de dollars) sont achetées par an pour empêcher le bétail de contracter la maladie mais en vain estime la FAO (2000).

La production de viande bovine est de 85,7kg/animal/an dans les pays développés contre 20,7 dans les pays en voie de développement dont seulement 15,75 kg en Afrique Subsaharienne (Tacher et Letenneur, 1997 cité par de la Rocque (S), Michel (J.F), Cuissance (D) ; 2001) Or selon winrock International Institute for Agricultural Developement 1992, Hursey& Slingeberg ; (1995), citée par ces mêmes auteurs (2001), la banque mondiale estime que les productions animales devront croître de 4% durant les trente années à venir pour faire face à la croissance démographique africaine. Une maîtrise de la trypanosomose constitue donc un défi majeur de développement

1.2.1.2. Facteurs écologiques.

L'importance écologique s'explique par l'étendue des zones qui sont sous l'emprise de mouches tsé-tsé ou glossines et leur impact sur la production agropastorale. L'U.A (2000) estime à environ 10 millions de km2 de terres fertiles, en particulier les vallées fluviales, les terres humides qui se prêtent le mieux à la production agropastorale, la superficie est infestée par les mouches tsé-tsé. Ces zones s'étendent sur 37 pays classés parmi les plus pauvres au monde. Si on retranche de la superficie totale du continent, les régions désertiques, on constate que les glossines occupent plus que la moitié de l'Afrique habitable (Itard, 2000). Selon l'OUA, ces zones n'abritent pratiquement plus de bovins ni d'autres animaux.

Sur 165 millions de têtes de bétail que compte l'Afrique, seuls 10 millions se trouvent dans les zones infestées par les mouches tsé-tsé (U.A. 2000); soit une tête/km2 contre 85 têtes/km2 en zone indemne de glossines. Par conséquent, les terres des zones exemptes de glossines se trouvent être confrontées à un surpâturage et une surexploitation des surfaces

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pour la production vivrière. Sans les mouches tsé-tsé, le nombre de tête de bétail augmenterait. Il se produirait une répartition plus égale du bétail, ce qui réduirait ce problème de surpâturage dans les zones à cheptel excessif actuellement exempte de glossines, ainsi qu'une orientation du marché vers les races productives (A.I.E.A. 2002).

Une éradication des mouches tsé-tsé et par-là même la trypanosomose reste un défi à lever pour accroître la production vivrière et favoriser l'épanouissement de la population africaine. L'éradication des glossines sur l'île de Zanzibar a permis de tripler la production de lait ; celle de boeufs a doublé et l'utilisation du fumier animal dans l'agriculture a été multipliée par cinq, d'après le ministre de l'agriculture de cette île (Naututu Okhoya, 2003).

1.2.2. Méthodes de luttes.

Les glossines sont les vecteurs importants des trypanosomes responsables de la maladie du sommeil chez l'homme et la trypanosomose animale africaine. La lutte anti -vectorielle est donc très déterminante dans les stratégies d'intervention contre cette affection. Cependant, depuis un siècle, les méthodes classiques de lutte n'ont pas permis d'enrayer le mal. Les connaissances sur la biologie de ces insectes ont permis la mise en oeuvre de nouvelles méthodes de lutte dont le système des attractifs toxiques (SAT), épandage séquentiel d'insecticides, les régulateurs de croissance (IGR) et la Technique de l'Insecte Sterile (TIS)

1.2.2.1. Le système des attractifs toxiques (SAT).

La première idée sur le piégeage vient de Maldonado (1910), cité par Da Costa (1915), Pa. Buxton (1955) et par Sawadogo (1990). Selon ce même auteur, cette méthode a connu un grand succès sur l'île de Principes où 183778 individus de G. palpalis gambiensis ont été attrapés en 20 mois. Depuis la fin des années 1970, grâce à une meilleure connaissance des facteurs attractifs visuels et olfactifs, cette méthode a été améliorée, ce qui a permis la mise en oeuvre des attractifs toxiques.

Le S.A.T est un ensemble d'objets (pièges, écrans) attractifs par leur forme, leur taille, leur couleur ou par adjonction d'attractifs olfactifs et rendu toxique par la présence d'un insecticide (Chalier, 1984). Il vise donc à tuer les glossines en grand nombre ou à les stériliser au moyen de chimiostérilisant. Selon Lambrecht (1973), cuisance (1989), la couleur joue un rôle très important dans l'attractivité et l'efficacité de capture du SAT ; Les couleurs bleus et

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noires ont une attractivité supérieure (Rupp, 1952, Cuisance (1989)).

L'efficacité de capture du système est améliorée par l'adjonction des attractifs olfactifs (acétone, l'urine de boeufs,...). Ces attractifs olfactifs auraient plusieurs types d'effets sur les glossines. Non seulement, ils augmentent le nombre de glossines arrivant près des pièges mais accroissent leur efficacité (glossines attirées et capturées). Selon Cuisance (1989), les attractifs olfactifs permettent de réduire la densité de leurres de 30 à 5 et d'accroître l'efficacité des barrières contre G. morsitans submorsistans tout en abaissant le coût de surveillance et d'entretien. Cet accroissement va jusqu'à 8 à 12 fois avec un débit croissant de 0.02 à 20 l/mn chez G. morsitans et G. pallidipes (Vale et al, 1985 ; Cuisance, 1989).

De nos jours l'insecticide le plus utilisé est la deltamethrine. Elle :

- est très toxique pour les glossines à faible dose;

- a peu d'effet sur les mammifères et l'environnement,

- est stable à l'air et à l'environnement,

- a une accumulation faible voir négligeable dans la chaîne alimentaire.

- est bon marché.

Dans la campagne de lutte contre les glossines au Burkina Faso, l'analyse des doses de deltamethrine imprégnée sur des morceaux de tissus bleus (100% coton) montre, après trois et demi à quatre mois d'exposition aux conditions naturelles des galeries forestières, des qualités résiduelles encore en moyenne de 4% (Cuisance et al, 1984).

Actuellement, dans les campagnes de lutte contre les glossines, le SAT présente deux rôles. Il est utilisé comme:

- un moyen de lutte contre les glossines ;

- une barrière contre une nouvelle colonisation des zones déjà assainies.

Utilisé comme moyen de lutte, le SAT permet une réduction rapide de la population de glossines grâce à l'effet foudroyant de l'insecticide utilisé. Du fait de la faible fécondité des glossines, il est établi qu'il suffit d'un taux journalier de capture de 1 à 7% de la population femelles pour aboutir à une réduction importante de sa densité (Weidhaas et al, 1978, Cuisance, 1989).

Il est calculé qu'un retrait journalier de 4% de la population femelle doit conduire à l'extinction et que 2 à 3% sont probablement suffisants (Hagrove, 1988) ; 2,5% aboutissent à 95% de réduction de la population en un an (Hargrove et al, 1979, Cuisance, 1989). Ceci rend important le S.A.T. Par exemple selon ce même auteur, après avoir traité 62 Km de la rivière

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Leraba en Côte d'Ivoire, par six cent pièges insecticides Laveissière et al (1980) emploient 876 écrans insecticides sur 79 Km de la même rivière obtenant une réduction de 99,6% et 99% des populations de G. tachinoides et G. p. gambiensis.

Les chutes de densité de glossines importantes et rapides rendent son usage particulièrement judicieux dans l'interruption du cycle de transmission de la maladie de sommeil chez l'homme.

Comme moyen de protection, le SAT permet de réaliser des barrières assez vastes contre la recolonisation des zones déjà traitées par des glossines immigrantes. Selon Itard, 2000, contre les glossines riveraines, l'étanchéité des barrières est totale avec un piège tous les 100 m le long de 10 Km de galeries si les pièges sont uniquement capteurs, ou sur 7 Km si les piges et écrans sont imprégnés de pyrethrioides, à condition de les réimprégner tous les deux mois.

Comme toute méthode, le SAT présente des avantages et des inconvénients.

Avantages :

Le SAT est une technique qui a l'avantage d'être peu coûteux et réalisable localement. De plus, la dose très faible de la pyréthrinoide utilisée réduit les risques de pollution. Il n'a pas d'effets négatifs sur la faune aquatique et a un effet très négligeable sur les autres insectes autres que les glossines. Il permet en outre une analyse très fine des récoltes afin de déterminer la carte de répartition des vecteurs (dispersion, densité, dynamique,...). Enfin c'est une méthode qui peut être intégrée avec d'autres méthodes telles que écrans insecticides suivis de lâcher de males stériles (Cuissance et al, 1983 Merot, 1984, 1985, Tachen et al ; 1986, Kaboré et al ; 1986) ou la pulvérisation aérienne d'insecticides.

Inconvénients :

L'efficacité de capture du SAT est variable selon les saisons et les espèces. Selon Cuisance, 1983, non publié ; 1989, la couleur marron peu attractive en saison sèche (savanes brûlées) vis-à-vis de G. morsitans le devient en saison des pluies en raison probablement du contraste En plus, selon Merot (1988) cité par ce même auteur (1989), un piège mono-conique dont la partie supérieure des écrans est noire et la partie inférieure bleue donne de résultats meilleurs en saison de pluie qu'en saison sèche pour G. m. submorsistans et G. tachinoides en savane humide au Burkina Faso. Le matériel est très vulnérable (vol, feux, eaux ...) et doit être renouvelé au moins une fois par an. Le rythme de imprégnations (chaque 3 à 6 mois) et un

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nombre élevé de pièges et écrans pour une bonne couverture constitue une contrainte pour sa réalisation. En outre, la maîtrise du SAT nécessite une bonne maîtrise de l'écologie, de l'éthologie et la répartition des espèces en fonction des conditions climatiques. C'est une méthode qui demande la réalisation de voies d'accès aux pièges et écrans si bien qu'elle est difficilement réalisable dans les zones marécageuses, en zone de montagne ainsi que dans les forêts boisées.

1.2.2.2 Epandage séquentiel d'insecticides.

Selon l'objectif visé et la nature de la zone à traiter, la technique d'épandage de l'insecticide est différente :

- Epandage séquentiel par avion :

Il s'agit d'épandage d'insecticide non rémanent à faible dose en petites gouttelettes au moyen d'atomiseur rotatif monté sur un avion, Les vols s'effectuent pendant les périodes d'inversion de la température entre une heure avant le coucher et deux heures après le lever du soleil, La vitesse des vols est comprise entre 250-300 km/h, à 10 à 15m au-dessus des cimes des arbres, Pour obtenir une éradication totale, il faut 5 à 6 survols à des intervalles de 10 à 18 jours pour toucher les mouches nouvellement émergées des pupes déposées à terre, C'est une technique adaptée en milieu de savane,

La technique a l'avantage d'être rapide et nécessite peu de personnels De plus, la dose faible de l'insecticide a peu d'effet sur la faune non cible. Cependant, elle est non discriminative, onéreuse et applicable uniquement en région de faible relief à végétation ouverte.

- Epandage par hélicoptère :

C'est une pulvérisation d'insecticide rémanent à l'aide d'appareillage monté sur hélicoptère. Le vol s'effectue à faible vitesse entre 30-40km/h à 1 à 2 mètres au-dessus des arbres. Le traitement se déroule en saison sèche tôt le matin ou en fin d'après midi.

Contrairement à l'épandage par avion, cette technique est discriminative et destinée à des zones difficilement accessibles. C'est une méthode chère mais le coût reste inférieur à celle par avion.

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1.2.2.3 Régulateurs de croissance (Insect Growth Regulators ou IGR).

Le principe consiste à utiliser des pièges ou des écrans imprégnés de régulateurs de croissance pour attirer les glossines et les stériliser grâce à l'effet de ces produits.

Selon Bancé (2003), il existe deux groupes de régulateurs de croissance qui agissent par ingestion ou par contact. Il s'agit :

- des analogues des hormones juvéniles. Ce sont :

· le methoprène ;

· le genocycarb ;

· le pyriproxyfene ;

· l'hydropène ;

- les inhibiteurs de la mue (synthèse de chitine) qui sont :

· le diflubenzuron ;

· le teflybenzuron ;

· le flufenuxuron ;

· le chlorfluazuron ;

· le dicyclail ;

· le triflumuron

Le diflubenzuron est une hormone qui est très peu toxique pour les vertébrés et biodégradable, Elle peut donc être utilisée sur grande échelle dans la nature, Elle n'a pas d'effet sur la longévité des glossines adultes mais les larves pondues n'atteignent pas le stade de pupes (stade nymphal), En Ouganda. une application du triflumuron, inhibiteur de la synthèse de chitine sur des pièges pyramidaux comme action préalable à des lâchers de mâles stériles en évitant l'emploi d'insecticides sur les piéges a permis de concilier les effets du piégeage et ceux de l'insecte stérile (Langley, 1997), Selon Bauer et al, 1997, son application sur 1667 écrans à la dose de 6mg/m2 dans une zone de forte densité de Glossina tachinoides et G. morsitans submorsistans montre une forte réduction et même disparition de Glossina morsistans et G. tachinoides âgé de moins de 30 jours,

A l'effet stérilisant des femelles qui entrent en contact avec les régulateurs de croissance s'ajoute la possibilité de transfert par les mâles (tarses imprégnés) aux femelles vierges lors des trois accouplements ultérieurs successifs. Les IGR ont donc l'avantage d'étendre le rayon d'action du fait que les mâles traités peuvent se disperser beaucoup plus

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loin et d'agir à distance.

1.2.2.4 Technique de l'insecte stérile (TIS).

Elle consiste à utiliser toute méthode capable de rendre l'insecte cible stérile et compromettre ainsi sa descendance. Parmi les méthodes qui utilisent la TIS on peut citer principalement le lâcher de mâles stériles.

a. La méthode du lâcher de mâles stériles

Elle consiste à lâcher de façon continue, dans une population sauvage, des individus de la même espèce, physiquement ou chimiquement stérilisés pour compromettre la descendance et, à long terme aboutir à l'extinction de cette population. Cette technique repose sur le fait que chez les diptères, les glossines en particulier les femelles ne s'accouplent en général qu'une seule fois au cours de leur vie et conservent le sperme du mâle dans leurs spermatèques. Une femelle inséminée par un mâle stérile ne produit pas de descendance durant tout le reste de sa vie.

Le principe consiste à produire des mâles stériles au laboratoire qui vont s'accoupler avec les femelles sauvages sans les féconder. La stérilisation peut être obtenue par des rayons gamma fournis par le cobalt 60. Des doses de 8kilorad à 16 krad sur des mâles ténéraux donnent des individus stériles à 95% (CIRAD, 2001). Cependant l'utilisation des rayons gamma diminue la longévité des mâles irradiés, sauf si le traitement a lieu après le seizième jour de pupaison.

Pour que le lâcher de mâles stériles soit efficace, il est préconisé sept à dix mâles stériles pour un mâle sauvage (Kaboré, 2001), C'est une méthode qui nécessite une production de masse des glossines au laboratoire. Cependant bien que les méthodes d'élevage des tsé-tsé soit bien améliorées, elles restent délicates et le taux de production des glossines faible (une larve chaque 8 à 10 jours) rend la production de masse très difficile, Elle nécessite donc un grand soutien financier,

En zone de forêt, le lâcher se fait sur tous les 2 km alors qu'en savane il a lieu sur tous les 1km,

C'est une technique qui présente un grand nombre d'avantages:

- C'est une méthode non polluante et spécifique dirigée seulement contre les

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glossines ;

- C'est un système pouvant être intégré à d'autres méthodes notamment l'épandage d'insecticides et le SAT ;

Cependant son utilisation requiert un personnel consciencieux et qualifié. En plus, il n'est applicable que sur une population réduite et sur une surface isolée pour éviter les réinvasions: d'où l'importance de l'approche régionale de lutte. De plus, chez les glossines, mâles et femelles sont capables de transmettre la trypanosomose. Donc, un lâcher de mâle, associé au risque d'une mauvaise stérilisation accroissent momentanément les risques de contamination.

b. Projets réussis de mâles stériles.

La lucilie bouchère présente en Amérique latine a fait son apparition en Afrique du Nord (Libye) en 1988, après maintes tentatives de lutte, on est arrivé à la technique du mâle stérile. En une année, après une réduction de la population par des insecticides, un lâcher de 400 millions de mouches stériles par semaine a permis d'éradiquer ce mal.

De 1983 à 1985, G. tachinoides, G. p. gambiensis et G. morsitans submorsistans ont été éradiquées dans la zone pastorale de Sidéradougou au Burkina Faso par une équipe du CRTA, actuel CIRDES, par une méthode intégrée : SAT en saison sèche plus le lâcher de mâles stériles en saison pluvieuse (Cuisance et al 1984,1985 ; Politzar et al 1983 ; 1984 ; Merot et al 1984 ; Kaboré et al 1986),

1.3. Tentatives de production de masse des glossines de qualité.

Les glossines ont été pour la première fois décrites par WIEDMANN (1830) mais c'est ROUBAUD (1913) qui réussi le premier à réaliser son élevage à partir de pupes de Glossina morsistans submorsistans en provenance du Sénégal (Kaboré, 1982 : Honoré Kam, 2003). Au début, les glossines étaient élevées pour la recherche sur leur physiologie et pathogenicité ainsi que pour des lâchers de males stériles. De nos jours c'est ce dernier point qui retient plus l'attention des éleveurs de glossines.

Le premier élevage de masse a été possible grâce à l'utilisation des plaques chauffantes, des chariots de stockage, des hottes de manipulation. Grâce à ce procédé, cinq personnes suffissent pour s'occuper de 10.000 femelles reproductrices en une matinée (Bauer et al, 1984

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Kam 2003). Selon Bouchon et Cognet (1984), le CRTA aurait produit plus de 5 000 000 pupes et lâchers 900.000 mâles irradiés pour la campagne de lutte à Sidéradougou grâce à ce procédé.

Dans le but d'une production de masse, la FAO/AIEA a conçu plusieurs systèmes de productions depuis les années 1995. Le premier système (TPu-1) qui avait pour objectif l'élevage d'un maximum de glossines sur une surface réduite a connu un échec. En effet, ce système était confronté à une mortalité très importante par rapport aux pupes produites. Cet échec conduit à la mise en place d'un TPU-2 qui malheureusement ne connaîtra pas non plus un succès. Les cages oblongues de ce deuxième système entraînaient une mauvaise répartition de la lumière dans celles-ci. Ce qui avait pour conséquence une forte mortalité. L'expérience de ce second système entraîne la mise en place d'un TPU-3. Contrairement aux deux premiers où les cages des mouches étaient déplacées pour leur alimentation, dans le TPU-3, les chariots de stockage des mouches tsé-tsé sont fixes. La préparation des membranes pour l'alimentation sanguine des mouches se fait selon la méthode conventionnelle de préparation des membranes (FAO/AIEA, 2000 ; Kam, 2003). Ces membranes, montées sur un train sont déplacé vers les chariots portant les mouches pour leur alimentation. Ce dernier peut être commandé par un ordinateur. Il promet la réduction des travaux de l'ordre de 90% (Kam, 2003).

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Chapitre 2 : MATERIELS ET METHODES

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2.1. Matériels.

Le suivi des expériences s'est déroulé dans un laboratoire dont les conditions atmosphériques

sont propices à la vie des glossines. La température interne du laboratoire était de 25#177;1°c et l'humidité de 70%. Ces conditions sont réalisées grâce à des climatiseurs fonctionnant 24/24h et des humidificateurs automatiques fixés sur le bâtiment et réglés à 70%.

Le matériel d'expérience se compose de matériel biologique et de matériel technique

2.1.1. Matériel biologique.

.

a. Les glossines

Trois espèces de glossines ont fait l'objet d'un suivi. Il s'agit de Glossina tachinoides, de G.

palpalis gambiensis et de G. morsitans submorsistans. G. palpalis et G. tachinoides appartiennent au sous genre Nemorhina. G. morsitans submorsistans quant à elle appartient au sous genre Glossina str. Ces trois espèces sont élevées dans l'insectarium du CIRDES.

En rappel, Glossina gambiensis palpalis et G. morsitans sont originaires du Burkina Faso. G. tachinoides quant à elle vient du Tchad. Les pupes de G. palpalis gambiensis furent récoltées dans la forêt classée de la marre aux hippopotames à Satiri et de la forêt classée de la Guinguette au bord du fleuve Kou. Après être envoyé au laboratoire d'entomologie de maison-Alfort en France pour une analyse, 10 024 pupes étaient admises à Bobo Dioulasso de ce dernier le 25/03/1975, pour le démarrage de l'élevage. En 1979, les pupes de G. tachinoides arrivaient du Tchad au CIRDES ex CRTA. Les pupes de G. morsitans submorsitans enfin, furent récoltées dans la région de Samorougouan dans les années 19801981.

Après une alimentation « in vivo» sur des animaux (chèvres, cobayes et lapins) en 1979 fut introduit le mode de l'alimentation sur membrane artificielle (Bauer et Politzar, 1982 Kam, 2003). Dès lors, on aboutit à une alimentation mixte et ce, jusqu'en 1984. Actuellement, les glossines sont exclusivement nourries sur membrane de silicone très mince (400-600um) recouvrant du sang.

b. Le sang.

Deux types de sang sont utilisés. IL s'agit du sang frais et du sang congelé.

- Le sang frais.

Il est récolté les lundis et jeudis à 1 heure du matin à l'abattoir frigorifique de Bobo-

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Dioulasso. Il est immédiatement defibriné. Ce sang est ensuite conditionné dans des flacons de 0,5l après un ajout d'ATP (700mg/l) et de glucose (1000mg/l). Les flacons de sang sont après irradiés au rayon gamma par du césium 137 à la dose de 50 krad (0,5 krad / mn pendant 1h 40 mns). L'utilisation du sang n'intervient que 24 h après un contrôle bactériologique. Il est conservé au réfrigérateur à 4°c. et n'est pas utilisé au-delà d'une semaine

- Sang congelé.

Une partie du sang frais récolté est conditionnée dans des flacons en plastique et conservée dans un congélateur fonctionnant à -12°c. Pour être utilisé, ce sang doit être décongelé.

Deux méthodes ont été utilisées pour la décongélation du sang. La première consiste à placer deux flacons dans un réfrigérateur fonctionnant à 4°c pendant 24h. Au bout de ce temps, le sang est décongelé et prêt à la préparation. Quant à la deuxième, il suffit de plonger deux flacons dans de l'eau de robinet pendant quelques heures. Cette deuxième méthode a l'avantage de provoquer une décongélation rapide mais présente des inconvénient sur la qualité du sang, La première qui demande plus de temps est la meilleure.

La préparation est idem à celle du sang frais à la différence qu'un des flacons de sang est irradié sans ajout d'ATP ni de glucose. L'irradiation est faite pendant 1h45mn (105 minutes) à la dose de 52,5 krad. Chaque flacon est utilisé pendant trois jours.

2.1.2. Matériel technique. a. Les cages de contention.

Plusieurs cages sont utilisées pour le conditionnement des mouches. Ce sont :

- Les grandes cages. Ce sont des cages parallélépipédiques en fil d'acier inoxydable de 3 mm de diamètre. Ces cages de dimensions 6 cm X 39 cm X 19 cm sont habillées de tulles moustiquaires dont le diamètre des mailles est fonction de l'espèce. Celles des cages de Glossina morsistans et G. palpalis ont un diamètre 2 mm X 2 mm alors que celle de G. tachinoides est de 2 mm X 1 mm. Cependant une des faces latérales porte une bande de tulle dont les mailles sont de 2 mm X 2 mm afin de laisser passer les larves. Les tulles débordent à l'une des extrémités formant un manchon que l'on noue avec un lacet après l'introduction des glossines. Une grande cage peut supporter 150 femelles et 50 mâles.

- Les cages TPU-3,

Ce sont des cages cylindriques en polychlorure de Vinyle (P.V.C) de 19 cm de diamètre et de hauteur 5 cm. Les deux faces latérales sont ouvertes et recouvertes de tulles moustiquaires

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dont les mailles sont suffisamment grandes pour laisser passer les pupes (2 mm X 2 mm). Les deux tulles, solidairement fixés par des élastiques sont liés l'un à l'autre par l'intermédiaire de pinces. La face fermée par une plaque est percée d'un trou par lequel on introduit ou prélève les mouches, Elles ont un volume de 1417,64 cm3.

- Cages Roubaud,

Ce sont de cages parallélépipédiques de dimensions 13 cm X 8 cm X 4,5 m. Elles sont habillées de tulles moustiquaire de mailles de diamètre 1 mm X1 mm. Elles débordent d'une extrémité par laquelle on les noue à l'aide d'un lacet. Chaque cage Roubaud peut contenir 150 males et 50 femelles.

- Les cages individuelles,

Ce sont de petites cages cylindriques de 6cm de diamètre et de 2.7cm de hauteur faites de PVC. Elles présentent l'avantage de permettre la détermination facile du poids ou de la quantité de sang ingéré par les glossines.

- Les plaques chauffantes,

L'alimentation des mouches se fait au moyen de plaques chauffantes à l'abri de toute lumière. Sur ces plaques sont déposées support et membranes en silicone et entre lesquelles est étalé du sang. Elles servent à chauffer le sang à une température avoisinant celle de l'organisme (37°c). Ces plaques fonctionnent à 41°c et sont placées dans une enceinte où les conditions sont optimums (température 25°c, humidité 70%).

- Les cages d'éclosion.

b. Autres matériels,

Plusieurs autres matériels sont utilisés. Ce sont:

- les chariots sur lesquels sont déposées les cages ;

- les étuves fonctionnant à 105°c et servant à stériliser le matériel de manipulation,

après utilisation,

- les pondoirs individuels en aluminium permettant la récolte des pupes par cage. Il

est fait de deux plans inclinés entraînant les larves à un collecteur central,

- des tubes à essais pour l'accouplement des glossines ;

- des congélateurs pour l'anesthésie des glossines afin de pouvoir les repartir par

sexes dans les cages;

- une balance pour la prise de la masse des mouches et celle des pupes ;

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- un microscope et une binoculaire pour la dissection ;

- des boites de pétries;

- une trousse de dissection ;

- du papier pour les étiquettes.

2.2. Méthodes.

2.2.1 Fréquence de l'alimentation.

La fréquence de l'alimentation des mouches tsé-tsé se définie comme étant le nombre de jours par semaine au cours desquels ces glossines sont nourries. Actuellement, elle est de 6/7 jours. Cette fréquence très élevée engendre des coûts de productions très élevés.

Une réduction de la fréquence de l'alimentation contribuera à une optimisation de la production à un coût relativement faible. La mise en place d'une telle fréquence nécessite au préalable une expérimentation, Ainsi les trois espèces seront soumises à des restrictions différentes de l'alimentation.

2.2.1 1. Effet de l'alimentation 3/7jours.

Deux espèces G. palpalis gambiensis et G. morsitans submorsitans seront utilisées pour cette expérience. Glossina morsistans submorsitans tolérerait l'alimentation 3/7jours pour sa taille moyenne (Kam, 2003). Pour vérifier afin de confirmer ou d'infirmer cette conclusion, réalisons deux traitements avec G. morsitans submorsitans et G. palpalis gambiensis.

- Traitement 1 : 400 femelles de G morsistans submorsitans,

- Traitement 2 : 600 femelles de G. palpalis gambiensis.

Ces traitements sont régulièrement alimentés jusqu'au quatrième jour de vie. Après quoi, elles sont soumises à une alimentation trois fois par semaine (3/7 jours) (Lundi - Mercredi et Vendredi. Afin de permettre au maximum des mouches de s'engorger, elles sont alimentées, pendant quinze minutes à chaque alimentation.

Au troisième jour d'âge elles sont accouplées avec des mâles adultes de six jours d'âge à la norme de 1/3 (un mâle pour trois femelles).

2.2.1.2. Effet de l'alimentation 4/7 jours (Lundi - Mardi - jeudi et vendredi).

600 ; 400 et 200 femelles respectivement de G. palpalis gambiensis; Glossina morsitans submorsitans et G. tachinoides vont subir une restriction alimentaire 4/7 jours. Au début, les glossines sont placées dans les mêmes conditions que celles de l'expérience 3/7jours jusqu'au quatrième jour d'âge. Apres le quatrième jour, elles subissent la restriction alimentaire 4/7

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jours. Ces mouches sont alimentées les mardi et vendredi pendant dix minutes. Les deux jours extrêmes, c'est à dire les lundi et jeudi, le temps de l'alimentation est porté à 15 minutes pour permettre au maximum de mouches de mieux se gorger.

2.2.1.3. Effet de l'alimentation 5/7 jours.

Dans cette expérience, seules G. palpalis et G. tachinoides seront utilisé. G. morsitans sumorsitans tolérant déjà l'alimentation 3/7 jour. 600 et deux 250 femelles respectivement de G. palpalis gambiensis et G. tachinoides sont utilisées. Comme précédemment, elles sont continuellement alimentées jusqu'au quatrième jour d'âge. Après un accouplement le troisième jour de vie, elles sont soumises à une restriction de la fréquence alimentaire après le quatrième jour d'âge. Cependant les lundis et vendredi le temps d'alimentation est porté à 15 minutes.

Pour toutes ces expériences, un lot témoin de chaque espèce est réalisé pour la vérification des différents résultats. Pour cela dans trois cages mettons dans chacune d'elles 150 femelles de chaque espèce (Glossina morsistans submorsitans, G. palpalis gambiensis et G. tachinoides). Ces mouches sont alimentées selon les conditions actuelles de l'insectarium c'est à dire à la fréquence 6/7 jours. Elles sont accouplées le troisième jour d'âge avec des mâles à la norme de 1/3.

Les cages sont ensuite placées sur un chariot, Au cours de cette expérience la mortalité est quotidiennement relevée. La date de première larviposition est relevée. Après la ponte larvaire, les pupes récoltées sont tamisées isolées des avortons et pesées pour déterminer le poids moyen. Le vingt cinquième jour, elles sont emballées dans une cage d'éclosion. La date de la première éclosion est déterminée ainsi que le ratio de sexes entre mâles et femelles. Le taux d'éclosion final est déterminé.

35

2.2.2 Utilisation du sang congelé pour l'alimentation des glossines.

Les glossines sont des insectes strictement hématophages. Leur élevage artificiel est tributaire de l'approvisionnement d'un sang de bonne qualité indemne de tout agent pathogène. Cependant l'utilisation du sang frais pour l'alimentation des glossines pose des contraintes suivantes à cet élevage :

- une très grande dépendance à l'abattoir pour son acquisition ;

- des contaminations bactériennes importantes causent de grandes mortalités ; - un nombre élevé de sorties cause d'un coût élevé de production.

Des recourt à d'autres modes de conservations plus efficient du sang dont la congélation s'est avéré nécessaire. La mise en place d'un tel système d'alimentation requiert au préalable des recherches.

Pour ce faire mille huit cent femelles de Glossina palpalis gambiensis sont utilisées. Ces femelles, reparties en deux lots de six répétitions de 150 femelles/ répétition sont affectées au hasard à deux types de sang :

- du sang sans ATP et glucose (sang 1 ou ATP-Glu-)

- du sang congelé additionné d'ATP et de glucose (sang 2 ou ATP+Glu+).

Afin d'obtenir des mâles adultes de six jours à accoupler avec des femelles de trois jours, deux lots de six cages Roubaud de cinquante cinq (55) mâles par cage sont préalablement réalisés quatre jours avant celle des femelles. Chaque lot de cages mâle et femelle est tiré au hasard et affecté à chacun de ces deux types donnés de sang.

Parallèlement, un lot témoin de 150 glossines femelles et cinquante et cinq mâles est alimenté au sang frais témoin.

Au troisième jour de vie des femelles, c'est à dire au sixième jour d'âge des mâles, nous réalisons leur accouplement à la norme de 1/3 c'est à dire un mâle pour trois femelles. Les cages sont ensuite placées sur un chariot et chaque jour la mortalité est notée. Après la larviposition les pupes sont récoltées, les avortons triés, le poids moyen des pupes est déterminé. Le taux d'éclosion ainsi que le pourcentage de mâles et de femelles écloses sont enfin déterminés.

36

2.2.3. Evaluation de l'importance de l'ATP dans l'alimentation sanguine des glossines.

Plusieurs facteurs mettent en évidence l'importance de l'ATP dans l'élevage des glossines. Ce

sont :

- la quantité de sang absorbé ;

- le gain moyen journalier de poids ;

- les différents paramètres de productivité.

2.2.3.1. Quantité de sang absorbée par mouche lors d'un repas sanguin et gain moyen de poids des femelles.

Une détermination de la quantité absorbée de sang présente une importance capitale à

un moment où l'on désire optimiser la production de glossines. En effet, elle permet la

détermination:

- du seuil de rentabilité de la production ;

- le coût de production par mouche ;

- une prévision d'une quantité donnée de sang pour l'alimentation d'un nombre

déterminé de glossines.

Pour cela des études préalables sont indispensables.

Cinq types de sang congelé sont utilisés à savoir :

- sang de bovin préparé différemment :

Sang (Sg1) sang dans lequel l'ATP et le Glucose sont additionnés avant irradiation,

Sang (Sg2) dans lequel le glucose et l'ATP ont été ajoutés respectivement avant et après

irradiation ;

Sang (Sg3): sang sans ATP mais contenant du glucose;

Sang (Sg4) ne contenant ni glucose, ni ATP,

- Sang de porc (Sg5),

20 cages individuelles contenant chacune trois femelles sont reparties en cinq traitements de

quatre répétions chacun. Les femelles de chaque cage seront accouplées par trois mâles le

troisième jour. Ces derniers sont ensuite retirés après accouplement. Ces différents traitements

sont ensuite tirés et assignés aux différents types de sang ci-dessus définis. Au début, afin

d'obtenir le poids des femelles à l'éclosion, déterminons le poids de l'ensemble cage plus

tulle sans mouche. Ensuite, pesons l'ensemble en présence des femelles. La différence de ces

deux poids constitue le poids des jeunes femelles mouches à l'éclosion. A chaque jour

37

d'alimentation, la quantité de sang absorbé par repas sanguin est déterminée par la différence de poids de l'ensemble « cage plus glossines », avant et après l'alimentation. Cette expérience est poursuivie jusqu'à la fin de la première larviposition.

Au cours de l'expérience, l'évolution du poids est relevée par type différent de sang et le gain moyen de poids par mouche est déterminé à la fin. Les pupes issues des différentes femelles seront récoltées et pesées.

2.2.3 2. Evaluation des paramètres de productivité des femelles en fonction de l'ATP.

Le glucose joue un rôle très important lors de la préparation du sang pour l'alimentation artificielle des glossines. En effet, il permet la protection des hématies contre l'hémolyse lors de l'irradiation. En outre, il est associé à divers éléments nutritifs indispensables au métabolisme des mouches tsé-tsé (Annexe 2). L'ATP quant à lui jouerait un rôle stimulateur de l'appétit des glossines. Mais il fait l'objet de plusieurs questions. Aurait t'il un effet sur la qualité du sang lors de l'irradiation ? Quel effet aurait- t'il sur les performances de productivité des mouches tsé-tsé quand il est utilisé après l'irradiation ?

Une autre question qui se pose quant à l'utilisation de l'ATP est son prix très élevé. En effet l'utilisation de l'ATP accroît le coût de production des glossines. Le kilogramme est acheté à plus d'un million de Francs CFA. Ce coût très élevé constitue un facteur limitant à la production de masse des glossines. Une réduction de sa fréquence d'utilisation aura-t-elle un impact sur la production ? Pour répondre à ces différentes questions, des études se sont avérées indispensables. Pour cela, réalisons l'expérience suivante avec cinq types de sang : Sg1, Sg2, Sg3, Sg4 et Sg5.

20 cages TPU3 contenant chacune quarante cinq (45) femelles de Glossina palpalis gambiensis sont reparties en cinq traitements. Chaque traitement est donc composé de quatre répétitions. Ils sont ensuite tirés au hasard et affectés aux différents types de sang, Tous les traitements sont continuellement alimentés jusqu'au quatrième jour. Le reste de l'alimentation se fera quatre fois par semaine de la manière suivante :

- Lundi 15 minutes ; - Mardi 10 minutes ; - Jeudi 15 minutes et - Vendredi 10 minutes.

38

La mortalité des glossines est déterminée à chaque jour d'alimentation. Après les différentes larvipositions, les pupes sont récoltées, tamisées et pesées.

2.2.4. Densité optimale des mouches dans les nouvelles cages TPU3.

Actuellement, dans l'insectarium du CIRDES les cages utilisées pour la contention des femelles de glossines sont les grandes cages. Elles ont un volume de 4446 cm3. La densité optimale dans ces cages est de 4446 cm3/200 mouches (males et femelles inclus) = 22,23 cm3/mouche tsé-tsé. Elles sont chaque jour déplacées du chariot sur une plaque pour l'alimentation. La production de masse des glossines nécessite un système automatisé qui réduit les temps de travaux dont le TPU-3. La mise au point de ce nouvel système demande qu'on détermine la densité optimale dans ses cages.

Dans le but de déterminer cette densité optimale, réalisons l'expérience suivante.

Pour chaque espèce, dans le but d'obtenir 60, 70, 80, 100 et 120 mouches/cage mettons dans cinq cages, respectivement 45femelles, 53femelles, 60femelles, 75femelles et 90femelles/cage. Chaque traitement est répété quatre fois et est alimenté au sang frais six fois par semaine pendant dix minutes/repas sanguin. La mortalité quotidienne est relevée. Au troisième jour d'age ces femelles sont accouplées respectivement avec 15, 17, 20, 25 et 30 males de six jours. La mortalité par traitement ainsi la production de pupes sont ensuite déterminées.

39

CHAPITRE 3 RESULTAS ET DISCUSSIONS

40

3.1 Résultats.

3.1.1. Effet de l'alimentation sur les glossines.

3.1.1.1. Effet de l'alimentation (3/7jours, 4/7 jours ou 5/7 jours) sur Glossina palpalis.

a). Mortalité.

Les mortalités des mouches alimentées aux différentes fréquences en fonction du

temps sont plus ou moins identiques lors des 16 premiers jours avec un niveau inférieur observé dans le lot de femelles alimentées trois fois par semaine. Apres le seizième jour, on note une augmentation rapide de la courbe représentative de la mortalité cumulative des femelles alimentée au rythme de 3/7 jours matérialisant une augmentation importante de la mortalité. Elle demeure ainsi jusqu'à la fin de l'expérience. Celles observées dans les lots des mouches alimentées 4/7 jours et 5/7 jours sont presque identiques et restent légèrement supérieures par rapport à la mortalité observée chez les glossines alimentées 6/7 jours ( Fig.1) Des accouplements isolés, quel que soit le type de traitement sont toujours observé trois jours après la mise en commun des males et femelles.

100

40

20

90

70

60

50

30

80

10

0

3 16 26 64

mortalité comparée

temoin 5/7jrs 3/7jrs 4/7jrs

jours

FIGURE 7 : TAUX DE MORTALITE (%) DES FEMELLES DE G. palpalis gambiensis AU
COURS DU TEST D'ALIMENTATION.

41

b). La production de pupes et éclosion.

La première ponte larvaire est intervenue quatorze jours après l'accouplement c'est-à-dire le dix-septième jour de vie des femelles dans tous les lots avec cependant un nombre de pupes plus élevé dans le lot de mouches alimentées 5 fois par semaine.

L'analyse statistique par la régression binomiale après une vérification de la loi de Poisson n'a montré aucune différence significative (p> 5%) entre les productions des mouches alimentées 3, 4 ou 5 fois par semaine (Tableau :2). Cependant, les femelles alimentées trois fois par semaine ont une productivité faible par rapport à celle des femelles nourries quatre, cinq, et six fois par semaine. La production moyenne de pupes par récolte pour huit récoltes était de:

- femelles alimentées trois fois par semaine 39,5 pupes/récolte;

- femelles nourries quatre fois par semaine 45,875 pupes/récolte;

- femelles nourries cinq fois par semaine 46,75 pupes/récolte (Tableau 3).

Les poids moyens des pupes des mouches alimentées 3/7 jours sont relativement bas. Il est de 23,74 #177; 0,865 mg contre 24,616 #177; 0,957 et 24,183 #177; 0,201 mg respectivement pour les pupes des mouches alimentées quatre fois par semaines et cinq fois par semaine et 26,979 mg pour le témoin.

Le taux d'éclosion est de 90,286 #177; 1,318, 89,923 #177; 1,793, 88,787 #177; 2,315 et 93,175% respectivement chez les pupes des femelles alimentées trois, quatre, cinq et six fois par semaine (Tableau. 4).

TABLEAU 2 : RESUMER DE LA COMPARAISON DES DIFFERENTES PRODUCTIONS DE PUPES A p = 5% ° AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION.

Test d'alimentation [intervalle de confiance : 95%]

 

3/7jours

4/7 jours

5/7 jours

3/7jours

 

0.670

0.632

4/7 jours

0.670

 

0.959

5/7 jours

0.632

0.959

 

42

TABLEAU 3 : NOMBRE MOYEN DE PUPES DE G. palpalis gambiensis PAR RECOLTE AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION.

traitements

Nombre de
récoltes

Moyenne/récolte

Déviation standard

Nombre

minimum/récolte

Nombre

maximum/récolte

3/4jrs

8

39.25

31,585

9

86

4/7jrs

8

45,875

35,244

10

109

5/7jrs

8

46,75

36,589

8

113

TABLEAU 4 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES DE G. palpalis gambiensis AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION.EN (%)

Traitements

PMPFI

PMPFIJ

PM pupes
(mg)

Taux avor
tons (%)

Taux d'éclo sion (%)

3/7 jrs

1,75#177;0,01

0,037#177;0,002

23,74#177;0,87

0,76#177;0,31

90,29#177;1,31

4/7 jrs

2,10#177;0,35

0,044#177;0,007

24,62#177;0,95

0,56#177;0,38

89,92#177;1,79

5/7 jrs

2,12#177;0,20

0,044#177;0,004

24,18#177;0,20

0,55#177;0,87

88,79#177;2,31

témoin

2,27

0,047

26,98

0,88

93,18

PMPFI = Production Moyenne de Pupes par Femelle Initiale (NMP X 100/PFI avec PMP = Production Moyenne de Pupes et NFI = Nombre de Femelles Initiales)

PMPFIJ = Production Moyenne de Pupes par Femelle Initiale et par Jour (PMPFI/nombre de jours de ponte) PM pupes = Poids Moyen des pupes. (Poids total/nombre de pupes).

3.1.1.2. Effet de l'alimentation (3/7jours ou 4/7jours) sur Glossina morsistans submorsitans.

a). mortalité

Au cours des seize premiers jours, on note une augmentation rapide de la mortalité des

femelles témoins juste après l'accouplement. Celles des femelles nourries trois ou quatre fois par semaine sont restées inférieures à 10% avec cependant un taux légèrement plus élevé dans le second lot. Du seizième au vingt-sixième jour les taux de mortalités dans ces cages continuaient de croître alors qu'elle est restée stationnaire chez les témoins, Après la deuxième larviposition c'est-à-dire le 26ème jour, les mortalités dans les cages des mouches subissant la restriction alimentaire sont marquées par une forte croissance et parviennent même à dépasser celle des femelles témoins. Il faudrait remarquer que tout au long de l'expérience la mortalité dans les cages des glossines alimentées trois fois par semaine est toujours restée inférieure à celle observée chez les femelles nourries quatre fois par semaine (Fig.8).

70

mortalité G.morsitans submorsitans (%)

60

50

40

30

20

10

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

temoin

4/7 jrs

3/7 jrs

43

FIGURE 8 EVOLUTION DES TAUX DE MORTTALITE DES FEMELLES DE G. morsitans
submorsitans
AU COURS DU TEST DE LA FREQUENCE D'ALIMENTATION.

3 16 26 64 temps

- Production de pupes et éclosions,

Les premières larvipositions ont été observées le dix-septième jour dans tous les traitements avec une moyenne respectivement de 33 pupes et 28,5 pupes dans les cages femelles alimentées trois fois par semaine et quatre fois par semaine. De l'analyse statistique par la régression linéaire après une transformation en racine carrée, il ne ressort aucune différence significative entre les productions des femelles alimentées à ces différentes fréquences (p> 5%) (Tableau.5). Néanmoins, les femelles alimentées six fois par semaine ont une production supérieure à celle des mouches subissant une alimentation 4 et 5 fois par semaine (Tableau 6). Les poids moyens sont de 30,06#177;1,82 mg, 30,09 #177; 0,95 mg et 30,26 #177; 1,29 mg

44

respectivement pour les pupes des femelles alimentées 3/7 jours, 4/7 jours et le témoin. Les PPFI sont de 0,061#177;0,01 ; 0,061#177;0,00 et 0,066 respectivement pour les femelles alimentées trois fois ; quatre fois par semaine et témoin.

L'éclosion, en générale a été tardive. Elle est survenue au trente-quatrième jour après la première ponte larvaire dans les premières répétitions et trente jours dans les dernières. Il faudrait noter que les répétitions ont été réalisées à des moments différents ; les premières étant faites pendant les périodes décembre -janvier et les secondes entre le 17 janvier et le 22 mars. Les taux d'éclosions sont de 91,65#177;6.23, 95,20#177;2,80 et 97,076 pour cent respectivement pour les femelles alimentées 3, 4 et 6 fois par semaine.

TABLEAU : 5 COMPARAISON DES DIFFERENTES PRODUCTIONS DE PUPES DES FEMELLES ALIMENTEES 3, 4 ET 6 jours/7 (TEMOIN) A p = 5%.

Fréquence d'alimentation [intervalle de confiance:95%]

Sang Témoin 3/7 jours 4/7 jours

Témoin 0.401 0.657

3/7 jours 0.401 0.686

4/7 jours 0.657 0.686

On ne décèle aucune différence significative (P> 0,05)

TABLEAU 6 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES DE G. morsitans submorsitans AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION.

traitements

PMPFI

PMPFIJ

Taux d'avortons Pm pupes (mg) taux d'éclosion (%)

3/7j

2,93#177;0,50

0,061#177;0,01

1,24#177;0,08

30,06#177;1,82

91,65#177;6.23

4/7 jrs

2,926#177;0,07

0,061#177;0,00

2,17#177;0,35

30,09#177;0,95

95,20#177;2,80

témoin

3,146

0,066

0,978

30,26#177;1,29

97,076

PMPFI = Production Moyenne de Pupes par Femelle Initiale (NMP X 100/PFI avec PMP = Production Moyenne de Pupes et NFI = Nombre de Femelles Initiales)

PMPFIJ = Production Moyenne de Pupes par Femelle Initiale et par Jour (PMPFI/nombre de jours de ponte) PM pupes = Poids Moyen des pupes. (Poids total/nombre de pupes).

3.1.1.3. Effet de l'alimentation (4/7 jours ou 5 /7 jours) sur G. tachinoides. - Mortalité

Le septième jour de vie des glossines fut marqué par une mortalité très importante dans une des répétitions du lot de femelles nourries cinq fois la semaine où on dénombrait 39,36% de l'ensemble des mortalités au niveau de ce lot. Par conséquent, avant la première ponte

45

larvaire, l'effectif cumulatif de la mortalité en pourcentage dans ce traitement restait plus élevé (43,16 % de la mortalité totale du traitement) par rapport à celle observée dans le lot subissant une restriction à quatre fois la semaine. De la première ponte larvaire à la deuxième larviposition, cette mortalité a légèrement évoluée passant de 34 #177; 36,7 à 39,5 #177; 36%. Celle observée dans le lot de femelles nourries 4 fois la semaine quant à elle a nettement accrue allant de 17,33 #177; 9,42 % à 35,833 #177; 15,79%. A la fin de l'expérience, on marquait une nette supériorité de la mortalité des femelles alimentées quatre fois la semaine (78,33 #177; 10,84%) par rapport à celle des femelles soumises à la restriction alimentaire à 5 fois la semaine (69,5#177;34,65). Chez les femelles témoins, la mortalité est restée toujours basse durant toute la durée des observations (9,33% à la première larviposition, 36,67% en fin d'expérience) (Fig.9).

40

90

70

20

60

50

30

80

10

0

3 16 26 64

mortalité de G. tachinoides

jours

4/7jrs

5/7jrs

temoin

FIGURE 9 : EVOLUTION DE LA MORTALITE CUMULEE DES FEMELLES DE G.
tachinoides
AU COURS DU TEST DE RESTRICTION ALIMENTAIRE A 4 ET 5 JOURS /7.

46

- Production de pupes et éclosion.

La première ponte larvaire est intervenue le dix huitième jour de vie des femelles soit quinze jour après accouplement dans tous les lots avec cependant un nombre de pupes plus élevée pour les femelles 4/7 jours (19 pupes) que les femelles 5/7 jours (13 pupes). Les poids moyens sont relativement sont de 18,79#177;1,49, 16,511#177;1,04 et 16,604#177; 0,640 mg respectivement pour les pupes des femelles nourries quatre fois la semaine, cinq fois la semaine et témoin. Il faudrait cependant noter que ces poids concernent ceux des pupes produites les premiers jours de ponte pour le témoin et les femelles nourries quatre fois la semaine et une moyenne des poids des pupes produites pour les femelles alimentées 5 fois la semaine. La PPFIJ est faible en générale. Elle est de 0,044#177;0,004 ; 0,029#177;0,005 et 0,031pupes/femelle/jour respectivement pour les femelles alimentées 4, 5 et 6 fois par semaine (Tableau 7).

Les premières émergences des mouches furent constatées le 28è jour après la première larviposition dans tous les lots. Les taux d'éclosions sont de tournent autour de 93,61#177;3,75 ; 95,10#177;1,23 ; et 91,93 respectivement pour les pupes des femelles alimentées 4, 5 et 6 fois par semaine.(Tableau 7)

TABLEAU 7 :PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES DE G. tachinoides AU COURS DU TEST D'ALIMENTATION.

traitement

PMPFI

PMPFIJ

PM pupes

taux d'avortons

taux d'éclosion

4/7j

2,11#177;0,20

0,044#177;0,004

18,789#177;1,49

1,058#177;1,02

93,61#177;3,75

5/7j

1,42#177;0,22

0,029#177;0,005

16,511#177;1,04

1.114#177;0,67

95,10#177;1,23

témoin

1,49

0,031

16,604#177;0,64

1,35

91,93

PMPFI = Production Moyenne de Pupes par Femelle Initiale (NMP X 100/PFI avec PMP = Production Moyenne de Pupes et NFI = Nombre de Femelles Initiales)

PMPFIJ = Production Moyenne de Pupes par Femelle Initiale et par Jour (PMPFI/nombre de jours de ponte) PM pupes = Poids Moyen des pupes. (Poids total/nombre de pupes).

3.1.2. Utilisation du sang congelé dans l'alimentation artificielle des mouches tsé-tsé.

Le sixième jour d'age des mâles, lors de la mise en accouplement, les mâles du lot1 mettaient un temps avant de s'envoler vers les femelles alors que la réaction était prompte pour ceux des deux autres lots. Cependant quelque soit le lot des accouplements isolés étaient

47

observé trois jours après la mise en commun des mâles et femelles.

- Mortalité.

Les mâles du au sang congelé sans ATP et glucose accusent une forte mortalité du début jusqu'au 30ème jour de l'expérience. Cette mortalité atteint 14,85 #177; 3,34% le 6ème jour c'est-à-dire avant même la mise en commun des mâles et femelles. Celle observée chez les mâles alimentés au sang avec ATP et glucose ainsi que témoin sont demeurés faibles pendant ces 30 jours. Les mâles du sang congelé avec ATP et glucose ont une longévité supérieure à celle de témoin si bien qu'au 30ème jour il restait 34,54% contre 29,09% de mâles respectivement dans ces deux lots (Fig.10). Les courbes représentatives des taux de mortalité cumulées des femelles sont restées presque confondues au cours des 64 jours d'observation. Remarquons cependant une forte croissance de celles-ci à partir du vingtième jour mais plus marquée dans le lot de femelles nourries au sang congelé sans ATP et glucose

40

20

90

70

60

30

80

50

10

0

0 5 10 15 20 25 30 35

sang cgl ATP-GLU-

temoin

Sang cong ATP+; Glu+

jours

FIGURE 10: EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE CUMULATIVE DES MALES (%)
AU COURS DES 30ers JOURS DU TEST AU SANG CONGELE

Sang congelé sans ATP et glucose (sang cgl é ATP-, glu-) ; Sang congélé plus ATP et glucose (sang conglé ATP+, glu+)

40

20

70

60

30

80

50

10

0

3 16 26 64

jours

temoin

ATP+

ATP-

48

FIGURE 11 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE CUMULATIVE (%) DES
FEMELLES AU COURS DU TEST AU SANG CONGELE.

- La larviposition.

Les premières pontes larvaires sont intervenues le seizième jour dans tous les lots avec cependant un retard de 8 heures dans le lot témoin. En effet, au seizième jour d'âge des glossines soit treize jours après l'accouplement, à 8H des pupes étaient observées dans un sixième (1/6) des pondoirs individuels de chaque traitement excepté celui du lot témoin. A 18h des pupes étaient observées dans tous les lots avec une moyenne de 11,14 ; 10 et 10 pupes respectivement dans les lots 1, 2 et témoin. Des pontes étaient régulièrement observées avec un maximum tous les 9 à 10 jours.

- Production de pupes et éclosion.

Les PPFIJ sont de 0,047#177;0,008, 0,064#177;0,005 et 0,047 respectivement pour les lots de femelles nourries au sang congelé sans ATP et glucose, avec ATP et glucose et témoin. Les

49

productions de pupes par femelle reproductive et par jour sont 0,05, 0,07 et 0,05 respectivement pour les femelles de ces différents lots (Tableau.8). L'analyse statistique par la régression négative binomiale après une vérification de la loi de Poisson n'a décelé aucune différence significative entre ces productions (p>0,05) (Tableau 9). La production moyenne de pupes par récolte est respectivement de 22,8, 32,7 et 24,07 avec les sangs 1, 2 et témoin respectivement pour 15, 14 et 14 récoltes (Tableau.10).

Les poids moyens des pupes en générale sont de 24,34#177;1,03 ; 24,86 #177; 1,34 et 26,98 mg respectivement pour les lots 1,2 et témoin. Le taux d'avortons est plus élevé chez les femelles nourries au sang congelé dans lequel aucun produit n'a été ajouté.

L'éclosion est intervenue le trentième jour dans les lots 1 et 2. En effet, au trentième jour de la ponte larvaire, une femelle a émergée des pupes des deux lots alimentés au sang sans ATP et glucose et avec ATP et glucose. La seconde éclosion effective n'est intervenue que quatre jours pus tard dans chacun de ces lots. Les taux d'éclosion sont de : lot 1 : 91,61 #177; 3,12% ; lot 2 : 89,3 #177; 5,21% ; lot témoin 93,18% (Tableau 11). Après avoir écrasé les pupes non écloses on note dans certaines des mouches mortes et rien dans d'autres.

TABLEAU 8 : PRODUCTIVITE PAR FEMELLE REPRODUCTIVE AU COURS DU TEST AU SANG CONGELE.

Traitements

Sang 1

Sang 2

Sang 0

NMFA

149

148

149

PMP

341,33

459,00

340,00

PFR

2,30

3,10

2,28

PFRJ

0,05

0,06

0,05

PFRJ Productivité par Femelle Reproductive par Jour.

PFR : Productivité par Femelle Reproductive =PMP/NFL.

NMFA : Nombre moyen de Femelles restantes au moment de la première Larviposition.

TABLEAU 9 : RESUME DE L'ANALYSE COMPARATIVE DES PRODUCTIONS DE PUPES DES DIFFERENTS TRAITEMENTS A P = 5%

Sang

Sang Sang 0 Sang 1 Sang 2

Sang 0 0,896 0,465

Sang 1 0,896 0,382

Sang 2 0,465 0,382

On ne décèle aucune différence significative (P> 0,05)

50

TABLEAU 10 : PRODUCTION MOYENNE DE PUPES PAR RECOLTE ET PAR TRAITEMENT.

Sang

Sang 0 (n = 14) Sang 1(n = 15) Sang 2 (n = 14)

Moyenne [IC 95%] 24,07 [9,83 - 38,30] 22,8 [9,64 - 35,95] 32,71 [10,21 - 55,21]

Sang 0 : sang frais + glucose + ATP (sang témoin)

Sang 1 : sang congelé sans glucose et ATP ;

Sang 2 : sang congelé + glucose + ATP.

IC : Intervalle de Confiance.

n = nombre de récolte.

TABLEAU 11 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES AU COURS DU TEST AU SANG CONGELE

1

2

PMP

PPFI

PMA

TAUX
AVORTONS

PM PUPES
(MG)

TAUX
D'ECLOSION

Sang 0

341,33#177;57

2,28#177;0,38

5,83#177;2,99

1,712#177;0,89

24,34#177;1,03

91,61#177;3,12

Sg 1

459#177;36,66

3,07#177;0,25

4,33#177;3,14

0,963#177;0,71

24,87#177;1,34

89,3#177;5,21

Sg 2

340

2,27

3

0,88

26,98

93,18

PMP : Production Moyenne de Pupes (PMP = Nombre de pupes par traitement/nombre de répétitions); PMA : Production Moyenne d'Avortons ; PPFI : Production de Pupes par Femelle Initiale (PPFI= PMP/NMFI avec NMFI : Nombre Moyen de Femelles Initiales) ; Poids Moyen des pupes (PM pupes (mg)).

3.1.3. Importance de l'ATP dans l'alimentation des mouches tsé-tsé.

3.1.3.1. Quantité de sang absorbé

.

La quantité de sang absorbé est relativement faible le jour de l'éclosion des mouches. Elle est en moyenne de 3,56#177;4,22, 6#177;1,53 et 2,67#177;3,88mg respectivement pour le Sg1, Sg2 et Sg5. Cette quantité augmente significativement lorsque le nombre de jours de diète augmente. Elle atteint un maximum de 33,00#177;4,36 et 44,44#177;31,01 respectivement avec le sang Sg3 et Sg5 après une diète de 48 heures. Cependant elle a été faible avec le sang Sg1, Sg2 et Sg4 après une diète de 48 heures (fig. : 12).

45

40

35

30

25

20

50

15

10

0

5

A1 A2 A3 A4

Quantité de sang absorbé par alimentation

jour de diete

Sg1

Sg2

Sg3

Sg4

Sg5

51

FIGURE 12 : QUANTITE DE SANG ABSORBE PAR FEMELLE.

A1 : quantité absorbée le jour de l'éclosion ; A2 : quantité absorbée lorsque la mouche est successivement

alimentée d'un jour à l'autre ; A3 : quantité absorbée après une diète de 24 heures ; A4 : quantité absorbée après une diète de 48 heures.

3.1.3.2. Mortalité des femelles.

Au cours des seize premiers jours de vie des glossines, les femelles du lot alimenté au sang Sg1 ont été marquées par une forte mortalité par rapport à celles du lot du sang Sg2. En générale, toutes les femelles ont été sévèrement affectées entre le 17ème (samedi) et le 18eme (dimanche) jour avec une incidence plus marquée dans le lot de mouches alimentées au sang Sg2. En effet, entre le 17 et 18e jour on a recensé 41,69#177;9,86 de la mortalité dans le lot 2. Il faudrait noter que les mouches avaient été nourries à un sang de cinq jours et qu'aucune femelle morte ne portait du sang dans son abdomen. Dans les lots de femelles nourries aux sangs Sg1 et Sg3 les mortalités sont restées presque identiques jusqu'au 26è jour à partir duquel elles se sont dissociées. La mortalité est demeurée faible dans le lot de mouches nourries au sang de porcs durant toute la durée de l'expérience (Fig. 13).

100

40

20

90

70

60

30

80

50

10

0

3 16 26 48

sg1

sg 2

sg 3

sg 4

SP

jours

52

FIGURE 13 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITES DES FEMELLES NOURRIES

AUX SANGS DE BOVINS : Sg 1, Sg 2, Sg 3, Sg 4 ET DE PORC (Sp). 3.1.3.3. Gain moyen de poids par type de sang.

Le gain moyen de poids varie d'une mouche à l'autre et d'un type donné de sang à l'autre. Il est plus élevé chez les mouches alimentées au sang sans ATP et glucose (3,64#177;1,53 mg/jour) que chez les femelles alimentées aux autres types de sang (fig.14). Cependant, ce gain évolue dans le même sens que le poids des femelles à la naissance (tableau 12)

Gain moyen de poids

4 4 3 3 2 2 1 1 0

 

Sg1

Sg2

Sg3

Sg4

Sg5

53

Sg1 Sg2 Sg3 Sg4 Sg5

types de sang

FIGURE 14 : GAIN MOYEN DE POIDS PAR FEMELLE ET PAR SANG. TABLEAU 12 : POIDS (mg) DES FEMELLES A LA NAISSANCE (G. palpalis gambiensis)

Répeti tions.

Sangs.

Rep1

Rep2

Rep3

Rep4

Moyenne

Poids moyen général

Sg1

15,67

16,00

15,33

15,00

15,50 #177; 0,43

16,23 #177; 1,47

Sg2

19,33

15,33

16,00

16,00

16,67 #177; 1,81

Sg3

16,67

18,33

14,67

18,33

17,00#177;1,74

Sg4

18,00

14,33

19,33

17,67

17,33 #177; 2,13

Sg5

14,33

13,33

16,33

14,67

14,67 #177; 1,25

3.1.3.4. Production de pupes et éclosion.

La première production des pupes est intervenue le 17è jour dans les lots Sg1et Sg2. Elle a été tardive dans les autres lots. En effet, dans les lots de mouches alimentées aux sangs Sg3, Sg4 et Sg5, la ponte larvaire a été observée au 20è jour de vie des femelles. La production de pupes des femelles du sang Sg1 est faible par rapport à celle des autres. Les poids moyens

54

sont compris entre 23 et 25 mg (Tableau 13)

L'éclosion quant à elle est survenue autour du 30ème jour dans tous les lots. Le taux moyen d'éclosion est de 89% dans le lot de femelles alimentées au sang dans lequel l'ATP a été ajouté avant l'irradiation et plus élevé (94%) pour les pupes des glossines nourries au sang congelé de porcs (Tableau 13).

TABLEAU 13 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITE DES FEMELLES PAR TYPE DE SANG.

P

T

PMP

PMP (MG)

PMA

TAUX D'AVOR TONS (%)

TAUX D'ECLO SION (%)

Sg1

37,00#177;7,81

23,28#177;0,45

4,00#177;1,00

10,81#177;5,59

89,19#177;1,34

Sg1

37,00#177;7,81

23,28#177;0,45

4,00#177;1,00

10,81#177;5,59

89,19#177;1,34

Sg3

54,67#177;26,35

23,64#177;0,18

1,67#177;1,53

3,05#177;4,71

91,52#177;4,63

Sg4

58,50#177;16,26

25,21#177;2,57

4,00#177;1,41

6,84#177;0,54

93,25#177;5,50

Sg5

84,33#177;11,59

23,32#177;0,16

2,00#177;1,00

2,37#177;1,25

94,84#177;0,46

PMP : Production Moyenne de Pupes (PMP = Nombre de pupes par traitement/nombre de répétitions); PMA : Production Moyenne d'Avortons.

P : Paramètres de productivité et T : traitements.

3.1.4. Densité optimale.

- Mortalités.

Chez de Glossina palpalis gambiensis, plus la densité de femelles par cage est élevée plus la mortalité croît. En effet, tout au long de l'expérience, les mortalités observées dans les cages à 45, 50, 60 et 75 femelles croissent en fonction du temps tout en restant inférieures à celle du témoin Dans le traitement à 90 femelles par cage, elle croît fortement avant même l'accouplement et se maintient jusqu'à la fin de l'expérience de telle sorte que nous dénombrons 100% de mortalité dans une des répétitions. La figure15 illustre la mortalité en fonction du temps et par densité.

Au niveau des G. morsitans submorsitans, on note une forte mortalité dans les cages à 60 femelles alors qu'elle est moindre au niveau des cages à 75 jusqu'à la deuxième ponte larvaire. Après la deuxième larviposition, la mortalité dans les cages à 75 femelles augmente et devient supérieure à celle observée dans les autres traitements (Fig.16). Il faudrait noter que

55

la mortalité des femelles témoins est restée faible durant toute l'expérience. Pour des raisons de forte mortalité constatée dans un premier témoin qui avait été réalisé à la même période (16 Novembre au 18 janvier) que les lots expérimentaux, un second a été réalisé entre le 16 février au 20 avril.

Quant à la mortalité chez les Glossina tachinoides, une des répétitions des cages à 60 femelles a été fortement affectée et ceci depuis le début des observations. La figure 17 illustre le taux de mortalité des mâles et femelles en fonction de la densité. Elle a demeuré forte dans les cages à 60 femelles durant tout le suivie.

100

40

90

70

20

60

50

30

80

10

0

3 16 26 64

Evolution des taux de mortalité

jours

d 1

d 2

d 3

d 4

d 5

Temoin

FIGURE 15 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE DES FEMELLES (%) DE Glossina
palpalis gambiensis
AU COURS DU TEST DE DETERMINATION DE LA DENSITE

OPTIMALE.

100

40

20

90

70

60

30

80

50

10

0

3 16 26 64

Evolution de la mortalité

temps(jours)

d1

d2

d3

d4

d5

Temoin

56

FIGURE 16 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE DES FEMELLES (%) DE Glossina

m submorsitans AU COURS DU TEST DE DETERMINATION DE LA DENSITE OPTIMALE.

40

20

90

70

60

30

80

50

10

0

3 16 26 64

Evolution des taux de mortalité

jours

d 1

d 2

d 3

d 4

d 5

temoin

FIGURE 17 : EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE DES FEMELLES (%) DE Glossina
tachinoides
AU COURS DU TEST DE DETERMINATION DE LA DENSITE OPTIMALE

57

- La production de pupes et éclosion.

En générale, les premières pontes sont intervenues le 17ème et le 18ème jour respectivement chez Glossina palpalis, G. tachinoides et G. morsitans submorsitans.

Chez Glossina palpalis, la productivité des femelles sont presque similaires dans les cages à 45 femelles, 53 femelles, 60 femelles et témoin. Elle est très faible dans les cages à densité très élevée (Tableau 14).

Chez G. m. submorsitans, elle est très faible dans les cages à 60 femelles sévèrement affectées par la mortalité. Elle augmente pourtant chez les femelles des cages à 75 et est considérablement faible dans les cages à 90.

Chez G. tachinoides la productivité est faible dans la majeure partie des traitements. Les femelles des cages à 75 femelles ont une productivité de 0,058 pupes/femelle/jour. Celles recensées dans les autres traitements sont de 0,046 #177; 0,01, 0,046 #177; 0,02 et 0,031 pupes/femelle respectivement pour les femelles des cages à 45 ; 53 et témoin.

Les poids moyens sont supérieurs à 24 mg quelque soit la densité chez G. palpalis gambiensis. Chez G. morsitans, il est fable au niveau des pupes des femelles dans les cages de densité élevée (Tableau 15). Il en est de même chez Glossina tachinoides chez qui on récence un poids de 15,98 mg pour les pupes des femelles de forte densité (Tableau.16).

Le taux d'avortons est également plus élevé au niveau des cages de forte densité (90 femelles par cage) quelque soit le type d'espèce.

La première émergence des mouches a été tardive dans tous les traitements quelque soit l'espèce. Elle est intervenue 33 jours après la ponte larvaire.

TABLEAU 14 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITES DES FEMELLES PAR DENSITE (Glossina palpalis gambiensis).

P

N

PPFI

PPFIJ

PM PUPES
(MG)

TAUX
D'AVOR
TONS (%)

TAUX
D'ECLO
SION (%)

45?

3,71#177;0,67

0,08#177;0,01

27,78#177;1,88

1,79#177;1,36

91,72#177;2,85

53?

4,06#177;0,82

0,08#177;0,02

26,72#177;1,62

2,15#177;0,73

93,48#177;2,10

60?

3,27#177;0,14

0,07#177;0,00

25,32#177;1,20

2,28#177;0,56

94,26#177;3,03

75?

2,34#177;0,78

0,05#177;0,02

25,38#177;3,67

2,23#177;0,53

95,69#177;1,55

90?

0,91#177;1,3

0,02#177;0,03

26,63#177;1,59

4,35#177;5,60

78,99#177;20,1

témoin

2,27

0,047

26,98

0,88

93,18

P : paramètres de productivité ; N : nombre de femelles/cage.

58

TABLEAU 15 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITES DES FEMELLES PAR DENSITE (G. m. submorsitans).

P

N

PPFI

PPFIJ

PM PUPES
(MG)

TAUX
D'AVOR
TONS (%)

TAUX
D'ECLO
SION (%)

45?

3,14#177;0,71

0,07#177;0,02

29,71#177;2,6

1,24#177;0,60

90,98#177;2,30

53?

3.46#177;0.88

0,07#177;0,02

31.15#177;1,74

2,29#177;2,10

90,28#177;4,08

60?

1.13#177;0,98

0,02#177;0,02

32,70#177;1,50

0,16#177;0,33

76,71#177;21.14

75?

2,49#177;0,34

0,05#177;0,01

29,50#177;4,60

1,71#177;1,36

93,43#177;2,83

90?

1,54#177;1,87

0,03#177;0,04

28,11#177;1,30

2,69#177;3,26

90,74#177;1,04

témoin

3,15

0,066

30,26

0,98

97,08

TABLEAU 16 : PARAMETRES DE PRODUCTIVITES PAR FEMELLE ET PAR DENSITE (G. tachinoides).

P

N

PPFI

PPFIJ

PM PUPES
(MG)

TAUX
D'AVOR
TONS (%)

TAUX
D'ECLO-
SION (%)

45?

2,23#177;0,69

0,046#177;0,01

16,72#177;1,34

1,99#177;0,79

92,50#177;5,64

53?

2,20#177;1,03

0,046#177;0,02

17,52#177;0,77

1.19#177;1,05

88,72#177;4,98

60?

0,86#177;0,71

0,026#177;0,01

0,86#177;0,71

0,56#177;0,79

95,68#177;3,54

75?

2,76

0,058

17,73

0,48

92,23

90?

1,66

0,034

15,98

1,34

83,89

témoin

1,487

0,031

16,60#177;0,6

1,35

91,93

3.2. DISCUSSION.

3.2.1. Effet de l'alimentation sur les glossines.

3.2.1.1. Effet sur G. palpalis gambiensis.

Il n'y a pas de différence significative entre les productions de pupes des femelles alimentées

3, 4, 5 et 6 fois par semaine au seuil de 5 pour cent. Cependant, comparativement à la production des lots de femelles nourries 4, 5 et 6 fois par semaine, celles qui sont alimentées 3 fois par semaine se caractérisent par :

- une faible productivité (0,037 #177; 0,002 pupes/femelle/jour) ;

- un poids de pupes faible : 23.74 #177; 0.86 mg.

La qualité de pupes produites indique que l'alimentation des femelles et le transfert de nutriments de la mère à la larve en développement « in utero » sont normaux ou anormaux

59

(Opiyo et al, 2000 ; Kam, 2003). Selon la FAO/AIEA cité par Kam (2003), la mauvaise qualité des pupes mesurées à travers leur faible poids indiquerait que l'alimentation et les conditions d'élevage sont inadéquates. Cependant, compte tenu du fait que toutes les femelles étaient placées dans les mêmes conditions optimum de température (25 #177; 1°c) et d'humidité (75%), seule la quantité ingérée de sang pourrait expliquer cette faible productivité. L'intervalle entre les repas sanguins est en moyenne de 3 à 5 jours selon les espèces (Itard, 2000). Selon lui, chez G. palpalis gambiensis, le cycle de faim est en moyenne de 3 jours. Mais malgré bien que ce cycle soit de 72 heures, l'irrégularité des repas, même si elle n'affecte pas considérablement la mortalité, aurait un effet sur la productivité des femelles. Linen (L.G-V.D) (1981) en étudiant l'effet de l'alimentation 4/7 jours sur la productivité de G. pallidipes, a constaté qu'une alimentation irrégulière se traduit par une augmentation de la période inter- larvaire, une productivité irrégulière de pupes et une chute de leur poids.

La similarité entre les productivités des femelles de même que les poids moyens des pupes produites, indiqueraient que ce n'est pas le nombre de repas par semaine mais la quantité de sang absorbée qui déterminerait les performances des femelles. En effet, au cours du test de détermination de la quantité de sang absorbée par femelles, les glossines alimentées régulièrement pouvaient prendre une quantité maximale de 15,82 #177; 11.17 mg. Apres 24 heures de diète, elles absorbaient au maximum 26,13 #177; 15.5 mg et 44,44 #177; 31,01 mg après une interruption de 48 heures.

Les taux d'éclosion des pupes produites par les femelles des différents lots expérimentaux et témoins ne présentent pas de différences notables. Le type d'alimentation n'influerait donc pas sur les taux d'éclosion mais plutôt sur la quantité de pupes produites. Les travaux de Kaboré et Bauer (1984) sur l'utilisation du sang lyophilisé dans l'alimentation des glossines confirme cette observation ; en effet, ils ont obtenu un taux d'éclosion supérieur à 93% quelque soit le lot mais la longévité des femelles avait été durement affectée.

3.2.1.2. Effet de sur G. morsitans submorsitans.

Il n'y a pas de différences significatives entre les productivités des femelles alimentées 3, 4 et 6 fois par semaine. Il en est de même pour les poids des pupes. Ces résultats confirment les travaux de Kam (2003) sur l'effet de l'alimentation 3/7 sur G. morsitans submorsitans. Il était arrivé à la conclusion qu'il n'y a pas de différences significatives entre

60

les productions des femelles de G. morsitans submorsitans alimentées 3 fois par semaine et 6 fois par semaine et que cette espèce tolérait l'alimentation 3/7 jours. Cela s'expliquerait par le fait que G. morsitans submorsitans est une espèce de taille moyenne et aurait un jabot qui lui permet d'absorber une quantité importante de sang pour une diète de 24 à 48 heures. En outre, G. morsitans submorsitans a un cycle de faim plus long que ceux des deux autres espèces. Cette durée est de 4 jours, pouvant même aller jusqu'à 8 à 10 jours en saison humide (Itard, 2000). Cela aurait un lien avec la taille de son jabot. Selon Itard (2000), lorsqu'elle est affamée, G. morsitans submorsitans mâle peut absorber 37,3 mg et la femelle 62,3 mg de sang par repas.

3.2.1.3 Effet sur G. tachinoides.

Glossina tachinoides a un optimum de productivité de 0,06 pupes par femelle et par jour (Kyendrebeogo, 1981). Mais seules les femelles nourries 4/7 jours se rapprochent plus de cet optimum. La faiblesse de la production des femelles alimentées 5/7 jours s'expliquerait par une mortalité importante enregistrée avant même la première larviposition dans certaines répétitions. Ceci est vérifié par l'écart type à la première ponte larvaire très élevé (36,8%). La mortalité fulgurante des femelles dans ce lot, pourrait être causée par une contamination bactérienne du sang. Il est très difficile d'avoir du sang frais indemne de toute contamination car l'animal lui-même en représente une source. Et le sang peut être souillé par :

- les couteaux de saignée ; - la peau de l'animal ; - les palettes de défibrination ; - le matériel de collecte.

Malgré les précautions prises notamment l'irradiation du sang, l'analyse bactériologique et la conservation au froid à 4°c, une asepsie totale est très difficile. Certes, l'irradiation réduit le développement des trypanosomes mais elle ne permet pas de tuer les bactéries. L'analyse bactériologique a ses limites car elle ne permet que la quantification des bactéries sans pour autant déterminer leur pouvoir pathogène. Le sang est retenu pour l'alimentation des glossines lorsque le nombre de colonies est inférieur à 13. La présence d'un seul agent pathogène peut causer des dommages au sein des mouches qui s'en sont gorgées. L'alimentation artificielle des glossines requiert donc une utilisation de sang indemne de toute contamination. C'est ce

61

qui motive l'AIEA sur la recherche sur l'utilisation de la congélation dans l'élevage des glossines.

Les poids moyens des pupes, indicateurs d'une bonne alimentation sont supérieurs à 16 mg, ce qui est considéré comme optimum chez G. tachinoides.

Au regard des différents résultats enregistrés, on peut dire que, bien que l'alimentation 3 /7 jours réduise les coûts de production, il ne contribue pas à une production de masse des glossines. G. morsitans submorsistans à cause de sa capacité à tolérer la faim peut être alimenté 3 fois par semaine ; les autres espèces quant à elles ne le seront que 4 fois la semaine. L'alimentation sera faite de la façon suivante :

- une alimentation régulière pendant 10 minutes par repas au cours des quatre premiers jours de vie des glossines ;

- après le 4ème jour, une trêve d'une journée sera observée ; les glossines seront alimentées pendant 15 minutes non pas pour les permettre de prendre une quantité considérable de sang mais pour qu'elles puissent se gorger au maximum .

Une alimentation 3/7 jours G. morsitans submorsistans et 4/7 jours G. palpalis gambiensis et G. tachinoides contribuera à réduire considérablement les temps consacrés par mouche.

3.2.2. Utilisation du sang congelé dans l'alimentation des glossines.

Les glossines sont des mouches strictement hématophages. La réussite de leur élevage est fortement conditionnée par la qualité de sang qui leur est offert. Plusieurs expériences ont donc été réalisées en vue de leur trouver un sang de qualité indemne de toute contamination bactérienne. Des essais de New et al (1976) avec du sang lyophilisé ont donné de mauvais résultats (Bauer et Kaboré, 1984). Selon ces mêmes auteurs, ceux réalisés à Vienne par l'AIEA ont donné de bons résultats. De nos jours, L'AIEA travaille pour un certain nombre de décontaminations du sang destiné à l'alimentation des mouches dont la congélation.

Le sang congelé est gardé à l'AIEA à -20°c. Ce sang utilisé pour l'alimentation des glossines n'a pas permis la production de glossines de bonne performance (Itard, 1984). Notre expérience entreprise au CIRDES avec du sang congelé a quant à elle donné de bons résultats. En effet, pour une productivité satisfaisante, l'élevage des glossines doit répondre aux critères suivants:

- Mortalité journalière < 2%;

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- Taux d'éclosion > 85%;

- Nombre de pupes en 30 jours > 1.8/femelle (Itard, 1984).

L'expérience réalisée au CIRDES a donné en 30 jours les résultats suivants:

- une mortalité journalière de 1,13 #177; 0,18 , 1,10 #177; 0,05 et 1,16% respectivement pour les femelles nourries au sang sans ajout d'ATP et glucose, le sang avec ATP et glucose et témoin ;

- une productivité de pupes par femelle de 1.51 #177; 0.19, 1.98 #177; 0.12 et 1.51 respectivement pour les femelles alimentées au sang sans ATP et glucose, avec ATP et glucose et témoin.

- Un taux d'éclosion supérieur à 85%.

Ces bons critères de productivité sont le signe d'une bonne qualité du sang congelé. Cette qualité pourrait s'expliquer par l'effet de la congélation sur les micro-organismes pathogènes du sang.

L'abattoir n'étant pas un lieu stérile, le sang qui y est récolté souffre d'une certaine contamination bactérienne émanant non seulement des différentes manipulations mais aussi du matériel de collecte et de l'animal lui-même. Malgré les précautions prises pour le maintien de la qualité du sang notamment, l'irradiation et la conservation à -4°c, le sang frais ne peut pas être utilisé au-delà d'une semaine pour des raisons de forte mortalité au sein des mouches. Cette mortalité serait due à une pullulation des germes pathogènes dans le sang.

Cependant, en dépit de la conservation du sang par la congélation, certaines mouches mortes avaient un abdomen noir. Cette mortalité pourrait s'expliquer par une atteinte de la qualité du sang. Ces observations font croire que la congélation ne tuerait pas les bactéries mais inhiberait le processus de leur développement. Après une décongélation, lorsque la température leur est favorable, elles reprennent leur activité normale causant donc la mort des mouches. Cette hypothèse trouve sa justification dans l'assertion de Itard, 1984 qui disait que : « Lorsque les conditions d'asepsie ne sont pas respectées, des mortalités importantes se produisent chez les mouches, dont l'abdomen devient noir et dont le contenu intestinal renferme des bactéries du genre Pseudomonas, Aeromonas, Micrococcus causes de la mortalité » Les mortalités enregistrées seraient encore plus réduites et la productivité encore améliorée si le contenu d'un flacon avait été utilisé pour une alimentation journalière au lieu de trois par semaine. La congélation a l'avantage de mieux préserver la qualité du sang. C'est cette qualité qui justifie l'utilisation croissante de la congélation dans la conservation des

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produits alimentaires.

Dans le même lot de mouches nourries au sang sans ATP et glucose, la mortalité élevée tant chez les mâles que chez les femelles et leur durée de vie plus courte que celle des femelles, nous fait croire que les femelles tolèrent plus le sang de qualité défectueuse.

L'addition de toute substance n'est importante que lorsqu'elle concourt à l'amélioration de sa qualité. Ce qui est le cas de l'ATP et le glucose. En effet, le sang congelé avec ATP et glucose a donné des bons résultats par rapport au reste. Mais la similarité entre la production de pupes des femelles alimentées au sang congelé sans ATP et glucose nous fait penser que ce n'est pas l'ATP et le glucose seuls qui déterminent la productivité des mouches. Le degré de développement bactérien pourrait y jouer un très grand rôle en causant la mort des femelles. Cette mortalité réduit la productivité des femelles.

La campagne de lutte contre les glossines nécessite une production de masse de mâles à lâcher à un coût de production moindre. Le sang congelé sans ATP ni glucose, bien qu'il réduise fortement le coût de production n'est pas celui qui est approprié à une production de masse de mâles. Il pourrait cependant être utilisé pour alimenter uniquement les femelles. Toutefois cette utilisation ne contribuera pas à augmenter la productivité par rapport à l'alimentation au sang frais mais la maintiendrait stationnaire. Les mâles quant à eux ne pourront qu'être alimentés au sang congelé additionné d'ATP et glucose, ce qui réduira fortement les coûts de production.

L'utilisation du sang congelé offre une bonne opportunité de production pour plusieurs raisons:

- Possibilité de stocker une importante quantité pour l'alimentation continue des mouches ;

- Réduction du nombre de sorties à une par semaine voire une en deux semaines ;

- Possibilité de produire en masse des mâles en nombre pour le lâcher. En un mois, les mâles de laboratoire auraient inséminé un maximum de femelles sauvages.

3.2.3. Importance de l'ATP dans l'alimentation sanguine des glossines.

3.2.3.1. Quantité de sang absorbé.

Plusieurs facteurs conditionnent la quantité de sang ingéré. Il s'agit : - du stade de faim ;

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- la qualité du sang offert.

En général l'ingestion est faible le jour de l'éclosion. Elle est maximum avec le sang de bovin dans lequel l'ATP a été ajouté après l'irradiation (6,00 #177; 1,53 mg). Cette quantité augmente lorsque le nombre de jours de diète augmente.

Chez la glossine, à son premier repas, la membrane péritrophique qui n'a pas encore atteint son développement complet, forme un sac clos dans l'intestin moyen qui délimite le volume de sang absorbé. Apres l'éclosion, plus la mouche est affamée et déshydratée, plus la quantité absorbée est importante ; les glossines pouvant absorber plus que leur propre poids de sang soit 15 à 16 mg selon l'espèce (Itard, 2000). C'est ce qui justifie le fait que le lendemain de l'éclosion, le maximum de sang absorbé par des femelles de 14,65 #177;1,25 mg soit 15.82 #177; 11,17 mg avec du sang de porc.

En une semaine, la quantité moyenne de sang ingéré est maximum avec les sangs contenant le glucose et l'ATP. Elle est faible avec le sang qui ne contient ni d'ATP, ni le glucose. L'importance de cette consommation est due à la présence de l'ATP. En effet, il stimule l'appétit des mouches, entraînant ainsi une consommation importante. De ces observations, nous retiendrons que l'ATP contribue à accroître l'absorption sanguine des glossines par stimulation de leur appétit.

3.2.3.2. Gain moyen de poids des mouches.

Le gain journalier de poids est plus élevé chez les mouches alimentées au sang qui ne contient ni glucose, ni ATP. En revanche, ces mouches sont celles qui avaient les poids les plus élevé à l'éclosion. Le gain moyen journalier de poids est la plus faible chez les femelles qui ont la plus forte ingestion de sang. Ce gain moyen dépendra donc :

- de la réserve nutritive qu'a la mouche à l'éclosion.

En effet, chez les glossines, la mortalité commence trois jours après une diète (Bambara, 1984). Ces dernières, à l'éclosion disposent d'une réserve nutritive issue de la mère et qui leur permet d'assurer une continuité de la vie jusqu'à trois jours. Selon Itard (2000), le tube digestif de la larve présente en son milieu un vaste réservoir remplie de matière nutritive fournie par les glandes utérines maternelles. Elles serviront à l'alimentation nymphale pendant le stade pupal. Pendant cette phase pupal, un tiers du poids de cette réserve n'est guère affecté par les conditions climatiques (Lartigue, 1964). Plus la glossine à l'éclosion a un

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poids élevé, plus sa réserve nutritive est importante.

- d'un minimum de sang.

Les glossines prennent plus de leur propre poids de sang et se débarrassent d'un quart de ce dernier en quinze minutes. Glossina morsistans submorsistans peut excréter dans le premier quart d'heure 0 à 8 mg. Apres 24 heures, les deux tiers du poids du repas sont excrétés (Lartigue, 1964). C'est donc dire que ce n'est pas l'importance de l'absorption qui détermine la croissance des mouches mais une petite quantité qui est retenue par cette dernière pour ses besoins. L'ATP qui est le produit qui favorise une ingestion importante de sang ne contribue pas à une croissance rapide des glossines.

Cependant, il contribue indirectement à la productivité des pupes. En effet, tous les lots qui ont une production importante de pupes sont ceux qui sont nourris avec du sang contenant et du glucose et de l'ATP excepté les femelles du traitement Sg1. La faible production de ce lot est due à la mortalité qui a affectée les femelles avant même la première ponte larvaire. Cette mortalité a contribué à réduire le nombre de reproductives donc à compromettre leurs productions.

Les mortalités dans les lots de glossines nourries avec les sangs dont l'ajout de l'ATP à été fait avant et après irradiation seraient dues à une contamination bactérienne. Après la récupération de ces sangs, l'analyse bactériologique avait décelé 10 et 13 colonies de germes respectivement, sans pour autant déterminer leur nature. La congélation n'a d'effet que d'inhiber le processus de développement de ces germes. Après la décongélation, lorsque qu'ils retrouvent leur condition optimum de développement, ils commencent à pulluler. La présence parmi eux, d'un seul germe pathogène peut entraîner des dommages au sein des glossines qui seront alimentées de ce sang.

A l'issue de toutes ces observations, nous retenons que :

- l'ATP permet une bonne ingestion de sang ;

- le gain moyen journalier de poids est conditionné par les réserves nutritives de la mouche à l'éclosion ainsi que d'une quantité minimum de sang de bonne qualité et non par la présence de l'ATP ;

- l'ATP peut être ajouté au sang avant ou après l'irradiation sans effet sur la durée de vie des mouches qui en sont alimentées. La mortalité enregistrée après une alimentation au sang décongelé de quatre jours ne nous permet malheureusement pas de dire si ce mode d'ajout a une influence positive sur la production de pupes. Mais il ne réduit pas la

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production.

- le sang sans ATP et glucose, certes réduit considérablement les coûts de production mais, compte tenu de la production faible de pupes observée, il n'est malheureusement pas celui qui est approprié pour une production de masse des glossines. Le sang contenant du glucose et sans ATP a une production et un poids de pupes faible, il n'est pas non plus apte à une production de masse des glossines.

L'importance de la congélation dans l'alimentation sanguine du sang a une fois de plus été mise en évidence. Les femelles alimentées à la fréquence de 4/7 jours avec les sangs de bovins et de porc contenant du glucose de l'ATP et dont l'ajout a été effectué respectivement après et avant irradiation ont une productivité de 0,051#177;0,01 et 0,062#177;0,009 pupes/femelle.

- le sang de porc offrirait une bonne productivité par rapport à celui du bovin.

3.2.4. Densité optimale des glossines par nouvelle cage TPU-3.

3.2.4.1. Glossina palpalis gambiensis.

Les cages à 45, 53, 60 et 75 femelles sont marquées par une mortalité faible comparativement à celle du témoin, en témoigne l'analyse statistique par le calcul du taux de mortalité. Dans les cages à 90 femelles par contre, on note une forte mortalité avec un écart considérable entre les différentes répétitions (écart type de 43,39%) avant même la première larviposition.

La mortalité dans les cages témoin (grandes cages) pourrait s'expliquer par une insuffisance d'ingestion de sang. Les femelles affamées finissent par périr de faim avec un abdomen blanc. Les causes de la mortalité peuvent être liées à :

- la grande taille et à la possibilité éventuelle de déformation des cages qui

n'adhèrent pas correctement à la membrane couvrant le sang ;

- une éventuelle contamination du sang.

Selon Otiono et Youdeowei (1981) cité par Kaboré (1982), dans l'alimentation « in vitro », les mouches tsé-tsé ont besoin d'un contact tarsal avant de se gorger. Les mauvaises conditions réalisées par non seulement la taille mais aussi par les déformations des cages pourraient entraîner une mauvaise prise alimentaire. C'est cette mortalité qui serait à l'origine de la productivité faible des témoins par rapport à celle des femelles dans les cages à 45, 53 et 60.

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Les cages TPU-3, à raison de leur taille relativement petite par rapport à la membrane de silicone, a l'avantage de mieux s'adhérer à celle-ci et de permettre une bonne ingestion des glossines. C'est ce qui expliquerait le fait que, après un premier repas sanguin, toutes les femelles des cages TPU-3 aient un abdomen bien rouge et gonflé par rapport à celui des témoins. Selon Itard (2000), le sang contenu dans le jabot d'une mouche qui vient de se gorger est rouge brillant, alors qu'au cours de la digestion, celui de l'intestin prend la couleur du sang veineux. L'aspect de l'abdomen ainsi que sa couleur rouge impliquent que les femelles des cages TPU-3 ont ingéré une quantité importante de sang par rapport aux femelles témoins. Il est probable qu'il y'ait une relation entre la quantité de sang ingéré et la longévité ainsi que la productivité des femelles. Une colonie de Glossina palpalis maintenue 7/7 jours par Bauer et Politzar (1982) sur membrane artificielle a donné des performances qui se caractérisent par une mortalité journalière haute, une productivité basse et des pupes de faible poids. La plupart des femelles mortes étaient affamées. C'est donc à dire que le facteur nutritif a une influence certaine sur la longévité, la productivité et le poids des pupes. La productivité des femelles des cages à 45, 53 et 60 s'explique par une bonne alimentation de celle-ci.

La forte mortalité dans les cages à 90 femelles pourrait s'expliquer par une densité élevée des femelles qui peut être une source de stress causant de nombreuses pertes chez ces dernières.

Malgré un taux de mortalité faible dans les cages à 75 femelles, la productivité est approximativement égale à celle des témoins, aussi le poids moyen des femelles y est faible. En revanche le taux d'avortons dans ce lot est élevé. Melamby (1937) a montré qu'une alimentation insuffisante et interrompue peut être cause de nombreux avortements. Le poids faible des pupes, le taux d'avortons élevé de même que cette faiblesse de productivités pourraient s'expliquer par des conditions d'élevage inadéquates des femelles. Ce sont ces conditions qui entraîneraient un fort avortement des femelles.

Un des facteurs qui rend difficile la production de masse des glossines est son taux de productivité des femelles (une larve tous les 9 à 10 jours). Au regard des résultats obtenus, les femelles des cages à 75 ont certes un taux de mortalité faible mais sa productivité ne favorise pas une amélioration de la production des colonies. Il convient donc de garder par cage 60 femelles soit au total 80 mouches (mâles et femelles compris). Selon les normes acceptables données par l'AIEA, à savoir un mâle pour quatre femelles, chaque cage peut donc contenir 64 femelles et 16 mâles.

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3.2.4.2. Glossina morsistans submorsitans.

Chez Glossina morsistans, les femelles témoins ont une mortalité faible avec une productivité de 0.066 pupes/femelle. Les femelles des cages TPU-3 à 53 femelles ont quant à elles une productivité de pupes supérieure à 0.066 avec un taux de mortalité élevé en comparaison avec le témoin. Les femelles des cages TPU-3 ont un taux de mortalité très élevé avant même la première larviposition avec un écart considérable entre les répétitions (écart type de 39,47%). C'est cette mortalité qui explique en partie la productivité de pupes faible dans ce lot (0.024#177;0.02 pupes/femelle). Elle mortalité serait due à de nombreuses causes notamment :

- une contamination probable du sang.

Cette hypothèse ne serait pas vérifiée car si tel était le cas, plusieurs lots seraient également touchés car ils ont été soumis aux mêmes conditions d'alimentation ;

- une infection probable de certaines cages avant leur utilisation.

Les glossines sont des insectes très sensibles à l'effet du parfum, à de nombreux produits chimiques. Le fait que les cages proviennent de loin et qu'elles aient été utilisées sans précautions préalables (par exemple bouillir) pourraient être contaminées par un quelconque produit. Par conséquent, le contact des mouches avec ce produit serait à l'origine des grandes mortalités. La forte mortalité rapide observée surtout dans toutes les cages à 60 femelles par rapport à celle des cages à 75 rend cette hypothèse plus probable.

Durant la période avant les deux premières larviposition, la mortalité au niveau des femelles des cages à 75 est la plus faible par rapport à celle du témoin. Cette mortalité s'est accrue après la deuxième ponte larvaire de telle sorte qu'elle était la plus forte dans tous les lots. Cependant, malgré cette faiblesse du taux de mortalité au cours des premières périodes de vie des femelles, ce lot est caractérisé par une productivité analogue à celle du témoin et un taux d'avortons élevé.

Compte tenu du fait que toutes les femelles ont été mises dans les mêmes conditions tant environnementales que alimentaire, les différences entre les productivités pourraient s'expliquer par la densité. Considérant que la mortalité dans les cages à 60 femelles ont d'autres causes que la densité, Glossina morsistans submorsitans peut être stockée dans les cages TPU-3 au même nombre que G. palpalis gambiensis c'est-à-dire 64 femelles/cages.

3.2.4.3. Glossina tachinoides

Chez Glossina tachinoides l'optimum de productivité est 0.06 pupes/femelle/jour

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(Kyendrebeogo, 1981). Aucun lot de femelles n'a atteint cet optimal. Cela s'expliquerait par non seulement la mortalité des femelles mais aussi par un taux d'insémination de ces dernières qui pourrait être faible.

Seules la productivité des femelles des cages à 75 femelles s'approche plus de l'optimum. En outre, le poids des pupes est supérieur à 16 mg également considéré comme acceptable chez G. tachinoides. Elles ont en outre un taux d'avortons faible. Ces bons paramètres sont le signe d'un bon état des femelles. Cela serait due au fait que G. tachinoides est une espèce de petite taille donc supporterait mieux les fortes densités par rapport au deux autres. Cependant, le nombre de répétitions faibles rend incertains ces résultats.

Les femelles des cages à 90 femelles ont une productivité et un poids de pupes faibles. Elles sont marquées par un taux de mortalité au cours du temps faible en comparaison à celui des autres espèces. Néanmoins, sa productivité n'est pas satisfaisante. Ceci serait dû à la densité très élevée dans ces cages.

Pour harmoniser le nombre de femelles par cages et compte tenu du nombre de femelles de G. tachinoides relativement bas dans l'élevage par rapport aux deux autres, il est préférable de les garder au même nombre que G. palpalis gambiensis et G. morsitans c'est-à-dire à 64 femelles par cage.

3.2.5. Suggestions et perspectives.

En guise de suggestions et de perspectives pour une éventuelle amélioration du système de production des glossines, nous préconisons :

- des recherches sur la possibilité de diminuer la quantité d'ATP utilisée par litre de sang. Plusieurs lots de femelles pourraient être alimentés avec des sangs contenant une quantité variable d'ATP par litre (30, 40, 50 et 60 mg). Cela pourrait conduire à une réduction des coûts de production ;

- un test de comparaison de performance entre les mâles produits avec du sang frais et ceux produits avec du sang congelé ;

- une étude sur les possibilités de réduction de la fréquence d'utilisation de l'ATP. Etant donné que l'alimentation commence toujours par les plus jeunes une réduction de la quantité d'ATP par âge peut être envisageable.

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Conclusion.

La réussite d'une campagne de grande envergure comme la PATTEC dépend étroitement d'une production de masse de glossines de qualité au laboratoire. Dans ce présent travail, l'amélioration du système de production a fait l'objet d'étude. De nos travaux nous retenons que :

- G. morsitans, par sa taille moyenne est apte pour une alimentation trois fois par semaine (Lundi- Mercredi- Vendredi). G. palpalis gambiensis et G. tachinoides quant à elles, pourront être alimentées quatre fois par semaine (Lundi- Mardi- Jeudi et Vendredi).

- la congélation, compte tenu des résultats satisfaisants obtenus est envisageable pour une bonne conservation du sang. Le sang congelé sans glucose et ATP est comparable au sang frais qui contient ces deux produits ;

- l'ATP stimule l'appétit des glossines mais il ne contribue pas forcement à leur croissance ;

- la densité de glossines qui optimise leur production de pupes dans les cages TPU-3 est de quatre vingt dont soixante quatre femelles et seize mâles.

Une autre expérience qui à terme contribuerait à réduire considérablement le processus manuel de tris des mouches par sexe, n'a malheureusement pas été réalisée pour des raisons de retard dans l'exécution des travaux de réaménagement de l'insectarium. Il s'agit de l'auto émergence dans les cages TPU-3 qui nécessite une température constante de 26°c.

La mise en place d'une méthode de lutte contre les glossines nécessite des connaissances préalables de leurs dispersions et de leurs modes de déplacement. Une autre expérience à issue capitale mais onéreuse a malheureusement avorté par manque de financement. Il s'agit de la comparaison des performances des souches sauvages et celles des glossines produites au laboratoire. Cette expérience consistait à récolter des pupes sauvages, à les faire éclore et effectuer des croisements entre mâles sauvages-femelles domestiques et vice versa. Elle constituerait la base d'une nouvelle colonie de glossines qui serviront à des recherches qui porteront sur leur génétique.

Pour une automatisation de la chaîne de production et le succès de la PATTEC, ces deux expériences méritent d'être réalisées.

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Facteur irradiation. Mémoire CRTA/I.S.P. UO

n LARTIGUE (J.J), 1964 :

Cours de formations professionnelles sur les trypanosomiases africaines au Centre Muraz de Bobo/OMS. Tome 1.

n LAVEISSIERE (C), GREBAUT (P), HERDER (S), PENCHENIER (L), 2000: Les glossines vectrices de la trypanosomiase humaine africaine. (246p) IRD.

n LAVEISSIERE (C) ; PENCHENIER (L), 2005 :

Manuel de lutte contre la maladie du sommeil. 365 pages. IRD édition 2005.

n MALENNAN (K.J.R) :

Incidence de la trypanosomiase transmise par la mouche tsé-tsé sur l'économie rurale en Afrique. Revue mondiale de zootechnie. FAO, 1983 : 19 - 46.

n Ouédraogo (S), 1999 :

Contribution à l'efficacité et de la rémanence du triflumuron en pulvérisation sur tissus pour l'amélioration des techniques de luttes non polluantes contre les glossines ou mouche tsé-tsé (Essai contre Glossina palpalis gambiensis). Mémoire de fin de cycle, IDR ; 65 p

n POLLOCK (J.N), 2000:

Manuel de lutte contre la mouche tsé-tsé Volume 1 : Biologie, systématique et répartition des tsé-tsé 308p; Volume 2 : Ecologie et comportement des tsé-tsé. 114p. (FAO).

n

75

POLLOCK (J.N), 1982 réimpression 1992 : Manuel de lutte contre la mouche tsé-tsé. Volume 1 FAO.

n RAYAISSER (J.B), 1995 :

Contribution à l'amélioration des systèmes de piégeages et de lutte contre les glossines et autres insectes hemathophages par l'utilisation d'attractif olfactifs. Mémoire de fin d'étude CIRDES/IDR.

n SAWADOGO (R. D), 1990 :

Contribution à la lutte anti - tsé-tsé : Etude de l'efficacité et de la rémanence de pyréthrinoides imprégnés sur tissus ou enduits sur bovins. Mémoire de fin d'études :

n Somé (B.D), 1986 :

Elevage de Glossina morsistans submorsistans : Lésions cutanées. Mémoire de fin de cycle CRTA/IDR.

I

II

Annexe 1 : Tableaux récapitulatifs de quelques protocoles.

TABLEAU FREQUENCE DE L'ALIMENATATION,

Fréquences de

Espèces

Femelles/

nombre de

Total de

Temps de

Observations

L'alimentation

 

cage

répétitions

femelles

l'alimentation

 
 
 
 
 
 

(mns)

 

3/7jours : LUN

-G.palpalis

150

4

900

10

_Mortalité

Mer

-

 
 
 
 

-Date de larviposition

Vend

G.morsistans

150

4

900

10

-poids moyen des pupes

4/7jours

--G. palpalis

150

4

900

 

-productivité

LUN

-

 
 
 

15

-taux d'avortons

MAR

G.morsistans

150

3

900

10

-taux d'éclosion

Jeu

-G.

 
 
 

10

 

Vend

tchinoides

150

2

900

15

 

5/7jours

--G. palpalis

150

4

900

 
 

LUN
MAR

G.

tchinoides

150

2

900

15

10

 

Mer

 
 
 
 

10

 

Jeu

 
 
 
 

10

 

Vend

 
 
 
 

15

 

Témoin :6/7jours

--G. palpalis

150

3

450

10

 
 

-

 
 
 
 
 
 

G.morsistans

150

2

300

 
 
 

-G.

 
 
 
 
 
 

tchinoides

150

2

300

 
 

TABLEAU UTILISATION DU SANG CONGELE DANS L'ALIMENTATION DES GLOSSINES,

Traitement

espèces

Femelles/ cage

Nombre de
répétitions

Total
femelles

Observations

Sang congelé irradié
ATP+Glu+

-

G.palpalis

150

6

900

-mortalité
quotidienne

Sang congelé irradié ATP-

G. palpalis

150

6

900

-date de larviposition

Glu-

 
 
 
 

-poids moyen des

Témoin : sang frais
Irradié ATP+Glu+

G. palpalis

150

Même que
fréquences
alimentation

 

pupes

-taux d'éclosion
-productivité

TABLEAU DENSITE OPTIMALE DES CAGES TPU-3,

Espèces

 
 

G. palpais, G. morsitans, G. tachismes

 
 

Total tsé-tsé/cage

60

70

80 90

100

120

Femelles ?

45

53

60 68

75

90

Males ?

15

17

20 22

25

30

Nb répétitions

4

4

4 4

4

4

Observations

 
 

-Mortalités

 
 
 
 
 

-Larviposition

 
 
 
 
 

-Poids moyen des pupes

 
 
 
 
 

-productivité

 
 

Annexe 2 : Composition des différents nutriments.

Adenosine 5'Triphospate

(C10H14N5Na2O13P3)(5'ATP, NO2)

Glucose (C6H12O6, H2O) D+ Glucose monohydrate

composition Cl =0.005% k = 0.005%

SO4=0.005% Mg = 0.0005% As= 0.00001% Mn = 0.0005% Ca =0.001% Na = 0.005% Cd= 0.0004% Ni = 0.0005% Co =0.0005% Pb = 0.0005% Cr =0.0005 % Zn =0.0005% Cu =0.0005%

Fe =0.0005%

III

Annexe 3 : Quelques photos prises au cours des expériences.

IV

V

VI

annexe 4 : Distribution des différentes espèces des trois sous genres de glossines.

REPARTITION DES ESPECES DU GROUPE MORSITANS

REPARTITION DES ESPECES DU GROUPE FUSCA

REPARTITION DES ESPECES DU GROUPE PALPALIS






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard